1
(juillet 1938)a L’esprit totalitaire est pour
nous
une menace1. De récents événements l’auront fait voir aux plus naïfs.
2
p plus grave, une tentation. Il flatte au cœur de
notre
angoisse morale et matérielle le désir lâche d’un « ordre » imposé pa
3
é par la force, d’une « mise au pas » brutale qui
nous
dispense de nous sentir les responsables de la cité et de l’État. D’a
4
’une « mise au pas » brutale qui nous dispense de
nous
sentir les responsables de la cité et de l’État. D’autre part, il nou
5
nsables de la cité et de l’État. D’autre part, il
nous
tente par la promesse d’une communauté restaurée, d’un coude-à-coude
6
on sur des champs de bataille hypothétiques — que
nous
devons organiser nos résistances. ⁂ Le totalitarisme a triomphé surto
7
r des champs de bataille hypothétiques — que nous
devons
organiser nos résistances. ⁂ Le totalitarisme a triomphé surtout pour
8
ataille hypothétiques — que nous devons organiser
nos
résistances. ⁂ Le totalitarisme a triomphé surtout pour deux raisons,
9
ne complicité quasi universelle que le fascisme a
dû
de s’emparer de l’État. Un peu de civisme l’eût arrêté. Sa force n’a
10
s historiens fascistes eux-mêmes. Une seule fois,
nous
apprennent-ils, la police s’opposa aux bandes armées des chemises noi
11
dition de Sarzana n’est qu’un épisode normal : il
devait
survenir dès que le fascisme aurait trouvé des gens devant lui, dispo
12
le pouvoir établi ; et demain, s’il triomphe chez
nous
, sa puissance ne sera que la somme exacte de nos lâchetés particulièr
13
nous, sa puissance ne sera que la somme exacte de
nos
lâchetés particulières. L’exemple de Sarzana nous le prouve fortement
14
nos lâchetés particulières. L’exemple de Sarzana
nous
le prouve fortement : ce n’est pas le nombre et l’armement qui ont tr
15
auses du succès totalitaire, déduisons maintenant
nos
principes de conduite : 1° Il nous faut restaurer l’esprit de résista
16
sons maintenant nos principes de conduite : 1° Il
nous
faut restaurer l’esprit de résistance civique. Et cela suppose que no
17
esprit de résistance civique. Et cela suppose que
nous
reprenions conscience de nos raisons de vivre dans la communauté, et
18
Et cela suppose que nous reprenions conscience de
nos
raisons de vivre dans la communauté, et des devoirs qu’impliquent nos
19
e nos raisons de vivre dans la communauté, et des
devoirs
qu’impliquent nos libertés actuelles. Je le répète : la puissance du
20
dans la communauté, et des devoirs qu’impliquent
nos
libertés actuelles. Je le répète : la puissance du totalitarisme ne s
21
talitarisme ne sera jamais que la somme exacte de
nos
lâchetés individuelles, c’est-à-dire de nos égoïsmes. 2° Il nous faut
22
te de nos lâchetés individuelles, c’est-à-dire de
nos
égoïsmes. 2° Il nous faut refaire une commune mesure vivante. Si nous
23
ndividuelles, c’est-à-dire de nos égoïsmes. 2° Il
nous
faut refaire une commune mesure vivante. Si nous ne la faisons pas, d
24
nous faut refaire une commune mesure vivante. Si
nous
ne la faisons pas, d’autres s’en chargeront, l’appel existe, et c’est
25
pondre qui vaincra. Soyons donc les premiers chez
nous
, répondons d’une manière plus humaine que les totalitaires, plus vrai
26
nt totale. Mais c’est là une question religieuse,
nous
l’avons vu, et seule une religion plus vraie que leurs mystiques saur
27
une religion plus vraie que leurs mystiques saura
nous
indiquer les vraies fins de la lutte. Conscience civique et conscienc
28
ce religieuse. J’illustrerai le premier point par
notre
situation comme Suisses. Et le second, par notre situation comme chré
29
notre situation comme Suisses. Et le second, par
notre
situation comme chrétiens. ⁂ L’exemple de la Suisse me tient à cœur à
30
rsque l’Allemagne totalitaire envahit l’Autriche,
nous
fûmes saisis d’une angoisse soudaine : pour la première fois, depuis
31
aine : pour la première fois, depuis des siècles,
nous
concevions la possibilité, même théorique, d’un démembrement de notre
32
possibilité, même théorique, d’un démembrement de
notre
État. La première réaction de notre opinion fut aussi la plus naturel
33
membrement de notre État. La première réaction de
notre
opinion fut aussi la plus naturelle et la plus instinctive : « Au sig
34
J’ai à cœur cependant de montrer son danger pour
nous
Suisses. Et je voudrais, à titre personnel évidemment, présenter quel
35
rmements. J’y vois le piège le plus dangereux que
nous
tendent les totalitaires. Plaçons-nous tout d’abord dans l’hypothèse
36
gereux que nous tendent les totalitaires. Plaçons-
nous
tout d’abord dans l’hypothèse que seule la force matérielle peut rési
37
ce qui en découle immédiatement, c’est qu’il faut
nous
armer jusqu’aux dents. Mais sommes-nous sûrs que le réarmement massif
38
u’il faut nous armer jusqu’aux dents. Mais sommes-
nous
sûrs que le réarmement massif profite aux nations pacifiques ? Sommes
39
nt massif profite aux nations pacifiques ? Sommes-
nous
même sûrs qu’il soit un avantage certain pour les nations qui glorifi
40
à toute la nation. Or c’est à peu près cela qu’on
nous
propose : faire vivre le peuple avec ce qui doit le faire mourir. C’e
41
nous propose : faire vivre le peuple avec ce qui
doit
le faire mourir. C’est la politique de Gribouille : pour éviter la pl
42
oi. » Exemple à retenir, pour un petit pays comme
le nôtre
. Mais supposez que cette question soit résolue au mieux de nos possib
43
posez que cette question soit résolue au mieux de
nos
possibilités de vie normale. Il s’agira maintenant d’utiliser les arm
44
e bloc contre le fascisme, sur le plan où il veut
nous
mettre, les démocraties seront contraintes d’adopter peu à peu un rég
45
leurs raisons de vivre. Voici donc le dilemme que
nous
pose ce mimétisme totalitaire : ou bien la démocratie ne réussit pas
46
conception totalitaire s’est déjà installée chez
nous
, sous prétexte de défense nationale. Or je crois que l’erreur qui abo
47
ur qui aboutit à ce dilemme est la plus grave que
nous
puissions commettre en tant que Suisses, car elle menace l’existence
48
que Suisses, car elle menace l’existence même de
notre
État. Réagir à la menace totalitaire sur le plan de la défense armée,
49
et tout subordonner à cela, c’est introduire chez
nous
le cheval de Troie. La guerre totale en effet suppose l’unification t
50
rale, tradition qui est la seule raison d’être de
notre
État. Se placer sur le plan de la guerre totale et de sa préparation
51
me, en Suisse, signifierait bientôt le partage de
notre
État en trois nations. Ce serait la négation la plus radicale des bas
52
le des bases mêmes de la Confédération. Souvenons-
nous
du sort de l’Autriche ! Si ce pays a succombé, ce n’est point tant qu
53
tel État ne peut pas compter sur l’aide d’autrui.
Nous
ne pouvons compter sur cette aide que dans la mesure où nous sommes p
54
vons compter sur cette aide que dans la mesure où
nous
sommes pour l’Europe quelque chose dont elle a besoin ; cette chose u
55
e seul avenir possible d’une Europe pacifique. Si
nous
restons cela, si nous prenons conscience tout à nouveau de la grandeu
56
d’une Europe pacifique. Si nous restons cela, si
nous
prenons conscience tout à nouveau de la grandeur d’une pareille vocat
57
ouveau de la grandeur d’une pareille vocation, on
nous
laissera tranquilles, parce qu’on saura là-bas que nous ne sommes pas
58
aissera tranquilles, parce qu’on saura là-bas que
nous
ne sommes pas assimilables. Voilà la résistance civique et toute civi
59
e dont je vous parlais, et voilà la conscience de
notre
force véritable. Si nous avons le droit et le devoir de rester neutre
60
voilà la conscience de notre force véritable. Si
nous
avons le droit et le devoir de rester neutres, ce n’est pas comme on
61
tre force véritable. Si nous avons le droit et le
devoir
de rester neutres, ce n’est pas comme on le dit trop souvent en vertu
62
’est pas comme on le dit trop souvent en vertu de
nos
intérêts matériels, certes légitimes à nos yeux, mais dont nos grands
63
rtu de nos intérêts matériels, certes légitimes à
nos
yeux, mais dont nos grands voisins n’ont pas de raisons de tenir le m
64
matériels, certes légitimes à nos yeux, mais dont
nos
grands voisins n’ont pas de raisons de tenir le moindre compte. Si no
65
ont pas de raisons de tenir le moindre compte. Si
nous
avons le droit d’être neutres, ce n’est pas en vertu d’un privilège d
66
ilège divin, mais d’une mission bien définie dont
nous
sommes responsables devant l’Europe. ⁂ Et alors, va-t-on dire, vous ê
67
rais contre elle si je croyais que dès maintenant
nous
sommes assez forts moralement devant l’Europe, pour pouvoir nous pass
68
ez forts moralement devant l’Europe, pour pouvoir
nous
passer d’une armée. Ce n’est pas le cas. Mais il n’en reste pas moins
69
’est pas le cas. Mais il n’en reste pas moins que
notre
tâche est de tout mettre en œuvre pour échapper au cercle de la guerr
70
ils se renient eux-mêmes. Il est donc vital pour
nous
de refuser ce défi, de déjouer ce calcul, et de ne pas opposer à la v
71
nces : ils trichèrent donc au jeu où l’adversaire
devait
gagner, et se défendirent avec leurs moyens propres : des quartiers d
72
rs de roche. Je ne veux pas dire, évidemment, que
nous
devions nous défendre aujourd’hui encore avec des quartiers de roche
73
roche. Je ne veux pas dire, évidemment, que nous
devions
nous défendre aujourd’hui encore avec des quartiers de roche ; je veu
74
Je ne veux pas dire, évidemment, que nous devions
nous
défendre aujourd’hui encore avec des quartiers de roche ; je veux dir
75
anglais quelques phrases qui pourraient orienter
nos
recherches à cet égard : La non-violence de la victime, écrit l’aute
76
nt agir, et il y perd son assurance. Représentons-
nous
cela : deux hommes se battent. Ils sont apparemment en divergence abs
77
velle. C’est à cette sorte de jiu-jitsu moral que
nous
devrions nous exercer. Si l’on y déployait le quart de l’énergie et d
78
. C’est à cette sorte de jiu-jitsu moral que nous
devrions
nous exercer. Si l’on y déployait le quart de l’énergie et de l’espri
79
cette sorte de jiu-jitsu moral que nous devrions
nous
exercer. Si l’on y déployait le quart de l’énergie et de l’esprit de
80
r le jeu de l’agresseur violent, c’est le premier
devoir
du chrétien. Déconcerter le mal en lui opposant le bien, c’est toute
81
s sur la repentance, qui est une violence faite à
notre
orgueil. Reconnaissons, Églises et fidèles, que si la pseudo-religion
82
litaire triomphe aujourd’hui en Europe, c’est que
nous
avons laissé les peuples sans commune mesure spirituelle. Nous avons
83
issé les peuples sans commune mesure spirituelle.
