1 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
1 e dans la cité (ou d’un défaut total d’éducation, comme en Russie). Ensuite il a donné une réponse à l’exigence religieuse de
2 t dans les campagnes. Cet épisode est symbolique, comme le prouve le rapport que fit à son sujet le chef fasciste de l’expédi
3 ’illustrerai le premier point par notre situation comme Suisses. Et le second, par notre situation comme chrétiens. ⁂ L’exemp
4 comme Suisses. Et le second, par notre situation comme chrétiens. ⁂ L’exemple de la Suisse me tient à cœur à double titre :
5 pour moi. » Exemple à retenir, pour un petit pays comme le nôtre. Mais supposez que cette question soit résolue au mieux de n
6 qu’il doutait de sa vocation, de sa raison d’être comme État ; parce qu’il était miné par une intime tentation de suicide tot
7 roit et le devoir de rester neutres, ce n’est pas comme on le dit trop souvent en vertu de nos intérêts matériels, certes lég
8 non-violence de la victime, écrit l’auteur, agit comme le manque d’opposition physique dans le jiu-jitsu : elle fait perdre
9 ion violente à laquelle il s’attend. Il se trouve comme précipité dans un nouveau monde de valeurs, où il ne sait comment agi
10 ut chercher. Et je ne vous dis pas cela seulement comme personnaliste, adversaire du stalinisme et du fascisme ; je ne vous l
11 et du fascisme ; je ne vous le dis pas seulement comme Suisse, convaincu de la mission fédéraliste de son pays ; je vous le
12 on fédéraliste de son pays ; je vous le dis aussi comme chrétien. Refuser le jeu de l’agresseur violent, c’est le premier dev
13 et contre nous. Ils représentent notre châtiment, comme l’a magnifiquement montré Nicolas Berdiaev. Ce n’est pas à la méchanc
14 ort émouvante. La raison profonde d’un mouvement comme le nôtre — m’écrivait-il — est irrationnelle. Nous voulions croire à
2 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
15 t bientôt Rottmeister, c’est-à-dire quelque chose comme capitaine. Puis, sans doute écœuré par la brutalité et l’inutilité cr
16 il avait sous les yeux. Peut-être aussi rêve-t-il comme tout son siècle, et sans le savoir, d’une piété plus intérieure, d’un
17 ’évolution intérieure de Nicolas semblait appeler comme une fin obscure et pourtant obsédante. Vie libre d’un laïque chrétien
18 t là toute sa nourriture. Car n’est-il pas écrit, comme il le répétera souvent : « L’homme ne vit pas de pain seulement, mais
19 lui aussi, les pratiques les plus scrupuleuses : comme Nicolas, il espérait, de toute son âme, s’acquérir la sainteté par le
20 te qui, et je les ai défendues avec grand sérieux comme saintes et nécessaires au salut. Avec tout le soin dont j’étais capab
21 ées contre le service mercenaire à l’étranger. Et comme Johannes Faber tentait de lui opposer une parole de Nicolas conjurant
22 ons personnifiés prenaient la parole tour à tour, comme à la Diète (Uri se contentant parfois de sonner sa fameuse corne !),
23 indre au mur de sa cellule. Luther l’interprétait comme une prophétie contre le pape, dont la tête, dans l’image traditionnel
24 rois glaives, l’un d’eux appuyé contre ses lèvres comme pour l’empêcher de dire la Parole. Mais à partir de 1536, les catholi
25 u bien — mais de le rendre aussi aux protestants, comme une part de leur héritage. Dans une période où le sens fédéral paraît
26 en l’homme que tous à leur manière peuvent saluer comme l’ancêtre commun, et j’ajouterais : comme le parrain de cette « défen
27 saluer comme l’ancêtre commun, et j’ajouterais : comme le parrain de cette « défense spirituelle du pays » que nous devons a
28 e spirituelle du pays » que nous devons approuver comme chrétiens, si nous ne voulons que d’autres s’en emparent. 3. Ce tr
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
29 parti, ceux d’une autre nation… Nous faisons tous comme les petits enfants qui battent la table à laquelle ils se sont heurté
30 unité est si totale qu’on ne la ressent même plus comme un scandale. Elle est devenue toute naturelle. Le banquier dont je vi
31 e, est celui-ci : la culture apparaît aujourd’hui comme une activité de luxe, et l’action seule est tenue pour sérieuse. En v
32 oici la preuve. Quand la situation devient grave, comme en cas de guerre par exemple, tout le monde trouve parfaitement natur
33 i, la culture est devenue pour nous quelque chose comme une friandise. Elle n’est plus un pain quotidien. Quand on dit de que
34 armonie, et où ce manque n’est même plus ressenti comme un scandale, je la vois condamnée à glisser, comme la nôtre, dans un
35 omme un scandale, je la vois condamnée à glisser, comme la nôtre, dans un désordre dont la guerre sera toujours le seul about
36 agique dans des pays moins menacés par la misère, comme par exemple nos petits États neutres, ne nous faisons pas d’illusions
