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octobre 1945)a Cinq ans déjà, et chaque matin
je
m’étonne encore de me réveiller en Amérique. J’ai vécu en Suisse, en
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tobre 1945)a Cinq ans déjà, et chaque matin je
m’
étonne encore de me réveiller en Amérique. J’ai vécu en Suisse, en Aut
3
q ans déjà, et chaque matin je m’étonne encore de
me
réveiller en Amérique. J’ai vécu en Suisse, en Autriche, en Italie, e
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n je m’étonne encore de me réveiller en Amérique.
J’
ai vécu en Suisse, en Autriche, en Italie, en Allemagne et en France :
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lie, en Allemagne et en France : quelques mois et
j’
étais acclimaté. J’oubliais que le pays n’était pas le mien. C’était l
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t en France : quelques mois et j’étais acclimaté.
J’
oubliais que le pays n’était pas le mien. C’était l’Europe. C’est ici
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ais acclimaté. J’oubliais que le pays n’était pas
le mien
. C’était l’Europe. C’est ici l’Amérique, et je n’ai pas fini de m’en
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mien. C’était l’Europe. C’est ici l’Amérique, et
je
n’ai pas fini de m’en ébahir. Ce Nouveau Monde m’apparaît à chaque pa
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ope. C’est ici l’Amérique, et je n’ai pas fini de
m’
en ébahir. Ce Nouveau Monde m’apparaît à chaque pas sinon neuf, du moi
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je n’ai pas fini de m’en ébahir. Ce Nouveau Monde
m’
apparaît à chaque pas sinon neuf, du moins différent de ce que mes réf
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aque pas sinon neuf, du moins différent de ce que
mes
réflexes attendaient. Des amis débarquant de France me disent : Alors
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flexes attendaient. Des amis débarquant de France
me
disent : Alors, qu’en pensez-vous ? De l’Amérique ? Tout ce que je va
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, qu’en pensez-vous ? De l’Amérique ? Tout ce que
je
vais vous dire, tout ce que l’on peut en dire en général sera vrai se
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rrogé sur ses impressions d’architecte, répondit,
m’
assure-t-on : « Les maisons sont trop basses. » Et c’était vrai, car l
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se sent. L’Amérique, c’est d’abord un sentiment.
J’
avais, avant d’y venir, vu tant de films et lu tant de romans américai
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et lu tant de romans américains : ils donnaient,
je
le sais aujourd’hui, des images vraies de la vie d’ici, surtout dans
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s les moins frappants, les plus quelconques. Mais
je
ne voyais pas l’Amérique dans ces photos et ces livres où elle est. E
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ns ces photos et ces livres où elle est. Et quand
j’
y ai débarqué, je n’ai rien reconnu de ce qu’une douzaine d’ouvrages e
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ces livres où elle est. Et quand j’y ai débarqué,
je
n’ai rien reconnu de ce qu’une douzaine d’ouvrages européens, tous fo
20
s informations, de Tocqueville à André Siegfried,
m’
en avaient appris à l’avance. C’était cela, les gratte-ciel et Broadwa
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re civilisation. L’Amérique est un continent dont
je
tiens pour possible et même facile de parler fort correctement sans y
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tre saisi par l’émotion d’une nouveauté qui, dans
mon
cas, après cinq ans, reste nouvelle. Du sentimentalisme à l’épopée, l
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lez croire à de l’insouciance — vers une party… «
J’
espère que tu t’amuses, que tu as du fun », écrit l’ami du fond du Pac
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tu as du fun », écrit l’ami du fond du Pacifique.
