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c des agrafes de dossiers : « C’est un secret que
nous
gardons, c’est un dépôt sacré », disent-ils. Et sans l’avis d’aucun s
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plus folle qu’on ne l’imagine. Car non seulement
nous
sommes sans défense, mais encore le secret de la bombe sera demain ce
3
main celui de Polichinelle, et enfin si quelqu’un
nous
attaque, nous ne saurons pas qui a tiré. Supposez qu’un petit pays, d
4
Polichinelle, et enfin si quelqu’un nous attaque,
nous
ne saurons pas qui a tiré. Supposez qu’un petit pays, disons la Suiss
5
xpression est devenue si vraie qu’elle a cessé de
nous
frapper. Une apathie étrange me semble s’établir dans les masses comm
6
. Je ne suis pas sûr que les nations en aient. Et
nous
restons, les bras ballants… a. Rougemont Denis de, « Ni secret ni
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Paralysie des hommes d’État (21 mai 1946)b
Notre
monde du milieu du xxe siècle est gouverné par ceux qu’on nomme les
8
ée. Notez que, si elle ne l’est pas, quelqu’un va
nous
l’administrer. L’alternative est entre ces deux sens du verbe. Et sou
9
es contemporaines : que les chefs responsables de
notre
sort sont en réalité irresponsables ? Et qu’ils usurpent le nom de go
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on voit ce qu’ils vont faire ou laisser faire de
nos
vies. Irresponsables moins par incapacité — ils suffiraient aux tâche
11
, me disent-ils. — Eh quoi, c’est pourtant ce que
nous
offre, à quelques nuances près, le plan des Nations unies. Vos États
12
ferment, et les esprits en état de siège. Sommes-
nous
fous ? Allons-nous continuer ce jeu jusqu’à l’explosion de la Terre ?
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prits en état de siège. Sommes-nous fous ? Allons-
nous
continuer ce jeu jusqu’à l’explosion de la Terre ? Allons-nous confie
14
r ce jeu jusqu’à l’explosion de la Terre ? Allons-
nous
confier le destin de la planète à trois hommes surchargés, débordés,
15
son parti.) Il avait l’air un peu nerveux. Voici
notre
conversation : Moi. — Contre qui écrivez-vous aujourd’hui ? Lui. —
16
e rire.) Moi. — Quel beau programme ! Avouez que
nous
sortons enfin des petitesses de l’ère bourgeoise, succédant aux ténèb
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onde, se déclarent formellement démocrates. Donc,
nous
voilà tous démocrates, dans le monde entier, exception faite de deux
18
ption faite de deux pays de langue espagnole, que
nous
appellerons secondaires. Et voici mon espoir, dans cette situation :
19
e une étiquette, contre ses adversaires déclarés,
nous
allions enfin pouvoir, entre nous, discuter le contenu véritable de l
20
aires déclarés, nous allions enfin pouvoir, entre
nous
, discuter le contenu véritable de la démocratie, sans passer aussitôt
21
s vois sourire diaboliquement, à votre tour. Mais
nous
sommes peut-être d’accord, en réalité. Puisque tous sont devenus « dé
22
nt devenus « démocrates », dans le monde de 1946,
nous
pouvons parler d’autre chose. Nous pouvons porter notre effort, désor
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monde de 1946, nous pouvons parler d’autre chose.
Nous
pouvons porter notre effort, désormais, non plus sur la défense d’un
24
pouvons parler d’autre chose. Nous pouvons porter
notre
effort, désormais, non plus sur la défense d’un mot, d’un terme vague
25
is dissimule : qu’est-ce que la liberté ? Et cela
nous
amènera bientôt à nous demander : qu’est-ce que l’homme ? C’est le vr
26
e que la liberté ? Et cela nous amènera bientôt à
nous
demander : qu’est-ce que l’homme ? C’est le vrai débat. Si nous le re
27
: qu’est-ce que l’homme ? C’est le vrai débat. Si
nous
le reconnaissons, nous aurons fait un grand progrès, le seul peut-êtr
28
? C’est le vrai débat. Si nous le reconnaissons,
nous
aurons fait un grand progrès, le seul peut-être que la guerre pouvait
29
liberté est certainement le problème numéro un de
notre
temps : car les problèmes se posent quand les choses s’en vont… c.
