1
l’auront fait voir aux plus naïfs. Mais il n’est
pas
seulement une menace. Il est aussi, et c’est beaucoup plus grave, une
2
un « ordre » imposé par la force, d’une « mise au
pas
» brutale qui nous dispense de nous sentir les responsables de la cit
3
ui s’en repent peut-être aujourd’hui…2 Ne croyez
pas
que ce soit là une vue partiale et partisane de l’histoire : c’est la
4
ui a conscience de ses raisons de vivre. Ce n’est
pas
l’homme le mieux armé, mais celui dont le moral est le plus solide. Q
5
le de Sarzana nous le prouve fortement : ce n’est
pas
le nombre et l’armement qui ont triomphé ce jour-là, mais la bonne co
6
autres n’en avaient plus, que les fascistes n’ont
pas
rencontré de résistance sérieuse. De ces deux causes du succès totali
7
une commune mesure vivante. Si nous ne la faisons
pas
, d’autres s’en chargeront, l’appel existe, et c’est le premier qui sa
8
s totalitaires. Avec cette différence que n’ayant
pas
vécu la révolution religieuse que représente le fascisme, elles auron
9
me totalitaire : ou bien la démocratie ne réussit
pas
à faire bloc à la manière fasciste, et alors elle est battue dans la
10
il se met à copier le voisin, un tel État ne peut
pas
compter sur l’aide d’autrui. Nous ne pouvons compter sur cette aide q
11
e chose unique, irremplaçable : un État qui n’est
pas
national, mais qui est au contraire fédéral. Un État dont les bases h
12
lles, parce qu’on saura là-bas que nous ne sommes
pas
assimilables. Voilà la résistance civique et toute civile dont je vou
13
le droit et le devoir de rester neutres, ce n’est
pas
comme on le dit trop souvent en vertu de nos intérêts matériels, cert
14
es à nos yeux, mais dont nos grands voisins n’ont
pas
de raisons de tenir le moindre compte. Si nous avons le droit d’être
15
. Si nous avons le droit d’être neutres, ce n’est
pas
en vertu d’un privilège divin, mais d’une mission bien définie dont n
16
e, pour pouvoir nous passer d’une armée. Ce n’est
pas
le cas. Mais il n’en reste pas moins que notre tâche est de tout mett
17
ne armée. Ce n’est pas le cas. Mais il n’en reste
pas
moins que notre tâche est de tout mettre en œuvre pour échapper au ce
18
non militaires, donc non totalitaires. Je ne dis
pas
que je les ai trouvées. Je dis que le salut serait de les trouver. La
19
e refuser ce défi, de déjouer ce calcul, et de ne
pas
opposer à la violence une violence du même ordre, mais forcément plus
20
velée. Essayons d’inventer autre chose. Ne jouons
pas
le jeu. Imitons les paysans du Morgarten : ils n’avaient pas d’armure
21
Imitons les paysans du Morgarten : ils n’avaient
pas
d’armures ni de lances : ils trichèrent donc au jeu où l’adversaire d
22
bandonne la méthode de lutte ancestrale, il n’est
pas
étonnant que l’autre soit déconcerté, parce que ses instincts animaux
23
cille devant l’inconnu… Pour ma part, je ne suis
pas
adversaire de la violence en soi, mais bien de cette forme mécanique
24
, la page que je viens de citer ne propose-t-elle
pas
la non-résistance, mais au contraire une forme de lutte nouvelle. C’e
25
onsidérables. Il faut chercher. Et je ne vous dis
pas
cela seulement comme personnaliste, adversaire du stalinisme et du fa
26
du stalinisme et du fascisme ; je ne vous le dis
pas
seulement comme Suisse, convaincu de la mission fédéraliste de son pa
27
te la tactique des apôtres. Et pour qu’on n’aille
pas
penser que je préconise je ne sais quelle veule démission ou quel déf
28
res termes : à la brutalité, le chrétien n’oppose
pas
la brutalité, mais la violence spirituelle, qui est la véritable char
29
trine ne peut être chrétienne si elle ne se fonde
pas
sur la repentance, qui est une violence faite à notre orgueil. Reconn
30
magnifiquement montré Nicolas Berdiaev. Ce n’est
pas
à la méchanceté supposée d’un Hitler ou d’un Staline que nous devons
31
s. Ceci dit, il nous faut agir. Or agir, ce n’est
pas
haïr. Je ne veux, sous aucun prétexte pieux, exciter de la haine cont
32
-être réussirons-nous à y croire. Ne sentez-vous
pas
une angoisse dans ce peut-être ? Et dans cette volonté de croire à n’
33
mmortalité d’un peuple ?… Or l’angoisse n’appelle
pas
la haine, mais au contraire la compassion, bien qu’elle l’appelle à s
34
défi, par désespoir. Mais là encore, je ne parle
pas
d’une compassion sentimentale. Je parle d’une attitude virile et déci
35
érance polie serait déjà une complicité. Ce n’est
pas
ainsi que je conçois la charité. Quand les Romains adoraient leur emp
36
aient leur empereur, les chrétiens ne craignaient
pas
de passer pour athées : ils refusaient le culte de l’idole et s’en mo
37
oclament tous les trois infaillibles, je ne crois
pas
manquer au devoir de charité en jugeant parfaitement grotesque leur i
38
rchevêque d’Astracan : « Allez, ne vous attristez
pas
. Ne voyez-vous pas que je vous crois infaillible vous aussi ? » Toute
39
