1 1945, Carrefour, articles (1945–1947). L’Amérique de la vie quotidienne (19 octobre 1945)
1 par des journalistes, et finalement interrogé sur ses impressions d’architecte, répondit, m’assure-t-on : « Les maisons son
2 lé : la plupart des lieux communs qui circulent à son sujet sont justifiés, de même que les critiques à la Duhamel et les e
3 l’oubli, vers la vie. La jeune Américaine quitte son fiancé qui s’embarque pour une guerre lointaine : elle pleure un peu
4 pense aussi à celle qui s’était remariée croyant son mari tué en Chine. On le retrouve. Elle déclare aux reporters : « Jim
5 l’enfance, il s’arrange pour ménager du jeu dans sa conduite, dans ses relations, dans ses vêtements. Un peu plus d’ample
6 rrange pour ménager du jeu dans sa conduite, dans ses relations, dans ses vêtements. Un peu plus d’ampleur aux épaules, de
7 du jeu dans sa conduite, dans ses relations, dans ses vêtements. Un peu plus d’ampleur aux épaules, de larges plis sur le d
2 1945, Carrefour, articles (1945–1947). Le rêve américain (9 novembre 1945)
8 ent, sinon pour être dépassées. C’est contraire à sa tradition. Ses ancêtres ont été amenés sur les rives de l’Hudson et d
9 r être dépassées. C’est contraire à sa tradition. Ses ancêtres ont été amenés sur les rives de l’Hudson et du Potomac par l
10 soldat qu’un ancien paquebot de luxe ramène vers son pays du fond du Pacifique ou de l’Europe, dont il n’a guère connu que
11 e les ruines et les amertumes, rêve simplement de son foyer. Il voit sa maison blanche, sa femme et le drugstore du coin. H
12 amertumes, rêve simplement de son foyer. Il voit sa maison blanche, sa femme et le drugstore du coin. Huit à neuf fois su
13 mplement de son foyer. Il voit sa maison blanche, sa femme et le drugstore du coin. Huit à neuf fois sur dix, vis-à-vis de
14 à-vis des pays qu’il vient de libérer au péril de sa vie, il garde une espèce de rancœur. Je ne pense pas que le mot soit
15 nt sur la « frontière ». Il pressent qu’il a fait son plein ou qu’il est bien près de le faire dans les limites de son pays
16 ’il est bien près de le faire dans les limites de son pays, « d’une côte à l’autre », comme il dit. Et ce pressentiment l’i
17 de prévenir, non sans succès, en particulier par sa politique de bon voisinage avec l’Amérique latine. Cette politique co
3 1945, Carrefour, articles (1945–1947). Hollywood n’a plus d’idées (13 décembre 1945)
18 ce qu’elle a envie de toucher, et c’est pourquoi son avidité même à se renouveler stérilise instantanément les nouveautés
19 elle application au détail matériel, au cadre, au son , à l’éclairage, aux cravates et au faux-vrai luxe : elle doit tenir c
20 n’a pas de raisons mystérieuses ou accidentelles. Ses causes sont évidentes et inéluctables : ce sont celles-là mêmes qui f
21 inéluctables : ce sont celles-là mêmes qui firent son succès, et non pas d’autres. Pour mes cadets, d’ici dix ans, Hollywoo
22 aut le dérangement. Je me déplace. Elle entre sur ses talons plats, avec son chapeau de feutre gris souris relevé de côté,
23 me déplace. Elle entre sur ses talons plats, avec son chapeau de feutre gris souris relevé de côté, et le profil du rêve. J
24 voue qu’elle est très jolie, malgré la minceur de ses lèvres. Un peu plus tard, c’est une party de Pâques russe chez une am
25 l’histoire : je ne trouve rien à me remémorer de ses propos. Elle a le génie de ne rien dire qui la rende plus réelle qu’u
26 nde plus réelle qu’une image. Ne serait-ce pas là son secret ? Se prêter à la fantaisie de toutes les imaginations. Comme e
27 par la représentation de la veille. Il entre avec sa femme. Il a l’air d’un bon garçon bien correct et bien banal. On essa
