1 1938, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La vraie défense contre l’esprit totalitaire (juillet 1938)
1 ce1. De récents événements l’auront fait voir aux plus naïfs. Mais il n’est pas seulement une menace. Il est aussi, et c’est
2 ement une menace. Il est aussi, et c’est beaucoup plus grave, une tentation. Il flatte au cœur de notre angoisse morale et m
3 lie, de 1920 à 1922, le parti socialiste était le plus important : 35 % des électeurs. Les fascistes n’étaient qu’une très p
4 ns devant lui, disposés à tenir bon… » Rien n’est plus vrai : le totalitarisme ne saurait triompher « de gens disposés à ten
5 me le mieux armé, mais celui dont le moral est le plus solide. Quand on lit les travaux historiques les plus sérieux sur la
6 solide. Quand on lit les travaux historiques les plus sérieux sur la naissance des trois grandes dictatures, on constate l’
7 une mystique, tandis que les autres n’en avaient plus , que les fascistes n’ont pas rencontré de résistance sérieuse. De ces
8 c les premiers chez nous, répondons d’une manière plus humaine que les totalitaires, plus vraie aussi, et plus réellement to
9 d’une manière plus humaine que les totalitaires, plus vraie aussi, et plus réellement totale. Mais c’est là une question re
10 umaine que les totalitaires, plus vraie aussi, et plus réellement totale. Mais c’est là une question religieuse, nous l’avon
11 eligieuse, nous l’avons vu, et seule une religion plus vraie que leurs mystiques saura nous indiquer les vraies fins de la l
12 t, il se trouve que sa tradition politique est la plus proche du personnalisme. C’est donc à propos de la Suisse que je pour
13 a première réaction de notre opinion fut aussi la plus naturelle et la plus instinctive : « Au signal du danger, armons-nous
14 e notre opinion fut aussi la plus naturelle et la plus instinctive : « Au signal du danger, armons-nous ! » L’instinct ances
15 une violence du même ordre. Cette solution est la plus naturelle parce qu’elle n’est en somme qu’un réflexe. Elle ne suppose
16 . Et c’est aussi pourquoi elle est de beaucoup la plus fréquente et la plus populaire. J’ai à cœur cependant de montrer son
17 quoi elle est de beaucoup la plus fréquente et la plus populaire. J’ai à cœur cependant de montrer son danger pour nous Suis
18 r la question des armements. J’y vois le piège le plus dangereux que nous tendent les totalitaires. Plaçons-nous tout d’abor
19 nt trop lourds pour lui : ils le gêneront bientôt plus qu’ils ne le protégeront. Un officier français résumait l’autre jour
20 image un peu grosse, mais frappante : « Un 75 est plus puissant qu’un revolver, disait-il, c’est entendu. Mais donnez-moi un
21 devenue la guerre totale. C’est dire qu’il n’y a plus de distinction entre civils et militaires, selon la doctrine officiel
22 rois que l’erreur qui aboutit à ce dilemme est la plus grave que nous puissions commettre en tant que Suisses, car elle mena
23 e État en trois nations. Ce serait la négation la plus radicale des bases mêmes de la Confédération. Souvenons-nous du sort
24 n capitale pour la Suisse ! Un État qui ne croit plus à sa valeur spirituelle, ou ne prouve plus qu’il y croit, puisqu’il s
25 croit plus à sa valeur spirituelle, ou ne prouve plus qu’il y croit, puisqu’il se met à copier le voisin, un tel État ne pe
26 olence une violence du même ordre, mais forcément plus faible, où les totalitaires puiseraient tout simplement une énergie r
27 é, parce que ses instincts animaux ne lui dictent plus de conduite immédiate. Il vacille devant l’inconnu… Pour ma part, je
28 qu’on lui rend. Or je distingue dans ces raisons plus d’angoisse que de méchanceté. J’ai reçu cet hiver, d’un jeune nazi, u
