1 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
1 menace1. De récents événements l’auront fait voir aux plus naïfs. Mais il n’est pas seulement une menace. Il est aussi, et
2 ule fois, nous apprennent-ils, la police s’opposa aux bandes armées des chemises noires. Ce fut à Sarzana, en juillet 1921.
3 immédiatement, c’est qu’il faut nous armer jusqu’ aux dents. Mais sommes-nous sûrs que le réarmement massif profite aux nat
4 sommes-nous sûrs que le réarmement massif profite aux nations pacifiques ? Sommes-nous même sûrs qu’il soit un avantage cer
5 orifient la guerre ? La vraie raison de la course aux armements, c’est l’incapacité où se trouvent les États, capitalistes
6 ons prétendre apporter une réponse qui satisfasse aux vrais besoins du citoyen ou du soldat, ou de l’ouvrier, ou de l’aryen
2 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
7 u me le faire sentir. Il m’a semblé que je devais aux uns et aux autres une brève explication, dont l’intérêt, je l’espère,
8 re sentir. Il m’a semblé que je devais aux uns et aux autres une brève explication, dont l’intérêt, je l’espère, débordera
9 nte. Dès son enfance, nous le voyons s’astreindre aux « œuvres » de la religion qui est alors celle de tous — mais avec une
10 de Dieu » fruste et biblique.) Il n’est pas jusqu’ aux princes des contrées voisines qui ne délèguent auprès du Frère Claus
11 un traité. C’est ainsi que le solitaire conseille aux Suisses de se montrer prudents dans l’affaire de Bourgogne, où l’Autr
12 ntation est trop forte. Les Suisses passent outre aux avis de l’ermite, et toutes ses prédictions se réalisent : victoires,
13  : la dévotion au Saint-Sacrement, à la Vierge et aux saints, l’ascétisme, les visions, les pratiques de piété. Beaucoup de
14 ’inquiétude du salut. J’ai été attaché avec zèle aux lois papistes autant que n’importe qui, et je les ai défendues avec g
15 s dans un ouvrage daté de 1522. (Nous sommes donc aux tout premiers jours de la Réforme.) En 1529, un protestant bernois, V
16 on désir n’est nullement d’enlever le Frère Claus aux catholiques — il ne peut leur faire que du bien — mais de le rendre a
17 leur faire que du bien — mais de le rendre aussi aux protestants, comme une part de leur héritage. Dans une période où le
18 ères ; Nicolas pacifiant les cantons en rappelant aux « régionalistes » que notre État est d’abord une union, cependant qu’
19 t est d’abord une union, cependant qu’il rappelle aux « centralistes » que le bien de tous suppose le bien de chacun ; Nico
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
20 les hommes de la pensée n’ont rien à dire d’utile aux hommes de l’action, aux capitaines de l’industrie ou de la guerre. Le
21 n’ont rien à dire d’utile aux hommes de l’action, aux capitaines de l’industrie ou de la guerre. Le divorce a été prononcé
22 l que la pensée abdique sa liberté et se soumette aux besoins de l’action, du haut en bas de l’échelle de nos occupations.
