1 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
1 omplicité des ministères libéraux qui dirigeaient cette police. Pour ne rien dire, naturellement, des grands bailleurs de fon
2 1921. 500 fascistes avaient débarqué à la gare de cette petite ville. Ils s’y heurtèrent à 8 gendarmes et 3 soldats, qui pour
3 rer à la violence par une violence du même ordre. Cette solution est la plus naturelle parce qu’elle n’est en somme qu’un réf
4 r un petit pays comme le nôtre. Mais supposez que cette question soit résolue au mieux de nos possibilités de vie normale. Il
5 automatiquement en puissances totalitaires. Avec cette différence que n’ayant pas vécu la révolution religieuse que représen
6 sur l’aide d’autrui. Nous ne pouvons compter sur cette aide que dans la mesure où nous sommes pour l’Europe quelque chose do
7 pour l’Europe quelque chose dont elle a besoin ; cette chose unique, irremplaçable : un État qui n’est pas national, mais qu
8 as adversaire de la violence en soi, mais bien de cette forme mécanique qu’elle revêt dans la guerre moderne. Aussi bien, la
9 au contraire une forme de lutte nouvelle. C’est à cette sorte de jiu-jitsu moral que nous devrions nous exercer. Si l’on y dé
10 ui adorent l’idole totalitaire. Je veux démasquer cette idole, et les raisons profondes du culte qu’on lui rend. Or je distin
11 ons été reconnaissants à celui qui nous apportait cette possibilité. Le christianisme, probablement par la faute de ses minis
12 vous pas une angoisse dans ce peut-être ? Et dans cette volonté de croire à n’importe quoi et à tout prix, fût-ce à quelque c
13 e réponse suffisante. La seule réponse décisive à cette immense question religieuse des peuples, d’où sont issus les trois mo
14 est dans la mesure où nous ordonnerons nos vies à cette vérité-là, à elle d’abord, que nous pourrons prétendre apporter une r
15 , ou de l’ouvrier, ou de l’aryen blond. C’est par cette seule mesure que nous pourrons devenir des personnes libres et respon
16 les ont accepté pour vocation, et responsables de cette vocation devant la cité qui les protège. Je ne vous appellerai pas, e
17 ons, mais nous aurons du moins sauvé l’honneur de cette génération anxieuse. Et pour tout dire, je ne suis pas sans espoir. L
2 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
18 plication, dont l’intérêt, je l’espère, débordera cette anecdote personnelle. Il m’est apparu, en effet, à mesure que j’avanç
19 tirer dans sa famille. C’est le deuxième temps de cette espèce de retraite concentrique — vers lui-même — qui est la forme de
20 u souffle de l’Esprit. Il fait part à sa femme de cette terrible décision, et elle l’accepte au terme d’une lutte héroïque av
21 ous étonner, peut-être même à nous faire partager cette espèce de vénération que lui vouèrent les hommes du xve siècle. Mais
22 f de ramener à une forme larvée de protestantisme cette piété d’un type tout à fait original, proprement germanique, ou plus
23 n’est pas facile de caractériser en quelques mots cette « piété germanique », de forme proprement mystique. Qu’il suffise d’i
24 ses propos et son action relèvent directement de cette espèce de réaction intérieure au formalisme romain, qu’ont représenté
25 uir en elles-mêmes, mais attestent néanmoins qu’à cette époque, la conscience populaire n’hésitait pas à ranger Nicolas du cô
26 as sans intérêt de donner ici un aperçu rapide de cette littérature réformée sur Nicolas. Je la diviserai en trois rubriques.
