1 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
1 Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)k l I Comment allons-nous just
2 sins d’Europe comprennent de moins en moins notre neutralité . Le fait est que les Américains ne la comprennent absolument pas, et
3 liquement : pour beaucoup de mes compatriotes, la neutralité suisse est devenue un tabou, aussi sacré que l’égoïsme. On refuse de
4 sont hélas plus discutables. Et si vraiment notre neutralité n’était rien d’autre que ce que le Suisse moyen semble croire aujourd
5 e soir d’un rapide aperçu sur l’histoire de notre neutralité , car je soupçonne qu’elle n’est pas bien connue de la plupart de nos
6 autant que pour lui-même. La première idée d’une neutralité négative des Confédérés apparaît vers 1648, lorsque la Suisse se sépa
7 deux confessions. Mais ce n’est qu’en 1815 que la neutralité de la Suisse se voit proclamée, sanctionnée par les Puissances et déc
8 e le traité de Vienne dit en tous termes que « la neutralité et l’inviolabilité de la Suisse […] sont dans les vrais intérêts de l
9 utre pour l’Allemagne. Il était évident que notre neutralité dépendait donc, au début de ce siècle, du fameux « équilibre européen
10 elle qui se pose désormais, c’est de savoir si la neutralité de notre pays est encore « dans les vrais intérêts de l’Europe entièr
11 n général, il semble difficile de soutenir que la neutralité représente un apport positif à la fédération du continent, c’est-à-di
12 aire considérable que nous impose notre statut de neutralité est une contribution réelle à la défense du continent, on ne saurait
13 de tous côtés : Êtes-vous pour l’abandon de notre neutralité  ? je ne puis donc répondre oui ou non. Le problème ne peut pas être p
14 oi la Suisse devrait éventuellement renoncer à sa neutralité . Je réponds pour ma part que cela ne pourrait être qu’au profit de l’
15 a peut-être fait son temps, endormis derrière la neutralité , comme la France en 1940 derrière la ligne Maginot, comme l’Amérique
16 ipe de jugement politique. Le voici : Tant que la neutralité de la Suisse se révèle utile à l’Europe — comme aujourd’hui sur le pl
17 in devenir une trahison. Car je le répète : notre neutralité a été reconnue par les puissances « dans l’intérêt de l’Europe entièr
18 par malice, veulent aujourd’hui la transformer en neutralité absolue, précisons : en neutralité entre l’Europe et les ennemis de l
19 transformer en neutralité absolue, précisons : en neutralité entre l’Europe et les ennemis de l’Europe — entre l’Europe unie et l’
20 ance. k. Rougemont Denis de, « Europe unie et neutralité suisse », Les Cahiers protestants, Lausanne, novembre–décembre 1950,
21 se réalisât prochainement, dans quelle mesure la neutralité helvétique serait-elle un obstacle majeur à notre entrée dans ladite
22 ration ? Une conception trop restrictive de cette neutralité n’empêche-t-elle pas notre pays d’assumer actuellement la tâche de co
23 en, de l’assouplissement ou de l’abandon de cette neutralité , tenez-vous certains arguments comme particulièrement décisifs à l’he
2 1951, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951)
24 térêt européen » qui a toujours caractérisé notre neutralité et qui l’a pratiquement permise. M. Lasserre veut croire que je n’ai
25 ue si la Suisse un jour décidait de renoncer à sa neutralité , ce ne pourrait être qu’au profit de l’Europe entière et de son union
26 . Au surplus, je souhaitais une discussion sur la neutralité présente et à venir de la Suisse, les circonstances ayant changé depu
27 . Voir la première note du texte « Europe unie et neutralité suisse ».