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Ni secret ni défense (19-20 mai 1946)
a
Les hommes d’État, les généraux et quelques vulgarisateurs en mal
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énéraux et quelques vulgarisateurs en mal d’idées
ont
trouvé deux moyens d’esquiver la question posée par la bombe atomique
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corps unanime des savants. M. Hanson W. Baldwin l’
a
fort bien expliqué dans le New York Times : le seul et vrai secret de
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de la détonation, dans quelques mois les Russes l’
auront
, ou les Anglais, ou les Danois peut-être. Et je ne connais pas un seu
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tre. Et je ne connais pas un seul physicien qui n’
ait
nié expressément, et en toute occasion publique, devant les journalis
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i quelqu’un nous attaque, nous ne saurons pas qui
a
tiré. Supposez qu’un petit pays, disons la Suisse, manufacture une do
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d’argent comme on le croit (les grosses dépenses
ont
été faites par l’Amérique pendant les recherches), mais d’ingéniosité
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hain reaction. En vingt-quatre heures, l’Occident
a
vécu. Un éclair tombant du ciel bleu, — l’expression est devenue si v
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bleu, — l’expression est devenue si vraie qu’elle
a
cessé de nous frapper. Une apathie étrange me semble s’établir dans l
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tes et veille sur son « dépôt sacré ». Le monde n’
a
pas de gouvernement. Je ne suis pas sûr que les nations en aient. Et
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uvernement. Je ne suis pas sûr que les nations en
aient
. Et nous restons, les bras ballants… a. Rougemont Denis de, « Ni s
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s en aient. Et nous restons, les bras ballants…
a
. Rougemont Denis de, « Ni secret ni défense », Combat, Paris, 19–20
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ient-ils penser ? Simplement, pratiquement, ils n’
ont
pas le temps. Pourquoi ? J’en vois une raison simple. Parce qu’ils go
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’être pas le chef d’une grande nation. Mais qui l’
a
dit, jusqu’à ce jour ? Chacun sait que l’arbitre d’un match n’est jam
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’est jamais le capitaine d’une des équipes. Qui l’
a
rappelé au sujet des trois Grands ? Chacun sait que, pour arbitrer la
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grès, les fonctionnaires et la presse. Mais qui l’
a
dit au sujet de Truman ? L’Amérique est trop grande pour lui, et le v
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nces près, le plan des Nations unies. Vos États n’
ont
fait un pays qu’en unissant leurs peuples, et non leurs chefs, qui se
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lanète à trois hommes surchargés, débordés, qui n’
ont
pas une minute pour réfléchir, et qui représentent les intérêts de le
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de l’avenir naissent d’un loisir intense. Or, ils
ont
à recevoir des députés… Seule, une cour internationale, formée d’homm
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d’hommes désignés par la voie populaire, et qui n’
auraient
pas d’autre affaire que de considérer la Planète, puis de traiter de
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as perdre la boule ! Car le fait est qu’il n’y en
a
qu’une de boule, comme disait à peu près le regretté Willkie, et qu’u
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tes. Lui. — Autant dire que votre mot démocratie
a
perdu tout son pouvoir ! Une étiquette qui s’applique à tous les part
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tres, à la nationalisation des banques. Peut-être
a-t
-elle tort, mais on n’a pas manqué de répondre que cette mesure est pr
24
n des banques. Peut-être a-t-elle tort, mais on n’
a
pas manqué de répondre que cette mesure est précisément celle qui fut
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est le vrai débat. Si nous le reconnaissons, nous
aurons
fait un grand progrès, le seul peut-être que la guerre pouvait permet
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i longtemps que vos hommes d’État démocratiques n’
auront
pas abordé ouvertement et sincèrement ces deux questions fondamentale
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s la baie de Bikini pour subir l’épreuve atomique
auront
leurs équipages complets. Mais ces équipages seront entièrement compo
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ision supplémentaire, à propos des cochons : l’on
a
remarqué que la peau des cochons est fort semblable à celle de l’homm
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ar l’usage de la bombe atomique… J’avoue que je n’
avais
pas pensé à l’uniforme et au respect que nous lui devions naguère. Le