29 nt par la faute de ses ministres, ne satisfaisait plus depuis bien longtemps au besoin de croire de la majorité du peuple. N
30 pour les mystiques idolâtres, c’est un adversaire plus sérieux que les canons et que les railleries. C’est le seul adversair
31 ines d’un seul parti, d’une seule tendance, et la plus animale de l’homme. Seule a le droit d’être totalitaire la vérité tot
32 tion presque totale de la société. Nous ne sommes plus qu’une poussière de petits individus, impuissants, isolés, anxieux. A
33 lons-nous retomber dans une folie inverse, encore plus grave, la religion collectiviste ? Le péril est immense. Mais notre c
2 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
34 e tout son siècle, et sans le savoir, d’une piété plus intérieure, d’un contact plus direct, plus confiant avec Dieu… À cinq
35 savoir, d’une piété plus intérieure, d’un contact plus direct, plus confiant avec Dieu… À cinquante ans, il n’y résiste plus
36 piété plus intérieure, d’un contact plus direct, plus confiant avec Dieu… À cinquante ans, il n’y résiste plus : sa vocatio
37 nfiant avec Dieu… À cinquante ans, il n’y résiste plus  : sa vocation profonde triomphe de tous ses doutes, et même de ses de
38 bien au-delà. Peu à peu, les pèlerins deviennent plus fréquents, qui montent au Ranft pour voir l’ermite fameux. Les uns po
39 l’on sait, par ce qu’attestent les documents les plus formels, c’est qu’à l’aube, le curé redescendu à Stans parvint à réun
40 ais aussi par rapport à notre foi. La tendance la plus apparente est celle que les catholiques mettent surtout en valeur de
41 tin qui multipliait, lui aussi, les pratiques les plus scrupuleuses : comme Nicolas, il espérait, de toute son âme, s’acquér
42 aisons et autres exercices, en macérant mon corps plus que tous ceux qui aujourd’hui me persécutent, parce que je leur enlèv
43 la gloire de se justifier… J’imposais à mon corps plus d’efforts qu’il n’en pouvait fournir sans danger pour la santé… Tout
44 rait-il pas davantage un Nicolas de Flue, jeûnant plus que de raison dès son enfance, et au-delà de toute « discrétion » ima
45 ra un peu plus tard dans la conscience infiniment plus avertie et plus « théologique » du Docteur augustin. Ce serait ainsi
46 ard dans la conscience infiniment plus avertie et plus « théologique » du Docteur augustin. Ce serait ainsi par son aspect l
47 cteur augustin. Ce serait ainsi par son aspect le plus catholique que nous pourrions précisément saisir, dans la piété de Ni
48 ants » du moins pré-réformés qui, nous le verrons plus loin, furent si nettement perçus par ses après-venants. On serait ten
49 On serait tenté de chercher ailleurs, à un niveau plus apparent, les manifestations de la tendance pré-réformée chez l’ermit
50 -mêmes indiquent en passant qu’il se montrait des plus sévères pour les abus et les trahisons du clergé de son siècle. On ci
51 n cite les répliques assez dures dont il gratifia plus d’un évêque ou supérieur de couvent venu le voir par curiosité. Mais
52 la rattacher surtout à une troisième tendance, la plus importante à mes yeux, celle de la mystique germanique. Nous savons q
53 and Rulman Merswin, au xive siècle, ce mouvement plus ou moins hérétique n’est pas sans d’intimes relations avec les doctri
54 e tout à fait original, proprement germanique, ou plus précisément encore, souabe et rhénane. Nous sommes ici en présence d’
55 Dieu », peut-être délégué par le mouvement ? Les plus récents historiens l’ont admis, après de nombreux tâtonnements. D’aut
56 l’on conçoit que ce mouvement, rectifié et rendu plus sobre par la connaissance directe des Écritures, ait pu déboucher, qu
57 e biographie importante de Nicolas, sur le ton le plus enthousiaste. Il est suivi en 1546 par Stumpff, protestant zurichois.