Nous
avons tous trahi le grand devoir communautaire de l’Église, parce que
84
esure spirituelle. Nous avons tous trahi le grand
devoir
communautaire de l’Église, parce que nous avons transformé le christi
85
grand devoir communautaire de l’Église, parce que
nous
avons transformé le christianisme en quelque chose de rassurant, de d
86
ens russes et les païens racistes ont fait ce que
nous
refusions de faire. Ils l’ont fait mal, et contre nous. Ils représent
87
refusions de faire. Ils l’ont fait mal, et contre
nous
. Ils représentent notre châtiment, comme l’a magnifiquement montré Ni
88
l’ont fait mal, et contre nous. Ils représentent
notre
châtiment, comme l’a magnifiquement montré Nicolas Berdiaev. Ce n’est
89
chanceté supposée d’un Hitler ou d’un Staline que
nous
devons attribuer tout le mal, mais aussi bien à la carence des chréti
90
eté supposée d’un Hitler ou d’un Staline que nous
devons
attribuer tout le mal, mais aussi bien à la carence des chrétiens. Ce
91
ssi bien à la carence des chrétiens. Ceci dit, il
nous
faut agir. Or agir, ce n’est pas haïr. Je ne veux, sous aucun prétext
92
ouvante. La raison profonde d’un mouvement comme
le nôtre
— m’écrivait-il — est irrationnelle. Nous voulions croire à quelque c
93
mme le nôtre — m’écrivait-il — est irrationnelle.
Nous
voulions croire à quelque chose. Nous voulions vivre pour quelque cho
94
ationnelle. Nous voulions croire à quelque chose.
Nous
voulions vivre pour quelque chose. Nous avons été reconnaissants à ce
95
ue chose. Nous voulions vivre pour quelque chose.
Nous
avons été reconnaissants à celui qui nous apportait cette possibilité
96
chose. Nous avons été reconnaissants à celui qui
nous
apportait cette possibilité. Le christianisme, probablement par la fa
97
mps au besoin de croire de la majorité du peuple.
Nous
voulons croire à la mission du peuple allemand, nous voulons croire à
98
s voulons croire à la mission du peuple allemand,
nous
voulons croire à son immortalité, […] et peut-être réussirons-nous à
99
re à son immortalité, […] et peut-être réussirons-
nous
à y croire. Ne sentez-vous pas une angoisse dans ce peut-être ? Et d
100
bérer ces peuples en leur donnant l’exemple, dans
nos
pays, d’une meilleure solution de leur problème. Contre les excès aga
101
refusaient le culte de l’idole et s’en moquaient.
Nous
aussi nous devons rire des idoles colossales qu’on nous vante. Quand
102
le culte de l’idole et s’en moquaient. Nous aussi
nous
devons rire des idoles colossales qu’on nous vante. Quand je vois les
103
lte de l’idole et s’en moquaient. Nous aussi nous
devons
rire des idoles colossales qu’on nous vante. Quand je vois les trois
104
ussi nous devons rire des idoles colossales qu’on
nous
vante. Quand je vois les trois dictateurs qui font les gros yeux à l’
105
es trois infaillibles, je ne crois pas manquer au
devoir
de charité en jugeant parfaitement grotesque leur impossible prétenti
106
t d’opposer une certaine douceur amusée. Voltaire
nous
conte là-dessus une anecdote dont j’aime assez l’impertinence. Il ima
107
i, qu’il appelle l’abbé Bazin. « Cet abbé mourut,
nous
dit-il, persuadé que tous les savants peuvent se tromper et reconnais
108
totalitaires, c’est la réponse vraiment totale de
notre
foi. La foi chrétienne, pour les mystiques idolâtres, c’est un advers
109
saire irréductible, — et pourtant charitable. Car
nous
ne condamnons pas des peuples, encore une fois. Ce que nous condamnon
110
ndamnons pas des peuples, encore une fois. Ce que
nous
condamnons, ce sont des solutions et des doctrines au nom desquelles
111
i n’appartient qu’à Dieu. C’est dans la mesure où
nous
ordonnerons nos vies à cette vérité-là, à elle d’abord, que nous pour
112
’à Dieu. C’est dans la mesure où nous ordonnerons
nos
vies à cette vérité-là, à elle d’abord, que nous pourrons prétendre a
113
s nos vies à cette vérité-là, à elle d’abord, que
nous
pourrons prétendre apporter une réponse qui satisfasse aux vrais beso
114
e l’aryen blond. C’est par cette seule mesure que
nous
pourrons devenir des personnes libres et responsables. Libres pour ob
115
les d’individualisme, de divinisation de l’homme,
nous
ont conduits à une dissolution presque totale de la société. Nous ne
116
s à une dissolution presque totale de la société.
Nous
ne sommes plus qu’une poussière de petits individus, impuissants, iso
117
s individus, impuissants, isolés, anxieux. Allons-
nous
retomber dans une folie inverse, encore plus grave, la religion colle
118
ligion collectiviste ? Le péril est immense. Mais
notre
chance devant l’Histoire ne l’est pas moins. Il dépend en partie de n
119
stoire ne l’est pas moins. Il dépend en partie de
nous
que nous trouvions la solution de l’éternel problème individu-communa
120
l’est pas moins. Il dépend en partie de nous que
nous
trouvions la solution de l’éternel problème individu-communauté. Il d
121
blème individu-communauté. Il dépend en partie de
nous
de refaire une société vivable, une commune mesure vivante sur le fon
122
Celui que j’appelle l’homme total. Je ne sais si
nous
réussirons, mais nous aurons du moins sauvé l’honneur de cette généra
123
’homme total. Je ne sais si nous réussirons, mais
nous
aurons du moins sauvé l’honneur de cette génération anxieuse. Et pour
124
ui-ci : les trois mouvements « totalitaires » qui
nous
menacent — communisme, hitlérisme et fascisme — sont en réalité trois
125
e par le propre neveu du Duce : « Ces braves gens
devront
se convaincre, et nous les convaincrons bientôt, que la charge du pro
126
uce : « Ces braves gens devront se convaincre, et
nous
les convaincrons bientôt, que la charge du problème social est désorm
127
ue la charge du problème social est désormais sur
nos
épaules, et qu’ils feront mieux d’avoir peur de nous que du communism
128
s épaules, et qu’ils feront mieux d’avoir peur de
nous
que du communisme. » a. Rougemont Denis de, « La vraie défense cont
129
peu pâlie. C’est avant tout un souvenir scolaire.
Nous
n’avons guère retenu de son histoire que l’image d’un ermite à longue
130
en voulu me le faire sentir. Il m’a semblé que je
devais
aux uns et aux autres une brève explication, dont l’intérêt, je l’esp
131
omper les âmes. Et la vie même de Nicolas de Flue
nous
en donne une preuve édifiante. Dès son enfance, nous le voyons s’astr
132
s en donne une preuve édifiante. Dès son enfance,
nous
le voyons s’astreindre aux « œuvres » de la religion qui est alors ce
133
t extérieur équilibré, et malgré l’apaisement que
devraient
lui donner les pratiques d’une extrême dévotion, ses proches ont bien
134
fonde triomphe de tous ses doutes, et même de ses
devoirs
et attachements humains. Quelle vocation ? Celle des « frères mendian
135
e et forte, un conseil, une révélation. (Beaucoup
nous
ont laissé la relation de leur visite : unanimes dans l’admiration de
136
n. C’est alors que se placent les événements dont
nous
parlaient nos manuels. Une dernière Diète se réunit à Stans. Tout acc
137
que se placent les événements dont nous parlaient
nos
manuels. Une dernière Diète se réunit à Stans. Tout accord se révèle
138
vée, et avec elle le sort de la fédération, on le
devait
par-dessus tout à l’action de l’ermite du Ranft. (Remarquons à ce pro
139
Claus Ce résumé d’une existence peut suffire à
nous
étonner, peut-être même à nous faire partager cette espèce de vénérat
140
nce peut suffire à nous étonner, peut-être même à
nous
faire partager cette espèce de vénération que lui vouèrent les hommes
141
eut craindre aussi que l’essentiel de la personne
nous
échappe, si nous nous limitons au savoir historique. J’entends qu’il
142
i que l’essentiel de la personne nous échappe, si
nous
nous limitons au savoir historique. J’entends qu’il est très difficil
143
l’essentiel de la personne nous échappe, si nous
nous
limitons au savoir historique. J’entends qu’il est très difficile, su
144
s qu’il est très difficile, sur les documents qui
nous
restent, de nous faire une idée, et mieux : un sentiment, de la foi d
145
difficile, sur les documents qui nous restent, de
nous
faire une idée, et mieux : un sentiment, de la foi du « pieux homme f
146
timent, de la foi du « pieux homme frère Claus ».
Nous
en sommes forcément réduits à des approches tâtonnantes. Pour ma part
147
son temps tout d’abord, mais aussi par rapport à
notre
foi. La tendance la plus apparente est celle que les catholiques mett
148
que les catholiques mettent surtout en valeur de
nos
jours : la dévotion au Saint-Sacrement, à la Vierge et aux saints, l’
149
ues de piété. Beaucoup de documents indiscutables
nous
obligent à prendre au sérieux cet aspect proprement « catholique » de
150
ther, et à ce drame de Wittemberg dont la Réforme
devait
sortir ? Rappelez-vous le moine augustin qui multipliait, lui aussi,
151
? Ce rapprochement, que je ne puis qu’esquisser,
nous
mettrait-il en mesure de deviner la raison spirituelle des inquiétude
152
erait ainsi par son aspect le plus catholique que
nous
pourrions précisément saisir, dans la piété de Nicolas, les éléments
153
sinon « protestants » du moins pré-réformés qui,
nous
le verrons plus loin, furent si nettement perçus par ses après-venant
154
ante à mes yeux, celle de la mystique germanique.
Nous
savons que par sa mère et par certains amis de celle-ci, tel le curé
155
e, ou plus précisément encore, souabe et rhénane.
Nous
sommes ici en présence d’une spiritualité qui n’est certes pas cathol
156
et environnement spirituel, et des contacts qu’il
dut
avoir avec certains Amis de Dieu. Lorsqu’il quitta sa femme et ses e
157
itable somme critique de tout ce que la tradition
nous
a livré concernant le pacificateur de la Suisse. On ne saurait en lou
158
est sans aucun doute à cette dernière qualité que
nous
devons de pouvoir redécouvrir aujourd’hui, malgré certain accaparemen
159
ans aucun doute à cette dernière qualité que nous
devons
de pouvoir redécouvrir aujourd’hui, malgré certain accaparement de Ni
160
e antiromaine (lesquelles d’ailleurs sont loin de
nous
réjouir en elles-mêmes, mais attestent néanmoins qu’à cette époque, l
161
c de grands éloges dans un ouvrage daté de 1522. (
Nous
sommes donc aux tout premiers jours de la Réforme.) En 1529, un prote
162
En 1529, un protestant bernois, Valerius Anshelm,
nous
donne la première biographie importante de Nicolas, sur le ton le plu
163
faire commerce de leur religion. De 1526 à 1574,
nous
trouvons de nombreuses mentions du Frère Claus dans les sermons et tr
164
période où le sens fédéral paraît renaître parmi
nous
, il m’a semblé que la vie du Frère Claus prenait une valeur de symbol
165
es cantons en rappelant aux « régionalistes » que
notre
État est d’abord une union, cependant qu’il rappelle aux « centralist
166
rain de cette « défense spirituelle du pays » que
nous
devons approuver comme chrétiens, si nous ne voulons que d’autres s’e
167
de cette « défense spirituelle du pays » que nous
devons
approuver comme chrétiens, si nous ne voulons que d’autres s’en empar
168
s » que nous devons approuver comme chrétiens, si
nous
ne voulons que d’autres s’en emparent. 3. Ce trait sera relevé et
169
ure (janvier-février 1940)c d Le fait même que
nous
éprouvions tous un doute sur l’opportunité d’une conférence en temps
170
e guerre, ce fait est significatif. Il prouve que
nous
tenons la culture pour quelque chose d’un peu moins sérieux que l’act
171
ire bataille de la culture. L’adversaire est en
nous
Mais d’abord, essayons d’écarter un malentendu menaçant. La batail
172
gifle ne vaut rien pour la guerre. Grâce à Dieu,
nous
sommes encore neutres, et nous avons encore le droit de ne pas nous l
173
rre. Grâce à Dieu, nous sommes encore neutres, et
nous
avons encore le droit de ne pas nous livrer à ce genre de simplificat
174
neutres, et nous avons encore le droit de ne pas
nous
livrer à ce genre de simplifications brutales. Notre premier devoir e
175
us livrer à ce genre de simplifications brutales.
