1
ajouterai bien sûr, mes prévisions du temps, — de
notre
temps, valables jusqu’au jour où sera proclamée la fédération de l’Eu
2
re quand ils se passent et se composent autour de
nous
, de jour en jour. Vous savez que depuis deux ans, des groupes et des
3
serment des Trois Suisses, ou la constitution de
notre
État il y a cent ans. Le premier de ces résultats portera vraisemblab
4
es résultats portera vraisemblablement la date de
notre
année 1949. Et ce sera la convocation d’un parlement consultatif de l
5
je commenterai cette décision sans précédent dans
notre
histoire. Ce soir, je voudrais simplement vous dire en quelques mots,
6
uelques mots, pourquoi l’Europe se fait, pourquoi
nous
devons tous vouloir la confédération européenne. Voici la situation,
7
es mots, pourquoi l’Europe se fait, pourquoi nous
devons
tous vouloir la confédération européenne. Voici la situation, dans se
8
colosses sont en train de s’observer, par-dessus
nos
têtes. Ils n’ont pas envie de se battre, affirment-ils. Ils proclamen
9
damental, et que personne ne peut nier : Aucun de
nos
pays ne peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de son indépenda
10
ne défense sérieuse de son indépendance. Aucun de
nos
pays ne peut résoudre, seul, les problèmes que lui pose l’économie mo
11
pose l’économie moderne. Les conclusions que l’on
doit
tirer de ce double fait sont d’une tragique simplicité. Si les choses
12
pour en faire une nouvelle… Mais aussi tout cela
nous
conduit, avec la force même de l’évidence, vers une seule et unique s
13
l’évidence, vers une seule et unique solution. Si
nous
voulons sauver chacun de nos pays, il nous faut commencer par les uni
14
unique solution. Si nous voulons sauver chacun de
nos
pays, il nous faut commencer par les unir ; et si nous voulons sauver
15
on. Si nous voulons sauver chacun de nos pays, il
nous
faut commencer par les unir ; et si nous voulons sauver la paix, il n
16
pays, il nous faut commencer par les unir ; et si
nous
voulons sauver la paix, il nous faut d’abord faire l’Europe, c’est-à-
17
les unir ; et si nous voulons sauver la paix, il
nous
faut d’abord faire l’Europe, c’est-à-dire la troisième puissance, qui
18
dire : « Je veux une Europe désunie ! Je veux que
nos
pays s’effondrent un à un, en toute souveraineté nationale, qu’ils se
19
ve. En attendant, c’est plutôt un cauchemar qu’on
nous
prépare. Déjà les maréchaux s’installent et tirent leurs plans… La Ru
20
et prépare un Pacte Atlantique qui peut fort bien
nous
entraîner un jour à la guerre dans le Pacifique. Nous en sommes là… I
21
entraîner un jour à la guerre dans le Pacifique.
Nous
en sommes là… Il s’agit donc de répondre très vite à cette double que
22
n fait jusqu’ici pour fédérer l’Europe ? qu’avons-
nous
le temps de faire encore, — avec quelles forces ? Je vous dirai, ch
23
xelles. a. Première chronique, sans date. Selon
nos
recoupements, elle a été diffusée le lundi 21 février 1949. L’auteur
24
’espérance sur fond de paix. C’est qu’aujourd’hui
notre
Mouvement européen réunit pour la première fois son conseil internati
25
es pendant la guerre, — et cette comparaison peut
nous
donner à réfléchir. Car chacun de nos congrès européens est une batai
26
aison peut nous donner à réfléchir. Car chacun de
nos
congrès européens est une bataille, un bombardement de l’opinion — po
27
enfin et surtout, contre toutes les fatalités qui
nous
préparent irrésistiblement une nouvelle guerre si personne ne fait ri
28
pour affirmer que l’Europe fédérée non seulement
doit
mais peut fonder la paix. De quoi s’agit-il à Bruxelles ? Au Congrès
29
l à Bruxelles ? Au Congrès de l’Europe à La Haye,
nous
étions 800 délégués représentant une quantité de mouvements sans lien
30
ie, elle est en voie de réalisation. Depuis lors,
nous
avons travaillé à fédérer tous nos mouvements, à leur donner l’unité
31
Depuis lors, nous avons travaillé à fédérer tous
nos
mouvements, à leur donner l’unité nécessaire pour que leurs dirigeant
32
ion chuchotée d’autres pays… Dans toute l’Europe,
nous
avons constitué des conseils nationaux du Mouvement. Et chacun a délé
33
es autres, d’un conseil beaucoup plus restreint —
nous
ne sommes que 30 délégués — , d’un conseil qui sera désormais l’organ
34
nt les noms des quatre présidents que s’est donné
notre
Mouvement européen : Winston Churchill, Léon Blum, Paul-Henri Spaak,
35
européen, le réaliste qu’il fallait pour défendre
notre
idéal. Vous allez entendre, dans quelques instants, en quels termes l
36
remier [ministre] belge a inauguré les travaux de
notre
conseil. c. Titre rajouté par nous pour cette édition numérique. d
37
travaux de notre conseil. c. Titre rajouté par
nous
pour cette édition numérique. d. Émission retransmise depuis Bruxell
38
es enthousiasmes et des passions qui parcouraient
nos
rangs à La Haye et à Rome. On sentait que nous étions réunis pour tra
39
ent nos rangs à La Haye et à Rome. On sentait que
nous
étions réunis pour travailler et pour organiser, et que les discours
40
es voix qui deviennent la voix de l’Europe. Hier,
nos
débats se sont portés sur la question de l’Assemblée européenne. Comm
41
maintenant d’exploiter ce premier grand succès de
notre
mouvement. Il s’agit maintenant pour nous de peser sur les décisions
42
cès de notre mouvement. Il s’agit maintenant pour
nous
de peser sur les décisions imminentes des ministères et des parlement
43
ions imminentes des ministères et des parlements.
Nous
voulons en effet que l’Assemblée soit beaucoup plus qu’un simple corp
44
oit beaucoup plus qu’un simple corps consultatif.
Nous
voulons qu’elle soit dès le départ un grand symbole de l’unité conféd
45
rand symbole de l’unité confédérale pour laquelle
nous
luttons. Nous voulons que la voix des peuples y retentisse, couvrant
46
e l’unité confédérale pour laquelle nous luttons.
Nous
voulons que la voix des peuples y retentisse, couvrant les voix prude
47
entes et parfois timorées des égoïsmes officiels.
Nous
voulons, en un mot, que l’Assemblée européenne ne soit pas une demi-m
48
uropéen. Ce n’est pas sans une joie profonde que,
nous
autres fédéralistes, voyons nos thèses progresser de jour en jour au
49
ie profonde que, nous autres fédéralistes, voyons
nos
thèses progresser de jour en jour au sein du Conseil de Bruxelles. Ce
50
r en jour au sein du Conseil de Bruxelles. Ce que
nous
sommes en train d’obtenir peut se résumer en trois points : 1. Nous a
51
in d’obtenir peut se résumer en trois points : 1.
Nous
avons fait admettre la représentation, au sein de l’Assemblée, des fo
52
l’Assemblée, des forces vives, non politiques, de
nos
pays, siégeant sur pied d’égalité avec les délégués des parlements. 2
53
ed d’égalité avec les délégués des parlements. 2.
Nous
proposons que des sièges soient réservés aux pays de l’Est, sièges vi
54
ce vide sera le symbole éloquent non seulement de
notre
sympathie mais de notre espoir, car nous luttons pour l’Europe intégr
55
éloquent non seulement de notre sympathie mais de
notre
espoir, car nous luttons pour l’Europe intégrale, et cela veut dire q
56
ment de notre sympathie mais de notre espoir, car
nous
luttons pour l’Europe intégrale, et cela veut dire que jamais nous n’
57
l’Europe intégrale, et cela veut dire que jamais
nous
n’abandonnerons à leur sort nos frères de l’Est, ceux qui luttent en
58
dire que jamais nous n’abandonnerons à leur sort
nos
frères de l’Est, ceux qui luttent en silence. 3. Et troisièmement, no
59
ceux qui luttent en silence. 3. Et troisièmement,
nous
insistons pour que l’action sur les gouvernements se double immédiate
60
l’Europe, afin que les masses soient associées à
nos
efforts, et les portent au sommet d’un élan unanime. Si nous gagnons
61
s, et les portent au sommet d’un élan unanime. Si
nous
gagnons sur ces trois points — et nous sommes en bon train de gagner
62
nanime. Si nous gagnons sur ces trois points — et
nous
sommes en bon train de gagner — , nous pourrons répéter ces mots que
63
oints — et nous sommes en bon train de gagner — ,
nous
pourrons répéter ces mots que Churchill prononça d’une voix tonitruan
64
ai deux nouvelles : Ce matin, en séance plénière,
notre
conseil s’est donné un président de séance pour une année sur la pers
65
revoir, à lundi prochain ! e. Titre rajouté par
nous
pour cette édition numérique. f. Émission retransmise directement de
66
imaginable d’empêcher la guerre atomique. Fédérer
nos
pays, c’est en effet créer la seule puissance capable d’exiger la pai
67
pars pour Bruxelles, au Conseil international de
notre
Mouvement européen. Et nous nous sommes mis au travail pour faire l’E
68
eil international de notre Mouvement européen. Et
nous
nous sommes mis au travail pour faire l’Europe, pour faire la paix. E
69
nternational de notre Mouvement européen. Et nous
nous
sommes mis au travail pour faire l’Europe, pour faire la paix. Et dim
70
faire la paix. Et dimanche dernier, interrompant
nos
travaux pendant l’après-midi, nous avons convoqué la population de Br
71
r, interrompant nos travaux pendant l’après-midi,
nous
avons convoqué la population de Bruxelles sur la place de la Bourse,
72
ation de Bruxelles sur la place de la Bourse, car
nous
voulions crier aux masses, sur tous les tons, et en trois langues : «
73
les tons, et en trois langues : « Venez tous avec
nous
, travaillons tous ensemble à fédérer l’Europe, pour assurer la paix.
74
r la paix. » Mais voici qu’à chaque fois qu’un de
nos
orateurs s’avançait devant le micro, quelques groupes dans la foule s
75
le se mettaient à hurler, et tâchaient de couvrir
nos
voix. Nous étions venus pour parler de la paix, et ils criaient : « L
76
aient à hurler, et tâchaient de couvrir nos voix.
Nous
étions venus pour parler de la paix, et ils criaient : « La paix, la
77
paix, et ils criaient : « La paix, la paix » pour
nous
empêcher d’en parler. C’est ainsi que pendant deux heures s’est pours
78
. En vérité, ils n’ont servi qu’à la publicité de
nos
travaux, dont ils n’ont pas troublé le cours ni modifié les résultats
79
x, et même de grave. Il y a la grande tragédie de
notre
Europe. Il y a ce fait que plus personne ne croit, ou ne peut croire,
80
e plus personne ne croit, ou ne peut croire, dans
notre
Europe, à la bonne foi de l’adversaire. Quand on en est arrivé là — q
81
rre, contre les Russes au service des Américains.
Nous
voyons le monde divisé en deux camps, et nous voyons l’Europe menacée
82
ns. Nous voyons le monde divisé en deux camps, et
nous
voyons l’Europe menacée de ruine totale par la guerre entre ces deux
83
la guerre entre ces deux camps. Géographiquement,
nous
sommes tout près de la Russie. Moralement nous sommes beaucoup plus p
84
t, nous sommes tout près de la Russie. Moralement
nous
sommes beaucoup plus près de l’Amérique, voilà le fait. Mais c’est un
85
de avec une angoisse grandissante : « Que pouvons-
nous
faire pour empêcher cette guerre ? » La réponse est simple : nous ne
86
empêcher cette guerre ? » La réponse est simple :
nous
ne pouvons rien faire, dans l’état de division où nous sommes. Il fau
87
ne pouvons rien faire, dans l’état de division où
nous
sommes. Il faut donc nous unir pour nous mettre en mesure de nous opp
88
s l’état de division où nous sommes. Il faut donc
nous
unir pour nous mettre en mesure de nous opposer à la guerre. Tout le
89
ision où nous sommes. Il faut donc nous unir pour
nous
mettre en mesure de nous opposer à la guerre. Tout le monde devrait ê
90
faut donc nous unir pour nous mettre en mesure de
nous
opposer à la guerre. Tout le monde devrait être d’accord là-dessus. E
91
mesure de nous opposer à la guerre. Tout le monde
devrait
être d’accord là-dessus. Et en effet, tout le monde est d’accord, sau
92
montée par les Américains contre l’URSS. Qu’avons-
nous
à répondre à cela, nous les fédéralistes ? Nous avons à répondre deux
93
s contre l’URSS. Qu’avons-nous à répondre à cela,
nous
les fédéralistes ? Nous avons à répondre deux choses : 1. La fédérati
94
s-nous à répondre à cela, nous les fédéralistes ?
Nous
avons à répondre deux choses : 1. La fédération de l’Europe peut seul
95
1. La fédération de l’Europe peut seule garantir
notre
indépendance réelle à l’égard des États-Unis. Car, si nous ne savons
96
pendance réelle à l’égard des États-Unis. Car, si
nous
ne savons pas nous fédérer librement, bâtir librement une Europe soli
97
’égard des États-Unis. Car, si nous ne savons pas
nous
fédérer librement, bâtir librement une Europe solide et prospère, c’e
98
nt une Europe solide et prospère, c’est alors que
nous
serons contraints de confier notre défense aux Américains et de nous
99
c’est alors que nous serons contraints de confier
notre
défense aux Américains et de nous mettre en tutelle les uns après les
100
nts de confier notre défense aux Américains et de
nous
mettre en tutelle les uns après les autres. Faute d’une fédération li
101
res. Faute d’une fédération librement constituée,
nous
n’aurons plus qu’une solution possible : signer le pacte militaire, n
102
, ce pacte dit de l’Atlantique pourrait fort bien
nous
entraîner un jour à une guerre dans le Pacifique… 2. Une Europe unie,
103
es communistes veulent sincèrement la paix, comme
nous
la voulons, ils doivent souhaiter avec nous l’établissement rapide d’
104
t sincèrement la paix, comme nous la voulons, ils
doivent
souhaiter avec nous l’établissement rapide d’une fédération européenn
105
comme nous la voulons, ils doivent souhaiter avec
nous
l’établissement rapide d’une fédération européenne, qui serait la gar
106
fédération européenne, qui serait la garantie de
notre
indépendance. Si toutefois ils persistent à mettre en doute nos inten
107
ce. Si toutefois ils persistent à mettre en doute
nos
intentions, nous serons en droit de leur demander : quelle autre solu
108
ils persistent à mettre en doute nos intentions,
nous
serons en droit de leur demander : quelle autre solution nous offrez-
109
en droit de leur demander : quelle autre solution
nous
offrez-vous, qui soit immédiatement praticable, et qui n’entraîne pas
110
emeurer neutre, mais non pas isolationniste, elle
doit
vouloir l’Europe indépendante, l’Europe sans pactes militaires, c’est
111
ne, pas de précipitations… g. Titre rajouté par
nous
pour cette édition numérique.
112
ors du Congrès de l’UEF, le comte Sforza est venu
nous
parler de ce qui lui tient le plus à cœur : la fédération de l’Europe
113
itique : de tous les hommes d’État au pouvoir, de
nos
jours, c’est lui qui a eu la carrière la plus longue. Quel conseil av
114
carrière la plus longue. Quel conseil avait-il à
nous
donner ? Nous pouvons le résumer, comme il l’a fait lui-même, en quel
115
lus longue. Quel conseil avait-il à nous donner ?
Nous
pouvons le résumer, comme il l’a fait lui-même, en quelques mots. Il
116
fait lui-même, en quelques mots. Il est un point,
nous
a-t-il dit, sur lequel, vous fédéralistes, vous ne devrez jamais tran
117
-t-il dit, sur lequel, vous fédéralistes, vous ne
devrez
jamais transiger. De toutes vos forces, sans compromis et sans relâch
118
que vous êtes un criminel : cela se produit sous
nos
yeux, de nos jours, dans les pays où l’État souverain prend au sérieu
119
s un criminel : cela se produit sous nos yeux, de
nos
jours, dans les pays où l’État souverain prend au sérieux sa souverai
120
oit de déclarer la guerre, et de forcer chacun de
nous
à la faire, c’est-à-dire qu’il possède sur nous le droit de vie et de
121
e nous à la faire, c’est-à-dire qu’il possède sur
nous
le droit de vie et de mort, et cela sans appel. S’il veut la guerre,
122
en train de vivre, de réussir, cela se verrait :
Nous
n’en serions pas où nous sommes, c’est-à-dire à nous préparer pour la
123
ussir, cela se verrait : Nous n’en serions pas où
nous
sommes, c’est-à-dire à nous préparer pour la troisième dernière, à la
124
s n’en serions pas où nous sommes, c’est-à-dire à
nous
préparer pour la troisième dernière, à la demande générale. Pourquoi
125
bunal de ce genre que le Conseil international de
notre
Mouvement européen a décidé de proposer, dans sa séance toute récente
126
tille des sacro-saintes souverainetés nationales.
