1 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
1 nts événements l’auront fait voir aux plus naïfs. Mais il n’est pas seulement une menace. Il est aussi, et c’est beaucoup pl
2 Défaut de civisme : j’en donnerai un seul exemple mais significatif. En Italie, de 1920 à 1922, le parti socialiste était le
3 donc d’abord grâce à la protection de la police. Mais cela supposait la complicité des ministères libéraux qui dirigeaient
4 ons de vivre. Ce n’est pas l’homme le mieux armé, mais celui dont le moral est le plus solide. Quand on lit les travaux hist
5 nombre et l’armement qui ont triomphé ce jour-là, mais la bonne conscience civique. Or une telle bonne conscience ne saurait
6 morale. Les fascistes ont été arrêtés à Sarzana, mais ils l’ont emporté partout ailleurs, parce qu’ils représentaient une e
7 t le premier à donner une réponse très grossière, mais enfin une réponse, à l’appel religieux du peuple. C’est parce que les
8 res, plus vraie aussi, et plus réellement totale. Mais c’est là une question religieuse, nous l’avons vu, et seule une relig
9 ent, c’est qu’il faut nous armer jusqu’aux dents. Mais sommes-nous sûrs que le réarmement massif profite aux nations pacifiq
10 re jour ce processus par une image un peu grosse, mais frappante : « Un 75 est plus puissant qu’un revolver, disait-il, c’es
11 uissant qu’un revolver, disait-il, c’est entendu. Mais donnez-moi un revolver, vous m’armez ! Donnez-moi un 75, vous me lais
12 ple à retenir, pour un petit pays comme le nôtre. Mais supposez que cette question soit résolue au mieux de nos possibilités
13 e » ; ou bien la démocratie réussit à faire bloc, mais alors la guerre est moralement perdue avant d’être livrée, puisque la
14 , irremplaçable : un État qui n’est pas national, mais qui est au contraire fédéral. Un État dont les bases historiques et l
15 intérêts matériels, certes légitimes à nos yeux, mais dont nos grands voisins n’ont pas de raisons de tenir le moindre comp
16 tres, ce n’est pas en vertu d’un privilège divin, mais d’une mission bien définie dont nous sommes responsables devant l’Eur
17 oir nous passer d’une armée. Ce n’est pas le cas. Mais il n’en reste pas moins que notre tâche est de tout mettre en œuvre p
18 opposer à la violence une violence du même ordre, mais forcément plus faible, où les totalitaires puiseraient tout simplemen
19 je ne suis pas adversaire de la violence en soi, mais bien de cette forme mécanique qu’elle revêt dans la guerre moderne. A
20 de citer ne propose-t-elle pas la non-résistance, mais au contraire une forme de lutte nouvelle. C’est à cette sorte de jiu-
21 brutalité, le chrétien n’oppose pas la brutalité, mais la violence spirituelle, qui est la véritable charité. Violence contr
22 un Staline que nous devons attribuer tout le mal, mais aussi bien à la carence des chrétiens. Ceci dit, il nous faut agir. O
23 n peuple ?… Or l’angoisse n’appelle pas la haine, mais au contraire la compassion, bien qu’elle l’appelle à son insu. Il fau
24 foi réelle qui se déguise en défi, par désespoir. Mais là encore, je ne parle pas d’une compassion sentimentale. Je parle d’
25 ant, à une croisade antifasciste ou antimarxiste, mais à une tâche constructive, qui se situe d’une manière très précise dan
26 la religion collectiviste ? Le péril est immense. Mais notre chance devant l’Histoire ne l’est pas moins. Il dépend en parti
27 lle l’homme total. Je ne sais si nous réussirons, mais nous aurons du moins sauvé l’honneur de cette génération anxieuse. Et
