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s d’État, les généraux et quelques vulgarisateurs
en
mal d’idées ont trouvé deux moyens d’esquiver la question posée par l
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un seul physicien qui n’ait nié expressément, et
en
toute occasion publique, devant les journalistes ou le Sénat, l’exist
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(j’entends capables de rapprocher deux idées et d’
en
tirer une conclusion logique) est au plus de 35 %. Est-ce peu ou beau
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5 %. Est-ce peu ou beaucoup pour un peuple ? Je n’
en
jugerais qu’après un essai en Europe. Il est clair que l’opinion publ
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ur un peuple ? Je n’en jugerais qu’après un essai
en
Europe. Il est clair que l’opinion publique est égarée par sa foi dan
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e, et vous savez que la Suisse possède tout cela.
En
fait, c’est à l’École polytechnique de Zurich que sont nés les travau
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ps de chapeau haut de forme. Voilà Moscou et Kiev
en
ruines dans les trois heures. Les Russes ripostent sur Détroit et Sai
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langage technique, cela s’appelle chain reaction.
En
vingt-quatre heures, l’Occident a vécu. Un éclair tombant du ciel ble
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gouvernement. Je ne suis pas sûr que les nations
en
aient. Et nous restons, les bras ballants… a. Rougemont Denis de,
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trois Grands. Ils se composent d’un loup déguisé
en
mouton et de deux moutons vêtus de leur vraie peau. C’est donc au nom
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erre : pourtant, ils s’y préparent. Ce qui domine
en
fait leur politique, c’est la vision de la guerre, non pas celle de l
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ratiquement, ils n’ont pas le temps. Pourquoi ? J’
en
vois une raison simple. Parce qu’ils gouvernent leur nation, et que c
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t ceux du Nord en présence des républicains, tout
en
gardant un œil sur la gauche naissante, le Sénat, le Congrès, les fon
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trop grande pour lui, et le voici chargé du monde
en
plus ! Ainsi d’Attlee et de Staline, bien que ce dernier me paraisse
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ter d’usurpateurs. L’incompétence des commandants
en
chef n’est-elle pas jugée criminelle par l’opinion publique de leur p
16
es Nations unies. Vos États n’ont fait un pays qu’
en
unissant leurs peuples, et non leurs chefs, qui se sont effacés devan
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à tous les visages qui se ferment, et les esprits
en
état de siège. Sommes-nous fous ? Allons-nous continuer ce jeu jusqu’
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onction même de ces chefs d’État les disqualifie,
en
principe, pour l’entreprise dont ils se chargent, et les porte à la s
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e pas perdre la boule ! Car le fait est qu’il n’y
en
a qu’une de boule, comme disait à peu près le regretté Willkie, et qu
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ion : c’est qu’au lieu de défendre la Démocratie,
en
bloc, et comme une étiquette, contre ses adversaires déclarés, nous a
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c’est un mensonge et une hypocrisie. Je vais vous
en
donner un exemple. Les Soviets, qui se disent démocrates, dénonçaient
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: car les problèmes se posent quand les choses s’
en
vont… c. Rougemont Denis de, « Tous démocrates », Combat, Paris, 2
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Les cochons
en
uniforme ou le nouveau Déluge (23 mai 1946)d Pendant l’hiver 1945-
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la presse sur les préparatifs de l’expérience, j’
en
retiens deux. 1° Une mission de savants américains formée de quatorze
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tanistes et océanographes, et de deux commerçants
en
poissons (mieux payés que les savants, dit-on) vient de partir pour l
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de l’opération, sur lequel nos savants se perdent
en
conjectures, j’en tire une conclusion définitive, quoique préalable.
27
r lequel nos savants se perdent en conjectures, j’
en
tire une conclusion définitive, quoique préalable. Pour la première,
28
e Bikini. d. Rougemont Denis de, « Les cochons
en
uniforme ou le nouveau Déluge », Combat, Paris, 23 mai 1946, p. 1.
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exemple. Mais cela ne serait rien encore, quoi qu’
en
pensent quelques généraux. Je parlais de la fin du monde… — Et mainte
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s ? Dans toutes les capitales d’Europe, on voyait
en
1939 les civils se promener avec leur boîte à masque en bandoulière.