Notre
projet sera soumis bientôt aux États et aux parlements. S’il se voit
127
r les arrêts de la Cour suprême. Cela viendra, si
nous
savons le vouloir, et si toute l’opinion nous appuie. En attendant, l
128
si nous savons le vouloir, et si toute l’opinion
nous
appuie. En attendant, les représentants de la France, de la Grande-Br
129
légère mais continue : à l’Est et sur le front de
nos
adversaires, nébulosité variable à très forte. Un peu de précipitatio
130
eu le temps de consulter tous les porte-parole de
nos
mouvements. Je vais vous dire mon opinion privée, que je crois d’aill
131
c, en principe : Un pour tous, tous pour un. Ceci
nous
rappelle quelque chose, un autre pacte, celui qui fonda la Suisse il
132
idée. Le langage diffère, à vrai dire, car hélas,
nos
légistes modernes ont perdu le secret du beau style énergique. Mais c
133
deux traités qui, décidément, n’est pas le même.
Notre
pacte du 1er août s’ouvrait par cette invocation : Au nom du Seigneu
134
toisie comme un hommage que le réalisme politique
doit
rendre officiellement à l’idéal ? A-t-on jugé prudent de remplacer ce
135
x divisions, — je dis deux, en tout et pour tout.
Nous
comprenons la gêne des cercles officiels devant cette grande alliance
136
ar ses bonnes intentions le pacte de l’Atlantique
nous
donne des raisons de plus — s’il en fallait ! — de vouloir une Europe
137
onde la signature prochaine du pacte peut couvrir
notre
voix pendant quelques semaines : il n’arrêtera pas notre action. Il n
138
oix pendant quelques semaines : il n’arrêtera pas
notre
action. Il nous dit au contraire : « Hâtez-vous ! car vous tenez peut
139
ues semaines : il n’arrêtera pas notre action. Il
nous
dit au contraire : « Hâtez-vous ! car vous tenez peut-être dans vos m
140
e la paix ! » Quant à mes prévisions du temps, de
notre
temps, je ne puis que répéter ce soir le commentaire curieusement sym
141
ntants de dix nations se sont réunis ce matin, et
nous
saurons peut-être en fin de semaine, les résultats de leurs travaux.
142
qu’une telle négociation, qui engage l’avenir de
notre
Europe, se poursuive à huis clos, et sans la moindre publicité. Il se
143
is de mai 1948, il y a donc un peu moins d’un an,
nous
avons convoqué un Congrès de l’Europe avec l’appui des organisations
144
nvocation d’une Assemblée européenne. Le 18 août,
nos
délégués remettaient aux cinq puissances signataires du pacte de Brux
145
du pacte de Bruxelles un Mémorandum détaillé sur
notre
projet d’Assemblée. Le même jour, ces propositions se voyaient accept
146
difficultés, c’est leur métier, et ils entendent
nous
le faire sentir. Mais il arrive qu’ils manquent d’une vision claire e
147
des grandes nécessités de l’heure : or celles-ci
nous
commandent de faire l’Europe, et de la faire à n’importe quel prix. M
148
t de la faire à n’importe quel prix. Mais gardons-
nous
aussi d’un excès de pessimisme. Car si l’on doit prévoir que le comit
149
-nous aussi d’un excès de pessimisme. Car si l’on
doit
prévoir que le comité de Londres va limiter autant que possible le rô
150
rôle du futur parlement européen, le fait est que
nous
aurons tout de même un parlement. Et l’on ne voit pas ce qui retiendr
151
ent, vers la fédération totale de l’Europe. Qu’on
nous
donne l’assemblée sous n’importe quelle forme, et l’opinion publique
152
Mouvement européen se prépare à lancer dans tous
nos
pays libres une campagne de grande envergure, afin que les masses se
153
nent aux élites pour dire au Parlement européen :
nous
voulons une Europe unie, rendue dans toute son étendue à la libre cir
154
irculation des hommes, des idées et des biens. Et
nous
voulons cela, parce que l’Europe unie sera seule assez forte pour arr
155
le assez forte pour arrêter la guerre et défendre
nos
libertés ! Voici encore mes prévisions du temps valables jusqu’à lund
156
bourg. Cet événement, si lourd d’avenir pour tous
nos
peuples, a fait peu de bruit jusqu’ici. Le grand public ignore souven
157
’histoire, plus tard, se chargeront d’apprendre à
nos
enfants — les pauvres ! J’ajouterai que le grand public ignore encore
158
ie ou de la mort d’une civilisation. Fédérer tous
nos
peuples encore libres, les fédérer à la dernière minute, pour empêche
159
a dernière minute, pour empêcher la guerre, c’est
notre
seule chance de salut. On se demande en vain ce qu’il peut y avoir de
160
aider. D’autres me disent : d’accord, essayons de
nous
fédérer. Mais cela va prendre au moins cent ans ! Je réponds que l’Eu
161
parce que la guerre n’attendra pas cent ans pour
nous
atomiser jusqu’à la moelle des os, — si nous restons les bras ballant
162
pour nous atomiser jusqu’à la moelle des os, — si
nous
restons les bras ballants. Mais il est une phrase, entre toutes, que
163
ndue 365 fois depuis un an, et c’est celle-ci : «
Nous
ne pouvons que souhaiter bonne chance aux courageux pionniers du fédé
164
une manière de dire : Allez-y ! Faites-vous tuer,
nous
suivrons de loin vos efforts, et nous vous rejoindrons, bien entendu,
165
-vous tuer, nous suivrons de loin vos efforts, et
nous
vous rejoindrons, bien entendu, si par miracle vous gagnez ! Seulemen
166
u, si par miracle vous gagnez ! Seulement, voilà,
nous
ne gagnerons pas cette immense partie sans l’appui de l’opinion tout
167
sans votre appui, à vous aussi, chers auditeurs.
Nous
voulons bien gagner pour vous, mais pas sans vous ! Car il s’agit de
168
s vous ! Car il s’agit de votre vie à tous, et si
nous
perdons cette partie, si bien engagée aujourd’hui, ce n’est pas seule
169
ration… De tous côtés, on réclame des apôtres. On
nous
dit : assez de discours ! à l’action ! faites des gestes ! On a raiso
170
existe, dans toutes les villes européennes, dans
nos
villes suisses aussi, bien entendu, des groupes fédéralistes organisé
171
ous dis pour quelles raisons urgentes il faut que
nos
peuples se fédèrent. Car c’est le seul moyen qui nous reste : 1° d’éc
172
peuples se fédèrent. Car c’est le seul moyen qui
nous
reste : 1° d’échapper à la guerre ; 2° d’arrêter les Russes ; 3° de s
173
a guerre ; 2° d’arrêter les Russes ; 3° de sauver
notre
économie, sans nous laisser coloniser par l’Amérique. Ce soir, je par
174
er les Russes ; 3° de sauver notre économie, sans
nous
laisser coloniser par l’Amérique. Ce soir, je parlerai d’une 4e raiso
175
te et commence à revendiquer. Voici un peuple qui
nous
a donné Goethe et Hitler, la grande musique et les fours crématoires,
176
’Europe et menace, directement ou non, chacune de
nos
vies. Deux fois repoussé, battu à plate couture, va-t-il encore une f
177
bolchéviques et les démocrates décadents : Jamais
nous
n’avons été nazis ! Heil Hitler ! » Que faire avec ce peuple qui se
178
nal-bolchévisme ? Et comment appuyer les amis que
nous
comptons en grand nombre, outre-Rhin, qui voient clair, et qui ont mi
179
gereux. Avant la guerre, les Allemands disaient :
nous
avons la plus grande armée du monde ! Aujourd’hui, ils gémissent : no
180
nde armée du monde ! Aujourd’hui, ils gémissent :
nous
avons la plus grande douleur du monde ! Leur maladie, c’est de vouloi
181
l’idée de l’Europe unie, c’est la fédération que
nous
voulons. Voilà pourquoi notre Mouvement européen vient de demander qu
182
st la fédération que nous voulons. Voilà pourquoi
notre
Mouvement européen vient de demander que l’Allemagne soit reçue à l’A
183
de l’Europe, dès cet automne, sur pied d’égalité.
Nous
saurons, d’ici peu, si les gouvernements comprennent toute la portée
184
urope ! — Pâques européennes (18 avril 1949) On
nous
avait promis un très bel œuf de Pâques pour cette année. On nous avai
185
is un très bel œuf de Pâques pour cette année. On
nous
avait laissés entendre que les statuts de l’Assemblée européenne sera
186
cela ne veut pas dire, comme dans la chanson, que
nous
ne verrons jamais rien venir : car l’élan est donné, le mouvement est
187
nt est en marche, et plus rien ne peut l’arrêter.
Nous
aurons certainement le Conseil de l’Europe, et l’Assemblée consultati
188
l aux propositions détaillées que les délégués de
notre
Mouvement lui soumettaient. Nous savons qu’elle les étudie. Puisse-t-
189
les délégués de notre Mouvement lui soumettaient.
Nous
savons qu’elle les étudie. Puisse-t-elle se laisser inspirer par ce t
190
eule chose, — l’avenir de ces enfants et celui de
nos
pays, tout dépend d’une seule chose, qui est celle-ci : les hommes d’
191
n nécessaire ? Il y a peu de grandes visions dans
notre
temps. Le souci des intérêts immédiats et surtout la peur de la guerr
192
ntérêts immédiats et surtout la peur de la guerre
nous
empêchent trop souvent de voir loin, de voir grand, d’imaginer vraime
193
nante qui reste encore possible, et qui dépend de
nous
. Il y a très peu de grandes visions. J’en connais trois. Il y a celle
194
tion permanente, — et ceci tue cela, ce n’est pas
notre
faute, ni la faute de Garry Davis… Il y a enfin une troisième vision,
195
l’Europe où les frontières et les barrières entre
nos
peuples fondraient comme neige sous le soleil d’avril. Imaginez ce gr
196
les nations ne disparaîtraient pas davantage que
nos
cantons n’ont disparu en se fédérant, mais où les guerres entre natio
197
viendraient aussi impossibles que la guerre entre
nos
cantons. Imaginez ensuite cette grande Europe aussi décidée que la Su
198
essité de le gagner d’urgence, non seulement pour
nous
en Europe, mais pour la paix du monde entier, alors le principal est
199
dre, et c’est ainsi qu’il trouva l’Amérique. Mais
nous
, quel continent nouveau allons-nous aborder demain ? Se peut-il que c
200
mérique. Mais nous, quel continent nouveau allons-
nous
aborder demain ? Se peut-il que ce soit tout simplement l’Europe, red
201
Une Europe rajeunie qui deviendrait soudain, pour
nos
yeux étonnés, la Terre promise !
202
ussie ou de l’Amérique. Et de la sorte, chacun de
nos
pays verra ses forces décuplées, pour résister, d’une part, à la pres
203
font l’Histoire. Mais il ne faudrait pas qu’elle
nous
entraîne à des simplifications forcées. Par exemple, quand nous montr
204
à des simplifications forcées. Par exemple, quand
nous
montrons que l’Europe divisée court un double danger, du fait de la R
205
est pas égale entre les deux pressions auxquelles
nous
sommes soumis. Je voudrais vous le montrer ce soir, en examinant rapi
206
la Russie fait tout ce qu’elle peut pour empêcher
notre
fédération, tandis que l’Amérique la souhaite, et le prouve autrement
207
paroles. Le Kominform entretient, dans chacun de
nos
pays, un parti politique dont il dicte la ligne et qui s’oppose sourn
208
il dicte la ligne et qui s’oppose sournoisement à
notre
effort fédéraliste. L’Amérique, au contraire, n’a jamais suscité un p
209
jamais suscité un parti politique américain dans
nos
pays. Les hommes qu’elle envoie vers l’Europe y viennent ouvertement
210
donc, d’une part, la Russie qui essaye de saboter
notre
union et qui se ferme à notre influence, — d’autre part, l’Amérique q
211
i essaye de saboter notre union et qui se ferme à
notre
influence, — d’autre part, l’Amérique qui travaille à notre union, et
212
uence, — d’autre part, l’Amérique qui travaille à
notre
union, et qui s’ouvre à tous les échanges. La balance n’est pas égale
213
pas ce qu’ils disent. Si les États-Unis voulaient
nous
coloniser, ils feraient comme les Russes : ils s’opposeraient à notre
214
feraient comme les Russes : ils s’opposeraient à
notre
union fédérative. Car il est beaucoup plus facile de régner sur un pa
215
égner. Les Américains au contraire, en favorisant
notre
union économique, savent très bien que s’ils réussissent, ils feront
216
urope leur plus grand concurrent. S’ils voulaient
nous
réduire en esclavage, je le répète, ils se contenteraient d’imiter la
217
ue des Russes, c’est-à-dire qu’ils tâcheraient de
nous
maintenir dans un état de division, donc de faiblesse, pour mieux s’e
218
ision, donc de faiblesse, pour mieux s’emparer de
nos
pays un à un. Contre cette évidence éclatante, tous les discours de p
219
désirent-ils l’union de l’Europe, si cette union
doit
leur créer une sérieuse concurrence économique ? Ici encore, la répon
220
audra mieux pour eux qu’une Europe malade, qu’ils
devraient
soutenir indéfiniment par des injections de dollars, et qui, de plus,
221
eux conclusions : Premièrement : l’Amérique veut
notre
union, et c’est seulement si nous n’arrivions pas à nous unir que le
222
’Amérique veut notre union, et c’est seulement si
nous
n’arrivions pas à nous unir que le plan Marshall deviendrait, contre
223
ion, et c’est seulement si nous n’arrivions pas à
nous
unir que le plan Marshall deviendrait, contre la volonté des Américai
224
contre la volonté des Américains, un danger pour
notre
économie ; de même que c’est seulement si l’Europe ne regagne pas son
225
ance de l’Amérique, puisqu’elle essaye d’empêcher
notre
union. La volonté américaine est claire : toute l’Amérique souhaite n
226
américaine est claire : toute l’Amérique souhaite
notre
fédération. Le jour où ce désir sera aussi celui des Russes, la paix
227
nt européen obtiendra dans les mois qui viennent.
Nous
en reparlerons lundi prochain, à propos de la Russie et des États de
228
bien exact d’affirmer que le rideau de fer coupe
notre
Europe en deux, par le milieu ? Rappelons les chiffres : de notre côt
229
deux, par le milieu ? Rappelons les chiffres : de
notre
côté du rideau, nous sommes 300 millions. Du côté Est, 105 millions s
230
Rappelons les chiffres : de notre côté du rideau,
nous
sommes 300 millions. Du côté Est, 105 millions seulement, même en com
231
trie et de la culture. Ce qui ne signifie pas que
nous
devons la négliger, bien entendu, mais simplement qu’elle est très lo
232
et de la culture. Ce qui ne signifie pas que nous
devons
la négliger, bien entendu, mais simplement qu’elle est très loin de r
233
’Europe. Ensuite, je rappellerai que ce n’est pas
nous
qui avons tiré le fameux rideau. Et ce ne sont pas non plus les peupl
234
’emparer du pouvoir. S’ils ont jugé bon d’amputer
notre
Europe, provisoirement, d’un quart de sa population, ce n’est pas une
235
n’est pas une raison, bien au contraire, pour que
nous
renoncions à fédérer le reste, en attendant. Autrement, nous y passer
236
ions à fédérer le reste, en attendant. Autrement,
nous
y passerons tous. Il est donc vrai que la fédération de l’Europe est
237
ement contre la dictature stalinienne. Mais là où
nos
critiques vont… un peu fort, c’est lorsqu’ils croient ou essayent de
238
seule vraie fédération qui se soit constituée de
nos
jours, c’est celle qui groupe toutes les Russies dans la république d
239
sur tous les tons, y compris le ton des injures,
nous
n’y voyons aucun inconvénient. Qu’ils parlent de la paix, pourvu qu’i
240
vénient. Qu’ils parlent de la paix, pourvu qu’ils
nous
la laissent ! L’Europe que nous voulons, libre et indépendante, ne pe
241
ix, pourvu qu’ils nous la laissent ! L’Europe que
nous
voulons, libre et indépendante, ne peut faire peur qu’à ceux qui n’on
242
ont pas bonne conscience, qu’à ceux qui rêvent de
nous
forcer un jour à subir un régime policier dont nous n’avons ici ni l’
243
us forcer un jour à subir un régime policier dont
nous
n’avons ici ni l’envie ni le besoin. Qu’ils se rassurent pourtant : l
244
soin. Qu’ils se rassurent pourtant : l’Europe que
nous
faisons ne leur imposera qu’une seule chose — qu’ils la désirent ou n
245
depuis 15 jours, et je le regrette, car j’aurais
dû
faire souvenir du vieux proverbe : « En avril, n’ôte pas un fil ! » L
246
t trois jours, aux réunions du Comité exécutif de
notre
grand Mouvement européen. Des comités, encore des comités ! va-t-on p
247
tés-là, que vient de sortir un document majeur de
notre
histoire : le Statut du Conseil de l’Europe, enregistré à Londres le
248
d’un Parlement européen. En un peu moins d’un an,
nous
avons abouti. Le premier objectif est atteint. Et ce n’est pas sans é
249
, ce n’est, je le répète, qu’un premier objectif.