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nous lui devions naguère. Les savants, eux, ne l’
ont
pas raté. Ce n’est pas ma faute, c’est fait. Et c’en est fait, — même
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animaux d’un des États de l’Est de l’Amérique qui
a
pris l’initiative d’un mouvement d’opinion contre les essais projetés
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uer que vous exagériez. Savez-vous que beaucoup l’
ont
pensé, sans vous le dire ? Il est bien naturel que l’événement d’Hiro
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est bien naturel que l’événement d’Hiroshima nous
ait
jetés pour quelque temps dans un état d’esprit d’Apocalypse. Mais dix
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dans un état d’esprit d’Apocalypse. Mais dix mois
ont
passé, et rien ne se passe. Dieu soit loué, nous avons repris nos sen
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passé, et rien ne se passe. Dieu soit loué, nous
avons
repris nos sens. Certains pressentent déjà que la bombe est en train
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re. Après tout, nous devions le prévoir, car nous
avons
vécu un précédent : la guerre des gaz. Tout le monde s’y préparait, v
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sque en bandoulière. Eh bien, la guerre des gaz n’
a
pas eu lieu, parce que tout le monde en avait une peur bleue, et que
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s gaz n’a pas eu lieu, parce que tout le monde en
avait
une peur bleue, et que personne, même pas Hitler, n’a eu le courage d
39
e peur bleue, et que personne, même pas Hitler, n’
a
eu le courage de commencer. À plus forte raison pour la Bombe… — Je n
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peur bleue, et que personne, même pas Hitler, n’a
eu
le courage de commencer. À plus forte raison pour la Bombe… — Je ne t
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uve pas la raison bien forte, en vérité. Hitler n’
a
pas eu recours aux gaz, c’est entendu. Mais pensez-vous qu’une timidi
42
s la raison bien forte, en vérité. Hitler n’a pas
eu
recours aux gaz, c’est entendu. Mais pensez-vous qu’une timidité subi
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ntendu. Mais pensez-vous qu’une timidité subite l’
ait
arrêté, ou quelque amour tardif de notre humanité ? Simplement, il a
44
e amour tardif de notre humanité ? Simplement, il
a
fait son calcul. Les Alliés pouvaient riposter, et la valeur militair
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compenser, même à ses yeux, le risque moral qu’il
eût
couru à l’employer. Le cas de la Bombe est différent. Je vous répète
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ctes. Si l’emploi de la Bombe est décisif, il n’y
a
pas de punition à redouter. Il est donc clair qu’on l’emploiera, au r
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ereux, horriblement, c’est l’homme. C’est lui qui
a
fait la Bombe, et c’est lui seul qui se prépare à l’employer. Quand j
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crifiés » et « pour alléger leurs souffrances » n’
ont
-elles point été sans effet. Ce qu’on sait, de source officielle, c’es
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déclare satisfait. « L’expérience, déclare-t-il,
a
répondu à toutes nos espérances. Nous comptons en tirer des renseigne
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it mieux dire, étant un amiral. Oui, l’expérience
a
répondu à l’espérance des amiraux du monde entier, qui est, en somme,
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itués par la bombe. Il se peut que cette campagne
ait
été orchestrée par les services de l’Armée de Terre, pendant le débat
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mble du « Projet Manhattan ». Le Dr Oppenheimer n’
a
rien voulu savoir de cette futile grillade de cochons vifs, organisée
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grand match à trois équipes. Mais sans doute ne l’
a-t
-elle gagnée qu’aux yeux de l’opinion publique. Les vrais arbitres res
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nt rassurés, conformément à tous les plans qu’ils
ont
tirés, l’humanité en général n’a pas lieu de se réjouir trop bruyamme
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cochons en uniformes. Les habitants d’Hiroshima n’
ont
pas tenu le coup tout à fait aussi bien, comme le révèlent les rappor
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le sentiment de leur interdépendance. Quand nous
aurons
compris que toute guerre, aujourd’hui, n’est possible qu’avec toutes
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erbe se faisait rare sous leurs pieds et qu’ils n’
avaient
plus de berger, aux éclairs de chaleur d’une révolution encore lointa
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, tout en signant une quantité de manifestes. Ils
ont
signé pour le négus et contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père des
