1 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
1 t matérielle le désir lâche d’un « ordre » imposé par la force, d’une « mise au pas » brutale qui nous dispense de nous sen
2 la cité et de l’État. D’autre part, il nous tente par la promesse d’une communauté restaurée, d’un coude-à-coude physique,
3 éponse à l’exigence religieuse des peuples, déçue par les Églises chrétiennes. Défaut de civisme : j’en donnerai un seul ex
4 très petite minorité. Comment s’imposèrent-ils ? Par la terreur. Ils arrivaient dans un village, par petits groupes montés
5 ? Par la terreur. Ils arrivaient dans un village, par petits groupes montés sur des camions mettaient le feu à la bourse du
6 cience religieuse. J’illustrerai le premier point par notre situation comme Suisses. Et le second, par notre situation comm
7 par notre situation comme Suisses. Et le second, par notre situation comme chrétiens. ⁂ L’exemple de la Suisse me tient à
8 ncestral de l’homme, c’est de parer à la violence par une violence du même ordre. Cette solution est la plus naturelle parc
9 icier français résumait l’autre jour ce processus par une image un peu grosse, mais frappante : « Un 75 est plus puissant q
10 raison d’être comme État ; parce qu’il était miné par une intime tentation de suicide totalitaire. Leçon capitale pour la S
11 t de refuser le jeu du fort, et de le déconcerter par ce refus. Je lis dans un ouvrage anglais quelques phrases qui pourrai
12 utteurs supprime cet accord fondamental et prouve par ses actes qu’il abandonne la méthode de lutte ancestrale, il n’est pa
13 cette possibilité. Le christianisme, probablement par la faute de ses ministres, ne satisfaisait plus depuis bien longtemps
14 , un manque de foi réelle qui se déguise en défi, par désespoir. Mais là encore, je ne parle pas d’une compassion sentiment
15 ldat, ou de l’ouvrier, ou de l’aryen blond. C’est par cette seule mesure que nous pourrons devenir des personnes libres et
16 scient — de remplacer le christianisme défaillant par le culte social de l’État et de son principe « sacral » : Prolétariat
17 à leur sujet la revue fasciste Gerarchia, dirigée par le propre neveu du Duce : « Ces braves gens devront se convaincre, et
2 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
18 me dans ses « bonnes paroles » ? Les catholiques, par contre, cultivent avec amour le souvenir du solitaire du Ranft, que R
19 ue chose comme capitaine. Puis, sans doute écœuré par la brutalité et l’inutilité croissante des expéditions auxquelles on
20 n beau jour, certaine injustice flagrante commise par ses collègues, au cours d’un procès, le décide à déposer sa charge et
21 pe exceptionnel parmi les vieux confédérés, sinon par la rigueur inusitée de sa conscience. C’est un citoyen de bon sens et
22 -être a-t-il manqué sa vocation de prêtre, — déçu par les exemples qu’il avait sous les yeux. Peut-être aussi rêve-t-il com
23 ère »… Ni les espions placés autour de l’ermitage par des autorités fort soupçonneuses, ni les envoyés de l’évêque n’ont ja
24 Ranft pour voir l’ermite fameux. Les uns poussés par la curiosité, les autres par le grand désir de recevoir une parole si
25 eux. Les uns poussés par la curiosité, les autres par le grand désir de recevoir une parole simple et forte, un conseil, un
26 uel message Nicolas l’a chargé. Ce que l’on sait, par ce qu’attestent les documents les plus formels, c’est qu’à l’aube, le
27 spérait, de toute son âme, s’acquérir la sainteté par les voies qu’ordonnait l’Église ; mais loin d’y trouver l’apaisement,
28 étais capable, je me suis efforcé de les observer par le jeûne, les veilles, les oraisons et autres exercices, en macérant
29 ue je faisais, je le faisais en toute simplicité, par pur zèle et pour la gloire de Dieu. Toute ma vie n’était que jeûnes,
