1
raie défense contre l’esprit totalitaire (juillet
1938
)a L’esprit totalitaire est pour nous une menace1. De récents événe
2
ances. ⁂ Le totalitarisme a triomphé surtout pour
deux
raisons, me semble-t-il : D’abord il a utilisé le défaut de civisme q
3
un seul exemple mais significatif. En Italie, de
1920
à 1922, le parti socialiste était le plus important : 35 % des électe
4
l exemple mais significatif. En Italie, de 1920 à
1922,
le parti socialiste était le plus important : 35 % des électeurs. Les
5
22, le parti socialiste était le plus important :
35
% des électeurs. Les fascistes n’étaient qu’une très petite minorité.
6
puis rentraient sans être inquiétés. Et cela, des
centaines
de fois. Comment ces crimes ont-ils pu se produire ? C’est que la pol
7
des chemises noires. Ce fut à Sarzana, en juillet
1921.
500 fascistes avaient débarqué à la gare de cette petite ville. Ils s
8
emises noires. Ce fut à Sarzana, en juillet 1921.
500
fascistes avaient débarqué à la gare de cette petite ville. Ils s’y h
9
gare de cette petite ville. Ils s’y heurtèrent à
8
gendarmes et 3 soldats, qui pour une fois s’avisèrent de résister. Au
10
petite ville. Ils s’y heurtèrent à 8 gendarmes et
3
soldats, qui pour une fois s’avisèrent de résister. Au premier coup d
11
historiques les plus sérieux sur la naissance des
trois
grandes dictatures, on constate l’existence d’une sorte de loi histor
12
’ont pas rencontré de résistance sérieuse. De ces
deux
causes du succès totalitaire, déduisons maintenant nos principes de c
13
déduisons maintenant nos principes de conduite :
1°
Il nous faut restaurer l’esprit de résistance civique. Et cela suppos
14
etés individuelles, c’est-à-dire de nos égoïsmes.
2°
Il nous faut refaire une commune mesure vivante. Si nous ne la faison
15
ar une image un peu grosse, mais frappante : « Un
75
est plus puissant qu’un revolver, disait-il, c’est entendu. Mais donn
16
nez-moi un revolver, vous m’armez ! Donnez-moi un
75,
vous me laissez sans défense : c’est trop lourd pour moi. » Exemple à
17
signifierait bientôt le partage de notre État en
trois
nations. Ce serait la négation la plus radicale des bases mêmes de la
18
il y perd son assurance. Représentons-nous cela :
deux
hommes se battent. Ils sont apparemment en divergence absolue ; en ré
19
es colossales qu’on nous vante. Quand je vois les
trois
dictateurs qui font les gros yeux à l’Europe, se proclament tous les
20
les gros yeux à l’Europe, se proclament tous les
trois
infaillibles, je ne crois pas manquer au devoir de charité en jugeant
21
stion religieuse des peuples, d’où sont issus les
trois
mouvements totalitaires, c’est la réponse vraiment totale de notre fo
22
cise dans le mouvement de l’Histoire occidentale.
Trois
siècles d’individualisme, de divinisation de l’homme, nous ont condui
23
être total, l’État ne sera jamais totalitaire.
1.
Conclusions d’une conférence prononcée à Genève au mois de mai 1938,
24
’une conférence prononcée à Genève au mois de mai
1938,
sous les auspices de Zofingue et de l’Association chrétienne d’étudia
25
’étudiants. Le thème général était celui-ci : les
trois
mouvements « totalitaires » qui nous menacent — communisme, hitlérism
26
munisme, hitlérisme et fascisme — sont en réalité
trois
religions nouvelles, qui sous divers prétextes politiques, apparemmen
27
principe « sacral » : Prolétariat, Race, Empire.
2.
Quelques bourgeois veulent voir dans le fascisme le « rempart de l’or
28
ire », Les Cahiers protestants, Lausanne, juillet
1938,
p. 411-425.
