1
es n’étaient qu’une très petite minorité. Comment
s’
imposèrent-ils ? Par la terreur. Ils arrivaient dans un village, par p
2
centaines de fois. Comment ces crimes ont-ils pu
se
produire ? C’est que la police protégeait les fascistes contre les mo
3
odieuses provocations marxistes ». Si le fascisme
s’
est imposé, c’est donc d’abord grâce à la protection de la police. Mai
4
plicité quasi universelle que le fascisme a dû de
s’
emparer de l’État. Un peu de civisme l’eût arrêté. Sa force n’a été fa
5
calculs dits « réalistes » d’une bourgeoisie qui
s’
en repent peut-être aujourd’hui…2 Ne croyez pas que ce soit là une vu
6
s. Une seule fois, nous apprennent-ils, la police
s’
opposa aux bandes armées des chemises noires. Ce fut à Sarzana, en jui
7
ent débarqué à la gare de cette petite ville. Ils
s’
y heurtèrent à 8 gendarmes et 3 soldats, qui pour une fois s’avisèrent
8
ent à 8 gendarmes et 3 soldats, qui pour une fois
s’
avisèrent de résister. Au premier coup de feu, la petite armée des che
9
coup de feu, la petite armée des chemises noires
s’
enfuit dans les campagnes. Cet épisode est symbolique, comme le prouve
10
, répercutées dans le pouvoir établi ; et demain,
s’
il triomphe chez nous, sa puissance ne sera que la somme exacte de nos
11
sure vivante. Si nous ne la faisons pas, d’autres
s’
en chargeront, l’appel existe, et c’est le premier qui saura lui répon
12
olitique de Gribouille : pour éviter la pluie, on
se
jette à l’eau. Autre danger : si l’on accepte de jouer le jeu des ar
13
s, l’effrénée concurrence conduit l’État qui veut
se
maintenir à peu près au niveau du voisin, à perdre la mesure de ce qu
14
à perdre la mesure de ce qu’il peut dépenser sans
s’
affaiblir. Les armements deviennent trop lourds pour lui : ils le gêne
15
e au mieux de nos possibilités de vie normale. Il
s’
agira maintenant d’utiliser les armes. Nul n’ignore que la guerre mode
16
d’être livrée, puisque la conception totalitaire
s’
est déjà installée chez nous, sous prétexte de défense nationale. Or j
17
ion qui est la seule raison d’être de notre État.
Se
placer sur le plan de la guerre totale et de sa préparation civile en
18
uelle, ou ne prouve plus qu’il y croit, puisqu’il
se
met à copier le voisin, un tel État ne peut pas compter sur l’aide d’
19
d’entraîner les démocrates sur un terrain où ils
se
renient eux-mêmes. Il est donc vital pour nous de refuser ce défi, de
20
ent donc au jeu où l’adversaire devait gagner, et
se
défendirent avec leurs moyens propres : des quartiers de roche. Je ne
21
lui donnerait l’opposition violente à laquelle il
s’
attend. Il se trouve comme précipité dans un nouveau monde de valeurs,
22
n assurance. Représentons-nous cela : deux hommes
se
battent. Ils sont apparemment en divergence absolue ; en réalité, ils
23
paremment en divergence absolue ; en réalité, ils
se
battent sur la base d’un accord fondamental : la croyance à la validi
24
ucune doctrine ne peut être chrétienne si elle ne
se
fonde pas sur la repentance, qui est une violence faite à notre orgue
25
fériorité collective, un manque de foi réelle qui
se
déguise en défi, par désespoir. Mais là encore, je ne parle pas d’une
26
ur athées : ils refusaient le culte de l’idole et
s’
en moquaient. Nous aussi nous devons rire des idoles colossales qu’on
27
ois dictateurs qui font les gros yeux à l’Europe,
se
proclament tous les trois infaillibles, je ne crois pas manquer au de
28
ous dit-il, persuadé que tous les savants peuvent
se
tromper et reconnaissant que l’Église romaine est infaillible. L’Égli
29
on veut réglementer le tout de l’homme, quand il
s’
agit en vérité des solutions et des doctrines d’un seul parti, d’une s
30
antimarxiste, mais à une tâche constructive, qui
se
situe d’une manière très précise dans le mouvement de l’Histoire occi
31
propre neveu du Duce : « Ces braves gens devront
se
convaincre, et nous les convaincrons bientôt, que la charge du problè
32
Comment prendre vraiment au sérieux un drame qui
se
dénoue si facilement, un héros dont l’activité se résume dans ses « b
33
se dénoue si facilement, un héros dont l’activité
se
résume dans ses « bonnes paroles » ? Les catholiques, par contre, cul
34
mis au rang des saints (bien que la canonisation
se
fasse attendre). Mais là, c’est l’autre aspect de la vie du « Frère C
35
n avait tenté de leur opposer — et tous les trois
s’
excommuniaient réciproquement, ainsi que leurs fidèles, en sorte que t
36
e leurs fidèles, en sorte que toute la chrétienté
se
vit alors frappée d’anathème ! — le concile avait substitué un pontif
37
e la parole donnée. Il semblait que la chrétienté
se
regroupait, non sans résignation, autour du siège de Saint-Pierre raf
38
preuve édifiante. Dès son enfance, nous le voyons
s’
astreindre aux « œuvres » de la religion qui est alors celle de tous —
39
prend aucune nourriture le vendredi, et peu à peu
s’
exerce à jeûner également d’autres jours. Sa piété précoce et frappant
40
les ordres. Mais non, parvenu à l’âge d’homme, il
s’
engage dans les bandes armées qui guerroyaient alors contre les seigne
41
péditions auxquelles on lui fait prendre part, il
se
retire dans son canton natal pour y exercer les fonctions patriarcale
42
s d’un procès, le décide à déposer sa charge et à
se
retirer dans sa famille. C’est le deuxième temps de cette espèce de r
43
lle vocation ? Celle des « frères mendiants » qui
s’
en vont sur les routes, au hasard, abandonnés au souffle de l’Esprit.
