1 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
1 raie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938 )a L’esprit totalitaire est pour nous une menace1. De récents événe
2 ances. ⁂ Le totalitarisme a triomphé surtout pour deux raisons, me semble-t-il : D’abord il a utilisé le défaut de civisme q
3 un seul exemple mais significatif. En Italie, de 1920 à 1922, le parti socialiste était le plus important : 35 % des électe
4 l exemple mais significatif. En Italie, de 1920 à 1922, le parti socialiste était le plus important : 35 % des électeurs. Les
5 22, le parti socialiste était le plus important : 35 % des électeurs. Les fascistes n’étaient qu’une très petite minorité.
6 puis rentraient sans être inquiétés. Et cela, des centaines de fois. Comment ces crimes ont-ils pu se produire ? C’est que la pol
7 des chemises noires. Ce fut à Sarzana, en juillet 1921. 500 fascistes avaient débarqué à la gare de cette petite ville. Ils s
8 emises noires. Ce fut à Sarzana, en juillet 1921. 500 fascistes avaient débarqué à la gare de cette petite ville. Ils s’y h
9 gare de cette petite ville. Ils s’y heurtèrent à 8 gendarmes et 3 soldats, qui pour une fois s’avisèrent de résister. Au
10 petite ville. Ils s’y heurtèrent à 8 gendarmes et 3 soldats, qui pour une fois s’avisèrent de résister. Au premier coup d
11 historiques les plus sérieux sur la naissance des trois grandes dictatures, on constate l’existence d’une sorte de loi histor
12 ’ont pas rencontré de résistance sérieuse. De ces deux causes du succès totalitaire, déduisons maintenant nos principes de c
13 déduisons maintenant nos principes de conduite : Il nous faut restaurer l’esprit de résistance civique. Et cela suppos
14 etés individuelles, c’est-à-dire de nos égoïsmes. Il nous faut refaire une commune mesure vivante. Si nous ne la faison
15 ar une image un peu grosse, mais frappante : « Un 75 est plus puissant qu’un revolver, disait-il, c’est entendu. Mais donn
16 nez-moi un revolver, vous m’armez ! Donnez-moi un 75, vous me laissez sans défense : c’est trop lourd pour moi. » Exemple à
17 signifierait bientôt le partage de notre État en trois nations. Ce serait la négation la plus radicale des bases mêmes de la
18 il y perd son assurance. Représentons-nous cela : deux hommes se battent. Ils sont apparemment en divergence absolue ; en ré
19 es colossales qu’on nous vante. Quand je vois les trois dictateurs qui font les gros yeux à l’Europe, se proclament tous les
20 les gros yeux à l’Europe, se proclament tous les trois infaillibles, je ne crois pas manquer au devoir de charité en jugeant
21 stion religieuse des peuples, d’où sont issus les trois mouvements totalitaires, c’est la réponse vraiment totale de notre fo
22 cise dans le mouvement de l’Histoire occidentale. Trois siècles d’individualisme, de divinisation de l’homme, nous ont condui
23 être total, l’État ne sera jamais totalitaire. 1. Conclusions d’une conférence prononcée à Genève au mois de mai 1938,
24 ’une conférence prononcée à Genève au mois de mai 1938, sous les auspices de Zofingue et de l’Association chrétienne d’étudia
25 ’étudiants. Le thème général était celui-ci : les trois mouvements « totalitaires » qui nous menacent — communisme, hitlérism
26 munisme, hitlérisme et fascisme — sont en réalité trois religions nouvelles, qui sous divers prétextes politiques, apparemmen
27 principe « sacral » : Prolétariat, Race, Empire. 2. Quelques bourgeois veulent voir dans le fascisme le « rempart de l’or
28 ire », Les Cahiers protestants, Lausanne, juillet 1938, p. 411-425.