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9 les civils se promener avec leur boîte à masque
en
bandoulière. Eh bien, la guerre des gaz n’a pas eu lieu, parce que to
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des gaz n’a pas eu lieu, parce que tout le monde
en
avait une peur bleue, et que personne, même pas Hitler, n’a eu le cou
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ait rien des cochons. Peut-être les prières dites
en
l’église de Carliste, en Angleterre, « pour les animaux sacrifiés » e
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t-être les prières dites en l’église de Carliste,
en
Angleterre, « pour les animaux sacrifiés » et « pour alléger leurs so
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a répondu à toutes nos espérances. Nous comptons
en
tirer des renseignements d’une valeur inestimable. » On ne saurait mi
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vous abandonne volontiers l’infanterie, déclarait
en
substance l’amiral King, mais la marine saura prouver sa résistance e
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op bruyamment de la survie des deux-cents cochons
en
uniformes. Les habitants d’Hiroshima n’ont pas tenu le coup tout à fa
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ris, 2 juillet 1946, p. 1 et 3. g. Texte corrigé
en
deux endroits, selon l’erratum publié dans la livraison du lendemain,
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lors y bêlent d’une voix aigre et anxieuse, tout
en
signant une quantité de manifestes. Ils ont signé pour le négus et co
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« intellectuels » français. Mais si le monde ne s’
en
porte pas mieux, l’intelligence n’y gagne guère. ⁂ Tant que les écriv
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e des citoyens responsables, ils étaient au moins
en
accord avec l’esprit général de l’époque : intelligence d’un côté, ac
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onsable par définition. Il n’y a pas que du mal à
en
dire : cela nous a valu quelques œuvres durables, mineures sans doute
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de le dominer. S’engager, ce n’est pas se mettre
en
location. Ce n’est pas « prêter » son nom ou son autorité. Ce n’est p
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n’a pas de pires ennemis que les libéraux ; sinon
en
intention, du moins en fait. Les penseurs les plus violemment libres
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s que les libéraux ; sinon en intention, du moins
en
fait. Les penseurs les plus violemment libres du xixe siècle, un Nie
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ez donc comme nos libéraux se mettent d’eux-mêmes
en
rangs et marquent le pas dès qu’une menace se précise contre les libe
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on sacrée » qui vient de souffler sur notre élite
en
est l’ahurissant exemple. Du moins a-t-elle eu cela de bon : les écri
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rienne (voir le manifeste de Ce Soir) ont exprimé
en
toute clarté qu’ils étaient de vrais libéraux, irresponsables nés2, é
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litique, et faisant amende honorable. Ils étaient
en
rupture de bercail. Maintenant, tout est rentré dans l’ordre, les mou
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d’écrivains leur opinion sur un problème qui met
en
cause, non seulement leur responsabilité et leur rôle dans la société
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nt dans son essai Penser avec les mains (publié
en
1936), nous envoie l’article suivant, dont il est intéressant de soul
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ouligner qu’il fut écrit et publié dans une revue
en
1938, sous le titre : « Trop d’irresponsables s’engagent ».
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arme. « La bombe n’est pas dangereuse, disait-il
en
substance, mais les hommes qui l’utilisent. Ce sont eux qu’il faut co
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ue l’homme démissionne. Et c’est ce qui est grave
en
ce moment : on a l’impression que personne n’est décidé à arrêter la
55
s-vous tenté de regarder ailleurs ? La France «
en
attente » Ne vous y trompez pas. Le monde entier, comme nous-mêmes
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elle l’a tenu dans le passé. Mais la France est «
en
attente ». En attente de quoi ? Du conflit qui « devient » fatal si o
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dans le passé. Mais la France est « en attente ».
En
attente de quoi ? Du conflit qui « devient » fatal si on ne fait que
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du crédit. Voilà bien le cercle vicieux et l’on n’
en
sortira qu’en sautant à pieds joints par-dessus la ligne du mensonge.