44
une heure de chez lui, dans la gorge du Ranft, il
se
construit une cellule, auprès d’une minuscule chapelle. Et le miracle
45
chapelle. Et le miracle, préparé dès son enfance,
se
réalise : Nicolas s’aperçoit soudain qu’il peut se passer de manger !
46
le, préparé dès son enfance, se réalise : Nicolas
s’
aperçoit soudain qu’il peut se passer de manger ! Une fois par semaine
47
e réalise : Nicolas s’aperçoit soudain qu’il peut
se
passer de manger ! Une fois par semaine il s’en va communier dans un
48
eut se passer de manger ! Une fois par semaine il
s’
en va communier dans un des villages voisins, et c’est là toute sa nou
49
— ainsi qu’on l’appelle désormais. Et sa légende
se
répand, en Suisse d’abord, puis bien au-delà. Peu à peu, les pèlerins
50
si puissant parmi les Suisses qu’on a coutume de
s’
adresser d’abord à lui lorsqu’il faut négocier un traité. C’est ainsi
51
t ainsi que le solitaire conseille aux Suisses de
se
montrer prudents dans l’affaire de Bourgogne, où l’Autriche et la Fra
52
à quels dangers leur victoire même les exposera :
s’
ils font la guerre pour s’enrichir, et s’ils apprennent le prix de l’o
53
ire même les exposera : s’ils font la guerre pour
s’
enrichir, et s’ils apprennent le prix de l’or, c’en sera fait de leur
54
posera : s’ils font la guerre pour s’enrichir, et
s’
ils apprennent le prix de l’or, c’en sera fait de leur union patriarca
55
e aux avis de l’ermite, et toutes ses prédictions
se
réalisent : victoires, pillage, flot d’or, et disputes sanglantes à p
56
sputes sanglantes à propos du partage. Les choses
s’
enveniment à tel point qu’en l’année 1486, quinze assemblées de la Diè
57
pas suffi pour rétablir l’union. C’est alors que
se
placent les événements dont nous parlaient nos manuels. Une dernière
58
nt nous parlaient nos manuels. Une dernière Diète
se
réunit à Stans. Tout accord se révèle impossible, et les députés se s
59
Une dernière Diète se réunit à Stans. Tout accord
se
révèle impossible, et les députés se séparent sur une menace de guerr
60
Tout accord se révèle impossible, et les députés
se
séparent sur une menace de guerre civile entre cités et petits canton
61
s : comme Nicolas, il espérait, de toute son âme,
s’
acquérir la sainteté par les voies qu’ordonnait l’Église ; mais loin d
62
ersécutent, parce que je leur enlève la gloire de
se
justifier… J’imposais à mon corps plus d’efforts qu’il n’en pouvait f
63
tard Luther ajoute : Mais mon cœur tremblait et
s’
agitait en songeant comment il pourrait se rendre Dieu favorable. Sur
64
lait et s’agitait en songeant comment il pourrait
se
rendre Dieu favorable. Sur quoi les critiques catholiques modernes r
65
e fidèle, une sorte de préfiguration du drame qui
se
jouera un peu plus tard dans la conscience infiniment plus avertie et
66
catholiques eux-mêmes indiquent en passant qu’il
se
montrait des plus sévères pour les abus et les trahisons du clergé de
67
as davantage protestante, au sens moderne, et qui
se
rapprocherait plutôt de celle des sectes mystiques qui foisonnèrent e
68
ie au xve siècle, et Nicolas de Flue ne saurait
s’
expliquer — dans la mesure où l’on peut l’expliquer — si l’on ne tenai
69
emme et ses enfants, son idée n’était-elle pas de
se
rendre en Alsace, pour y rejoindre des communautés d’Amis de Dieu don
70
ent assez voisin des Vaudois, ou Pauvres de Lyon,
se
confondit sans nulle difficulté avec le calvinisme.) Nicolas de Fl
71
olas dans son Catalogue des témoins de la foi qui
se
sont dressés avant Martin Luther, par la parole et par l’écrit, contr
72
dé la foi la plus ancienne, celle des Apôtres, et
se
sont refusés à faire commerce de leur religion. De 1526 à 1574, nous
73
s qu’en 1585, une délégation des cantons réformés
se
rendit en pèlerinage au Ranft et « sur les lieux consacrés par le sou
74
r des protestants, en 1531 et 1546, bien avant de
se
voir reprise — et d’ailleurs modifiée — par les catholiques, à partir
75
en appelez toujours à cet ermite dont la doctrine
se
résume à ceci : « Man solle auff unsserm myst bleiben » (Que chacun r
76
ient la parole tour à tour, comme à la Diète (Uri
se
contentant parfois de sonner sa fameuse corne !), et Moïse ou Élie in
77
pleins ». Ce n’est qu’en 1586 que les catholiques
se
décidèrent à aborder eux aussi ce magnifique sujet. Le jésuite Jakob
78
is aussi sur le plan religieux. Nicolas pauvre et
se
privant de pain à l’époque même où les Suisses sont tentés par les ri
79
comme chrétiens, si nous ne voulons que d’autres
s’
en emparent. 3. Ce trait sera relevé et souligné plus tard par les
80
l’intelligence contre un certain primitivisme qui
se
réveille toujours en temps de guerre. Les primitifs ont l’habitude de
81
rsonnifier les forces mauvaises qui les menacent.