Je
pense aussi à celle qui s’était remariée croyant son mari tué en Chin
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« Jim est simplement épatant, mais c’est Joe que
j’
aimais, je l’attends, je vais me séparer de Jim, et je suis sûre qu’il
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simplement épatant, mais c’est Joe que j’aimais,
je
l’attends, je vais me séparer de Jim, et je suis sûre qu’il comprendr
27
atant, mais c’est Joe que j’aimais, je l’attends,
je
vais me séparer de Jim, et je suis sûre qu’il comprendra très bien… »
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ais c’est Joe que j’aimais, je l’attends, je vais
me
séparer de Jim, et je suis sûre qu’il comprendra très bien… » Un mois
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mais, je l’attends, je vais me séparer de Jim, et
je
suis sûre qu’il comprendra très bien… » Un mois plus tard. Jim et Joe
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s passants, les voisins d’autobus ou de train… Et
je
me sens moins jugé, moins jaugé, pour tout dire, moins vu qu’en Europ
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assants, les voisins d’autobus ou de train… Et je
me
sens moins jugé, moins jaugé, pour tout dire, moins vu qu’en Europe.
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ont moins conscients de leur vie et d’autrui, ils
me
tolèrent davantage. Ce n’est pas qu’ils m’ignorent ou le feignent, ma
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i, ils me tolèrent davantage. Ce n’est pas qu’ils
m’
ignorent ou le feignent, mais ils m’acceptent avant tout sans examen.
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st pas qu’ils m’ignorent ou le feignent, mais ils
m’
acceptent avant tout sans examen. Si je leur parais bizarre par mon co
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, mais ils m’acceptent avant tout sans examen. Si
je
leur parais bizarre par mon costume, par ma conduite ou mon accent, i
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t tout sans examen. Si je leur parais bizarre par
mon
costume, par ma conduite ou mon accent, ils n’ont pas l’air d’en fair
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n. Si je leur parais bizarre par mon costume, par
ma
conduite ou mon accent, ils n’ont pas l’air d’en faire un cas, de se
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arais bizarre par mon costume, par ma conduite ou
mon
accent, ils n’ont pas l’air d’en faire un cas, de se croire obligés d
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roire obligés de prendre position ou d’essayer de
m’
influencer par quelques remarques ironiques pour m’accorder à leurs ma
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’influencer par quelques remarques ironiques pour
m’
accorder à leurs manières. Il y a tant de bizarreries dans le monde, e
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u même à un industriel entreprenant. Cette nuance
me
paraît capitale : elle suffit à changer l’atmosphère. L’avouerai-je ?
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: elle suffit à changer l’atmosphère. L’avouerai-
je
? Aux premiers contacts, dans la rue ou à la maison, je les trouvais
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ux premiers contacts, dans la rue ou à la maison,
je
les trouvais tous un peu crazy les gens d’ici. Ils entraient et sorta
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versaient à boire, et, les pieds sur une chaise,
me
posaient avec naturel des questions follement indiscrètes, me raconta
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avec naturel des questions follement indiscrètes,
me
racontaient leur vie sans le moindre souci de se faire bien ou mal ju
46
s le moindre souci de se faire bien ou mal juger,
m’
appelaient par mon prénom au bout de cinq minutes et sortaient tout d’
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i de se faire bien ou mal juger, m’appelaient par
mon
prénom au bout de cinq minutes et sortaient tout d’un coup avec un si
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gne de la main, so long ! un bye bye ! négligent…
Je
m’étais à peine habitué, non sans plaisir, à cette suppression généra
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de la main, so long ! un bye bye ! négligent… Je
m’
étais à peine habitué, non sans plaisir, à cette suppression générale
50
s, méfiances paysannes ou réserves mondaines, que
je
découvrais un aspect tout contraire de la coutume américaine : le for
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t de leur respect de la mise en scène solennelle.
Je
me borne à citer dans des domaines hétéroclites à souhait : le déploi
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e leur respect de la mise en scène solennelle. Je
me
borne à citer dans des domaines hétéroclites à souhait : le déploieme
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y ait là quelque chose de typiquement américain,
j’
en vois la preuve dans les formalités d’une nature pour le moins parti
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écèdent obligatoirement l’acte de naturalisation.
Je
les crois sans exemple dans l’histoire, et sans équivalent dans nul a
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guise dans toute l’enceinte démesurée du club. ⁂
Je
ne vous ai pas parlé d’actualités brûlantes, dans cette préface à que
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ace à quelques articles sur l’Amérique. C’est que
je
crois aux signes plus qu’aux faits ; aux courants de sensibilité plus
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énements, plus qu’aux incidents de la semaine. Il
me
semble assez important, pour faire comprendre à des Français certaine
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ve quand on y vit, mais c’est un pays de rêveurs.