Nous
l’avons conquis de haute lutte, mais non sans pertes. Ce qui est acqu
250
encore la plénitude de ce qu’il faut faire et que
nous
voulons. Ce Conseil de l’Europe, désormais existant, c’est presque to
251
utre part une Assemblée. Le Conseil des ministres
doit
siéger à huis clos, et il admet le droit de veto, puisque ses décisio
252
rises qu’à l’unanimité des membres. Sur ce point,
nous
faisons toutes réserves, et pour le dire avec franchise, aucun progrè
253
gouvernement, défendra les droits de son État, et
nous
ne dépasserons pas le stade de la Ligue des Nations ou de l’ONU. Mais
254
viction personnelle de citoyens européens. Et là,
nous
dépassons enfin le stade des intérêts nationalistes. Les débats de l’
255
lle. C’est dire que la conscience commune de tous
nos
peuples, leur volonté commune de paix et de liberté, pourront enfin s
256
espérance. Une ère nouvelle commence ici. Certes,
nous
voulons davantage ! Nous voulions une plus vaste Assemblée, comprenan
257
le commence ici. Certes, nous voulons davantage !
Nous
voulions une plus vaste Assemblée, comprenant 300 députés : on nous a
258
plus vaste Assemblée, comprenant 300 députés : on
nous
accorde avec difficulté un Parlement de 87 membres, c’est mesquin. No
259
iculté un Parlement de 87 membres, c’est mesquin.
Nous
voulions que cette Assemblée puisse traiter librement de toute questi
260
ires, et on limite ses compétences politiques. Et
nous
voulions enfin, nous le voulons encore, une Assemblée constituante, o
261
s compétences politiques. Et nous voulions enfin,
nous
le voulons encore, une Assemblée constituante, or celle-ci ne sera qu
262
nte, or celle-ci ne sera qu’un corps consultatif.
Notre
idéal est donc loin d’être atteint. Il n’y a pas encore lieu, ce soir
263
cessera plus de tinter. Et c’est à vous, c’est à
nous
tous, à l’opinion de tous nos peuples et de chacun de nous dans nos f
264
st à vous, c’est à nous tous, à l’opinion de tous
nos
peuples et de chacun de nous dans nos foyers, qu’il appartiendra déso
265
, à l’opinion de tous nos peuples et de chacun de
nous
dans nos foyers, qu’il appartiendra désormais de propager l’espoir qu
266
ion de tous nos peuples et de chacun de nous dans
nos
foyers, qu’il appartiendra désormais de propager l’espoir qui vient d
267
opéens à proclamer un jour, à la face des États :
nous
sommes ici de par la volonté des peuples, et nous jurons de n’en sort
268
nous sommes ici de par la volonté des peuples, et
nous
jurons de n’en sortir qu’une fois l’Europe entièrement fédérée ! C’es
269
s, sera solennellement inaugurée. Elle rappellera
notre
ancienne Diète fédérale. Et l’on pensera, dans le monde entier, que l
270
ain d’imiter, avec un peu de retard, l’exemple de
nos
cantons suisses. Mais justement, à cette première Diète fédérale, la
271
ale, la Suisse ne sera pas représentée. Voilà qui
nous
pose une question, une question difficile et grave. À la demande d’un
272
e. J’essaierai de montrer aussi comment la Suisse
devrait
et peut participer à l’œuvre de l’union continentale. Mais tout d’abo
273
e. On a peine à comprendre, à l’étranger, comment
notre
pays, qui est le modèle classique d’une fédération réussie, n’entre p
274
sa mission, mais encore l’idéal européen qu’elle
doit
maintenir et illustrer, jusqu’à ce que les autres nations l’aient réa
275
a bien changé. Le danger immédiat n’est plus pour
nous
, dans une quatrième guerre franco-allemande. Le danger immédiat, c’es
276
la guerre entre les deux empires se livrerait sur
notre
continent, et cette fois-ci, la Suisse ne serait pas épargnée. À cela
277
r une vraie fédération, cette Europe, à son tour,
devra
se déclarer neutre. Elle aura, pour cela, les mêmes raisons que la Su
278
uerre civile européenne, qui marquerait la fin de
nos
libertés et de notre civilisation. Le rôle de la Suisse, désormais, p
279
enne, qui marquerait la fin de nos libertés et de
notre
civilisation. Le rôle de la Suisse, désormais, paraît clair. Solideme
280
enne sera remplie. Et ce jour-là, mais pas avant,
nous
pourrons annoncer qu’à Berne il y aura des précipitations !
281
En vous parlant lundi dernier de la neutralité de
notre
pays dans le cadre d’une future neutralité occidentale, j’ai abordé l
282
songe à nier la réussite, sur tous les plans, de
notre
système fédéral et de nos méthodes. Cent ans de paix intérieure, poli
283
ur tous les plans, de notre système fédéral et de
nos
méthodes. Cent ans de paix intérieure, politique et sociale, et l’éta
284
s en plus démocratique que l’étranger admire chez
nous
, voilà deux résultats qui nous dispensent de toute autre démonstratio
285
ranger admire chez nous, voilà deux résultats qui
nous
dispensent de toute autre démonstration. La preuve est faite, en Suis
286
doublement tort. Premièrement, parce que l’Europe
doit
se fédérer dans les deux ans qui viennent, si elle veut éviter la gue
287
ui composent l’Europe d’aujourd’hui. Et pourtant,
nos
22 cantons se fédérèrent en moins d’un an, comme vous le savez. La co
288
rappante, entre cette Suisse d’il y a cent ans et
notre
Europe en crise, et qui cherche à s’unir. Certes, les cantons suisses
289
ns une communauté de fait : c’est aussi le cas de
nos
diverses nations. Ils avaient noué des alliances, qui pourtant n’avai
290
estés unis depuis cent ans. Les différences entre
nos
cantons étaient certainement aussi grandes, à l’époque, que ne sont a
291
timent d’une commune patrie européenne. Chacun de
nos
cantons s’attachait jalousement à sa sacro-sainte souveraineté. La pr
292
ngue jouèrent alors un rôle comparable à celui de
nos
divers mouvements fédéralistes européens. Je mets en fait que les Gen
293
nt restés unis depuis cent ans. Que manquait-il à
nos
cantons en 1847, et que manque-t-il à nos nations, aujourd’hui, pour
294
it-il à nos cantons en 1847, et que manque-t-il à
nos
nations, aujourd’hui, pour constituer une vraie fédération ? Il manqu
295
politiques, entre la Suisse d’il y a cent ans, et
notre
Europe. En 1847, nos cantons n’étaient pas liés par une constitution
296
isse d’il y a cent ans, et notre Europe. En 1847,
nos
cantons n’étaient pas liés par une constitution et par des lois commu
297
serait aujourd’hui l’excès de prudence. Fédérons-
nous
d’abord, et rapidement ! Ensuite, une fois la paix conquise, il sera
298
s ma dernière chronique, j’ai comparé l’Europe de
notre
temps, divisée en 24 nations, avec la Suisse d’il y a 100 ans, divisé
299
upide et obstiné à des souverainetés absolues que
nos
cantons ne pouvaient plus défendre, et qu’aucun de nos pays européens
300
antons ne pouvaient plus défendre, et qu’aucun de
nos
pays européens ne pourrait aujourd’hui défendre sérieusement. Et cett
301
cette comparaison paraissait rassurante, puisque
nous
avons vu que nos 22 cantons, tout aussi divisés à l’époque que ne le
302
paraissait rassurante, puisque nous avons vu que
nos
22 cantons, tout aussi divisés à l’époque que ne le sont aujourd’hui
303
ssi divisés à l’époque que ne le sont aujourd’hui
nos
24 nations, se sont tout de même fédérés solidement en quelques mois.
304
t de même fédérés solidement en quelques mois. Si
nous
comparons maintenant l’état économique de nos cantons avant qu’ils se
305
Si nous comparons maintenant l’état économique de
nos
cantons avant qu’ils se soient fédérés et l’état de notre Europe divi
306
ntons avant qu’ils se soient fédérés et l’état de
notre
Europe divisée, nous allons constater des ressemblances peut-être enc
307
soient fédérés et l’état de notre Europe divisée,
nous
allons constater des ressemblances peut-être encore plus étonnantes.
308
s étonnantes. Quels sont les maux dont souffre de
nos
jours l’économie européenne ? Vous les connaissez tous, ils sont bien
309
Vous les connaissez tous, ils sont bien évidents.
Nous
avons en Europe 24 monnaies différentes, de valeurs inégales et const
310
’Europe devient une épuisante course d’obstacles.
Nos
marchés nationaux, de plus en plus fermés, sont tous trop petits pour
311
e chômage devient une maladie chronique. Eh bien,
nos
cantons suisses, il y a 110 ou 120 ans, connaissaient tous ces maux,
312
rafic des marchandises à l’intérieur du pays ! On
devait
payer des droits de péage à l’entrée des cantons, et même parfois des
313
int-Gall qui voulait vendre ses produits à Genève
devait
payer tant de droits pour passer à travers une demi-douzaine de canto
314
lemagne et la France. Il n’en va pas autrement de
nos
jours, pour le trafic européen. En effet, on a calculé qu’un commerça
315
ssaient toute mesure, et tout le monde le voit de
nos
jours. Cependant, les États s’obstinaient, et certains intérêts mal c
316
ndent la suppression des douanes à l’intérieur de
notre
Europe. On leur disait : vous allez provoquer des catastrophes ! vous
317
e, l’essor immédiat de l’industrie et du commerce
nous
a valu cent ans de prospérité. Tirons maintenant la leçon de cette co
318
tation ! Et pourtant, la fédération définitive de
nos
cantons s’est faite en quelques mois, avec un plein succès. Personne
319
c’est un fait historique. Les Suisses ont donc le
devoir
de dire à toute l’Europe : voici notre expérience, imitez-la ! Et nou
320
t donc le devoir de dire à toute l’Europe : voici
notre
expérience, imitez-la ! Et nous tous, les Européens de tout pays, il
321
l’Europe : voici notre expérience, imitez-la ! Et
nous
tous, les Européens de tout pays, il est temps que nous disions à nos
322
ous, les Européens de tout pays, il est temps que
nous
disions à nos gouvernements : assez d’absurdités, assez de petits cal
323
ens de tout pays, il est temps que nous disions à
nos
gouvernements : assez d’absurdités, assez de petits calculs, renvoyez
324
nion européenne. J’ai parlé de la neutralité, que
nous
devons conserver dans l’intérêt de l’Europe. Et j’ai montré comment n
325
européenne. J’ai parlé de la neutralité, que nous
devons
conserver dans l’intérêt de l’Europe. Et j’ai montré comment notre ex
326
ans l’intérêt de l’Europe. Et j’ai montré comment
notre
expérience fédéraliste peut servir de modèle pour l’Europe de demain,
327
la Suisse ne s’est pas faite en un jour, et qu’il
nous
a fallu près de cinq siècles pour aboutir à une fédération définitive
328
. On m’a dit aussi : comment pouvez-vous comparer
notre
toute petite Suisse avec l’Europe entière ? Ce qui valait pour un pet
329
Mais il en va de même aujourd’hui pour l’Europe.
Nos
différentes nations vivent côte à côte depuis des siècles ; elles ont
330
ts, de tentatives manquées, d’erreurs sanglantes,
nos
24 nations européennes sont aujourd’hui dans la même situation que no
331
ennes sont aujourd’hui dans la même situation que
nos
22 cantons il y a cent ans. Et l’échéance du plan Marshall définit le
332
de la Suisse vis-à-vis de l’Europe. Premièrement,
nous
devons rester neutres. Et cela, non seulement parce que les traités e
333
Suisse vis-à-vis de l’Europe. Premièrement, nous
devons
rester neutres. Et cela, non seulement parce que les traités et la co
334
eulement parce que les traités et la constitution
nous
y obligent, mais aussi parce que la neutralité est le but vers lequel
335
si parce que la neutralité est le but vers lequel
doit
tendre une fédération de l’Europe. Nous sommes déjà au but, pour notr
336
rs lequel doit tendre une fédération de l’Europe.
Nous
sommes déjà au but, pour notre part. Restons-y, l’arme au pied, en at
337
ration de l’Europe. Nous sommes déjà au but, pour
notre
part. Restons-y, l’arme au pied, en attendant que les autres nous rej
338
ns-y, l’arme au pied, en attendant que les autres
nous
rejoignent. Secondement, nous avons le devoir de faire valoir notre e
339
dant que les autres nous rejoignent. Secondement,
nous
avons le devoir de faire valoir notre expérience fédéraliste sur le p
340
utres nous rejoignent. Secondement, nous avons le
devoir
de faire valoir notre expérience fédéraliste sur le plan élargi de l’
341
Secondement, nous avons le devoir de faire valoir
notre
expérience fédéraliste sur le plan élargi de l’Europe. Il s’agit donc
342
r le plan élargi de l’Europe. Il s’agit donc pour
nous
d’être présents dans les conseils européens, et même d’y être plus ac
343
seils européens, et même d’y être plus actifs que
nos
voisins. Et ceci dans notre intérêt comme dans le leur. Car si nous n
344
’y être plus actifs que nos voisins. Et ceci dans
notre
intérêt comme dans le leur. Car si nous n’aidons pas à faire l’Europe
345
eci dans notre intérêt comme dans le leur. Car si
nous
n’aidons pas à faire l’Europe, elle se fera quand même, elle se fera
346
urope, elle se fera quand même, elle se fera sans
nous
, et nous n’aurons pas le droit de nous plaindre si nous trouvons qu’e
347
le se fera quand même, elle se fera sans nous, et
nous
n’aurons pas le droit de nous plaindre si nous trouvons qu’elle est m
348
fera sans nous, et nous n’aurons pas le droit de
nous
plaindre si nous trouvons qu’elle est mal faite. Troisièmement, il no
349
et nous n’aurons pas le droit de nous plaindre si
nous
trouvons qu’elle est mal faite. Troisièmement, il nous faut nous prép
350
trouvons qu’elle est mal faite. Troisièmement, il
nous
faut nous préparer nous-mêmes aux sacrifices nécessaires pour entrer
351
u’elle est mal faite. Troisièmement, il nous faut
nous
préparer nous-mêmes aux sacrifices nécessaires pour entrer dans l’uni
352
ans l’union européenne. Tout dépendra, demain, de
notre
opinion publique. Notre gouvernement ne fera rien sans elle. Mais il
353
Tout dépendra, demain, de notre opinion publique.
Notre
gouvernement ne fera rien sans elle. Mais il ne refusera pas ce qu’el
354
titué, et s’est mis au travail. Les présidents de
nos
4 grands partis font partie de son comité. C’est dire qu’il représent
355
édéralistes de leur ville. Et la presse également
nous
appuie. Merci tout particulièrement aux journaux religieux, catholiqu
356
r pourquoi la Suisse, fédération neutre et armée,
doit
se tenir sur une certaine réserve, provisoire, pendant que les autres
357
se dans l’œuvre de l’union européenne, partout où
nous
le pouvons sans cesser d’être neutres. Or il est un domaine où nous d
358
ns cesser d’être neutres. Or il est un domaine où
nous
devons profiter de la neutralité pour agir sans réserve, et pour nous
359
sser d’être neutres. Or il est un domaine où nous
devons
profiter de la neutralité pour agir sans réserve, et pour nous rattra
360
de la neutralité pour agir sans réserve, et pour
nous
rattraper, si je puis dire : ce domaine est celui de la culture et de
361
mps de sa puissance, et c’est donc la culture qui
doit
montrer la voie d’une Europe rénovée par son union. Si l’on y réfléch
362
ue. Cette Europe sur la défensive, comment allons-
nous
la sauver ? Là-dessus, tout le monde est en train de s’accorder : il
363
us, tout le monde est en train de s’accorder : il
nous
faut unir nos faiblesses, fédérer nos nations encore libres, et créer
364
de est en train de s’accorder : il nous faut unir
nos
faiblesses, fédérer nos nations encore libres, et créer des pouvoirs
365
order : il nous faut unir nos faiblesses, fédérer
nos
nations encore libres, et créer des pouvoirs européens, capables de t
366
sans relâche les pionniers du Mouvement européen.
Nous
verrons, au mois d’août, le premier résultat de leur effort, lorsque
367
ar un élan profond, par un espoir nouveau de tous
nos
peuples. Cet élan de l’opinion, et cet espoir des masses, ce n’est pa
368
contraire une véritable éducation du sentiment de
notre
communauté. Il existe, ce sentiment, et peut-être plus qu’on ne le cr
369
européen de la culture, dont je vous ai dit qu’il
doit
avoir son siège en Suisse. Je le sais bien, ce mot de culture peut se
370
n’est pas cela que veut faire le Centre européen.
Notre
but est de coordonner les forces intellectuelles dispersées en Europe
371
offrir une possibilité pratique de s’engager dans
notre
action commune. Notre but est de faire voir aux écrivains, artistes,
372
pratique de s’engager dans notre action commune.