23 ussi, se sont tant agrandies qu’elles ont échappé aux regards : elles sont devenues chiffres abstraits, puissances lointain
24 andissant le phénomène de la guerre, brusquement, aux proportions de la nation entière. Voici donc, dans tous les domaines,
25 qui déjà menacent et souffrent. Tout cela échappe aux vues de l’esprit rationaliste. Le panorama de la société devient conf
26 prit, je dirais : goût des automatismes, croyance aux fatalités de l’Histoire et de l’Économie, manie des organisations tro
27 t de ces choses ont paru magnifiques et sérieuses aux penseurs du xixe siècle ! Il n’y eut que Kierkegaard et Nietzsche po
28 es civilisations, l’action obéissait spontanément aux mêmes lois que la pensée. Mais aujourd’hui que la Loi des Juifs, le d
29 orés, maintenant que tout, dans le monde, échappe aux prises de l’esprit humain, il ne reste qu’un seul principe pour mesur
30 ans tel pays, la liberté consiste à s’armer jusqu’ aux dents au prix de dures privations ; dans un deuxième pays, la liberté
31 il flotte, il erre, il n’offre plus de résistance aux courants d’opinion, aux modes, à la publicité des grandes firmes et d
32 ’offre plus de résistance aux courants d’opinion, aux modes, à la publicité des grandes firmes et des grands partis politiq
33 on créatrice de l’homme normal inflige un démenti aux lois et fait mentir les statistiques. Ainsi les lois de la publicité
34 nde réel, ramené en droit, — sinon déjà en fait — aux proportions de l’esprit humain et de ses prises. Mais quelles seront
35 assisté sans mot dire à l’essor du capitalisme et aux transformations sociales qu’il provoquait. Comme la culture elles ont
36 pour nous autres Suisses, de voir grand, de voir aux proportions de l’Europe moderne, tout en gardant la mesure de notre h
37 s donne au moins la possibilité de rendre un sens aux conflits éternels, — un sens, et s’il se peut, une fécondité… Pendant
4 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
38 ividuelles additionnées, créant un champ illimité aux dictatures collectivistes. Nietzsche ricane que le monde moderne est
39 tyrannie. » Et qu’il suffise enfin d’une allusion aux prophéties de Burckhardt sur les « terribles simplificateurs », qui v
40 er notre prospérité, notre confort et nos progrès aux nécessités impérieuses de la défense nationale. Pour avoir refusé les
41 olles, démagogiques, impensables et impraticables aux yeux des « réalistes » de l’économie : prélèvement sur le capital ou
42 s et des vitesses. Avis à la génération sportive, aux réalistes qui l’engendrèrent, aux libéraux qui ne peuvent en croire l
43 ation sportive, aux réalistes qui l’engendrèrent, aux libéraux qui ne peuvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses. Les S
44 ibéraux qui ne peuvent en croire leurs yeux. Avis aux Suisses. Les Suisses ont quelque chose à faire, quelque chose de préc
45 ont encore ce bref délai de grâce dont je parlais aux Hollandais, en novembre de l’an dernier — et c’est fini —, dont je pa
46 e l’an dernier — et c’est fini —, dont je parlais aux Suisses en janvier de cette année, et cela fait déjà cinq mois passés
5 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
47 nos grands renouvellements.6 » Aujourd’hui, comme aux heures héroïques de l’ancienne Confédération, sachons voir et saisir
48 lliers d’hommes tiennent encore, montant la garde aux derniers sommets libres, autour du trésor de la Suisse. Oui, nous ser
49 ente — même secrète — et la parole de nos Églises aux catacombes suffiraient-elles à ranimer notre espérance, notre amour e
50 èles de nos cultes se sentent plus fortement liés aux autres membres de l’Église qu’ils ne sont liés à leur parti, ou à leu
51 e pour que notre prédication chrétienne abandonne aux tribuns politiques le privilège de savoir parler à la foule, de savoi
52 sième raison se rapporte étroitement à mon sujet, aux relations entre l’Église et la Suisse, ou pour être concret : aux rel
53 tre l’Église et la Suisse, ou pour être concret : aux relations entre nos Églises et nous, les Suisses. Le peuple suisse, e
54 me de la liturgie, tant à nos bons théologiens qu’ aux laïques, généralement ignorants de cette question, ou retenus par des
6 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
55 t réussi jusqu’ici, matériellement parlant. Quant aux effets moraux, sur notre peuple, de ce tour de force prolongé, ils so
56 s bien connue de la plupart de nos contemporains. Aux origines lointaines de notre État, il y a le Pacte de 1291. Ce pacte
57 ster unis que s’ils s’abstiennent de prendre part aux guerres entre rois catholiques et protestants — puisqu’ils sont eux-m
58 dée par une armée solide et un terrain redoutable aux divisions blindées. Qu’en est-il aujourd’hui ? Tout est changé. Les c