28 et Stravinsky — deux des principales victimes de son film. Il coupe court d’un ton neutre : « Mrs Walt Disney n’aime pas l
29 nse : Que ne l’a-t-elle empêché de s’en occuper ! Son mauvais goût me paraît irrémédiable, étant celui de l’Américain moyen
30 ssent le spectateur soulagé et heureux, parce que son inconscient a pu se déchaîner devant lui, bien visible, pendant un bo
31 rios historiques. Il se peut que Hollywood, après sa mort, devienne une merveilleuse « idée de film », et renaisse à l’écr
4 1945, Carrefour, articles (1945–1947). Les enfants américains réclament des bombes atomiques (20 décembre 1945)
32 rien n’empêche le Waldorf Astoria d’annoncer que sa nuit de Nouvel An « promet d’être la plus grande nuit de l’histoire d
33 ense du Rockefeller Plaza, transporté avec toutes ses racines d’un parc où il sera replanté dès janvier, n’ayant coûté que
34 elle les respecte un peu trop… Times Square, tous ses feux allumés, semblera célébrer un V Day, une nouvelle victoire sur l
35 ù l’on peut déposer de l’argent sans descendre de sa voiture. Déjà les biches et les daims sont amenés dans la forêt de ch
5 1946, Carrefour, articles (1945–1947). Deux presses, deux méthodes : l’Américain expose, le Français explique (4 avril 1946)
36 et d’une manière plus objective, du fait même que ses partis pris étaient connus et déclarés. Le directeur du journal en qu
37 York Times donner une page entière au discours de son candidat, et une page entière, en regard, au discours de son adversai
38 t, et une page entière, en regard, au discours de son adversaire ? Cependant que l’éditorial commente en termes mesurés les
39 acts où elles s’arrêtent. Ce que l’on trouve dans son journal, c’est un débat à propos d’un débat. C’est un torrent de juge
40 , qui occupe chaque matin une ou deux colonnes de son journal, en apprend davantage sur ce qui se passe en France que la le
41 américain cherche à faire voir, il tend au roman. Sa gloire et son statut social éclipsent bien souvent ceux des grands ro
42 rche à faire voir, il tend au roman. Sa gloire et son statut social éclipsent bien souvent ceux des grands romanciers. Ce q
6 1946, Carrefour, articles (1945–1947). Une bureaucratie sans ronds-de-cuir (23 mai 1946)
43 al, le Contrôleur général des États-Unis écrit de son côté : « Notre gouvernement est une vaste pétaudière. » Ce fonctionna
44 , — et je dis à peu près pour dire comme lui. Car son travail consiste, nous explique-t-il, à maintenir les agences de l’Ét
45 e publicité. Les journaux donneront le chiffre de ses revenus anciens et celui de son nouveau salaire. Et puis en avant, et
46 ont le chiffre de ses revenus anciens et celui de son nouveau salaire. Et puis en avant, et voyons ce que le coming man va
47 e que le coming man va nous sortir. S’il réussit, sa gloire sera grande pendant plusieurs semaines au moins, à condition q
48 t l’autre cas, succès ou échec, ce tsar reprendra son ancienne profession, avec ou sans augmentation de salaire et de rang.
49 n’est pas beaucoup dire, de nos jours. Il choisit ses ministres et ses tsars. Mais il doit tenir compte, pour ce choix, de
50 p dire, de nos jours. Il choisit ses ministres et ses tsars. Mais il doit tenir compte, pour ce choix, de l’équilibre des r
51 agence nationale de coordonner les travaux. Mais son administrateur déclare aujourd’hui que « des projets financés par le
52 , puis un commentateur de la radio. Il avait sous ses ordres des écrivains, des journalistes, des banquiers, des cinéastes,
53 prendra plus rien. Une moitié des bureaux passera son temps à faire enquête sur les activités de l’autre moitié, qui elle-m
54 moitié, qui elle-même consacrera le plus clair de son temps à rédiger de longs rapports prouvant qu’elle est indispensable.
