1
camaraderie. Et ce sont là les vraies raisons de
sa
puissance. C’est sur ce terrain-là — non sur des champs de bataille h
2
mparer de l’État. Un peu de civisme l’eût arrêté.
Sa
force n’a été faite que de lâchetés accumulées, et de calculs dits «
3
symbolique, comme le prouve le rapport que fit à
son
sujet le chef fasciste de l’expédition. Il écrit en effet à la Centra
4
à tenir bon ? C’est un homme qui a conscience de
ses
raisons de vivre. Ce n’est pas l’homme le mieux armé, mais celui dont
5
voir établi ; et demain, s’il triomphe chez nous,
sa
puissance ne sera que la somme exacte de nos lâchetés particulières.
6
’est ma patrie, et d’autre part, il se trouve que
sa
tradition politique est la plus proche du personnalisme. C’est donc à
7
plus populaire. J’ai à cœur cependant de montrer
son
danger pour nous Suisses. Et je voudrais, à titre personnel évidemmen
8
. Se placer sur le plan de la guerre totale et de
sa
préparation civile en temps de paix, cela équivaut pratiquement à fai
9
out, c’est essentiellement parce qu’il doutait de
sa
valeur propre et autonome, parce qu’il doutait de sa vocation, de sa
10
valeur propre et autonome, parce qu’il doutait de
sa
vocation, de sa raison d’être comme État ; parce qu’il était miné par
11
autonome, parce qu’il doutait de sa vocation, de
sa
raison d’être comme État ; parce qu’il était miné par une intime tent
12
ale pour la Suisse ! Un État qui ne croit plus à
sa
valeur spirituelle, ou ne prouve plus qu’il y croit, puisqu’il se met
13
ion physique dans le jiu-jitsu : elle fait perdre
son
équilibre à l’assaillant. Elle lui fait perdre le soutien que lui don
14
valeurs, où il ne sait comment agir, et il y perd
son
assurance. Représentons-nous cela : deux hommes se battent. Ils sont
15
urs supprime cet accord fondamental et prouve par
ses
actes qu’il abandonne la méthode de lutte ancestrale, il n’est pas ét
16
s étonnant que l’autre soit déconcerté, parce que
ses
instincts animaux ne lui dictent plus de conduite immédiate. Il vacil
17
me Suisse, convaincu de la mission fédéraliste de
son
pays ; je vous le dis aussi comme chrétien. Refuser le jeu de l’agres
18
é. Le christianisme, probablement par la faute de
ses
ministres, ne satisfaisait plus depuis bien longtemps au besoin de cr
19
mission du peuple allemand, nous voulons croire à
son
immortalité, […] et peut-être réussirons-nous à y croire. Ne sentez-
20
contraire la compassion, bien qu’elle l’appelle à
son
insu. Il faut savoir la deviner sous les rodomontades officielles et
21
rès mauvais gré et lui en fit de vifs reproches à
ses
derniers moments. Mon oncle en fut affligé, et pour mourir en paix, i
22
me défaillant par le culte social de l’État et de
son
principe « sacral » : Prolétariat, Race, Empire. 2. Quelques bourgeo
23
n souvenir scolaire. Nous n’avons guère retenu de
son
histoire que l’image d’un ermite à longue barbe qui rétablit la paix
24
cilement, un héros dont l’activité se résume dans
ses
« bonnes paroles » ? Les catholiques, par contre, cultivent avec amou
25
rère Claus » qui est exalté : on parle surtout de
ses
miracles, de son ascèse, de ses visions, et même parfois des prophéti
26
est exalté : on parle surtout de ses miracles, de
son
ascèse, de ses visions, et même parfois des prophéties qu’on lui attr
27
parle surtout de ses miracles, de son ascèse, de
ses
visions, et même parfois des prophéties qu’on lui attribue sur la Réf
28
s prophéties qu’on lui attribue sur la Réforme et
ses
« innovations ». Une suite de hasards m’ayant mis entre les mains, au
29
me, en vérité ? Et peut-on le comprendre, hors de
son
temps ? Il naquit à l’époque du concile de Constance, et mourut à la
30
de Constance, et mourut à la fin du xve siècle.