S’
ils sont malades, ils pensent que c’est la faute d’un objet maléfique,
82
civilisation, sous l’influence du christianisme,
s’
est efforcée de nous faire comprendre que la vraie cause de nos malheu
83
etits enfants qui battent la table à laquelle ils
se
sont heurtés. Il est facile et rassurant de noircir le voisin pour mi
84
cile et rassurant de noircir le voisin pour mieux
se
blanchir soi-même. Mais en réalité, nos adversaires ne diffèrent pas
85
existe en nous aussi, et elle pourrait fort bien
s’
y développer un jour. Pour la combattre sérieusement, pour nous défend
86
eusement, pour nous défendre, c’est en nous qu’il
s’
agit de l’attaquer, et avant tout, de la reconnaître. Disharmonies
87
posé cette question-là. Mais il ne suffit pas de
se
la poser et ensuite de se lamenter. Il faut voir ce que signifie une
88
ais il ne suffit pas de se la poser et ensuite de
se
lamenter. Il faut voir ce que signifie une si cruelle disharmonie, qu
89
cruelle disharmonie, quelles sont ses causes, et
s’
il existe des remèdes. Car il ne serait pas suffisant de n’accuser que
90
les étaient sans commune mesure. Au moraliste qui
s’
indignait, il aurait simplement répondu que les affaires sont les affa
91
ement naturel que la pensée abdique sa liberté et
se
soumette aux besoins de l’action, du haut en bas de l’échelle de nos
92
strictions alimentaires on trouve tout naturel de
se
priver d’abord de dessert. Oui, la culture est devenue pour nous quel
93
e 25 000 habitants à 4 millions. Dans ces villes,
se
sont entassées des masses humaines informes et démesurées, là où l’on
94
petites entreprises. Les richesses, elles aussi,
se
sont tant agrandies qu’elles ont échappé aux regards : elles sont dev
95
aits, puissances lointaines, dont les économistes
se
sont mis à étudier les mœurs étranges, qui paraissaient aussi mystéri
96
s mêmes pouvoirs étaient abandonnés à l’anarchie,
s’
ils se développaient chacun de son côté sans tenir compte d’aucune har
97
s pouvoirs étaient abandonnés à l’anarchie, s’ils
se
développaient chacun de son côté sans tenir compte d’aucune harmonie
98
c’est chez les philosophes et les penseurs qu’il
s’
est d’abord manifesté. Et je le nommerai : l’esprit de démission, de n
99
l’esprit même d’un Ponce Pilate, le sceptique qui
se
lave les mains et laisse les choses suivre leur cours fatal. En prése
100
es armées et des villes, et des États énormes qui
s’
édifiaient, en présence des énormes questions que posaient ces énormes
101
e dispense de toute intervention active. Pourquoi
s’
inquiéter des effets futurs de ces capitaux accumulés ou du sort de ce
102
sa croyance au Progrès est l’opium de la culture.