Notre
but est de faire voir aux écrivains, artistes, savants, professeurs,
373
ts, professeurs, hommes d’Églises, que la culture
doit
et peut faire sa part — une très grande part ! — pour aider les peupl
374
ations touristiques. Tant à Berne qu’au comité de
notre
Mouvement européen, on a reconnu que le domaine culturel était celui
375
a reconnu que le domaine culturel était celui où
nous
pouvons, nous Suisses, sans renoncer à la neutralité, jouer le rôle q
376
le domaine culturel était celui où nous pouvons,
nous
Suisses, sans renoncer à la neutralité, jouer le rôle qu’on attend de
377
er à la neutralité, jouer le rôle qu’on attend de
nous
dans l’œuvre collective de la fédération. Rôle capital ! Car à mesure
378
’est bien cela, c’est bien l’âme du Mouvement que
doit
devenir le Centre européen de la culture. Souhaitons que les Suisses
379
ais faire le point, vous dire en quelques mots où
nous
en sommes dans la lutte pour unir l’Europe, pour la sauver pendant qu
380
t sérieusement à réveiller le besoin d’unité dans
nos
pays occidentaux, et c’était M. Vychinski. Il venait de réussir le co
381
gue d’indignation et de peur salutaire. Vraiment,
nous
devons beaucoup à M. Vychinski : sans lui, notre congrès de La Haye n
382
’indignation et de peur salutaire. Vraiment, nous
devons
beaucoup à M. Vychinski : sans lui, notre congrès de La Haye n’aurait
383
, nous devons beaucoup à M. Vychinski : sans lui,
notre
congrès de La Haye n’aurait jamais si bien marché. Mais quels que soi
384
eul du soin de persuader l’Europe entière qu’elle
devait
s’unir, ou périr. Le congrès de La Haye demanda donc qu’une Assemblée
385
ituante, et de rédiger un pacte fédéral, que tous
nos
peuples, ensuite, auront à ratifier. Tout dépend donc, maintenant, de
386
du plan Marshall. Quand l’Amérique aura cessé de
nous
aider, si nous ne sommes pas unis à ce moment-là, ce sera la ruine ce
387
ll. Quand l’Amérique aura cessé de nous aider, si
nous
ne sommes pas unis à ce moment-là, ce sera la ruine certaine, — et no
388
s à ce moment-là, ce sera la ruine certaine, — et
notre
ruine, ce serait la porte ouverte à la ruée des Cosaques de Staline1.
389
e à la ruée des Cosaques de Staline1. Que pouvons-
nous
faire en deux ans ? Passons rapidement en revue l’état de nos forces
390
deux ans ? Passons rapidement en revue l’état de
nos
forces fédéralistes dans les nations de l’Europe libre. Nous y trouvo
391
fédéralistes dans les nations de l’Europe libre.
Nous
y trouvons d’une part, une pléiade de grands noms, et d’autre part, d
392
sif lors des négociations de l’Assemblée. Et dans
nos
comités européens, nous avons avec nous les grands aînés, Herriot, Re
393
ns de l’Assemblée. Et dans nos comités européens,
nous
avons avec nous les grands aînés, Herriot, Reynaud, Ramadier, Léon Bl
394
e. Et dans nos comités européens, nous avons avec
nous
les grands aînés, Herriot, Reynaud, Ramadier, Léon Blum. Nous avons L
395
nds aînés, Herriot, Reynaud, Ramadier, Léon Blum.
Nous
avons Léon Jouhaux, le chef syndicaliste, Georges Villiers, le chef d
396
aliste, Georges Villiers, le chef du patronat. Et
nous
avons surtout le groupe des jeunes ministres sortis de la Résistance
397
: fédéralistes, syndicalistes et catholiques. Et
nous
avons enfin, au Parlement français, un groupe fédéraliste qui compte
398
consultative de Strasbourg. Dans les autres pays,
nous
trouvons également à nos côtés, et mêlés dans nos rangs, des hommes p
399
. Dans les autres pays, nous trouvons également à
nos
côtés, et mêlés dans nos rangs, des hommes politiques chevronnés : Ch
400
ous trouvons également à nos côtés, et mêlés dans
nos
rangs, des hommes politiques chevronnés : Churchill et Macmillan, en
401
; Spaak et van Zeeland en Belgique. Mais surtout,
nous
trouvons des milliers de jeunes hommes qui furent au 1er rang de la R
402
entaient leurs nuits derrière les barbelés. Voici
nos
chefs, voici nos troupes, et vous le voyez, ce ne sont pas de piteux
403
its derrière les barbelés. Voici nos chefs, voici
nos
troupes, et vous le voyez, ce ne sont pas de piteux idéalistes, de do
404
oux rêveurs ! Avec des hommes de cette trempe-là,
nous
pouvons, nous devons réussir à faire l’Europe dans le délai de grâce
405
Avec des hommes de cette trempe-là, nous pouvons,
nous
devons réussir à faire l’Europe dans le délai de grâce qui nous est a
406
des hommes de cette trempe-là, nous pouvons, nous
devons
réussir à faire l’Europe dans le délai de grâce qui nous est accordé
407
ussir à faire l’Europe dans le délai de grâce qui
nous
est accordé par le destin, — et par la générosité de l’Amérique. Mais
408
estin, — et par la générosité de l’Amérique. Mais
nous
n’avons pas beaucoup de mois à perdre. La victoire, c’est-à-dire la p
409
ce soir une dernière fois, en guise d’au revoir :
nous
voulons bien sauver l’Europe pour vous, mais pas sans vous ! Adhérez
410
’Europe pour vous, mais pas sans vous ! Adhérez à
nos
groupes fédéralistes, réveillez ceux qui dorment, le temps presse ! A
411
illez ceux qui dorment, le temps presse ! Appuyez-
nous
par vos espoirs, par vos dons et par vos prières. Car c’est de votre
412
prochain ! 1. Ce passage a été censuré : « … et
notre
ruine, ce serait la porte ouverte à la ruée des Cosaques de Staline »
413
Un bel été (19 septembre 1949) Chers auditeurs,
Nous
vous retrouvons ce soir après deux mois d’interruption de cette chron
414
révisions du temps, — l’un des plus beaux étés de
notre
siècle, et peut-être le plus décisif, puisqu’il a vu naître, à Strasb
415
la vie continue, et l’histoire continue autour de
nous
, une histoire qu’il nous faut essayer de comprendre, puisqu’elle se f
416
toire continue autour de nous, une histoire qu’il
nous
faut essayer de comprendre, puisqu’elle se fait avec nos vies, et que
417
t essayer de comprendre, puisqu’elle se fait avec
nos
vies, et quelquefois à leurs dépens, mais que chacun de nous, aussi,
418
et quelquefois à leurs dépens, mais que chacun de
nous
, aussi, est capable d’influencer, puisqu’elle dépend de plus en plus
419
nion, c’est vous, et vous, et vous encore, et que
nous
en sommes tous responsables. Il s’est passé, durant ce bel été, un év
420
emier Parlement de l’Europe. Cette date, que tous
nos
petits-enfants apprendront à l’école primaire, aura passé quasi inape
421
e, aura passé quasi inaperçue pour la majorité de
nos
contemporains. C’est qu’il n’est pas facile de se rendre compte de l’
422
ci quelques échantillons. À propos de Strasbourg,
nos
journaux ont parlé tantôt « d’assembleurs de nuées » et tantôt de « m
423
er que le sujet n’intéresse pas beaucoup, méfions-
nous
, et cherchons ailleurs les éléments d’un jugement objectif. Que s’est
424
ire ce que fut l’événement, ce qu’il prépare pour
notre
avenir à tous. Si l’un ou l’autre d’entre vous désire me poser des qu
425
rêt croissant qu’éveille l’effort pour l’union de
nos
peuples, tant en Suisse que dans les pays voisins. Et merci tout auta
426
commenter sans plus attendre, du point de vue de
notre
action fédéraliste. Vous avez deviné qu’il s’agit de la dévaluation d
427
ents de la semaine dernière arrivent à point pour
nous
rappeler, d’une part, les grands obstacles qu’il reste à surmonter, d
428
onter, d’autre part, la grave menace qui pèse sur
nous
tous, et l’urgence d’y répondre. La dévaluation britannique signifie
429
tinaient à la nier sont placés devant l’évidence.
Nous
dépendons tous, étroitement, les uns des autres. Et s’il plaît à un p
430
e pour sauver son régime de travaillisme austère,
nous
voici tous forcés, dans toute l’Europe, de participer aux frais de l’
431
de participer aux frais de l’opération, que cela
nous
plaise ou non. Eh bien ! il est grand temps que cette solidarité écon
432
commun, c’est-à-dire qu’il faut l’organiser entre
nous
tous, et reprendre en main nos destins. Encore une fois, je n’ai pas
433
l’organiser entre nous tous, et reprendre en main
nos
destins. Encore une fois, je n’ai pas à juger de la valeur en soi des
434
e parlait en son nom. C’est à cela que Strasbourg
doit
remédier d’urgence, dans l’intérêt de chacun d’entre nous. Je dis d’u
435
édier d’urgence, dans l’intérêt de chacun d’entre
nous
. Je dis d’urgence. Car on vient de nous apprendre que les Russes, à l
436
n d’entre nous. Je dis d’urgence. Car on vient de
nous
apprendre que les Russes, à leur tour, ont trouvé le secret de la bom
437
encore que la situation « n’est pas mûre », pour
nous
fédérer, qu’il faut y aller bien doucement, bien lentement, et sans r
438
« Êtes-vous satisfait de Strasbourg ? » 2° « Que
devons
-nous penser des résultats acquis ? » Je ne saurais mieux répondre à l
439
-vous satisfait de Strasbourg ? » 2° « Que devons-
nous
penser des résultats acquis ? » Je ne saurais mieux répondre à la pre
440
rues écartées, qui n’arborât quelques drapeaux de
nos
pays, et surtout le drapeau de l’Europe, une grande lettre E, en vert
441
pans de murs, les églises détruites ici ou là qui
nous
rappellent à la réalité la plus pressante ; il était bon que l’Assemb
442
assister d’abord à une sorte de comité élargi de
notre
Mouvement européen. À vrai dire, les deux tiers des députés, à Strasb
443
mblée est portée, animée et nourrie par l’élan de
nos
militants, dans tous nos pays, par d’innombrables associations indépe
444
et nourrie par l’élan de nos militants, dans tous
nos
pays, par d’innombrables associations indépendantes à la fois des par
445
’atmosphère était aussi sérieuse et réaliste qu’à
notre
Conseil national. Seulement, on parlait de l’Europe, de la famille eu
446
rope existait, physiquement, malgré tous ceux qui
nous
disaient encore l’hiver dernier, qu’il faudrait une vingtaine d’année
447
l’essentiel. C’est l’événement qui domine de haut
notre
année, c’est une actualité qui rayonnera longtemps. Et si ce n’est pl
448
n ce que l’Assemblée a fait en réalité, et ce qui
doit
en sortir au cours des mois qui viennent : c’est beaucoup plus que vo
449
trois jours ne pouvaient suffire pour transformer
notre
vieux continent. A-t-on bien dégagé, au moins les perspectives du tra
450
l’Assemblée a ébauché l’image d’une communauté de
nos
peuples par-dessus les frontières en dépit de leurs États. Elle s’est
451
s de l’homme, capable d’intervenir dans chacun de
nos
pays pour y faire respecter les libertés fondamentales de chaque pers
452
d’une Cour suprême des droits de l’homme, tel que
notre
Mouvement européen l’avait étudié et mis au point. Le projet a été ac
453
ourtant, c’est bien à un tel but que tendent tous
nos
efforts : nous voulons qu’au-dessus de chacun de nos États, un pouvoi
454
bien à un tel but que tendent tous nos efforts :
nous
voulons qu’au-dessus de chacun de nos États, un pouvoir fédéral indép
455
efforts : nous voulons qu’au-dessus de chacun de
nos
États, un pouvoir fédéral indépendant soit capable de réprimer les ab
456
e la volonté de puissance d’un seul parti. Ce que
nous
voulons, c’est en somme, l’équivalent européen du Tribunal fédéral de
457
Assemblée de Strasbourg avaient été préparées par
notre
Mouvement européen. C’est lui qui a fait Strasbourg, en réalité. L’un
458
ent aux travaux de l’Assemblée et qui ont pu voir
notre
Mouvement à l’œuvre dans les coulisses, s’écriait un jour devant moi
459
J’ai été témoin, ici, de choses stupéfiantes pour
nous
autres Américains ! L’Assemblée existe, elle travaille, et vous avez
460
session, mais aussi des difficultés que crée pour
notre
action la crise anglaise entre autres. J’ai tâché de vous faire voir,
461
Mais tout cela, direz-vous, se passe bien loin de
nous
, à Strasbourg ou à Londres, ou même à Washington. Tout cela met en je
462
es et de grands intérêts économiques sur lesquels
nous
ne pouvons rien. En un mot, tout cela nous dépasse, et nos bonnes vol
463
squels nous ne pouvons rien. En un mot, tout cela
nous
dépasse, et nos bonnes volontés ne trouvent pas le moyen d’entrer dan
464
uvons rien. En un mot, tout cela nous dépasse, et
nos
bonnes volontés ne trouvent pas le moyen d’entrer dans cette action,
465
d’entrer dans cette action, dont pourtant dépend
notre
avenir. Ce sentiment d’impuissance qui étreint les individus, devant
466
volution de monde, il est bien caractéristique de
notre
siècle, d’un siècle qui a vécu deux guerres mondiales, que personne n
467
guerres mondiales, que personne ne voulait et que
nous
avons pourtant tous faites, ou subies. C’est contre ce sentiment d’im
468
ux qui œuvrent pour l’Europe unie ? » Que pouvons-
nous
faire, chacun de nous ? Oui, voilà bien la grande question, la vraie
469
Europe unie ? » Que pouvons-nous faire, chacun de
nous
? Oui, voilà bien la grande question, la vraie question humaine de no
470
la grande question, la vraie question humaine de
notre
temps. Une question simple, élémentaire, mais qui va droit au fond de
471
onte, qui s’accumulent sur un proche horizon. Que
devons
-nous faire ? Nous réveiller d’abord ! Car nous dormons, sur le bord d
472
ui s’accumulent sur un proche horizon. Que devons-
nous
faire ? Nous réveiller d’abord ! Car nous dormons, sur le bord d’un a
473
nt sur un proche horizon. Que devons-nous faire ?
Nous
réveiller d’abord ! Car nous dormons, sur le bord d’un abîme. Et peu
474
devons-nous faire ? Nous réveiller d’abord ! Car
nous
dormons, sur le bord d’un abîme. Et peu nombreux, encore, sont les «
475
re, sont les « simples pékins » qui s’en doutent.
Nous
dormons à côté des bombes atomiques, des tubes de bactéries dont un s
476
e tous les habitants d’une grande ville d’Europe.
Nous
dormons sur le seuil d’une crise économique sans précédent. Nous dorm
477
r le seuil d’une crise économique sans précédent.
Nous
dormons dans une Europe qui, réellement, pratiquement, nécessairement
478
pe qui, réellement, pratiquement, nécessairement,
doit
s’unir demain ou périr. Que devons-nous faire dans ce péril ? Eh bien
479
nécessairement, doit s’unir demain ou périr. Que
devons
-nous faire dans ce péril ? Eh bien, on ne demande pas à chacun de vou
480
airement, doit s’unir demain ou périr. Que devons-
nous
faire dans ce péril ? Eh bien, on ne demande pas à chacun de vous de
481
quelques conseils pratiques. Dans presque toutes
nos
villes de Suisse, il existe des sections de l’Union européenne des fé
482
ois entrés dans cette Union européenne, qu’aurons-
nous
à faire de précis, de concret ? Allez-vous me dire. Deux choses. Tout
483
idée fédéraliste européenne, seul grand espoir de
notre
continent, vous aurez à recruter des adhérents, à distribuer des trac
484
» et dont je vous relis le dernier paragraphe :
Nous
prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
485
enons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous
nos
efforts, dans nos foyers et en public, dans nos partis, dans nos égli
486
l’engagement d’appuyer de tous nos efforts, dans
nos
foyers et en public, dans nos partis, dans nos églises, dans nos mili
487
s nos efforts, dans nos foyers et en public, dans
nos
partis, dans nos églises, dans nos milieux professionnels et syndicau
488
ns nos foyers et en public, dans nos partis, dans
nos
églises, dans nos milieux professionnels et syndicaux, les hommes et
489
n public, dans nos partis, dans nos églises, dans
nos
milieux professionnels et syndicaux, les hommes et les gouvernements
490
n et celles qui la suivront. À la question : que
devons
-nous faire ? je réponds donc : entrez dans notre Union européenne, ve
491
lles qui la suivront. À la question : que devons-
nous
faire ? je réponds donc : entrez dans notre Union européenne, venez-y
492
devons-nous faire ? je réponds donc : entrez dans
notre
Union européenne, venez-y militer pour notre idée, parlez-en dans vot
493
dans notre Union européenne, venez-y militer pour
notre
idée, parlez-en dans votre milieu, faites-la surtout adopter par la s
494
ononce publiquement en faveur de la fédération de
nos
peuples. Car une fois que tous les partis en auront ainsi décidé ils
495
députés pour voter dans ce sens au Parlement. Et
nous
serons alors à la veille du succès, prêts à nous prononcer dans chaqu
496
nous serons alors à la veille du succès, prêts à
nous
prononcer dans chaque pays, pour l’adoption du Pacte fédéral de l’Eur
497
l ne soit pas trop tard. Avec vous tous, partout,
nous
gagnerons. Mais pas sans vous ! Pas sans chacun de vous ! Et non pas
498
-demain, sans vous, il n’y aura plus d’Europe, si
nous
dormons. Je vous parlerai la prochaine fois du rôle que doit jouer no
499
s. Je vous parlerai la prochaine fois du rôle que
doit
jouer notre Suisse. Au revoir, mes chers auditeursh. h. Le texte es
500
parlerai la prochaine fois du rôle que doit jouer
notre
Suisse. Au revoir, mes chers auditeursh. h. Le texte est étrangemen
501
nier : commencez par le commencement, entrez dans
nos
sections locales de notre Union européenne en Suisse. Cette causerie
502
commencement, entrez dans nos sections locales de
notre
Union européenne en Suisse. Cette causerie de lundi dernier m’a valu
503
et c’est trop peu. En face des grands périls qui
nous
menacent à bout portant, ce petit acte individuel qui consiste à s’in
504
i de répondre par un chiffre. Je ne pense pas que
nous
soyons en Europe plus de 150 000 militants de l’action pour unir nos
505
e plus de 150 000 militants de l’action pour unir
nos
peuples. Or, ces 150 000 militants ont réussi en moins d’un an un vér
506
leur pression vigilante, c’est à eux seuls qu’on
doit
la création du Conseil de l’Europe, et la convocation de l’Assemblée
507
it en substance : « C’est vraiment trop gentil de
nous
inviter, mais vous oubliez le principal, vous avez oublié l’adresse à
508
utes pour vous lire mon carnet d’adresses ! — car
nous
avons des groupes dans presque toutes les villes et grandes localités
509
tait pas mauvais que ceux qui veulent entrer dans
notre
action le manifestent par un petit effort, celui de se renseigner par
510
, dans votre ville, il n’existe pas de section de
notre
Union européenne, alors il est doublement urgent que vous écriviez au
511
avec vos amis, et pour l’aider à devenir ce qu’il
doit
être : un foyer de civisme élargi, une cellule de l’Europe fédérale.