Son
existence coïncide donc exactement avec la dernière période d’unité d
31
on, autour du siège de Saint-Pierre raffermi dans
sa
Primauté. Mais une discipline extérieure ne pouvait pas tromper les â
32
s de Flue nous en donne une preuve édifiante. Dès
son
enfance, nous le voyons s’astreindre aux « œuvres » de la religion qu
33
à peu s’exerce à jeûner également d’autres jours.
Sa
piété précoce et frappante paraît le désigner pour la prêtrise ou pou
34
elles on lui fait prendre part, il se retire dans
son
canton natal pour y exercer les fonctions patriarcales de juge de pai
35
s patriarcales de juge de paix, tout en cultivant
son
domaine. Un beau jour, certaine injustice flagrante commise par ses c
36
au jour, certaine injustice flagrante commise par
ses
collègues, au cours d’un procès, le décide à déposer sa charge et à s
37
lègues, au cours d’un procès, le décide à déposer
sa
charge et à se retirer dans sa famille. C’est le deuxième temps de ce
38
e décide à déposer sa charge et à se retirer dans
sa
famille. C’est le deuxième temps de cette espèce de retraite concentr
39
oncentrique — vers lui-même — qui est la forme de
sa
destinée. Notons que ce capitaine, puis ce juge, puis ce père de fami
40
ieux confédérés, sinon par la rigueur inusitée de
sa
conscience. C’est un citoyen de bon sens et de bon conseil, un solide
41
lui donner les pratiques d’une extrême dévotion,
ses
proches ont bien senti le drame intime, longuement couvé et mûri. San
42
te a-t-il eu des visions, peut-être a-t-il manqué
sa
vocation de prêtre, — déçu par les exemples qu’il avait sous les yeux
43
us les yeux. Peut-être aussi rêve-t-il comme tout
son
siècle, et sans le savoir, d’une piété plus intérieure, d’un contact
44
avec Dieu… À cinquante ans, il n’y résiste plus :
sa
vocation profonde triomphe de tous ses doutes, et même de ses devoirs
45
iste plus : sa vocation profonde triomphe de tous
ses
doutes, et même de ses devoirs et attachements humains. Quelle vocati
46
profonde triomphe de tous ses doutes, et même de
ses
devoirs et attachements humains. Quelle vocation ? Celle des « frères
47
abandonnés au souffle de l’Esprit. Il fait part à
sa
femme de cette terrible décision, et elle l’accepte au terme d’une lu
48
ne minuscule chapelle. Et le miracle, préparé dès
son
enfance, se réalise : Nicolas s’aperçoit soudain qu’il peut se passer
49
r dans un des villages voisins, et c’est là toute
sa
nourriture. Car n’est-il pas écrit, comme il le répétera souvent : «
50
ère Claus » — ainsi qu’on l’appelle désormais. Et
sa
légende se répand, en Suisse d’abord, puis bien au-delà. Peu à peu, l
51
près du Frère Claus des envoyés chargés d’obtenir
son
appui : car son conseil est si puissant parmi les Suisses qu’on a cou
52
aus des envoyés chargés d’obtenir son appui : car
son
conseil est si puissant parmi les Suisses qu’on a coutume de s’adress
53
ses passent outre aux avis de l’ermite, et toutes
ses
prédictions se réalisent : victoires, pillage, flot d’or, et disputes
54
ais voici l’heure de Nicolas, l’heure qui donnera
son
plein sens à sa vie et à ses retraites successives. Pendant la nuit,
55
de Nicolas, l’heure qui donnera son plein sens à
sa
vie et à ses retraites successives. Pendant la nuit, le curé de Stans
56
l’heure qui donnera son plein sens à sa vie et à
ses
retraites successives. Pendant la nuit, le curé de Stans monte au Ran
57
me paraît probable que l’autorité de Nicolas sur
ses
compatriotes suffit à calmer les esprits et à permettre une délibérat
58
, est en réalité la seule qu’il n’ait pas faite :
sa
venue en personne à la Diète, et le discours qu’il y aurait prononcé
59
peut-être de mieux situer cet homme par rapport à
son
temps tout d’abord, mais aussi par rapport à notre foi. La tendance l
60
e ne puis me persuader qu’il ait été décisif dans
