1 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
1 gnification peut-être toute nouvelle. La vie de Nicolas Quel fut cet homme, en vérité ? Et peut-on le comprendre, hors de
2 et d’oraison que toute l’évolution intérieure de Nicolas semblait appeler comme une fin obscure et pourtant obsédante. Vie lib
3 le miracle, préparé dès son enfance, se réalise : Nicolas s’aperçoit soudain qu’il peut se passer de manger ! Une fois par sema
4 re cités et petits cantons. Mais voici l’heure de Nicolas , l’heure qui donnera son plein sens à sa vie et à ses retraites succe
5 e sait pas — on ne saura jamais — de quel message Nicolas l’a chargé. Ce que l’on sait, par ce qu’attestent les documents les p
6 transmit dans une séance secrète les conseils de Nicolas . Miracle ? Ou résultat d’une combinaison particulièrement « politique
7 l’idée ? Il me paraît probable que l’autorité de Nicolas sur ses compatriotes suffit à calmer les esprits et à permettre une d
8 pos que la seule chose que tout le monde sache de Nicolas , est en réalité la seule qu’il n’ait pas faite : sa venue en personne
9 tenterai de distinguer dans la vie religieuse de Nicolas trois tendances ou trois courants qui permettront peut-être de mieux
10 ussi, les pratiques les plus scrupuleuses : comme Nicolas , il espérait, de toute son âme, s’acquérir la sainteté par les voies
11 la raison spirituelle des inquiétudes que nourrit Nicolas jusqu’à sa cinquantième année ? Toutes proportions gardées, il me par
12 us pourrions précisément saisir, dans la piété de Nicolas , les éléments sinon « protestants » du moins pré-réformés qui, nous l
13 hercher un trait spécifique de la spiritualité de Nicolas . Un François d’Assise, une Catherine de Sienne, un Gerson, un Tauler,
14 vre en dehors des cadres de l’Église, volonté que Nicolas a toujours affirmée, non seulement en refusant de devenir prêtre, mai
15 elle-ci, tel le curé Matthias Hattinger, le jeune Nicolas avait subi l’influence très profonde du mouvement des « Amis de Dieu 
16 ts. D’autre part, la fameuse « petite prière » de Nicolas (das Gebetlein) popularisée par la littérature hagiographique est en
17 re. Le réalisme très paysan et très helvétique de Nicolas le préserva des excès de la secte — c’est ainsi qu’il ne rompit jamai
18 lecture des deux grands recueils de documents sur Nicolas que publiait, au lendemain de la guerre, Robert Dürrer, historien du
19 ent ignoré : les premiers drames mettant en scène Nicolas ont été bel et bien des drames protestants, composés par des disciple
20 , la conscience populaire n’hésitait pas à ranger Nicolas du côté de la Réforme). Il n’est peut-être pas sans intérêt de donner
21 n aperçu rapide de cette littérature réformée sur Nicolas . Je la diviserai en trois rubriques. 1. Chroniques. — La première en
22 , nous donne la première biographie importante de Nicolas , sur le ton le plus enthousiaste. Il est suivi en 1546 par Stumpff, p
23 re des églises protestantes, mentionne longuement Nicolas dans son Catalogue des témoins de la foi qui se sont dressés avant Ma
24 hannes Faber tentait de lui opposer une parole de Nicolas conjurant les Suisses de garder la foi de leurs pères, Zwingli répliq
25 . 3. Satires et drames. — La première mention de Nicolas dans une satire catholique date de 1522. Chose curieuse, elle est ext
26 ve et quelque grossièreté, les fameux conseils de Nicolas , qui se trouvent condamner toute la politique des cantons catholiques
27 ibelle de Luther sur la « vision des épées », que Nicolas avait fait peindre au mur de sa cellule. Luther l’interprétait comme
28 rdre politique, mais aussi sur le plan religieux. Nicolas pauvre et se privant de pain à l’époque même où les Suisses sont tent
29 uisses sont tentés par les richesses étrangères ; Nicolas pacifiant les cantons en rappelant aux « régionalistes » que notre Ét
30 » que le bien de tous suppose le bien de chacun ; Nicolas témoin de la foi dans une époque où toute la chrétienté était encore