30
bres de machines et sur les ponts. Et ceci encore
nous
ramène, irrésistiblement, à la légende de l’arche de Noé. Une précisi
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peut renseigner sur celle de l’autre. Aussi bien
nos
marins ou capitaines cochons seront-ils revêtus, pour l’occasion, d’u
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l que soit le résultat de l’opération, sur lequel
nos
savants se perdent en conjectures, j’en tire une conclusion définitiv
33
n’avais pas pensé à l’uniforme et au respect que
nous
lui devions naguère. Les savants, eux, ne l’ont pas raté. Ce n’est pa
34
sérieux. Je prenais au sérieux les événements qui
nous
menacent à bout portant. La fin des armées, par exemple. Mais cela ne
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parlais de la fin du monde… — Et maintenant vous
nous
dites : aucun danger ! C’est là sans doute votre manière paradoxale d
36
? Il est bien naturel que l’événement d’Hiroshima
nous
ait jetés pour quelque temps dans un état d’esprit d’Apocalypse. Mais
37
s ont passé, et rien ne se passe. Dieu soit loué,
nous
avons repris nos sens. Certains pressentent déjà que la bombe est en
38
en ne se passe. Dieu soit loué, nous avons repris
nos
sens. Certains pressentent déjà que la bombe est en train de se dégon
39
ain de se dégonfler, pour ainsi dire. Après tout,
nous
devions le prévoir, car nous avons vécu un précédent : la guerre des
40
si dire. Après tout, nous devions le prévoir, car
nous
avons vécu un précédent : la guerre des gaz. Tout le monde s’y prépar
41
é subite l’ait arrêté, ou quelque amour tardif de
notre
humanité ? Simplement, il a fait son calcul. Les Alliés pouvaient rip
42
a donc les scrupules de l’agresseur éventuel. Car
nos
scrupules naissent, en général, d’une rapide évaluation des conséquen
43
n des conséquences fâcheuses, pour nous-mêmes, de
nos
actes. Si l’emploi de la Bombe est décisif, il n’y a pas de punition
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le se tiendra bien coite dans sa caisse. Qu’on ne
nous
raconte donc pas d’histoires. Ce qu’il nous faut, c’est un contrôle d
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on ne nous raconte donc pas d’histoires. Ce qu’il
nous
faut, c’est un contrôle de l’homme. — Ah ! ça, c’est une autre questi
46
ule. On ne peut plus l’éviter depuis que la Bombe
nous
menace et nous tente à la foi. Et voilà bien le progrès le plus sensa
47
plus l’éviter depuis que la Bombe nous menace et
nous
tente à la foi. Et voilà bien le progrès le plus sensationnel du sièc
48
— Un progrès ? — Oui, j’appelle ainsi tout ce qui
nous
rapproche des vraies questions, et nous oblige à y faire face. e.
49
ut ce qui nous rapproche des vraies questions, et
nous
oblige à y faire face. e. Rougemont Denis de, « Post-scriptum », C
50
« L’expérience, déclare-t-il, a répondu à toutes
nos
espérances. Nous comptons en tirer des renseignements d’une valeur in
51
déclare-t-il, a répondu à toutes nos espérances.
Nous
comptons en tirer des renseignements d’une valeur inestimable. » On n
52
tre les expériences de Bikini. Tout cela n’était,
nous
disaient-ils, qu’un complot pseudo-scientifique pour démontrer la val
53
restent les savants. Or, les savants persistent à
nous
prédire des catastrophes continentales, pour le jour de la grande exp
54
eur point de vue qui m’importe. Les problèmes que
nous
pose la bombe restent intacts, autant que les palmiers de Bikini. Et
55
uples le sentiment de leur interdépendance. Quand
nous
aurons compris que toute guerre, aujourd’hui, n’est possible qu’avec
56
uerre, aujourd’hui, n’est possible qu’avec toutes
nos
complicités et ne saurait être qu’une guerre civile que le genre huma
57
inition. Il n’y a pas que du mal à en dire : cela
nous
a valu quelques œuvres durables, mineures sans doute, mais délicates
58
ieuses. Cependant, les temps ont changé. La crise
nous
a fait voir soudain que les positions intellectuelles héritées du lib
59
égime de faillite qu’on nomme l’État totalitaire.