sa
vie. Si l’on considère d’une part la sainteté des œuvres qu’il pratiq
61
rupuleuses : comme Nicolas, il espérait, de toute
son
âme, s’acquérir la sainteté par les voies qu’ordonnait l’Église ; mai
62
nt à Luther d’avoir « manqué de discrétion » dans
ses
pratiques. Mais ce reproche n’atteindrait-il pas davantage un Nicolas
63
n Nicolas de Flue, jeûnant plus que de raison dès
son
enfance, et au-delà de toute « discrétion » imaginable pendant ses vi
64
u-delà de toute « discrétion » imaginable pendant
ses
vingt dernières années ? Ce rapprochement, que je ne puis qu’esquisse
65
uelle des inquiétudes que nourrit Nicolas jusqu’à
sa
cinquantième année ? Toutes proportions gardées, il me paraît licite
66
ogique » du Docteur augustin. Ce serait ainsi par
son
aspect le plus catholique que nous pourrions précisément saisir, dans
67
verrons plus loin, furent si nettement perçus par
ses
après-venants. On serait tenté de chercher ailleurs, à un niveau plus
68
vères pour les abus et les trahisons du clergé de
son
siècle. On cite les répliques assez dures dont il gratifia plus d’un
69
sant de devenir prêtre, mais surtout en cherchant
son
salut dans une solitude érémitique d’ailleurs pleine d’activité autan
70
le de la mystique germanique. Nous savons que par
sa
mère et par certains amis de celle-ci, tel le curé Matthias Hattinger
71
ar eux, de Maître Eckhart. On sait que Luther, de
son
côté, fut assez fortement influencé par ces mêmes doctrines. Cependan
72
iie siècle et du mouvement cathare. Plusieurs de
ses
principaux représentants vécurent en Suisse allemande du xiiie au xv
73
oir avec certains Amis de Dieu. Lorsqu’il quitta
sa
femme et ses enfants, son idée n’était-elle pas de se rendre en Alsac
74
tains Amis de Dieu. Lorsqu’il quitta sa femme et
ses
enfants, son idée n’était-elle pas de se rendre en Alsace, pour y rej
75
Dieu. Lorsqu’il quitta sa femme et ses enfants,
son
idée n’était-elle pas de se rendre en Alsace, pour y rejoindre des co
76
l ne rompit jamais avec l’Église, tout en gardant
ses
distances — mais d’autre part, il est indéniable que ses propos et so
77
tances — mais d’autre part, il est indéniable que
ses
propos et son action relèvent directement de cette espèce de réaction
78
d’autre part, il est indéniable que ses propos et
son
action relèvent directement de cette espèce de réaction intérieure au
79
s protestantes, mentionne longuement Nicolas dans
son
Catalogue des témoins de la foi qui se sont dressés avant Martin Luth
80
, par la parole et par l’écrit, contre le pape et
ses
erreurs. 2. Sermons et pamphlets des réformateurs. — En 1523 déjà, Z
81
il rappelle les conseils politiques de l’ermite,
ses
mises en garde répétées contre le service mercenaire à l’étranger. Et
82
auff unsserm myst bleiben » (Que chacun reste sur
son
fumier !). Vous feriez mieux de le croire et de ne point innover, etc
83
e à la Diète (Uri se contentant parfois de sonner
sa
fameuse corne !), et Moïse ou Élie intervenaient dans les débats le p
84
e du Frère Claus y est mise en valeur, tandis que
son
rôle politique n’est même pas mentionné. (Cela gênait l’Église, remar
85
épées », que Nicolas avait fait peindre au mur de
sa
cellule. Luther l’interprétait comme une prophétie contre le pape, do
86
ronnée de trois glaives, l’un d’eux appuyé contre
ses
lèvres comme pour l’empêcher de dire la Parole. Mais à partir de 1536
87
cette guerre n’est, en fin de compte, malgré tous
ses
prétextes matériels, qu’un épisode tragique d’une bataille bien plus
88
onde. Tel grand chimiste scandinave invente, dans
son
laboratoire, un corps nouveau, un puissant explosif, grâce auquel l’i
89
nner. Et le chimiste pacifique verra retomber sur
sa
tête, sous la forme d’une bombe de 1000 kg son invention humanitaire.