29
Nicolas de Flue et la Réforme (août
1939
)b Pour la très grande majorité des Suisses d’aujourd’hui, surtout
30
e qu’on avait tenté de leur opposer — et tous les
trois
s’excommuniaient réciproquement, ainsi que leurs fidèles, en sorte qu
31
, puis ce juge, puis ce père de famille — il aura
dix
enfants — n’est pas un type exceptionnel parmi les vieux confédérés,
32
bon sens et de bon conseil, un solide paysan, les
deux
pieds sur la terre, et non pas un sectaire ou un illuminé auquel des
33
n contact plus direct, plus confiant avec Dieu… À
cinquante
ans, il n’y résiste plus : sa vocation profonde triomphe de tous ses
34
Les choses s’enveniment à tel point qu’en l’année
1486,
quinze assemblées de la Diète des cantons n’ont pas suffi pour rétabl
35
oses s’enveniment à tel point qu’en l’année 1486,
quinze
assemblées de la Diète des cantons n’ont pas suffi pour rétablir l’un
36
i de distinguer dans la vie religieuse de Nicolas
trois
tendances ou trois courants qui permettront peut-être de mieux situer
37
s la vie religieuse de Nicolas trois tendances ou
trois
courants qui permettront peut-être de mieux situer cet homme par rapp
38
là de toute « discrétion » imaginable pendant ses
vingt
dernières années ? Ce rapprochement, que je ne puis qu’esquisser, nou
39
directe des Écritures, ait pu déboucher, quelque
cinquante
années plus tard, dans la Réforme luthérienne et zwinglienne. (Tout d
40
’une manière très convaincante par la lecture des
deux
grands recueils de documents sur Nicolas que publiait, au lendemain d
41
térature réformée sur Nicolas. Je la diviserai en
trois
rubriques. 1. Chroniques. — La première en date est celle de Heinric
42
sur Nicolas. Je la diviserai en trois rubriques.
1.
Chroniques. — La première en date est celle de Heinrich Glarean, écri
43
aus avec de grands éloges dans un ouvrage daté de
1522.
(Nous sommes donc aux tout premiers jours de la Réforme.) En 1529, un
44
s donc aux tout premiers jours de la Réforme.) En
1529,
un protestant bernois, Valerius Anshelm, nous donne la première biogr
45
sur le ton le plus enthousiaste. Il est suivi en
1546
par Stumpff, protestant zurichois. En 1556, Matthias Flacius Illyricu
46
ivi en 1546 par Stumpff, protestant zurichois. En
1556,
Matthias Flacius Illyricus, professeur d’hébreu à Wittenberg, et parf
47
e et par l’écrit, contre le pape et ses erreurs.
2.
Sermons et pamphlets des réformateurs. — En 1523 déjà, Zwingli cite l
48
. 2. Sermons et pamphlets des réformateurs. — En
1523
déjà, Zwingli cite l’exemple du Frère Claus dans un sermon sur le Bon
49
sur le Bon berger et les mauvais bergers. Puis en
1524,
il rappelle les conseils politiques de l’ermite, ses mises en garde r
50
ont refusés à faire commerce de leur religion. De
1526
à 1574, nous trouvons de nombreuses mentions du Frère Claus dans les
51
usés à faire commerce de leur religion. De 1526 à
1574,
nous trouvons de nombreuses mentions du Frère Claus dans les sermons
52
’Ulrich Campell, pasteur de Coire. Ajoutons qu’en
1585,
une délégation des cantons réformés se rendit en pèlerinage au Ranft
53
connue et publiée d’abord par des protestants, en
1531
et 1546, bien avant de se voir reprise — et d’ailleurs modifiée — par
54
t publiée d’abord par des protestants, en 1531 et
1546,
bien avant de se voir reprise — et d’ailleurs modifiée — par les cath
55
leurs modifiée — par les catholiques, à partir de
1569.
3. Satires et drames. — La première mention de Nicolas dans une sati
56
odifiée — par les catholiques, à partir de 1569.
3.
Satires et drames. — La première mention de Nicolas dans une satire c
57
ion de Nicolas dans une satire catholique date de
1522.