Nous
avons constaté que rien, ni la pensée, ni l’acte individuel, n’est en
60
, n’est en réalité gratuit. Que tout se paye. Que
notre
liberté de penser n’importe quoi, sans tenir compte de l’époque, étai
61
« désintéressée ». C’est alors qu’on lança parmi
nous
le mot d’ordre : « Défense de la culture ». Toute la confusion vient
62
te la confusion vient de là. Car la culture qu’on
nous
propose de défendre, c’est elle, précisément, qui est responsable de
63
i est responsable de la brutalité totalitaire. On
nous
propose donc de défendre une maladie contre la mort, à quoi elle mène
64
mort, à quoi elle mène nécessairement. Au lieu de
nous
refaire une santé. Au lieu de nous proposer une cure de désintoxicati
65
nt. Au lieu de nous refaire une santé. Au lieu de
nous
proposer une cure de désintoxication énergique. Au lieu de rechercher
66
ité. Et cela suffirait bien à définir le sens que
nous
donnons à ce mot d’engagement. ⁂ Je l’ai dit ailleurs : un gant qui s
67
me. Et c’est la pensée libérale. Voyez donc comme
nos
libéraux se mettent d’eux-mêmes en rangs et marquent le pas dès qu’un
68
e de « l’union sacrée » qui vient de souffler sur
notre
élite en est l’ahurissant exemple. Du moins a-t-elle eu cela de bon :
69
dement sur l’activité intellectuelle. Aussi avons-
nous
pensé qu’il serait intéressant de demander à un certain nombre d’écri
70
n essai Penser avec les mains (publié en 1936),
nous
envoie l’article suivant, dont il est intéressant de souligner qu’il
71
u’il faut contrôler ». Je pense à cela tandis que
notre
entretien prend, comme de lui-même, le tour que je désirais lui impri
72
hine ou, plutôt, à la remettre sur la bonne voie.
Nous
autres, Suisses romands, nous avons les yeux tournés vers la France e
73
sur la bonne voie. Nous autres, Suisses romands,
nous
avons les yeux tournés vers la France et nous constatons avec stupeur
74
ds, nous avons les yeux tournés vers la France et
nous
constatons avec stupeur que la France ne fait rien et se perd dans un
75
pendance. Ce n’est donc pas de ses dirigeants que
nous
attendons quoi que ce soit. Mais l’initiative intellectuelle ? Si on
76
ttendre. C’est bien l’impression désespérante que
nous
avons. L’intelligence française est comme paralysée, neutralisée par
77
se — c’est dans ces circonstances historiques que
nous
venons de dire, « d’inventer » la paix. Si elle ne le fait pas, perso
78
rtée : l’Europe. C’est seulement par l’Europe que
nous
pourrons agir sur les USA ou l’URSS. Il est temps que nous en prenion
79
rons agir sur les USA ou l’URSS. Il est temps que
nous
en prenions conscience : nous ne sommes pas des petits garçons, nous
80
S. Il est temps que nous en prenions conscience :
nous
ne sommes pas des petits garçons, nous sommes aussi forts et aussi ri
81
nscience : nous ne sommes pas des petits garçons,
nous
sommes aussi forts et aussi riches de possibilités qu’aucun des « col
82
aucun des « colosses » du monde. Mais il faut que
nous
existions et que nous sachions que nous existons. « Pessimisme act
83
du monde. Mais il faut que nous existions et que
nous
sachions que nous existons. « Pessimisme actif » Cette Europe u
84
faut que nous existions et que nous sachions que
nous
existons. « Pessimisme actif » Cette Europe unie, sous l’impuls
85
urope à naître. Voyez ce qui se passe en Suisse :
nous
autres romands, nous y sommes dans la proportion d’un tiers contre de
86
ce qui se passe en Suisse : nous autres romands,
nous
y sommes dans la proportion d’un tiers contre deux tiers, et pourtant
87
portion d’un tiers contre deux tiers, et pourtant
notre
minorité y est particulièrement active. C’est que nous sommes un pays
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minorité y est particulièrement active. C’est que
nous
sommes un pays fédéraliste. Le fédéralisme n’est pas un système de la
89
pour des raisons d’intérêt, sans doute, mais dont
nous
devons profiter. Quant aux Russes, je suis convaincu qu’ils n’ont qu’
90
rsistent dans leur attitude ombrageuse, eh bien !
