1 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
1 t-il, c’est entendu. Mais donnez-moi un revolver, vous m’armez ! Donnez-moi un 75, vous me laissez sans défense : c’est trop
2 moi un revolver, vous m’armez ! Donnez-moi un 75, vous me laissez sans défense : c’est trop lourd pour moi. » Exemple à rete
3 ilà la résistance civique et toute civile dont je vous parlais, et voilà la conscience de notre force véritable. Si nous avo
4 sables devant l’Europe. ⁂ Et alors, va-t-on dire, vous êtes contre l’armée ? Je serais contre elle si je croyais que dès mai
5 sultats considérables. Il faut chercher. Et je ne vous dis pas cela seulement comme personnaliste, adversaire du stalinisme
6 , adversaire du stalinisme et du fascisme ; je ne vous le dis pas seulement comme Suisse, convaincu de la mission fédéralist
7 vaincu de la mission fédéraliste de son pays ; je vous le dis aussi comme chrétien. Refuser le jeu de l’agresseur violent, c
8 peut-être réussirons-nous à y croire. Ne sentez- vous pas une angoisse dans ce peut-être ? Et dans cette volonté de croire
9 x, il dit à l’archevêque d’Astracan : « Allez, ne vous attristez pas. Ne voyez-vous pas que je vous crois infaillible vous a
10 tracan : « Allez, ne vous attristez pas. Ne voyez- vous pas que je vous crois infaillible vous aussi ? » Toutefois le sceptic
11 , ne vous attristez pas. Ne voyez-vous pas que je vous crois infaillible vous aussi ? » Toutefois le scepticisme n’est pas t
12 . Ne voyez-vous pas que je vous crois infaillible vous aussi ? » Toutefois le scepticisme n’est pas toujours, hélas, une rép
13 te vocation devant la cité qui les protège. Je ne vous appellerai pas, en terminant, à une croisade antifasciste ou antimarx
2 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
14 ttemberg dont la Réforme devait sortir ? Rappelez- vous le moine augustin qui multipliait, lui aussi, les pratiques les plus
15 cernant la politique et le régime des pensions. —  Vous autres réformés, dit en substance le texte, vous en appelez toujours
16  Vous autres réformés, dit en substance le texte, vous en appelez toujours à cet ermite dont la doctrine se résume à ceci :
17 st bleiben » (Que chacun reste sur son fumier !). Vous feriez mieux de le croire et de ne point innover, etc. Par contre, un
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
18 ents mêmes de la culture en Occident. Je voudrais vous montrer ce soir que cette crise n’est pas théorique ; qu’elle a des c
19 un malentendu menaçant. La bataille dont je vais vous parler n’est pas une bataille politique. Les adversaires ne sont null
20 t-ils à ravager la civilisation qui les produit ? Vous vous êtes tous posé cette question-là. Mais il ne suffit pas de se la
21 à ravager la civilisation qui les produit ? Vous vous êtes tous posé cette question-là. Mais il ne suffit pas de se la pose
22 misérables, déracinées et démoralisées. Enfin je vous citerai un cas individuel assez typique. Un grand banquier de Paris,
23 l répondit que c’était vrai. — Mais alors, n’êtes- vous pas torturé par la pensée que votre argent contribue à prolonger un m
24 alors, n’êtes-vous pas torturé par la pensée que votre argent contribue à prolonger un massacre ? — Nullement, répondit-il.