Chose curieuse, elle est extrêmement défavorable au Bienheureux. On y
58
ver, etc. Par contre, un Narrenspiel zwinglien de
1526
et une satire intitulée Etter Heini, de Jakob Ruf (1538), exploitent,
59
t une satire intitulée Etter Heini, de Jakob Ruf (
1538
), exploitent, avec beaucoup de verve et quelque grossièreté, les fame
60
rchiduc Ferdinand II d’Autriche fit rechercher en
1570
dans toutes les maisons du Tyrol les livres favorables à la Réforme,
61
de cette série est celle que fit jouer à Bâle, en
1550,
le protestant Valentin Boltz. Elle était intitulée Der Weltspiegel (L
62
naturellement du monde. Il y avait, selon Dürrer,
149
rôles parlants, et la représentation demanda « deux jours pleins ». C
63
49 rôles parlants, et la représentation demanda «
deux
jours pleins ». Ce n’est qu’en 1586 que les catholiques se décidèrent
64
ion demanda « deux jours pleins ». Ce n’est qu’en
1586
que les catholiques se décidèrent à aborder eux aussi ce magnifique s
65
e, dans l’image traditionnelle, est environnée de
trois
glaives, l’un d’eux appuyé contre ses lèvres comme pour l’empêcher de
66
ur l’empêcher de dire la Parole. Mais à partir de
1536,
les catholiques à leur tour utilisent cette image et la transforment
67
si nous ne voulons que d’autres s’en emparent.
3.
Ce trait sera relevé et souligné plus tard par les réformateurs, en p
68
la Réforme », Les Cahiers protestants, Lausanne,
1939,
p. 263-279.
69
La bataille de la culture (janvier-février
1940
)c d Le fait même que nous éprouvions tous un doute sur l’opportuni
70
n moderne, je suis de plus en plus frappé par ces
deux
traits : d’une part, une étonnante disharmonie entre les divers ordre
71
etomber sur sa tête, sous la forme d’une bombe de
1000
kg son invention humanitaire. Par quelle fatalité mauvaise tous les p
72
répondit-il. Car tout ce que j’ai à voir, ce sont
deux
colonnes de chiffres, dont la balance est favorable à ma maison. — L’
73
t provoqué la brusque création de villes énormes,
dix
ou cent fois plus grandes que celles qu’on connaissait auparavant. Ai
74
qué la brusque création de villes énormes, dix ou
cent
fois plus grandes que celles qu’on connaissait auparavant. Ainsi Berl
75
ravant. Ainsi Berlin passe, en un demi-siècle, de
25
000 habitants à 4 millions. Dans ces villes, se sont entassées des ma
76
ant. Ainsi Berlin passe, en un demi-siècle, de 25
000
habitants à 4 millions. Dans ces villes, se sont entassées des masses
77
n passe, en un demi-siècle, de 25 000 habitants à
4
millions. Dans ces villes, se sont entassées des masses humaines info
78
passe, en un demi-siècle, de 25 000 habitants à 4
millions
. Dans ces villes, se sont entassées des masses humaines informes et d
79
s. La population de l’Europe a plus que doublé en
cent
ans, ses richesses ont été décuplées, sa production industrielle cent
80
, par une mutation brusque, dans la proportion de
1
à 100. Que va faire la pensée, en présence de cet essor fulgurant de
81
r une mutation brusque, dans la proportion de 1 à
100.