2 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
29 Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939 )b Pour la très grande majorité des Suisses d’aujourd’hui, surtout
30 e qu’on avait tenté de leur opposer — et tous les trois s’excommuniaient réciproquement, ainsi que leurs fidèles, en sorte qu
31 , puis ce juge, puis ce père de famille — il aura dix enfants — n’est pas un type exceptionnel parmi les vieux confédérés,
32 bon sens et de bon conseil, un solide paysan, les deux pieds sur la terre, et non pas un sectaire ou un illuminé auquel des
33 n contact plus direct, plus confiant avec Dieu… À cinquante ans, il n’y résiste plus : sa vocation profonde triomphe de tous ses
34 Les choses s’enveniment à tel point qu’en l’année 1486, quinze assemblées de la Diète des cantons n’ont pas suffi pour rétabl
35 oses s’enveniment à tel point qu’en l’année 1486, quinze assemblées de la Diète des cantons n’ont pas suffi pour rétablir l’un
36 i de distinguer dans la vie religieuse de Nicolas trois tendances ou trois courants qui permettront peut-être de mieux situer
37 s la vie religieuse de Nicolas trois tendances ou trois courants qui permettront peut-être de mieux situer cet homme par rapp
38 là de toute « discrétion » imaginable pendant ses vingt dernières années ? Ce rapprochement, que je ne puis qu’esquisser, nou
39 directe des Écritures, ait pu déboucher, quelque cinquante années plus tard, dans la Réforme luthérienne et zwinglienne. (Tout d
40 ’une manière très convaincante par la lecture des deux grands recueils de documents sur Nicolas que publiait, au lendemain d
41 térature réformée sur Nicolas. Je la diviserai en trois rubriques. 1. Chroniques. — La première en date est celle de Heinric
42 sur Nicolas. Je la diviserai en trois rubriques. 1. Chroniques. — La première en date est celle de Heinrich Glarean, écri
43 aus avec de grands éloges dans un ouvrage daté de 1522. (Nous sommes donc aux tout premiers jours de la Réforme.) En 1529, un
44 s donc aux tout premiers jours de la Réforme.) En 1529, un protestant bernois, Valerius Anshelm, nous donne la première biogr
45 sur le ton le plus enthousiaste. Il est suivi en 1546 par Stumpff, protestant zurichois. En 1556, Matthias Flacius Illyricu
46 ivi en 1546 par Stumpff, protestant zurichois. En 1556, Matthias Flacius Illyricus, professeur d’hébreu à Wittenberg, et parf
47 e et par l’écrit, contre le pape et ses erreurs. 2. Sermons et pamphlets des réformateurs. — En 1523 déjà, Zwingli cite l
48 . 2. Sermons et pamphlets des réformateurs. — En 1523 déjà, Zwingli cite l’exemple du Frère Claus dans un sermon sur le Bon
49 sur le Bon berger et les mauvais bergers. Puis en 1524, il rappelle les conseils politiques de l’ermite, ses mises en garde r
50 ont refusés à faire commerce de leur religion. De 1526 à 1574, nous trouvons de nombreuses mentions du Frère Claus dans les
51 usés à faire commerce de leur religion. De 1526 à 1574, nous trouvons de nombreuses mentions du Frère Claus dans les sermons
52 ’Ulrich Campell, pasteur de Coire. Ajoutons qu’en 1585, une délégation des cantons réformés se rendit en pèlerinage au Ranft
53 connue et publiée d’abord par des protestants, en 1531 et 1546, bien avant de se voir reprise — et d’ailleurs modifiée — par
54 t publiée d’abord par des protestants, en 1531 et 1546, bien avant de se voir reprise — et d’ailleurs modifiée — par les cath
55 leurs modifiée — par les catholiques, à partir de 1569. 3. Satires et drames. — La première mention de Nicolas dans une sati
56 odifiée — par les catholiques, à partir de 1569. 3. Satires et drames. — La première mention de Nicolas dans une satire c
57 ion de Nicolas dans une satire catholique date de 1522. Chose curieuse, elle est extrêmement défavorable au Bienheureux. On y
58 ver, etc. Par contre, un Narrenspiel zwinglien de 1526 et une satire intitulée Etter Heini, de Jakob Ruf (1538), exploitent,