n : « Allez, ne vous attristez pas. Ne voyez-vous
pas
que je vous crois infaillible vous aussi ? » Toutefois le scepticisme
40
ble vous aussi ? » Toutefois le scepticisme n’est
pas
toujours, hélas, une réponse suffisante. La seule réponse décisive à
41
— et pourtant charitable. Car nous ne condamnons
pas
des peuples, encore une fois. Ce que nous condamnons, ce sont des sol
42
nt la cité qui les protège. Je ne vous appellerai
pas
, en terminant, à une croisade antifasciste ou antimarxiste, mais à un
43
nse. Mais notre chance devant l’Histoire ne l’est
pas
moins. Il dépend en partie de nous que nous trouvions la solution de
44
énération anxieuse. Et pour tout dire, je ne suis
pas
sans espoir. Les faux dieux ne font pas de miracles. Je ne me lassera
45
e ne suis pas sans espoir. Les faux dieux ne font
pas
de miracles. Je ne me lasserai jamais de le répéter — c’est mon delen
46
s écrits populaires sur le Bienheureux, ce ne fut
pas
sans émerveillement que j’entrevis la réalité historique du personnag
47
rique du personnage. À tel point que je n’hésitai
pas
à en faire le sujet d’un drame, qui sera représenté à Zurich en septe
48
tante partition chorale. Le choix de ce sujet n’a
pas
été sans surprendre certains de mes amis protestants, et — pour d’aut
49
imauté. Mais une discipline extérieure ne pouvait
pas
tromper les âmes. Et la vie même de Nicolas de Flue nous en donne une
50
ce père de famille — il aura dix enfants — n’est
pas
un type exceptionnel parmi les vieux confédérés, sinon par la rigueur
51
olide paysan, les deux pieds sur la terre, et non
pas
un sectaire ou un illuminé auquel des ouvrages pieux auraient tourné
52
ns, et c’est là toute sa nourriture. Car n’est-il
pas
écrit, comme il le répétera souvent : « L’homme ne vit pas de pain se
53
, comme il le répétera souvent : « L’homme ne vit
pas
de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de mon
54
t « homme de Dieu » fruste et biblique.) Il n’est
pas
jusqu’aux princes des contrées voisines qui ne délèguent auprès du Fr
55
, quinze assemblées de la Diète des cantons n’ont
pas
suffi pour rétablir l’union. C’est alors que se placent les événement
56
solitaire de tenter un dernier effort. On ne sait
pas
— on ne saura jamais — de quel message Nicolas l’a chargé. Ce que l’o
57
e de Nicolas, est en réalité la seule qu’il n’ait
pas
faite : sa venue en personne à la Diète, et le discours qu’il y aurai
58
ses pratiques. Mais ce reproche n’atteindrait-il
pas
davantage un Nicolas de Flue, jeûnant plus que de raison dès son enfa
59
iècle, ce mouvement plus ou moins hérétique n’est
pas
sans d’intimes relations avec les doctrines mystiques de Suso et de T
60
i en présence d’une spiritualité qui n’est certes
pas
catholique, mais pas davantage protestante, au sens moderne, et qui s
61
piritualité qui n’est certes pas catholique, mais
pas
davantage protestante, au sens moderne, et qui se rapprocherait plutô
62
ta sa femme et ses enfants, son idée n’était-elle
pas
de se rendre en Alsace, pour y rejoindre des communautés d’Amis de Di
63
première visite qu’il reçut au Ranft ne fut-elle
pas
précisément celle d’un pèlerin « ami de Dieu », peut-être délégué par
64
e et donne-moi tout entier à toi seul ! Il n’est
pas
facile de caractériser en quelques mots cette « piété germanique », d
65
les premières générations de la Réforme. Ce n’est
pas
sans un joyeux étonnement que je suis tombé, dans Dürrer, à peine les
66
de leur œuvre de réforme de l’Église. Et ce n’est
pas
sans un léger mouvement de triomphe, je l’avoue, que j’ai trouvé ce f
67
cette époque, la conscience populaire n’hésitait
pas
à ranger Nicolas du côté de la Réforme). Il n’est peut-être pas sans
68
icolas du côté de la Réforme). Il n’est peut-être
pas
sans intérêt de donner ici un aperçu rapide de cette littérature réfo
69
atin et représentée par des étudiants. Elle n’est
pas
sans intérêt dramatique ni sans verve, mais on est frappé de constate
70
valeur, tandis que son rôle politique n’est même
pas
mentionné. (Cela gênait l’Église, remarque Dürrer.) Il y aurait lieu
71
Les historiens ne sont guère d’accord, et je n’ai
pas
qualité pour trancher ce problème d’ailleurs accessoire. ⁂ Ces quelqu
72
rétiens ! Que de richesses les réformés n’ont-ils
pas
laissé perdre de la sorte, et n’ont-ils pas laissé dénaturer ! Mon dé
73
t-ils pas laissé perdre de la sorte, et n’ont-ils
pas
laissé dénaturer ! Mon désir n’est nullement d’enlever le Frère Claus
74
udrais vous montrer ce soir que cette crise n’est
pas
théorique ; qu’elle a des conséquences pratiques ; qu’elle est l’une
75
açant. La bataille dont je vais vous parler n’est
pas
une bataille politique. Les adversaires ne sont nullement les actuels
76
t nullement les actuels belligérants, et il n’est
pas
question, ici, de confondre l’un des partis avec la cause de la cultu
77
ral autrichien disait un jour : Tout ce qui n’est