Que va faire la pensée, en présence de cet essor fulgurant de l’actio
82
dable et angoissant des faits, ils ont opposé des
milliers
de pages de rhétorique sur le Progrès. Merveilleuse doctrine que cell
83
roid parmi les monstres froids. » Mais à part ces
deux
solitaires, personne ne sut ou n’osa voir à quoi devait conduire le P
84
siècle. Que sont-ils devenus parmi nous ? Prenons
trois
mots parmi les plus fréquents dans les discours et les écrits de notr
85
té et ordre. Je constate que le mot esprit a déjà
vingt-neuf
sens différents dans le dictionnaire de Littré. Mais cela n’est pas u
86
ctement définis. Ce qui est grave, c’est qu’à ces
vingt-neuf
sens, nous en avons ajouté d’autres sur lesquels plus personne ne s’e
87
dire à haute voix ce que l’on pense. Et quand ces
trois
pays se feront la guerre, ils la feront tous au nom de la liberté… Et
88
é ? Un Valéry, un Gide ou un Claudel ont quelques
milliers
de lecteurs, tandis que la presse du soir et la radio atteignent chaq
89
se du soir et la radio atteignent chaque jour des
millions
d’hommes, et c’est tout un domaine du langage que l’écrivain ne contr
90
t un de mes livres préférés), dialogue dont voici
trois
répliques : « Quand je me sers d’un mot, dit Humpty Dumpty d’un ton m
91
t mûrir, et lentement se dégager de l’ensemble de
mille
efforts orientés par une même espérance. L’effort des Églises, tout d
92
es. D’où les encycliques sociales données par les
deux
derniers papes. Et les congrès de Stockholm et d’Oxford ont montré qu
93
rsonnalistes, répandus en France et en Suisse, et
vingt
autres mouvements analogues, tous animés de cet esprit d’équipe qui s
94
es Cahiers protestants, Lausanne, janvier–février
1940,
p. 9-36. d. Une note précise : « Conférence prononcée au Rathaus de
95
: « Conférence prononcée au Rathaus de Zurich, le
15
janvier 1940. — Le manque de place nous a contraint d’abréger. »
96
nce prononcée au Rathaus de Zurich, le 15 janvier
1940.
— Le manque de place nous a contraint d’abréger. »
97
L’heure sévère (juin
1940
)e f Il est des pessimistes par tempérament. Leurs propos ne rensei
98
ficiels et des bourgeois moyens, a refusé pendant
cent
ans d’envisager ? Pourtant, les plus grands hommes du dernier siècle
99
ous voici contraints brutalement à des sacrifices
mille
fois pires, inévitables et stériles. Le plus étrange est que ces sacr
100
ves » certaines réformes sociales qui eussent été
dix
fois ou vingt fois moins coûteuses que celles qu’entraîne la guerre a
101
nes réformes sociales qui eussent été dix fois ou
vingt
fois moins coûteuses que celles qu’entraîne la guerre actuelle. Nous
102
». Mais quelles fautes avaient donc commises ces
millions
de femmes et d’enfants en fuite sur les routes de France ? Nous n’avo
103
sses en janvier de cette année, et cela fait déjà
cinq
mois passés. Ce délai nous permet de comprendre, d’avouer nos fautes
104
parfait bannit la crainte. » Quoi qu’il arrive.
4.
Le budget annuel de la « défense spirituelle » de la Suisse représent
105
e » de la Suisse représente à peu près le prix de
deux
chars d’assaut. On trouvera de l’argent pour 40 chars, mais si je dem
106
deux chars d’assaut. On trouvera de l’argent pour
40
chars, mais si je demande qu’on double un budget culturel, on me répo
107
urel, on me répondra que je veux ruiner le pays.
5.
Comme le fait Paul Reynaud devant le Sénat à l’instant où j’écris cec
108
sévère », Les Cahiers protestants, Lausanne, juin
1940,
p. 193-202. f. Une note précise : « Nous remercions ici la Neue Schw
109
produire cet article paru dans son numéro de juin
1940.
L’auteur — qui est un de nos collaborateurs — se voit contraint par l
110
L’Église et la Suisse (août
1940
)g h Je vous parlerai ce matin de l’Église visible et non pas de l’
111
telle que nous la voyons en ce mois de juillet de
1940.
Ce ne sera pas une conférence bien bâtie, je tiens à vous le dire tou
112
ni avions, dans cet Alcazar de l’Europe, quelques
dizaines
de milliers d’hommes tiennent encore, montant la garde aux derniers s
113
ans cet Alcazar de l’Europe, quelques dizaines de
milliers
d’hommes tiennent encore, montant la garde aux derniers sommets libre
114
eviennent des communautés véritables. Mais il est
trois
de ces conditions, entre vingt autres8, qui me paraissent à la fois i
115
ables. Mais il est trois de ces conditions, entre
vingt
autres8, qui me paraissent à la fois indispensables et pratiquement r
116
vent le sens et la vertu communautaire, il faut :
1°
qu’elles reprennent conscience de la nature éternelle et du but trans
117
re éternelle et du but transcendant de l’Église ;
2°
qu’elles développent ou réveillent en elles le sens missionnaire, à l
118
les le sens missionnaire, à l’intérieur du pays ;
3°
qu’elles aient le courage d’être franchement des Églises visibles, or
119
d’une discipline et de formes cultuelles fixes.