58 ples du solitaire, puisqu’ils ont gardé la foi la plus ancienne, celle des Apôtres, et se sont refusés à faire commerce de l
59 e Claus ». Quant à la petite prière que je citais plus haut (Gebetlein), elle avait été connue et publiée d’abord par des pr
60 e Frère Claus et de Frère Tell ! Mais la pièce la plus importante de cette série est celle que fit jouer à Bâle, en 1550, le
61 et Moïse ou Élie intervenaient dans les débats le plus naturellement du monde. Il y avait, selon Dürrer, 149 rôles parlants,
62 op de protestants ignorent, et qu’ils ignorent le plus souvent du simple fait que les catholiques l’exaltent. Tel est l’espr
3 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). La bataille de la culture (janvier-février 1940)
63 riels, qu’un épisode tragique d’une bataille bien plus vaste, la millénaire bataille de la culture. L’adversaire est en no
64 tion est très tentant, je l’avoue, et aujourd’hui plus que jamais. C’est malgré tout un procédé de propagande de guerre. Un
65 as merveilleusement réussi. Nous persistons tous, plus ou moins, dans la manie des primitifs : nous rendons responsables de
66 pe d’unité est si totale qu’on ne la ressent même plus comme un scandale. Elle est devenue toute naturelle. Le banquier dont
67 dogme fondamental de la mentalité moderne. C’est plus qu’un dogme, c’est une croyance spontanée et universelle. Et ses effe
68 nt si nombreux, si quotidiens, qu’on finit par ne plus les voir. Il est admis, dans notre société, que les hommes de la pens
69 Les résultats de ce divorce sont infinis. Mais le plus décisif, sans doute, est celui-ci : la culture apparaît aujourd’hui c
70 ous quelque chose comme une friandise. Elle n’est plus un pain quotidien. Quand on dit de quelqu’un : c’est un intellectuel 
71 nt, une société où les valeurs de la pensée n’ont plus aucun rapport avec les lois de l’action, une société qui manque à ce
72 à ce point d’harmonie, et où ce manque n’est même plus ressenti comme un scandale, je la vois condamnée à glisser, comme la
73 . Essayons de voir d’où il vient. Le phénomène le plus remarquable des débuts du xixe siècle a été, en effet, et dans tous
74 sque création de villes énormes, dix ou cent fois plus grandes que celles qu’on connaissait auparavant. Ainsi Berlin passe,
75 nstres antédiluviens. La population de l’Europe a plus que doublé en cent ans, ses richesses ont été décuplées, sa productio
76 d’un seul regard. Une seule intelligence ne peut plus en comprendre et en maîtriser les rouages. On ne sait pas du tout ce
77 aliste. Le panorama de la société devient confus. Plus rien n’est à la mesure de l’homme individuel. Quand nous regardons en
78 scientifique. Ils n’ont pas dit : nous ne voulons plus rien faire d’utile, mais ils ont dit : on ne peut plus rien faire, ca
79 rien faire d’utile, mais ils ont dit : on ne peut plus rien faire, car l’histoire et l’économie sont régies par des lois inf
80 ce blasphème contre les préjugés du siècle : « Le plus grand adversaire de l’esprit, c’est la presse quotidienne. On ne peut
81 l’esprit, c’est la presse quotidienne. On ne peut plus prêcher le christianisme dans un monde où règne la presse. » Et Nietz
82 r et de centraliser en écrivant : « L’État est le plus froid parmi les monstres froids. » Mais à part ces deux solitaires, p
83 le temps présent. Dans une cité où la culture n’a plus en fait l’initiative, ce sont les lois de la production et de la guer
84 re pensée impuissante. Quand la culture ne domine plus l’action, c’est l’action qui domine la culture, mais une action qui n