59 t une satire intitulée Etter Heini, de Jakob Ruf ( 1538 ), exploitent, avec beaucoup de verve et quelque grossièreté, les fame
60 rchiduc Ferdinand II d’Autriche fit rechercher en 1570 dans toutes les maisons du Tyrol les livres favorables à la Réforme,
61 de cette série est celle que fit jouer à Bâle, en 1550, le protestant Valentin Boltz. Elle était intitulée Der Weltspiegel (L
62 naturellement du monde. Il y avait, selon Dürrer, 149 rôles parlants, et la représentation demanda « deux jours pleins ». C
63 49 rôles parlants, et la représentation demanda «  deux jours pleins ». Ce n’est qu’en 1586 que les catholiques se décidèrent
64 ion demanda « deux jours pleins ». Ce n’est qu’en 1586 que les catholiques se décidèrent à aborder eux aussi ce magnifique s
65 e, dans l’image traditionnelle, est environnée de trois glaives, l’un d’eux appuyé contre ses lèvres comme pour l’empêcher de
66 ur l’empêcher de dire la Parole. Mais à partir de 1536, les catholiques à leur tour utilisent cette image et la transforment
67 si nous ne voulons que d’autres s’en emparent. 3. Ce trait sera relevé et souligné plus tard par les réformateurs, en p
68 la Réforme », Les Cahiers protestants, Lausanne, 1939, p. 263-279.
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
69 La bataille de la culture (janvier-février 1940 )c d Le fait même que nous éprouvions tous un doute sur l’opportuni
70 n moderne, je suis de plus en plus frappé par ces deux traits : d’une part, une étonnante disharmonie entre les divers ordre
71 etomber sur sa tête, sous la forme d’une bombe de 1000 kg son invention humanitaire. Par quelle fatalité mauvaise tous les p
72 répondit-il. Car tout ce que j’ai à voir, ce sont deux colonnes de chiffres, dont la balance est favorable à ma maison. — L’
73 t provoqué la brusque création de villes énormes, dix ou cent fois plus grandes que celles qu’on connaissait auparavant. Ai
74 qué la brusque création de villes énormes, dix ou cent fois plus grandes que celles qu’on connaissait auparavant. Ainsi Berl
75 ravant. Ainsi Berlin passe, en un demi-siècle, de 25 000 habitants à 4 millions. Dans ces villes, se sont entassées des ma
76 ant. Ainsi Berlin passe, en un demi-siècle, de 25 000 habitants à 4 millions. Dans ces villes, se sont entassées des masses
77 n passe, en un demi-siècle, de 25 000 habitants à 4 millions. Dans ces villes, se sont entassées des masses humaines info
78 passe, en un demi-siècle, de 25 000 habitants à 4 millions . Dans ces villes, se sont entassées des masses humaines informes et d
79 s. La population de l’Europe a plus que doublé en cent ans, ses richesses ont été décuplées, sa production industrielle cent
80 , par une mutation brusque, dans la proportion de 1 à 100. Que va faire la pensée, en présence de cet essor fulgurant de
81 r une mutation brusque, dans la proportion de 1 à 100. Que va faire la pensée, en présence de cet essor fulgurant de l’actio
82 dable et angoissant des faits, ils ont opposé des milliers de pages de rhétorique sur le Progrès. Merveilleuse doctrine que cell
83 roid parmi les monstres froids. » Mais à part ces deux solitaires, personne ne sut ou n’osa voir à quoi devait conduire le P
84 siècle. Que sont-ils devenus parmi nous ? Prenons trois mots parmi les plus fréquents dans les discours et les écrits de notr
85 té et ordre. Je constate que le mot esprit a déjà vingt-neuf sens différents dans le dictionnaire de Littré. Mais cela n’est pas u
86 ctement définis. Ce qui est grave, c’est qu’à ces vingt-neuf sens, nous en avons ajouté d’autres sur lesquels plus personne ne s’e
87 dire à haute voix ce que l’on pense. Et quand ces trois pays se feront la guerre, ils la feront tous au nom de la liberté… Et
88 é ? Un Valéry, un Gide ou un Claudel ont quelques milliers de lecteurs, tandis que la presse du soir et la radio atteignent chaq
89 se du soir et la radio atteignent chaque jour des millions d’hommes, et c’est tout un domaine du langage que l’écrivain ne contr