30 héologique » du Docteur augustin. Ce serait ainsi par son aspect le plus catholique que nous pourrions précisément saisir,
31 le verrons plus loin, furent si nettement perçus par ses après-venants. On serait tenté de chercher ailleurs, à un niveau
32 d’un évêque ou supérieur de couvent venu le voir par curiosité. Mais cet anticléricalisme et ce désir de réformer les mœur
33 celle de la mystique germanique. Nous savons que par sa mère et par certains amis de celle-ci, tel le curé Matthias Hattin
34 stique germanique. Nous savons que par sa mère et par certains amis de celle-ci, tel le curé Matthias Hattinger, le jeune N
35 mouvement des « Amis de Dieu ». Initié en Alsace par le marchand Rulman Merswin, au xive siècle, ce mouvement plus ou moi
36 les doctrines mystiques de Suso et de Tauler, et par eux, de Maître Eckhart. On sait que Luther, de son côté, fut assez fo
37 uther, de son côté, fut assez fortement influencé par ces mêmes doctrines. Cependant, il serait très abusif de ramener à un
38 e d’un pèlerin « ami de Dieu », peut-être délégué par le mouvement ? Les plus récents historiens l’ont admis, après de nomb
39 e prière » de Nicolas (das Gebetlein) popularisée par la littérature hagiographique est en réalité la paraphrase d’un texte
40 ation « spiritualiste » de la foi, mais compensée par un salutaire redressement du sens moral et communautaire. Le réalisme
41 it que ce mouvement, rectifié et rendu plus sobre par la connaissance directe des Écritures, ait pu déboucher, quelque cinq
42 s m’a été fournie d’une manière très convaincante par la lecture des deux grands recueils de documents sur Nicolas que publ
43 i, malgré certain accaparement de Nicolas de Flue par l’Église romaine, la signification qu’il eut, en fait, pour les premi
44 été bel et bien des drames protestants, composés par des disciples de Zwingli, voire dans des intentions de polémique anti
45 e Heinrich Glarean, écrite en latin, et commentée par Myconius, Lucernois réformé, sur la demande de Zwingli et de Vadian.
46 le ton le plus enthousiaste. Il est suivi en 1546 par Stumpff, protestant zurichois. En 1556, Matthias Flacius Illyricus, p
47 e la foi qui se sont dressés avant Martin Luther, par la parole et par l’écrit, contre le pape et ses erreurs. 2. Sermons
48 ont dressés avant Martin Luther, par la parole et par l’écrit, contre le pape et ses erreurs. 2. Sermons et pamphlets des
49 pèlerinage au Ranft et « sur les lieux consacrés par le souvenir du Frère Claus ». Quant à la petite prière que je citais
50 etlein), elle avait été connue et publiée d’abord par des protestants, en 1531 et 1546, bien avant de se voir reprise — et
51 ant de se voir reprise — et d’ailleurs modifiée — par les catholiques, à partir de 1569. 3. Satires et drames. — La premiè
52 m et les conseils du Frère sans cesse revendiqués par les protestants au cours des disputes concernant la politique et le r
53 z mieux de le croire et de ne point innover, etc. Par contre, un Narrenspiel zwinglien de 1526 et une satire intitulée Ette
54 Eremitæ Helvetii, écrite en latin et représentée par des étudiants. Elle n’est pas sans intérêt dramatique ni sans verve,
55 e pain à l’époque même où les Suisses sont tentés par les richesses étrangères ; Nicolas pacifiant les cantons en rappelant
56 3. Ce trait sera relevé et souligné plus tard par les réformateurs, en particulier par Vadian. b. Rougemont Denis de,
57 né plus tard par les réformateurs, en particulier par Vadian. b. Rougemont Denis de, « Nicolas de Flue et la Réforme », L
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
58 ilisation moderne, je suis de plus en plus frappé par ces deux traits : d’une part, une étonnante disharmonie entre les div
59 d’une bombe de 1000 kg son invention humanitaire. Par quelle fatalité mauvaise tous les progrès de notre science contribuen