Je
vais parfois les regarder dans les grandes salles populaires de Broad
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si tristes, mais avec un sourire de rêve heureux.
Je
crois qu’ils sont bien moins conscients que nous. À quoi rêvent-ils ?
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péril de sa vie, il garde une espèce de rancœur.
Je
ne pense pas que le mot soit trop fort. Je parle de la majorité. Je c
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ncœur. Je ne pense pas que le mot soit trop fort.
Je
parle de la majorité. Je connais beaucoup d’exceptions. Mais si les v
62
e le mot soit trop fort. Je parle de la majorité.
Je
connais beaucoup d’exceptions. Mais si les vétérans de cette guerre d
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ités, ces nerveux, ces tricheurs. C’est ainsi, et
je
ne juge personne. Il faut verser ces injustices flagrantes, ces vérit
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culturelles interaméricaines. Cette dénomination
m’
a longtemps intrigué et choqué. Aujourd’hui, je me l’explique de la ma
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on m’a longtemps intrigué et choqué. Aujourd’hui,
je
me l’explique de la manière suivante : le rêve américain évoque une v
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m’a longtemps intrigué et choqué. Aujourd’hui, je
me
l’explique de la manière suivante : le rêve américain évoque une vie
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érêts… Voilà qui est vrai, en apparence du moins.
J’
essaierai d’exposer, dans un prochain article, les motifs qui m’ont co
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exposer, dans un prochain article, les motifs qui
m’
ont convaincu que l’expansion américaine n’est pas du tout à base d’im
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ut à base d’impérialisme au sens européen du mot.
Je
pense que nous avons un peu plus de raisons de nous en réjouir que de
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le soupçon qu’on pourrait y trouver « une idée ».
Je
soupçonne, pour ma part, que Hollywood n’y trouvera rien, ou si elle
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ns une petite salle de rétrospective, à New York,
me
semble en comparaison fait de bric et de broc et de ficelles partout
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it sur une ou deux séquences, comme il entraîne !
Je
rentre après cela dans une salle de Broadway : tout y marche et ronro
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feu et de coups de théâtre. C’est que le public,
me
disent les producers, n’accepte pas que Hedy Lamarr soit mal habillée
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qui firent son succès, et non pas d’autres. Pour
mes
cadets, d’ici dix ans, Hollywood ne sera plus qu’une légende : comme
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l’ouest, un jour de l’autre hiver, le garçon vint
me
dire à l’oreille : — Pouvez-vous céder votre table, nous avons besoin
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ci. Vous allez voir que cela vaut le dérangement.
Je
me déplace. Elle entre sur ses talons plats, avec son chapeau de feut
77
Vous allez voir que cela vaut le dérangement. Je
me
déplace. Elle entre sur ses talons plats, avec son chapeau de feutre
78
gris souris relevé de côté, et le profil du rêve.
J’
eusse préféré ne la voir jamais, mais j’avoue qu’elle est très jolie,
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du rêve. J’eusse préféré ne la voir jamais, mais
j’
avoue qu’elle est très jolie, malgré la minceur de ses lèvres. Un peu
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mie. « Venez très tôt, vous aurez une surprise. »
J’
arrive très tôt et ne trouve qu’un géant, Robert Sherwood, le dramatur
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s des souverains en voyage. Comme elle est gaie !
J’
ai passé une demi-heure à causer avec elle, sur un sofa, et plus tard
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is dos à dos, et voici l’étonnant de l’histoire :
je
ne trouve rien à me remémorer de ses propos. Elle a le génie de ne ri
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ci l’étonnant de l’histoire : je ne trouve rien à
me
remémorer de ses propos. Elle a le génie de ne rien dire qui la rende
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n fantôme… ⁂ Revenons à nos moutons de Hollywood.
Je
ne vois qu’un homme en Amérique, qui ait su tirer du cinéma quelques-
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le Canard font partie de la légende de ce siècle.