90
sur sa tête, sous la forme d’une bombe de 1000 kg
son
invention humanitaire. Par quelle fatalité mauvaise tous les progrès
91
signifie une si cruelle disharmonie, quelles sont
ses
causes, et s’il existe des remèdes. Car il ne serait pas suffisant de
92
s : c’est l’esprit même de la culture moderne, et
son
défaut de sagesse générale qui se trouve ici mis à nu. Un autre fait,
93
nce, fut interrogé un jour, devant moi, par un de
ses
collègues. Était-il vrai, lui demandait-on, que sa banque finançât la
94
s collègues. Était-il vrai, lui demandait-on, que
sa
banque finançât la guerre des Japonais contre Shanghai ? Il répondit
95
r qu’il y avait disharmonie, contradiction, entre
son
comité de bienfaisance, les intérêts de sa banque, et le massacre des
96
entre son comité de bienfaisance, les intérêts de
sa
banque, et le massacre des Chinois. Chacune de ces activités lui para
97
, c’est une croyance spontanée et universelle. Et
ses
effets sont si nombreux, si quotidiens, qu’on finit par ne plus les v
98
trouve parfaitement naturel que la pensée abdique
sa
liberté et se soumette aux besoins de l’action, du haut en bas de l’é
99
lation de l’Europe a plus que doublé en cent ans,
ses
richesses ont été décuplées, sa production industrielle centuplée, et
100
blé en cent ans, ses richesses ont été décuplées,
sa
production industrielle centuplée, et enfin tous ces éléments réunis
101
par une notion générale de l’homme et des buts de
sa
destinée, ils pouvaient créer une belle vie ! Mais si ces mêmes pouvo
102
és à l’anarchie, s’ils se développaient chacun de
son
côté sans tenir compte d’aucune harmonie ni d’aucune mesure humaine,
103
ils ont dit : la dignité de la pensée réside dans
son
détachement de toute action, dans son désintéressement scientifique.
104
réside dans son détachement de toute action, dans
son
désintéressement scientifique. Ils n’ont pas dit : nous ne voulons pl
105
’opium du peuple, disait Marx. Je lui réponds que
sa
croyance au Progrès est l’opium de la culture. S’il fallait résumer r
106
s un monde où règne la presse. » Et Nietzsche, de
son
côté, dénonçait la manie d’organiser et de centraliser en écrivant :
107
ir à quoi devait conduire le Progrès, abandonné à
son
mouvement fatal. Le développement de l’industrie a produit évidemment
108
ion qui ne sait plus où elle va ! Et la société à
son
tour ne tarde pas à se défaire. Dès que la pensée se sépare de l’acti
109
trouvent séparés les uns des autres. Chacun, dans
sa
spécialité, suit des voies totalement divergentes, tracées par des pr
110
Loi de Moïse qui ordonnait toute l’existence dans
ses
plus minutieux détails. Au Moyen Âge, la théologie. Dans toutes ces c
111
e fait à un homme, et qui engage quelque chose de
son
être, c’est l’amitié humaine qui se détruit, le fondement même de tou
112
rt qui définit le sens des mots et qui l’impose à
son
caprice. Eh ! bien, je dis que lorsqu’on en arrive à une pareille déc
113
s masses vers une communauté humaine rénovée dans
son
esprit et dans ses signes, l’appel de toute l’Europe du xxe siècle v
114
ommunauté humaine rénovée dans son esprit et dans
ses
signes, l’appel de toute l’Europe du xxe siècle vers une commune mes
115
aies causes du mal, et non seulement pour décrire
ses
remèdes, mais surtout pour les essayer sur nous d’abord. À la rech
116
cines que le mal qui est dans la pensée. Et voici
sa
racine profonde : politiciens ou intellectuels, tous ont oublié l’hom
117
e dans leurs calculs, ou bien se sont trompés sur
sa
nature. Ils ont perdu de vue sa définition même. Leur point de départ
118
sont trompés sur sa nature. Ils ont perdu de vue
sa
définition même. Leur point de départ est faux, et c’est pourquoi leu
