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us puritain et plus libre de mœurs. L’Amérique ne
se
définit pas. Elle ne s’explique pas dans l’ensemble. Elle se sent. L’
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e de mœurs. L’Amérique ne se définit pas. Elle ne
s’
explique pas dans l’ensemble. Elle se sent. L’Amérique, c’est d’abord
3
pas. Elle ne s’explique pas dans l’ensemble. Elle
se
sent. L’Amérique, c’est d’abord un sentiment. J’avais, avant d’y veni
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la vie. La jeune Américaine quitte son fiancé qui
s’
embarque pour une guerre lointaine : elle pleure un peu ou pas du tout
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elle pleure un peu ou pas du tout, agite la main,
s’
en va d’un pas étrangement souple avec un sourire parfait, un pas où l
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du fond du Pacifique. Je pense aussi à celle qui
s’
était remariée croyant son mari tué en Chine. On le retrouve. Elle déc
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out ce qui passe, fait sensation, va plus loin et
se
perd on ne sait où, dans un autre rêve naissant, dans le rêve du bonh
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, matériellement ou moralement. Dès l’enfance, il
s’
arrange pour ménager du jeu dans sa conduite, dans ses relations, dans
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accent, ils n’ont pas l’air d’en faire un cas, de
se
croire obligés de prendre position ou d’essayer de m’influencer par q
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amusent ; et aussi tant d’efforts gaspillés pour
se
faire remarquer, pour être différent, car ici différent veut dire ori
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aluer, sans dire pourquoi ils étaient venus ; ils
se
versaient à boire, et, les pieds sur une chaise, me posaient avec nat
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me racontaient leur vie sans le moindre souci de
se
faire bien ou mal juger, m’appelaient par mon prénom au bout de cinq
13
e : le formalisme, une passion du décor dès qu’il
s’
agit de manifestations publiques. Ceci compense cela, sans doute, par
14
ant aux États-Unis, même depuis dix ou vingt ans,
s’
il veut devenir Américain, doit se soumettre au rite suivant : il lui
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x ou vingt ans, s’il veut devenir Américain, doit
se
soumettre au rite suivant : il lui faut tout d’abord quitter le pays
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ent, elle ne sert à rien. Mais personne ne paraît
s’
en étonner, tant est puissant le sens des conventions publiques dans c
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ver. L’entrée dans le club est un acte public qui
s’
accompagne tout naturellement d’opérations conventionnelles et d’un cé
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embre régulier, vous aurez tous les droits, on ne
s’
occupera plus de vous et vous vivrez à votre guise dans toute l’encein
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centaines de jeunes filles en jupes très courtes
se
livrent à la danse appelée jitterbugs autour de petits marins, de sol
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ugs évoque, par moments, le vaudou, et, quand ils
se
mettent à crier, on les croirait au bord du délire collectif. Mais la
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u délire collectif. Mais la danse prend fin, tout
s’
apaise. Les couples se séparent un peu. Personne ne parle. Suit un tan
22
is la danse prend fin, tout s’apaise. Les couples
se
séparent un peu. Personne ne parle. Suit un tango où ils se glissent
23
t un peu. Personne ne parle. Suit un tango où ils
se
glissent joue à joue, avec n’importe qui, comme sans se voir, dans un
24
ssent joue à joue, avec n’importe qui, comme sans
se
voir, dans une demi-obscurité rougeâtre. Des garçons seuls, assis sur
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es énergies mises en œuvre pour la conquête ? Ils
se
tournèrent vers l’industrie. Ce fut leur nouvelle « frontière », leur
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langer dans leurs épreuves. Les jeunes Américains
se
sont trouvés mêlés au grand malheur des peuples qu’ils aimaient de lo
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le nom même de l’agence qui l’administrait et qui
s’
intitulait : Office de coordination des relations commerciales et cult
28
n la rentrée massive des vétérans, doit cesser de
s’
isoler et doit littéralement sortir d’elle-même par une nécessité prof
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de toucher, et c’est pourquoi son avidité même à
se
renouveler stérilise instantanément les nouveautés qu’il semblerait f
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Le rythme est cahotant, trop coupé, mais quand il
s’
établit sur une ou deux séquences, comme il entraîne ! Je rentre après
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le qu’une image. Ne serait-ce pas là son secret ?