S’
il fallait résumer rapidement les caractères généraux par lesquels se
103
r rapidement les caractères généraux par lesquels
se
trahit la démission de l’esprit, je dirais : goût des automatismes, c
104
de gagner de l’argent en attendant que les choses
s’
arrangent d’elles-mêmes. Or, en réalité, rien ne s’est arrangé. Et vo
105
’arrangent d’elles-mêmes. Or, en réalité, rien ne
s’
est arrangé. Et voici où nous rejoignons le temps présent. Dans une c
106
elle va ! Et la société à son tour ne tarde pas à
se
défaire. Dès que la pensée se sépare de l’action, les hommes se trouv
107
tour ne tarde pas à se défaire. Dès que la pensée
se
sépare de l’action, les hommes se trouvent séparés les uns des autres
108
st trop grande, alors c’est l’État-providence qui
se
charge de tout mettre au pas. Le malheur, c’est que l’Argent et l’Éta
109
e de l’esprit. Et dès lors, la culture en chômage
se
corrompt rapidement, s’asservit. Je vous en donnerai un exemple que c
110
rs, la culture en chômage se corrompt rapidement,
s’
asservit. Je vous en donnerai un exemple que chacun de vous peut vérif
111
siècles précédents, les hommes d’une même société
s’
entendaient sur le sens de certains mots fondamentaux que j’appellerai
112
is pour toutes que les échanges d’idées pouvaient
se
produire sans erreur ni malentendu. Les lieux communs étaient donc à
113
ons ajouté d’autres sur lesquels plus personne ne
s’
entend. Tout le monde veut défendre l’esprit, mais pour certains, c’es
114
r à l’État ; dans tel pays, la liberté consiste à
s’
armer jusqu’aux dents au prix de dures privations ; dans un deuxième p
115
liberté signifiera le droit pour le plus fort de
s’
annexer un voisin faible ; dans un troisième pays, la liberté sera tou
116
e voix ce que l’on pense. Et quand ces trois pays
se
feront la guerre, ils la feront tous au nom de la liberté… Et l’ordre
117
res temps, c’étaient l’Église et la théologie qui
s’
en chargeaient. Puis ce furent les écrivains. Mais que peuvent-ils dan
118
rôle pas, ne forme pas, n’atteint même pas. Ainsi
se
créent d’énormes zones d’échanges verbaux incontrôlés. Et plus on y é
119
vains, qui n’ont pas d’autres armes que les mots,
se
voient privés de tout moyen d’agir. Leurs conseils, leurs appels ne p
120
es paroles en plus grand nombre que jamais, et ne
se
disent rien qui compte. Or quand la parole se détruit, quand elle n’e
121
ne se disent rien qui compte. Or quand la parole
se
détruit, quand elle n’est plus le don qu’un homme fait à un homme, et
122
que chose de son être, c’est l’amitié humaine qui
se
détruit, le fondement même de toute communauté. Alors paraît le règne
123
eut fixer le sens des mots, la propagande brutale
s’
en chargera. À la place des grands lieux communs chargés de sens tradi
124
rands mouvements collectivistes. Tout leur génie,
s’
il faut leur en reconnaître, a consisté à deviner — avant les intellec
125
nous poser la plus sérieuse question humaine. Et
s’
il n’est pas encore aussi tragique dans des pays moins menacés par la
126
ut dépend en premier lieu de notre état d’esprit.
S’
il change, tout commence à changer. S’il ne change pas, toutes les réf
127
t d’esprit. S’il change, tout commence à changer.
S’
il ne change pas, toutes les réformes matérielles sont inutiles et tou
128
us ont oublié l’homme dans leurs calculs, ou bien
se
sont trompés sur sa nature. Ils ont perdu de vue sa définition même.
129
relations concrètes. Or la communauté des hommes
se
fonde d’abord sur des relations charnelles et concrètes. C’est pourqu
130
de dissocier toute communauté naturelle. Et alors
se
produit le phénomène auquel nous avons assisté depuis une trentaine d
131
nées. L’homme isolé, dans un monde trop vaste, ne
se
sent plus porté au sein d’un groupe. Déraciné, il flotte, il erre, il
132
rmes et des grands partis politiques. À ce moment
se
produit fatalement ce que j’appellerai un sentiment de vide social. C
133
nts menacent aujourd’hui d’anéantir l’Europe ? Il
s’
agit de résoudre enfin l’éternel problème que nous posent les relation
134
relations de l’individu et de la collectivité. Il
s’
agit de voir que l’homme concret n’est pas le Robinson d’une île déser
135
tiviste. L’homme complet et réel, c’est celui qui
se
sait à la fois libre d’être soi-même vis-à-vis de l’ensemble, et enga
136
homme-là qui a le plus de peine à subsister ou à
se
former dans le monde moderne. Car supposez qu’un homme se sente une v
137
r dans le monde moderne. Car supposez qu’un homme
se
sente une vocation et décide de la réaliser. Il se trouve en présence
138
Que peut-il seul, contre ces lois ? Il faut donc,
s’
il veut faire quelque chose, qu’il entre dans un grand parti, dans une
139
ation. Mais alors, il subit une discipline qui ne
s’
accommode pas du tout de sa vocation personnelle. Voici donc le dilemm
140
de loi, répétons-le, que là où l’homme renonce à
se
manifester selon sa vocation particulière. Si j’insiste sur cet axiom
141
parti politique. Ils doivent mûrir, et lentement
se
dégager de l’ensemble de mille efforts orientés par une même espéranc
142
époque moderne les Églises ont paru, elles aussi,
se
détourner de toute action régulatrice sur la cité. Elles ont assisté
143
a fasciné les masses ouvrières, c’est parce qu’il
s’
est chargé de la mission sociale qu’avaient trahie toutes les Églises.