119
Or l’histoire nous apprend que l’homme ne trouve
sa
pleine réalité et sa mesure qu’au sein d’un groupe humain, ni trop va
120
pprend que l’homme ne trouve sa pleine réalité et
sa
mesure qu’au sein d’un groupe humain, ni trop vaste ni trop étroit. I
121
Le chrétien primitif est un homme qui, du fait de
sa
conversion, se trouve chargé d’une vocation particulière qui le disti
122
ne vocation particulière qui le distingue de tous
ses
voisins ; mais d’autre part, cette vocation unique le met en relation
123
t il est libéré par cela même qui l’engage envers
son
prochain, je veux dire par sa vocation. Eh bien, je dis que les maux
124
ui l’engage envers son prochain, je veux dire par
sa
vocation. Eh bien, je dis que les maux dont nous souffrons sont avant
125
ne. Quand l’homme oublie qu’il est responsable de
sa
vocation envers ses prochains, il devient individualiste. Et quand il
126
ublie qu’il est responsable de sa vocation envers
ses
prochains, il devient individualiste. Et quand il oublie qu’il est re
127
iste. Et quand il oublie qu’il est responsable de
sa
vocation envers lui-même, il devient collectiviste. L’homme complet e
128
mble par l’exercice d’une vocation qui le relie à
ses
prochains. C’est pour cet homme réel qu’il faut tout rebâtir. Cependa
129
une discipline qui ne s’accommode pas du tout de
sa
vocation personnelle. Voici donc le dilemme où nous placent la cultur
130
un homme redevient conscient des vrais besoins de
sa
personne. Il n’y a de loi, répétons-le, que là où l’homme renonce à s
131
, que là où l’homme renonce à se manifester selon
sa
vocation particulière. Si j’insiste sur cet axiome, c’est qu’il est p
132
n fait — aux proportions de l’esprit humain et de
ses
prises. Mais quelles seront alors les directives de cette action rede
133
desquels la culture d’Occident a toujours trouvé
ses
mesures. Bien d’autres groupes, je le sais, sont à l’œuvre, Mouvement
134
avantages de la tolérance libérale, mais non pas
ses
inconvénients : car chacun dans le groupe où il est né, ou dans le gr
135
donner le meilleur de soi-même, aller au terme de
sa
pensée, jusqu’à l’acte qui la rend sérieuse. Refaire un monde et une
136
sprit, c’est justement l’esprit fédéraliste, avec
sa
devise paradoxale : Un pour tous, tous pour un. Et me voici conduit,
137
hargés de la défendre contre elle-même, de garder
son
trésor, d’affirmer sa santé, et de sauver son avenir. Si nous trahiss
138
ontre elle-même, de garder son trésor, d’affirmer
sa
santé, et de sauver son avenir. Si nous trahissons cette mission, si
139
der son trésor, d’affirmer sa santé, et de sauver
son
avenir. Si nous trahissons cette mission, si nous n’en prenons pas co
140
ence, et de tirer des leçons non pas seulement de
ses
succès mais aussi de ses échecs, que nous connaissons mieux que perso
141
ons non pas seulement de ses succès mais aussi de
ses
échecs, que nous connaissons mieux que personne. Tout mon espoir est
142
rreur profonde quant aux pouvoirs de l’homme et à
ses
fins terrestres. En appelant et préparant de toutes nos forces une Eu
143
nous avions su croire en lui pendant le temps de
sa
patience, nous aurions eu « des yeux pour voir », et pour connaître l
144
ent bien qu’on ne pourrait que répondre non. D’où
sa
myopie et son imprévision systématique des maux prochains. J’écris ce
145
n ne pourrait que répondre non. D’où sa myopie et
son
imprévision systématique des maux prochains. J’écris ceci pendant la
146
sme de l’État. Et contre tout l’« économisme » de
son
temps, il ose écrire : « Si quelque chose aujourd’hui menace la liber
147
préoccupation, la passion du bien-être matériel.