90 t un de mes livres préférés), dialogue dont voici trois répliques : « Quand je me sers d’un mot, dit Humpty Dumpty d’un ton m
91 t mûrir, et lentement se dégager de l’ensemble de mille efforts orientés par une même espérance. L’effort des Églises, tout d
92 es. D’où les encycliques sociales données par les deux derniers papes. Et les congrès de Stockholm et d’Oxford ont montré qu
93 rsonnalistes, répandus en France et en Suisse, et vingt autres mouvements analogues, tous animés de cet esprit d’équipe qui s
94 es Cahiers protestants, Lausanne, janvier–février 1940, p. 9-36. d. Une note précise : « Conférence prononcée au Rathaus de
95 : « Conférence prononcée au Rathaus de Zurich, le 15 janvier 1940. — Le manque de place nous a contraint d’abréger. »
96 nce prononcée au Rathaus de Zurich, le 15 janvier 1940. — Le manque de place nous a contraint d’abréger. »
4 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
97 L’heure sévère (juin 1940 )e f Il est des pessimistes par tempérament. Leurs propos ne rensei
98 ficiels et des bourgeois moyens, a refusé pendant cent ans d’envisager ? Pourtant, les plus grands hommes du dernier siècle
99 ous voici contraints brutalement à des sacrifices mille fois pires, inévitables et stériles. Le plus étrange est que ces sacr
100 ves » certaines réformes sociales qui eussent été dix fois ou vingt fois moins coûteuses que celles qu’entraîne la guerre a
101 nes réformes sociales qui eussent été dix fois ou vingt fois moins coûteuses que celles qu’entraîne la guerre actuelle. Nous
102  ». Mais quelles fautes avaient donc commises ces millions de femmes et d’enfants en fuite sur les routes de France ? Nous n’avo
103 sses en janvier de cette année, et cela fait déjà cinq mois passés. Ce délai nous permet de comprendre, d’avouer nos fautes
104 parfait bannit la crainte. » Quoi qu’il arrive. 4. Le budget annuel de la « défense spirituelle » de la Suisse représent
105 e » de la Suisse représente à peu près le prix de deux chars d’assaut. On trouvera de l’argent pour 40 chars, mais si je dem
106 deux chars d’assaut. On trouvera de l’argent pour 40 chars, mais si je demande qu’on double un budget culturel, on me répo
107 urel, on me répondra que je veux ruiner le pays. 5. Comme le fait Paul Reynaud devant le Sénat à l’instant où j’écris cec
108 sévère », Les Cahiers protestants, Lausanne, juin 1940, p. 193-202. f. Une note précise : « Nous remercions ici la Neue Schw
109 produire cet article paru dans son numéro de juin 1940. L’auteur — qui est un de nos collaborateurs — se voit contraint par l
5 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
110 L’Église et la Suisse (août 1940 )g h Je vous parlerai ce matin de l’Église visible et non pas de l’
111 telle que nous la voyons en ce mois de juillet de 1940. Ce ne sera pas une conférence bien bâtie, je tiens à vous le dire tou
112 ni avions, dans cet Alcazar de l’Europe, quelques dizaines de milliers d’hommes tiennent encore, montant la garde aux derniers s
113 ans cet Alcazar de l’Europe, quelques dizaines de milliers d’hommes tiennent encore, montant la garde aux derniers sommets libre
114 eviennent des communautés véritables. Mais il est trois de ces conditions, entre vingt autres8, qui me paraissent à la fois i
115 ables. Mais il est trois de ces conditions, entre vingt autres8, qui me paraissent à la fois indispensables et pratiquement r
116 vent le sens et la vertu communautaire, il faut : qu’elles reprennent conscience de la nature éternelle et du but trans
117 re éternelle et du but transcendant de l’Église ; qu’elles développent ou réveillent en elles le sens missionnaire, à l
118 les le sens missionnaire, à l’intérieur du pays ; qu’elles aient le courage d’être franchement des Églises visibles, or
119 d’une discipline et de formes cultuelles fixes. I Le premier de ces trois points est avant tout théologique. Je n’in