144
eulement au sein d’un groupe qu’une vocation peut
s’
exercer. D’autre part, le fédéralisme suppose des groupes diversifiés,
145
et avenir soit, d’ores et déjà, un présent. Il ne
s’
agit pas de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il s’agit de voir
146
pas de grands mots, de lyrisme ou d’idéalisme. Il
s’
agit de voir qu’en fait, si nous sommes là, au service du pays, ce n’e
147
rs sublimes ». (Certain ministre de la propagande
se
chargerait très volontiers de ce travail de Heimatschutz.) Si nous so
148
parle un peu partout de fédérer l’Europe. Cela ne
se
fera pas en un jour, ni même pendant les quelques semaines fiévreuses
149
paix improvisé dans l’épuisement général. Cela ne
se
fera que si des hommes solides, informés par une expérience séculaire
150
ays neutres. Et chez nous tout d’abord, puisqu’il
s’
agit en somme d’utiliser notre expérience, et de tirer des leçons non
151
ons mieux que personne. Tout mon espoir est qu’il
se
forme ici des équipes de fédérateurs, d’hommes qui comprennent enfin
152
poir soit soutenu par tout un peuple, et qu’il ne
se
laisse pas décourager par les sceptiques professionnels, par tous les
153
ofessionnels, par tous les paresseux d’esprit qui
se
prétendent réalistes. Encore faut-il — et je termine là-dessus — qu’e
154
n. Non pas un monde d’utopie où toutes les luttes
s’
apaiseraient par miracle, mais un monde où les luttes nécessaires n’ab
155
cile à vivre et à gagner que cette guerre où tout
s’
abaisse et s’obscurcit. Mais qu’elle nous donne au moins la possibilit
156
et à gagner que cette guerre où tout s’abaisse et
s’
obscurcit. Mais qu’elle nous donne au moins la possibilité de rendre u
157
ndre un sens aux conflits éternels, — un sens, et
s’
il se peut, une fécondité… Pendant que les autres font la guerre, ils
158
un sens aux conflits éternels, — un sens, et s’il
se
peut, une fécondité… Pendant que les autres font la guerre, ils n’ont
159
olère, le temps des plaies d’Égypte, où les cœurs
s’
endurcissent. Voici venue l’heure sévère. Ouvrons les yeux et apprenon
160
argent et l’augmentation du confort. Il refuse de
se
demander à quoi servira cet argent ou si le confort matériel favorise
161
rgeoises, et leur vision précise du châtiment qui
s’
abattra nécessairement sur l’Occident, si celui-ci persiste à ne prend
162
n que répéter comme une horloge parlante : « Tout
s’
arrangera. » Or aujourd’hui pour « sauver » nos vies mêmes, nous voilà
163
stériles. Le plus étrange est que ces sacrifices
se
révèlent parfaitement « possibles ». Dès qu’il s’agit de sauver notre
164
se révèlent parfaitement « possibles ». Dès qu’il
s’
agit de sauver notre peau, dès qu’il s’agit de défense nationale, nous
165
Dès qu’il s’agit de sauver notre peau, dès qu’il
s’
agit de défense nationale, nous acceptons des mesures qui, hier encore
166
ple. Tout ce que nous jugions impossible quand il
s’
agissait du vivre, nous le trouvons parfaitement possible quand il s’a
167
, nous le trouvons parfaitement possible quand il
s’
agit du mieux mourir ou du mieux tuer. Eh bien si la peur et la guerre
168
rofiter des avantages de la folie moderne, et qui
se
plaignent aujourd’hui de devoir payer leur part minime dans la banque
169
ui dénoncèrent le mal dans leurs écrits, mais qui
se
tinrent apparemment pour satisfaits de leur succès de librairie : « m
170
ir. Mais on n’accorde un concordat qu’à celui qui
se
déclare en faillite. L’aveu suppose un sens des valeurs spirituelles
171
a été tué. Un peuple en guerre sauve son moral en
se
dopant, en forçant l’illusion ; un peuple neutre, en avouant le réel.