2 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
28 nts (bien que la canonisation se fasse attendre). Mais là, c’est l’autre aspect de la vie du « Frère Claus » qui est exalté 
29 siège de Saint-Pierre raffermi dans sa Primauté. Mais une discipline extérieure ne pouvait pas tromper les âmes. Et la vie
30 es » de la religion qui est alors celle de tous — mais avec une conscience bizarrement scrupuleuse. Il ne prend aucune nourr
31 le désigner pour la prêtrise ou pour les ordres. Mais non, parvenu à l’âge d’homme, il s’engage dans les bandes armées qui
32 t tourné la tête. (Il ne sait ni lire ni écrire.) Mais sous cet extérieur équilibré, et malgré l’apaisement que devraient lu
33 souvent : « L’homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de mon Père »… Ni les espions p
34 e l’or, c’en sera fait de leur union patriarcale. Mais la tentation est trop forte. Les Suisses passent outre aux avis de l’
35 e de guerre civile entre cités et petits cantons. Mais voici l’heure de Nicolas, l’heure qui donnera son plein sens à sa vie
36 ation que lui vouèrent les hommes du xve siècle. Mais on peut craindre aussi que l’essentiel de la personne nous échappe, s
37 r cet homme par rapport à son temps tout d’abord, mais aussi par rapport à notre foi. La tendance la plus apparente est cell
38 la sainteté par les voies qu’ordonnait l’Église ; mais loin d’y trouver l’apaisement, il sentait croître en lui l’inquiétude
39 oraisons, sueurs…  Et plus tard Luther ajoute : Mais mon cœur tremblait et s’agitait en songeant comment il pourrait se re
40 voir « manqué de discrétion » dans ses pratiques. Mais ce reproche n’atteindrait-il pas davantage un Nicolas de Flue, jeûnan
41 supérieur de couvent venu le voir par curiosité. Mais cet anticléricalisme et ce désir de réformer les mœurs ecclésiastique
42 mée, non seulement en refusant de devenir prêtre, mais surtout en cherchant son salut dans une solitude érémitique d’ailleur
43 une spiritualité qui n’est certes pas catholique, mais pas davantage protestante, au sens moderne, et qui se rapprocherait p
44 s ou malgré elles, une intériorisation de la foi, mais aussi une volonté de communion et presque de communisme spirituel et
45 e certaine déviation « spiritualiste » de la foi, mais compensée par un salutaire redressement du sens moral et communautair
46 is avec l’Église, tout en gardant ses distances — mais d’autre part, il est indéniable que ses propos et son action relèvent
47 illeurs sont loin de nous réjouir en elles-mêmes, mais attestent néanmoins qu’à cette époque, la conscience populaire n’hési
48 s figure un Jeu de Frère Claus et de Frère Tell ! Mais la pièce la plus importante de cette série est celle que fit jouer à
49 n’est pas sans intérêt dramatique ni sans verve, mais on est frappé de constater une fois de plus que seule la piété d’allu
50 s lèvres comme pour l’empêcher de dire la Parole. Mais à partir de 1536, les catholiques à leur tour utilisent cette image e
51 catholiques — il ne peut leur faire que du bien — mais de le rendre aussi aux protestants, comme une part de leur héritage.
52 symbole, et non seulement pour l’ordre politique, mais aussi sur le plan religieux. Nicolas pauvre et se privant de pain à l
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
53 ille de la culture. L’adversaire est en nous Mais d’abord, essayons d’écarter un malentendu menaçant. La bataille dont
54 oircir le voisin pour mieux se blanchir soi-même. Mais en réalité, nos adversaires ne diffèrent pas essentiellement de nous.