I
Le premier de ces trois points est avant tout théologique. Je n’in
120
formes cultuelles fixes. I Le premier de ces
trois
points est avant tout théologique. Je n’insisterai donc pas : vous av
121
orts de l’Église et de l’État, je vous proposerai
deux
formules : 1° Le service unique et suffisant que l’Église doit rendre
122
et de l’État, je vous proposerai deux formules :
1°
Le service unique et suffisant que l’Église doit rendre à la Suisse,
123
e patriotique ou une puissance d’ordre politique.
2°
Le service que l’État suisse doit en retour, à l’Église, c’est de la
124
ituée face à l’État comme une autorité souveraine
9.
Alors, si l’État change, l’Église ne changera pas. Et si l’État devie
125
e veux dire, — et que le problème est urgent !
II
La seconde condition, c’est que nos Églises redeviennent missionna
126
s toutes les couches de notre peuple suisse. Pour
mille
raisons qui tiennent à l’évolution sociale du xixe siècle, nos Églis
127
r tous, et dans lequel tous peuvent communier.
III
La troisième condition d’une vraie communauté, je la définissais t
128
vais vous la décrire dans ses principaux traits.
I
. Invocation (l’assemblée debout). Psaume. II. La Loi ou son sommaire
129
aits. I. Invocation (l’assemblée debout). Psaume.
II
. La Loi ou son sommaire (l’assemblée assise) (après la lecture, chant
130
iniquités, qui pourra subsister devant toi ! »).
III
. Confession des péchés (l’assemblée s’agenouille). IV. Kyrie (un peti
131
Confession des péchés (l’assemblée s’agenouille).
IV
. Kyrie (un petit chœur ou l’assemblée chante : « Seigneur, aie pitié
132
pitié de nous ! Christ, aie pitié de nous !… »).
V.
Promesses de grâce et absolution collective (l’assemblée debout chant
133
ression est remise… Mon âme, bénis l’Éternel… »).
VI
. Credo (lecture du Symbole des apôtres. L’assemblée reste debout). VI
134
u Symbole des apôtres. L’assemblée reste debout).
VII
. Alléluia (chant spontané). (À la fin du culte, après l’Oraison domin
135
dans le monde qui se prépare. Je vous ai suggéré
trois
directions d’effort à la fois nécessaires et possibles : revenir d’ab
136
ous invite au travail plutôt qu’à l’éloquence.
6.
Manifeste de la Ligue du Gothard, juillet 1940. 7. On sait que l’or
137
6. Manifeste de la Ligue du Gothard, juillet
1940.
7. On sait que l’organisation des premières Églises était telle que
138
Manifeste de la Ligue du Gothard, juillet 1940.
7.
On sait que l’organisation des premières Églises était telle que les
139
s, lors de la décadence des ive et ve siècles.
8.
Parmi ces autres conditions dont je ne puis traiter ici : restauratio
140
on en parle beaucoup) ; doctrine des sacrements…
9.
Je n’entends pas prendre position ici sur des problèmes tels que les
141
squ’on parle de « l’indépendance » de la Suisse.
10.
Canton de Genève. g. Rougemont Denis de, « L’Église et la Suisse »,
142
Suisse », Les Cahiers protestants, Lausanne, août
1940,
p. 321-342. h. Une note de la rédaction précise : « Deuxième confére
143
Autocritique de la Suisse (février
1941
)i j Nul pays à ma connaissance, n’a été plus souvent expliqué à lu
144
sse », Les Cahiers protestants, Lausanne, février
1941,
p. 127-128. j. Une note précise : « Tiré de Mission ou démission de
145
rope unie et neutralité suisse (novembre-décembre
1950
)k l I Comment allons-nous justifier, aux yeux de l’Europe qui
146
eutralité suisse (novembre-décembre 1950)k l
I
Comment allons-nous justifier, aux yeux de l’Europe qui essaie de
147
ines lointaines de notre État, il y a le Pacte de
1291.
