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atre heures, l’Occident a vécu. Un éclair tombant
du
ciel bleu, — l’expression est devenue si vraie qu’elle a cessé de nou
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e des hommes d’État (21 mai 1946)b Notre monde
du
milieu du xxe siècle est gouverné par ceux qu’on nomme les trois Gra
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es d’État (21 mai 1946)b Notre monde du milieu
du
xxe siècle est gouverné par ceux qu’on nomme les trois Grands. Ils s
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r vraie peau. C’est donc au nom du Petit Père, et
du
Brave Garçon, et de l’Esprit bourgeois que la Bombe doit être adminis
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dministrer. L’alternative est entre ces deux sens
du
verbe. Et soudain, je me demande pourquoi ces trois messieurs paraiss
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enonce pas aux barrières douanières, à la défense
du
capital d’abord, et à la peur (elle-même créatrice de conflits) d’un
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uffiraient aux tâches courantes — que par le fait
du
problème posé, qui les dépasse comme la Bombe dépasse tout. Devant le
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n autre savoir que pour équilibrer les démocrates
du
Sud et ceux du Nord en présence des républicains, tout en gardant un
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que pour équilibrer les démocrates du Sud et ceux
du
Nord en présence des républicains, tout en gardant un œil sur la gauc
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ique est trop grande pour lui, et le voici chargé
du
monde en plus ! Ainsi d’Attlee et de Staline, bien que ce dernier me
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se sont effacés devant un pouvoir nouveau, sorti
du
peuple… Mais si l’on touche à l’idée de nation, voilà tous les visage
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esses de l’ère bourgeoise, succédant aux ténèbres
du
Moyen Âge. Car ces trois armes bien modernes correspondent à trois co
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pplique à tous les partis et à toutes les nations
du
globe ne signifie plus rien. Ou bien c’est un mensonge et une hypocri
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ore la Suisse, qui est la plus vieille démocratie
du
monde, et la traitaient de « fasciste », parce qu’elle répugne, entre
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es, l’étiquette « démocratie » ne signifiera rien
du
tout. Ou bien elle servira d’excuse et de prétexte cousu de fil blanc
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le. C’est une mission fort analogue que Noé reçut
du
Seigneur peu de temps avant le Déluge. Cette fois-ci, les travaux ser
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marquer, enfin, que pas une voix ne s’est élevée,
du
côté des fervents de l’Armée, pour protester contre une profanation s
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, toute la résistance est venue, si je puis dire,
du
côté opposé. C’est la Ligue protectrice des animaux d’un des États de
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si ridicule, on place sur les navires les membres
du
Congrès et du Sénat qui se seront déclarés en faveur de l’expérience
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n place sur les navires les membres du Congrès et
du
Sénat qui se seront déclarés en faveur de l’expérience de Bikini. d
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allais l’oublier !) La Bombe n’est pas dangereuse
du
tout. — Êtes-vous fou ? De quoi donc parliez-vous dans vos articles
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précédents ? Faut-il penser que vous vous moquiez
du
monde ? — J’étais sérieux. Je prenais au sérieux les événements qui n
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n pensent quelques généraux. Je parlais de la fin
du
monde… — Et maintenant vous nous dites : aucun danger ! C’est là sans
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ités pour la retenir ! Comme si elle était tombée
du
ciel, animée de mauvaises intentions ! C’est d’un comique démesuré. L
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oi. Et voilà bien le progrès le plus sensationnel
du
siècle. — Un progrès ? — Oui, j’appelle ainsi tout ce qui nous rappro
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l’expérience a répondu à l’espérance des amiraux
du
monde entier, qui est, en somme, de rester des amiraux. Et sa valeur
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osait cette dernière à la Marine, sur la question
du
commandement unique. Il est certain que les savants sérieux se sont t
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rtain que les savants sérieux se sont tous rangés
du
côté des adversaires de l’expérience. Trois jours avant le lancement
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lancement de la bombe, on annonçait la démission
du
fameux Dr Oppenheimer, qui fut le chef et la cheville ouvrière des ex
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t le chef et la cheville ouvrière des expériences
du
Nouveau-Mexique et de l’ensemble du « Projet Manhattan ». Le Dr Oppen
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s expériences du Nouveau-Mexique et de l’ensemble
du
« Projet Manhattan ». Le Dr Oppenheimer n’a rien voulu savoir de cett
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plosion atomique sous-marine. Ils jugent la bombe
du
type Nagasaki — celle qui fut lancée dimanche soir — démodée et mille
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e, irresponsable par définition. Il n’y a pas que
du
mal à en dire : cela nous a valu quelques œuvres durables, mineures s
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oudain que les positions intellectuelles héritées
du
libéralisme conduisaient à ce régime de faillite qu’on nomme l’État t
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de à celui d’une tactique politique. Ce n’est pas
du
tout devenir esclave d’une doctrine, mais au contraire, c’est se libé
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es ennemis que les libéraux ; sinon en intention,
du
moins en fait. Les penseurs les plus violemment libres du xixe siècl
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en fait. Les penseurs les plus violemment libres
du
xixe siècle, un Nietzsche, un Kierkegaard, un Baudelaire1, ont été l
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nsable, ne devient pas libératrice et responsable
du
seul fait qu’elle se met « au service » d’une doctrine de lutte polit
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écise contre les libertés françaises ! Le réflexe
du
libéral devant le péril, c’est de faire un fascisme. Fût-ce même pour
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e faire un fascisme. Fût-ce même pour se défendre
du
fascisme. Et peut-être surtout dans ce cas ! La panique de « l’union
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fler sur notre élite en est l’ahurissant exemple.