55 récompenser ceux qui travaillèrent pour la paix. Mais l’état de notre culture est tel que l’invention sera utilisée pour dé
56 uit ? Vous vous êtes tous posé cette question-là. Mais il ne suffit pas de se la poser et ensuite de se lamenter. Il faut vo
57 u machinisme ne sont pas d’augmenter les loisirs, mais bien d’augmenter le chômage, et qu’au lieu d’élever le niveau général
58 contre Shanghai ? Il répondit que c’était vrai. —  Mais alors, n’êtes-vous pas torturé par la pensée que votre argent contrib
59 a main. Les résultats de ce divorce sont infinis. Mais le plus décisif, sans doute, est celui-ci : la culture apparaît aujou
60 eul aboutissement. L’esprit de Ponce Pilate Mais alors, qui est responsable de ce divorce entre la main et le cerveau 
61 sa destinée, ils pouvaient créer une belle vie ! Mais si ces mêmes pouvoirs étaient abandonnés à l’anarchie, s’ils se dével
62 e pensée, à partir d’aujourd’hui, renonce à agir, mais ils ont dit : la dignité de la pensée réside dans son détachement de
63 as dit : nous ne voulons plus rien faire d’utile, mais ils ont dit : on ne peut plus rien faire, car l’histoire et l’économi
64 at est le plus froid parmi les monstres froids. » Mais à part ces deux solitaires, personne ne sut ou n’osa voir à quoi deva
65 p d’automobiles, de téléphones et de frigidaires, mais il a aussi produit beaucoup de canons et de masques à gaz. Il a produ
66 masques à gaz. Il a produit beaucoup de confort, mais il a également produit la lutte des classes et le chômage, et la gran
67 s l’action, c’est l’action qui domine la culture, mais une action qui ne sait plus où elle va ! Et la société à son tour ne
68 issait spontanément aux mêmes lois que la pensée. Mais aujourd’hui que la Loi des Juifs, le droit et la théologie sont mépri
69 f sens différents dans le dictionnaire de Littré. Mais cela n’est pas un mal, car ces sens, justement, sont exactement défin
70 e s’entend. Tout le monde veut défendre l’esprit, mais pour certains, c’est le Saint-Esprit de la théologie, pour d’autres,
71 liberté : tout le monde l’invoque, n’est-ce pas ? Mais pour l’économiste libéral, cela signifie le droit de ruiner le voisin
72 tantôt le fait qu’on n’assassine plus dans la rue mais seulement dans les prisons d’État. Je n’hésite pas à le dire : l’une
73 i s’en chargeaient. Puis ce furent les écrivains. Mais que peuvent-ils dans notre monde démesuré ? Un Valéry, un Gide ou un
74 nce des lieux communs, la culture est à l’agonie. Mais en même temps, la vie sociale et politique devient pratiquement impos
75 trop grands pays. C’est une angoisse informulée, mais dont les signes sont partout. L’appel au dictateur Or maintenan
76 à prévenir les inconscients désirs d’une nation. Mais on peut avoir du génie et faire de grosses fautes de calcul. Surtout
77 sang, ou la classe, ce sont certes des réalités. Mais des réalités partielles. Si la loi qu’on impose à tous est calculée s
78 u mal, et non seulement pour décrire ses remèdes, mais surtout pour les essayer sur nous d’abord. À la recherche de l’hom
79 libéré des servitudes et des tabous de la tribu, mais en même temps privé de relations concrètes. Or la communauté des homm
80 d’une île déserte, ni l’anonyme numéro d’un rang, mais qu’il est à la fois un être unique et un être qui a des semblables. R
81 rticulière qui le distingue de tous ses voisins ; mais d’autre part, cette vocation unique le met en relation avec des frère
82 ans un grand parti, dans une grande organisation. Mais alors, il subit une discipline qui ne s’accommode pas du tout de sa v
83 e monde actuel : ou bien tu veux rester toi-même, mais alors tu ne pourras rien faire ; ou bien tu veux faire quelque chose,
84 rien faire ; ou bien tu veux faire quelque chose, mais alors, cesse d’être toi-même ! Comment sortir de ce cercle vicieux ?
85 es l’homme ne peut rien. Conception très lugubre, mais commode, car elle justifiait l’inaction ou la retraite dans les bibli
86 proportions de l’esprit humain et de ses prises. Mais quelles seront alors les directives de cette action redevenue possibl
87 rmation, l’Institution chrétienne de Jean Calvin. Mais dans l’époque moderne les Églises ont paru, elles aussi, se détourner
88 suffisait pas de dénoncer les doctrines païennes mais qu’il fallait répondre mieux que ces doctrines à la question posée pa
89 rière. Presque tout reste à faire, c’est certain. Mais l’important, c’est qu’enfin les Églises retrouvent leur rôle de direc