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te commis dans le monde, depuis quatre ans, qui n’
ait
été vertement dénoncé pas des « intellectuels » français. Mais si le
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ée détachée, irresponsable par définition. Il n’y
a
pas que du mal à en dire : cela nous a valu quelques œuvres durables,
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on. Il n’y a pas que du mal à en dire : cela nous
a
valu quelques œuvres durables, mineures sans doute, mais délicates et
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is délicates et ingénieuses. Cependant, les temps
ont
changé. La crise nous a fait voir soudain que les positions intellect
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s. Cependant, les temps ont changé. La crise nous
a
fait voir soudain que les positions intellectuelles héritées du libér
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de faillite qu’on nomme l’État totalitaire. Nous
avons
constaté que rien, ni la pensée, ni l’acte individuel, n’est en réali
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a libération. En vérité, c’est le libéralisme qui
a
répandu l’idée que l’engagement ne peut être qu’un esclavage. La libe
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ne peut être qu’un esclavage. La liberté réelle n’
a
pas de pires ennemis que les libéraux ; sinon en intention, du moins
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le, un Nietzsche, un Kierkegaard, un Baudelaire1,
ont
été les plus violemment engagés dans la réalité. Et cela suffirait bi
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ns que nous donnons à ce mot d’engagement. ⁂ Je l’
ai
dit ailleurs : un gant qui se retourne ne devient pas pour si peu une
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encore : la première tâche des intellectuels qui
ont
compris le péril totalitaire (de droite ou de gauche) ce n’est pas «
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notre élite en est l’ahurissant exemple. Du moins
a-t
-elle eu cela de bon : les écrivains qui ont décidé tout récemment de
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te en est l’ahurissant exemple. Du moins a-t-elle
eu
cela de bon : les écrivains qui ont décidé tout récemment de renoncer
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moins a-t-elle eu cela de bon : les écrivains qui
ont
décidé tout récemment de renoncer à l’usage de leur pensée devant la
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menace hitlérienne (voir le manifeste de Ce Soir)
ont
exprimé en toute clarté qu’ils étaient de vrais libéraux, irresponsab
74
s que Bernanos et Schlumberger, dont la bonne foi
a
été surprise, — comme on dit. Peu importent d’ailleurs les personnes
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s lourdement sur l’activité intellectuelle. Aussi
avons
-nous pensé qu’il serait intéressant de demander à un certain nombre d
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le contraire d’un amuseur. Pendant la guerre, il
a
mené le bon combat à l’émission « La voix de l’Amérique », tandis que
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s qui aboutissent à la bombe ou à la paix. Il n’y
a
de fatalité que lorsque l’homme démissionne. Et c’est ce qui est grav
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onne. Et c’est ce qui est grave en ce moment : on
a
l’impression que personne n’est décidé à arrêter la folle machine ou,
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la bonne voie. Nous autres, Suisses romands, nous
avons
les yeux tournés vers la France et nous constatons avec stupeur que l
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actuel est sans pitié pour les pauvres. La France
a
besoin des États-Unis pour sa subsistance et elle est entravée dans s
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uelle ? Si on peut dire qu’actuellement elle ne l’
a
pas davantage que l’initiative politique, il faut ajouter aussitôt qu
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tique, il faut ajouter aussitôt que personne ne l’
a
reprise à sa place. Cette initiative-là, on la perd dès qu’on cesse d
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, et seule la France pourra le tenir comme elle l’
a
tenu dans le passé. Mais la France est « en attente ». En attente de
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re. C’est bien l’impression désespérante que nous
avons
. L’intelligence française est comme paralysée, neutralisée par une do
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’ailleurs impensable —, ce serait comme si elle n’
avait
rien fait. Il n’y a pas d’autarcie de la paix. « Penser français » co
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ce serait comme si elle n’avait rien fait. Il n’y
a
pas d’autarcie de la paix. « Penser français » comme le voulait Barrè
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ui d’un conquérant. Le voudrait-elle qu’elle n’en
a
pas les moyens. Ce n’est pas une « francisation » de l’Europe qu’il s