pas
aussi simple qu’une gifle ne vaut rien pour la guerre. Grâce à Dieu,
78
core neutres, et nous avons encore le droit de ne
pas
nous livrer à ce genre de simplifications brutales. Notre premier dev
79
faut reconnaître, hélas, que cette éducation n’a
pas
merveilleusement réussi. Nous persistons tous, plus ou moins, dans la
80
me. Mais en réalité, nos adversaires ne diffèrent
pas
essentiellement de nous. Tout homme porte en soi les microbes de tout
81
f, grâce auquel l’industrie pourra faire un grand
pas
. Il fonde d’autre part, avec l’argent gagné, un prix considérable, de
82
es tous posé cette question-là. Mais il ne suffit
pas
de se la poser et ensuite de se lamenter. Il faut voir ce que signifi
83
ses, et s’il existe des remèdes. Car il ne serait
pas
suffisant de n’accuser que la méchanceté des hommes : c’est l’esprit
84
que les résultats pratiques du machinisme ne sont
pas
d’augmenter les loisirs, mais bien d’augmenter le chômage, et qu’au l
85
ondit que c’était vrai. — Mais alors, n’êtes-vous
pas
torturé par la pensée que votre argent contribue à prolonger un massa
86
elle-même, pour des raisons dont il ne remarquait
pas
qu’elles étaient sans commune mesure. Au moraliste qui s’indignait, i
87
du que les affaires sont les affaires. On ne peut
pas
additionner des chiffres et des sentiments. Il ne faut pas tout mélan
88
ionner des chiffres et des sentiments. Il ne faut
pas
tout mélanger… Et en effet, nous mélangeons de moins en moins notre p
89
omprendre et en maîtriser les rouages. On ne sait
pas
du tout ce que vont produire ces capitaux énormes qu’on accumule à to
90
énormes qu’on accumule à tout hasard. On ne sait
pas
du tout comment vont réagir ces masses humaines déracinées par l’indu
91
vital. Or, ils ont perdu cette chance. Ils n’ont
pas
vu le danger, ils ont eu peur de le prévoir. Et c’est ici que nous al
92
cteurs spirituels de la cité. Bien sûr, ils n’ont
pas
dit : notre pensée, à partir d’aujourd’hui, renonce à agir, mais ils
93
dans son désintéressement scientifique. Ils n’ont
pas
dit : nous ne voulons plus rien faire d’utile, mais ils ont dit : on
94
us où elle va ! Et la société à son tour ne tarde
pas
à se défaire. Dès que la pensée se sépare de l’action, les hommes se
95
l’État-providence qui se charge de tout mettre au
pas
. Le malheur, c’est que l’Argent et l’État sont des principes qui ne v
96
s dans le dictionnaire de Littré. Mais cela n’est
pas
un mal, car ces sens, justement, sont exactement définis. Ce qui est
97
e. La liberté : tout le monde l’invoque, n’est-ce
pas
? Mais pour l’économiste libéral, cela signifie le droit de ruiner le
98
is seulement dans les prisons d’État. Je n’hésite
pas
à le dire : l’une des causes principales de la mésentente des peuples
99
un domaine du langage que l’écrivain ne contrôle
pas
, ne forme pas, n’atteint même pas. Ainsi se créent d’énormes zones d’
100
langage que l’écrivain ne contrôle pas, ne forme
pas
, n’atteint même pas. Ainsi se créent d’énormes zones d’échanges verba
101
ain ne contrôle pas, ne forme pas, n’atteint même
pas
. Ainsi se créent d’énormes zones d’échanges verbaux incontrôlés. Et p
102
licatesse d’appel. Alors les écrivains, qui n’ont
pas
d’autres armes que les mots, se voient privés de tout moyen d’agir. L
103
la plus sérieuse question humaine. Et s’il n’est
pas
encore aussi tragique dans des pays moins menacés par la misère, comm
104
exemple nos petits États neutres, ne nous faisons
pas
d’illusions : tôt ou tard, là aussi, cet appel exigera une réponse. R
105
l change, tout commence à changer. S’il ne change
pas
, toutes les réformes matérielles sont inutiles et tournent au malheur
106
au malheur. Car le mal qui est dans l’action n’a
pas
d’autres racines que le mal qui est dans la pensée. Et voici sa racin
107
pe humain, ni trop vaste ni trop étroit. Il n’est
pas
bon que l’homme soit seul ; il n’est pas bon non plus que l’homme soi
108
Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; il n’est
pas
bon non plus que l’homme soit foule. Le monde rationaliste et libéral
109
vité. Il s’agit de voir que l’homme concret n’est
pas
le Robinson d’une île déserte, ni l’anonyme numéro d’un rang, mais qu
110
ié, c’est l’idéal de l’homme occidental. N’allons
pas
dire que c’est une utopie ! Car ce problème a été résolu, cet idéal r
111
alors, il subit une discipline qui ne s’accommode
pas
du tout de sa vocation personnelle. Voici donc le dilemme où nous pla
112
cette action redevenue possible ? Je ne voudrais
pas
, ici, partir dans l’utopie. Je ne pense pas que les principes fondame
113
drais pas, ici, partir dans l’utopie. Je ne pense
pas
que les principes fondamentaux d’une société plus harmonieuse puissen
114
les Églises. Elles ont compris qu’il ne suffisait
pas
de dénoncer les doctrines païennes mais qu’il fallait répondre mieux
115