120 formes cultuelles fixes. I Le premier de ces trois points est avant tout théologique. Je n’insisterai donc pas : vous av
121 orts de l’Église et de l’État, je vous proposerai deux formules : 1° Le service unique et suffisant que l’Église doit rendre
122 et de l’État, je vous proposerai deux formules : Le service unique et suffisant que l’Église doit rendre à la Suisse,
123 e patriotique ou une puissance d’ordre politique. Le service que l’État suisse doit en retour, à l’Église, c’est de la
124 ituée face à l’État comme une autorité souveraine 9. Alors, si l’État change, l’Église ne changera pas. Et si l’État devie
125 e veux dire, — et que le problème est urgent ! II La seconde condition, c’est que nos Églises redeviennent missionna
126 s toutes les couches de notre peuple suisse. Pour mille raisons qui tiennent à l’évolution sociale du xixe siècle, nos Églis
127 r tous, et dans lequel tous peuvent communier. III La troisième condition d’une vraie communauté, je la définissais t
128 vais vous la décrire dans ses principaux traits. I . Invocation (l’assemblée debout). Psaume. II. La Loi ou son sommaire
129 aits. I. Invocation (l’assemblée debout). Psaume. II . La Loi ou son sommaire (l’assemblée assise) (après la lecture, chant
130 iniquités, qui pourra subsister devant toi ! »). III . Confession des péchés (l’assemblée s’agenouille). IV. Kyrie (un peti
131 Confession des péchés (l’assemblée s’agenouille). IV . Kyrie (un petit chœur ou l’assemblée chante : « Seigneur, aie pitié
132 pitié de nous ! Christ, aie pitié de nous !… »). V. Promesses de grâce et absolution collective (l’assemblée debout chant
133 ression est remise… Mon âme, bénis l’Éternel… »). VI . Credo (lecture du Symbole des apôtres. L’assemblée reste debout). VI
134 u Symbole des apôtres. L’assemblée reste debout). VII . Alléluia (chant spontané). (À la fin du culte, après l’Oraison domin
135 dans le monde qui se prépare. Je vous ai suggéré trois directions d’effort à la fois nécessaires et possibles : revenir d’ab
136 ous invite au travail plutôt qu’à l’éloquence. 6. Manifeste de la Ligue du Gothard, juillet 1940. 7. On sait que l’or
137 6. Manifeste de la Ligue du Gothard, juillet 1940. 7. On sait que l’organisation des premières Églises était telle que
138 Manifeste de la Ligue du Gothard, juillet 1940. 7. On sait que l’organisation des premières Églises était telle que les
139 s, lors de la décadence des ive et ve siècles. 8. Parmi ces autres conditions dont je ne puis traiter ici : restauratio
140 on en parle beaucoup) ; doctrine des sacrements… 9. Je n’entends pas prendre position ici sur des problèmes tels que les
141 squ’on parle de « l’indépendance » de la Suisse. 10. Canton de Genève. g. Rougemont Denis de, « L’Église et la Suisse »,
142 Suisse », Les Cahiers protestants, Lausanne, août 1940, p. 321-342. h. Une note de la rédaction précise : « Deuxième confére
6 1941, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Autocritique de la Suisse (février 1941)
143 Autocritique de la Suisse (février 1941 )i j Nul pays à ma connaissance, n’a été plus souvent expliqué à lu
144 sse », Les Cahiers protestants, Lausanne, février 1941, p. 127-128. j. Une note précise : « Tiré de Mission ou démission de
7 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
145 rope unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950 )k l I Comment allons-nous justifier, aux yeux de l’Europe qui
146 eutralité suisse (novembre-décembre 1950)k l I Comment allons-nous justifier, aux yeux de l’Europe qui essaie de
147 ines lointaines de notre État, il y a le Pacte de 1291. Ce pacte fut juré par les représentants des trois communautés des Wal
148 1291. Ce pacte fut juré par les représentants des trois communautés des Waldstätten, qui étaient en somme des corporations ou
149 neutralité négative des Confédérés apparaît vers 1648, lorsque la Suisse se sépare de l’Empire par le traité de Westphalie.