7 1946, Carrefour, articles (1945–1947). L’Amérique est-elle nationaliste ? (29 août 1946)
55 volonté de dominer affirmée par un chef au nom de sa nation : les Allemands sous Hitler, les Français sous Louis XIV et so
56 prend conscience d’elle-même lorsqu’elle atteint ses limites naturelles et qu’elle se heurte à des voisins organisés. Or c
57 t le cas de l’Amérique, virtuellement, depuis que sa mouvante frontier a rejoint ses frontières naturelles, aux environs d
58 lement, depuis que sa mouvante frontier a rejoint ses frontières naturelles, aux environs du début de ce siècle. Ces fronti
59 émocratique d’un Roosevelt. L’Amérique atteignant ses limites se voit donc subitement confrontée non plus avec sa nature, s
60 se voit donc subitement confrontée non plus avec sa nature, ses déserts, ses émigrés et ses Indiens, mais avec le monde e
61 nc subitement confrontée non plus avec sa nature, ses déserts, ses émigrés et ses Indiens, mais avec le monde entier organi
62 confrontée non plus avec sa nature, ses déserts, ses émigrés et ses Indiens, mais avec le monde entier organisé en groupes
63 plus avec sa nature, ses déserts, ses émigrés et ses Indiens, mais avec le monde entier organisé en groupes solides ; de p
64 ume de dire, depuis quelques années, pour marquer sa réprobation aussi fortement que possible : It’s unamerican, « ce n’es
65 nté de resserrement, une soif d’imposer au voisin ses propres limitations traditionnelles et de lui faire subir la loi d’un
66 oyens de libération qu’on vient de découvrir pour son compte et qui seront bien plus efficaces appliqués à l’échelle mondia
67 pense aux Russes. Je vous laisse comparer. Chacun ses goûts. Je me borne à marquer une différence capitale : l’Américain n’
68 oduits que nous aurons bien voulu acheter ; et si son rythme plus rapide met en péril certaines coutumes avares, ce sera ta
69 dire par là que si un homme devient l’esclave de son automobile, le blâme en retombe sur l’homme et non sur la machine. Ca
70 de toutes les mesures proposées ou soutenues par son pays. — Ils sont bien maladroits, disait-il en souriant, car à force
8 1947, Carrefour, articles (1945–1947). L’art dirigé [Réponse à une enquête] (23 janvier 1947)
71 n artiste. Sinon, il se voit contraint d’inventer son langage, sa rhétorique, ses sujets, et peu à peu son public : c’est l
72 non, il se voit contraint d’inventer son langage, sa rhétorique, ses sujets, et peu à peu son public : c’est l’ambition ro
73 contraint d’inventer son langage, sa rhétorique, ses sujets, et peu à peu son public : c’est l’ambition romantique, c’est
74 langage, sa rhétorique, ses sujets, et peu à peu son public : c’est l’ambition romantique, c’est le destin de l’artiste in
75 xistantes et d’en inventer de nouvelles, soit par son art, soit en tant que citoyen. 3° Tout art implique une « idéologie »
76 tant aux controverses sur la liberté de l’art (ou son absence) en URSS, comportait les trois questions suivantes : « 1. L’a
9 1947, Carrefour, articles (1945–1947). Fédération ou dictature mondiale ? (9 avril 1947)
77 , magistrats et écrivains réputés, font partie de son comité. La presse américaine en a beaucoup parlé et ne cesse de discu
78 éclarer « qu’on est contre », en évitant d’avouer ses raisons ou de démasquer ses préjugés. Ensuite on dit que « l’humanité
79 , en évitant d’avouer ses raisons ou de démasquer ses préjugés. Ensuite on dit que « l’humanité n’est pas prête pour un gou
80 lection du gouvernement mondial et les limites de son pouvoir. En effet, si les membres de l’exécutif mondial étaient désig
81 que celle-ci suffit à distinguer la démocratie de ses contrefaçons totalitaires.) Quant aux fonctions du pouvoir mondial, e
82 e de discuter les vrais problèmes qui se posent à son sujet. Car quelles que soient les difficultés que rencontre son établ
83 quelles que soient les difficultés que rencontre son établissement et les dangers en partie imprévisibles qui en résultera
10 1947, Carrefour, articles (1945–1947). La France est assez grande pour n’être pas ingrate (26 novembre 1947)
84 mbre 1947)n La honte de l’Europe, ce n’est pas sa misère, ni l’aide nécessaire de l’Amérique, mais la manière dont nous
85 e et donc unique, puisque les autres comptent sur sa faiblesse. Mais au lieu de se féliciter d’une aussi bienheureuse coïn
86 le, Staline l’a dit ; elle ne sait plus où vendre ses produits, la pauvre, et tente de prolonger l’agonie de son système en
87 its, la pauvre, et tente de prolonger l’agonie de son système en s’ouvrant des marchés européens… Rien de plus stupéfiant
88 es, le rappelait récemment dans Le Figaro  : « À son plus haut niveau, l’exportation (américaine) ne représente pas 10 % d
89 l’union fédérative du continent qu’elle trouvera sa seule garantie. Nous serons guéris de notre mauvaise conscience quand