d ont montré que les autres Églises n’entendaient
pas
demeurer en arrière. Presque tout reste à faire, c’est certain. Mais
116
lution fédéraliste Par quelle voie ? Je n’aime
pas
beaucoup la tolérance, vertu qui naît en somme d’un scepticisme, car
117
lère, ne passera jamais dans les actes. Je n’aime
pas
non plus l’intolérance qui veut tout uniformiser, et qui est donc une
118
les avantages de la tolérance libérale, mais non
pas
ses inconvénients : car chacun dans le groupe où il est né, ou dans l
119
ix, puisque l’autre aboutit à la guerre. Ce n’est
pas
notre orgueil qui l’imagine, ce sont les faits qui nous obligent à le
120
ir soit, d’ores et déjà, un présent. Il ne s’agit
pas
de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir qu’en fa
121
, si nous sommes là, au service du pays, ce n’est
pas
pour défendre des fromages, des conseils d’administration, notre conf
122
aussi bien que nous, peut-être mieux !) Ce n’est
pas
non plus, comme le disait fort bien Karl Barth, pour protéger nos « l
123
peu partout de fédérer l’Europe. Cela ne se fera
pas
en un jour, ni même pendant les quelques semaines fiévreuses d’un con
124
iser notre expérience, et de tirer des leçons non
pas
seulement de ses succès mais aussi de ses échecs, que nous connaisson
125
vidu engagé dans la communauté. Cette œuvre n’est
pas
utopique. Car je me refuse à nommer utopie le seul espoir qui nous so
126
soutenu par tout un peuple, et qu’il ne se laisse
pas
décourager par les sceptiques professionnels, par tous les paresseux
127
-il — et je termine là-dessus — qu’elle ne repose
pas
sur une erreur profonde quant aux pouvoirs de l’homme et à ses fins t
128
orces une Europe fédéralisée, nous ne demanderons
pas
un paradis sur terre. Nous demanderons simplement un monde humain. No
129
Nous demanderons simplement un monde humain. Non
pas
un monde d’utopie où toutes les luttes s’apaiseraient par miracle, ma
130
un monde où les luttes nécessaires n’aboutissent
pas
mécaniquement et fatalement à des catastrophes cosmiques. La vie de l
131
y aura du péché sur la terre. Non, l’heure n’est
pas
au facile optimisme, dans une Europe tout obscurcie par la menace des
132
ussi ! » La paix que nous devons invoquer ne peut
pas
être une simple absence de guerre. Spirituellement, une vraie paix se
133
Pendant que les autres font la guerre, ils n’ont
pas
le temps de préparer un monde humain. Mais nous qui avons encore su c
134
onne, nous qui sommes encore épargnés, ne perdons
pas
notre délai de grâce : c’est à nous de gagner la vraie paix, c’est à
135
stes par tempérament. Leurs propos ne renseignent
pas
sur l’état des faits dans le monde, mais seulement sur l’état de leur
136
gissent conformément à la maxime du Taciturne : «
Pas
n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévér
137
nscience j’en dirai la cause : celui qui ne croit
pas
en Dieu ne sait pas non plus croire au diable, et ne sait pas le reco
138
la cause : celui qui ne croit pas en Dieu ne sait
pas
non plus croire au diable, et ne sait pas le reconnaître. À l’origine
139
ne sait pas non plus croire au diable, et ne sait
pas
le reconnaître. À l’origine de notre aveuglement, il y a incrédulité.
140
i Dieu existait, pleurons-nous, il ne permettrait
pas
cela ! Nous oublions que « cela », c’est nous aussi, et que Dieu malg
141
atériel ? Question stupide et irritante, n’est-ce
pas
, aux yeux de qui refuse d’envisager la vie comme une totalité orienté
142
uel. À la première de ces questions, il n’oserait
pas
répondre en toute franchise ; et à la seconde, il pressent bien qu’on
143
us avons eu bien assez de prophètes. Nous n’avons
pas
le droit de gémir que les avertissements nous ont manqué. Le dossier
144
que chose aujourd’hui menace la liberté, ce n’est
pas
comme jadis la superstition, […] c’est la préoccupation, la passion d
145
ion du bien-être matériel. Sa pente, n’en doutons
pas
, est du côté de la tyrannie. » Et qu’il suffise enfin d’une allusion
146
stice triomphe, non point parce que Dieu n’existe
pas
, mais au contraire parce que Dieu existe, et qu’il est juste dans son
147
primer toutes les questions sociales. Et cela non
pas
seulement en Suisse, mais dans tous les pays de l’Europe ; non seulem
148
es vérités élémentaires sont dures. Elles ne sont
pas
originales. Elles sont même grossières, et gênantes. Certains diront
149
de tous. « Mea culpa » des pacifistes, qui n’ont
pas
su imaginer le mal parce qu’ils croyaient au bien fait de main d’homm
150
’homme. « Mea culpa » des militaristes, qui n’ont
pas
su imaginer un autre bien que la défense toute matérielle d’un ordre
151
’à en tirer les conclusions5. Mais nous ne sommes
pas
neutres pour rien, pour le confort. Nous ne sommes pas neutres comme
152
eutres pour rien, pour le confort. Nous ne sommes
pas
neutres comme on est rentier. Nous sommes neutres en vue de l’avenir.