Notre
premier devoir est, aujourd’hui, de défendre l’intelligence contre un
176
genre de simplifications brutales. Notre premier
devoir
est, aujourd’hui, de défendre l’intelligence contre un certain primit
177
l’adversaire, est devant eux, à l’extérieur. Or,
notre
civilisation, sous l’influence du christianisme, s’est efforcée de no
178
s l’influence du christianisme, s’est efforcée de
nous
faire comprendre que la vraie cause de nos malheurs est presque toujo
179
ée de nous faire comprendre que la vraie cause de
nos
malheurs est presque toujours en nous-mêmes. Il faut reconnaître, hél
180
cette éducation n’a pas merveilleusement réussi.
Nous
persistons tous, plus ou moins, dans la manie des primitifs : nous re
181
ous, plus ou moins, dans la manie des primitifs :
nous
rendons responsables de nos maux — les autres, uniquement les autres,
182
anie des primitifs : nous rendons responsables de
nos
maux — les autres, uniquement les autres, ceux d’un autre parti, ceux
183
, ceux d’un autre parti, ceux d’une autre nation…
Nous
faisons tous comme les petits enfants qui battent la table à laquelle
184
pour mieux se blanchir soi-même. Mais en réalité,
nos
adversaires ne diffèrent pas essentiellement de nous. Tout homme port
185
s adversaires ne diffèrent pas essentiellement de
nous
. Tout homme porte en soi les microbes de toutes les maladies imaginab
186
outes les maladies imaginables. Et cet ennemi qui
nous
menace, il ne serait nullement suffisant de l’anéantir pour nous en d
187
ne serait nullement suffisant de l’anéantir pour
nous
en délivrer. Car la tendance qu’il personnifie à nos yeux, elle exist
188
en délivrer. Car la tendance qu’il personnifie à
nos
yeux, elle existe en nous aussi, et elle pourrait fort bien s’y dével
189
ance qu’il personnifie à nos yeux, elle existe en
nous
aussi, et elle pourrait fort bien s’y développer un jour. Pour la com
190
per un jour. Pour la combattre sérieusement, pour
nous
défendre, c’est en nous qu’il s’agit de l’attaquer, et avant tout, de
191
battre sérieusement, pour nous défendre, c’est en
nous
qu’il s’agit de l’attaquer, et avant tout, de la reconnaître. Dish
192
armonies et impuissance de l’esprit Songeant à
notre
civilisation moderne, je suis de plus en plus frappé par ces deux tra
193
étonnante disharmonie entre les divers ordres de
nos
activités, — d’autre part, une angoissante impuissance de l’esprit de
194
ux qui travaillèrent pour la paix. Mais l’état de
notre
culture est tel que l’invention sera utilisée pour détruire cette pai
195
our détruire cette paix, précisément, que le prix
devait
couronner. Et le chimiste pacifique verra retomber sur sa tête, sous
196
Par quelle fatalité mauvaise tous les progrès de
notre
science contribuent-ils à ravager la civilisation qui les produit ? V
197
s, il illustre à merveille le vice fondamental de
notre
société et aussi de notre culture : c’est une absence totale de vue d
198
le vice fondamental de notre société et aussi de
notre
culture : c’est une absence totale de vue d’ensemble. Ce qui nous man
199
’est une absence totale de vue d’ensemble. Ce qui
nous
manque absolument, c’est un grand principe d’unité entre notre pensée
200
absolument, c’est un grand principe d’unité entre
notre
pensée et nos actions. Cette absence d’un principe d’unité est si tot
201
t un grand principe d’unité entre notre pensée et
nos
actions. Cette absence d’un principe d’unité est si totale qu’on ne l
202
ments. Il ne faut pas tout mélanger… Et en effet,
nous
mélangeons de moins en moins notre pensée à notre action. L’impuissan
203
r… Et en effet, nous mélangeons de moins en moins
notre
pensée à notre action. L’impuissance de la pensée sur la conduite gén
204
nous mélangeons de moins en moins notre pensée à
notre
action. L’impuissance de la pensée sur la conduite générale des affai
205
on finit par ne plus les voir. Il est admis, dans
notre
société, que les hommes de la pensée n’ont rien à dire d’utile aux ho
206
soins de l’action, du haut en bas de l’échelle de
nos
occupations. Tout le monde trouve parfaitement naturel de cesser d’ac
207
bord de dessert. Oui, la culture est devenue pour
nous
quelque chose comme une friandise. Elle n’est plus un pain quotidien.
208
candale, je la vois condamnée à glisser, comme la
nôtre
, dans un désordre dont la guerre sera toujours le seul aboutissement.
209
sable de ce divorce entre la main et le cerveau ?
Nous
voyons bien où il nous a menés. Essayons de voir d’où il vient. Le ph
210
re la main et le cerveau ? Nous voyons bien où il
nous
a menés. Essayons de voir d’où il vient. Le phénomène le plus remarqu
211
nes. L’invention des machines a brusquement accru
nos
possibilités d’action sur la matière. L’industrie et le commerce ont
212
entière. Voici donc, dans tous les domaines, que
nos
pouvoirs d’agir matériellement grandissent, par une mutation brusque,
213
en n’est à la mesure de l’homme individuel. Quand
nous
regardons en arrière, nous nous disons : les intellectuels auraient d
214
omme individuel. Quand nous regardons en arrière,
nous
nous disons : les intellectuels auraient dû faire à ce moment-là un f
215
individuel. Quand nous regardons en arrière, nous
nous
disons : les intellectuels auraient dû faire à ce moment-là un formid
216
re, nous nous disons : les intellectuels auraient
dû
faire à ce moment-là un formidable effort de mise en ordre : ils aura
217
formidable effort de mise en ordre : ils auraient
dû
être saisis tout à la fois d’angoisse et d’enthousiasme devant ce mon
218
hommes d’action. Ils avaient là une chance et un
devoir
vital. Or, ils ont perdu cette chance. Ils n’ont pas vu le danger, il
219
, ils ont eu peur de le prévoir. Et c’est ici que
nous
allons découvrir le grand ennemi de la culture ; c’est chez les philo
220
rituels de la cité. Bien sûr, ils n’ont pas dit :
notre
pensée, à partir d’aujourd’hui, renonce à agir, mais ils ont dit : la
221
ésintéressement scientifique. Ils n’ont pas dit :
nous
ne voulons plus rien faire d’utile, mais ils ont dit : on ne peut plu
222
sort de ces masses humaines rassemblées ? Primo :
notre
esprit est trop distingué et délicat pour agir sur ces faits ; secund
223
solitaires, personne ne sut ou n’osa voir à quoi
devait
conduire le Progrès, abandonné à son mouvement fatal. Le développemen
224
, en réalité, rien ne s’est arrangé. Et voici où
nous
rejoignons le temps présent. Dans une cité où la culture n’a plus en
225
n et de la guerre qui imposent leurs nécessités à
notre
pensée impuissante. Quand la culture ne domine plus l’action, c’est l
226
mesure d’une civilisation : c’est le principe qui
doit
harmoniser toutes les activités d’une société donnée. Dans la cité gr
227
ste qu’un seul principe pour mesurer la valeur de
nos
actes : c’est l’Argent. Et quand il n’y a plus d’argent, c’est la mis
228
le symbole de toute culture, c’est le langage. Or
nous
assistons aujourd’hui à une extraordinaire décadence du langage, en t
229
vie sociale du siècle. Que sont-ils devenus parmi
nous
? Prenons trois mots parmi les plus fréquents dans les discours et le
230
plus fréquents dans les discours et les écrits de
notre
époque : esprit, liberté et ordre. Je constate que le mot esprit a dé
231
Ce qui est grave, c’est qu’à ces vingt-neuf sens,
nous
en avons ajouté d’autres sur lesquels plus personne ne s’entend. Tout
232
e furent les écrivains. Mais que peuvent-ils dans
notre
monde démesuré ? Un Valéry, un Gide ou un Claudel ont quelques millie
233
rands lieux communs chargés de sens traditionnel,
nous
aurons des slogans, des mots d’ordre simplistes. Et l’on pourra chang
234
ty Dumpty, qui est le plus fort… et c’est tout. »
Nous
en sommes exactement là : c’est le plus fort qui définit le sens des
235
est en désordre ? ont-ils dit. C’est bien simple.
Nous
allons proclamer que l’intérêt de l’État dont nous sommes devenus les
236
ous allons proclamer que l’intérêt de l’État dont
nous
sommes devenus les maîtres est la seule règle de toute activité, cult
237
ppel des peuples reste insatisfait. Il continue à
nous
poser la plus sérieuse question humaine. Et s’il n’est pas encore aus
238
ys moins menacés par la misère, comme par exemple
nos
petits États neutres, ne nous faisons pas d’illusions : tôt ou tard,
239
e, comme par exemple nos petits États neutres, ne
nous
faisons pas d’illusions : tôt ou tard, là aussi, cet appel exigera un
240
cet appel exigera une réponse. Reste à savoir si
nous
saurons la lui donner, si nous saurons utiliser le délai qui nous est
241
Reste à savoir si nous saurons la lui donner, si
nous
saurons utiliser le délai qui nous est accordé, à nous les neutres, p
242
lui donner, si nous saurons utiliser le délai qui
nous
est accordé, à nous les neutres, pour découvrir les vraies causes du
243
saurons utiliser le délai qui nous est accordé, à
nous
les neutres, pour découvrir les vraies causes du mal, et non seulemen
244
re ses remèdes, mais surtout pour les essayer sur
nous
d’abord. À la recherche de l’homme réel … Sur quel principe pou
245
de l’homme réel … Sur quel principe pourrions-
nous
rebâtir un monde qui soit vraiment à hauteur d’homme ? Un monde où la
246
gir ? Et quelle est l’attitude de pensée qui peut
nous
orienter dès à présent vers une communauté solide et pourtant libéral
247
s une communauté solide et pourtant libérale ? Il
nous
faut rapprendre à penser, à penser dans le train de l’action, oui, à
248
ain de l’action, oui, à penser avec les mains. Il
nous
faut voir que tout dépend en premier lieu de notre état d’esprit. S’i
249
nous faut voir que tout dépend en premier lieu de
notre
état d’esprit. S’il change, tout commence à changer. S’il ne change p
250
mme. Dans ce monde qui a perdu la mesure, le seul
devoir
des intellectuels — et j’ajouterai : leur seul pouvoir — c’est donc d
251
t donc de rechercher l’homme perdu. Or l’histoire
nous
apprend que l’homme ne trouve sa pleine réalité et sa mesure qu’au se
252
avaient surtout des droits légaux, et très peu de
devoirs
naturels. L’individu rationaliste, c’était un homme in abstracto, pri
253
aturelle. Et alors se produit le phénomène auquel
nous
avons assisté depuis une trentaine d’années. L’homme isolé, dans un m
254
toute révolution. Alors, d’un coup de balancier,
nous
nous trouvons portés à l’autre pôle, qui est le pôle collectiviste. T
255
e révolution. Alors, d’un coup de balancier, nous
nous
trouvons portés à l’autre pôle, qui est le pôle collectiviste. Toute
256
elle une puissante réaction collective. Sortirons-
nous
jamais de cette dialectique, dont les phases et les renversements men
257
l s’agit de résoudre enfin l’éternel problème que
nous
posent les relations de l’individu et de la collectivité. Il s’agit d
258
été résolu, cet idéal réalisé, au ier siècle de
notre
ère, par les communautés de l’Église primitive. Le chrétien primitif
259
ar sa vocation. Eh bien, je dis que les maux dont
nous
souffrons sont avant tout des maladies de la personne. Quand l’homme
260
et homme réel qu’il faut tout rebâtir. Cependant,
nous
avons montré que c’est justement cet homme-là qui a le plus de peine
261
sa vocation personnelle. Voici donc le dilemme où
nous
placent la culture actuelle et le monde actuel : ou bien tu veux rest
262
é les phénomènes que l’on observe. Et les savants
nous
disent aujourd’hui que les fameuses lois scientifiques ne sont en fai
263
l’esprit humain. Or si la science elle-même vient
nous
dire que même dans l’ordre matériel, il n’est plus permis de concevoi
264
impartiale, à combien plus forte raison pourrons-
nous
dénoncer l’illusion des historiens et sociologues qui prétendaient dé
265
ndaient décrire objectivement les lois rigides de
notre
société. En vérité, il n’est de lois fatales que là où l’esprit démi
266
eur pour la pensée et la culture en général, dans
notre
époque totalitaire. Nul n’ignore, en effet, que les États totalitaire
267
lopper soi-même une énergie normale et souple. Or
nous
savons maintenant que c’est possible, que c’est encore et de nouveau
268
ossible, que c’est encore et de nouveau possible.