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là bien le cercle vicieux et l’on n’en sortira qu’
en
sautant à pieds joints par-dessus la ligne du mensonge. Inventer l
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plan passionnel, définiraient une affirmation ? J’
en
suis convaincu. La tâche française — encore une fois, de l’« intellig
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te, trouve immédiatement son champ d’action. Je n’
en
vois qu’un mais il est immense et à sa portée : l’Europe. C’est seule
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agir sur les USA ou l’URSS. Il est temps que nous
en
prenions conscience : nous ne sommes pas des petits garçons, nous som
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celui d’un conquérant. Le voudrait-elle qu’elle n’
en
a pas les moyens. Ce n’est pas une « francisation » de l’Europe qu’il
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ence d’une Europe à naître. Voyez ce qui se passe
en
Suisse : nous autres romands, nous y sommes dans la proportion d’un t
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guerre, la peur, et la misère n’auront été mises
en
échec par un plus formidable adversaire. Entre ce grand péril et cett
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our sauver nos libertés acquises, mais aussi pour
en
élargir le bénéfice à tous les hommes, que nous voulons l’union de no
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d’appuyer de tous nos efforts, dans nos foyers et
en
public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos milieux professio
68
s la Suisse. Tout le monde croit l’avoir vue et s’
en
va répétant qu’il a fallu plus de cinq-cents ans pour sceller son uni
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e. Tout le monde se trompe. Il a fallu neuf mois.
En
voici le récit exact. Neuf mois pour fédérer vingt-cinq États souve
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ières douanières. La routine rétorquait, chiffres
en
main, que la liberté d’échanges ne manquerait pas de causer quelques
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ète le principe d’une révision profonde du pacte.
En
1847, notons-le, rien ne semblait « praticable » aux yeux des réalist
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lait « praticable » aux yeux des réalistes. (Nous
en
sommes là en 1950.) La décision survint l’année suivante. Le 17 févri
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able » aux yeux des réalistes. (Nous en sommes là
en
1950.) La décision survint l’année suivante. Le 17 février 1848, la C
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e premier Conseil fédéral, organe exécutif, entre
en
fonction. Le drapeau suisse est arboré à côté des drapeaux des canton
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États souverains. Pensez-vous que l’Histoire vous
en
laisse un peu plus, pour unir vos États dans un plus grand péril ?
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olm à Strasbourg — ou de Rome, ou même d’Ankara —
en
moins de temps qu’il n’en fallait, il y a cent ans, pour aller de Gen
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ome, ou même d’Ankara — en moins de temps qu’il n’
en
fallait, il y a cent ans, pour aller de Genève ou des Grisons à Berne
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saient nos journaux, il y a cent-trois ans : il n’
en
est pas une seule qui se soit vérifiée, mais pas une seule non plus q
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lution fédéraliste n’est pas seulement praticable
en
principe, mais pratique. C’est assez pour que j’ose vous supplier d’y
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réfléchir quelques minutes. La Suisse s’est unie
en
neuf mois. Il vaut la peine de s’arrêter devant ce fait, pour mieux s
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arent pour l’union, lorsqu’on les interroge. Il n’
en
fallut pas plus pour fédérer la Suisse. Mais l’opinion veut qu’on l’e
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ps d’étudier leur contenu et de s’être assurés qu’
en
tous les cas cela ne peut les conduire absolument à rien. Soyons fran
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contente d’affirmer des principes sans les mettre
en
pratique, cela ne fait de mal à personne. Mais cela en fait aux princ
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atique, cela ne fait de mal à personne. Mais cela
en
fait aux principes. Or une Europe qui se moque des principes vaut bea
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ofessionnels, syndicats patronaux et ouvriers. Il
en
résultera dans nos provinces une campagne d’agitation, d’émulation, d
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u’un but concret soit assigné à ses travaux. Je n’
en
vois pour ma part qu’un seul : discuter et voter un projet bien préci
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, je vous proposerai de l’obtenir de Staline. Car
en
Europe il y en a peu. Si vous me dites enfin que c’est plus difficile
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serai de l’obtenir de Staline. Car en Europe il y
en
a peu. Si vous me dites enfin que c’est plus difficile que je n’ai l’
89
e. D’une part, on peut penser qu’au point où nous
en
sommes, il n’y a presque plus rien à perdre. Que risquez-vous à tente
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e jour : si vous ne voulez rien faire, allez-vous-
en
! Mais beaucoup d’entre vous veulent agir et je les supplie maintenan
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t mourir, que pour des raisons de vivre. Mozart n’
en
est plus une pour les chômeurs. Et ce n’est pas une secte politique,
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ites-vous élire et fédérez l’Europe pendant qu’il
en
est temps. Ferney, 30 juillet-6 août 1950. p. Rougemont Denis de