153
goûts, nos sympathies et nos passions. Je ne sais
pas
ce que l’avenir vaudra, mais je sais que s’il vaut quelque chose, ce
154
t alors ce qui mérite d’être sauvé ou recréé. Non
pas
le droit et la justice dont se réclamaient nos égoïsmes et celui des
155
e si les grandes démocraties ont la victoire. Non
pas
le bonheur fait de laisser-aller et d’insouciance du prochain, car no
156
it — c’est un petit nuage, il passera. Ce n’était
pas
de l’optimisme. Athanase prévoyait qu’avec le « petit nuage » passera
157
rs — se voit contraint par les circonstances à ne
pas
signer ces pages. »
158
vous parlerai ce matin de l’Église visible et non
pas
de l’Église en général. Je vous parlerai des Églises telles que nous
159
voyons en ce mois de juillet de 1940. Ce ne sera
pas
une conférence bien bâtie, je tiens à vous le dire tout de suite, mai
160
fiance. Tout craque autour de nous, mais ce n’est
pas
une raison de se lamenter ou de se décourager, bien au contraire. C’e
161
à ce que beaucoup croient, cette situation n’est
pas
nouvelle dans notre histoire. Elle fut celle de nos grandes victoires
162
les l’ont fait dans un pays voisin ? Je n’oserais
pas
répondre ce matin. Ni oui ni non. Mais je voudrais que cette question
163
élever notre espoir ? Encore une fois, je ne puis
pas
répondre. Dieu le sait, et l’événement seul fera la preuve de notre f
164
re les membres d’une famille. Et je ne parle même
pas
du « partage » spirituel, qui devait être le pain quotidien de ces co
165
autés souvent persécutées. Certes, il ne faudrait
pas
s’imaginer que les premiers chrétiens étaient toujours des saints, et
166
firaient à dissiper cette illusion. Il n’en reste
pas
moins que ces premières Églises ont surmonté toutes les persécutions
167
t de déposer dans le « sachet », avec l’air de ne
pas
y toucher ? Sont-ils prêts à « partager » autre chose que des impress
168
et des frères dans l’Église ? Oh ! je ne demande
pas
que nos paroisses décrètent du jour au lendemain le partage de tous l
169
ompte — plus qu’au nom de l’Église — cela ne fait
pas
encore une vraie communauté. Des actes isolés, si beaux soient-ils, c
170
s actes isolés, si beaux soient-ils, cela ne fait
pas
un esprit de corps, — et l’expression « esprit de corps » devrait pou
171
blesse une fois reconnue et confessée, ne perdons
pas
de temps à nous lamenter ou à critiquer vainement. Mettons-nous au tr
172
et qui, lui, sait si bien s’organiser. Je ne puis
pas
vous énumérer toutes les conditions nécessaires pour que nos paroisse
173
est avant tout théologique. Je n’insisterai donc
pas
: vous avez entendu et entendrez encore des orateurs beaucoup plus qu
174
oit être, ou redevenir une Église de Dieu, et non
pas
la société des braves gens. Par exemple, on ne doit plus discuter de
175
ateurs attachés à leurs souvenirs. L’Église n’est
pas
à nous, n’est pas notre œuvre, et ses affaires ne sont pas nos affair
176
leurs souvenirs. L’Église n’est pas à nous, n’est
pas
notre œuvre, et ses affaires ne sont pas nos affaires d’abord, mais l
177
s, n’est pas notre œuvre, et ses affaires ne sont
pas
nos affaires d’abord, mais les affaires du Royaume de Dieu. Il me par
178
venir une vraie Église, une Église de Dieu et non
pas
une Église patriotique ou une puissance d’ordre politique. 2° Le serv
179
e la laisser être une vraie Église de Dieu et non
pas
une Église de l’État suisse. Il est bien vrai que notre État fédéral
180
je disais cet hiver à Tavannes : Nous ne devons
pas
être chrétiens parce que nous sommes Suisses, mais nous devons être d
181
oir une religion pour vous et si vous n’en voulez
pas
pour vous, mais seulement pour tout le monde, faites-nous la grâce de
182
9. Alors, si l’État change, l’Église ne changera
pas
. Et si l’État devient païen, l’Église pourra rester le lieu où les ju
183
Église depuis plus d’un siècle : elle ne s’y sent
pas
tout à fait chez elle ; elle n’y reconnaît pas son langage. Il y a là
184
nt pas tout à fait chez elle ; elle n’y reconnaît
pas
son langage. Il y a là certainement quelque chose d’anormal. L’Église
185
estion ne concerne que nos pasteurs. Je n’en suis
pas
sûr. C’est une question d’atmosphère spirituelle, de disposition des
186
aussi notre affaire à nous laïques. Nous n’aimons
pas
à être dérangés dans nos petites habitudes du dimanche matin, et il a
187
que nous soyons choqués quand un pasteur ne garde
pas
le ton convenu, le ton convenable. Nous oublions trop facilement que
188
s trop facilement que la Parole de l’Église n’est
pas
réservée seulement à nos « milieux ecclésiastiques », mais à tous les
189
oyez plus simplement bibliques ! Ne vous fatiguez
pas
à faire une conférence, avec des idées personnelles. Notre époque ne
190
c des idées personnelles. Notre époque ne demande
pas
des idées, des images plus ou moins originales. Elle demande des véri
191
s parler la Bible seule, car nous, nous ne sommes
pas
convaincants. » Parole profonde, parole qui devrait libérer plus d’un
192
asteur soit « simplement biblique », et ne jugent
pas
cela « trop simple ». Jamais, au grand jamais, un pasteur ne sera tro
193
plicité des paroles de la Bible. « Nous ne sommes
pas
convaincants », disait le pasteur que je viens de citer. Nous ne somm
194
le pasteur que je viens de citer. Nous ne sommes
pas
convaincants, ajouterai-je, quand nous cherchons à faire au lieu d’un
195
nces intéressantes ou pathétiques. Nous ne sommes
pas
convaincants quand nous cherchons à discuter, à prévenir des objectio
196
bjections que la plupart des auditeurs n’auraient
pas
eu l’idée de faire. Comme laïque, je ne demande pas qu’on me persuade
197
s eu l’idée de faire. Comme laïque, je ne demande
pas
qu’on me persuade de croire, mais simplement qu’on nourrisse ma foi.