512
, dressés pour suivre aveuglément un chef brutal.
Nous
ne voulons pas former des troupes de choc ! Nous en avons assez des a
513
Nous ne voulons pas former des troupes de choc !
Nous
en avons assez des appels à la haine, naissant du désespoir, et l’agg
514
militer, c’est dans un sens vraiment nouveau pour
notre
siècle. Nous ne voulons plus de soldats politiques, mais des citoyens
515
dans un sens vraiment nouveau pour notre siècle.
Nous
ne voulons plus de soldats politiques, mais des citoyens alertés, prê
516
cialiste, agrarien, radical, et conservateur ? Si
nous
avons tous les partis, c’est bien la preuve que nous n’en sommes pas
517
s avons tous les partis, c’est bien la preuve que
nous
n’en sommes pas un ! Et qu’il y a quelque chose de neuf, dans notre S
518
pas un ! Et qu’il y a quelque chose de neuf, dans
notre
Suisse comme partout en Europe. Tout cela signifie, pratiquement, que
519
feront rien sans s’être assurés tout d’abord que
notre
opinion les soutient, et qu’elle est même prête à les pousser. Mais d
520
is dans quel sens ? Voilà toute la question. Quel
doit
, être, dans cette affaire — qui sera la grande affaire du xx e siècle
521
rg (31 octobre 1949) Chers auditeurs, La Suisse
doit
-elle entrer au Conseil de l’Europe, et nommer à Strasbourg des député
522
usqu’ici ? Comment peut-on justifier sa réserve ?
Doit
-elle y persister, ou changer d’attitude ? Telles sont les délicates,
523
icates, mais pressantes questions qui se posent à
nous
désormais, et auxquelles j’essaierai de faire face, ce soir et d’autr
524
s fondamentales. Mais il n’en va pas de même pour
notre
Suisse, qui reste la dernière, et qui, jusqu’à présent, n’a pas pris
525
s choses comme elles sont : le fameux argument de
notre
neutralité, qui semble si frappant, ne vaut absolument rien. Ceci pou
526
use. Rien, pas un mot, dans le statut qui est, et
doit
rester celui de notre pays, rien dans notre statut de neutralité ne s
527
, dans le statut qui est, et doit rester celui de
notre
pays, rien dans notre statut de neutralité ne saurait justifier notre
528
st, et doit rester celui de notre pays, rien dans
notre
statut de neutralité ne saurait justifier notre absence à Strasbourg.
529
s notre statut de neutralité ne saurait justifier
notre
absence à Strasbourg. Voilà le fait, qu’aucun juriste ne peut songer
530
’aucun juriste ne peut songer à contester, et que
nos
gouvernants ont d’ailleurs reconnu. Mais alors, direz-vous, s’il en e
531
rement à ce que chacun croit), pourquoi ne sommes-
nous
pas à Strasbourg ? Vous commencez à voir que cette affaire n’est pas
532
est pas des plus faciles à justifier, aux yeux de
nos
voisins du reste du monde, et même des Suisses. Essayons, pour ce soi
533
d les mauvaises. Il y a les gens qui disent, chez
nous
: qu’est-ce que c’est que cette histoire européenne ? Tout va bien da
534
s, et en tous cas, tout va beaucoup plus mal chez
nos
voisins. Nous sommes des gens de sens rassis, pacifiques et, ma foi,
535
cas, tout va beaucoup plus mal chez nos voisins.
Nous
sommes des gens de sens rassis, pacifiques et, ma foi, plutôt prospèr
536
oi, plutôt prospères ; pas tout à fait assez pour
notre
goût, mais par comparaison, ce n’est pas si mal. Nous sommes sages, l
537
goût, mais par comparaison, ce n’est pas si mal.
Nous
sommes sages, les autres sont fous, laissons-les se débrouiller, et p
538
fous, laissons-les se débrouiller, et poursuivons
notre
petit bonhomme de chemin. À quoi La Rochefoucauld répond : « C’est un
539
ura bien fait ses preuves, on y entrera, si c’est
notre
avantage. Ceci me rappelle une fable célèbre : La Cigale et la Fourmi
540
et chantent à quatre voix le « Y en a point comme
nous
». Quand l’Europe sera faite, on leur dira : « Eh bien, dansez, maint
541
n leur dira : « Eh bien, dansez, maintenant ! » À
notre
tour de faire sans vous ! Mais, il y a d’autre part, de bonnes raison
542
orables, qui justifient, dans une certaine mesure
notre
retrait. Notre neutralité ne compte pas dans l’affaire, c’est entendu
543
stifient, dans une certaine mesure notre retrait.
Notre
neutralité ne compte pas dans l’affaire, c’est entendu. Mais notre po
544
ne compte pas dans l’affaire, c’est entendu. Mais
notre
politique traditionnelle nous oblige à certaines précautions. Adhérer
545
’est entendu. Mais notre politique traditionnelle
nous
oblige à certaines précautions. Adhérer au Conseil de l’Europe qui, p
546
gros sous. Car, enfin, soyons réalistes : sommes-
nous
vraiment tout à fait neutres, entre l’URSS et les USA ? Notre genre d
547
nt tout à fait neutres, entre l’URSS et les USA ?
Notre
genre de vie et nos goûts, nos libertés, notre civisme, n’auraient-il
548
, entre l’URSS et les USA ? Notre genre de vie et
nos
goûts, nos libertés, notre civisme, n’auraient-ils pas déjà choisi po
549
RSS et les USA ? Notre genre de vie et nos goûts,
nos
libertés, notre civisme, n’auraient-ils pas déjà choisi pour nous ? P
550
? Notre genre de vie et nos goûts, nos libertés,
notre
civisme, n’auraient-ils pas déjà choisi pour nous ? Pense-t-on vraime
551
otre civisme, n’auraient-ils pas déjà choisi pour
nous
? Pense-t-on vraiment que l’un des camps nous saura gré de n’avoir pa
552
our nous ? Pense-t-on vraiment que l’un des camps
nous
saura gré de n’avoir pas voulu prendre parti ? Cela me paraît au moin
553
Demain l’Europe ! — L’Amérique veut
nous
unir (7 novembre 1949) Chers auditeurs, J’ai abordé, lundi dernier,
554
gement celle du bla-bla-bla gouvernemental auquel
nous
étions habitués dans ce domaine. Je ne ferai pas l’analyse détaillée
555
librement. » Voilà qui est bien, voilà le but que
nous
autres fédéralistes, définissions il y a deux ans déjà. Mais aussitôt
556
plus de force les menaces de ruine qui pèsent sur
notre
continent. L’opinion américaine ne s’est pas laissé tromper par la ré
557
e belles paroles officielles, que se passe-t-il ?
Nous
n’avons plus que quelques mois pour unifier l’économie européenne, pu
558
acun voudrait grimper sur le dos du voisin. Quand
nous
parlions, nous les fédéralistes, de la nécessité d’une union économiq
559
rimper sur le dos du voisin. Quand nous parlions,
nous
les fédéralistes, de la nécessité d’une union économique rapide et to
560
e rapide et totale, les experts des gouvernements
nous
démontraient chiffres en main que c’était une utopie, une idée d’amat
561
on expert numéro un, M. Hoffman, qui vient dire à
nos
États : « Les fédéralistes ont raison, ce sont eux qui montraient la
562
t eux qui montraient la seule voie de salut. Pour
nous
Américains, nous sommes fatigués de vos lenteurs, de vos objections t
563
ent la seule voie de salut. Pour nous Américains,
nous
sommes fatigués de vos lenteurs, de vos objections tatillonnes, de vo
564
rce à s’unir ? Certes, c’est une humiliation pour
nos
dirigeants, une dure leçon pour nos sceptiques professionnels. Mais a
565
iliation pour nos dirigeants, une dure leçon pour
nos
sceptiques professionnels. Mais aux yeux de l’Histoire, c’est un just
566
est beau, que ce soit l’Amérique aujourd’hui qui
nous
repasse le flambeau, et qui nous tienne la main pour nous aider à le
567
aujourd’hui qui nous repasse le flambeau, et qui
nous
tienne la main pour nous aider à le soutenir, à l’élever, malgré notr
568
asse le flambeau, et qui nous tienne la main pour
nous
aider à le soutenir, à l’élever, malgré notre faiblesse et nos décour
569
pour nous aider à le soutenir, à l’élever, malgré
notre
faiblesse et nos découragements, contre toutes nos fatalités, pour le
570
e soutenir, à l’élever, malgré notre faiblesse et
nos
découragements, contre toutes nos fatalités, pour le seul espoir des
571
re faiblesse et nos découragements, contre toutes
nos
fatalités, pour le seul espoir des hommes libres. Au revoir, mes cher
572
(14 novembre 1949) Chers auditeurs, Rien, dans
notre
neutralité, n’empêche la Suisse d’entrer au Conseil de l’Europe. Rien
573
lée consultative, mais encore, la neutralité, que
nous
sommes tous prêts à défendre, nous fait un devoir de paraître à Stras
574
eutralité, que nous sommes tous prêts à défendre,
nous
fait un devoir de paraître à Strasbourg, et d’y affirmer notre point
575
e nous sommes tous prêts à défendre, nous fait un
devoir
de paraître à Strasbourg, et d’y affirmer notre point de vue. Suis-je
576
devoir de paraître à Strasbourg, et d’y affirmer
notre
point de vue. Suis-je assez clair ? Faut-il préciser davantage ? On d
577
er partout : la Suisse, parce qu’elle est neutre,
doit
aller à Strasbourg. Elle doit y aller non pas malgré, mais à cause de
578
qu’elle est neutre, doit aller à Strasbourg. Elle
doit
y aller non pas malgré, mais à cause de sa neutralité. C’est ce parad
579
r de vous expliquer en cinq minutes. Plusieurs de
nos
journaux ont déjà exprimé, non sans mille précautions d’ailleurs, l’i
580
e précautions d’ailleurs, l’idée que la Suisse ne
devrait
pas ignorer totalement le Conseil de l’Europe, et devrait même consid
581
pas ignorer totalement le Conseil de l’Europe, et
devrait
même considérer avec prudence l’idée de s’en rapprocher, peut-être un
582
si jamais l’on partage le gâteau. À supposer que
nous
allions un jour à Strasbourg, les bons derniers, on nous demandera sa
583
lions un jour à Strasbourg, les bons derniers, on
nous
demandera sans doute d’autres raisons, et de notre arrivée tardive, e
584
nous demandera sans doute d’autres raisons, et de
notre
arrivée tardive, et de notre désir d’être « dans le coup ». On nous d
585
utres raisons, et de notre arrivée tardive, et de
notre
désir d’être « dans le coup ». On nous demandera des raisons positive
586
ve, et de notre désir d’être « dans le coup ». On
nous
demandera des raisons positives. On nous demandera : qu’apportez-vous
587
up ». On nous demandera des raisons positives. On
nous
demandera : qu’apportez-vous ? S’il fallait que je réponde, ce jour-l
588
doute les députés européens. Car il faut bien que
nous
le sachions. En Suisse : notre neutralité n’est pas bien vue, n’est p
589
ar il faut bien que nous le sachions. En Suisse :
notre
neutralité n’est pas bien vue, n’est pas très populaire chez nos vois
590
n’est pas bien vue, n’est pas très populaire chez
nos
voisins… On s’imagine — et c’est parfois trop vrai — que la neutralit
591
bénéfices à leurs dépens. Il faut prévoir que si
nous
apportons cette idée de neutralité, on commencera par nous répondre :
592
rtons cette idée de neutralité, on commencera par
nous
répondre : — Merci, vous êtes vraiment gentils, mais gardez votre idé
593
ille où tant de ruines se voient encore… Alors il
nous
faudra bien expliquer que la neutralité n’est pas la peur des coups.
594
que la neutralité n’est pas la peur des coups. Il
nous
faudra dire bien clairement : ce que nous appelons neutralité, c’est
595
ups. Il nous faudra dire bien clairement : ce que
nous
appelons neutralité, c’est le refus de considérer la guerre comme une
596
her les choses. Et comment donc le pourrez-vous ?
Nous
voyons un moyen, un seul. C’est que l’Europe fédérée se déclare neutr
597
ps, pour assurer la défense de sa neutralité. Car
nous
le savons en Suisse, neutralité n’a jamais signifié désarmement, qui
598
t, qui n’est qu’une prime à l’agresseur. Fédérons
nos
faiblesses pour en faire une grande force capable de dire aux deux ca
599
camps : pas cela, pas votre guerre, ou pas ici !
Nous
sommes là pour vous séparer. Tout cela, bien entendu, ne veut pas dir
600
es autres. Pendant la dernière guerre, en Suisse,
nous
étions neutres en fait, mais unanimes à condamner le national-sociali
601
est jamais neutre, et l’esprit encore moins. Mais
nous
pensions servir la cause de la démocratie que nous aimons, en préserv
602
ous pensions servir la cause de la démocratie que
nous
aimons, en préservant pour notre part un îlot de liberté contre la gu
603
la démocratie que nous aimons, en préservant pour
notre
part un îlot de liberté contre la guerre, toujours dictatoriale, touj
604
servir vraiment la paix, la liberté, l’avenir de
nos
enfants, — et du même coup servir les intérêts profonds des peuples d
605
eur perte à tous, que nul ne gagnerait. Qu’allons-
nous
faire maintenant en Suisse ? Attendre encore et nous croiser les bras
606
s faire maintenant en Suisse ? Attendre encore et
nous
croiser les bras ? Quelle utopie ! Croyez-vous réellement que nos voi
607
bras ? Quelle utopie ! Croyez-vous réellement que
nos
voisins ne vont pas nous poser la question, et nous forcer à prendre
608
royez-vous réellement que nos voisins ne vont pas
nous
poser la question, et nous forcer à prendre position ? Il est au cont
609
os voisins ne vont pas nous poser la question, et
nous
forcer à prendre position ? Il est au contraire bien certain qu’au co
610
i viennent la question sera posée. Je propose que
nous
répondions oui, la Suisse va venir à Strasbourg, et non pas en dépit
611
de l’étendre à l’Europe entière. En disant cela,
nous
serions à la fois des Suisses fidèles à leur plus forte tradition, et
612
-le, c’est plus important, à vos représentants, à
nos
autorités. Poussez-les ! comme disait M. Spaak. Poussez-les vers la p
613
Demain l’Europe ! — Encore
notre
neutralité (21 novembre 1949) Chers auditeurs, Vous dire que ma der
614
, qui dans le fond n’en est pas un, que la Suisse
doit
aller à Strasbourg, doit entrer au Conseil de l’Europe, non pas malgr
615
st pas un, que la Suisse doit aller à Strasbourg,
doit
entrer au Conseil de l’Europe, non pas malgré sa séculaire neutralité
616
ataille européen, en neutralisant toute l’Europe,
nous
avons une chance de salut. Qu’on m’en montre une meilleure, et je veu
617
ée européenne. » Je suis heureux qu’il y ait chez
nous
des hommes qui pensent ainsi. Je suis heureux de découvrir des audite
618
le bon premier à m’associer à l’acte de foi qu’on
nous
propose ici. Mais je ne le crois pas politique. La politique, comme v
619
me paraît impossible dans le très court délai qui
nous
reste imparti pour faire l’Europe. Renoncer à la neutralité nécessite
620
Suisse dans le Conseil de l’Europe à l’abandon de
notre
neutralité, nous n’irions jamais à Strasbourg. Or, il se trouve qu’en
621
seil de l’Europe à l’abandon de notre neutralité,
nous
n’irions jamais à Strasbourg. Or, il se trouve qu’en réalité, et je l
622
neutralité européenne. Personne ne peut savoir si
nous
réussirions. Je vous le disais lundi dernier : l’idée de neutralité n
623
neutralité n’est pas bien vue chez la plupart de
nos
voisins. Nous aurions à combattre une masse de préjugés, qui existent
624
’est pas bien vue chez la plupart de nos voisins.