172
sais pas ce que l’avenir vaudra, mais je sais que
s’
il vaut quelque chose, ce sera grâce à l’action personnelle des hommes
173
vé ou recréé. Non pas le droit et la justice dont
se
réclamaient nos égoïsmes et celui des gouvernements : tout cela ne se
174
l y a l’amour et l’espérance de l’éternel. À quoi
se
raccrocher, que faire encore ? Quelle était l’assurance d’éternité qu
175
40. L’auteur — qui est un de nos collaborateurs —
se
voit contraint par les circonstances à ne pas signer ces pages. »
176
e autour de nous, mais ce n’est pas une raison de
se
lamenter ou de se décourager, bien au contraire. C’est une grande occ
177
mais ce n’est pas une raison de se lamenter ou de
se
décourager, bien au contraire. C’est une grande occasion de travaille
178
ation communautaire. Car c’est bien de cela qu’il
s’
agit : fonder à nouveau la cité, pour qu’elle résiste et qu’elle rayon
179
e arrive. Au cœur physique de notre Confédération
se
dresse le massif du Gothard, mystérieux et inexpugnable. Bastion natu
180
notre mission politique et de notre sécurité. Et
s’
il fallait qu’un jour la Suisse fût envahie, j’imagine qu’elle pourrai
181
es trouveraient-elles le moyen de subsister et de
s’
organiser par l’initiative des laïques, comme elles l’ont fait dans un
182
s souvent persécutées. Certes, il ne faudrait pas
s’
imaginer que les premiers chrétiens étaient toujours des saints, et qu
183
rtant d’un de nos cultes, je regarde les gens qui
se
dispersent, et je me pose cette question : sont-ils prêts à mettre en
184
chain. Je me demande si les fidèles de nos cultes
se
sentent plus fortement liés aux autres membres de l’Église qu’ils ne
185
l’expression « esprit de corps » devrait pouvoir
s’
appliquer à l’Église plus qu’à nulle autre communauté au monde, puisqu
186
anisme qui nous guette, et qui, lui, sait si bien
s’
organiser. Je ne puis pas vous énumérer toutes les conditions nécessai
187
ments récents et avant les crises plus graves qui
se
préparent. Pour que nos Églises retrouvent le sens et la vertu commun
188
ministration et de ses rapports avec l’État comme
s’
il s’agissait d’un parti ou d’une fondation de bienfaisance avec des t
189
tration et de ses rapports avec l’État comme s’il
s’
agissait d’un parti ou d’une fondation de bienfaisance avec des tradit
190
l est bien vrai que notre État fédéral ne saurait
se
fonder concrètement que sur des bases chrétiennes de tolérance et d’a
191
t ordonnés par la Parole et par l’Esprit. Si l’on
se
remémore les événements qui ont amené la création de l’Église confess
192
vis de l’Église depuis plus d’un siècle : elle ne
s’
y sent pas tout à fait chez elle ; elle n’y reconnaît pas son langage.
193
t puissent entendre sans éprouver le sentiment de
s’
être égarés dans un milieu où ils sont déplacés. Que nos Églises se pr
194
s un milieu où ils sont déplacés. Que nos Églises
se
préoccupent donc davantage d’être vraiment ouvertes à tous ! C’est un
195
re un peu renfermée de certaines de nos paroisses
se
dissipera d’elle-même, se fera plus accueillante. L’étranger qui entr
196
taines de nos paroisses se dissipera d’elle-même,
se
fera plus accueillante. L’étranger qui entrera dans nos temples ne se
197
lante. L’étranger qui entrera dans nos temples ne
se
sentira plus perdu chez les braves gens, mais accueilli dans une mais
198
pasteur ne sera trop simple ! Jamais il ne pourra
se
rapprocher assez de la simplicité des paroles de la Bible. « Nous ne
199
point. Mais cela étant acquis, pourquoi l’Église
se
priverait-elle de souligner l’actualité de son enseignement ? Pourquo
200
condition, je le répète et j’y insiste, qu’il ne
s’
agisse jamais des idées personnelles du pasteur ou de quelque écrivain
201
de l’épiscopat, encore que je sois persuadé qu’il
se
posera pour nous aussi un jour ou l’autre. Je ne parlerai pas non plu
202
selon les goûts et les idées du pasteur ; ils ne
se
déroulent pas d’après un plan traditionnel et chargé de sens dogmatiq
203
ditionnel et chargé de sens dogmatique, mais font
se
succéder, dans un ordre plus ou moins arbitraire, des textes souvent
204
toi ! »). III. Confession des péchés (l’assemblée
s’
agenouille). IV. Kyrie (un petit chœur ou l’assemblée chante : « Seign
205
aisons je pense que nos Églises suisses devraient
se
préparer à l’adopter, telle qu’elle est. Il y a d’abord une raison gé
206
est de bonne volonté et avide de vérité, elle ne
se
laissera pas arrêter par ces détails. Ce qui est plus grave, c’est qu
207
ails. Ce qui est plus grave, c’est que le sermon,
s’
il n’est pas exceptionnellement bon, risque bien de la laisser sur sa
208
a pas exactement ce que nous croyons, elle pourra
s’
imaginer les choses les plus fausses. Ou bien encore, elle aura l’impr
209
onde, et même un étranger, peut savoir de quoi il
s’
agit. J’avoue que pour ma part, et je ne pense pas être le seul de mon
210
le message essentiel. Enfin, ma troisième raison
se
rapporte étroitement à mon sujet, aux relations entre l’Église et la
211
nuflexions multipliées des orthodoxes russes, qui
se
prosternent jusqu’à toucher le sol de leur front, pourquoi refuserion
212
la confession des péchés, par exemple, comme cela
se
fait dans les Églises réformées de Paris ? Aurions-nous trop de digni
213
culte public, n’est pas sans portée spirituelle.