Notre
culture libérée de la superstition des lois fatales peut envisager de
269
tenant comme un programme de parti politique. Ils
doivent
mûrir, et lentement se dégager de l’ensemble de mille efforts orienté
270
tous animés de cet esprit d’équipe qui seul peut
nous
guérir de l’individualisme, tout en prévenant la maladie collectivist
271
t, que je vois la commune mesure de la cité qu’il
nous
faut rebâtir. Cité solide et pourtant libérale : c’est tout le problè
272
s antisuisse de toute l’histoire. C’est donc pour
nous
la pire menace. Mais en même temps, la plus belle promesse ! Maintena
273
puisque l’autre aboutit à la guerre. Ce n’est pas
notre
orgueil qui l’imagine, ce sont les faits qui nous obligent à le recon
274
otre orgueil qui l’imagine, ce sont les faits qui
nous
obligent à le reconnaître avec une tragique évidence. Et c’est cela q
275
tre avec une tragique évidence. Et c’est cela que
nous
avons à défendre : la réalité fédéraliste en politique et dans tous l
276
ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’en fait, si
nous
sommes là, au service du pays, ce n’est pas pour défendre des fromage
277
ndre des fromages, des conseils d’administration,
notre
confort et nos hôtels. (D’autres — on sait qui —feraient marcher tout
278
, des conseils d’administration, notre confort et
nos
hôtels. (D’autres — on sait qui —feraient marcher tout cela aussi bie
279
it qui —feraient marcher tout cela aussi bien que
nous
, peut-être mieux !) Ce n’est pas non plus, comme le disait fort bien
280
mme le disait fort bien Karl Barth, pour protéger
nos
« lacs d’azur » et nos « glaciers sublimes ». (Certain ministre de la
281
Karl Barth, pour protéger nos « lacs d’azur » et
nos
« glaciers sublimes ». (Certain ministre de la propagande se chargera
282
rès volontiers de ce travail de Heimatschutz.) Si
nous
sommes là, c’est pour exécuter la mission dont nous sommes responsabl
283
us sommes là, c’est pour exécuter la mission dont
nous
sommes responsables, depuis des siècles, devant l’Europe. Nous sommes
284
esponsables, depuis des siècles, devant l’Europe.
Nous
sommes chargés de la défendre contre elle-même, de garder son trésor,
285
d’affirmer sa santé, et de sauver son avenir. Si
nous
trahissons cette mission, si nous n’en prenons pas conscience, alors
286
son avenir. Si nous trahissons cette mission, si
nous
n’en prenons pas conscience, alors seulement j’aurai des craintes sér
287
ors seulement j’aurai des craintes sérieuses pour
notre
indépendance. Mais pourquoi la trahirions-nous ? Toute notre traditio
288
r notre indépendance. Mais pourquoi la trahirions-
nous
? Toute notre tradition civique et culturelle nous a dressés pour ce
289
endance. Mais pourquoi la trahirions-nous ? Toute
notre
tradition civique et culturelle nous a dressés pour ce genre de missi
290
ous ? Toute notre tradition civique et culturelle
nous
a dressés pour ce genre de mission. On parle un peu partout de fédére
291
et travailler que dans les pays neutres. Et chez
nous
tout d’abord, puisqu’il s’agit en somme d’utiliser notre expérience,
292
out d’abord, puisqu’il s’agit en somme d’utiliser
notre
expérience, et de tirer des leçons non pas seulement de ses succès ma
293
ement de ses succès mais aussi de ses échecs, que
nous
connaissons mieux que personne. Tout mon espoir est qu’il se forme ic
294
qui comprennent enfin que l’heure est venue pour
nous
autres Suisses, de voir grand, de voir aux proportions de l’Europe mo
295
de l’Europe moderne, tout en gardant la mesure de
notre
histoire, la mesure de l’individu engagé dans la communauté. Cette œu
296
r je me refuse à nommer utopie le seul espoir qui
nous
soit accordé. Encore faut-il que cet espoir soit soutenu par tout un
297
ns terrestres. En appelant et préparant de toutes
nos
forces une Europe fédéralisée, nous ne demanderons pas un paradis sur
298
rant de toutes nos forces une Europe fédéralisée,
nous
ne demanderons pas un paradis sur terre. Nous demanderons simplement
299
ée, nous ne demanderons pas un paradis sur terre.
Nous
demanderons simplement un monde humain. Non pas un monde d’utopie où
300
Le matin vient, et la nuit aussi ! » La paix que
nous
devons invoquer ne peut pas être une simple absence de guerre. Spirit
301
atin vient, et la nuit aussi ! » La paix que nous
devons
invoquer ne peut pas être une simple absence de guerre. Spirituelleme
302
re où tout s’abaisse et s’obscurcit. Mais qu’elle
nous
donne au moins la possibilité de rendre un sens aux conflits éternels
303
nt pas le temps de préparer un monde humain. Mais
nous
qui avons encore su conserver une cité à la mesure de la personne, no
304
su conserver une cité à la mesure de la personne,
nous
qui sommes encore épargnés, ne perdons pas notre délai de grâce : c’e
305
, nous qui sommes encore épargnés, ne perdons pas
notre
délai de grâce : c’est à nous de gagner la vraie paix, c’est à nous d
306
és, ne perdons pas notre délai de grâce : c’est à
nous
de gagner la vraie paix, c’est à nous d’engager sans illusion le vrai
307
e : c’est à nous de gagner la vraie paix, c’est à
nous
d’engager sans illusion le vrai combat qui nous maintienne humains. T
308
à nous d’engager sans illusion le vrai combat qui
nous
maintienne humains. Tout cela, un jeune poète de génie, Arthur Rimbau
309
Zurich, le 15 janvier 1940. — Le manque de place
nous
a contraint d’abréger. »
310
sur l’état de leurs nerfs. Sans intérêt. Ce qu’il
nous
faut à l’heure que nous vivons, ce sont des pessimistes réfléchis, ma
311
s. Sans intérêt. Ce qu’il nous faut à l’heure que
nous
vivons, ce sont des pessimistes réfléchis, maîtres d’eux-mêmes et obj
312
’eux-mêmes et objectifs. Je dirai plus : ce qu’il
nous
faut, ce sont des pessimistes actifs. Des hommes qui pensent et qui a
313
existence brutalement condamnée par cette guerre.
Nous
avons trop longtemps vécu dans l’atmosphère rassurante créée par le m
314
éée par le matérialisme modéré du dernier siècle.
Nous
ne savons plus prendre au sérieux « ce qui nous dépasse », tant par e
315
. Nous ne savons plus prendre au sérieux « ce qui
nous
dépasse », tant par en haut que par en bas. La croyance au Progrès no
316
ar en haut que par en bas. La croyance au Progrès
nous
a mis des œillères. Et quand soudain la route normale se trouve barré
317
male se trouve barrée ou coupée par un précipice,
nous
voici piteusement indignés. Pourtant le précipice était prévu. Mais e
318
l y croire. Or le matérialisme modéré dans lequel
nous
étions installés nous mettait hors d’état d’imaginer à la fois le sub
319
rialisme modéré dans lequel nous étions installés
nous
mettait hors d’état d’imaginer à la fois le sublime et le pire. « Tro
320
pire. « Trop beau pour être vrai », c’était un de
nos
proverbes. Et lorsqu’on nous avertissait de certains dangers formidab
321
vrai », c’était un de nos proverbes. Et lorsqu’on
nous
avertissait de certains dangers formidables qui menaçaient l’existenc
322
naçaient l’existence même de l’héritage européen,
nous
répondions : « C’est trop affreux pour être vrai. » Nous nous prétend
323
pondions : « C’est trop affreux pour être vrai. »
Nous
nous prétendions « réalistes ». Nous étions simplement incapables d’i
324
ons : « C’est trop affreux pour être vrai. » Nous
nous
prétendions « réalistes ». Nous étions simplement incapables d’imagin
325
être vrai. » Nous nous prétendions « réalistes ».
Nous
étions simplement incapables d’imaginer quelque chose d’excessif par
326
d’imaginer quelque chose d’excessif par rapport à
nos
sécurités. Cette inconscience j’en dirai la cause : celui qui ne croi
327
le, et ne sait pas le reconnaître. À l’origine de
notre
aveuglement, il y a incrédulité. Si Dieu existait, pleurons-nous, il
328
t, il y a incrédulité. Si Dieu existait, pleurons-
nous
, il ne permettrait pas cela ! Nous oublions que « cela », c’est nous
329
tait, pleurons-nous, il ne permettrait pas cela !
Nous
oublions que « cela », c’est nous aussi, et que Dieu malgré tout nous
330
rait pas cela ! Nous oublions que « cela », c’est
nous
aussi, et que Dieu malgré tout nous aime. Si nous avions su croire en
331
cela », c’est nous aussi, et que Dieu malgré tout
nous
aime. Si nous avions su croire en lui pendant le temps de sa patience
332
nous aussi, et que Dieu malgré tout nous aime. Si
nous
avions su croire en lui pendant le temps de sa patience, nous aurions
333
su croire en lui pendant le temps de sa patience,
nous
aurions eu « des yeux pour voir », et pour connaître les démons. Voic
334
Ouvrons les yeux et apprenons ce qu’il en est de
notre
châtiment. ⁂ L’Europe est en train de payer le prix d’un siècle d’aba
335
iation n’a nullement transformé les conditions de
notre
bonheur, mais bien celles de notre malheur. Mais l’optimisme du matér
336
conditions de notre bonheur, mais bien celles de
notre
malheur. Mais l’optimisme du matérialiste modéré ne veut prévoir que
337
urent unanimes à prévoir le destin qui maintenant
nous
surprend. Nous avons eu bien assez de prophètes. Nous n’avons pas le
338
à prévoir le destin qui maintenant nous surprend.
Nous
avons eu bien assez de prophètes. Nous n’avons pas le droit de gémir
339
surprend. Nous avons eu bien assez de prophètes.
Nous
n’avons pas le droit de gémir que les avertissements nous ont manqué.
340
vons pas le droit de gémir que les avertissements
nous
ont manqué. Le dossier de ces avertissements est écrasant pour la con
341
rédiction des maux à venir — ceux qui fondent sur
nous
aujourd’hui. Quoi de commun entre un Burckhardt, un Kierkegaard, un V
342
leurs de bourse et la « prosperity ». Kierkegaard
nous
décrit le règne de la masse comme celui des lâchetés individuelles ad
343
s, je répète qu’elle est écrasante. Elle supprime
nos
dernières excuses. Nous avons été avertis. Nous avons refusé d’écoute
344
t écrasante. Elle supprime nos dernières excuses.
Nous
avons été avertis. Nous avons refusé d’écouter. Et maintenant il faut
345
me nos dernières excuses. Nous avons été avertis.
Nous
avons refusé d’écouter. Et maintenant il faut payer. Non point parce
346
u’il est juste dans son châtiment. Il faut payer.