25 nue toute naturelle. Le banquier dont je viens de vous parler aurait eu beaucoup de peine à concevoir qu’il y avait disharmo
26 en chômage se corrompt rapidement, s’asservit. Je vous en donnerai un exemple que chacun de vous peut vérifier quotidienneme
27 vit. Je vous en donnerai un exemple que chacun de vous peut vérifier quotidiennement. Le fondement et le symbole de toute cu
28 moins. — La question est de savoir, dit Alice, si vous pouvez faire que les mêmes mots signifient des choses différentes ? —
29 spérer : la culture et les groupes Je voudrais vous dire, maintenant, les raisons que j’ai d’espérer, après avoir tant cr
30 d’espérer, après avoir tant critiqué. Je voudrais vous énumérer les premiers succès remportés, dans la bataille de la cultur
4 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
31 ents est écrasant pour la conscience européenne : vous y trouverez les plus grands noms de la pensée, qui furent aussi les p
32 , qui furent aussi les plus cyniquement méconnus. Vous y trouverez les témoignages convergents des esprits les plus opposés,
33 ue nous refusions à l’amour, pourquoi donc voulez- vous que nous ayons l’amour, et la paix et la sécurité ? Nous avons la peu
5 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
34 L’Église et la Suisse (août 1940)g h Je vous parlerai ce matin de l’Église visible et non pas de l’Église en génér
35 ise visible et non pas de l’Église en général. Je vous parlerai des Églises telles que nous les voyons en Suisse ; et de la
36 ne sera pas une conférence bien bâtie, je tiens à vous le dire tout de suite, mais une simple introduction, un plan de trava
37 n plan de travail, une invite à la discussion. Je vous ferai part de certaines critiques et de certaines suggestions, critiq
38 naturel de la Suisse, cœur de l’Europe et rendez- vous des races, le Gothard est le grand symbole de notre mission politique
39 ui, lui, sait si bien s’organiser. Je ne puis pas vous énumérer toutes les conditions nécessaires pour que nos paroisses red
40 vant tout théologique. Je n’insisterai donc pas : vous avez entendu et entendrez encore des orateurs beaucoup plus qualifiés
41 te, sur les rapports de l’Église et de l’État, je vous proposerai deux formules : 1° Le service unique et suffisant que l’Ég
42 Vinet. « Veuillez d’abord avoir une religion pour vous et si vous n’en voulez pas pour vous, mais seulement pour tout le mon
43 uillez d’abord avoir une religion pour vous et si vous n’en voulez pas pour vous, mais seulement pour tout le monde, faites-
44 eligion pour vous et si vous n’en voulez pas pour vous , mais seulement pour tout le monde, faites-nous la grâce de n’en poin
45 e, de savoir la toucher par des paroles directes. Vous me direz peut-être que cette question ne concerne que nos pasteurs. J
46 voudrais dire à nos pasteurs : soyez simples dans vos sermons, soyez plus simplement bibliques ! Ne vous fatiguez pas à fai
47 vos sermons, soyez plus simplement bibliques ! Ne vous fatiguez pas à faire une conférence, avec des idées personnelles. Not
48 liturgie des Églises réformées de France. Je vais vous la décrire dans ses principaux traits. I. Invocation (l’assemblée deb
49 différentes confessions chrétiennes. Je voudrais vous dire maintenant pour quelles raisons je pense que nos Églises suisses
50 it rien du protestantisme, ou qui est incroyante. Vous réussissez à l’amener, un beau dimanche, au culte d’une de nos parois
51 le sera d’abord, probablement, dépaysée, comme je vous le disais tout à l’heure, par le ton du pasteur et le maintien un peu
52 i le culte débute par la liturgie que je viens de vous résumer. Cette liturgie, en effet, décrit d’abord dans une langue fra
53 éral, n’a pas un sens des formes très raffiné. Je vous dirai même une chose assez désobligeante, et qui vous surprendra peut
54 dirai même une chose assez désobligeante, et qui vous surprendra peut-être : le peuple suisse souffre d’un défaut qu’il me
55 op familiers et manquer du sens des distances. Je vous citerai ici, en guise d’illustration, une anecdote qui frise peut-êtr
56 s fausses pudeurs. Pour en finir sur ce sujet, je vous demanderai de vous poser à vous-même cette seule question : alors que
57 Pour en finir sur ce sujet, je vous demanderai de vous poser à vous-même cette seule question : alors que les orthodoxes, le
58 ent œcuménique. ⁂ Je me bornerai, en terminant, à vous rappeler les quelques thèses — critiques et suggestions — que je vien
59 et suggestions — que je viens d’esquisser devant vous . Je vous ai indiqué tout d’abord que la situation actuelle exige de n