Nous
aurions à combattre une masse de préjugés, qui existent aussi chez no
625
re une masse de préjugés, qui existent aussi chez
nous
, je ne le sais que trop. Et nous aurions à démontrer, surtout, que la
626
stent aussi chez nous, je ne le sais que trop. Et
nous
aurions à démontrer, surtout, que la neutralité proposée n’est pas un
627
courir ce risque pour la paix, me paraît digne de
nos
traditions, et parfaitement possible à bref délai. J’invite donc les
628
J’invite donc les fédéralistes qui font partie de
notre
mouvement à propager autour d’eux cette idée, préparant ainsi l’opini
629
nfirmé. Cependant, quel que soit l’intérêt — pour
nous
brûlant — de notre situation particulière — et je me permets de remar
630
quel que soit l’intérêt — pour nous brûlant — de
notre
situation particulière — et je me permets de remarquer en passant que
631
me permets de remarquer en passant que chacun de
nos
pays européens estime sa situation particulière, et digne d’attention
632
résumer rapidement les développements récents de
notre
aventure européenne. Je ne sais si vous aurez remarqué qu’il n’est pl
633
mblée de Strasbourg. Je ne parle pas seulement de
notre
presse suisse, mais aussi de la presse française, britannique, belge,
634
r d’aller de soi. Et pourtant, si je me reporte à
notre
congrès de La Haye, il y a un an et demi, quel chemin parcouru ! Alor
635
te en besogne, au mépris des méthodes éprouvées —
nous
disait-on d’un air pompeux et doctoral — vous allez compromettre une
636
compromettre une cause généreuse », — et ceux qui
nous
parlaient ainsi pensaient évidemment : une cause pas sérieuse, une ca
637
ire se moque sans pitié, et la preuve : c’est que
notre
utopie du mois de mai 1948, le Conseil de l’Europe, existe bel et bie
638
entre l’Assemblée et le Comité des ministres que
nous
assistons actuellement. Je vous invite à parier pour l’Assemblée. Et
639
urs à l’opinion, car c’est la force principale de
nos
libres démocraties. Et si je n’y croyais pas, je ne vous parlerais pa
640
», le jour où l’opinion en chœur clamera : « Oui,
nous
voulons l’Europe unie ! » C’est à la formation de cette opinion, et a
641
ie dans la campagne que conduit, depuis deux ans,
notre
Mouvement européen. Nous avions décidé d’agir dans 4 domaines différe
642
nduit, depuis deux ans, notre Mouvement européen.
Nous
avions décidé d’agir dans 4 domaines différents. Politiquement, nous
643
d’agir dans 4 domaines différents. Politiquement,
nous
avons obtenu un premier résultat spectaculaire avec l’Assemblée de St
644
emblée de Strasbourg. Dans le domaine économique,
nous
avons convoqué, au mois d’avril dernier, une Conférence d’experts à L
645
ence d’experts à Londres. Dans le domaine social,
nous
préparons avec les chefs des syndicats patronaux et ouvriers de toute
646
it le domaine de la culture. C’est à Lausanne que
nous
avons choisi de réunir une conférence qui doit donner aux intellectue
647
ue nous avons choisi de réunir une conférence qui
doit
donner aux intellectuels de 20 pays le signal de la lutte pour l’Euro
648
t les professeurs, c’est aussi tout l’ensemble de
nos
techniques, des découvertes scientifiques dont vivent des millions d’
649
l’enseignement. C’est enfin la source directe de
nos
richesses, de nos institutions, de tout ce qui a fait du continent eu
650
’est enfin la source directe de nos richesses, de
nos
institutions, de tout ce qui a fait du continent européen autre chose
651
la foi et sans le génie des hommes qui ont édifié
notre
culture. C’est tout cela, c’est l’esprit qui peut sauver l’Europe dan
652
nscience commune des pays libres, le sentiment de
notre
commune appartenance à une culture qui a fait notre grandeur, et qui
653
tre commune appartenance à une culture qui a fait
notre
grandeur, et qui reste pour nous le sens même de la vie, voilà la con
654
ture qui a fait notre grandeur, et qui reste pour
nous
le sens même de la vie, voilà la condition première, sine qua non, de
655
vocation particulière, dans le monde moderne, de
notre
communauté européenne. Et c’est cela qu’à Lausanne, nous essaierons d
656
mmunauté européenne. Et c’est cela qu’à Lausanne,
nous
essaierons de dire, en termes simples et frappants, simples et clairs
657
Ce signal de réveil lancé au monde de la culture
doit
entraîner immédiatement une volonté d’action commune. Pratiquement, q
658
? Un simple rappel des misères et des périls qui
nous
menacent suffit à définir notre programme. Vous savez qu’aujourd’hui,
659
et des périls qui nous menacent suffit à définir
notre
programme. Vous savez qu’aujourd’hui, en Europe, des dizaines de barr
660
lms, des œuvres d’art, des appareils de sciences.
Nous
demanderons aux gouvernements de supprimer toutes les entraves, hérit
661
utes les entraves, héritage honteux de la guerre.
Nous
demanderons aussi l’institution d’un Centre européen de la culture, —
662
ment dispersés, sans moyens suffisants, dans tous
nos
pays appauvris. Nous demanderons et nous proposerons que désormais, t
663
moyens suffisants, dans tous nos pays appauvris.
Nous
demanderons et nous proposerons que désormais, toutes les écoles du c
664
dans tous nos pays appauvris. Nous demanderons et
nous
proposerons que désormais, toutes les écoles du continent donnent un
665
es enfants, le sentiment de la grande famille que
nous
formons, en dépit de nos frontières, devienne vivante, qu’il s’enraci
666
e la grande famille que nous formons, en dépit de
nos
frontières, devienne vivante, qu’il s’enracine dans les esprits comme
667
s qu’elle recèle pour la prospérité du continent,
nous
aurons quelque chose à dire, qui fera sans doute du bruit dans le mon
668
it dans le monde. L’un des plus grands esprits de
notre
temps, l’égal d’Einstein, si j’en crois les savants, le prince Louis
669
decine, au développement de l’industrie. Aucun de
nos
pays n’est assez riche pour entretenir un pareil centre de puissance,
670
centre de puissance, mais tous ensemble fédérés,
nous
y arriverons. Et l’Europe, ce jour-là, pourra parler ! Voici, chers a
671
à, pourra parler ! Voici, chers auditeurs, ce que
nous
devons attendre de la conférence de Lausanne. Il y aura des discours,
672
urra parler ! Voici, chers auditeurs, ce que nous
devons
attendre de la conférence de Lausanne. Il y aura des discours, bien s
673
r pour préparer cette manifestation, permettant à
notre
pays de prendre sa part, la plus noble, dans la renaissance du contin
674
es. Aujourd’hui, je voudrais évoquer, à propos de
notre
conférence, un problème beaucoup plus général et plus directement hum
675
n. » Je lui répondais : « Non, soyons sérieux. Si
notre
Europe vraiment n’existait plus, vous n’auriez même pas le droit de l
676
st très tard, qu’il est peut-être 23h45, mais que
nous
pouvons utiliser le dernier quart d’heure pour redresser la situation
677
rien, alors tout sera perdu, c’est évident. Mais
nous
pouvons encore faire quelque chose : tant va la paix, tant va l’espoi
678
ir européen ! et c’est même là le vrai ressort de
notre
action. Cette discussion ouverte, d’ailleurs fort amicale, a provoqué
679
l’opinion de plusieurs pays, et tout d’abord dans
notre
conférence. M. Spaak s’est élevé avec vivacité contre le défaitisme d
680
pour un pessimiste converti, parce qu’il a suivi
nos
travaux, combien de millions de sceptiques vivent encore en Europe ?
681
s ragots, les calomnies parfois, qui récompensent
notre
action pour eux ; quand je les vois à la fois inconscients du danger
682
r moi, je retourne à ma littérature, en attendant
notre
commun naufrage. Oui, voilà ce que je penserais, et voilà ce que je f
683
éens, en dépit de l’inertie et de la frivolité de
nos
masses et de nos élites. Personne ne peut le savoir, car les chances
684
l’inertie et de la frivolité de nos masses et de
nos
élites. Personne ne peut le savoir, car les chances sont égales. Mais
685
e la phrase admirable que prononçait en clôturant
notre
conférence de Lausanne son président, Salvador de Madariaga : — Si l’
686
président, Salvador de Madariaga : — Si l’Europe
doit
périr, que ce soit au moins une injustice ! Rien n’est perdu, bien au
687
undi prochain, en dressant un bilan provisoire de
notre
action fédéraliste depuis un an. Au revoir, chers auditeurs, joyeux N
688
le bilan de l’Europe, puisqu’elle est le cadre de
nos
existences, et que le sort de chacun de nous dépend du sien. De semai
689
re de nos existences, et que le sort de chacun de
nous
dépend du sien. De semaine en semaine, j’ai commenté pour vous les pr
690
d’œil le chemin parcouru depuis un an. Que voyons-
nous
? Au début de janvier, rien n’était fait. Bien plus, il semblait que
691
res, nommés par les gouvernements à la demande de
notre
Mouvement venait d’enterrer proprement le projet d’un Conseil de l’Eu
692
seil de l’Europe. Les Anglais refusaient tout, et
nous
savions pourtant qu’on ne peut pas faire l’Europe sans eux. Et puis s
693
t de vue donc, on pourrait croire qu’après un an,
nous
voici ramenés à zéro, par la faute des gouvernements. Pourtant, il n’
694
re, devant laquelle l’obstination même d’un Bevin
devra
céder un jour ou l’autre, comme elle a cédé plus d’une fois. Toute la
695
écents l’ont démontré. La dévaluation britannique
nous
a prouvé que toutes nos économies sont solidaires, même désunies, mai
696
dévaluation britannique nous a prouvé que toutes
nos
économies sont solidaires, même désunies, mais qu’alors elles le sont
697
a Russie possède la bombe atomique a démontré que
nous
sommes tous solidaires, mais dans une pauvreté sans précédent. La sit
698
tuation est donc plus simple que jamais. Désunis,
nous
constatons que nous sommes pourtant liés les uns aux autres, mais seu
699
s simple que jamais. Désunis, nous constatons que
nous
sommes pourtant liés les uns aux autres, mais seulement dans la ruine
700
ans la ruine, la misère et la peur. Unis, demain,
nous
pourrions être solidaires dans la sécurité et la prospérité. C’est ce
701
st ce que n’a pas cessé de répéter, depuis un an,
notre
Mouvement européen. Il l’a répété et prouvé à son congrès politique d
702
oses auraient été faites, presque rien. Sans lui,
nous
n’aurions pas même obtenu cette Assemblée consultative, dont nous som
703
as même obtenu cette Assemblée consultative, dont
nous
sommes les premiers à savoir les lacunes, mais qui existe et qui est
704
ière prise sur la réalité. Voilà donc le bilan de
notre
année de luttes : à l’actif, le Conseil de l’Europe, au passif, la ré
705
eraient bien de se taire, logiquement, au lieu de
nous
expliquer à longueur de journée qu’il faut agir, et ce sont eux qui n
706
sans le discuter en équipe — et c’est bien ce que
nous
avons fait dans nos congrès. Et ma troisième remarque, c’est une cita
707
quipe — et c’est bien ce que nous avons fait dans
nos
congrès. Et ma troisième remarque, c’est une citation de l’Évangile :
708
ement était le Verbe. C’est une Parole qui a créé
notre
monde, qui a séparé la lumière des ténèbres, qui nous a tirés du chao
709
monde, qui a séparé la lumière des ténèbres, qui
nous
a tirés du chaos. Un verbe, et non pas autre chose. Après tout, qu’es
710
ou de discours qui n’est suivi d’aucun effet. Or
nos
congrès ont abouti à des créations importantes : le Conseil de l’Euro
711
e la culture, tout récemment. Tandis que ceux qui
nous
critiquent ne font rien d’autre que parler : vous voyez que la parlot
712
is vous le savez aussi bien que moi, les vœux que
nous
échangeons le Premier de l’an, comme on se dit bonjour chaque matin,
713
st quelque chose de très sérieux. Sans convention
nous
ne serions que des brutes. La vie sociale deviendrait un plaisir : ce
714
gnifient rien du tout. Que peuvent bien signifier
nos
vœux d’avenir ? Cela dépend d’une part des possibilités que nous a lé
715
nir ? Cela dépend d’une part des possibilités que
nous
a léguées la première moitié de ce siècle, et d’autre part de notre v
716
première moitié de ce siècle, et d’autre part de
notre
volonté d’en tirer quelque chose d’humain. Voyons d’abord les possibi
717
révolutions qui ont occupé la première partie de
notre
siècle ont tué, rien qu’en Europe, quelque 40 millions de personnes,
718
visite suffit. » Aujourd’hui … je n’insiste pas.
Nous
avons progressé de 50 ans vers la paralysie finale des échanges, et c
719
u monde à connaître, et qu’ils se gardent bien de
nous
révéler, si toutefois elles existent. Cependant, les moyens de transp
720
ir en 7 heures la distance de New York à Londres.
Nos
capitales sont à 2 ou 3 heures les unes des autres. Il en résulte que
721
quement, l’Europe est aujourd’hui plus petite que
notre
Suisse il y a cent ans. Oui, tout a progressé, depuis 50 ans — dans u
722
si c’est contradictoire, telle est la passion de
notre
siècle. On veut augmenter à la fois les bénéfices et les salaires, ar
723
ns le même sens, et nécessairement vers le mieux.
Nous
avons appris en cinquante ans que le progrès va dans les deux sens ve
724
eu près. Mais ce qui a vraiment augmenté, ce sont
nos
risques d’une part, nos chances de l’autre, et par exemple : nos pouv
725
raiment augmenté, ce sont nos risques d’une part,
nos
chances de l’autre, et par exemple : nos pouvoirs de tuer ou de faire
726
ne part, nos chances de l’autre, et par exemple :
nos
pouvoirs de tuer ou de faire vivre. Il en résulte une formidable augm
727
vre. Il en résulte une formidable augmentation de
nos
responsabilités d’hommes et de citoyens. Voilà le seul progrès certai
728
citoyens. Voilà le seul progrès certain. Rendons-
nous
compte, en ce début d’un demi-siècle décisif, que jamais l’homme n’a
729
elle paraît l’oublier. Si l’on ne fait rien, tous
nos
bons vœux n’empêcheront pas les camps de concentration. Ce qu’il fait
730
ppé de voir revenir régulièrement un argument que
nos
contemporains ont l’air de tenir pour évident, et que voici : « Si vo
731
ette croyance est si irrépandue, et si typique de
notre
siècle, qu’il vaut la peine de l’analyser, je dirais presque de la ps
732
peler bonheur l’immense malheur qui en résultait.
Nous
voici donc en pleine irréalité, en pleine folie, pour avoir cru, à pa
733
s lui. Il est facile d’illustrer ce point de vue.
Nous
avons assisté, en 1949, à l’échec de l’OECE, c’est-à-dire de l’Organi
734
’imagine, mais un fait humain, qui dépend donc de
nos
volontés et de nos passions. Et c’est parce que les gouvernants et le
735
ait humain, qui dépend donc de nos volontés et de
nos
passions. Et c’est parce que les gouvernants et leurs experts n’avaie
736
e commencement, il est temps de réveiller d’abord
nos
esprits, de chercher à unir d’abord nos cœurs. C’est pourquoi j’estim
737
r d’abord nos esprits, de chercher à unir d’abord
nos
cœurs. C’est pourquoi j’estime que le récent congrès de la culture, à
738
détaillée des réponses. Je souhaite vivement que
notre
presse publie tout au moins le texte des questions et le nombre des o
739
ajorité des étudiants croit à la nécessité d’unir
nos
pays ; qu’une petite moitié environ croit à l’utilité de Strasbourg e
740
réponde non je n’en ai jamais entendu parler, je
devrai
faire une coche dans la colonne des réponses négatives à mon enquête
741
la même question le lendemain, à la même personne
devra
faire une coche dans la colonne des réponses positives, nécessairemen
742
ue non, qu’ils n’avaient jamais entendu parler de
notre
Mouvement, seraient obligés de répondre aujourd’hui que oui, puisqu’i
743
s complets — comme cela se fait en Amérique. Elle
doit
se borner à résumer en quelques lignes les travaux d’une longue confé
744
nsi par vous-même j’en suis sûr, les positions de
notre
Mouvement. Ces positions, en effet, ne sont pas théoriques, ni subtil
745
y réfléchir : vous vous trouverez naturellement à
nos
côtés. Le temps me manque ce soir pour commenter les très nombreuses
746
portant sur l’union de l’Europe, sur l’utilité de
nos
congrès. Un grand nombre des étudiants interrogés ne se sont pas cont
747
, prouve que l’individualisme n’est pas mort chez
nous
, et qu’un des plaisirs de la vie reste encore, aux yeux de mes cadets
748
ique des intellectuels est si peu populaire parmi
nos
étudiants. S’ils entendent par engagement la démission de la pensée a
749
n de salut d’une civilisation qui fait le sens de
nos
vies. J’ai répondu d’avance, dans une autre chronique, à ceux qui est
750
une autre chronique, à ceux qui estiment que l’on
doit
bien commencer par des mesures économiques. Je me borne à leur répéte
751
s. Ils s’imaginent sans doute que les deux Grands
nous
laisseront prendre notre temps, comme des Bernois. Mais s’il faut plu
752
doute que les deux Grands nous laisseront prendre
notre
temps, comme des Bernois. Mais s’il faut plus de 100 ans pour faire l
753
e pour qu’on puisse la remplir… Enfin, à ceux qui
nous
répètent : assez de discours, il faut des actes ! Je dis bravo, et je
754
ux aussi. Car le temps presse, ils ont raison, et
nous
avons besoin surtout de ceux qui veulent agir sans plus de bavardages
755
t beau courage que son acte révèle. Daniel Villey
doit
avoir aujourd’hui 35 ans tout au plus. Je l’avais rencontré, à Paris,
756
tient de s’affirmer. Et puis la guerre est venue,
nos
chemins ne se sont plus croisés, le jeune Daniel Villey est devenu pr
757
re de 5 ou 6 enfants. Écoutez maintenant ce qu’il
nous
dit, d’une voix calme et tout unie, cette voix tranquille de ceux qui
758
table, au communisme, aux camps de concentration.