Ce pacte fut juré par les représentants des trois communautés des Wal
148
1291. Ce pacte fut juré par les représentants des
trois
communautés des Waldstätten, qui étaient en somme des corporations ou
149
neutralité négative des Confédérés apparaît vers
1648,
lorsque la Suisse se sépare de l’Empire par le traité de Westphalie.
150
raité de Westphalie. L’expérience de la guerre de
Trente
Ans a montré que les cantons ne peuvent rester unis que s’ils s’absti
151
nts — puisqu’ils sont eux-mêmes divisés entre les
deux
confessions. Mais ce n’est qu’en 1815 que la neutralité de la Suisse
152
s entre les deux confessions. Mais ce n’est qu’en
1815
que la neutralité de la Suisse se voit proclamée, sanctionnée par les
153
dans les vrais intérêts de l’Europe entière ». En
1914,
on retrouve ce même mélange d’intérêt propre et d’intérêt européen da
154
is parti, à ce moment-là, elle se fût déchirée en
deux
: une partie tenant pour la France, l’autre pour l’Allemagne. Il étai
155
, du fameux « équilibre européen ». Mais déjà en
1939,
la question se posa différemment. L’équilibre étant rompu au profit d
156
iques aux protestants, comme pendant la guerre de
Trente
Ans ; ni la France à l’Allemagne, ou l’Autriche à l’Italie, comme en
157
à l’Allemagne, ou l’Autriche à l’Italie, comme en
1914
; ni même des Européens à d’autres Européens comme de 1939 à 1945. Il
158
même des Européens à d’autres Européens comme de
1939
à 1945. Il n’est donc plus question pour la Suisse d’essayer de maint
159
es Européens à d’autres Européens comme de 1939 à
1945.
Il n’est donc plus question pour la Suisse d’essayer de maintenir sa
160
n effective à la défense commune de l’Europe ?
II
Avant tout essai de réponse, on fera bien de se demander d’abord :
161
i qu’il y a cent-cinquante ans, ou même qu’il y a
dix
ans ? Je ne le pense pas. Ce que les auteurs des traités de 1815 ente
162
e le pense pas. Ce que les auteurs des traités de
1815
entendaient par l’intérêt de l’Europe, c’était un certain degré de co
163
he personne de dormir. Mais tout le monde pense à
deux
dangers communs : l’un idéologique et militaire, à l’Est ; l’autre éc
164
dormis derrière la neutralité, comme la France en
1940
derrière la ligne Maginot, comme l’Amérique l’été dernier derrière sa
165
Cahiers protestants, Lausanne, novembre–décembre
1950,
p. 309-316. l. Précédé de la note suivante : « L’Europe est en dange
166
re réponse de M. Denis de Rougemont aux questions
IV
et V : […] — Quelle attitude, selon vous, la Suisse devrait-elle adop
167
onse de M. Denis de Rougemont aux questions IV et
V
: […] — Quelle attitude, selon vous, la Suisse devrait-elle adopter e
168
est issu « des chroniques lues à Radio-Genève les
30
octobre et 6 novembre 1950, dans le cadre de l’émission ‟Destins du m
169
chroniques lues à Radio-Genève les 30 octobre et
6
novembre 1950, dans le cadre de l’émission ‟Destins du monde : Demain
170
lues à Radio-Genève les 30 octobre et 6 novembre
1950,
dans le cadre de l’émission ‟Destins du monde : Demain l’Europe !” ».