Sa
pente, n’en doutons pas, est du côté de la tyrannie. » Et qu’il suffi
148
re parce que Dieu existe, et qu’il est juste dans
son
châtiment. Il faut payer. Nous adorions l’idole de la prospérité, et
149
toute matérielle d’un ordre de choses vicié dans
son
principe ; ou la conquête, mais qui tue ce qu’elle conquiert. « Mea c
150
ême plus qui a été tué. Un peuple en guerre sauve
son
moral en se dopant, en forçant l’illusion ; un peuple neutre, en avou
151
on ; un peuple neutre, en avouant le réel. Avouer
ses
fautes est une libération dont l’homme sort toujours retrempé. Avouer
152
le « petit nuage » passerait aussi, probablement,
sa
vie et celle de tant de frères. Mais au-delà de l’optimisme humain to
153
ous a autorisé à reproduire cet article paru dans
son
numéro de juin 1940. L’auteur — qui est un de nos collaborateurs — se
154
-même. Elle n’a plus d’autre garantie humaine que
son
armée, plus d’autre allié que son terrain, plus d’autre espoir que so
155
tie humaine que son armée, plus d’autre allié que
son
terrain, plus d’autre espoir que son travail. Contrairement à ce que
156
re allié que son terrain, plus d’autre espoir que
son
travail. Contrairement à ce que beaucoup croient, cette situation n’e
157
es gens. Par exemple, on ne doit plus discuter de
son
administration et de ses rapports avec l’État comme s’il s’agissait d
158
ne doit plus discuter de son administration et de
ses
rapports avec l’État comme s’il s’agissait d’un parti ou d’une fondat
159
glise n’est pas à nous, n’est pas notre œuvre, et
ses
affaires ne sont pas nos affaires d’abord, mais les affaires du Royau
160
as tout à fait chez elle ; elle n’y reconnaît pas
son
langage. Il y a là certainement quelque chose d’anormal. L’Église n’a
161
, parole qui devrait libérer plus d’un pasteur de
ses
soucis, et résoudre en partie le problème du samedi soir… Encore faut
162
ire, et elle demande à la prédication de parler à
sa
foi, non à son doute, avec la tranquille et familière assurance de la
163
emande à la prédication de parler à sa foi, non à
son
doute, avec la tranquille et familière assurance de la foi. Car la co
164
ise se priverait-elle de souligner l’actualité de
son
enseignement ? Pourquoi ne parlerait-elle pas de politique, si elle l
165
térêts de classe ; ou pour montrer à notre peuple
sa
mission positive dans l’Europe d’aujourd’hui. Toutes ces choses peuve
166
ment, la valeur liturgique d’un texte réside dans
son
invariabilité. C’est grâce à cette invariabilité que le fidèle peut v
167
e peut vraiment suivre le texte, dire en lui-même
ses
paroles, redécouvrir chaque fois leur sens toujours nouveau. C’est gr
168
iteurs, et pleinement significative en chacune de
ses
parties. Elle doit former un ensemble, un tout cohérent et indivisibl
169
réformées de France. Je vais vous la décrire dans
ses
principaux traits. I. Invocation (l’assemblée debout). Psaume. II. La
170
ation (l’assemblée debout). Psaume. II. La Loi ou
son
sommaire (l’assemblée assise) (après la lecture, chant spontané : « M
171
a foi réformée, mais aussi du drame chrétien dans
son
déroulement biblique : la Loi d’abord, qui nous condamne, puis la con
172
ens, cette liturgie est une des plus belles, dans
sa
simplicité, et des plus justes aussi, de toutes celles qu’utilisent l
173
symboles collectifs qui manifestent publiquement
sa
cohésion spirituelle. Il y a là une grande loi sociologique qu’on ne
174
ptionnellement bon, risque bien de la laisser sur
sa
faim. En sortant de là, elle ne saura pas exactement ce que nous croy
175
de cette question, ou retenus par des préjugés à
son
égard. Je me suis borné à soulever devant vous quelques problèmes urg
176
isse. C’est qu’il en a besoin plus que nul autre.