Nous
n’y pouvons rien, déclarent-ils. Travaillons dignement, en attendant
759
aillons dignement, en attendant les catastrophes.
Nos
cris ou notre action n’y sauraient rien changer. Est-ce bien vrai ? s
760
ement, en attendant les catastrophes. Nos cris ou
notre
action n’y sauraient rien changer. Est-ce bien vrai ? s’est demandé l
761
s que faire, par où commencer ? Peut-être n’avons-
nous
pas plus de deux ans pour nous unir, ou pour périr. Et voici, nous di
762
Peut-être n’avons-nous pas plus de deux ans pour
nous
unir, ou pour périr. Et voici, nous dit-il modestement voici « ce qui
763
deux ans pour nous unir, ou pour périr. Et voici,
nous
dit-il modestement voici « ce qui m’est venu à l’idée ». Ici je vais
764
ope, jusqu’à son expiration ou sa révocation. Ils
devront
interrompre leurs études ou leur carrière professionnelle. Ils recevr
765
es faire entrer demain dans la grande aventure de
notre
temps et de leur vie. Au revoir, à lundi prochain.
766
oudraient être l’avant-garde et le corps franc de
notre
Mouvement. Deuxième malentendu possible : il ne s’agit pas ici de sau
767
u l’Amérique, ou parce qu’il n’y en a point comme
nous
. Mais parce que dans ce corps unique que forme sans doute l’humanité,
768
le plus vital, — le cœur ou le cerveau du monde.
Nous
ne pouvons agir utilement pour la paix du reste du monde, qu’en agiss
769
x du reste du monde, qu’en agissant d’abord là où
nous
sommes. Ces précisions, je crois, n’étaient pas superflues. Que chacu
770
fédérations qui, dans l’histoire, ont réussi, et
durent
encore, on trouve deux facteurs principaux : le premier c’est la mena
771
ace d’une nouvelle conquête étrangère. Tandis que
nos
cantons suisses ont été amenés à se fédérer, en 1848, bien moins par
772
— la menace extérieure et l’absurdité reconnue de
nos
divisions internes — jouent à plein pour l’Europe, et simultanément.
773
l’un de l’autre, et que mesurent leurs forces sur
notre
territoire, dans nos esprits, dans nos vies et nos mœurs. Oh, certes
774
mesurent leurs forces sur notre territoire, dans
nos
esprits, dans nos vies et nos mœurs. Oh, certes ! je pense bien que l
775
rces sur notre territoire, dans nos esprits, dans
nos
vies et nos mœurs. Oh, certes ! je pense bien que l’un et l’autre de
776
re territoire, dans nos esprits, dans nos vies et
nos
mœurs. Oh, certes ! je pense bien que l’un et l’autre de ces empires
777
imés des meilleures intentions, et ne veulent que
notre
bonheur, chacun à leur manière. Les uns nous voudraient heureux, bien
778
que notre bonheur, chacun à leur manière. Les uns
nous
voudraient heureux, bien nourris et de bonne humeur, grands lecteurs
779
e « digests » et buveurs de coca-cola : car ainsi
nous
ferions de bons clients. Les autres nous voudraient fanatiques et dis
780
ar ainsi nous ferions de bons clients. Les autres
nous
voudraient fanatiques et disciplinés, car ainsi nous ferions de bons
781
s voudraient fanatiques et disciplinés, car ainsi
nous
ferions de bons citoyens, d’excellents esclaves volontaires. La menac
782
tez bien. Il est absolument faux de prétendre que
nous
n’avons plus qu’à choisir entre la peste et le choléra, car en réalit
783
la peste et le choléra, car en réalité, ce qu’on
nous
offre, c’est d’un côté le sourire obligatoire, de l’autre le travail
784
e, de l’autre le travail forcé. Les uns financent
notre
reconstruction, les autres poussent au sabotage. Il y a donc une légè
785
laisse à faire votre choix. Mais si tout de même
nous
trouvions le moyen de rester des Européens, de rester libres à notre
786
moyen de rester des Européens, de rester libres à
notre
guise, entre nous, dans l’indépendance, cela vaudrait peut-être mieux
787
Européens, de rester libres à notre guise, entre
nous
, dans l’indépendance, cela vaudrait peut-être mieux… Et nous ne le po
788
l’indépendance, cela vaudrait peut-être mieux… Et
nous
ne le pourrons [que] si nous sommes forts, et nous serons forts [que]
789
peut-être mieux… Et nous ne le pourrons [que] si
nous
sommes forts, et nous serons forts [que] si nous fédérons nos faibles
790
ous ne le pourrons [que] si nous sommes forts, et
nous
serons forts [que] si nous fédérons nos faiblesses — tout comme les c
791
nous sommes forts, et nous serons forts [que] si
nous
fédérons nos faiblesses — tout comme les cantons suisses il y a cent
792
orts, et nous serons forts [que] si nous fédérons
nos
faiblesses — tout comme les cantons suisses il y a cent ans. Prenons
793
a prise de conscience générale de la stupidité de
nos
divisions. Ce qui a décidé nos ancêtres à créer un pouvoir fédéral et
794
de la stupidité de nos divisions. Ce qui a décidé
nos
ancêtres à créer un pouvoir fédéral et à voter notre constitution, c’
795
os ancêtres à créer un pouvoir fédéral et à voter
notre
constitution, c’était l’état scandaleux d’impuissance où nous mettait
796
ution, c’était l’état scandaleux d’impuissance où
nous
mettait la souveraineté jalouse de 25 États minuscules, hérissés de b
797
assez large, sans politique vraiment commune. Or,
nous
en sommes exactement au même point, dans l’Europe d’aujourd’hui, et c
798
es et les personnes ne peuvent plus circuler, sur
notre
continent, qu’à la faveur d’une tolérance des fonctionnaires, et d’un
799
ètres. Et ce n’est là qu’un exemple entre cent de
nos
routines. Allons-nous continuer longtemps ces jeux puérils, qui n’amu
800
qu’un exemple entre cent de nos routines. Allons-
nous
continuer longtemps ces jeux puérils, qui n’amusent plus personne, qu
801
tent pas un sou de plus qu’ils ne coûtent, et qui
nous
affaiblissent au point que dans deux ans, nous serons sans doute à la
802
ui nous affaiblissent au point que dans deux ans,
nous
serons sans doute à la merci soit d’une police totalitaire, soit des
803
mmission d’achat qui sera le vrai gouvernement de
nos
pays ? Voilà, me semble-t-il, des raisons suffisantes pour justifier
804
es raisons suffisantes pour justifier l’effort de
nos
fédérateurs, et du Mouvement européen. Je vais les résumer en quelque
805
uerre possible est devenue l’arrière-plan de tous
nos
projets dans ce siècle. — Qu’est-ce que la guerre ? m’a demandé le jo
806
te pour mes frères, pour les humains qui peuplent
notre
Terre. J’ai fait de mon mieux, j’ai dit ceci. — Autrefois, il y avait
807
s’emparait d’un pays bien vivant. Au xx e siècle,
nous
avons fait d’immenses progrès. La guerre est devenue totale, et cela
808
e encore plus grave. C’est qu’on ne peut plus, de
nos
jours, changer le régime de la nation vaincue en changeant simplement
809
n, les Américains m’ont dit souvent : Il y a dans
notre
zone autant de nazis qu’en 1945, il n’y a qu’Hitler en moins, nous av
810
de nazis qu’en 1945, il n’y a qu’Hitler en moins,
nous
avons donc échoué. Imaginez maintenant une guerre entre ces mêmes Amé
811
magne se tendent la main, pour amorcer l’union de
notre
continent. À vrai dire, si l’on relit son discours, on s’aperçoit qu’
812
tte voie, il convoqua le congrès de La Haye, d’où
devait
sortir notre Mouvement européen. Mais Churchill n’engageait que lui-m
813
onvoqua le congrès de La Haye, d’où devait sortir
notre
Mouvement européen. Mais Churchill n’engageait que lui-même et refusa
814
île, en vase clos. Pendant longtemps, les Anglais
nous
ont dit : nous serions bien d’accord de faire l’Europe, mais nous pen
815
os. Pendant longtemps, les Anglais nous ont dit :
nous
serions bien d’accord de faire l’Europe, mais nous pensons d’abord à
816
ous serions bien d’accord de faire l’Europe, mais
nous
pensons d’abord à notre empire, aux dominions avec lesquels nous somm
817
rd de faire l’Europe, mais nous pensons d’abord à
notre
empire, aux dominions avec lesquels nous sommes liés. J’avoue que cet
818
abord à notre empire, aux dominions avec lesquels
nous
sommes liés. J’avoue que cet argument ne m’a jamais convaincu. Le has
819
ie pu lire le premier, les télégrammes adressés à
notre
congrès par le maréchal Smuts au nom de l’Afrique du Sud, et par le P
820
t des travaillistes anglais. Comment voulez-vous,
nous
disent-ils, que nous puissions ouvrir nos frontières à l’Europe, en p
821
nglais. Comment voulez-vous, nous disent-ils, que
nous
puissions ouvrir nos frontières à l’Europe, en pleine expérience soci
822
-vous, nous disent-ils, que nous puissions ouvrir
nos
frontières à l’Europe, en pleine expérience socialiste ? Nous n’avons
823
res à l’Europe, en pleine expérience socialiste ?
Nous
n’avons pas confiance dans la manière dont vous administrez vos diffé
824
glaise à l’égard de l’Europe. Quelles conclusions
nous
faudrait-il tirer de cette analyse ? Je dirais qu’à mon sens, les pri
825
ontinent, entre Allemands et Français surtout. Si
nous
créons ce cœur de la fédération, je vois des chances désormais fort a
826
ors que l’Amérique commençait justement à réarmer
nos
pays ; qu’il était absurde de penser que la volonté de neutralité suf
827
n’était pas digne de dire aux Américains : « Vous
nous
avez aidés, merci beaucoup, et maintenant nous tirons notre épingle d
828
us nous avez aidés, merci beaucoup, et maintenant
nous
tirons notre épingle du jeu. » Ainsi les uns, comme François Mauriac,
829
aidés, merci beaucoup, et maintenant nous tirons
notre
épingle du jeu. » Ainsi les uns, comme François Mauriac, demandent la
830
ine militaire. Ce ne sont pas les déclarations de
nos
juristes qui arrêteront les chars et les avions, remarquent-ils avec
831
c’est-à-dire de créer une force armée puissante.
Nos
petites armées nationales, même dotées de surplus américains, seraien
832
liste, en l’occurrence, me paraît être celui-ci :
nos
pays doivent d’abord se fédérer, politiquement et économiquement ; en
833
l’occurrence, me paraît être celui-ci : nos pays
doivent
d’abord se fédérer, politiquement et économiquement ; ensuite seuleme
834
lidée et forte, et que les belligérants éventuels
devront
compter dans leurs calculs avec son potentiel militaire et sa volonté
835
ns, si l’on n’admet pas tout d’abord que l’Europe
doit
se fédérer, et que seule une Europe fédérée pourra s’armer d’une mani
836
acile. Le fait est que le mot demain, dans toutes
nos
langues, a plus d’un sens, ou que son sens est élastique. Demain peut
837
, comme dans l’hymne des socialistes : « Groupons-
nous
et demain, l’Internationale sera le genre humain. » Enfin, lorsque je
838
oute la question, c’est de savoir dans quel délai
nous
arriverons à ce demain. Je répondrai : demain, pour notre Europe, doi
839
riverons à ce demain. Je répondrai : demain, pour
notre
Europe, doit signifier avant 1952, qui est la date de la fin du plan
840
demain. Je répondrai : demain, pour notre Europe,
doit
signifier avant 1952, qui est la date de la fin du plan Marshall. À c
841
te de la fin du plan Marshall. À ce moment-là, si
nous
ne sommes pas arrivés à nous fédérer, l’Amérique nous laissera tomber
842
. À ce moment-là, si nous ne sommes pas arrivés à
nous
fédérer, l’Amérique nous laissera tomber, et c’est… l’Autre qui nous
843
ne sommes pas arrivés à nous fédérer, l’Amérique
nous
laissera tomber, et c’est… l’Autre qui nous ramassera. Cette précisio
844
rique nous laissera tomber, et c’est… l’Autre qui
nous
ramassera. Cette précision une fois donnée, je crois que l’alternativ
845
ès-demain la Bombe. Quelles sont donc aujourd’hui
nos
chances ? Il m’arrive tous les jours, et plusieurs fois par jour, de
846
n économique de coopération européenne, l’OECE, a
dû
reconnaître son échec, par la voix même de son secrétaire général, M.
847
rjolin. Personne ne sait comment, d’ici deux ans,
nos
États désunis parviendront à payer leurs achats en dollars. Et s’ils
848
deux ans au plus, je le répète, mais il dépend de
nous
tous que ces deux ans suffisent. Si l’opinion publique prend conscien
849
’est ensuite de refuser la fatalité de ces faits.
Nous
jouerons notre sort l’été prochain. C’est à l’été que je pense quand
850
e refuser la fatalité de ces faits. Nous jouerons
notre
sort l’été prochain. C’est à l’été que je pense quand je vous répète
851
ser trop loin ; d’autres pensent au contraire que
nous
venons trop tard : il faut vouloir le monde entier, pour le moins 2 o
852
ents d’unir pour commencer les quelque 20 pays de
notre
continent déchiré. Quant aux fédéralistes mondiaux, disciples ou préd
853
e paraît utile de fixer rapidement la position de
notre
Mouvement européen devant ces deux tendances, la mondialiste et l’atl
854
déjà : faire l’Europe, c’est vouloir transformer
notre
fameux panier de crabes nationalistes, source de tant de guerres et d
855
la force américaine. Ils constatent également que
notre
économie ne peut survivre que par le plan Marshall. Ils concluent don
856
en, je ne m’opposerai jamais à l’élargissement de
notre
union. Mais j’ai deux remarques à faire, qui me semblent décisives. P
857
t l’alliance du pot de terre et du pot de fer, et
nous
serions réduits au rôle de satellites. Deuxièmement, qui dit fédérati
858
s et son esprit et ses authentiques grandeurs, il
nous
faut tout d’abord lui restituer le droit de parler d’égale à égale av
859
d’égale à égale avec ses grands voisins. C’est là
notre
tâche primordiale, et personne n’osera dire qu’à cet égard, l’étape e
860
rtains ajustements de langage de part et d’autre,
nous
permettront, je n’en doute pas, de fédérer bientôt tous les fédéralis
861
maines dans d’autres universités du continent, et
nous
en connaîtrons les résultats vers le mois de mai. Aujourd’hui, je vou
862
ne, a eu l’idée de demander à 50 hommes d’État de
nos
pays ce qu’ils pensaient de notre fédération et des efforts du Consei
863
hommes d’État de nos pays ce qu’ils pensaient de
notre
fédération et des efforts du Conseil de l’Europe. Tous ont répondu :
864
signatures de quelques-uns de ceux qui ont bloqué
nos
efforts avec le plus d’obstination. À lire ces textes parfois sonores
865
reste frappant de constater que s’ils ne saluent
notre
union que du bout des lèvres, ils se sont cependant sentis obligés de
866
obligés de la saluer. Retenons cette indication.
Nos
hommes d’État, liés pour la plupart à d’étroits intérêts nationaliste
867
ais les lecteurs, l’homme de la rue, et dans tous
nos
pays, Suisse comprise cette fois-ci. Les conclusions tirées de son en
868
écrivent les rédacteurs, que beaucoup de ceux qui
nous
lisent ne se doutaient pas que le mouvement européen avait des racine
869
s. Après avoir pris connaissance des réponses qui
nous
ont été adressées, ils en seront désormais convaincus. Dans leur quas
870
re tous les groupes organisés et vivant dans tous
nos
pays. Pour certains ministres au contraire, faire l’Europe signifie :
871
binaison diplomatique. Pour les uns, c’est sauver
notre
culture, nos libertés et le sens même de notre vie, pour les autres,
872
atique. Pour les uns, c’est sauver notre culture,
nos
libertés et le sens même de notre vie, pour les autres, c’est réunir
873
er notre culture, nos libertés et le sens même de
notre
vie, pour les autres, c’est réunir des commissions, qui convoqueront
874
a le monde. Prenons-le comme il est, et demandons-
nous
ce soir, à la lumière de l’actualité, ce que signifie « faire l’Europ
875
et répété — la semaine dernière encore, dans tous
nos
journaux — que M. Churchill avait été l’initiateur et le pionnier du
876
eur. Mais le fait est que, quand certains d’entre
nous
répétaient depuis 1945, qu’on ne pouvait résoudre le problème alleman
877
ffit de voir ce qui est, dans l’immédiat, et sous
nos
yeux. L’étonnant, le stupéfiant, ce n’est pas que M. Churchill, après
878
lais, celui qui a seul tenu tête à Hitler, et qui
nous
a sauvé du fol orgueil allemand, faire l’Europe aujourd’hui signifie
879
à venir siéger dans l’Assemblée consultative, qui
doit
se réunir au mois d’août à Strasbourg, pour sa deuxième session norma
880
onseil de l’Europe, puisqu’il est clair que, dans
notre
fédération, de tels problèmes précisément ne se poseraient plus, — et
881
ionalisme, c’est un non-sens dont les politiciens
devraient
rougir jusqu’aux oreilles, tant à Paris qu’à Bonn, et même à Londres.