27 Frère Tell ! Mais la pièce la plus importante de cette série est celle que fit jouer à Bâle, en 1550, le protestant Valentin
28 et. Le jésuite Jakob Gretser fit jouer à Lucerne, cette année-là, une Comoedia de vita Nicolai Underwaldii Eremitæ Helvetii,
29 ir de 1536, les catholiques à leur tour utilisent cette image et la transforment (non sans supprimer la tiare papale) en une
30 tre commun, et j’ajouterais : comme le parrain de cette « défense spirituelle du pays » que nous devons approuver comme chrét
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
31 en Occident. Je voudrais vous montrer ce soir que cette crise n’est pas théorique ; qu’elle a des conséquences pratiques ; qu
32 l’une des origines de la présente guerre ; et que cette guerre n’est, en fin de compte, malgré tous ses prétextes matériels,
33 rs en nous-mêmes. Il faut reconnaître, hélas, que cette éducation n’a pas merveilleusement réussi. Nous persistons tous, plus
34 t tel que l’invention sera utilisée pour détruire cette paix, précisément, que le prix devait couronner. Et le chimiste pacif
35 sation qui les produit ? Vous vous êtes tous posé cette question-là. Mais il ne suffit pas de se la poser et ensuite de se la
36 incipe d’unité entre notre pensée et nos actions. Cette absence d’un principe d’unité est si totale qu’on ne la ressent même
37 une chance et un devoir vital. Or, ils ont perdu cette chance. Ils n’ont pas vu le danger, ils ont eu peur de le prévoir. Et
38 te des classes et le chômage, et la grande ville, cette catastrophe humaine, l’un des désastres moraux de l’Histoire. Tout ce
39 out. L’appel au dictateur Or maintenant, de cette angoisse monte un appel, le formidable et inconscient appel des masse
40 rtains types, soit physiques, soit sociologiques, cette loi est pratiquement une odieuse tyrannie pour tous ceux qui déborden
41 nte réaction collective. Sortirons-nous jamais de cette dialectique, dont les phases et les renversements menacent aujourd’hu
42 istingue de tous ses voisins ; mais d’autre part, cette vocation unique le met en relation avec des frères et l’introduit dan
43 naction ou la retraite dans les bibliothèques. Or cette idée de lois fatales avait été empruntée à la science, et transportée
44 ciologie, et même de la psychologie. Et voici que cette idée paralysante est en train de subir certains coups décisifs : ce s
45 ises. Mais quelles seront alors les directives de cette action redevenue possible ? Je ne voudrais pas, ici, partir dans l’ut
46 en prévenant la maladie collectiviste. C’est dans cette volonté de recréer des groupes à la mesure de la personne, matérielle
47 e est sortie la guerre. Le seul moyen de dépasser cette mauvaise position du problème, c’est de prévoir pour la cité et la cu
48 anté, et de sauver son avenir. Si nous trahissons cette mission, si nous n’en prenons pas conscience, alors seulement j’aurai
49 a mesure de l’individu engagé dans la communauté. Cette œuvre n’est pas utopique. Car je me refuse à nommer utopie le seul es
50 a toujours plus difficile à vivre et à gagner que cette guerre où tout s’abaisse et s’obscurcit. Mais qu’elle nous donne au m
4 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
51 entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » Or cette espèce est rare en Suisse, comme dans tous les petits pays où l’ère b
52 ge encore une existence brutalement condamnée par cette guerre. Nous avons trop longtemps vécu dans l’atmosphère rassurante c
53 que chose d’excessif par rapport à nos sécurités. Cette inconscience j’en dirai la cause : celui qui ne croit pas en Dieu ne
54 un petit air entendu, quand certains lui posaient cette question : à quoi tend le progrès matériel ? Question stupide et irri
55 es au nom de la liberté et du bonheur des masses. Cette unanimité d’esprits partout ailleurs irréductiblement divers, je répè
56 fini —, dont je parlais aux Suisses en janvier de cette année, et cela fait déjà cinq mois passés. Ce délai nous permet de co
57 mme aujourd’hui semblait perdu, Athanase prononça cette parole : Nubicula est, transibit — c’est un petit nuage, il passera.
58 c’est un petit nuage, il passera ? La grandeur de cette heure sévère, c’est que par la force des choses, par la brutalité dém
5 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
59 travail. Contrairement à ce que beaucoup croient, cette situation n’est pas nouvelle dans notre histoire. Elle fut celle de n
60 une grande fierté, parce qu’elle saurait que dans cette forteresse du Gothard, que n’atteignent ni chars ni avions, dans cet
61 ard nous dirait d’espérer. Maintenant, je poserai cette question : dans la situation extrême que je viens de décrire, à suppo
62 dre ce matin. Ni oui ni non. Mais je voudrais que cette question reste posée. C’est lorsque tout paraît désespéré qu’on voit
63 lles ! Les épîtres de Paul suffiraient à dissiper cette illusion. Il n’en reste pas moins que ces premières Églises ont surmo
64 regarde les gens qui se dispersent, et je me pose cette question : sont-ils prêts à mettre en commun autre chose que la pièce
65 izer Christen dont je viens de parler j’opposerai cette déclaration prophétique d’un homme dont la pensée me paraît plus actu
66 e. Elle devrait aujourd’hui abandonner résolument cette espèce d’éloquence conventionnelle qu’on appelle le ton de la chaire
67 des paroles directes. Vous me direz peut-être que cette question ne concerne que nos pasteurs. Je n’en suis pas sûr. C’est un
68 tent les essais tentés ici ou là, pour remédier à cette absence. Nous avons bien, de temps à autre, des cultes que nous appel