85 ui domine la culture, mais une action qui ne sait plus où elle va ! Et la société à son tour ne tarde pas à se défaire. Dès
86 de Moïse qui ordonnait toute l’existence dans ses plus minutieux détails. Au Moyen Âge, la théologie. Dans toutes ces civili
87 de nos actes : c’est l’Argent. Et quand il n’y a plus d’argent, c’est la misère. Et quand la misère est trop grande, alors
88 devenus parmi nous ? Prenons trois mots parmi les plus fréquents dans les discours et les écrits de notre époque : esprit, l
89 sens, nous en avons ajouté d’autres sur lesquels plus personne ne s’entend. Tout le monde veut défendre l’esprit, mais pour
90 ième pays, la liberté signifiera le droit pour le plus fort de s’annexer un voisin faible ; dans un troisième pays, la liber
91 désordre établi, tantôt le fait qu’on n’assassine plus dans la rue mais seulement dans les prisons d’État. Je n’hésite pas à
92 ’énormes zones d’échanges verbaux incontrôlés. Et plus on y échange de mots, plus ils perdent leur force et leur sens, et le
93 erbaux incontrôlés. Et plus on y échange de mots, plus ils perdent leur force et leur sens, et leur délicatesse d’appel. Alo
94 n d’agir. Leurs conseils, leurs appels ne portent plus . Les hommes échangent des paroles en plus grand nombre que jamais, et
95 portent plus. Les hommes échangent des paroles en plus grand nombre que jamais, et ne se disent rien qui compte. Or quand la
96 . Or quand la parole se détruit, quand elle n’est plus le don qu’un homme fait à un homme, et qui engage quelque chose de so
97 ifie exactement ce que je veux qu’il signifie… ni plus ni moins. — La question est de savoir, dit Alice, si vous pouvez fair
98 tion est de savoir, dit Humpty Dumpty, qui est le plus fort… et c’est tout. » Nous en sommes exactement là : c’est le plus f
99 t tout. » Nous en sommes exactement là : c’est le plus fort qui définit le sens des mots et qui l’impose à son caprice. Eh !
100 es reste insatisfait. Il continue à nous poser la plus sérieuse question humaine. Et s’il n’est pas encore aussi tragique da
101 t faux, et c’est pourquoi leurs efforts, même les plus sincères, aboutissent au malheur de l’homme. Dans ce monde qui a perd
102 homme isolé, dans un monde trop vaste, ne se sent plus porté au sein d’un groupe. Déraciné, il flotte, il erre, il n’offre p
103 groupe. Déraciné, il flotte, il erre, il n’offre plus de résistance aux courants d’opinion, aux modes, à la publicité des g
104 montré que c’est justement cet homme-là qui a le plus de peine à subsister ou à se former dans le monde moderne. Car suppos
105 nce, et transportée abusivement dans les domaines plus humains de l’histoire, de la sociologie, et même de la psychologie. E
106 ous dire que même dans l’ordre matériel, il n’est plus permis de concevoir une observation impartiale, à combien plus forte
107 e concevoir une observation impartiale, à combien plus forte raison pourrons-nous dénoncer l’illusion des historiens et soci
108 pas que les principes fondamentaux d’une société plus harmonieuse puissent être formulés dès maintenant comme un programme
109 passera jamais dans les actes. Je n’aime pas non plus l’intolérance qui veut tout uniformiser, et qui est donc une mort de
110 tiques ? — ou plutôt à des conclusions qui par la plus extraordinaire des rencontres, se trouvent être également valables po
111 ntralisateurs et gigantesques. C’est la guerre la plus antisuisse de toute l’histoire. C’est donc pour nous la pire menace.