59 acent d’éclater n’opposeront plus les catholiques aux protestants, comme pendant la guerre de Trente Ans ; ni la France à l
60 i d’une première réponse de M. Denis de Rougemont aux questions IV et V : […] — Quelle attitude, selon vous, la Suisse devr
7 1951, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951)
61 sérieusement, de ce que l’OECE « reste ouverte » aux pays de l’Est ; et qu’enfin tous les chiffres et proportions qu’il ci
8 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
62 temps ? Oui sans doute, si nous bornons l’enquête aux élites de nos églises en Europe. Mais dans le reste du monde, déjà —
63 , mais radicalisée. D’une part, ce que l’on nomme aux États-Unis et en Grande-Bretagne la « théologie de la mort de Dieu »
64 existence personnelle et sociale la plus conforme aux évangiles, l’inspiration évangélique d’une éthique. D’autre part, le
65 eurs clergés n’auraient en somme plus rien à dire aux hommes, aux femmes et aux enfants quant à leur existence quotidienne
66 n’auraient en somme plus rien à dire aux hommes, aux femmes et aux enfants quant à leur existence quotidienne dans la cité
67 somme plus rien à dire aux hommes, aux femmes et aux enfants quant à leur existence quotidienne dans la cité et dans la fa
68 e), ne sont en rien comparables par leur nocivité aux théories imbéciles et navrantes sur la sexualité (comme celle du trop
69 er le soin de la « morale » à César, c’est-à-dire aux sciences séculières plus ou moins socialisées, me paraît avantageux à
70 ne forme d’existence humaine suffisamment adaptée aux fonctions sociales (dans les rapports avec l’État et avec le milieu),
71 ec l’État et avec le milieu), suffisamment docile aux prescriptions ou régimes psychosomatiques (dans les rapports avec le
72 hosomatiques (dans les rapports avec le corps) et aux indications écologiques (dans les rapports avec la Nature), suffisamm
73 à l’extrême par toute cette négativité. Alors qu’ aux origines de l’Europe et au Moyen Âge encore, l’Église formait les mœu
74 inversée : l’Église n’est plus là pour prescrire aux hommes leur mode de vie, d’autres s’en chargent. Elle est là pour met
75 e que l’on me prescrivait, et que je voyais faire aux autres. Je prenais avec soin le cran d’arrêt, bloquais mon souffle, v
76 rborais sur la manche droite de ma tunique. Quant aux conséquences plus lointaines et aux implications, décisives à mon sen
77 unique. Quant aux conséquences plus lointaines et aux implications, décisives à mon sens, du conseil en trois mots de ce je
78 a maîtrise d’une technique éprouvée, l’obéissance aux préceptes légaux et coutumiers, ne suffisent pas pour atteindre le bu
79 chez les tribus sauvages, des rituels liturgiques aux lois fiscales, des techniques destinées à assurer le bonheur dans le
80 réalités psychologiques profondes, correspondant aux archétypes de l’inconscient collectif selon Jung, notamment, et c’est
81 l est chargé de sens par les règles du jeu. Quant aux feux verts et aux feux rouges, ils sont conventionnels aussi, mais sa
82 ns par les règles du jeu. Quant aux feux verts et aux feux rouges, ils sont conventionnels aussi, mais sans eux, c’est l’em
83 ’assimilation des normes et prescriptions morales aux règles d’un jeu ne signifie nullement qu’il faille les prendre à la l
84 beaucoup d’intelligence en trichant avec elles : aux échecs, par exemple, la moindre tricherie détruit tout l’intérêt du j
85 tout l’intérêt du jeu, puisque cet intérêt tient aux règles et à rien d’autre. S’il est admis que les normes de la morale
86 des coutumes qui nous venaient d’un peu partout, aux hasards de l’histoire, et qui avaient été les conventions utiles d’au
87 e des choses ou la loi naturelle, à les assimiler aux « voies de la providence » ou à la « volonté de Dieu lui-même » ; 4.
88 nt me conseiller « pour mon bien », de m’en tenir aux chemins communs, bien fréquentés, bien surveillés par la police, là o
89 que et séculière des moyens d’une part, et la foi aux fins transcendantes d’autre part, cette distinction fondamentale et r
90 au « monde », c’est-à-dire aujourd’hui et en fait aux savants et à l’État, vous risquez de laisser s’établir une société to
91 déluge, du doute aride et de l’émotivité prompte aux larmes, du positivisme et de l’illuminisme ? Un troisième théologien,
92 uté et qui l’insère dans ses réalités concrètes. Aux démocrates ombrageux qui m’accuseraient de proposer une éthique à l’u
93 (Et d’abord, à se faire lui-même, ajouterais-je.) Aux fidèles enfin, à tout homme qui me demanderait : « Comment savoir ? C
94 dre, toujours plus précises et impératives. Quant aux laïques et au clergé de l’Église chrétienne, je pense que leur rôle s