Nous
adorions l’idole de la prospérité, et l’idole du confort, et l’idole
347
out s’arrangera. » Or aujourd’hui pour « sauver »
nos
vies mêmes, nous voilà condamnés, de la manière la plus tragi-comique
348
» Or aujourd’hui pour « sauver » nos vies mêmes,
nous
voilà condamnés, de la manière la plus tragi-comique, à sacrifier not
349
de la manière la plus tragi-comique, à sacrifier
notre
prospérité, notre confort et nos progrès aux nécessités impérieuses d
350
plus tragi-comique, à sacrifier notre prospérité,
notre
confort et nos progrès aux nécessités impérieuses de la défense natio
351
e, à sacrifier notre prospérité, notre confort et
nos
progrès aux nécessités impérieuses de la défense nationale. Pour avoi
352
obstinément tout ce qui lésait si peu que ce soit
notre
confort, notre profit, nos égoïsmes de nations, nous voici contraints
353
t ce qui lésait si peu que ce soit notre confort,
notre
profit, nos égoïsmes de nations, nous voici contraints brutalement à
354
t si peu que ce soit notre confort, notre profit,
nos
égoïsmes de nations, nous voici contraints brutalement à des sacrific
355
e confort, notre profit, nos égoïsmes de nations,
nous
voici contraints brutalement à des sacrifices mille fois pires, inévi
356
itement « possibles ». Dès qu’il s’agit de sauver
notre
peau, dès qu’il s’agit de défense nationale, nous acceptons des mesur
357
otre peau, dès qu’il s’agit de défense nationale,
nous
acceptons des mesures qui, hier encore, passaient pour folles, démago
358
n, — et je ne prends là que de petits exemples…4
Nous
avons critiqué sans merci comme des « utopies subversives » certaines
359
teuses que celles qu’entraîne la guerre actuelle.
Nous
acceptons avec une belle discipline des « efforts financiers » dont u
360
lan des relations de peuple à peuple. Tout ce que
nous
jugions impossible quand il s’agissait du vivre, nous le trouvons par
361
jugions impossible quand il s’agissait du vivre,
nous
le trouvons parfaitement possible quand il s’agit du mieux mourir ou
362
ur et la guerre sont seules capables d’obtenir de
nous
un dépassement de nos égoïsmes que nous refusions à l’amour, pourquoi
363
ules capables d’obtenir de nous un dépassement de
nos
égoïsmes que nous refusions à l’amour, pourquoi donc voulez-vous que
364
btenir de nous un dépassement de nos égoïsmes que
nous
refusions à l’amour, pourquoi donc voulez-vous que nous ayons l’amour
365
efusions à l’amour, pourquoi donc voulez-vous que
nous
ayons l’amour, et la paix et la sécurité ? Nous avons la peur et la g
366
e nous ayons l’amour, et la paix et la sécurité ?
Nous
avons la peur et la guerre. Nous avons ce que méritons. Nous sommes p
367
et la sécurité ? Nous avons la peur et la guerre.
Nous
avons ce que méritons. Nous sommes payés et nous payons selon notre j
368
la peur et la guerre. Nous avons ce que méritons.
Nous
sommes payés et nous payons selon notre justice à nous. C’est aujourd
369
Nous avons ce que méritons. Nous sommes payés et
nous
payons selon notre justice à nous. C’est aujourd’hui qu’on en mesure
370
méritons. Nous sommes payés et nous payons selon
notre
justice à nous. C’est aujourd’hui qu’on en mesure l’aune. Ces vérités
371
sommes payés et nous payons selon notre justice à
nous
. C’est aujourd’hui qu’on en mesure l’aune. Ces vérités élémentaires s
372
t encore qu’elles sont inopportunes, à l’heure où
nous
cherchons des raisons d’espérer ! Mais nul espoir n’est plus possible
373
is nul espoir n’est plus possible, sachons-le, si
nous
refusons maintenant encore d’envisager les causes du désastre. Envisa
374
astre. Envisager, c’est regarder en plein visage.
Notre
salut, le seul et le dernier possible — quelle que soit l’issue de la
375
quelle que soit l’issue de la guerre — dépend de
notre
capacité d’accepter des vérités dures. Car tout le mal est venu de le
376
folie moderne, et qui se plaignent aujourd’hui de
devoir
payer leur part minime dans la banqueroute européenne. « Mea culpa »
377
et d’enfants en fuite sur les routes de France ?
Nous
n’avons plus qu’un seul espoir — quelle que soit l’issue de la guerre
378
un statut sursitaire, une espèce de concordat qui
nous
laisserait la possibilité de rebâtir. Mais on n’accorde un concordat
379
un sens des valeurs spirituelles aussi précis que
notre
sens des chiffres, des quantités et des vitesses. Avis à la génératio
380
née, et cela fait déjà cinq mois passés. Ce délai
nous
permet de comprendre, d’avouer nos fautes et celles de notre monde, d
381
sés. Ce délai nous permet de comprendre, d’avouer
nos
fautes et celles de notre monde, de dire la vérité que les peuples en
382
t de comprendre, d’avouer nos fautes et celles de
notre
monde, de dire la vérité que les peuples en guerre n’ont plus le pouv
383
risoire, bonne pour des spectateurs… Pourtant, si
nous
en triomphons, elle nous donnera la force de préparer l’avenir. Il es
384
pectateurs… Pourtant, si nous en triomphons, elle
nous
donnera la force de préparer l’avenir. Il est dur de reconnaître ces
385
. Il est dur de reconnaître ces fautes, parce que
nous
en sommes les complices, et que nous aimons les fautifs. Il est dur d
386
s, parce que nous en sommes les complices, et que
nous
aimons les fautifs. Il est dur de les avouer, parce que les fautes co
387
ce que les fautes contraires des autres, en face,
nous
paraissent bien plus effrayantes, et qu’ils triomphent tout de même,
388
. Il est dur de reconnaître que ce châtiment, qui
nous
atteint aussi, est mérité ; et qu’il était logique, inévitable, et qu
389
l n’y a plus qu’à en tirer les conclusions5. Mais
nous
ne sommes pas neutres pour rien, pour le confort. Nous ne sommes pas
390
ne sommes pas neutres pour rien, pour le confort.
Nous
ne sommes pas neutres comme on est rentier. Nous sommes neutres en vu
391
Nous ne sommes pas neutres comme on est rentier.
Nous
sommes neutres en vue de l’avenir. C’est là notre mission spéciale, n
392
Nous sommes neutres en vue de l’avenir. C’est là
notre
mission spéciale, notre responsabilité devant l’Europe. Et cela suppo
393
vue de l’avenir. C’est là notre mission spéciale,
notre
responsabilité devant l’Europe. Et cela suppose un dur effort contre
394
nt l’Europe. Et cela suppose un dur effort contre
nos
goûts, nos sympathies et nos passions. Je ne sais pas ce que l’avenir
395
. Et cela suppose un dur effort contre nos goûts,
nos
sympathies et nos passions. Je ne sais pas ce que l’avenir vaudra, ma
396
un dur effort contre nos goûts, nos sympathies et
nos
passions. Je ne sais pas ce que l’avenir vaudra, mais je sais que s’i
397
on pas le droit et la justice dont se réclamaient
nos
égoïsmes et celui des gouvernements : tout cela ne sera que ruines et
398
e laisser-aller et d’insouciance du prochain, car
nous
le payons maintenant, une fois pour toutes. Ce qui comptera, ce qui v
399
qui comptera, ce qui vaudra toujours, l’Écriture
nous
l’apprend lorsqu’elle dit : « Le ciel et la terre passeront, mais ma
400
es choses, par la brutalité démesurée des choses,
nous
sommes réduits à ne plus espérer qu’au nom de l’unique nécessaire : «
401
, juin 1940, p. 193-202. f. Une note précise : «
Nous
remercions ici la Neue Schweizer Rundschau, qui nous a autorisé à rep
402
s remercions ici la Neue Schweizer Rundschau, qui
nous
a autorisé à reproduire cet article paru dans son numéro de juin 1940
403
son numéro de juin 1940. L’auteur — qui est un de
nos
collaborateurs — se voit contraint par les circonstances à ne pas sig
404
général. Je vous parlerai des Églises telles que
nous
les voyons en Suisse ; et de la Suisse, telle que nous la voyons en c
405
les voyons en Suisse ; et de la Suisse, telle que
nous
la voyons en ce mois de juillet de 1940. Ce ne sera pas une conférenc
406
d, une parole de confiance. Tout craque autour de
nous
, mais ce n’est pas une raison de se lamenter ou de se décourager, bie
407
ion de travailler. Voyons d’abord la situation de
notre
pays. « Au cœur de la révolution européenne, la Suisse est réduite à
408
croient, cette situation n’est pas nouvelle dans
notre
histoire. Elle fut celle de nos grandes victoires et de nos grands re
409
s nouvelle dans notre histoire. Elle fut celle de
nos
grandes victoires et de nos grands renouvellements.6 » Aujourd’hui, c
410
re. Elle fut celle de nos grandes victoires et de
nos
grands renouvellements.6 » Aujourd’hui, comme aux heures héroïques de
411
l’ancienne Confédération, sachons voir et saisir
notre
chance et les chances nouvelles de l’Esprit ! Quand toutes les positi
412
, oui même si le pire arrive. Au cœur physique de
notre
Confédération se dresse le massif du Gothard, mystérieux et inexpugna
413
ous des races, le Gothard est le grand symbole de
notre
mission politique et de notre sécurité. Et s’il fallait qu’un jour la
414
le grand symbole de notre mission politique et de
notre
sécurité. Et s’il fallait qu’un jour la Suisse fût envahie, j’imagine
415
mmets libres, autour du trésor de la Suisse. Oui,
nous
serions courbés, mais le grondement lointain des canons du Gothard no
416
mais le grondement lointain des canons du Gothard
nous
dirait d’espérer. Maintenant, je poserai cette question : dans la sit
417
à supposer que la Suisse soit envahie, pourrions-
nous
penser à l’Église comme à notre Gothard spirituel ? L’existence perma
418
envahie, pourrions-nous penser à l’Église comme à
notre
Gothard spirituel ? L’existence permanente — même secrète — et la par
419
tence permanente — même secrète — et la parole de
nos
Églises aux catacombes suffiraient-elles à ranimer notre espérance, n
420
glises aux catacombes suffiraient-elles à ranimer
notre
espérance, notre amour et notre foi, comme le canon lointain ranimera
421
mbes suffiraient-elles à ranimer notre espérance,
notre
amour et notre foi, comme le canon lointain ranimerait nos courages ?
422
t-elles à ranimer notre espérance, notre amour et
notre
foi, comme le canon lointain ranimerait nos courages ? Nos Églises tr
423
et notre foi, comme le canon lointain ranimerait
nos
courages ? Nos Églises trouveraient-elles le moyen de subsister et de
424
comme le canon lointain ranimerait nos courages ?