90 ffre tous les avantages de la tolérance libérale, mais non pas ses inconvénients : car chacun dans le groupe où il est né, o
91 l’histoire. C’est donc pour nous la pire menace. Mais en même temps, la plus belle promesse ! Maintenant, la preuve est fai
92 i des craintes sérieuses pour notre indépendance. Mais pourquoi la trahirions-nous ? Toute notre tradition civique et cultur
93 tirer des leçons non pas seulement de ses succès mais aussi de ses échecs, que nous connaissons mieux que personne. Tout mo
94 où toutes les luttes s’apaiseraient par miracle, mais un monde où les luttes nécessaires n’aboutissent pas mécaniquement et
95 ue cette guerre où tout s’abaisse et s’obscurcit. Mais qu’elle nous donne au moins la possibilité de rendre un sens aux conf
96 s n’ont pas le temps de préparer un monde humain. Mais nous qui avons encore su conserver une cité à la mesure de la personn
97 rituel est aussi brutal que la bataille d’hommes, mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul. » c. Rougemo
4 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
98 nseignent pas sur l’état des faits dans le monde, mais seulement sur l’état de leurs nerfs. Sans intérêt. Ce qu’il nous faut
99 ment indignés. Pourtant le précipice était prévu. Mais encore fallait-il y croire. Or le matérialisme modéré dans lequel nou
100 ement transformé les conditions de notre bonheur, mais bien celles de notre malheur. Mais l’optimisme du matérialiste modéré
101 notre bonheur, mais bien celles de notre malheur. Mais l’optimisme du matérialiste modéré ne veut prévoir que le profit d’ar
102 triomphe, non point parce que Dieu n’existe pas, mais au contraire parce que Dieu existe, et qu’il est juste dans son châti
103 ns sociales. Et cela non pas seulement en Suisse, mais dans tous les pays de l’Europe ; non seulement sur le plan social, ma
104 s de l’Europe ; non seulement sur le plan social, mais sur le plan des relations de peuple à peuple. Tout ce que nous jugion
105 l’heure où nous cherchons des raisons d’espérer ! Mais nul espoir n’est plus possible, sachons-le, si nous refusons maintena
106 choses vicié dans son principe ; ou la conquête, mais qui tue ce qu’elle conquiert. « Mea culpa » des gens de droite, qui c
107 oyants, qui dénoncèrent le mal dans leurs écrits, mais qui se tinrent apparemment pour satisfaits de leur succès de librairi
108 aits de leur succès de librairie : « mea culpa ». Mais quelles fautes avaient donc commises ces millions de femmes et d’enfa
109 at qui nous laisserait la possibilité de rebâtir. Mais on n’accorde un concordat qu’à celui qui se déclare en faillite. L’av
110 qu’il n’y a plus qu’à en tirer les conclusions5. Mais nous ne sommes pas neutres pour rien, pour le confort. Nous ne sommes
111 passions. Je ne sais pas ce que l’avenir vaudra, mais je sais que s’il vaut quelque chose, ce sera grâce à l’action personn
112 orsqu’elle dit : « Le ciel et la terre passeront, mais ma Parole ne passera point. » Voilà la base et le point fixe que null
113 probablement, sa vie et celle de tant de frères. Mais au-delà de l’optimisme humain toujours bafoué, au-delà du pessimisme
114 d’assaut. On trouvera de l’argent pour 40 chars, mais si je demande qu’on double un budget culturel, on me répondra que je
5 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
115 ien bâtie, je tiens à vous le dire tout de suite, mais une simple introduction, un plan de travail, une invite à la discussi
116 certaines suggestions, critiques peut-être dures, mais qu’il est temps de formuler pour préparer la voie d’un renouveau, ou
117 parole de confiance. Tout craque autour de nous, mais ce n’est pas une raison de se lamenter ou de se décourager, bien au c
118 u trésor de la Suisse. Oui, nous serions courbés, mais le grondement lointain des canons du Gothard nous dirait d’espérer. M
119 e n’oserais pas répondre ce matin. Ni oui ni non. Mais je voudrais que cette question reste posée. C’est lorsque tout paraît
120 un régime communiste, au sens littéral de ce mot. Mais je me demande seulement si elles sont prêtes à envisager certains act
121 part des actes quotidiens de charité chrétienne. Mais une administration, des auditoires et un certain nombre d’individuali
122 aroisses redeviennent des communautés véritables. Mais il est trois de ces conditions, entre vingt autres8, qui me paraissen