37 harmonieuse puissent être formulés dès maintenant comme un programme de parti politique. Ils doivent mûrir, et lentement se d
38 et aux transformations sociales qu’il provoquait. Comme la culture elles ont renoncé à diriger, à avertir, à orienter. Et c’e
39 Un pour tous, tous pour un. Et me voici conduit, comme malgré moi, à des conclusions politiques — oserais-je dire patriotiqu
40 e nous, peut-être mieux !) Ce n’est pas non plus, comme le disait fort bien Karl Barth, pour protéger nos « lacs d’azur » et
41 oujours une bataille. Entre l’esprit de lourdeur, comme disait Nietzsche, et les forces de création, la lutte sera toujours o
4 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
42 persévérer. » Or cette espèce est rare en Suisse, comme dans tous les petits pays où l’ère bourgeoise, ère du « confort moder
43 ce pas, aux yeux de qui refuse d’envisager la vie comme une totalité orientée par l’esprit. L’esprit prévoit le mal et tient
44 y ». Kierkegaard nous décrit le règne de la masse comme celui des lâchetés individuelles additionnées, créant un champ illimi
45 chose aujourd’hui menace la liberté, ce n’est pas comme jadis la superstition, […] c’est la préoccupation, la passion du bien
46 progrès — ce progrès qui ne sait rien que répéter comme une horloge parlante : « Tout s’arrangera. » Or aujourd’hui pour « sa
47 petits exemples…4 Nous avons critiqué sans merci comme des « utopies subversives » certaines réformes sociales qui eussent é
48 de ceux qu’on aime et dont on attend la victoire comme la permission de revivre, c’est une épreuve encore, on ose à peine le
49 rien, pour le confort. Nous ne sommes pas neutres comme on est rentier. Nous sommes neutres en vue de l’avenir. C’est là notr
50 ostat contre la chrétienté naissante, quand tout, comme aujourd’hui semblait perdu, Athanase prononça cette parole : Nubicula
51 l, on me répondra que je veux ruiner le pays. 5. Comme le fait Paul Reynaud devant le Sénat à l’instant où j’écris ceci. e.
5 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
52 et de nos grands renouvellements.6 » Aujourd’hui, comme aux heures héroïques de l’ancienne Confédération, sachons voir et sai
53 positions morales et matérielles sont ébranlées, comme elles le sont depuis quelques semaines, alors sonne une heure favorab
54 se soit envahie, pourrions-nous penser à l’Église comme à notre Gothard spirituel ? L’existence permanente — même secrète — e
55 animer notre espérance, notre amour et notre foi, comme le canon lointain ranimerait nos courages ? Nos Églises trouveraient-
56 r et de s’organiser par l’initiative des laïques, comme elles l’ont fait dans un pays voisin ? Je n’oserais pas répondre ce m
57 est-elle vraiment solide ? Saura-t-elle résister comme un roc ? comme une montagne vers laquelle nous pourrons élever notre
58 ent solide ? Saura-t-elle résister comme un roc ? comme une montagne vers laquelle nous pourrons élever notre espoir ? Encore
59 son administration et de ses rapports avec l’État comme s’il s’agissait d’un parti ou d’une fondation de bienfaisance avec de
60 t, je veux dire par là : constituée face à l’État comme une autorité souveraine 9. Alors, si l’État change, l’Église ne chang
61 un peu délicat. C’est une requête que je présente comme laïque à nos pasteurs, avec l’espoir que les laïques de cet auditoire
62 des auditeurs n’auraient pas eu l’idée de faire. Comme laïque, je ne demande pas qu’on me persuade de croire, mais simplemen
63 raie communauté, je la définissais tout à l’heure comme suit : que nos Églises aient le courage d’être franchement des Église
64 d’un de nos cultes, une prière liturgique isolée, comme la confession des péchés, certains pasteurs paraissent craindre la mo
65 . L’Église visible est aussi une société humaine. Comme toute société humaine, elle a besoin de signes extérieurs et de symbo
66 isses. Elle sera d’abord, probablement, dépaysée, comme je vous le disais tout à l’heure, par le ton du pasteur et le maintie
67 lecture de la confession des péchés, par exemple, comme cela se fait dans les Églises réformées de Paris ? Aurions-nous trop
68 s du Corps de Christ, et non pas des associations comme les autres. Avoir ensuite le souci de « désembourgeoiser » notre atmo
69 te » veux dire : libre de se gouverner elle-même, comme lorsqu’on parle de « l’indépendance » de la Suisse. 10. Canton de Ge
6 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
70 és et nos journaux ne se lassent pas d’invoquer — comme si cela allait de soi — chaque fois qu’on nous propose d’entrer dans
71 ’opposeront plus les catholiques aux protestants, comme pendant la guerre de Trente Ans ; ni la France à l’Allemagne, ou l’Au
72 a France à l’Allemagne, ou l’Autriche à l’Italie, comme en 1914 ; ni même des Européens à d’autres Européens comme de 1939 à
73 1914 ; ni même des Européens à d’autres Européens comme de 1939 à 1945. Il n’est donc plus question pour la Suisse d’essayer