nous
nous passerons de leur consentement. C’est bien dommage, mais nous n’
91
ent dans leur attitude ombrageuse, eh bien ! nous
nous
passerons de leur consentement. C’est bien dommage, mais nous n’allon
92
ns de leur consentement. C’est bien dommage, mais
nous
n’allons quand même pas attendre le visa de qui que ce soit pour nous
93
même pas attendre le visa de qui que ce soit pour
nous
décider à agir. Je crois que l’Europe se fera, envers et contre tout
94
circuler, mais qui ne sauraient plus la protéger,
notre
Europe désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre,
95
r, notre Europe désunie marche à sa fin. Aucun de
nos
pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépenda
96
ne défense sérieuse de son indépendance. Aucun de
nos
pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie mo
97
oderne. À défaut d’une union librement consentie,
notre
anarchie présente nous exposera demain à l’unification forcée, soit p
98
nion librement consentie, notre anarchie présente
nous
exposera demain à l’unification forcée, soit par l’intervention d’un
99
oit à la mesure du danger. Tous ensemble, demain,
nous
pouvons édifier avec les peuples d’outre-mer associés à nos destinées
100
s édifier avec les peuples d’outre-mer associés à
nos
destinées, la plus grande formation politique et le plus vaste ensemb
101
politique et le plus vaste ensemble économique de
notre
temps. Jamais l’histoire du monde n’aura connu un si puissant rassemb
102
rce est dans la liberté. Tel est l’enjeu final de
notre
lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en él
103
t l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver
nos
libertés acquises, mais aussi pour en élargir le bénéfice à tous les
104
our en élargir le bénéfice à tous les hommes, que
nous
voulons l’union de notre continent. Sur cette union l’Europe joue son
105
ce à tous les hommes, que nous voulons l’union de
notre
continent. Sur cette union l’Europe joue son destin et celui de la pa
106
de la paix du monde. Soit donc notoire à tous que
nous
, Européens, rassemblés pour donner une voix à tous les peuples de ce
107
peuples de ce continent, déclarons solennellement
notre
commune volonté dans les cinq articles suivants, qui résument les rés
108
ivants, qui résument les résolutions adoptées par
notre
Congrès : 1° Nous voulons une Europe unie, rendue dans toute son éten
109
t les résolutions adoptées par notre Congrès : 1°
Nous
voulons une Europe unie, rendue dans toute son étendue à la libre cir
110
irculation des hommes, des idées et des biens. 2°
Nous
voulons une Charte des droits de l’homme, garantissant les libertés d
111
le libre exercice d’une opposition politique. 3°
Nous
voulons une Cour de justice capable d’appliquer les sanctions nécessa
112
écessaires pour que soit respectée la Charte. 4°)
Nous
voulons une Assemblée européenne, où soient représentées les forces v
113
où soient représentées les forces vives de toutes
nos
nations. 5° Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de to
114
ées les forces vives de toutes nos nations. 5° Et
nous
prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
115
enons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous
nos
efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos égli
116
l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
nos
foyers et en public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos mili
117
s nos efforts, dans nos foyers et en public, dans
nos
partis, dans nos églises, dans nos milieux professionnels et syndicau
118
ns nos foyers et en public, dans nos partis, dans
nos
églises, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et
119
n public, dans nos partis, dans nos églises, dans
nos
milieux professionnels et syndicaux, les hommes et les gouvernements
120
de ses débats et résume clairement ses volontés.