Se
prêter à la fantaisie de toutes les imaginations. Comme elle est bell
32
nt partie de la légende de ce siècle. Je les vois
s’
agiter sur l’écran comme des ludions qui nous rendraient visibles les
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osé le soupçonner. Car il n’est pas intelligent,
s’
il est génial. Disney, quand il se trompe, n’y va pas de main morte. J
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as intelligent, s’il est génial. Disney, quand il
se
trompe, n’y va pas de main morte. Je pense surtout à Fantasia, essai
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d, et chacun pense : Que ne l’a-t-elle empêché de
s’
en occuper ! Son mauvais goût me paraît irrémédiable, étant celui de l
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’est qu’une suite de cartes de bons vœux comme il
s’
en envoie des millions à chaque Noël en Amérique.) Mais il a le secret
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oulagé et heureux, parce que son inconscient a pu
se
déchaîner devant lui, bien visible, pendant un bon quart d’heure, ave
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le. Pour satisfaire ce plus grand public, il faut
se
garder d’innover ou de faire plus vrai que la convention du jour. Les
39
ntion du jour. Les milliers d’employés déjà cités
se
livrent donc à une chasse impitoyable à la situation neuve ou vraie,
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vraie, pour la tuer. En même temps, les producers
se
plaignent de ce que les auteurs n’aient plus d’idées… Je vais leur do
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vous la nouveauté. Il a aimé Disney. Et qui sait
s’
il ne va point préférer les films européens, dès qu’il pourra les voir
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! Mais peut-être qu’il est trop tard : et qu’ils
s’
en doutent. L’importance des studios de New York s’accroît sans cesse.
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’en doutent. L’importance des studios de New York
s’
accroît sans cesse. On parle d’un nouveau centre de production qui se
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e. On parle d’un nouveau centre de production qui
se
créerait bientôt du côté de Miami. Les barrières commerciales qui s’o
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du côté de Miami. Les barrières commerciales qui
s’
opposent à l’entrée des films russes, anglais et français, cèderont au
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ndits, et des sujets de scénarios historiques. Il
se
peut que Hollywood, après sa mort, devienne une merveilleuse « idée d
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cembre 1945)d Noël ! La ruée vers les magasins
s’
est déclenchée depuis le 1er décembre dans toute l’Amérique, inauguran
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e foi et d’abandon… Cet an de grâce rationné 1945
se
termine en pleine équivoque : est-ce la paix déjà ? La guerre encore
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rs de location à M. John D. Rockefeller, car tout
se
sait. Des haut-parleurs répandaient sans relâche des hymnes de Noël t
50
ère de conjurer le sort ? Plus que dix jours pour
s’
assurer une bonne place dans le monde des familles, un droit à la chal
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e manquera pas ; cependant que déjà le New Yorker
se
moque des clichés à la mode au sujet de cette invention « qui signifi
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l’initiative ont changé de camp et les vainqueurs
se
montrent généreux. Et déjà les pasteurs et les prêtres se préparent à
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ent généreux. Et déjà les pasteurs et les prêtres
se
préparent à parler du message de Noël « aux hommes de bonne volonté »
54
re et des crécelles, GI Joe, le combattant moyen,
se
dira : « Well, c’était donc pour tout cela… » d. Rougemont Denis d
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mérites respectifs des personnes en présence ? Et
s’
il s’agit d’une grève de vastes dimensions, comme celle qui vient d’in
56
es respectifs des personnes en présence ? Et s’il
s’
agit d’une grève de vastes dimensions, comme celle qui vient d’interro
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pas été déclarées dans les termes exacts où elles
s’
arrêtent. Ce que l’on trouve dans son journal, c’est un débat à propos
58
causer » à l’infini, mais sans trop de chances de
se
former une opinion plausible ou réaliste. Tartempion pense ceci, Dura
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énonciation personnelle ou le scandale. Quand ils
s’
y lancent, ils n’y vont pas de main morte. Mais leur objectif principa
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leurs éditoriaux, dont la moitié traite de ce qui
se
passe dans tel pays de l’Amérique du Sud ou de l’Europe. Le reste du
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érique du Sud ou de l’Europe. Le reste du journal
se
compose de dépêches d’agences, récrites et délayées sous forme d’arti
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s de son journal, en apprend davantage sur ce qui
se
passe en France que la lecture de dix journaux français. Tous les Fra
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un propriétaire aux dollars inépuisables. Ce qui
s’
oppose enfin à la multiplication des journaux. New York, pour sept mil
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par l’idée d’empêcher le peuple de savoir ce qui
se
passe, n’eût pas trouvé de meilleur expédient : s’ils demandent des n
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e passe, n’eût pas trouvé de meilleur expédient :
s’
ils demandent des nouvelles, contez-leur une histoire. « S’ils n’ont p
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andent des nouvelles, contez-leur une histoire. «
S’
ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent des brioches ! » Le siècle est e
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te suivante : « La volonté objective de Carrefour
se
manifeste, une fois de plus, en facilitant à un de nos compatriotes q
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patriotes qui vit à l’étranger, la possibilité de
s’
exprimer librement sur l’un des problèmes les plus brûlants de l’heure
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recrutent des employés, font des statistiques, et
se
battent entre eux. Depuis douze ans, les chambres ont nommé neuf comi
70
t, et voyons ce que le coming man va nous sortir.