60 l est d’une part d’économiser du travail d’hommes par les machines, et donc de créer du loisir ; d’autre part, d’élever le
61 bienfaisance, fut interrogé un jour, devant moi, par un de ses collègues. Était-il vrai, lui demandait-on, que sa banque f
62 était vrai. — Mais alors, n’êtes-vous pas torturé par la pensée que votre argent contribue à prolonger un massacre ? — Null
63 fets sont si nombreux, si quotidiens, qu’on finit par ne plus les voir. Il est admis, dans notre société, que les hommes de
64 e nos pouvoirs d’agir matériellement grandissent, par une mutation brusque, dans la proportion de 1 à 100. Que va faire la
65 omment vont réagir ces masses humaines déracinées par l’industrie, et qui déjà menacent et souffrent. Tout cela échappe aux
66 ous ces pouvoirs avaient été coordonnés, orientés par une vue générale, par une notion générale de l’homme et des buts de s
67 nt été coordonnés, orientés par une vue générale, par une notion générale de l’homme et des buts de sa destinée, ils pouvai
68 ier siècle, dans leur ensemble, n’ont répondu que par la fuite, et par ce qu’ils appelaient le désintéressement de la pensé
69 leur ensemble, n’ont répondu que par la fuite, et par ce qu’ils appelaient le désintéressement de la pensée. Ils ont renonc
70 n faire, car l’histoire et l’économie sont régies par des lois inflexibles. Et surtout, au développement formidable et ango
71 allait résumer rapidement les caractères généraux par lesquels se trahit la démission de l’esprit, je dirais : goût des aut
72 é, suit des voies totalement divergentes, tracées par des principes contradictoires et privées de commune mesure. Décade
73 isonnable. Dans l’Empire romain, tout était réglé par le droit d’État. Chez les Juifs, c’était la Loi de Moïse qui ordonnai
74 béral, cela signifie le droit de ruiner le voisin par le jeu de la concurrence ; pour l’individualiste anarchisant, ce sera
75 Et l’on pourra changer le sens des mots sept fois par an, selon les besoins de la cause. C’est ainsi que tout récemment le
76 encore aussi tragique dans des pays moins menacés par la misère, comme par exemple nos petits États neutres, ne nous faison
77 le oscillation du balancier : le vide social créé par l’individualisme du siècle passé appelle une puissante réaction colle
78 , cet idéal réalisé, au ier siècle de notre ère, par les communautés de l’Église primitive. Le chrétien primitif est un ho
79 l est à la fois libre et engagé, et il est libéré par cela même qui l’engage envers son prochain, je veux dire par sa vocat
80 me qui l’engage envers son prochain, je veux dire par sa vocation. Eh bien, je dis que les maux dont nous souffrons sont av
81 e l’ensemble, et engagé vis-à-vis de cet ensemble par l’exercice d’une vocation qui le relie à ses prochains. C’est pour ce
82 toi-même ! Comment sortir de ce cercle vicieux ? Par un changement d’état d’esprit aussi bien chez les intellectuels créat
83 emportés, dans la bataille de la culture moderne, par l’esprit créateur sur l’esprit fataliste. Ce qui paralysait les intel
84 tions, dépendant des systèmes de mesures inventés par l’esprit humain. Or si la science elle-même vient nous dire que même
85 les parties de l’humanité contemporaine exténuées par la misère. Les solutions totalitaires, malgré leurs manifestations br
86 e dégager de l’ensemble de mille efforts orientés par une même espérance. L’effort des Églises, tout d’abord. Jusqu’à l’ère
87 eux communs pour la cité. La théologie médiévale, par les Sommes de Thomas d’Aquin, fixait à la pensée et à l’action des rè
88 ondre mieux que ces doctrines à la question posée par l’angoisse des foules. D’où les encycliques sociales données par les
89 des foules. D’où les encycliques sociales données par les deux derniers papes. Et les congrès de Stockholm et d’Oxford ont