Du
moins a-t-elle eu cela de bon : les écrivains qui ont décidé tout réc
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Combat, Paris, 5 juillet 1946, p. 1. i. Précédé
du
chapeau suivant : « La notion de l’“engagement” politique connaît dep
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t dans l’agréable maison qu’il occupe à la sortie
du
village de Ferney, désormais et pour toujours, prénommé Voltaire. Il
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mme, ce ton persifleur et cette parfaite élégance
du
style. Mais là se borne la ressemblance. Ce jeune disciple du théolog
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is là se borne la ressemblance. Ce jeune disciple
du
théologien protestant Karl Barth, venu conquérir Paris voici une quin
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enait position devant les problèmes mis à l’ordre
du
jour par la nouvelle arme. « La bombe n’est pas dangereuse, disait-il
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a France est « en attente ». En attente de quoi ?
Du
conflit qui « devient » fatal si on ne fait que l’attendre. C’est bie
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que dans la mesure où on veut bien leur accorder
du
crédit. Voilà bien le cercle vicieux et l’on n’en sortira qu’en sauta
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qu’en sautant à pieds joints par-dessus la ligne
du
mensonge. Inventer la paix Mais ne pensez-vous pas alors que la
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riches de possibilités qu’aucun des « colosses »
du
monde. Mais il faut que nous existions et que nous sachions que nous
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s bien cependant que je reste fidèle à ma formule
du
« pessimisme actif ». Je ne me fais aucune illusion. Il n’y aura jama
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ation forcée, soit par l’intervention d’un empire
du
dehors, soit par l’usurpation d’un parti du dedans. L’heure est venue
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mpire du dehors, soit par l’usurpation d’un parti
du
dedans. L’heure est venue d’entreprendre une action qui soit à la mes
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ue d’entreprendre une action qui soit à la mesure
du
danger. Tous ensemble, demain, nous pouvons édifier avec les peuples
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mble économique de notre temps. Jamais l’histoire
du
monde n’aura connu un si puissant rassemblement d’hommes libres. Jama
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est celui de la diversité, et dans les conditions
du
xxe siècle, qui sont celles de la communauté, afin d’ouvrir au monde
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toutes ses infidélités, l’Europe demeure aux yeux
du
monde le grand témoin. La conquête suprême de l’Europe s’appelle la d
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nion l’Europe joue son destin et celui de la paix
du
monde. Soit donc notoire à tous que nous, Européens, rassemblés pour
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», Combat, Paris, 14 mai 1948, p. 1. m. Précédé
du
chapeau suivant : « Ce texte a été lu par son auteur, parlant au nom
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de tous les congressistes, à la séance de clôture
du
congrès de La Haye. Il donne la note la plus juste sur l’atmosphère d
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tre, en vérité, ne pouvait assurer l’indépendance
du
pays. Mais la Diète, les États et leurs experts voyaient dans le mot
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civile entre cantons, qui fit voir l’impuissance
du
pacte. Il y eut un long branle-bas de sociétés, de mouvements, de pro
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par la Diète le principe d’une révision profonde
du
pacte. En 1847, notons-le, rien ne semblait « praticable » aux yeux d
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États souverains. Le 15 mai, la Diète est saisie
du
projet, qu’elle adopte le 27 juin. Pendant le mois d’août le peuple v
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s liés, si vous regardez l’Europe dans l’ensemble
du
monde. Vos cordons de douanes ne sont pas plus nombreux, ni moins str
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Messieurs, on vous attend encore au pied
du
mur ! (4 octobre 1950)p q Ceux qui disent que « l’Europe sera soci
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’obstacle ! Ils l’auront eux-mêmes suscité. L’œil
du
sceptique crée les obstacles insurmontables. Il y a deux sortes d’opi
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e fera pas l’Europe sans informer ses peuples, et
du
danger qu’ils courent, et de la parade puissante que pourrait constit
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’est très joli, mais qu’il faut qu’on vous laisse
du
temps, je vous proposerai de l’obtenir de Staline. Car en Europe il y
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de est plus difficile à concevoir que le maintien
du
statu quo, que la vie, la durée de notre Europe divisée, devant toute
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renaissant dans le cœur des masses, aucune armée
du
monde ne pourra la défendre. Personne ne veut mourir, que pour des ra
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partisane ou une autre, qui résoudra le problème
du
chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qu
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is de, « Messieurs, on vous attend encore au pied
du
mur ! », Combat, Paris, 4 octobre 1950, p. 6. q. Présenté de cette n