S’
il réussit, sa gloire sera grande pendant plusieurs semaines au moins,
71
au moins, à condition que la presse l’ait adopté.
S’
il rate, il sera vidé sans autres formes qu’une lettre personnelle du
72
nt une situation dont notre esprit n’arrive pas à
se
former une image claire et cohérente. (Pour un esprit infiniment inte
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us sommes en démocratie, et il faut bien que cela
se
marque quelque part… et en quelque manière. Les agences d’État à init
74
e qui ait le temps ou les moyens intellectuels de
s’
y retrouver : à peine y serait-il parvenu que le tableau changerait en
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connaissait réellement le nombre des agences qui
s’
occupaient des logements. Depuis lors, on a chargé une agence national
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es et d’une douzaine de départements fédéraux qui
se
font la guerre, sans qu’il existe un seul centre capable de dresser l
77
ons-nous tous fonctionnaires ? La société entière
se
transformera-t-elle en un cauchemar de statistiques, de directives, d
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st indispensable. Ici et là, quelques énergumènes
s’
aviseront de travailler. Et cela suffira bien : car c’est, en fait, pa
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nt. Alors un être d’exception, comme vous ou moi,
se
demandera dans un accès de courage intellectuel ou de désespoir balay
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répondra oui. L’expérience lui répondra non. Car
s’
il n’y avait plus de grands bureaux dans une démocratie, quelques homm
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l’opinion publique, chez eux, en tient la place.
Se
pourrait-il qu’un jour prochain, cette opinion publique, reine des Ét
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yankee ? Il faudrait tout d’abord que l’Amérique
se
formât une conscience nationale. Le phénomène est-il probable ? Et s’
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ence nationale. Le phénomène est-il probable ? Et
s’
il l’est, devons-nous le redouter ? Je répondrai que le phénomène est
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mène est non seulement probable, mais en train de
s’
accomplir sous nos yeux. Pourtant, je reste persuadé qu’il ne comporte
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qu’elle atteint ses limites naturelles et qu’elle
se
heurte à des voisins organisés. Or c’est le cas de l’Amérique, virtue
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d’un Roosevelt. L’Amérique atteignant ses limites
se
voit donc subitement confrontée non plus avec sa nature, ses déserts,
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terre entière aurait de quoi trembler. Mais il ne
s’
agit pas d’une nation comme les autres. Je voudrais, pour vous le fair
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s que soient, par ailleurs, leurs origines. On ne
se
réfère pas au passé, mais à l’avenir. On n’invoque pas la tradition,
89
ement ascendants vers une vie meilleure. Et il ne
s’
agit pas d’une déclaration d’anti quelque chose, mais au contraire d’u
90
lle mondiale. Ici, l’impérialisme américain vient
se
confondre, pratiquement, avec le rêve d’une communion planétaire dans
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ils, tout le monde (et eux compris, bien entendu)
se
sentira plus en sécurité et plus à l’aise. Je pense aux Russes. Je vo
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isme commercial de l’Amérique, d’une part, et qui
se
plaignent de ce que l’Amérique ne leur vende pas assez de blé, d’autr
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fois. Je voudrais insister sur ce point. Ceux qui
se
méfient de l’Amérique, en Europe, l’accusent à la fois d’être là et,
94
’Europe, comme en 1917 et en 1943, on l’accuse de
se
mêler de ce qu’elle ne peut comprendre. Ce qu’on voudrait, en somme,
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mprennent rien aux problèmes de l’Europe, de quoi
se
mêlent-ils ? » Intimidés, conscients d’avoir fait quelques gaffes à l
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es Américains donnent des signes de leur envie de
s’
en aller. Mais aussitôt : « Ah ! bien sûr, ils vont nous laisser seuls
97
ent en conquérants et claquent les portes dès que
se
produit la moindre divergence. À ce propos, j’entendais l’autre jour
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inorités, d’ailleurs plus bruyantes qu’efficaces,
se
confondent même dans certains cas — par un paradoxe symétrique de cel
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me préconisé par M. Aragon, Édouard Detaille peut
s’
exprimer, Picasso non. 2° Si l’artiste aujourd’hui se préoccupe d’être
100
xprimer, Picasso non. 2° Si l’artiste aujourd’hui
se
préoccupe d’être immédiatement accessible au peuple, il faut qu’il se
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immédiatement accessible au peuple, il faut qu’il
se
maintienne au niveau de la presse du savoir et de la radio (libres ou
102
igées) et il cessera d’être un artiste. Sinon, il
se
voit contraint d’inventer son langage, sa rhétorique, ses sujets, et
103
e individualiste, et c’est trop pour un homme. Il
s’
agit pour nous, au xxe , d’appeler et de créer des « communautés » vér
104
poque. Je ne vois pas comment un artiste pourrait
s’
en désintéresser, ni comment il pourrait ne point s’efforcer de modifi
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en désintéresser, ni comment il pourrait ne point
s’
efforcer de modifier les structures existantes et d’en inventer de nou
106
e au temps du romantisme allemand. En fait, il ne
s’
agit pas d’idéologies, mais de tactiques, pas de styles mais de trucs,
107
our, Paris, 23 janvier 1947, p. 6. j. L’enquête,
se
rapportant aux controverses sur la liberté de l’art (ou son absence)
108
rois questions suivantes : « 1. L’artiste peut-il
s’
exprimer dans les limites d’un art dirigé ? 2. Estimez-vous que l’arti
109
art dirigé ? 2. Estimez-vous que l’artiste doive
se
préoccuper d’être immédiatement accessible au plus grand nombre ? 3.