Nos
Églises trouveraient-elles le moyen de subsister et de s’organiser pa
425
r comme un roc ? comme une montagne vers laquelle
nous
pourrons élever notre espoir ? Encore une fois, je ne puis pas répond
426
e une montagne vers laquelle nous pourrons élever
notre
espoir ? Encore une fois, je ne puis pas répondre. Dieu le sait, et l
427
eu le sait, et l’événement seul fera la preuve de
notre
force ou de nos faiblesses. En attendant, mettons-nous au travail pou
428
vénement seul fera la preuve de notre force ou de
nos
faiblesses. En attendant, mettons-nous au travail pour qu’au jour du
429
force ou de nos faiblesses. En attendant, mettons-
nous
au travail pour qu’au jour du danger — toujours probable ! —, nous no
430
our qu’au jour du danger — toujours probable ! —,
nous
nous trouvions aussi bien préparés qu’il est possible. Inspectons ave
431
u’au jour du danger — toujours probable ! —, nous
nous
trouvions aussi bien préparés qu’il est possible. Inspectons avec soi
432
préparés qu’il est possible. Inspectons avec soin
nos
défenses, ayons le courage de dire franchement : ici ou là, nous somm
433
ayons le courage de dire franchement : ici ou là,
nous
sommes encore faibles. C’est ici et c’est là, qu’il faut porter l’eff
434
u’il faut porter l’effort. Aujourd’hui ou jamais,
notre
Église a besoin d’une rigoureuse critique, d’une critique utile et po
435
nstructions nécessaires. ⁂ La grande faiblesse de
notre
Église visible, de nos diverses Églises suisses, c’est qu’elles ont c
436
⁂ La grande faiblesse de notre Église visible, de
nos
diverses Églises suisses, c’est qu’elles ont cessé d’être ou n’ont ja
437
e, étant donné les événements actuels et ceux que
nous
devons prévoir. Une Église devrait être le type même de la communauté
438
ant donné les événements actuels et ceux que nous
devons
prévoir. Une Église devrait être le type même de la communauté vivant
439
tuels et ceux que nous devons prévoir. Une Église
devrait
être le type même de la communauté vivante. Posons tout de suite un r
440
e ne parle même pas du « partage » spirituel, qui
devait
être le pain quotidien de ces communautés souvent persécutées. Certes
441
s cités futures, les refuges de la vraie liberté.
Nos
paroisses actuelles, nos paroisses de Suisse, seraient-elles capables
442
ges de la vraie liberté. Nos paroisses actuelles,
nos
paroisses de Suisse, seraient-elles capables de jouer pareil rôle, de
443
seraient-elles capables de jouer pareil rôle, de
nos
jours ? Souvent, en sortant d’un de nos cultes, je regarde les gens q
444
rôle, de nos jours ? Souvent, en sortant d’un de
nos
cultes, je regarde les gens qui se dispersent, et je me pose cette qu
445
frères dans l’Église ? Oh ! je ne demande pas que
nos
paroisses décrètent du jour au lendemain le partage de tous les biens
446
un jour prochain. Je me demande si les fidèles de
nos
cultes se sentent plus fortement liés aux autres membres de l’Église
447
nt au jour où il faudra choisir entre l’Église et
nos
sécurités. Je vois bien que nos Églises constituent des unités admin
448
ntre l’Église et nos sécurités. Je vois bien que
nos
Églises constituent des unités administratives, qu’elles réunissent r
449
t de corps, — et l’expression « esprit de corps »
devrait
pouvoir s’appliquer à l’Église plus qu’à nulle autre communauté au mo
450
’elle est le Corps même du Seigneur. Ceci dit, et
notre
faiblesse une fois reconnue et confessée, ne perdons pas de temps à n
451
reconnue et confessée, ne perdons pas de temps à
nous
lamenter ou à critiquer vainement. Mettons-nous au travail pour essay
452
à nous lamenter ou à critiquer vainement. Mettons-
nous
au travail pour essayer de refaire, avec ce dont nous disposons, quel
453
au travail pour essayer de refaire, avec ce dont
nous
disposons, quelque chose de plus solide, de plus vivant, quelque chos
454
poser une victorieuse résistance au paganisme qui
nous
guette, et qui, lui, sait si bien s’organiser. Je ne puis pas vous én
455
umérer toutes les conditions nécessaires pour que
nos
paroisses redeviennent des communautés véritables. Mais il est trois
456
les crises plus graves qui se préparent. Pour que
nos
Églises retrouvent le sens et la vertu communautaire, il faut : 1° qu
457
et de la Suisse, en tant qu’État. D’abord ceci :
notre
Église suisse doit être, ou redevenir une Église de Dieu, et non pas
458
tant qu’État. D’abord ceci : notre Église suisse
doit
être, ou redevenir une Église de Dieu, et non pas la société des brav
459
as la société des braves gens. Par exemple, on ne
doit
plus discuter de son administration et de ses rapports avec l’État co
460
attachés à leurs souvenirs. L’Église n’est pas à
nous
, n’est pas notre œuvre, et ses affaires ne sont pas nos affaires d’ab
461
s souvenirs. L’Église n’est pas à nous, n’est pas
notre
œuvre, et ses affaires ne sont pas nos affaires d’abord, mais les aff
462
’est pas notre œuvre, et ses affaires ne sont pas
nos
affaires d’abord, mais les affaires du Royaume de Dieu. Il me paraît
463
t indécent que ces affaires soient débattues dans
nos
Grands Conseils, par des hommes qui parfois ignorent tout de la réali
464
: 1° Le service unique et suffisant que l’Église
doit
rendre à la Suisse, c’est de rester ou de devenir une vraie Église, u
465
’ordre politique. 2° Le service que l’État suisse
doit
en retour, à l’Église, c’est de la laisser être une vraie Église de D
466
une Église de l’État suisse. Il est bien vrai que
notre
État fédéral ne saurait se fonder concrètement que sur des bases chré
467
dire ici ce que je disais cet hiver à Tavannes :
Nous
ne devons pas être chrétiens parce que nous sommes Suisses, mais nous
468
ce que je disais cet hiver à Tavannes : Nous ne
devons
pas être chrétiens parce que nous sommes Suisses, mais nous devons êt
469
es : Nous ne devons pas être chrétiens parce que
nous
sommes Suisses, mais nous devons être de bons Suisses parce que nous
470
tre chrétiens parce que nous sommes Suisses, mais
nous
devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord.
471
hrétiens parce que nous sommes Suisses, mais nous
devons
être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Gardons
472
, mais nous devons être de bons Suisses parce que
nous
sommes chrétiens d’abord. Gardons-nous du Schweizerchristentum ! À ce
473
parce que nous sommes chrétiens d’abord. Gardons-
nous
du Schweizerchristentum ! À ces Schweizer Christen dont je viens de p
474
r vous, mais seulement pour tout le monde, faites-
nous
la grâce de n’en point vouloir ». Car « la société qui veut m’ôter ma
475
urgent ! II La seconde condition, c’est que
nos
Églises redeviennent missionnaires à l’intérieur du pays, dans toutes
476
à l’intérieur du pays, dans toutes les couches de
notre
peuple suisse. Pour mille raisons qui tiennent à l’évolution sociale
477
i tiennent à l’évolution sociale du xixe siècle,
nos
Églises sont devenues des milieux bourgeois, dans la plupart des vill
478
quelque chose d’anormal. L’Église n’aurait jamais
dû
prendre le ton et l’accent d’un milieu social plutôt que d’un autre.
479
nt d’un milieu social plutôt que d’un autre. Elle
devrait
aujourd’hui abandonner résolument cette espèce d’éloquence convention
480
aire et qui produit sur l’auditeur occasionnel de
nos
sermons une impression fâcheuse de démodé, d’inactuel, d’irréaliste.
481
Il n’y a vraiment aucune raison valable pour que
notre
prédication chrétienne abandonne aux tribuns politiques le privilège
482
irez peut-être que cette question ne concerne que
nos
pasteurs. Je n’en suis pas sûr. C’est une question d’atmosphère spiri
483
rituelle, de disposition des esprits. C’est aussi
notre
affaire à nous laïques. Nous n’aimons pas à être dérangés dans nos pe
484
position des esprits. C’est aussi notre affaire à
nous
laïques. Nous n’aimons pas à être dérangés dans nos petites habitudes
485
sprits. C’est aussi notre affaire à nous laïques.
Nous
n’aimons pas à être dérangés dans nos petites habitudes du dimanche m
486
s laïques. Nous n’aimons pas à être dérangés dans
nos
petites habitudes du dimanche matin, et il arrive que nous soyons cho
487
tes habitudes du dimanche matin, et il arrive que
nous
soyons choqués quand un pasteur ne garde pas le ton convenu, le ton c
488
r ne garde pas le ton convenu, le ton convenable.
Nous
oublions trop facilement que la Parole de l’Église n’est pas réservée
489
Parole de l’Église n’est pas réservée seulement à
nos
« milieux ecclésiastiques », mais à tous les hommes d’où qu’ils vienn
490
le savoir le plus souvent. Il est grand temps que
nous
fassions en sorte que tous « ceux du dehors » puissent entrer, puisse
491
e égarés dans un milieu où ils sont déplacés. Que
nos
Églises se préoccupent donc davantage d’être vraiment ouvertes à tous
492
estion de zèle missionnaire, d’amour des âmes. Si
nous
avons ce zèle et ce souci, l’atmosphère un peu renfermée de certaines
493
ci, l’atmosphère un peu renfermée de certaines de
nos
paroisses se dissipera d’elle-même, se fera plus accueillante. L’étra
494
ra plus accueillante. L’étranger qui entrera dans
nos
temples ne se sentira plus perdu chez les braves gens, mais accueilli
495
C’est une requête que je présente comme laïque à
nos
pasteurs, avec l’espoir que les laïques de cet auditoire l’appuieront
496
iquement dans leurs paroisses. Je voudrais dire à
nos
pasteurs : soyez simples dans vos sermons, soyez plus simplement bibl
497
aire une conférence, avec des idées personnelles.
Notre
époque ne demande pas des idées, des images plus ou moins originales.
498
uteur de la situation présente. Ce ne sont jamais
nos
idées personnelles, nos commentaires et notre éloquence qui convainqu
499
ésente. Ce ne sont jamais nos idées personnelles,
nos
commentaires et notre éloquence qui convainquent. J’ai entendu, il y
500
amais nos idées personnelles, nos commentaires et
notre
éloquence qui convainquent. J’ai entendu, il y a quelques semaines, u
501
ur disait : « Laissons parler la Bible seule, car
nous
, nous ne sommes pas convaincants. » Parole profonde, parole qui devra
502
ait : « Laissons parler la Bible seule, car nous,
nous
ne sommes pas convaincants. » Parole profonde, parole qui devrait lib
503
s pas convaincants. » Parole profonde, parole qui
devrait
libérer plus d’un pasteur de ses soucis, et résoudre en partie le pro
504
assez de la simplicité des paroles de la Bible. «
Nous
ne sommes pas convaincants », disait le pasteur que je viens de citer
505
cants », disait le pasteur que je viens de citer.
Nous
ne sommes pas convaincants, ajouterai-je, quand nous cherchons à fair
506
s ne sommes pas convaincants, ajouterai-je, quand
nous
cherchons à faire au lieu d’un sermon simple, des conférences intéres
507
le, des conférences intéressantes ou pathétiques.
Nous
ne sommes pas convaincants quand nous cherchons à discuter, à préveni
508
athétiques. Nous ne sommes pas convaincants quand
nous
cherchons à discuter, à prévenir des objections que la plupart des au
509
que l’on prenne au sérieux mes doutes éventuels.
Notre
génération n’est pas si tourmentée de doutes. Elle n’a guère la manie
510
ncante. Tout ceci ne veut pas dire d’ailleurs que
notre
Église n’ait pas le droit d’aborder l’actualité sociale ou politique.
511
le ou politique. Pour être missionnaire, l’Église
doit
d’abord être convaincue de la valeur et de la nouveauté perpétuelle d
512
ou à leurs intérêts de classe ; ou pour montrer à
notre
peuple sa mission positive dans l’Europe d’aujourd’hui. Toutes ces ch
513
urope d’aujourd’hui. Toutes ces choses peuvent et
doivent
être dites du haut de la chaire, à condition, je le répète et j’y ins
514
je la définissais tout à l’heure comme suit : que
nos
Églises aient le courage d’être franchement des Églises visibles — so
515
encore que je sois persuadé qu’il se posera pour
nous
aussi un jour ou l’autre. Je ne parlerai pas non plus du rôle des laï
516
absence de toute espèce de liturgie sérieuse dans
nos
cultes, à quelques rares exceptions près10. Et ce n’est pas seulement
517
tentés ici ou là, pour remédier à cette absence.