60 stions — que je viens d’esquisser devant vous. Je vous ai indiqué tout d’abord que la situation actuelle exige de nos Église
61 vie ou de mort, dans le monde qui se prépare. Je vous ai suggéré trois directions d’effort à la fois nécessaires et possibl
62 s à son égard. Je me suis borné à soulever devant vous quelques problèmes urgents et tout pratiques, — considérant que la ma
6 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
63 ’aborder la question d’un plan de défense unifié. Vous le voyez, la réponse que j’essaie de trouver n’est pas simple. Si l’e
64 À la question qu’on me pose de tous côtés : Êtes- vous pour l’abandon de notre neutralité ? je ne puis donc répondre oui ou
65 questions IV et V : […] — Quelle attitude, selon vous , la Suisse devrait-elle adopter en face de l’Europe unie ? À supposer
66 sement ou de l’abandon de cette neutralité, tenez- vous certains arguments comme particulièrement décisifs à l’heure où nous
7 1951, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951)
67 e, tel qu’il est défini par les points IV et V de votre questionnaire ?o On voit que mes thèses l’irritent. Et puis après ? T
8 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
68 ne pas dire : au soulagement général). Oserai-je vous avouer que si je tiens ces craintes pour justifiées quant aux faits,
69 nte, que j’ai faite au service militaire. Je vais vous lire ces deux pages inédites, et que je ne compte pas modifier dans l
70 m’observait. C’était un tout jeune lieutenant. «  Vous tirez mal », dit-il avec une douceur froide, au moment même où je me
71 loin du noir, mais enfin dans la cible. « Voulez- vous apprendre à tirer ? » Il me regarda, et voyant dans mes yeux une bonn
72 t en trois mots : pensez au noir. Ne pensez pas à votre main, ni à ce que fait l’index qui a pris le cran d’arrêt. Laissez-vo
73 fait l’index qui a pris le cran d’arrêt. Laissez- vous simplement hypnotiser par ce petit disque noir à trois-cents mètres q
74 ents mètres qui danse sur la ligne de mire. Quand vous serez assez concentré, sans que vous l’ayez voulu, le coup partira. J
75 mire. Quand vous serez assez concentré, sans que vous l’ayez voulu, le coup partira. Je vous le répète : pensez au but, oub
76 , sans que vous l’ayez voulu, le coup partira. Je vous le répète : pensez au but, oubliez le reste. Et maintenant vous allez
77  : pensez au but, oubliez le reste. Et maintenant vous allez essayer. Vous avez le noir ?… Vous ne voyez plus que le noir ?…
78 bliez le reste. Et maintenant vous allez essayer. Vous avez le noir ?… Vous ne voyez plus que le noir ?… » Je n’entendais pl
79 intenant vous allez essayer. Vous avez le noir ?… Vous ne voyez plus que le noir ?… » Je n’entendais plus rien. Le disque no
80 de tout amour. Mais la vocation dont je voudrais vous parler, c’est la vocation particulière qui s’adresse à un individu et
81 sychologue me dira (et il le dit en moi) : — Êtes- vous sûr que l’appel que vous croyez venu du Transcendant n’est pas tout s
82 le dit en moi) : — Êtes-vous sûr que l’appel que vous croyez venu du Transcendant n’est pas tout simplement l’expression sy
83 . Un théologien dira (et je me le dis aussi) : Si vous abandonnez la responsabilité d’établir le code moral au « monde », c’
84 e aujourd’hui et en fait aux savants et à l’État, vous risquez de laisser s’établir une société totalitaire. Et vous privez
85 de laisser s’établir une société totalitaire. Et vous privez le monde des aides de la Révélation. — À quoi je réponds que l
86 i : faites attention à l’Écriture, qui est, selon vos meilleurs docteurs, le critère externe de la Révélation ; elle dit ce
87  Cherchez d’abord le Royaume de Dieu, et le reste vous sera donné par-dessus. » Or chercher le Royaume, c’est chercher à sai
88 osez croire l’invraisemblable. Et c’est ainsi que vous trouverez aussi, chemin faisant, votre vrai moi. » Au sociologue, alo
89 t ainsi que vous trouverez aussi, chemin faisant, votre vrai moi. » Au sociologue, alors, qui me reprochera de verser dans un
90 voir ? Comment déceler ma vocation, puisque selon vous le But d’où elle m’est adressée reste invisible, inouï, incalculable,
91 celles que je n’ai pas prévues… Je les attends de votre part et vous en dis d’avance ma gratitude. Ma recherche est encore bi
92 n’ai pas prévues… Je les attends de votre part et vous en dis d’avance ma gratitude. Ma recherche est encore bien loin des c
93 pour ma part et selon mes moyens, j’aurais voulu vous faire entendre ce matin. p. Rougemont Denis de, « Pour une morale