74 sif de citer nos adhésions tardives et réticentes comme autant de contributions à l’unité. Sur ce plan général, il semble dif
75 fait son temps, endormis derrière la neutralité, comme la France en 1940 derrière la ligne Maginot, comme l’Amérique l’été d
76 omme la France en 1940 derrière la ligne Maginot, comme l’Amérique l’été dernier derrière sa Bombe. Je voulais introduire, c
77 tralité de la Suisse se révèle utile à l’Europe — comme aujourd’hui sur le plan militaire — il faut la maintenir. Si au contr
78  dans l’intérêt de l’Europe entière », et non pas comme un privilège qu’il n’y aurait plus à mériter. Elle est relative à l’E
79 e cette neutralité, tenez-vous certains arguments comme particulièrement décisifs à l’heure où nous sommes ? » Comme le préci
80 culièrement décisifs à l’heure où nous sommes ? » Comme le précise une note finale, ce texte est issu « des chroniques lues à
7 1951, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951)
81 la fédération du continent : le premier n’étant, comme chacun sait, qu’un effort encore hésitant vers la seconde. Ensuite :
82 eil de l’Europe comprend quinze États, et non dix comme le répète mon censeur, ce qui fausse ses calculs à la base. Finalemen
83 À propos de la réponse de David Lasserre publiée comme réponse à l’enquête des Cahiers sur « La Suisse et l’Europe ». o. Vo
8 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
84 on présente du christianisme (protestant surtout) comme l’inverse de celle du xixe siècle. Alors, dit-on, c’était la théolog
85 non pas les principes du devoir moral, considérés comme révélés, invariables désormais et au surplus indispensables au mainti
86 ntôt —, je vois se dessiner un tout autre schéma, comme un nouveau renversement, annonciateur d’une situation de nouveau comp
87 et remis au point à l’aide de pièces de rechange, comme une voiture. Pour la première fois dans l’Histoire de nos civilisatio
88 gues qui décide de certaines conduites sexuelles ( comme la contraception) dans une société donnée, et non plus l’Église par s
89 , même s’il s’agit d’une intervention douloureuse comme peut l’être une extraction dentaire, ou d’une privation pénible comme
90 e extraction dentaire, ou d’une privation pénible comme de cesser de fumer, cela ne pose pas de problème, on le fait sans bar
91 u côté chrétien, me semblent enclins à considérer comme un malheur, voire une catastrophe, cette probabilité d’une sécularisa
92 théories imbéciles et navrantes sur la sexualité ( comme celle du trop fameux Dr Tissot) qui ont joué le rôle que l’on sait da
93 erait alors mise en état de pilotage automatique, comme disent les aviateurs et les cybernéticiens. L’ensemble purement empir
94 ndividu. Je le vois plutôt, ce candidat chrétien, comme celui qui, tout en accomplissant judicieusement la Loi prescrite, ne
95 nommera sa « liberté ». Cela sera vu et ressenti comme un refus de la « solution définitive et universelle » proposée par la
96 ournissait au monde les champions de cet art ; et comme j’étais alors une jeune recrue animée d’un extrême désir d’être promu
97 e même rapide montre que beaucoup de conventions, comme celles des jeux, traduisent des réalités psychologiques profondes, co
98 peine de mort). Mais si la morale est considérée comme un système de normes conventionnelles adoptées par une société, et qu
99 e l’on conviendra donc d’observer rigoureusement, comme on le fait des règles d’un jeu, il faut souligner aussitôt que ces co
100 cralisé au cours des âges et finalement considéré comme des vérités de foi, révélées et indiscutables, des coutumes qui nous
101 e commandement sur l’amour de Dieu et du prochain comme de soi-même. Or l’amour est une attitude fondamentale, de valeur univ
102 à considérer les préceptes et codes de la morale comme les règles du jeu d’une société ; 2. ceci implique — et facilite d’ai
103 d’ailleurs — une stricte obéissance à ces règles, comme il va de soi dans tous les jeux et sports d’équipe ; 3. ceci exclut,
104 r de nouveau, pour qu’il me guide dans l’inconnu, comme ces avions qui dans la nuit suivent la route créée par un faisceau so
105 sans penser à rien d’autre. Il n’est pas jalonné, comme les grandes voies publiques, de signes bien lisibles pour n’importe q
106 i, ne me servent de rien pour « faire mon salut » comme disait la piété classique. Il me faut me risquer dans un monde spirit
107 ndonne à l’élan, à l’attrait advienne que pourra, comme dans un saut… Dans ces moments, le But a dicté ses moyens. Il ne les
108 e l’avoue, mais que les Églises qui croyaient dur comme fer que leur mission était de régler la conduite morale de nos peuple
109 on cœur, l’époque où l’on pouvait brûler des gens comme moi. Je lui dirai : faites attention à l’Écriture, qui est, selon vos