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sins d’Europe comprennent de moins en moins notre
neutralité
. Le fait est que les Américains ne la comprennent absolument pas, et
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liquement : pour beaucoup de mes compatriotes, la
neutralité
suisse est devenue un tabou, aussi sacré que l’égoïsme. On refuse de
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sont hélas plus discutables. Et si vraiment notre
neutralité
n’était rien d’autre que ce que le Suisse moyen semble croire aujourd
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e soir d’un rapide aperçu sur l’histoire de notre
neutralité
, car je soupçonne qu’elle n’est pas bien connue de la plupart de nos
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autant que pour lui-même. La première idée d’une
neutralité
négative des Confédérés apparaît vers 1648, lorsque la Suisse se sépa
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deux confessions. Mais ce n’est qu’en 1815 que la
neutralité
de la Suisse se voit proclamée, sanctionnée par les Puissances et déc
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e le traité de Vienne dit en tous termes que « la
neutralité
et l’inviolabilité de la Suisse […] sont dans les vrais intérêts de l
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utre pour l’Allemagne. Il était évident que notre
neutralité
dépendait donc, au début de ce siècle, du fameux « équilibre européen
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elle qui se pose désormais, c’est de savoir si la
neutralité
de notre pays est encore « dans les vrais intérêts de l’Europe entièr
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n général, il semble difficile de soutenir que la
neutralité
représente un apport positif à la fédération du continent, c’est-à-di
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aire considérable que nous impose notre statut de
neutralité
est une contribution réelle à la défense du continent, on ne saurait
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de tous côtés : Êtes-vous pour l’abandon de notre
neutralité
? je ne puis donc répondre oui ou non. Le problème ne peut pas être p
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oi la Suisse devrait éventuellement renoncer à sa
neutralité
. Je réponds pour ma part que cela ne pourrait être qu’au profit de l’
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a peut-être fait son temps, endormis derrière la
neutralité
, comme la France en 1940 derrière la ligne Maginot, comme l’Amérique
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ipe de jugement politique. Le voici : Tant que la
neutralité
de la Suisse se révèle utile à l’Europe — comme aujourd’hui sur le pl
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in devenir une trahison. Car je le répète : notre
neutralité
a été reconnue par les puissances « dans l’intérêt de l’Europe entièr
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par malice, veulent aujourd’hui la transformer en
neutralité
absolue, précisons : en neutralité entre l’Europe et les ennemis de l
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transformer en neutralité absolue, précisons : en
neutralité
entre l’Europe et les ennemis de l’Europe — entre l’Europe unie et l’
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ance. k. Rougemont Denis de, « Europe unie et
neutralité
suisse », Les Cahiers protestants, Lausanne, novembre–décembre 1950,
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se réalisât prochainement, dans quelle mesure la
neutralité
helvétique serait-elle un obstacle majeur à notre entrée dans ladite
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ration ? Une conception trop restrictive de cette
neutralité
n’empêche-t-elle pas notre pays d’assumer actuellement la tâche de co
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en, de l’assouplissement ou de l’abandon de cette
neutralité
, tenez-vous certains arguments comme particulièrement décisifs à l’he