150 raité de Westphalie. L’expérience de la guerre de Trente Ans a montré que les cantons ne peuvent rester unis que s’ils s’absti
151 nts — puisqu’ils sont eux-mêmes divisés entre les deux confessions. Mais ce n’est qu’en 1815 que la neutralité de la Suisse
152 s entre les deux confessions. Mais ce n’est qu’en 1815 que la neutralité de la Suisse se voit proclamée, sanctionnée par les
153 dans les vrais intérêts de l’Europe entière ». En 1914, on retrouve ce même mélange d’intérêt propre et d’intérêt européen da
154 is parti, à ce moment-là, elle se fût déchirée en deux  : une partie tenant pour la France, l’autre pour l’Allemagne. Il étai
155 , du fameux « équilibre européen ». Mais déjà en 1939, la question se posa différemment. L’équilibre étant rompu au profit d
156 iques aux protestants, comme pendant la guerre de Trente Ans ; ni la France à l’Allemagne, ou l’Autriche à l’Italie, comme en
157 à l’Allemagne, ou l’Autriche à l’Italie, comme en 1914  ; ni même des Européens à d’autres Européens comme de 1939 à 1945. Il
158 même des Européens à d’autres Européens comme de 1939 à 1945. Il n’est donc plus question pour la Suisse d’essayer de maint
159 es Européens à d’autres Européens comme de 1939 à 1945. Il n’est donc plus question pour la Suisse d’essayer de maintenir sa
160 n effective à la défense commune de l’Europe ? II Avant tout essai de réponse, on fera bien de se demander d’abord :
161 i qu’il y a cent-cinquante ans, ou même qu’il y a dix ans ? Je ne le pense pas. Ce que les auteurs des traités de 1815 ente
162 e le pense pas. Ce que les auteurs des traités de 1815 entendaient par l’intérêt de l’Europe, c’était un certain degré de co
163 he personne de dormir. Mais tout le monde pense à deux dangers communs : l’un idéologique et militaire, à l’Est ; l’autre éc
164 dormis derrière la neutralité, comme la France en 1940 derrière la ligne Maginot, comme l’Amérique l’été dernier derrière sa
165 Cahiers protestants, Lausanne, novembre–décembre 1950, p. 309-316. l. Précédé de la note suivante : « L’Europe est en dange
166 re réponse de M. Denis de Rougemont aux questions IV et V : […] — Quelle attitude, selon vous, la Suisse devrait-elle adop
167 onse de M. Denis de Rougemont aux questions IV et V  : […] — Quelle attitude, selon vous, la Suisse devrait-elle adopter e
168 est issu « des chroniques lues à Radio-Genève les 30 octobre et 6 novembre 1950, dans le cadre de l’émission ‟Destins du m
169 chroniques lues à Radio-Genève les 30 octobre et 6 novembre 1950, dans le cadre de l’émission ‟Destins du monde : Demain
170 lues à Radio-Genève les 30 octobre et 6 novembre 1950, dans le cadre de l’émission ‟Destins du monde : Demain l’Europe !” ».