198
ds qu’on me parle avec une calme autorité, et non
pas
que l’on prenne au sérieux mes doutes éventuels. Notre génération n’e
199
ieux mes doutes éventuels. Notre génération n’est
pas
si tourmentée de doutes. Elle n’a guère la manie de discuter. Elle at
200
e veut pas dire d’ailleurs que notre Église n’ait
pas
le droit d’aborder l’actualité sociale ou politique. Pour être missio
201
de son enseignement ? Pourquoi ne parlerait-elle
pas
de politique, si elle le fait sur la seule base de la Bible ? On ne l
202
sur la seule base de la Bible ? On ne lui demande
pas
une théorie originale, surtout pas ! On lui demande simplement d’appl
203
ne lui demande pas une théorie originale, surtout
pas
! On lui demande simplement d’appliquer à telle ou telle situation le
204
une vraie communauté, c’est que l’Église ne parle
pas
le langage d’un seul groupe social, ou d’une seule classe ; ou le lan
205
ine et de formes de culte fixes. Je ne soulèverai
pas
ici le problème de l’épiscopat, encore que je sois persuadé qu’il se
206
our nous aussi un jour ou l’autre. Je ne parlerai
pas
non plus du rôle des laïques dans la paroisse, qui pourrait être déve
207
t un laïque qui parle ici, je le répète. Ce n’est
pas
un docteur de l’Église ! Les théologiens élèveront peut-être de forte
208
s ici par liturgie : la partie du culte qui n’est
pas
le sermon, les lectures, prières et chants réglés et réguliers. Depui
209
, à quelques rares exceptions près10. Et ce n’est
pas
seulement le défaut de liturgie qui me choque, mais le manque de sens
210
manifestations — peut-être parce qu’on ne saurait
pas
comment les définir autrement… ce seul fait démontre à l’évidence que
211
ûts et les idées du pasteur ; ils ne se déroulent
pas
d’après un plan traditionnel et chargé de sens dogmatique, mais font
212
y a là une grande loi sociologique qu’on ne peut
pas
négliger sans risques graves. Tous les fondateurs de régimes savent q
213
iturgies païennes. Ces abus manifestes ne doivent
pas
nous faire négliger le bon usage, l’usage chrétien d’une liturgie chr
214
e volonté et avide de vérité, elle ne se laissera
pas
arrêter par ces détails. Ce qui est plus grave, c’est que le sermon,
215
i est plus grave, c’est que le sermon, s’il n’est
pas
exceptionnellement bon, risque bien de la laisser sur sa faim. En sor
216
sser sur sa faim. En sortant de là, elle ne saura
pas
exactement ce que nous croyons, elle pourra s’imaginer les choses les
217
s’agit. J’avoue que pour ma part, et je ne pense
pas
être le seul de mon espèce, j’éprouve le besoin d’entendre répéter ch
218
ou inconnus. Après cela, même si le sermon n’est
pas
des meilleurs, j’ai tout de même le sentiment d’avoir approuvé mon Ég
219
s, les Suisses. Le peuple suisse, en général, n’a
pas
un sens des formes très raffiné. Je vous dirai même une chose assez d
220
ut bien nommer le sans-gêne spirituel. Je ne sais
pas
si cela provient du fait qu’on parle un peu trop facilement du Bon Di
221
eu, chez nous, et qu’il subsiste dans nos Églises
pas
mal de traces d’un piétisme affadi. Je n’oserais pas suggérer que nou
222
mal de traces d’un piétisme affadi. Je n’oserais
pas
suggérer que nous tenons à rester démocrates et sans façon jusque dan
223
bourgeoisement et convenablement assis… Ne pensez
pas
, surtout, que ces questions d’attitude soient futiles, ou trahissent
224
ersonnelle, physique même, au culte public, n’est
pas
sans portée spirituelle. Se lever, prier ensemble à haute voix, s’age
225
, qui sont les membres du Corps de Christ, et non
pas
des associations comme les autres. Avoir ensuite le souci de « désemb
226
coup) ; doctrine des sacrements… 9. Je n’entends
pas
prendre position ici sur des problèmes tels que les prestations finan
227
ue nul autre. Sa devise est un paradoxe qu’il n’a
pas
toujours bien compris. Elle exclut en principe toute doctrine unitair
228
ité d’une vigilante autocritique, si l’on ne veut
pas
déchoir ou se laisser dissoudre, si l’on veut durer et surtout, si l’
229
région et ses devoirs envers l’ensemble, il n’est
pas
absurde de nommer « fédéraliste » un parti qui n’a d’autre programme
230
, que nos autorités et nos journaux ne se lassent
pas
d’invoquer — comme si cela allait de soi — chaque fois qu’on nous pro
231
t que les Américains ne la comprennent absolument
pas
, et que les Russes n’y croient pas plus qu’ils ne croient à nos liber
232
ne croient à nos libertés, et vraiment, ce n’est
pas
beaucoup dire. Il serait donc temps qu’en Suisse au moins, l’on essai