112 pour nous la pire menace. Mais en même temps, la plus belle promesse ! Maintenant, la preuve est faite, attestée par le san
113 ien que nous, peut-être mieux !) Ce n’est pas non plus , comme le disait fort bien Karl Barth, pour protéger nos « lacs d’azu
114 re. Spirituellement, une vraie paix sera toujours plus difficile à vivre et à gagner que cette guerre où tout s’abaisse et s
4 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’heure sévère (juin 1940)
115 échis, maîtres d’eux-mêmes et objectifs. Je dirai plus  : ce qu’il nous faut, ce sont des pessimistes actifs. Des hommes qui
116 rialisme modéré du dernier siècle. Nous ne savons plus prendre au sérieux « ce qui nous dépasse », tant par en haut que par
117  : celui qui ne croit pas en Dieu ne sait pas non plus croire au diable, et ne sait pas le reconnaître. À l’origine de notre
118 fusé pendant cent ans d’envisager ? Pourtant, les plus grands hommes du dernier siècle furent unanimes à prévoir le destin q
119 r la conscience européenne : vous y trouverez les plus grands noms de la pensée, qui furent aussi les plus cyniquement mécon
120 us grands noms de la pensée, qui furent aussi les plus cyniquement méconnus. Vous y trouverez les témoignages convergents de
121 verez les témoignages convergents des esprits les plus opposés, unanimes dans la critique du « réalisme » de leur temps, et
122 ies mêmes, nous voilà condamnés, de la manière la plus tragi-comique, à sacrifier notre prospérité, notre confort et nos pro
123 fusé les sacrifices qu’eût entraînés un règlement plus juste des relations sociales et internationales, pour avoir refusé ob
124 ces mille fois pires, inévitables et stériles. Le plus étrange est que ces sacrifices se révèlent parfaitement « possibles »
125 ons des raisons d’espérer ! Mais nul espoir n’est plus possible, sachons-le, si nous refusons maintenant encore d’envisager
126 en fuite sur les routes de France ? Nous n’avons plus qu’un seul espoir — quelle que soit l’issue de la guerre : obtenir po
127 de dire la vérité que les peuples en guerre n’ont plus le pouvoir de reconnaître, dans le fracas des chars, sous les bombard
128 rs, sous les bombardements, quand on ne sait même plus qui a été tué. Un peuple en guerre sauve son moral en se dopant, en f
129 traires des autres, en face, nous paraissent bien plus effrayantes, et qu’ils triomphent tout de même, ou à cause de cela mê
130 t qu’il était logique, inévitable, et qu’il n’y a plus qu’à en tirer les conclusions5. Mais nous ne sommes pas neutres pour
131 aux et réalités, est pulvérisé par les bombes. Au plus fort de la persécution entreprise par Julien l’Apostat contre la chré
132 té démesurée des choses, nous sommes réduits à ne plus espérer qu’au nom de l’unique nécessaire : « L’amour parfait bannit l
5 1940, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). L’Église et la Suisse (août 1940)
133 enne, la Suisse est réduite à elle-même. Elle n’a plus d’autre garantie humaine que son armée, plus d’autre allié que son te
134 n’a plus d’autre garantie humaine que son armée, plus d’autre allié que son terrain, plus d’autre espoir que son travail. C
135 ue son armée, plus d’autre allié que son terrain, plus d’autre espoir que son travail. Contrairement à ce que beaucoup croie
136 ables communautés. Voilà le fait qui me paraît le plus grave, étant donné les événements actuels et ceux que nous devons pré
137 fondement spirituel d’une paroisse étaient alors plus importants que tout. La ferveur de la foi nouvelle liait les esprits
138 e demande si les fidèles de nos cultes se sentent plus fortement liés aux autres membres de l’Église qu’ils ne sont liés à l
139 dualités chrétiennes, agissant pour leur compte — plus qu’au nom de l’Église — cela ne fait pas encore une vraie communauté.