Je
les vois s’agiter sur l’écran comme des ludions qui nous rendraient v
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ey, quand il se trompe, n’y va pas de main morte.
Je
pense surtout à Fantasia, essai d’illustration mouvante de quelques s
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ain de la première de Fantasia à Buenos Aires que
j’
ai rencontré Walt Disney. Nous l’attendions à déjeuner chez Victoria O
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t-elle empêché de s’en occuper ! Son mauvais goût
me
paraît irrémédiable, étant celui de l’Américain moyen en matière d’ar
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gnent de ce que les auteurs n’aient plus d’idées…
Je
vais leur donner gratis le moyen d’en sortir, et mon idée tient en tr
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vais leur donner gratis le moyen d’en sortir, et
mon
idée tient en trois mots : — Messieurs, sabrez vos budgets ! Essayez
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s affluer. Quant au public… Eh bien ! pendant que
j’
y suis, un bon conseil : ne croyez pas que le grand public déteste aut
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russes, anglais et français, cèderont au jour… Et
j’
imagine alors Hollywood déserté, une ghost town pareille à ces villes
93
ouets de la Cinquième Avenue : « Auriez-vous, dis-
je
d’un ton suave, quelque chose qui ressemble à un modèle de bombe atom
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errée dans un foulard de soie rose feu. — « Papa,
me
dit mon petit garçon, c’est Miss Hepburn ! » — « C’est moi ! », dit-e
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ans un foulard de soie rose feu. — « Papa, me dit
mon
petit garçon, c’est Miss Hepburn ! » — « C’est moi ! », dit-elle en l
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on petit garçon, c’est Miss Hepburn ! » — « C’est
moi
! », dit-elle en lui pinçant la joue, et la vendeuse nous planta là.
97
ment universel leur tiendra lieu d’intimité… Pour
moi
, j’irai comme chaque année à la messe de minuit des protestants, dans
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universel leur tiendra lieu d’intimité… Pour moi,
j’
irai comme chaque année à la messe de minuit des protestants, dans la
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torches à la Burne Jones. Et comme chaque année,
j’
entendrai le Credo de Gretchaninoff et le motet de Prætorius, Une rose
100
ff et le motet de Prætorius, Une rose est née… et
je
me dirai que l’Amérique n’a pas encore très bien compris les traditio
101
et le motet de Prætorius, Une rose est née… et je
me
dirai que l’Amérique n’a pas encore très bien compris les traditions,
102
urnal du soir, qui disposait d’un poste de radio,
m’
interviewa au sujet du petit livre que je venais de publier sur l’Alle
103
e radio, m’interviewa au sujet du petit livre que
je
venais de publier sur l’Allemagne. J’expliquai que la presse hitlérie
104
t livre que je venais de publier sur l’Allemagne.
J’
expliquai que la presse hitlérienne me paraissait meilleure que celle
105
’Allemagne. J’expliquai que la presse hitlérienne
me
paraissait meilleure que celle de France, parce qu’elle donnait plus
106
politique qu’on attribue par erreur à l’autruche.
Je
suis certain qu’il avait tort, comme la suite l’a prouvé d’ailleurs.
107
eurs. Le directeur de Carrefour admettra-t-il que
je
récidive, à propos cette fois-ci de l’exemple américain ? Exposé de
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nes l’exposé de points de vue contradictoires, et
je
précise : ils l’admettent justement à l’occasion des débats les plus
109
c’est une polémique contre un autre journal. Ceci
me
paraît très important. En France, il arrive trop souvent que le débat
110
ela, mais l’un est radical et l’autre communiste,
je
le savais bien, parbleu ! comme dirait Gide. Et je savais que quel qu
111
e le savais bien, parbleu ! comme dirait Gide. Et
je
savais que quel que fût le problème posé, ils resteraient attachés «
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urs vieux principes. Mais le problème subsiste et
je
voudrais qu’on me dise comment le résoudre pratiquement. Au lieu de q
113
s. Mais le problème subsiste et je voudrais qu’on
me
dise comment le résoudre pratiquement. Au lieu de quoi Tartempion me
114
résoudre pratiquement. Au lieu de quoi Tartempion
me
ressasse que Durand n’est qu’un radical. De quoi donc parlait-on ? Qu
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er, que nous appelons le roman-feuilleton, et que
je
vois encore, en pleine période de disette de papier, encombrer le tie
116
e l’Information, dont jusqu’à plus ample informé,
je
ne mettrai pas en doute l’utilité. Mais elle ne possède pas d’organes
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du nom. Sur quoi peut bien régner ce ministère ?