233
s véritables de ce statut spécial, qui ne résulte
pas
d’une loi éternelle de la nature, ni d’un commandement de Moïse, ni d
234
ni d’un droit divin des Helvètes, bref, qui n’est
pas
tombé du ciel et qui ne va pas du tout de soi. Je suis bien obligé de
235
s, bref, qui n’est pas tombé du ciel et qui ne va
pas
du tout de soi. Je suis bien obligé de l’avouer publiquement : pour b
236
s et n’oblige à des prises de position. On n’aime
pas
cela… Ce qu’on veut, c’est la paix chez soi et tant pis pour les vois
237
e moyen semble croire aujourd’hui, il ne faudrait
pas
s’étonner qu’elle impatiente de plus en plus le reste du monde. Comme
238
notre neutralité, car je soupçonne qu’elle n’est
pas
bien connue de la plupart de nos contemporains. Aux origines lointain
239
e ans, ou même qu’il y a dix ans ? Je ne le pense
pas
. Ce que les auteurs des traités de 1815 entendaient par l’intérêt de
240
nous ne pouvions plus faire autrement. Ce n’était
pas
pour hâter l’union, mais par intérêt bien compris. Il serait donc un
241
à grands cris. Mais attention : les cris ne sont
pas
des armes ! La vérité, c’est que la Suisse neutre est le seul pays d’
242
e voyez, la réponse que j’essaie de trouver n’est
pas
simple. Si l’effort militaire considérable que nous impose notre stat
243
uis donc répondre oui ou non. Le problème ne peut
pas
être posé, encore moins résolu, dans l’abstrait. Ce qu’il faut savoir
244
ses nous soient posées. Cela viendra, n’en doutez
pas
! Demain, soit les États-Unis, soit le Conseil de l’Europe s’il sort
245
notre opinion soit prête à y répondre. Il ne faut
pas
que notre gouvernement se trouve placé devant des options graves qu’i
246
qu’il lui sera difficile de trancher, ne sachant
pas
ce que pense le peuple suisse. Il ne faut pas que l’histoire nous sur
247
ant pas ce que pense le peuple suisse. Il ne faut
pas
que l’histoire nous surprenne, endormis dans la fausse sécurité d’une
248
un prétexte à freiner l’union de l’Europe et à ne
pas
y prendre notre part, elle est contraire à l’esprit même de son statu
249
es « dans l’intérêt de l’Europe entière », et non
pas
comme un privilège qu’il n’y aurait plus à mériter. Elle est relative
250
restrictive de cette neutralité n’empêche-t-elle
pas
notre pays d’assumer actuellement la tâche de conciliation qui serait
251
x ans. Demander qu’on discute un budget, ce n’est
pas
demander sa suppression. (On m’a fort mal compris, mais je ne m’en ét
252
e de fait. Tout d’abord, il est clair que je n’ai
pas
pu « confondre systématiquement » le Conseil de l’Europe avec la fédé
253
Et puis après ? Tenter de me réfuter ne supprime
pas
le problème du rôle actuel et futur de la Suisse dans la construction
254
atique paraissait difficile à justifier, mais non
pas
les principes du devoir moral, considérés comme révélés, invariables
255
ence occidentale deviennent universelles, pour ne
pas
dire totalitaires, et marquent des succès sans cesse croissants. Nos
256
is dans l’Histoire de nos civilisations, ce n’est
pas
l’anarchie croissante des mœurs que nos vieux sages auront à déplorer
257
on — qu’il faut imaginer réalisées dans un avenir
pas
trop lointain (beaucoup sont là déjà, dans notre société) sont trop n
258
on pénible comme de cesser de fumer, cela ne pose
pas
de problème, on le fait sans barguigner, sans avoir à résoudre de con
259
e de conflits intérieurs dramatiques, on ne parle
pas
de « sacrifices » plus ou moins « joyeusement consentis », de « tortu
260
ant chargés à la satisfaction des masses (pour ne
pas
dire : au soulagement général). Oserai-je vous avouer que si je tiens
261
tombé en désuétude, les Églises ne feraient-elles
pas
mieux d’admettre que la compétence des savants et des praticiens en m
262
tants, depuis la fin du xviiie siècle et jusqu’à
pas
si longtemps que cela, en Suisse romande, si j’en crois mes souvenirs
263
ois mes souvenirs de jeunesse. Si les Églises (et
pas
seulement celle de Rome, dans la lancée de Vatican II) se décident à
264
(dans les rapports avec l’économie) : on ne voit
pas
très bien, dans ces conditions, où, quand et en quoi une « morale » a
265
résie objective, de résistance, ne se manifestera
pas
nécessairement sous une forme agressive et violente. Il sera simpleme
266
ière, d’un non-contentement essentiel. Ce ne sera
pas
une attitude de révolté à gilet rouge, mais le droit qu’on demande et
267
e, mon chemin que j’invente, que je crée à chaque
pas
à tâtons dans le noir et qui ne s’éclaire que sous mes pas. C’est ain