110
l m’apparaît que l’idée d’un gouvernement mondial
se
heurte au scepticisme général, et même, pour peu que l’on insiste, pr
111
que cet argument trahit touche à la mauvaise foi.
S’
est-on jamais préoccupé de savoir si les peuples étaient prêts pour la
112
? Pour le capitalisme ? Pour la bombe atomique ?
S’
ils avaient été prêts pour l’une de ces grandes causes ou grandes acti
113
juste et nécessaire, donc il faut que les peuples
se
préparent à le réaliser. Passons aux objections plus réalistes d’une
114
ant de le rejeter, le projet qu’on propose. Elles
se
ramènent à deux types d’argument : le gouvernement mondial serait imp
115
rappelle qu’à chaque conflit sérieux les nations
se
sont divisées suivant les lignes de force de la politique ancienne ;
116
les États-Unis. Or M. Gromyko, délégué de l’URSS
s’
est aussitôt opposé au projet, pour la raison qu’il comportait « une a
117
re part, il révèle la vraie nature des forces qui
s’
y opposent : le nationalisme et l’esprit totalitaire. Sur quoi les adv
118
main l’idéologie la plus répandue au moment où il
se
formerait. (Ce serait aujourd’hui, probablement, un dirigisme mitigé,
119
voire inquiétante, car tandis que les précédentes
se
bornaient à déclarer le problème insoluble, celle-ci le suppose résol
120
en résulterait probablement. Pour y répondre, il
s’
agirait de considérer de plus près les modes d’élection du gouvernemen
121
sur l’urgence de discuter les vrais problèmes qui
se
posent à son sujet. Car quelles que soient les difficultés que rencon
122
cidentales, entraînant celle des idéologies, tout
se
tient et se mêle inextricablement, la persistance d’États-nations sou
123
entraînant celle des idéologies, tout se tient et
se
mêle inextricablement, la persistance d’États-nations souverains dans
124
ves de notre civilisation, la Résistance mondiale
s’
organisera, comme une église secrète de la liberté. L’utopie ou la tra
125
it faire appel à la démocratie américaine » et de
se
taire prudemment sur tout appel à la « démocratie » russe. S. de Beau
126
que telle ou telle liberté est dangereuse », elle
s’
appuie sans doute sur l’exemple soviétique, incontestable, mais qui ne
127
nécessairement contre le gaullisme en puissance,
s’
il vaut à plein contre le communisme en exercice. l. Rougemont Deni
128
que je suis rentré dans ce vieux monde. Or il ne
s’
agit pas d’une attitude nouvelle, ou qui serait le seul fait des commu
129
trente ans que l’Europe, la bourgeoisie d’Europe,
se
conduit mal à l’égard des États-Unis. Je ne parle pas des discours of
130
bres motifs égoïstes, non pas seulement quand ils
s’
isolent, mais surtout et précisément quand ils nous offrent leur appui
131
autres comptent sur sa faiblesse. Mais au lieu de
se
féliciter d’une aussi bienheureuse coïncidence, on a l’air d’en voulo
132
s et ne leur donnent pas. On va plus loin encore,
s’
il est possible. À croire la propagande des staliniens, c’est nous qui
133
et tente de prolonger l’agonie de son système en
s’
ouvrant des marchés européens… Rien de plus stupéfiant que la popular
134
onheur, elles n’y suffiront pas. Le plan Marshall
se
fonde sur nos besoins concrets, négligeant nos humeurs et préjugés. O
135
les experts du Comité des Seize, mais que ceux-ci
se
mettent dans le cas de mériter pareil rappel à l’ordre. L’indépendanc