Nous
avons bien, de temps à autre, des cultes que nous appelons « liturgiq
518
Nous avons bien, de temps à autre, des cultes que
nous
appelons « liturgiques » et qui consistent en lectures bibliques ou l
519
autrement… ce seul fait démontre à l’évidence que
nous
ignorons le sens et la portée de la liturgie véritable. Celle-ci supp
520
anière à la fois spontanée et réglée d’avance. Or
nos
cultes soi-disant liturgiques sont exactement le contraire : ils sont
521
e : lorsqu’il arrive qu’on lise, au début d’un de
nos
cultes, une prière liturgique isolée, comme la confession des péchés,
522
ou de communauté spirituelle. Une vraie liturgie
doit
être invariable ; de plus, elle doit être prévue par les auditeurs, e
523
aie liturgie doit être invariable ; de plus, elle
doit
être prévue par les auditeurs, et pleinement significative en chacune
524
ent significative en chacune de ses parties. Elle
doit
former un ensemble, un tout cohérent et indivisible. Prenons l’exempl
525
« Mon Dieu, ta loi est sainte… mais si tu comptes
nos
iniquités, qui pourra subsister devant toi ! »). III. Confession des
526
ou l’assemblée chante : « Seigneur, aie pitié de
nous
! Christ, aie pitié de nous !… »). V. Promesses de grâce et absolutio
527
eigneur, aie pitié de nous ! Christ, aie pitié de
nous
!… »). V. Promesses de grâce et absolution collective (l’assemblée de
528
ns son déroulement biblique : la Loi d’abord, qui
nous
condamne, puis la conscience, le péché, la repentance, la grâce accor
529
dire maintenant pour quelles raisons je pense que
nos
Églises suisses devraient se préparer à l’adopter, telle qu’elle est.
530
quelles raisons je pense que nos Églises suisses
devraient
se préparer à l’adopter, telle qu’elle est. Il y a d’abord une raison
531
tables liturgies païennes. Ces abus manifestes ne
doivent
pas nous faire négliger le bon usage, l’usage chrétien d’une liturgie
532
gies païennes. Ces abus manifestes ne doivent pas
nous
faire négliger le bon usage, l’usage chrétien d’une liturgie chrétien
533
enne. La science consommée des chefs totalitaires
doit
nous rendre attentifs à certains de nos défauts, afin que nous puissi
534
La science consommée des chefs totalitaires doit
nous
rendre attentifs à certains de nos défauts, afin que nous puissions l
535
litaires doit nous rendre attentifs à certains de
nos
défauts, afin que nous puissions les corriger à temps. Un peuple comp
536
dre attentifs à certains de nos défauts, afin que
nous
puissions les corriger à temps. Un peuple complètement privé de toute
537
personne qui n’a jamais mis les pieds dans un de
nos
temples, qui ne sait rien du protestantisme, ou qui est incroyante. V
538
z à l’amener, un beau dimanche, au culte d’une de
nos
paroisses suisses. Elle sera d’abord, probablement, dépaysée, comme j
539
ortant de là, elle ne saura pas exactement ce que
nous
croyons, elle pourra s’imaginer les choses les plus fausses. Ou bien
540
rmon du pasteur, elle le situe dans l’ensemble de
nos
dogmes, et elle rappelle notre Credo. Bref, quand le sermon commence,
541
e dans l’ensemble de nos dogmes, et elle rappelle
notre
Credo. Bref, quand le sermon commence, tout le monde, et même un étra
542
uisse, ou pour être concret : aux relations entre
nos
Églises et nous, les Suisses. Le peuple suisse, en général, n’a pas u
543
être concret : aux relations entre nos Églises et
nous
, les Suisses. Le peuple suisse, en général, n’a pas un sens des forme
544
on parle un peu trop facilement du Bon Dieu, chez
nous
, et qu’il subsiste dans nos Églises pas mal de traces d’un piétisme a
545
nt du Bon Dieu, chez nous, et qu’il subsiste dans
nos
Églises pas mal de traces d’un piétisme affadi. Je n’oserais pas sugg
546
un piétisme affadi. Je n’oserais pas suggérer que
nous
tenons à rester démocrates et sans façon jusque dans nos relations av
547
ons à rester démocrates et sans façon jusque dans
nos
relations avec le Tout-Puissant, qui est pourtant nommé Monarque, Sei
548
, Seigneur et Roi des rois, à toutes les pages de
notre
Bible. Le fait est que nous manquons d’un certain respect religieux,
549
toutes les pages de notre Bible. Le fait est que
nous
manquons d’un certain respect religieux, de même que nous passons, à
550
quons d’un certain respect religieux, de même que
nous
passons, à l’étranger, pour être un peu trop familiers et manquer du
551
cier Dieu, du haut de la chaire, de ce que Dieu «
nous
a permis de lui parler tout simplement, d’homme à homme »… Je reste
552
à homme »… Je reste persuadé, pour ma part, que
nous
devons plutôt parler d’homme à Dieu, et que nous ferions bien de nous
553
mme »… Je reste persuadé, pour ma part, que nous
devons
plutôt parler d’homme à Dieu, et que nous ferions bien de nous pénétr
554
nous devons plutôt parler d’homme à Dieu, et que
nous
ferions bien de nous pénétrer de cette vérité fondamentale et même d’
555
arler d’homme à Dieu, et que nous ferions bien de
nous
pénétrer de cette vérité fondamentale et même d’y conformer notre mai
556
e cette vérité fondamentale et même d’y conformer
notre
maintien. Sans aller jusqu’à imiter les génuflexions multipliées des
557
oucher le sol de leur front, pourquoi refuserions-
nous
de nous agenouiller pour la prière publique, ou pendant la lecture de
558
e sol de leur front, pourquoi refuserions-nous de
nous
agenouiller pour la prière publique, ou pendant la lecture de la conf
559
ait dans les Églises réformées de Paris ? Aurions-
nous
trop de dignité pour consentir à cette marque publique d’humiliation
560
consentir à cette marque publique d’humiliation ?
Nous
chantons dans un chant patriotique : « Devant Dieu seul, fléchissons
561
seul, fléchissons le genou. » Mais pratiquement,
nous
restons assis, bourgeoisement et convenablement assis… Ne pensez pas,
562
bon d’avoir une liturgie, comment se fait-il que
nos
Églises suisses soient les seules sur le continent qui croient pouvoi
563
emarquez-le, est un obstacle assez considérable à
notre
rapprochement avec d’autres Églises dans le mouvement œcuménique. (Je
564
e croissante.) Et pourtant, les Églises de Suisse
devraient
avoir à cœur ce rapprochement, plus qu’aucune autre Église au monde.
565
prochement, plus qu’aucune autre Église au monde.
Nos
traditions fédéralistes devraient nous préparer tout spécialement à c
566
utre Église au monde. Nos traditions fédéralistes
devraient
nous préparer tout spécialement à cette mission de compréhension d’au
567
e au monde. Nos traditions fédéralistes devraient
nous
préparer tout spécialement à cette mission de compréhension d’autrui,
568
é tout d’abord que la situation actuelle exige de
nos
Églises un grand effort vers la communauté vivante. Ce sera peut-être
569
compréhension moins superficielle de la nature de
nos
Églises, qui sont les membres du Corps de Christ, et non pas des asso
570
s. Avoir ensuite le souci de « désembourgeoiser »
notre
atmosphère, notre ton, nos manières de prêcher ou d’écouter, afin de
571
e souci de « désembourgeoiser » notre atmosphère,
notre
ton, nos manières de prêcher ou d’écouter, afin de rendre possible un
572
« désembourgeoiser » notre atmosphère, notre ton,
nos
manières de prêcher ou d’écouter, afin de rendre possible une action
573
ne action missionnaire dans toutes les couches de
notre
peuple. Poser enfin très sérieusement le problème de la liturgie, tan
574
s sérieusement le problème de la liturgie, tant à
nos
bons théologiens qu’aux laïques, généralement ignorants de cette ques
575
pratiques, — considérant que la malice des temps
nous
invite au travail plutôt qu’à l’éloquence. 6. Manifeste de la Lig
576
, l’Église et le Royaume de Dieu, l’Église, c’est
nous
, paraîtront successivement au cours des prochains fascicules. »
577
i l’on prétend se donner en exemple. Clarifions
notre
langage ! — Puisque le fédéralisme est une forme politique qui suppos
578
e vivant entre les droits de chaque région et ses
devoirs
envers l’ensemble, il n’est pas absurde de nommer « fédéraliste » un
579
locaux contre le centre. Ceux qui se disent, chez
nous
, « fédéralistes » ne sont souvent, je le crains, que des nationaliste
580
de tant d’autres, est à la base de la plupart de
nos
conflits politiques, économiques, parlementaires. i. Rougemont Den
581
vembre-décembre 1950)k l I Comment allons-
nous
justifier, aux yeux de l’Europe qui essaie de se fédérer, cette raiso
582
’Europe qui essaie de se fédérer, cette raison de
nous
tenir à l’écart ou de bénéficier d’un traitement tout spécial, que no
583
u de bénéficier d’un traitement tout spécial, que
nos
autorités et nos journaux ne se lassent pas d’invoquer — comme si cel
584
’un traitement tout spécial, que nos autorités et
nos
journaux ne se lassent pas d’invoquer — comme si cela allait de soi —
585
— comme si cela allait de soi — chaque fois qu’on
nous
propose d’entrer dans une forme quelconque d’union européenne ? Le fa
586
e quelconque d’union européenne ? Le fait est que
nos
voisins d’Europe comprennent de moins en moins notre neutralité. Le f
587
os voisins d’Europe comprennent de moins en moins
notre
neutralité. Le fait est que les Américains ne la comprennent absolume
588
s Russes n’y croient pas plus qu’ils ne croient à
nos
libertés, et vraiment, ce n’est pas beaucoup dire. Il serait donc tem
589
ériellement parlant. Quant aux effets moraux, sur
notre
peuple, de ce tour de force prolongé, ils sont hélas plus discutables
590
, ils sont hélas plus discutables. Et si vraiment
notre
neutralité n’était rien d’autre que ce que le Suisse moyen semble cro
591
erai ce soir d’un rapide aperçu sur l’histoire de
notre
neutralité, car je soupçonne qu’elle n’est pas bien connue de la plup
592
ne qu’elle n’est pas bien connue de la plupart de
nos
contemporains. Aux origines lointaines de notre État, il y a le Pacte
593
de nos contemporains. Aux origines lointaines de
notre
État, il y a le Pacte de 1291. Ce pacte fut juré par les représentant
594
lange d’intérêt propre et d’intérêt européen dans
notre
abstention du conflit. Si la Suisse avait pris parti, à ce moment-là,
595
e, l’autre pour l’Allemagne. Il était évident que
notre
neutralité dépendait donc, au début de ce siècle, du fameux « équilib
596
au profit des puissances fascistes, la Suisse ne
dut
son salut qu’à une chance extraordinaire, aidée par une armée solide
597
de survivre et de s’unir contre un danger commun.
Nous
sommes tous dans le même sac, si j’ose dire. La seule question réelle
598
se désormais, c’est de savoir si la neutralité de
notre
pays est encore « dans les vrais intérêts de l’Europe entière ». Appo
599
urope, c’était un certain degré de concorde entre
nos
pays et leurs régimes, concorde qui ne semblait pouvoir être assurée
600
re, à l’Est ; l’autre économique et social, parmi
nous
. Pour y faire face, personne n’a proposé une meilleure solution que l
601
ibue à renforcer le Conseil de l’Europe ? Certes,
nous
avons fini par adhérer avec d’infinies précautions, à quelques entrep
602
des paiements. Mais c’était en réalité parce que
nous
ne pouvions plus faire autrement. Ce n’était pas pour hâter l’union,
603
compris. Il serait donc un peu excessif de citer
nos
adhésions tardives et réticentes comme autant de contributions à l’un
604
gèrement ironiques ou incrédules chez certains de
nos
voisins. Qu’ils comptent plutôt leurs divisions ! Nous en avons, je l
605
voisins. Qu’ils comptent plutôt leurs divisions !