90 roblème à résoudre. La solution fédéraliste Par quelle voie ? Je n’aime pas beaucoup la tolérance, vertu qui naît en
91 patriotiques ? — ou plutôt à des conclusions qui par la plus extraordinaire des rencontres, se trouvent être également val
92 messe ! Maintenant, la preuve est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fond
93 la ne se fera que si des hommes solides, informés par une expérience séculaire entreprennent, dès maintenant, un gros trava
94 cordé. Encore faut-il que cet espoir soit soutenu par tout un peuple, et qu’il ne se laisse pas décourager par les sceptiqu
95 t un peuple, et qu’il ne se laisse pas décourager par les sceptiques professionnels, par tous les paresseux d’esprit qui se
96 pas décourager par les sceptiques professionnels, par tous les paresseux d’esprit qui se prétendent réalistes. Encore faut-
97 onde d’utopie où toutes les luttes s’apaiseraient par miracle, mais un monde où les luttes nécessaires n’aboutissent pas mé
98 facile optimisme, dans une Europe tout obscurcie par la menace des avions. L’heure est plutôt venue de répéter la question
4 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
99 e sévère (juin 1940)e f Il est des pessimistes par tempérament. Leurs propos ne renseignent pas sur l’état des faits dan
100 olonge encore une existence brutalement condamnée par cette guerre. Nous avons trop longtemps vécu dans l’atmosphère rassur
101 longtemps vécu dans l’atmosphère rassurante créée par le matérialisme modéré du dernier siècle. Nous ne savons plus prendre
102 prendre au sérieux « ce qui nous dépasse », tant par en haut que par en bas. La croyance au Progrès nous a mis des œillère
103 eux « ce qui nous dépasse », tant par en haut que par en bas. La croyance au Progrès nous a mis des œillères. Et quand soud
104 udain la route normale se trouve barrée ou coupée par un précipice, nous voici piteusement indignés. Pourtant le précipice
105 se d’envisager la vie comme une totalité orientée par l’esprit. L’esprit prévoit le mal et tient compte du péché. Il sait q
106 une morale de commerçants », et qu’il sera vaincu par des ascètes féroces. Vinet prévoit que les libertés sociales, si nul
107 ciel et terre, idéaux et réalités, est pulvérisé par les bombes. Au plus fort de la persécution entreprise par Julien l’Ap
108 bombes. Au plus fort de la persécution entreprise par Julien l’Apostat contre la chrétienté naissante, quand tout, comme au
109 ra ? La grandeur de cette heure sévère, c’est que par la force des choses, par la brutalité démesurée des choses, nous somm
110 heure sévère, c’est que par la force des choses, par la brutalité démesurée des choses, nous sommes réduits à ne plus espé
111 est un de nos collaborateurs — se voit contraint par les circonstances à ne pas signer ces pages. »
5 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
112 ent-elles le moyen de subsister et de s’organiser par l’initiative des laïques, comme elles l’ont fait dans un pays voisin 
113 munauté au monde, puisque l’Église est rassemblée par l’Esprit saint, et puisqu’elle est le Corps même du Seigneur. Ceci di
114 faires soient débattues dans nos Grands Conseils, par des hommes qui parfois ignorent tout de la réalité de l’Église, corps
115 es justes rapports entre les hommes sont ordonnés par la Parole et par l’Esprit. Si l’on se remémore les événements qui ont
116 s entre les hommes sont ordonnés par la Parole et par l’Esprit. Si l’on se remémore les événements qui ont amené la créatio
117 de savoir parler à la foule, de savoir la toucher par des paroles directes. Vous me direz peut-être que cette question ne c
118 e des Églises réformées de ce pays. J’entends ici par liturgie : la partie du culte qui n’est pas le sermon, les lectures,
119 être invariable ; de plus, elle doit être prévue par les auditeurs, et pleinement significative en chacune de ses parties.