140 de corps » devrait pouvoir s’appliquer à l’Église plus qu’à nulle autre communauté au monde, puisque l’Église est rassemblée
141 u choc des événements récents et avant les crises plus graves qui se préparent. Pour que nos Églises retrouvent le sens et l
142 entendu et entendrez encore des orateurs beaucoup plus qualifiés que moi pour définir l’essence et le but de l’Église. Je me
143 société des braves gens. Par exemple, on ne doit plus discuter de son administration et de ses rapports avec l’État comme s
144 n prophétique d’un homme dont la pensée me paraît plus actuelle que jamais, Alexandre Vinet. « Veuillez d’abord avoir une re
145 auditeurs et l’atmosphère en général y sont bien plus bourgeois que populaires. C’est sans doute l’une des raisons de la dé
146 e la classe ouvrière vis-à-vis de l’Église depuis plus d’un siècle : elle ne s’y sent pas tout à fait chez elle ; elle n’y r
147 qui ont faim et soif de vérité, sans le savoir le plus souvent. Il est grand temps que nous fassions en sorte que tous « ceu
148 e nos paroisses se dissipera d’elle-même, se fera plus accueillante. L’étranger qui entrera dans nos temples ne se sentira p
149 ranger qui entrera dans nos temples ne se sentira plus perdu chez les braves gens, mais accueilli dans une maison de Dieu. C
150 pasteurs : soyez simples dans vos sermons, soyez plus simplement bibliques ! Ne vous fatiguez pas à faire une conférence, a
151 Notre époque ne demande pas des idées, des images plus ou moins originales. Elle demande des vérités sûres, les vérités de l
152 s, les vérités de la Bible, qui sont toujours les plus actuelles, et qui sont seules à la hauteur de la situation présente.
153 ts. » Parole profonde, parole qui devrait libérer plus d’un pasteur de ses soucis, et résoudre en partie le problème du same
154 aussi un jour ou l’autre. Je ne parlerai pas non plus du rôle des laïques dans la paroisse, qui pourrait être développé enc
155 dogmatique, mais font se succéder, dans un ordre plus ou moins arbitraire, des textes souvent inconnus, et des morceaux de
156 de la foi. À mon sens, cette liturgie est une des plus belles, dans sa simplicité, et des plus justes aussi, de toutes celle
157 t une des plus belles, dans sa simplicité, et des plus justes aussi, de toutes celles qu’utilisent les différentes confessio
158 Mon second argument en faveur de la liturgie est plus spécifiquement chrétien. Je dirais même qu’il est d’ordre sermonnaire
159 laissera pas arrêter par ces détails. Ce qui est plus grave, c’est que le sermon, s’il n’est pas exceptionnellement bon, ri
160 us croyons, elle pourra s’imaginer les choses les plus fausses. Ou bien encore, elle aura l’impression d’avoir surpris une r
161 e Suisse devraient avoir à cœur ce rapprochement, plus qu’aucune autre Église au monde. Nos traditions fédéralistes devraien
6 1941, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Autocritique de la Suisse (février 1941)
162 r 1941)i j Nul pays à ma connaissance, n’a été plus souvent expliqué à lui-même et au monde que la Suisse. C’est qu’il en
163 t au monde que la Suisse. C’est qu’il en a besoin plus que nul autre. Sa devise est un paradoxe qu’il n’a pas toujours bien
164 nécessité de l’union centrale auraient peut-être plus de droits à revendiquer le nom de fédéralistes, dans son sens étymolo
7 1950, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Europe unie et neutralité suisse (novembre-décembre 1950)
165 ple, de ce tour de force prolongé, ils sont hélas plus discutables. Et si vraiment notre neutralité n’était rien d’autre que
166 Les conflits qui menacent d’éclater n’opposeront plus les catholiques aux protestants, comme pendant la guerre de Trente An
167 res Européens comme de 1939 à 1945. Il n’est donc plus question pour la Suisse d’essayer de maintenir sa place centrale et r
168 vée dans le jeu des puissances voisines. Il n’y a plus d’équilibre européen. Il y a l’Europe entière qui essaie de survivre