Se
lever, prier ensemble à haute voix, s’agenouiller, chanter spontanéme
214
irituelle. Se lever, prier ensemble à haute voix,
s’
agenouiller, chanter spontanément un répons, ce sont des gestes qui en
215
t nécessaire et bon d’avoir une liturgie, comment
se
fait-il que nos Églises suisses soient les seules sur le continent qu
216
t les seules sur le continent qui croient pouvoir
s’
en passer, sans dommage ? L’absence de liturgie, remarquez-le, est un
217
une question de vie ou de mort, dans le monde qui
se
prépare. Je vous ai suggéré trois directions d’effort à la fois néces
218
econdaires. « Indépendante » veux dire : libre de
se
gouverner elle-même, comme lorsqu’on parle de « l’indépendance » de l
219
l’inertie des masses et l’à-peu-près intellectuel
s’
opposent sans cesse à cette reprise de conscience. D’où la nécessité d
220
ante autocritique, si l’on ne veut pas déchoir ou
se
laisser dissoudre, si l’on veut durer et surtout, si l’on prétend se
221
e, si l’on veut durer et surtout, si l’on prétend
se
donner en exemple. Clarifions notre langage ! — Puisque le fédérali
222
se des intérêts locaux contre le centre. Ceux qui
se
disent, chez nous, « fédéralistes » ne sont souvent, je le crains, qu
223
cède de Berne. Il en résulte que leur fédéralisme
se
résume à combattre tout ce qui est dit fédéral. Comprenne qui pourra
224
ous justifier, aux yeux de l’Europe qui essaie de
se
fédérer, cette raison de nous tenir à l’écart ou de bénéficier d’un t
225
out spécial, que nos autorités et nos journaux ne
se
lassent pas d’invoquer — comme si cela allait de soi — chaque fois qu
226
c’est faire du commerce avec tout le monde, sans
se
compromettre avec personne, tout en échappant au reproche d’égoïsme p
227
yen semble croire aujourd’hui, il ne faudrait pas
s’
étonner qu’elle impatiente de plus en plus le reste du monde. Comment
228
Confédérés apparaît vers 1648, lorsque la Suisse
se
sépare de l’Empire par le traité de Westphalie. L’expérience de la gu
229
montré que les cantons ne peuvent rester unis que
s’
ils s’abstiennent de prendre part aux guerres entre rois catholiques e
230
que les cantons ne peuvent rester unis que s’ils
s’
abstiennent de prendre part aux guerres entre rois catholiques et prot
231
e n’est qu’en 1815 que la neutralité de la Suisse
se
voit proclamée, sanctionnée par les Puissances et déclarée perpétuell
232
la Suisse avait pris parti, à ce moment-là, elle
se
fût déchirée en deux : une partie tenant pour la France, l’autre pour
233
libre européen ». Mais déjà en 1939, la question
se
posa différemment. L’équilibre étant rompu au profit des puissances f
234
y a l’Europe entière qui essaie de survivre et de
s’
unir contre un danger commun. Nous sommes tous dans le même sac, si j’
235
sac, si j’ose dire. La seule question réelle qui
se
pose désormais, c’est de savoir si la neutralité de notre pays est en
236
I Avant tout essai de réponse, on fera bien de
se
demander d’abord : Quels sont, en somme, les vrais intérêts de l’Euro
237
bre entre les grandes puissances du continent. Il
s’
agit aujourd’hui d’autre chose. L’idée d’une guerre prochaine entre pa
238
nion ? Peut-on dire que la Suisse, en refusant de
se
risquer à Strasbourg, contribue à renforcer le Conseil de l’Europe ?
239
rope qui soit matériellement et moralement prêt à
se
défendre en cas d’attaque, demain. Je sais très bien que la seule men
240
soit les États-Unis, soit le Conseil de l’Europe
s’
il sort de son impasse, soit encore une menace de guerre contre le con
241
e. Le voici : Tant que la neutralité de la Suisse
se
révèle utile à l’Europe — comme aujourd’hui sur le plan militaire — i
242
ope est en danger. Les efforts pour unir l’Europe
se
multiplient. Il semble que les obstacles qui s’opposent à une fédérat
243
e se multiplient. Il semble que les obstacles qui
s’
opposent à une fédération européenne se font plus difficiles et plus n
244
tacles qui s’opposent à une fédération européenne
se
font plus difficiles et plus nombreux. Les Suisses doivent d’abord co
245
pe unie ? À supposer qu’une fédération européenne
se
réalisât prochainement, dans quelle mesure la neutralité helvétique s
246
la Russie de 1815 et l’URSS de Staline, lorsqu’il
s’
agit de leurs relations avec l’Europe ; qu’il tienne l’URSS — malgré e
247
De cette morale que l’on disait chrétienne et qui
se
confondait, du moins par ses tabous, avec la morale victorienne et pl
248
t ce sera vrai pour nous aussi bientôt —, je vois
se
dessiner un tout autre schéma, comme un nouveau renversement, annonci
249
sse intellectuelle anglo-saxonne, en attendant de
se
répandre dans nos pays), cette théologie-là bouleverse le fondement c
250
ie, ethnologie, et même linguistique depuis peu —
se
mettent en devoir et en mesure de remplacer les préceptes et coutumes