120 dépaysée, comme je vous le disais tout à l’heure, par le ton du pasteur et le maintien un peu compassé de l’auditoire. Mais
121 avide de vérité, elle ne se laissera pas arrêter par ces détails. Ce qui est plus grave, c’est que le sermon, s’il n’est p
122 lef. Il en ira tout autrement, si le culte débute par la liturgie que je viens de vous résumer. Cette liturgie, en effet, d
123 tés de la foi, j’éprouve le besoin de participer, par le chant ou la récitation, à ce témoignage collectif, dans la communa
124 nt un répons, ce sont des gestes qui engagent, et par lesquels on témoigne. Ce sont des gestes qui manifestent, visiblement
125 éralement ignorants de cette question, ou retenus par des préjugés à son égard. Je me suis borné à soulever devant vous que
6 1941, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Autocritique de la Suisse (février 1941)
126 s étymologique. (fœdus = traité, serment, union.) Par une inconséquence très bizarre, ces pseudo-fédéralistes, ou régionali
7 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
127 personne, tout en échappant au reproche d’égoïsme par des œuvres philanthropiques. Il faut bien le reconnaître, ce replieme
128 État, il y a le Pacte de 1291. Ce pacte fut juré par les représentants des trois communautés des Waldstätten, qui étaient
129 but de maintenir les libertés impériales acquises par ces communautés. Et ces privilèges avaient été accordés par l’empereu
130 mmunautés. Et ces privilèges avaient été accordés par l’empereur afin que le passage du Gothard fût gardé libre pour tout l
131 ers 1648, lorsque la Suisse se sépare de l’Empire par le traité de Westphalie. L’expérience de la guerre de Trente Ans a mo
132 alité de la Suisse se voit proclamée, sanctionnée par les Puissances et déclarée perpétuelle. En même temps, elle prend un
133 t son salut qu’à une chance extraordinaire, aidée par une armée solide et un terrain redoutable aux divisions blindées. Qu’
134 e que les auteurs des traités de 1815 entendaient par l’intérêt de l’Europe, c’était un certain degré de concorde entre nos
135 concorde qui ne semblait pouvoir être assurée que par l’équilibre entre les grandes puissances du continent. Il s’agit aujo
136 le Conseil de l’Europe ? Certes, nous avons fini par adhérer avec d’infinies précautions, à quelques entreprises internati
137 utrement. Ce n’était pas pour hâter l’union, mais par intérêt bien compris. Il serait donc un peu excessif de citer nos adh
138 éenne. M. Pleven a fait voter un projet similaire par la Chambre française. Et déjà, l’on commence à regarder de travers ce
139 ar je le répète : notre neutralité a été reconnue par les puissances « dans l’intérêt de l’Europe entière », et non pas com
140 riter. Elle est relative à l’Europe. Et ceux qui, par erreur ou par malice, veulent aujourd’hui la transformer en neutralit
141 t relative à l’Europe. Et ceux qui, par erreur ou par malice, veulent aujourd’hui la transformer en neutralité absolue, pré
8 1951, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Réplique à M. Lasserre (mars-avril 1951)
142 l’intérêt de l’Europe entière » parce que c’était par ce biais-là que je pouvais aborder le problème suisse, dans le cadre
143 rre sur le fond du problème, tel qu’il est défini par les points IV et V de votre questionnaire ?o On voit que mes thèses l
9 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
144 disait chrétienne et qui se confondait, du moins par ses tabous, avec la morale victorienne et plus généralement bourgeois
145 lle et rigoureuse réglementation de nos conduites par les ordinateurs électroniques. (On les verra peut-être alors, ces sag
146 on) dans une société donnée, et non plus l’Église par ses décrets généraux et par l’intervention personnelle du prêtre ou d
147 et non plus l’Église par ses décrets généraux et par l’intervention personnelle du prêtre ou du pasteur — alors les crises
148 tion de ces faits. La prise en charge progressive par la Science socialisée de l’ensemble des règles, prescriptions et cons
149 ssant les conduites humaines et naguère désignées par le terme général de morale, me paraît comporter à presque tous les ég
150 udiens, par exemple), ne sont en rien comparables par leur nocivité aux théories imbéciles et navrantes sur la sexualité (c
151 s et les moyens de la vie sociale sont séculiers, par nature et destination, et dans ce sens sont à César, mais la vocation
152 s de nos coutumes serait avantageusement remplacé par un jeu complexe et précis d’informations constamment vérifiées et mis
153 te question trouvant sa réponse quasi instantanée par la consultation d’un ordinateur, les recours ultimes pouvant être pré
154 emeure sans réponse, non point par accident, mais par nécessité de méthode. Car la grande Machine directrice la déclare san