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ter. Quant aux Russes, je suis convaincu qu’ils n’
ont
qu’à y gagner. Mais s’ils persistent dans leur attitude ombrageuse, e
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me actif ». Je ne me fais aucune illusion. Il n’y
aura
jamais d’âge d’or. Je demande simplement un monde où les vrais problè
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ique de notre temps. Jamais l’histoire du monde n’
aura
connu un si puissant rassemblement d’hommes libres. Jamais la guerre,
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libres. Jamais la guerre, la peur, et la misère n’
auront
été mises en échec par un plus formidable adversaire. Entre ce grand
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p. 1. m. Précédé du chapeau suivant : « Ce texte
a
été lu par son auteur, parlant au nom de tous les congressistes, à la
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core souveraines ? Voyons l’Histoire. Les Suisses
ont
réussi : voyons la Suisse. Tout le monde croit l’avoir vue et s’en va
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réussi : voyons la Suisse. Tout le monde croit l’
avoir
vue et s’en va répétant qu’il a fallu plus de cinq-cents ans pour sce
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monde croit l’avoir vue et s’en va répétant qu’il
a
fallu plus de cinq-cents ans pour sceller son union fédérale. Tout le
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r son union fédérale. Tout le monde se trompe. Il
a
fallu neuf mois. En voici le récit exact. Neuf mois pour fédérer vi
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t. L’essor que prit la Suisse, dès cet instant, n’
a
pas fléchi durant un siècle. Messieurs les députés, neuf mois avaient
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urant un siècle. Messieurs les députés, neuf mois
avaient
suffi pour fédérer 25 États souverains. Pensez-vous que l’Histoire vo
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partielle devant les leçons de l’Histoire, que j’
ai
plus d’une raison de nommer le daltonisme politique. Messieurs les dé
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temps fait beaucoup à l’affaire. Celui que vous n’
auriez
pas, Staline le prend : c’est le temps de méditer avant d’agir. Mais
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soudront aux compromis vitaux. Quant à ceux qui n’
ont
point cette passion de l’Europe, ceux dont le regard s’attarde aux ob
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. C’est qu’ils se prennent pour l’opinion, qu’ils
ont
négligé d’écouter. Tous les sondages précis réfutent leurs craintes,
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et les sceptiques, alors, pourront bien dire : j’
avais
raison, voyez l’obstacle ! Ils l’auront eux-mêmes suscité. L’œil du s
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n dire : j’avais raison, voyez l’obstacle ! Ils l’
auront
eux-mêmes suscité. L’œil du sceptique crée les obstacles insurmontabl
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oudraient que Dewey soit élu : on dit alors qu’il
a
pour lui toute l’opinion. Truman élu, l’opinion c’est Truman. Elle l’
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n. Elle l’était avant cela, bien sûr, mais elle n’
a
pu parler que dans le secret des urnes. L’opinion d’aujourd’hui, je l
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t s’associer à ces engagements téméraires avant d’
avoir
pris le temps d’étudier leur contenu et de s’être assurés qu’en tous
108
lidement retranché dans le domaine des principes,
a
fait jusqu’ici pratiquement plus de mal que de bien à notre cause à t
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s peuples sans une propagande massive. Personne n’
a
les moyens de la financer. La seule solution concevable, c’est une ca
110
rmes, il faut que le Parlement issu des élections
ait
quelque chose à faire. Qu’un but concret soit assigné à ses travaux.
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fédérale de l’Europe. Si vous acceptez cela, vous
aurez
avec vous l’opinion vraie dans sa majorité, les militants de l’Europe
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ai de l’obtenir de Staline. Car en Europe il y en
a
peu. Si vous me dites enfin que c’est plus difficile que je n’ai l’ai
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peut penser qu’au point où nous en sommes, il n’y
a
presque plus rien à perdre. Que risquez-vous à tenter l’impossible ?
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r de la part des millions qui se taisent mais qui
ont
peur ? Pardonnez mes violences et mes impertinences : comprenez l’anx
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ster au contraire, de ne point se séparer avant d’
avoir
dressé, pour notre espoir, un signe ! Des raisons de vivre ! Vo
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èlent contraires au salut de l’ensemble ? Je veux
avoir
parlé pour ne rien dire, si quelqu’un nous propose une autre solution