Sa
devise est un paradoxe qu’il n’a pas toujours bien compris. Elle excl
177
libre vivant entre les droits de chaque région et
ses
devoirs envers l’ensemble, il n’est pas absurde de nommer « fédéralis
178
droits à revendiquer le nom de fédéralistes, dans
son
sens étymologique. (fœdus = traité, serment, union.) Par une inconséq
179
profit des puissances fascistes, la Suisse ne dut
son
salut qu’à une chance extraordinaire, aidée par une armée solide et u
180
us question pour la Suisse d’essayer de maintenir
sa
place centrale et réservée dans le jeu des puissances voisines. Il n’
181
devienne entière, qu’elle mette en commun toutes
ses
forces pour relever son économie, son niveau de vie, son moral, et po
182
le mette en commun toutes ses forces pour relever
son
économie, son niveau de vie, son moral, et pour assurer sa défense. O
183
mmun toutes ses forces pour relever son économie,
son
niveau de vie, son moral, et pour assurer sa défense. Or, peut-on dir
184
ces pour relever son économie, son niveau de vie,
son
moral, et pour assurer sa défense. Or, peut-on dire que l’attitude pl
185
ie, son niveau de vie, son moral, et pour assurer
sa
défense. Or, peut-on dire que l’attitude plus que réservée de la Suis
186
itif à la fédération du continent, c’est-à-dire à
ses
vrais intérêts. Mais sur le plan précis de la défense de l’Europe, la
187
quoi la Suisse devrait éventuellement renoncer à
sa
neutralité. Je réponds pour ma part que cela ne pourrait être qu’au p
188
it de l’Europe entière, c’est-à-dire au profit de
son
union fédérale, et de cela seul. Encore faut-il que cette union prenn
189
re faut-il que cette union prenne forme, et qu’en
son
nom des questions très précises nous soient posées. Cela viendra, n’e
190
ts-Unis, soit le Conseil de l’Europe s’il sort de
son
impasse, soit encore une menace de guerre contre le continent tout en
191
sse sécurité d’une tradition qui a peut-être fait
son
temps, endormis derrière la neutralité, comme la France en 1940 derri
192
Maginot, comme l’Amérique l’été dernier derrière
sa
Bombe. Je voulais introduire, ce soir, une discussion qui, je l’espè
193
notre part, elle est contraire à l’esprit même de
son
statut, et elle peut donc demain devenir une trahison. Car je le répè
194
nt la tâche de conciliation qui serait conforme à
son
génie ? — En faveur du maintien, de l’assouplissement ou de l’abandon
195
thèse jusqu’à la déformer, et qu’il ait apporté à
sa
réfutation moins de scrupule que d’humeur. J’avais pourtant pris soin
196
je n’ai considéré que l’intérêt européen : c’est
sa
« grave erreur liminaire ». J’ai naturellement insisté sur « l’intérê
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sans réserve » que la Suisse devrait subordonner
sa
politique à « l’intérêt des principaux États de l’Europe » ? J’ai dit
198
t que si la Suisse un jour décidait de renoncer à
sa
neutralité, ce ne pourrait être qu’au profit de l’Europe entière et d
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rrait être qu’au profit de l’Europe entière et de
son
union fédérale ; et j’ai ajouté : « Encore faut-il que cette union pr
200
er qu’on discute un budget, ce n’est pas demander
sa
suppression. (On m’a fort mal compris, mais je ne m’en étonne guère :
201
chiffres et proportions qu’il cite vers la fin de
son
article soient erronés, — ceci pour deux motifs, l’un d’interprétatio
202
on dix comme le répète mon censeur, ce qui fausse
ses
calculs à la base. Finalement, quelle est la position de M. Lasserre
203
s Pères et des réformateurs ou de Thomas d’Aquin.