123 et ses affaires ne sont pas nos affaires d’abord, mais les affaires du Royaume de Dieu. Il me paraît profondément indécent q
124 chrétiennes de tolérance et d’amour du prochain. Mais je tiens à redire ici ce que je disais cet hiver à Tavannes : Nous n
125 pas être chrétiens parce que nous sommes Suisses, mais nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’ab
126 n pour vous et si vous n’en voulez pas pour vous, mais seulement pour tout le monde, faites-nous la grâce de n’en point voul
127 rvée seulement à nos « milieux ecclésiastiques », mais à tous les hommes d’où qu’ils viennent, qui ont faim et soif de vérit
128 es ne se sentira plus perdu chez les braves gens, mais accueilli dans une maison de Dieu. Ce que je voudrais dire encore sur
129 e, je ne demande pas qu’on me persuade de croire, mais simplement qu’on nourrisse ma foi. J’attends qu’on me parle avec une
130 essage purement biblique. C’est le premier point. Mais cela étant acquis, pourquoi l’Église se priverait-elle de souligner l
131 les du pasteur ou de quelque écrivain qu’il cite, mais du seul et unique point de vue de la Bible. En résumé, la deuxième co
132 Monsieur X, pasteur ou même théologien célèbre, —  mais qu’elle parle uniquement et simplement le langage de la Bible, qui ap
133 dire. Je suis prêt à les écouter avec déférence. Mais je cherchais depuis longtemps l’occasion de formuler certaines propos
134 as seulement le défaut de liturgie qui me choque, mais le manque de sens liturgique que manifestent les essais tentés ici ou
135 n plan traditionnel et chargé de sens dogmatique, mais font se succéder, dans un ordre plus ou moins arbitraire, des textes
136 , chant spontané : « Mon Dieu, ta loi est sainte… mais si tu comptes nos iniquités, qui pourra subsister devant toi ! »). II
137 ement des dogmes fondamentaux de la foi réformée, mais aussi du drame chrétien dans son déroulement biblique : la Loi d’abor
138 ur et le maintien un peu compassé de l’auditoire. Mais cela n’est rien encore : si elle est de bonne volonté et avide de vér
139 que : « Devant Dieu seul, fléchissons le genou. » Mais pratiquement, nous restons assis, bourgeoisement et convenablement as
6 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
140 ont eux-mêmes divisés entre les deux confessions. Mais ce n’est qu’en 1815 que la neutralité de la Suisse se voit proclamée,
141 de ce siècle, du fameux « équilibre européen ». Mais déjà en 1939, la question se posa différemment. L’équilibre étant rom
142 ntre pays européens n’empêche personne de dormir. Mais tout le monde pense à deux dangers communs : l’un idéologique et mili
143 ales, telles que l’OECE et l’Union des paiements. Mais c’était en réalité parce que nous ne pouvions plus faire autrement. C
144 ire autrement. Ce n’était pas pour hâter l’union, mais par intérêt bien compris. Il serait donc un peu excessif de citer nos
145 du continent, c’est-à-dire à ses vrais intérêts. Mais sur le plan précis de la défense de l’Europe, la situation est différ
146 neutre quand tout le monde réarme à grands cris. Mais attention : les cris ne sont pas des armes ! La vérité, c’est que la
147 t sérieusement défendu, et le fait est, paradoxal mais évident, que ce petit coin, c’est la Suisse neutre. Quand l’armée de
7 1951, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951)
148 emander sa suppression. (On m’a fort mal compris, mais je ne m’en étonne guère : on comprend toujours mal ceux qui touchent
8 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
149 e la dogmatique paraissait difficile à justifier, mais non pas les principes du devoir moral, considérés comme révélés, inva
150 décisives, en tout cas, sont nettement définies. Mais la morale ! Ce serait peu de dire qu’elle est en crise : on ne sait m
151 oi nous en sommes et à quels dogmes nous croyons. Mais au plan de la morale, nous vivons dans la plus incroyable confusion d
152 ns l’enquête aux élites de nos églises en Europe. Mais dans le reste du monde, déjà — et ce sera vrai pour nous aussi bientô
153 on de nouveau comparable à celle du siècle passé, mais radicalisée. D’une part, ce que l’on nomme aux États-Unis et en Grand
154 des mœurs que nos vieux sages auront à déplorer, mais au contraire l’universelle et rigoureuse réglementation de nos condui
155 ure et destination, et dans ce sens sont à César, mais la vocation de la personne est à Dieu, vient de Dieu et conduit à Lui