69 exte réside dans son invariabilité. C’est grâce à cette invariabilité que le fidèle peut vraiment suivre le texte, dire en lu
70 ue fois leur sens toujours nouveau. C’est grâce à cette invariabilité, enfin, que la liturgie crée dans l’auditoire un sentim
71 t au Saint-Esprit… » Puis bénédiction.) Telle est cette liturgie, exposé et témoignage collectif non seulement des dogmes fon
72 ée, et enfin le témoignage de la foi. À mon sens, cette liturgie est une des plus belles, dans sa simplicité, et des plus jus
73 ute par la liturgie que je viens de vous résumer. Cette liturgie, en effet, décrit d’abord dans une langue frappante les diff
74 ieu, et que nous ferions bien de nous pénétrer de cette vérité fondamentale et même d’y conformer notre maintien. Sans aller
75 s ? Aurions-nous trop de dignité pour consentir à cette marque publique d’humiliation ? Nous chantons dans un chant patriotiq
76 jet, je vous demanderai de vous poser à vous-même cette seule question : alors que les orthodoxes, les anglicans, les catholi
77 istes devraient nous préparer tout spécialement à cette mission de compréhension d’autrui, de rapprochement, de mutuelle inst
78 logiens qu’aux laïques, généralement ignorants de cette question, ou retenus par des préjugés à son égard. Je me suis borné à
6 1941, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Autocritique de la Suisse (février 1941)
79 l’à-peu-près intellectuel s’opposent sans cesse à cette reprise de conscience. D’où la nécessité d’une vigilante autocritique
80 ut ce qui est dit fédéral. Comprenne qui pourra ! Cette confusion verbale, symbolique de tant d’autres, est à la base de la p
7 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
81 r, aux yeux de l’Europe qui essaie de se fédérer, cette raison de nous tenir à l’écart ou de bénéficier d’un traitement tout
82 On refuse de la discuter, parce qu’on craint que cette discussion n’aboutisse à des conclusions gênantes et n’oblige à des p
83 ivilège exorbitant ? Pour commencer de répondre à cette question, je me contenterai ce soir d’un rapide aperçu sur l’histoire
84 ise. Et déjà, l’on commence à regarder de travers cette petite Suisse qui prétend rester neutre quand tout le monde réarme à
85 ion fédérale, et de cela seul. Encore faut-il que cette union prenne forme, et qu’en son nom des questions très précises nous
86 e fédération ? Une conception trop restrictive de cette neutralité n’empêche-t-elle pas notre pays d’assumer actuellement la
87 maintien, de l’assouplissement ou de l’abandon de cette neutralité, tenez-vous certains arguments comme particulièrement déci
8 1951, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951)
88 fédérale ; et j’ai ajouté : « Encore faut-il que cette union prenne forme. » Telle est ma thèse principale. Au surplus, je s
9 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
89 rigoureux que chez les jeunes gens en colère. De cette morale que l’on disait chrétienne et qui se confondait, du moins par
90 onne, en attendant de se répandre dans nos pays), cette théologie-là bouleverse le fondement commun de toutes nos orthodoxies
91 mêmes d’orthodoxie et de révélation ; néanmoins, cette école (ou ce mouvement) veut conserver l’amour du Christ, c’est-à-dir
92 ançois Mauriac, par exemple.) Les conséquences de cette situation — qu’il faut imaginer réalisées dans un avenir pas trop loi
93 nsidérer comme un malheur, voire une catastrophe, cette probabilité d’une sécularisation croissante des normes de nos conduit
94 té et des maladies dites « sociales », etc. — que cette compétence dépasse largement la leur, et de plus en plus ; et que les
95 sans réponse : la question du sens de ma vie sur cette terre et après ma mort ; la question de ma relation à la transcendanc
96 e infinie de zéros à la sortie des circuits. Dans cette société que je suppose en parfait ordre de marche, il devient à peu p
97 apparaît subitement précisé à l’extrême par toute cette négativité. Alors qu’aux origines de l’Europe et au Moyen Âge encore,
98 venir chrétien, devra-t-il s’exiler moralement de cette société trop bien ajustée, se désadapter exprès, ou saboter la Machin
99 e trouve ou ne reçois jamais de réponse certaine, cette demande, cette recherche en elle-même est mon sens provisoire, mon ch
100 reçois jamais de réponse certaine, cette demande, cette recherche en elle-même est mon sens provisoire, mon chemin que j’inve
101 . À ce moment, l’initiation a réussi). Partant de cette expérience, et des maximes que j’en déduis, je propose dans la suite
102 ment. Je me borne à mentionner ici le principe de cette analyse, parce qu’il autorise quelques conclusions intéressantes pour
103 s, c’est clair, mais elles font tout l’intérêt de cette activité. En effet, déplacer un bout de bois d’un carré blanc sur un
104 ritique systématique et scientifique. Ce qui rend cette tâche si difficile et ingrate, dans la plupart des cas, c’est la conf
105 codifiée, devait fournir un terrain de choix pour cette confusion : il ne disposait que de la loi mosaïque et de son sommaire
106 s fidèles avec la tradition chrétienne. Je résume cette partie de mon argument : 1. j’estime qu’il y a tout avantage à consid
107 l n’existe qu’à partir de moi, et pour moi seul ! Cette unicité et singularité absolue de mon sentier personnel, qui le rend
108 , et la foi aux fins transcendantes d’autre part, cette distinction fondamentale et radicale, pour paulinienne qu’elle soit s
109 gue de la communauté, d’une action qui le relie à cette communauté et qui l’insère dans ses réalités concrètes. Aux démocrat