8 1951, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951)
171 Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951 )m n Je regrette que M. Lasserre ait simplifié ma thèse jusqu’à la
172 la Suisse, les circonstances ayant changé depuis dix ans. Demander qu’on discute un budget, ce n’est pas demander sa suppr
173 d’histoire puisse paraître assimiler la Russie de 1815 et l’URSS de Staline, lorsqu’il s’agit de leurs relations avec l’Euro
174 la fin de son article soient erronés, — ceci pour deux motifs, l’un d’interprétation, l’autre de fait. Tout d’abord, il est
175 econde. Ensuite : le Conseil de l’Europe comprend quinze États, et non dix comme le répète mon censeur, ce qui fausse ses calc
176 Conseil de l’Europe comprend quinze États, et non dix comme le répète mon censeur, ce qui fausse ses calculs à la base. Fin
177 du problème, tel qu’il est défini par les points IV et V de votre questionnaire ?o On voit que mes thèses l’irritent. Et
178 oblème, tel qu’il est défini par les points IV et V de votre questionnaire ?o On voit que mes thèses l’irritent. Et puis
179  », Les Cahiers protestants, Lausanne, mars–avril 1951, p. 117-118. n. À propos de la réponse de David Lasserre publiée comm
9 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
180 Pour une morale de la vocation ( 1968 )p q On a parfois décrit la situation présente du christianisme (pr
181 les préceptes du Décalogue et des sédimentations millénaires de nos coutumes serait avantageusement remplacé par un jeu complexe e
182 ant être présentés à la « Machine » avec un grand M que nous supposerons directrice ou correctrice de tous les « cerveaux
183 production pour une humanité qui double tous les quarante ans. ⁂ Anticipant assez largement sur la situation que je viens de ca
184 e caractériser à grands traits, j’avais écrit dès 1945 — l’été d’Hiroshima — un manuscrit de quelque deux-cents pages intitu
185 ncore publié, fort heureusement. En effet, depuis vingt ans, je n’ai cessé d’accumuler des notes (en vue d’ajouts indispensab
186 faite au service militaire. Je vais vous lire ces deux pages inédites, et que je ne compte pas modifier dans la version fina
187 « C’est très simple et toute la méthode tient en trois mots : pensez au noir. Ne pensez pas à votre main, ni à ce que fait l
188 hésita une seconde, et marqua le centre du noir. Trois jours plus tard, au scandale du sergent, je gagnais le fameux galon,
189 implications, décisives à mon sens, du conseil en trois mots de ce jeune officier — « pensez au noir » —, elles ne devaient m
190 er les fondements théoriques et le mode d’emploi. 1. La considération minutieuse des moyens, la stricte application d’une
191 ention, la détournent du but, ou le font oublier. 2. L’appel du but doit nous rejoindre et nous mouvoir. C’est du but que
192 ctement qu’aucune méthode ou aucun précepte reçu. 3. Toute action efficace commence donc par la fin. Avant toute chose, il
193 in. Avant toute chose, il faut considérer la fin. 4. La fin seule justifie les moyens, dans la mesure où elle est juste, e
194 eux, c’est l’embouteillage. Ceux donc qui, depuis deux siècles, reprennent inlassablement l’attaque contre nos morales relig
195 ans les relations entre les hommes, ou même entre deux êtres, si frustes qu’ils soient. Reconnaître que les normes et prescr
196 rbitraires. (Beaucoup de gens s’imaginent que les deux termes « convention » et « arbitraire » sont à peu près synonymes.) P
197 étienne. Je résume cette partie de mon argument : 1. j’estime qu’il y a tout avantage à considérer les préceptes et codes
198 la morale comme les règles du jeu d’une société ; 2. ceci implique — et facilite d’ailleurs — une stricte obéissance à ces
199 va de soi dans tous les jeux et sports d’équipe ; 3. ceci exclut, du même mouvement, la sacralisation de ces préceptes et
200 ovidence » ou à la « volonté de Dieu lui-même » ; 4. enfin, et j’introduis ici une remarque nouvelle, mais qui résulte log
201 marque nouvelle, mais qui résulte logiquement des trois premiers points : l’observation des règles ou au contraire les infrac
202 ntique ne s’est-elle pas toujours jouée entre les deux extrêmes du désert et du déluge, du doute aride et de l’émotivité pro
203 ne peut avoir de précédent, parce qu’il n’y a pas deux hommes pareils, donc pas deux chemins pareils allant d’un homme à Die
204 rce qu’il n’y a pas deux hommes pareils, donc pas deux chemins pareils allant d’un homme à Dieu. Mais je pressens que les ob
205 la vocation », Les Cahiers protestants, Lausanne, 1968, p. 5-29. q. Une note de la rédaction précise : « Ce texte est celui
206 ne conférence, prononcée à Neuchâtel en septembre 1966, devant la Société pastorale suisse, qui nous a obligeamment autorisés