J’
imagine qu’il a pris à tâche de créer un nouvel esprit, un nouveau sen
118
nal type… et surtout des campagnes d’information.
Je
me permettrais, dans ce cas, de lui suggérer le modèle du Christian S
119
type… et surtout des campagnes d’information. Je
me
permettrais, dans ce cas, de lui suggérer le modèle du Christian Scie
120
u Herald Tribune. Ce sont ces grands journaux que
j’
avais dans l’esprit en écrivant ce qui précède. J’ai préféré ne point
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j’avais dans l’esprit en écrivant ce qui précède.
J’
ai préféré ne point parler de la « presse Hearst » et des journaux de
122
n. Toutes les comparaisons du genre de celles que
je
viens d’esquisser courent le risque d’opposer le meilleur d’un des te
123
e à la fois juste et utile, en temps de crise. Et
j’
ai voulu courir au plus pressé. e. Rougemont Denis de, « Deux pres
124
ctionnaire sait à peu près de quoi il parle, — et
je
dis à peu près pour dire comme lui. Car son travail consiste, nous ex
125
u’il pourra lire le jour même dans le journal : «
Mon
cher Bill, au moment de me séparer de vous, je tiens à vous remercier
126
e dans le journal : « Mon cher Bill, au moment de
me
séparer de vous, je tiens à vous remercier pour les services (adjecti
127
« Mon cher Bill, au moment de me séparer de vous,
je
tiens à vous remercier pour les services (adjectif variable) que vous
128
avez rendus à l’administration. Les circonstances
m’
obligent, etc. Mais je serai toujours heureux de pouvoir compter sur v
129
stration. Les circonstances m’obligent, etc. Mais
je
serai toujours heureux de pouvoir compter sur vous en cas de besoin.
130
azis et le Japon n’est que le premier exemple qui
me
vienne à l’esprit. J’ai dit désordre, parce que c’est de ce nom que l
131
que le premier exemple qui me vienne à l’esprit.
J’
ai dit désordre, parce que c’est de ce nom que l’on désigne ordinairem
132
mais seulement des complexités.) Le fait est que
je
n’imagine pas un seul de mes contemporains qui soit capable d’embrass
133
tés.) Le fait est que je n’imagine pas un seul de
mes
contemporains qui soit capable d’embrasser dans une seule vue les rou
134
ssaie de donner une idée dans le bref article que
je
citais : Prenez le problème du logement. Il y a quelques années, dev
135
ns quinze agences différentes ». Le même article
m’
apprend qu’un cinquième du territoire est propriété du gouvernement, c
136
machine tourne. Les raisons de ce succès pratique
me
demeurent en partie mystérieuses, mais quelques-unes sont formulables
137
ession qu’ils pourront reprendre au premier jour.
J’
ai fait partie de la troupe et parle en connaissance de cause. L’Offic
138
re (OWI) qui tenait le rang d’un ministère, et où
j’
ai travaillé pendant près de deux ans, ne comptait qu’une infime minor
139
elles. Cet exemple est courant, et c’est pourquoi
je
le donne. Si vous prenez, au lieu de l’OWI, le NWLB ou l’OPA, il suff
140
er des paperasses rempart de la liberté ? Mais
je
me pose tout de même la question de l’avenir des démocraties, livrées
141
des paperasses rempart de la liberté ? Mais je
me
pose tout de même la question de l’avenir des démocraties, livrées à
142
archent. Alors un être d’exception, comme vous ou
moi
, se demandera dans un accès de courage intellectuel ou de désespoir b
143
tionalistes à la manière des Européens ? C’est, à
mon
sens, toute la question. Lorsque nous parlons d’impérialisme, en Euro
144
obable ? Et s’il l’est, devons-nous le redouter ?