268
ons dans le noir et qui ne s’éclaire que sous mes
pas
. C’est ainsi que je comprends le verset du psalmiste : « Ta parole es
269
i un pronostic : l’Église peut-être (je n’en suis
pas
sûr), mais en tout cas les hommes qui « croient », au sens chrétien d
270
ts pages intitulé La Morale du But , que je n’ai
pas
encore publié, fort heureusement. En effet, depuis vingt ans, je n’ai
271
lire ces deux pages inédites, et que je ne compte
pas
modifier dans la version finale du livre. Elles sont intitulées : « D
272
us tenir compte des préceptes reçus. Je ne tardai
pas
à marquer quelques points, sauvant l’honneur sinon l’espoir de me réh
273
e tient en trois mots : pensez au noir. Ne pensez
pas
à votre main, ni à ce que fait l’index qui a pris le cran d’arrêt. La
274
aux préceptes légaux et coutumiers, ne suffisent
pas
pour atteindre le but, et peuvent être nuisibles dans la mesure exact
275
ur couvrir des tricheries évidentes ne lui enlève
pas
son intrinsèque vérité.) (Plus tard, j’ai découvert que la secte bou
276
les morales humaines sont conventionnels, et non
pas
« naturels », sont des normes et non des lois au sens physico-chimiqu
277
ons morales sont des conventions ne signifie donc
pas
qu’elles soient méprisables ou vaines, bien au contraire. De plus, l’
278
ianisme, étant la seule grande religion qui n’ait
pas
institué de morale codifiée, devait fournir un terrain de choix pour
279
spiration morale au degré suprême ; mais ce n’est
pas
un code, une loi, un recueil de règles, et c’est même ce qui devrait
280
tionale de tueurs sur telle autre. Je ne rappelle
pas
ces choses par masochisme ou par une sorte de démagogie, mais il faut
281
s infractions commises par un joueur n’entraînent
pas
de jugement sur sa valeur en tant que personne. Il est entendu que si
282
ais si l’on suit les règles normalement, on n’est
pas
pour autant bon ou mauvais : simplement on joue bien ou mal. Point de
283
nt à l’appel sans penser à rien d’autre. Il n’est
pas
jalonné, comme les grandes voies publiques, de signes bien lisibles p
284
aller, qui est absolument ailleurs. Elles ne sont
pas
faites pour cela. Seul pourrait me relier à mon but le sentier de ma
285
s moments, le But a dicté ses moyens. Il ne les a
pas
seulement justifiés, il les a faits et me les a donnés. Je disais tou
286
disais tout à l’heure que la notion de péché n’a
pas
sa place dans le monde des règles du jeu, mais prend son sens dans le
287
ui tombe à côté ». Voilà qui correspond, n’est-ce
pas
, d’une manière assez frappante, à mes images initiales du tireur au f
288
s du tireur au fusil ou à l’arc. ⁂ Je ne voudrais
pas
terminer cet exposé… téméraire, beaucoup trop simplifié, beaucoup tro
289
’appel que vous croyez venu du Transcendant n’est
pas
tout simplement l’expression symbolique d’une pulsion de l’inconscien
290
n’en suis jamais sûr ! La foi sans le doute n’est
pas
la foi, ont répété bien avant moi Luther et Kierkegaard. Un théologie
291
de régler la conduite morale de nos peuples n’ont
pas
réussi à empêcher ni même à retarder sérieusement un seul des mouveme
292
Un autre théologien me reprochera (et je ne suis
pas
du tout sûr qu’il ait tort) d’ouvrir les portes toutes grandes au sub
293
… Mais les risques subsistent, je ne les minimise
pas
: ce sont les risques de la Foi et de la confiance dans le Saint-Espr
294
. Toute vie spirituelle authentique ne s’est-elle
pas
toujours jouée entre les deux extrêmes du désert et du déluge, du dou
295
me théologien, prenant acte de ce que je ne crois
pas
du tout à une morale révélée, ni directement ni au travers des tours
296
le message ou l’appel qui nous en vient. Ce n’est
pas
appliquer une règle connue, la même pour tous, en tous les temps, et
297
t révélée une fois pour toutes. L’Évangile ne dit
pas
: « Voici le code, obéissez. » Il dit : « Cherchez, et osez croire l’
298
phrasant Teilhard de Chardin : chaque homme n’est
pas
appelé à faire de grandes choses, c’est vrai, mais, par sa solidarité
299
vocation est d’abord indicible, parce qu’elle n’a
pas
et ne peut avoir de précédent, parce qu’il n’y a pas deux hommes pare
300
et ne peut avoir de précédent, parce qu’il n’y a
pas
deux hommes pareils, donc pas deux chemins pareils allant d’un homme
301
, parce qu’il n’y a pas deux hommes pareils, donc
pas
deux chemins pareils allant d’un homme à Dieu. Mais je pressens que l
302
s qu’on pourra me faire seront celles que je n’ai
pas
prévues… Je les attends de votre part et vous en dis d’avance ma grat