169 surer sa défense. Or, peut-on dire que l’attitude plus que réservée de la Suisse contribue sérieusement à promouvoir l’union
170 ais c’était en réalité parce que nous ne pouvions plus faire autrement. Ce n’était pas pour hâter l’union, mais par intérêt
171 ôt leurs divisions ! Nous en avons, je le crains, plus qu’eux tous réunis. Il n’y a qu’un seul coin de l’Europe qui soit sér
172 », et non pas comme un privilège qu’il n’y aurait plus à mériter. Elle est relative à l’Europe. Et ceux qui, par erreur ou p
173 ui s’opposent à une fédération européenne se font plus difficiles et plus nombreux. Les Suisses doivent d’abord connaître ob
174 fédération européenne se font plus difficiles et plus nombreux. Les Suisses doivent d’abord connaître objectivement la ques
8 1968, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Pour une morale de la vocation (1968)
175 eu de dire qu’elle est en crise : on ne sait même plus très bien ce qu’elle est, ni où elle est, ce qu’elle peut ou doit dir
176 e quoi. Le « moralisme de grand-papa » est encore plus mal vu chez les théologiens rigoureux que chez les jeunes gens en col
177 ins par ses tabous, avec la morale victorienne et plus généralement bourgeoise-occidentale, que reste-t-il après la triple a
178 s. Mais au plan de la morale, nous vivons dans la plus incroyable confusion de systèmes hétéroclites, d’époques, de styles,
179 re la forme d’existence personnelle et sociale la plus conforme aux évangiles, l’inspiration évangélique d’une éthique. D’a
180 la contraception) dans une société donnée, et non plus l’Église par ses décrets généraux et par l’intervention personnelle d
181 rs dramatiques, on ne parle pas de « sacrifices » plus ou moins « joyeusement consentis », de « tortures morales », de « ten
182 les Églises et leurs clergés n’auraient en somme plus rien à dire aux hommes, aux femmes et aux enfants quant à leur existe
183 e, me paraît comporter à presque tous les égards, plus d’avantages que d’inconvénients, tant pour la Société que pour l’Égli
184 » contre toute évidence historique et au prix des plus étonnantes acrobaties théologiques. Je disais tout à l’heure que lai
185 e » à César, c’est-à-dire aux sciences séculières plus ou moins socialisées, me paraît avantageux à presque tous les égards.
186 ormais la situation est inversée : l’Église n’est plus là pour prescrire aux hommes leur mode de vie, d’autres s’en chargent
187 rement sociales, fussent-elles déterminées par la plus sûre des sciences. Quant à celui qui veut devenir chrétien, devra-t-i
188 grade de lieutenant, et d’acquérir de la sorte au plus tôt le droit de faire taire les sergents harcelants, je m’appliquais
189 de mes erreurs et le moyen de les corriger, sans plus tenir compte des préceptes reçus. Je ne tardai pas à marquer quelques
190 allez essayer. Vous avez le noir ?… Vous ne voyez plus que le noir ?… » Je n’entendais plus rien. Le disque noir dansait, pu
191 ous ne voyez plus que le noir ?… » Je n’entendais plus rien. Le disque noir dansait, puis s’arrêtait, dansait de nouveau, s’
192 que je gonflais mes poumons. Soudain il me parut plus large, plus proche, bien mat, et immobile… La détonation me surprit.
193 lais mes poumons. Soudain il me parut plus large, plus proche, bien mat, et immobile… La détonation me surprit. Je reposai m
194 nche droite de ma tunique. Quant aux conséquences plus lointaines et aux implications, décisives à mon sens, du conseil en t
195 te ainsi les moyens de l’atteindre et les oriente plus strictement qu’aucune méthode ou aucun précepte reçu. 3. Toute action
196 e à Dieu. Mais je pressens que les objections les plus gênantes qu’on pourra me faire seront celles que je n’ai pas prévues…
197 ur trouver des certitudes du même ordre, toujours plus précises et impératives. Quant aux laïques et au clergé de l’Église c