Nous
en avons, je le crains, plus qu’eux tous réunis. Il n’y a qu’un seul
606
as simple. Si l’effort militaire considérable que
nous
impose notre statut de neutralité est une contribution réelle à la dé
607
i l’effort militaire considérable que nous impose
notre
statut de neutralité est une contribution réelle à la défense du cont
608
ntinent, on ne saurait vraiment en dire autant de
notre
attitude méfiante et presque négative à l’égard de l’union nécessaire
609
pose de tous côtés : Êtes-vous pour l’abandon de
notre
neutralité ? je ne puis donc répondre oui ou non. Le problème ne peut
610
forte, c’est en somme au profit de quoi la Suisse
devrait
éventuellement renoncer à sa neutralité. Je réponds pour ma part que
611
rme, et qu’en son nom des questions très précises
nous
soient posées. Cela viendra, n’en doutez pas ! Demain, soit les États
612
menace de guerre contre le continent tout entier,
nous
poseront ces questions précises. Il faut que notre opinion soit prête
613
nous poseront ces questions précises. Il faut que
notre
opinion soit prête à y répondre. Il ne faut pas que notre gouvernemen
614
inion soit prête à y répondre. Il ne faut pas que
notre
gouvernement se trouve placé devant des options graves qu’il lui sera
615
e le peuple suisse. Il ne faut pas que l’histoire
nous
surprenne, endormis dans la fausse sécurité d’une tradition qui a peu
616
deviendra générale, et qui me paraît vitale pour
notre
avenir. Je me borne à proposer, pour l’orienter, un seul principe de
617
freiner l’union de l’Europe et à ne pas y prendre
notre
part, elle est contraire à l’esprit même de son statut, et elle peut
618
c demain devenir une trahison. Car je le répète :
notre
neutralité a été reconnue par les puissances « dans l’intérêt de l’Eu
619
et l’URSS par exemple — ceux-là sont infidèles à
notre
tradition. Ils violent notre statut légal, et l’esprit même de nos in
620
-là sont infidèles à notre tradition. Ils violent
notre
statut légal, et l’esprit même de nos institutions. Je me promets de
621
s violent notre statut légal, et l’esprit même de
nos
institutions. Je me promets de revenir sur ce point capital, que pers
622
ont plus difficiles et plus nombreux. Les Suisses
doivent
d’abord connaître objectivement la question. Nous avons rédigé un que
623
vent d’abord connaître objectivement la question.
Nous
avons rédigé un questionnaire qui sera envoyé à quelques-uns de ceux
624
quelques-uns de ceux que le problème préoccupe et
nous
ouvrons ainsi une rubrique où paraîtront, au cours des prochains fasc
625
V : […] — Quelle attitude, selon vous, la Suisse
devrait
-elle adopter en face de l’Europe unie ? À supposer qu’une fédération
626
alité helvétique serait-elle un obstacle majeur à
notre
entrée dans ladite fédération ? Une conception trop restrictive de ce
627
trictive de cette neutralité n’empêche-t-elle pas
notre
pays d’assumer actuellement la tâche de conciliation qui serait confo
628
ents comme particulièrement décisifs à l’heure où
nous
sommes ? » Comme le précise une note finale, ce texte est issu « des
629
t d’intérêt européen » qui a toujours caractérisé
notre
neutralité et qui l’a pratiquement permise. M. Lasserre veut croire q
630
eul en cause dans le jeu des forces politiques de
notre
temps ! Où donc ai-je soutenu « sans réserve » que la Suisse devrait
631
donc ai-je soutenu « sans réserve » que la Suisse
devrait
subordonner sa politique à « l’intérêt des principaux États de l’Euro
632
ficile à justifier, mais non pas les principes du
devoir
moral, considérés comme révélés, invariables désormais et au surplus
633
Lévi-Strauss) ? Théoriquement et théologiquement,
nous
savons à quoi nous en sommes et à quels dogmes nous croyons. Mais au
634
oriquement et théologiquement, nous savons à quoi
nous
en sommes et à quels dogmes nous croyons. Mais au plan de la morale,
635
us savons à quoi nous en sommes et à quels dogmes
nous
croyons. Mais au plan de la morale, nous vivons dans la plus incroyab
636
s dogmes nous croyons. Mais au plan de la morale,
nous
vivons dans la plus incroyable confusion de systèmes hétéroclites, d’
637
es, d’époques, de styles, de visées différentes ;
nous
pataugeons dans l’impur, dans l’hybride, dans les alluvions, les dépô
638
morale problématique ; est-ce bien la réalité de
notre
temps ? Oui sans doute, si nous bornons l’enquête aux élites de nos é
639
en la réalité de notre temps ? Oui sans doute, si
nous
bornons l’enquête aux élites de nos églises en Europe. Mais dans le r
640
ns doute, si nous bornons l’enquête aux élites de
nos
églises en Europe. Mais dans le reste du monde, déjà — et ce sera vra
641
ns le reste du monde, déjà — et ce sera vrai pour
nous
aussi bientôt —, je vois se dessiner un tout autre schéma, comme un n
642
e anglo-saxonne, en attendant de se répandre dans
nos
pays), cette théologie-là bouleverse le fondement commun de toutes no
643
logie-là bouleverse le fondement commun de toutes
nos
orthodoxies, qu’elles soient d’empreinte barthienne ou thomiste, et l
644
es, et marquent des succès sans cesse croissants.
Nos
sciences physiques et humaines — médecine, biologie génétique, psycho
645
, et même linguistique depuis peu — se mettent en
devoir
et en mesure de remplacer les préceptes et coutumes de la morale trad
646
lieu de sermons contre « l’impureté », on donne à
nos
adolescents des leçons d’initiation sexuelle ; au lieu de menaces d’a
647
ieux, ce qui intéresse, c’est le mode d’emploi de
notre
univers actuel et le rendement des procédés et des conduites, — qu’il
648
de loisirs, donc aussi sa culture et sa liberté.
Nous
tendons de la sorte, dans les pays techniquement avancés, vers une so
649
voiture. Pour la première fois dans l’Histoire de
nos
civilisations, ce n’est pas l’anarchie croissante des mœurs que nos v
650
ce n’est pas l’anarchie croissante des mœurs que
nos
vieux sages auront à déplorer, mais au contraire l’universelle et rig
651
ire l’universelle et rigoureuse réglementation de
nos
conduites par les ordinateurs électroniques. (On les verra peut-être
652
ir pas trop lointain (beaucoup sont là déjà, dans
notre
société) sont trop nombreuses et diverses pour que l’on puisse porter
653
ité d’une sécularisation croissante des normes de
nos
conduites, sociales d’abord, individuelles finalement. Pense-t-on, pe
654
aucoup de ces observateurs, c’est l’idée que s’il
devait
en aller ainsi demain, les Églises et leurs clergés n’auraient en som
655
e paraît avantageux à presque tous les égards. Je
dois
m’expliquer maintenant sur ce presque, car il est capital. Supposez,
656
du Décalogue et des sédimentations millénaires de
nos
coutumes serait avantageusement remplacé par un jeu complexe et préci
657
re présentés à la « Machine » avec un grand M que
nous
supposerons directrice ou correctrice de tous les « cerveaux automati
658
ciences. Quant à celui qui veut devenir chrétien,
devra-t
-il s’exiler moralement de cette société trop bien ajustée, se désadap
659
t créatrice, dans le monde trop bien moralisé que
nous
préparent avec tant de zèle, de compétence, d’astuce technique les sa
660
aire qu’elle peut contribuer à débrouiller un peu
nos
problèmes éthiques, en vue de l’avenir. Dans son état primitif, mon o
661
e jeune officier — « pensez au noir » —, elles ne
devaient
m’apparaître qu’après bien des années, à l’épreuve de bien d’autres a
662
ent du but, ou le font oublier. 2. L’appel du but
doit
nous rejoindre et nous mouvoir. C’est du but que d’abord la force vie
663
u but, ou le font oublier. 2. L’appel du but doit
nous
rejoindre et nous mouvoir. C’est du but que d’abord la force vient à
664
oublier. 2. L’appel du but doit nous rejoindre et
nous
mouvoir. C’est du but que d’abord la force vient à nous, déclenchant
665
ouvoir. C’est du but que d’abord la force vient à
nous
, déclenchant le mouvement inverse, par attrait. La considération envo
666
cet art. Il s’agit du tir à l’arc. Le tireur zen
doit
arriver à s’identifier au but (à la cible), à avoir ce but en soi, de
667
é la Vocation, le Sérieux final, le But ultime de
notre
vie personnelle. Les Règles du Jeu comprennent, dans ma définition, l
668
autorise quelques conclusions intéressantes pour
notre
sujet. À partir de Rousseau et du romantisme, on a dit trop de mal de
669
ècles, reprennent inlassablement l’attaque contre
nos
morales religieuses ou profanes sous prétexte qu’elles ne sont que de
670
u, toute espèce de laxisme est exclu, toute faute
doit
être exactement pénalisée, par un recul de pions, une perte de points
671
sont à peu près synonymes.) Par exemple, elles ne
doivent
être ni contradictoires, ni manifestement impraticables, ni évidemmen
672
santé et l’équilibre d’une communauté. Or en fait
notre
société occidentale christianisée est tout encombrée de règles contra
673
s cas, c’est la confusion déplorable (de laquelle
nos
Églises sont largement responsables) qui fait que l’on a peu à peu sa
674
foi, révélées et indiscutables, des coutumes qui
nous
venaient d’un peu partout, aux hasards de l’histoire, et qui avaient
675
romain, la Sippe germanique, ou les interdits et
devoirs
sacrés d’autres religions, notamment celles du Proche-Orient antique
676
ligion qui n’ait pas institué de morale codifiée,
devait
fournir un terrain de choix pour cette confusion : il ne disposait qu
677
e loi, un recueil de règles, et c’est même ce qui
devrait
permettre de se passer de code, de lois, de règles… « Ama et fac quod
678
p connus tiennent au fait que les Églises ont cru
devoir
édicter la morale de leur siècle, généralement au nom des intérêts (t
679
la balle avec la main au football par exemple, on
doit
être pénalisé ou même disqualifié, mais si l’on suit les règles norma
680
artir du moment où se trouve posée la question de
nos
fins dernières. Elle est liée à la vocation. ⁂ On pourrait définir un
681
c’est bien utile et agréable, — mais jamais où je
dois
aller, qui est absolument ailleurs. Elles ne sont pas faites pour cel
682
eur mission était de régler la conduite morale de
nos
peuples n’ont pas réussi à empêcher ni même à retarder sérieusement u
683
affirment reçue de Dieu. — À quoi je pense qu’on
doit
répondre par une vigilance redoublée dans l’examen des marques ou des
684
saisir et à comprendre le message ou l’appel qui
nous
en vient. Ce n’est pas appliquer une règle connue, la même pour tous,
685
faire grandement la moindre des choses, ce qu’il
doit
faire lui seul. (Et d’abord, à se faire lui-même, ajouterais-je.) Aux
686
, inouï, incalculable, et c’est lui cependant qui
devrait
nous guider… » — je voudrais dire ici que la prière est le seul moyen
687
incalculable, et c’est lui cependant qui devrait
nous
guider… » — je voudrais dire ici que la prière est le seul moyen que
688
l’Évangile propose pour accorder au Transcendant
notre
être intime, notre pensée, notre vouloir. C’est un moyen, ici encore,
689
pour accorder au Transcendant notre être intime,
notre
pensée, notre vouloir. C’est un moyen, ici encore, dicté et créé par
690
au Transcendant notre être intime, notre pensée,
notre
vouloir. C’est un moyen, ici encore, dicté et créé par sa fin. Car c’
691
dicté et créé par sa fin. Car c’est l’Esprit qui
nous
meut à prier. Les « soupirs inexprimables » de la prière en nous répo
692
er. Les « soupirs inexprimables » de la prière en
nous
répondent seuls à la réalité de l’indicible ; or toute vocation est d
693
bre 1966, devant la Société pastorale suisse, qui
nous
a obligeamment autorisés à la publier. »