251
rendement des procédés et des conduites, — qu’il
s’
agisse de s’assurer contre l’imprévu ou au contraire de mieux courir s
252
es procédés et des conduites, — qu’il s’agisse de
s’
assurer contre l’imprévu ou au contraire de mieux courir son risque pe
253
niques. (On les verra peut-être alors, ces sages,
se
lamenter sur la fuite du bon vieux temps qu’auront été les siècles de
254
t ce pathos traditionnel de l’existence morale va
s’
évaporer ! Exécuter une prescription médicale, même s’il s’agit d’une
255
aporer ! Exécuter une prescription médicale, même
s’
il s’agit d’une intervention douloureuse comme peut l’être une extract
256
r ! Exécuter une prescription médicale, même s’il
s’
agit d’une intervention douloureuse comme peut l’être une extraction d
257
e, on fait ce qu’a ordonné le médecin, au lieu de
se
débattre interminablement avec la voix de sa conscience, les conseils
258
er beaucoup de ces observateurs, c’est l’idée que
s’
il devait en aller ainsi demain, les Églises et leurs clergés n’auraie
259
contestée de la Science, et sans doute de l’État,
s’
en voyant chargés à la satisfaction des masses (pour ne pas dire : au
260
qu’on appelait « morale chrétienne », au lieu de
se
cramponner à un magistère tombé en désuétude, les Églises ne feraient
261
ment celle de Rome, dans la lancée de Vatican II)
se
décident à rendre à César, c’est-à-dire au « siècle », le soin de la
262
idienne des membres d’une société, elles pourront
se
consacrer d’autant mieux à leur mission proprement spirituelle, qui e
263
r prescrire aux hommes leur mode de vie, d’autres
s’
en chargent. Elle est là pour mettre en question cet ajustement trop p
264
ant à celui qui veut devenir chrétien, devra-t-il
s’
exiler moralement de cette société trop bien ajustée, se désadapter ex
265
er moralement de cette société trop bien ajustée,
se
désadapter exprès, ou saboter la Machine directrice, ou simplement fa
266
issant judicieusement la Loi prescrite, ne pourra
s’
empêcher de se poser la Question, celle qui est réputée nulle et vide.
267
usement la Loi prescrite, ne pourra s’empêcher de
se
poser la Question, celle qui est réputée nulle et vide. Chrétien en c
268
. Cet acte d’hérésie objective, de résistance, ne
se
manifestera pas nécessairement sous une forme agressive et violente.
269
crée à chaque pas à tâtons dans le noir et qui ne
s’
éclaire que sous mes pas. C’est ainsi que je comprends le verset du ps
270
de l’avenir. Dans son état primitif, mon ouvrage
s’
ouvre par le bref récit d’une modeste expérience, pour moi très import
271
es sergents, je me décidais à lâcher le coup, qui
s’
en allait régulièrement dans le parapet, au-dessous de la cible. Cepen
272
entendais plus rien. Le disque noir dansait, puis
s’
arrêtait, dansait de nouveau, s’embuait. J’essayais de le rejoindre du
273
oir dansait, puis s’arrêtait, dansait de nouveau,
s’
embuait. J’essayais de le rejoindre du regard, de l’aspirer, de le fas
274
usage du Tir et de la méditation sur cet art. Il
s’
agit du tir à l’arc. Le tireur zen doit arriver à s’identifier au but
275
agit du tir à l’arc. Le tireur zen doit arriver à
s’
identifier au but (à la cible), à avoir ce but en soi, de telle sorte
276
des et conventions de toute espèce qu’une société
se
donne pour guider les conduites de ses membres. Cela va des règles du
277
un acte sur lequel les meilleurs cerveaux peuvent
se
concentrer avec passion pendant une heure, car il est chargé de sens
278
qu’elles ne sont que de « simples conventions »,
se
trompent doublement : car premièrement, on peut démontrer que les règ
279
e cet intérêt tient aux règles et à rien d’autre.
S’
il est admis que les normes de la morale sont des règles d’un jeu, tou
280
ne sauraient être arbitraires. (Beaucoup de gens
s’
imaginent que les deux termes « convention » et « arbitraire » sont à
281
règles, et c’est même ce qui devrait permettre de
se
passer de code, de lois, de règles… « Ama et fac quod vis » est sans
282
s vous parler, c’est la vocation particulière qui
s’
adresse à un individu et fait de lui une personne distincte et unique.
283
es chemins de l’esprit, — oui, tous convergent et
se
rejoindront en Dieu, mais il y a un chemin par homme ! — comment savo
284
e mettre en doute ou de nier son existence — sauf
s’
ils ont fait, eux aussi, l’expérience de cet appel invraisemblable — e
285
aux savants et à l’État, vous risquez de laisser
s’
établir une société totalitaire. Et vous privez le monde des aides de
286
iritualiste. Toute vie spirituelle authentique ne
s’
est-elle pas toujours jouée entre les deux extrêmes du désert et du dé
287
ses, ce qu’il doit faire lui seul. (Et d’abord, à
se
faire lui-même, ajouterais-je.) Aux fidèles enfin, à tout homme qui m