Je
répondrai que le phénomène est non seulement probable, mais en train
145
en train de s’accomplir sous nos yeux. Pourtant,
je
reste persuadé qu’il ne comporte rien de redoutable. Une nation prend
146
s il ne s’agit pas d’une nation comme les autres.
Je
voudrais, pour vous le faire sentir, prendre un exemple au langage qu
147
du) se sentira plus en sécurité et plus à l’aise.
Je
pense aux Russes. Je vous laisse comparer. Chacun ses goûts. Je me bo
148
n sécurité et plus à l’aise. Je pense aux Russes.
Je
vous laisse comparer. Chacun ses goûts. Je me borne à marquer une dif
149
usses. Je vous laisse comparer. Chacun ses goûts.
Je
me borne à marquer une différence capitale : l’Américain n’insiste pa
150
es. Je vous laisse comparer. Chacun ses goûts. Je
me
borne à marquer une différence capitale : l’Américain n’insiste pas q
151
s lui, comme on vient de le voir aux Philippines.
J’
entends d’ici nos méfiants à moustaches et à col dur : « Le commerce a
152
ns fondements, toutes ces accusations injustes, à
mon
avis. Si nous vendons nos âmes contre des frigidaires, ce sera notre
153
e » n’est pas un danger américain, mais européen.
Je
veux dire par là que si un homme devient l’esclave de son automobile,
154
lui d’aller à pied quand cela lui chantait. Mais
je
m’avise ici d’une contradiction étrange. Il semble bien que ce sont l
155
i d’aller à pied quand cela lui chantait. Mais je
m’
avise ici d’une contradiction étrange. Il semble bien que ce sont les
156
e trop souvent que l’on parle des deux à la fois.
Je
voudrais insister sur ce point. Ceux qui se méfient de l’Amérique, en
157
ue se produit la moindre divergence. À ce propos,
j’
entendais l’autre jour un diplomate américain parler de l’attitude hos
158
ins cas — par un paradoxe symétrique de celui que
je
relevais tout à l’heure. Cette timidité de la politique américaine me
159
’heure. Cette timidité de la politique américaine
me
paraît beaucoup plus dangereuse pour l’Europe que cet impérialisme qu
160
la structure sociale et la politique de l’époque.
Je
ne vois pas comment un artiste pourrait s’en désintéresser, ni commen
161
taphysique, qu’on le veuille et le sache, ou non.
Je
pense que cela va mieux en le sachant. Mais les idéologies politiques
162
de discuter le sujet. En Europe, au contraire, il
m’
apparaît que l’idée d’un gouvernement mondial se heurte au scepticisme
163
minons les objectifs qu’on lui oppose couramment.
Je
trouve d’abord un réflexe de fatigue et de méfiance facilement explic
164
s de l’aventure humaine. Cette dernière objection
me
paraît seule sérieuse, voire inquiétante, car tandis que les précéden
165
ays, tandis que la famine régnera dans un autre.
Je
n’ai d’autre ambition, ici, que d’attirer l’attention, d’une part sur
166
de notre ingratitude anticipée. » C’est ce qu’il
me
semble entendre un peu partout depuis que je suis rentré dans ce vieu
167
u’il me semble entendre un peu partout depuis que
je
suis rentré dans ce vieux monde. Or il ne s’agit pas d’une attitude n
168
’Europe, se conduit mal à l’égard des États-Unis.
Je
ne parle pas des discours officiels, mais des conversations et de bea
169
l’Europe est à feu et à sang (par notre faute, si
je
ne me trompe) : il y a trente ans que nous nous plaignons de leur len
170
pe est à feu et à sang (par notre faute, si je ne
me
trompe) : il y a trente ans que nous nous plaignons de leur lenteur à
171
t précisément quand ils nous offrent leur appui !
J’
entends dire couramment : « C’est entendu, ils nous fournissent du blé