156 lle demeure sans réponse, non point par accident, mais par nécessité de méthode. Car la grande Machine directrice la déclare
157 ollectivité se trouve ici radicalisé à la limite. Mais alors le rôle de l’Église apparaît subitement précisé à l’extrême par
158 e sera pas une attitude de révolté à gilet rouge, mais le droit qu’on demande et qu’on prend de poser toujours et encore une
159 stic : l’Église peut-être (je n’en suis pas sûr), mais en tout cas les hommes qui « croient », au sens chrétien du mot, vont
160 e m’appliquais de toutes mes forces à bien tirer. Mais je suivais les conseils d’ordonnance, et tirais aussi mal que possibl
161 ais d’avoir encore marqué un point, loin du noir, mais enfin dans la cible. « Voulez-vous apprendre à tirer ? » Il me regard
162 es années, à l’épreuve de bien d’autres anxiétés. Mais ce premier coup au but avait, en un instant, posé et vérifié pour le
163 e n’en tirai d’abord que des formules abstraites, mais dont je pressentais en toute confiance, que la vie où j’allais rentre
164 répond à des nécessités naturelles et pratiques. Mais une analyse même rapide montre que beaucoup de conventions, comme cel
165 u jeu d’échecs sont des conventions, c’est clair, mais elles font tout l’intérêt de cette activité. En effet, déplacer un bo
166 r est le type même du geste insignifiant en soi ; mais ce même petit déplacement devient un acte sur lequel les meilleurs ce
167 t aux feux rouges, ils sont conventionnels aussi, mais sans eux, c’est l’embouteillage. Ceux donc qui, depuis deux siècles,
168 sement, à la prison à vie ou à la peine de mort). Mais si la morale est considérée comme un système de normes conventionnell
169 s ; c’est l’inspiration morale au degré suprême ; mais ce n’est pas un code, une loi, un recueil de règles, et c’est même ce
170 quod vis » est sans doute le summum de la morale mais c’est aussi sa négation. Quant au Décalogue, c’est bien un code, mais
171 négation. Quant au Décalogue, c’est bien un code, mais rudimentaire et lacunaire, à l’usage de propriétaires du type patriar
172 ses par masochisme ou par une sorte de démagogie, mais il faut bien le reconnaître : ces scandales trop connus tiennent au f
173 enfin, et j’introduis ici une remarque nouvelle, mais qui résulte logiquement des trois premiers points : l’observation des
174 emple, on doit être pénalisé ou même disqualifié, mais si l’on suit les règles normalement, on n’est pas pour autant bon ou
175 int de « péché » dans le monde des règles du jeu, mais seulement des erreurs, maladresses, fautes de calcul, déficiences phy
176 on être vers Dieu, source et sujet de tout amour. Mais la vocation dont je voudrais vous parler, c’est la vocation particuli
177 it suivent la route créée par un faisceau sonore. Mais ce chemin sans précédent, — puisqu’il part de moi seul pour me condui
178 — oui, tous convergent et se rejoindront en Dieu, mais il y a un chemin par homme ! — comment savoir si je le découvre ou si
179 pour moi, ajouteront-ils, sévères. Oui, bien sûr, mais ces voies publiques, faites pour tout le monde et personne en particu
180 n toute sécurité, c’est bien utile et agréable, —  mais jamais où je dois aller, qui est absolument ailleurs. Elles ne sont p
181 n’a pas sa place dans le monde des règles du jeu, mais prend son sens dans le monde de la vocation. Voici comment je crois q
182 n pur sentiment ou désir, alors qu’il est action. Mais dans le monde de la vocation, mon péché particulier, c’est ce qui m’e
183 — et que j’examinerai sans pitié dans mon livre — mais j’aimerais indiquer aussi l’esprit des réponses que l’on pourrait ten
184 réponds que le risque est très grand, je l’avoue, mais que les Églises qui croyaient dur comme fer que leur mission était de
185 i peuvent au moins déceler les fausses vocations… Mais les risques subsistent, je ne les minimise pas : ce sont les risques
186 les de Jésus sur le sel de la Terre et sa saveur. Mais j’ajouterais, paraphrasant Teilhard de Chardin : chaque homme n’est p
187 pas appelé à faire de grandes choses, c’est vrai, mais , par sa solidarité avec une grandeur qui le dépasse, à faire grandeme
188 as deux chemins pareils allant d’un homme à Dieu. Mais je pressens que les objections les plus gênantes qu’on pourra me fair
189 t cohérentes que certains attendraient peut-être, mais dont je doute qu’aucun chrétien puisse les donner. Les « païens » et