171
Réplique à M. Lasserre (mars-avril
1951
)m n Je regrette que M. Lasserre ait simplifié ma thèse jusqu’à la
172
la Suisse, les circonstances ayant changé depuis
dix
ans. Demander qu’on discute un budget, ce n’est pas demander sa suppr
173
d’histoire puisse paraître assimiler la Russie de
1815
et l’URSS de Staline, lorsqu’il s’agit de leurs relations avec l’Euro
174
la fin de son article soient erronés, — ceci pour
deux
motifs, l’un d’interprétation, l’autre de fait. Tout d’abord, il est
175
econde. Ensuite : le Conseil de l’Europe comprend
quinze
États, et non dix comme le répète mon censeur, ce qui fausse ses calc
176
Conseil de l’Europe comprend quinze États, et non
dix
comme le répète mon censeur, ce qui fausse ses calculs à la base. Fin
177
du problème, tel qu’il est défini par les points
IV
et V de votre questionnaire ?o On voit que mes thèses l’irritent. Et
178
oblème, tel qu’il est défini par les points IV et
V
de votre questionnaire ?o On voit que mes thèses l’irritent. Et puis
179
», Les Cahiers protestants, Lausanne, mars–avril
1951,
p. 117-118. n. À propos de la réponse de David Lasserre publiée comm
180
Pour une morale de la vocation (
1968
)p q On a parfois décrit la situation présente du christianisme (pr
181
les préceptes du Décalogue et des sédimentations
millénaires
de nos coutumes serait avantageusement remplacé par un jeu complexe e
182
ant être présentés à la « Machine » avec un grand
M
que nous supposerons directrice ou correctrice de tous les « cerveaux
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production pour une humanité qui double tous les
quarante
ans. ⁂ Anticipant assez largement sur la situation que je viens de ca
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e caractériser à grands traits, j’avais écrit dès
1945
— l’été d’Hiroshima — un manuscrit de quelque deux-cents pages intitu
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ncore publié, fort heureusement. En effet, depuis
vingt
ans, je n’ai cessé d’accumuler des notes (en vue d’ajouts indispensab
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faite au service militaire. Je vais vous lire ces
deux
pages inédites, et que je ne compte pas modifier dans la version fina
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« C’est très simple et toute la méthode tient en
trois
mots : pensez au noir. Ne pensez pas à votre main, ni à ce que fait l
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hésita une seconde, et marqua le centre du noir.
Trois
jours plus tard, au scandale du sergent, je gagnais le fameux galon,
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implications, décisives à mon sens, du conseil en
trois
mots de ce jeune officier — « pensez au noir » —, elles ne devaient m
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er les fondements théoriques et le mode d’emploi.
1.
La considération minutieuse des moyens, la stricte application d’une
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ention, la détournent du but, ou le font oublier.
2.
L’appel du but doit nous rejoindre et nous mouvoir. C’est du but que
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ctement qu’aucune méthode ou aucun précepte reçu.
3.
Toute action efficace commence donc par la fin. Avant toute chose, il
193
in. Avant toute chose, il faut considérer la fin.
4.
La fin seule justifie les moyens, dans la mesure où elle est juste, e
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eux, c’est l’embouteillage. Ceux donc qui, depuis
deux
siècles, reprennent inlassablement l’attaque contre nos morales relig
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ans les relations entre les hommes, ou même entre
deux
êtres, si frustes qu’ils soient. Reconnaître que les normes et prescr
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rbitraires. (Beaucoup de gens s’imaginent que les
deux
termes « convention » et « arbitraire » sont à peu près synonymes.) P
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étienne. Je résume cette partie de mon argument :
1.
j’estime qu’il y a tout avantage à considérer les préceptes et codes
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la morale comme les règles du jeu d’une société ;
2.
ceci implique — et facilite d’ailleurs — une stricte obéissance à ces
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va de soi dans tous les jeux et sports d’équipe ;
3.
ceci exclut, du même mouvement, la sacralisation de ces préceptes et
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ovidence » ou à la « volonté de Dieu lui-même » ;
4.
enfin, et j’introduis ici une remarque nouvelle, mais qui résulte log
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marque nouvelle, mais qui résulte logiquement des
trois
premiers points : l’observation des règles ou au contraire les infrac
202
ntique ne s’est-elle pas toujours jouée entre les
deux
extrêmes du désert et du déluge, du doute aride et de l’émotivité pro
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ne peut avoir de précédent, parce qu’il n’y a pas
deux
hommes pareils, donc pas deux chemins pareils allant d’un homme à Die
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rce qu’il n’y a pas deux hommes pareils, donc pas
deux
chemins pareils allant d’un homme à Dieu. Mais je pressens que les ob
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la vocation », Les Cahiers protestants, Lausanne,
1968,
p. 5-29. q. Une note de la rédaction précise : « Ce texte est celui
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ne conférence, prononcée à Neuchâtel en septembre
1966,
devant la Société pastorale suisse, qui nous a obligeamment autorisés