155 ’impensable dans les termes admis et inexprimable par les codes en vigueur, de justifier encore la singularité, la vocation
156 riginalité de vocation, etc., ont déjà été minées par la psychologie de l’inconscient réduisant les « voix intérieures », n
157 l’Église apparaît subitement précisé à l’extrême par toute cette négativité. Alors qu’aux origines de l’Europe et au Moyen
158 fins purement sociales, fussent-elles déterminées par la plus sûre des sciences. Quant à celui qui veut devenir chrétien, d
159 des romantiques seraient trop facilement analysés par un ordinateur qui indiquerait aussitôt comment corriger le fonctionne
160 a « solution définitive et universelle » proposée par la Science et imposée par la Machine. Cet acte d’hérésie objective, d
161 universelle » proposée par la Science et imposée par la Machine. Cet acte d’hérésie objective, de résistance, ne se manife
162 enir. Dans son état primitif, mon ouvrage s’ouvre par le bref récit d’une modeste expérience, pour moi très importante, que
163 je me résolus à profiter de ce répit pour trouver par moi-même le secret de mes erreurs et le moyen de les corriger, sans p
164 cran d’arrêt. Laissez-vous simplement hypnotiser par ce petit disque noir à trois-cents mètres qui danse sur la ligne de m
165 e vient à nous, déclenchant le mouvement inverse, par attrait. La considération envoûtante du but dicte ainsi les moyens de
166 epte reçu. 3. Toute action efficace commence donc par la fin. Avant toute chose, il faut considérer la fin. 4. La fin seule
167 où elle est juste, et où ils sont vraiment dictés par elle. (Le fait que l’on invoque ce proverbe pour couvrir des tricheri
168 sion pendant une heure, car il est chargé de sens par les règles du jeu. Quant aux feux verts et aux feux rouges, ils sont
169 xclu, toute faute doit être exactement pénalisée, par un recul de pions, une perte de points, une pièce soufflée, un coup f
170 fautif (qui sont diverses formes d’amende), voire par la disqualification (qui correspond au bannissement, à la prison à vi
171 me un système de normes conventionnelles adoptées par une société, et que l’on conviendra donc d’observer rigoureusement, c
172 rs sur telle autre. Je ne rappelle pas ces choses par masochisme ou par une sorte de démagogie, mais il faut bien le reconn
173 . Je ne rappelle pas ces choses par masochisme ou par une sorte de démagogie, mais il faut bien le reconnaître : ces scanda
174 tus) de la société du siècle précédent, confondue par la masse des fidèles avec la tradition chrétienne. Je résume cette pa
175 s règles ou au contraire les infractions commises par un joueur n’entraînent pas de jugement sur sa valeur en tant que pers
176 es avions qui dans la nuit suivent la route créée par un faisceau sonore. Mais ce chemin sans précédent, — puisqu’il part d
177 et se rejoindront en Dieu, mais il y a un chemin par homme ! — comment savoir si je le découvre ou si je l’invente en le s
178 si je l’invente en le suivant ? Il n’est créé que par l’appel, et n’existe que si je m’y engage, répondant à l’appel sans p
179 chemins communs, bien fréquentés, bien surveillés par la police, là où règne le Code de la route, qui est aussi fait pour m
180 le. Les grandes voies publiques, bien que réglées par la Loi, ne me servent de rien pour « faire mon salut » comme disait l
181 tout cela je n’ai d’autre soutien que ma croyance par éclairs, ma « foi » dans l’existence de ce But qu’on ne peut voir et
182 dans la seule mesure où j’y crois, et où j’arrive par instants à oublier tout ce qui me fait douter du But et de l’appel et
183 « objectivement ». Mon péché, c’est de me mettre par ma conduite, par ma pensée, ou par quelque attitude intime, en traver
184 ». Mon péché, c’est de me mettre par ma conduite, par ma pensée, ou par quelque attitude intime, en travers du chemin que l
185 t de me mettre par ma conduite, par ma pensée, ou par quelque attitude intime, en travers du chemin que l’Appel, dans la nu
186 ur paulinienne qu’elle soit sans doute — au moins par sa structure dialectique — il est évident qu’elle provoque une série
187 ue de Dieu. — À quoi je pense qu’on doit répondre par une vigilance redoublée dans l’examen des marques ou des « notes » de
188 de la réalité tout ce qui ne peut être enregistré par la mémoire d’une machine électronique, que cet objectivisme-là est au
189 ris la définition de la personne : l’homme chargé par la vocation même qui le distingue de la communauté, d’une action qui
190 pelé à faire de grandes choses, c’est vrai, mais, par sa solidarité avec une grandeur qui le dépasse, à faire grandement la
191 ouloir. C’est un moyen, ici encore, dicté et créé par sa fin. Car c’est l’Esprit qui nous meut à prier. Les « soupirs inexp