Nous
pensons qu’il ne laissera pas nos lecteurs indifférents. »
121
ses volontés. Nous pensons qu’il ne laissera pas
nos
lecteurs indifférents. »
122
européens, Vous êtes ici pour faire l’Europe, et
nous
pour faire semblant de la faire. Faire l’Europe signifie la fédérer,
123
, trait pour trait, un état comparable à celui de
notre
Europe, sauf pour le péril extérieur, qui n’était rien au regard de c
124
xtérieur, qui n’était rien au regard de celui que
nous
courons ? Une partie de l’opinion réclamait une autorité fédérale, do
125
semblait « praticable » aux yeux des réalistes. (
Nous
en sommes là en 1950.) La décision survint l’année suivante. Le 17 fé
126
plexes ; et qu’on ne peut comparer, sans offense,
nos
modestes sagesses et les folies sublimes des grandes nations contempo
127
puis autant de siècles, et souvent davantage, que
nos
cantons. Leurs sorts ne sont pas moins liés, si vous regardez l’Europ
128
breux, ni moins strangulatoires, que ne l’étaient
les nôtres
. Et vos économies ne sont pas plus disparates que celles de Zurich, p
129
effets d’une union « trop rapide » remplissaient
nos
journaux, il y a cent-trois ans : il n’en est pas une seule qui se so
130
sse dans la bouche même de ceux qui affirment que
nos
réalités sont tellement différentes… Certes, comparaison n’est pas ra
131
aujourd’hui à l’Europe. Son exemple vivant tend à
nous
démontrer que la solution fédéraliste n’est pas seulement praticable
132
50, p. 6. o. Présenté par la notice suivante : «
Nous
publions deux importants extraits de cinq lettres que notre ami Denis
133
ions deux importants extraits de cinq lettres que
notre
ami Denis de Rougemont écrivit à l’intention des députés réunis à Str
134
tacles à l’union, perdant de vue sa nécessité, il
nous
reste à leur faire comprendre que le pire obstacle, c’est eux-mêmes.
135
rendre que le pire obstacle, c’est eux-mêmes. Ils
nous
disent : « Je veux bien, je ne suis pas contre, mais voyez ces diffic
136
jusqu’ici pratiquement plus de mal que de bien à
notre
cause à tous. On me dira que si l’on se contente d’affirmer des princ
137
s. Mais si Strasbourg accouche d’un timbre-poste,
nous
serons un peu déçus, et Staline très content. Voici l’acte que je vou
138
et de la parade puissante que pourrait constituer
notre
fédération. On n’informera pas les peuples sans une propagande massiv
139
icats patronaux et ouvriers. Il en résultera dans
nos
provinces une campagne d’agitation, d’émulation, de polémique europée
140
l’Europe, la logique de l’Histoire, le réveil de
notre
espérance. Si vous n’acceptez pas, vous ne trouverez derrière vous qu
141
le maintien du statu quo, que la vie, la durée de
notre
Europe divisée, devant toutes les menaces que vous savez : un régime
142
rouge. D’une part, on peut penser qu’au point où
nous
en sommes, il n’y a presque plus rien à perdre. Que risquez-vous à te
143
ilà le pari. Vous êtes acculés à l’audace. Donnez-
nous
la Constitution ! Messieurs les députés, faut-il vous dire encore que
144
de ne point se séparer avant d’avoir dressé, pour
notre
espoir, un signe ! Des raisons de vivre ! Vous n’êtes pas encor
145
résoudra le problème du chômage, mais l’union de
nos
sacrifices. Qui peut nous l’imposer ? Qui peut faire reculer les inté
146
chômage, mais l’union de nos sacrifices. Qui peut
nous
l’imposer ? Qui peut faire reculer les intérêts puissants et parfois
147
veux avoir parlé pour ne rien dire, si quelqu’un
nous
propose une autre solution que l’Autorité fédérale, souveraine au-des
148
salue d’un vœu qui voudrait résumer celui de tous
nos
peuples aux écoutes de l’avenir, un vœu mêlé d’angoisse et d’espéranc
149
ctobre 1950, p. 6. q. Présenté de cette note : «
Nous
publions aujourd’hui le deuxième extrait des cinq Lettres aux député