Ses
problèmes centraux peuvent être tenus pour résolus, ses options décis
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oblèmes centraux peuvent être tenus pour résolus,
ses
options décisives, en tout cas, sont nettement définies. Mais la mora
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ait chrétienne et qui se confondait, du moins par
ses
tabous, avec la morale victorienne et plus généralement bourgeoise-oc
206
nde-Bretagne la « théologie de la mort de Dieu » (
ses
échos remplissent depuis un an la presse intellectuelle anglo-saxonne
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contre l’imprévu ou au contraire de mieux courir
son
risque personnel, de guérir, ou d’améliorer son statut social, ses po
208
r son risque personnel, de guérir, ou d’améliorer
son
statut social, ses possibilités de travail et de loisirs, donc aussi
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nel, de guérir, ou d’améliorer son statut social,
ses
possibilités de travail et de loisirs, donc aussi sa culture et sa li
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possibilités de travail et de loisirs, donc aussi
sa
culture et sa liberté. Nous tendons de la sorte, dans les pays techni
211
e travail et de loisirs, donc aussi sa culture et
sa
liberté. Nous tendons de la sorte, dans les pays techniquement avancé
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dans une société donnée, et non plus l’Église par
ses
décrets généraux et par l’intervention personnelle du prêtre ou du pa
213
u de se débattre interminablement avec la voix de
sa
conscience, les conseils du prêtre, ou simplement l’opinion des proch
214
uelle, qui est à mon sens : de rappeler à l’homme
son
but final, sa destination ultime, sa vocation. Car les règles et les
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à mon sens : de rappeler à l’homme son but final,
sa
destination ultime, sa vocation. Car les règles et les moyens de la v
216
r à l’homme son but final, sa destination ultime,
sa
vocation. Car les règles et les moyens de la vie sociale sont séculie
217
érifiées et mises à jour, toute question trouvant
sa
réponse quasi instantanée par la consultation d’un ordinateur, les re
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le contenu et les conditions de ce qu’il nommera
sa
« liberté ». Cela sera vu et ressenti comme un refus de la « solution
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nos problèmes éthiques, en vue de l’avenir. Dans
son
état primitif, mon ouvrage s’ouvre par le bref récit d’une modeste ex
220
ouvrir des tricheries évidentes ne lui enlève pas
son
intrinsèque vérité.) (Plus tard, j’ai découvert que la secte bouddhi
221
une société se donne pour guider les conduites de
ses
membres. Cela va des règles du jeu d’échecs à la prohibition de l’inc
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on : il ne disposait que de la loi mosaïque et de
son
sommaire, le commandement sur l’amour de Dieu et du prochain comme de
223
ans doute le summum de la morale mais c’est aussi
sa
négation. Quant au Décalogue, c’est bien un code, mais rudimentaire e
224
es de tout ce que la société juge indispensable à
son
bien : tantôt l’esclavage et tantôt la liberté, tantôt le droit divin
225
es par un joueur n’entraînent pas de jugement sur
sa
valeur en tant que personne. Il est entendu que si l’on fait une faut
226
oucieux de mon sort de mettre en doute ou de nier
son
existence — sauf s’ils ont fait, eux aussi, l’expérience de cet appel
227
jamais vu. N’ayant d’autres moyens de répondre à
son
appel, de le rejoindre, que ceux que me suggère, inexplicablement, ma
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me dans un saut… Dans ces moments, le But a dicté
ses
moyens. Il ne les a pas seulement justifiés, il les a faits et me les
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ais tout à l’heure que la notion de péché n’a pas
sa
place dans le monde des règles du jeu, mais prend son sens dans le mo
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place dans le monde des règles du jeu, mais prend
son
sens dans le monde de la vocation. Voici comment je crois qu’il faut
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aulinienne qu’elle soit sans doute — au moins par
sa
structure dialectique — il est évident qu’elle provoque une série de
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e théologiques, regrettera peut-être au secret de
son
cœur, l’époque où l’on pouvait brûler des gens comme moi. Je lui dira
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le relie à cette communauté et qui l’insère dans
ses
réalités concrètes. Aux démocrates ombrageux qui m’accuseraient de p
234
is les paroles de Jésus sur le sel de la Terre et
sa
saveur. Mais j’ajouterais, paraphrasant Teilhard de Chardin : chaque
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à faire de grandes choses, c’est vrai, mais, par
sa
solidarité avec une grandeur qui le dépasse, à faire grandement la mo
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ir. C’est un moyen, ici encore, dicté et créé par
sa
fin. Car c’est l’Esprit qui nous meut à prier. Les « soupirs inexprim