882
me à Londres. Mais un politicien peut-il rougir ?
Nous
saurons, à la fin du mois, si l’Allemagne entre ou non dans le Consei
883
’Europe, mis sur pied grâce aux efforts privés de
notre
Mouvement réussissait à absorber les Allemands dans une vaste union,
884
ustifié devant l’Histoire. S’il y échoue, eh bien
nous
ferons autre chose, — comptez sur nous ! Au revoir, chers auditeurs,
885
e, eh bien nous ferons autre chose, — comptez sur
nous
! Au revoir, chers auditeurs, à lundi prochain.
886
thousiasme pour l’initiative de Villey me font un
devoir
, aujourd’hui, de vous décrire la suite de cette belle aventure. Certe
887
un engagement militaire ignore sur quel front il
devra
se battre. Ce qui importe avant tout à mes yeux, c’est que les volont
888
éjà à l’action des volontaires. Tout d’abord, ils
devront
répandre dans toutes les communes de France le drapeau de l’Europe, l
889
l faudra qu’une équipe analogue se constitue chez
nous
, comme dans d’autres pays, pour élargir l’action conduite en France,
890
on conduite en France, en adaptant ses méthodes à
nos
mœurs, à nos problèmes, à nos mentalités. Je souhaite que le succès d
891
n France, en adaptant ses méthodes à nos mœurs, à
nos
problèmes, à nos mentalités. Je souhaite que le succès de Daniel Vill
892
tant ses méthodes à nos mœurs, à nos problèmes, à
nos
mentalités. Je souhaite que le succès de Daniel Villey en France perm
893
l Villey en France permette une suite rapide chez
nous
, car je crois qu’aujourd’hui rien n’est plus nécessaire que ce travai
894
t à ses volontaires, j’adresse au nom de beaucoup
nos
vœux de joyeuses Pâques. Le printemps de l’Europe est à eux, cette an
895
lification du monde est en train de s’opérer sous
nos
yeux. Il est incontestable qu’il s’agit d’un fait sans précédent dans
896
Ouest hésitent et ânonnent. » C’est qu’à l’Ouest,
nous
devons tenir compte de mille réalités qu’un Staline néglige ou liquid
897
hésitent et ânonnent. » C’est qu’à l’Ouest, nous
devons
tenir compte de mille réalités qu’un Staline néglige ou liquide : les
898
ique, l’uniformisation des choses et des esprits,
nous
tâtonnons vers des formules d’union respectueuses des diversités. Alo
899
e du premier coup la direction unique du Kremlin,
nous
nous disputons sur des dosages nationaux, sur des questions de préséa
900
premier coup la direction unique du Kremlin, nous
nous
disputons sur des dosages nationaux, sur des questions de préséance d
901
préséance diplomatiques héritées d’un autre âge.
Nous
louchons vers une direction américaine, qui hésite d’ailleurs à s’imp
902
eurs à s’imposer, tout en déclarant fièrement que
nous
ne boirons pas de coca-cola. Il y a souvent de la sottise, mais parfo
903
ive un peu sérieuse de réponse au péril eurasien,
nous
la voyons se dessiner depuis quelques semaines avec le renforcement d
904
ils ne peuvent pas se défendre. Une fois de plus,
nous
voyons que la clé du problème, c’est de fédérer d’abord tous les pays
905
es, les dominions et l’Afrique. Une fois de plus,
nous
voyons qu’il est faux de prétendre que « le stade de l’Europe » est d
906
c’est la cause de l’homme personnel, de chacun de
nous
, un à un, la cause de l’homme qui a droit à ses passions, à ses péché
907
pris cela auront aussi compris le sens dernier de
notre
effort fédéraliste. Au revoir, à lundi prochain.
908
ostic, le jour même où je vous parlais, la presse
nous
apprenait que M. Georges Bidault venait, au nom de la France, de prop
909
? Faut-il en déduire comme certains journaux que
nos
hommes d’État ont renoncé à faire l’Europe, avant d’avoir sérieusemen
910
partisans de l’union et même de la fédération de
nos
pays. Mais dès qu’il s’agit d’accepter une mesure bien pratique et ef
911
qu’ils sont bien décidés à ne rien faire. Car si
nous
leur laissions tout le temps qu’ils demandent, il est très peu probab
912
s d’entrer sur pied d’égalité dans une union avec
nos
peuples désunis, donc faibles, avec nos gouvernements qui n’ont pas r
913
nion avec nos peuples désunis, donc faibles, avec
nos
gouvernements qui n’ont pas réussi à harmoniser leurs économies, malg
914
e par M. Bidault est la bonne : c’est celle qu’il
nous
faudra prendre après-demain, et nous devons nous y préparer, en imagi
915
celle qu’il nous faudra prendre après-demain, et
nous
devons nous y préparer, en imagination, dès aujourd’hui. Pour cela, i
916
e qu’il nous faudra prendre après-demain, et nous
devons
nous y préparer, en imagination, dès aujourd’hui. Pour cela, il nous
917
nous faudra prendre après-demain, et nous devons
nous
y préparer, en imagination, dès aujourd’hui. Pour cela, il nous faut
918
r, en imagination, dès aujourd’hui. Pour cela, il
nous
faut d’abord éclaircir, assainir l’atmosphère, et déblayer les ridicu
919
layer les ridicules malentendus qui faussent tous
nos
jugements sur l’Amérique, et ceux que les Américains portent sur nous
920
’Amérique, et ceux que les Américains portent sur
nous
. J’y reviendrai dans ma prochaine chronique. Ensuite, il s’agit de bi
921
nsuite, il s’agit de bien voir que ce ne sont pas
nos
petits États souverains qui seront capables de s’unir à l’Amérique, e
922
nir à l’Amérique, en ordre dispersé ; mais que si
nous
voulons qu’un jour le grand rêve atlantique soit une réalité, il nous
923
our le grand rêve atlantique soit une réalité, il
nous
faut commencer par nous en rendre dignes, il nous faut faire demain l
924
ique soit une réalité, il nous faut commencer par
nous
en rendre dignes, il nous faut faire demain l’Europe. Au revoir, à lu
925
nous faut commencer par nous en rendre dignes, il
nous
faut faire demain l’Europe. Au revoir, à lundi prochain.
926
en train de se faire, et peut-être plus vite que
nous
ne le saurions croire, nous qui avons, si j’ose dire, le nez sur l’év
927
ut-être plus vite que nous ne le saurions croire,
nous
qui avons, si j’ose dire, le nez sur l’événement. Je vous ai décrit l
928
st encore vagissant, mais il est né. La presse de
nos
pays est encore divisée, souvent sceptique, mais vous ne pouvez plus
929
ue et culturel le plus urgent, le plus concret de
notre
époque. C’est à ce réveil de l’opinion que ma chronique essaye de con
930
ce côté-là que le pouvoir véritable réside, dans
nos
régimes. Je ne puis agir, en fait, que sur un petit secteur de ce que
931
omme le grand public, mais c’est peut-être là que
notre
sort se jouera, — dans l’opinion, puisqu’elle seule est en mesure d’e
932
t parfois des steppes, certains appels aussi, qui
nous
obligent à nous tourner vers l’Amérique. Depuis que M. Bidault a prop
933
eppes, certains appels aussi, qui nous obligent à
nous
tourner vers l’Amérique. Depuis que M. Bidault a proposé le haut Cons
934
ard, le plan Bidault peut être utile même s’il ne
doit
pas aboutir. Car cette confrontation spectaculaire dans laquelle il n
935
ette confrontation spectaculaire dans laquelle il
nous
place avec toute l’Amérique, nous invite à prendre une conscience bea
936
ans laquelle il nous place avec toute l’Amérique,
nous
invite à prendre une conscience beaucoup plus claire de l’Europe en t
937
rienne et anglicane. Il y a la longue histoire de
nos
alliances et de nos guerres civiles. Il y a les mêmes partis socialis
938
Il y a la longue histoire de nos alliances et de
nos
guerres civiles. Il y a les mêmes partis socialistes, catholiques, li
939
les, parlementaires, qui se ressemblent dans tous
nos
pays et qui nous distinguent tous, profondément, de la Russie et de l
940
res, qui se ressemblent dans tous nos pays et qui
nous
distinguent tous, profondément, de la Russie et de l’Orient. Il y a s
941
les et traditionnelles, qui semble à première vue
nous
diviser, mais qui surtout nous oppose tous ensemble au goût du nivell
942
ble à première vue nous diviser, mais qui surtout
nous
oppose tous ensemble au goût du nivellement, qui est asiatique, et au
943
, c’est qu’en face de la Russie ou de l’Amérique,
nous
sentons bien que nous formons en Europe une grande famille, malgré to
944
la Russie ou de l’Amérique, nous sentons bien que
nous
formons en Europe une grande famille, malgré toutes nos diversités, o
945
rmons en Europe une grande famille, malgré toutes
nos
diversités, ou à cause d’elles. La seconde, c’est que nous sommes act
946
rsités, ou à cause d’elles. La seconde, c’est que
nous
sommes actuellement séparés de nos Américains par autre chose encore
947
de, c’est que nous sommes actuellement séparés de
nos
Américains par autre chose encore que par ces différences authentique
948
que par ces différences authentiques et valables.
Nous
sommes séparés d’eux par des malentendus, des préjugés et des informa
949
’Amérique l’Européen moyen ? Et que pense-t-on de
nous
, dans les États-Unis ? Ces deux questions sont importantes. Car d’une
950
tient certes plus d’informations sur l’Europe que
nos
propres journaux. Mais elle ignore l’esprit et l’âme du Vieux Monde.
951
elle ignore l’esprit et l’âme du Vieux Monde. Et
nous
avons tous vu quantité de films américains, nous savons à peu près ce
952
nous avons tous vu quantité de films américains,
nous
savons à peu près ce qu’est le plan Marshall, nous avons cotoyé chez
953
ous savons à peu près ce qu’est le plan Marshall,
nous
avons cotoyé chez nous des milliers de GIs en vacances, mais nous n’e
954
e qu’est le plan Marshall, nous avons cotoyé chez
nous
des milliers de GIs en vacances, mais nous n’en continuons pas moins
955
é chez nous des milliers de GIs en vacances, mais
nous
n’en continuons pas moins à répéter des jugements inspirés à notre in
956
uons pas moins à répéter des jugements inspirés à
notre
insu par la propagande communiste, ou par tel livre ancien de M. Duha
957
quelconque limonade est devenue pour la presse de
nos
pays latins le symbole même de l’invasion yankee, contre laquelle nou
958
ymbole même de l’invasion yankee, contre laquelle
nous
aurions à défendre les antiques vertus de la race, la santé de nos en
959
endre les antiques vertus de la race, la santé de
nos
enfants et l’intégrité de notre conception du monde, laquelle inclut,
960
a race, la santé de nos enfants et l’intégrité de
notre
conception du monde, laquelle inclut, bien entendu, l’apéritif qui ro
961
es bourses… J’estime qu’en cette affaire, c’est à
nous
de rougir. Gardons nos grands principes pour des questions sérieuses.
962
en cette affaire, c’est à nous de rougir. Gardons
nos
grands principes pour des questions sérieuses. Je ne suis pas sûr que
963
ument privée, et il se trouve que son succès dans
nos
pays est proportionnellement plus grand encore qu’en Amérique. Au lie
964
s politiques qui ne peuvent pas y être, demandons-
nous
plutôt si cet immense succès fait aux digestes par le public européen
965
goûts de la masse des deux côtés de l’Océan ? Si
notre
grand public se jette sur les digestes, n’est-ce pas aussi qu’on a tr
966
s pas un instant que les États-Unis nourrissent à
notre
égard de noirs desseins. Mais nous les forcerons à prendre en main, p
967
nourrissent à notre égard de noirs desseins. Mais
nous
les forcerons à prendre en main, plus qu’ils ne le désirent, nos affa
968
ns à prendre en main, plus qu’ils ne le désirent,
nos
affaires matérielles, si nous n’arrivons pas, à temps, à nous unir po
969
’ils ne le désirent, nos affaires matérielles, si
nous
n’arrivons pas, à temps, à nous unir pour rebâtir l’Europe. Notre pro
970
s matérielles, si nous n’arrivons pas, à temps, à
nous
unir pour rebâtir l’Europe. Notre prospérité, et plus : notre réelle
971
pas, à temps, à nous unir pour rebâtir l’Europe.
Notre
prospérité, et plus : notre réelle autonomie, sont à ce prix. Quant a
972
our rebâtir l’Europe. Notre prospérité, et plus :
notre
réelle autonomie, sont à ce prix. Quant au reproche de barbarie matér
973
x. Quant au reproche de barbarie matérialiste que
nous
faisons par habitude à l’Amérique, voici comment j’y répondais naguèr
974
à l’égard de l’Europe ? Voici : l’Américain moyen
nous
considère, nous les Européens, comme à moitié ou mal civilisés ; plus
975
urope ? Voici : l’Américain moyen nous considère,
nous
les Européens, comme à moitié ou mal civilisés ; plus soucieux du pas
976
pour le voisin ; incapables de faire fonctionner
nos
économies nationales et de réparer nos robinets ; chicaneurs, suscept
977
onctionner nos économies nationales et de réparer
nos
robinets ; chicaneurs, susceptibles, désunis, et au total inefficaces
978
rs d’un certain nombre de réalités que l’Amérique
doit
encore découvrir. L’Européen, et je ne veux pas parler seulement de n
979
L’Européen, et je ne veux pas parler seulement de
nos
plus grands esprits, l’Européen du peuple est resté, malgré tout, un
980
p aisé de multiplier ? Je crois que c’est clair :
nous
avons grand besoin les uns des autres. Nous avons besoin de leurs moy
981
air : nous avons grand besoin les uns des autres.
Nous
avons besoin de leurs moyennes, eux de nos extrêmes ; nous de leur gé
982
tres. Nous avons besoin de leurs moyennes, eux de
nos
extrêmes ; nous de leur générosité, eux de notre sens créateur ; nous
983
s besoin de leurs moyennes, eux de nos extrêmes ;
nous
de leur générosité, eux de notre sens créateur ; nous de leur confian
984
de nos extrêmes ; nous de leur générosité, eux de
notre
sens créateur ; nous de leur confiance en la vie, et eux de notre sen
985
de leur générosité, eux de notre sens créateur ;
nous
de leur confiance en la vie, et eux de notre sens critique. Si quelqu
986
eur ; nous de leur confiance en la vie, et eux de
notre
sens critique. Si quelque jour nous arrivons à quelque chose de plus
987
e, et eux de notre sens critique. Si quelque jour
nous
arrivons à quelque chose de plus qu’une alliance militaire : à un all
988
plus qu’une alliance militaire : à un alliage de
nos
vertus complémentaires, la civilisation occidentale sera sauvée. Mais
989
la civilisation occidentale sera sauvée. Mais il
nous
faut d’abord sauver notre moitié à nous de ce grand tout, il nous fau
990
ale sera sauvée. Mais il nous faut d’abord sauver
notre
moitié à nous de ce grand tout, il nous faut donc d’abord unir l’Euro
991
. Mais il nous faut d’abord sauver notre moitié à
nous
de ce grand tout, il nous faut donc d’abord unir l’Europe. Au revoir,
992
d sauver notre moitié à nous de ce grand tout, il
nous
faut donc d’abord unir l’Europe. Au revoir, à lundi prochain.
993
7 mai 1948, s’ouvrait le congrès de La Haye, qui
devait
donner l’impulsion principale à la campagne pour l’Europe unie. Un an
994
ropéen s’était réuni à Paris. M. Spaak était venu
nous
parler. Il commença son discours en ces termes : « Messieurs, les pro
995
… et je pourrais continuer ainsi indéfiniment ! »
Nous
fûmes unanimes à l’applaudir. La situation dans laquelle nous nous tr
996
nanimes à l’applaudir. La situation dans laquelle
nous
nous trouvions, deux ans après notre départ à La Haye, était évidemme
997
es à l’applaudir. La situation dans laquelle nous
nous
trouvions, deux ans après notre départ à La Haye, était évidemment pa
998
dans laquelle nous nous trouvions, deux ans après
notre
départ à La Haye, était évidemment paradoxale. Car d’une part, nous p
999
aye, était évidemment paradoxale. Car d’une part,
nous
pouvions nous féliciter des progrès très rapides de notre idée dans l
1000
demment paradoxale. Car d’une part, nous pouvions
nous
féliciter des progrès très rapides de notre idée dans l’opinion publi
1001
uvions nous féliciter des progrès très rapides de
notre
idée dans l’opinion publique, dans les masses et dans la presse. Il y
1002
ses et dans la presse. Il y a deux ans, en effet,
nous
n’étions qu’une poignée d’idéalistes — comme dit avec pitié le premie
1003
t se décourage, au lieu de redoubler sa pression.
Nous
en étions donc là, dimanche dernier. Et nous venions d’adresser un ap
1004
ion. Nous en étions donc là, dimanche dernier. Et
nous
venions d’adresser un appel très pressant au Conseil de l’Europe pour
1005
i incapables d’entrer en conflit armé que deux de
nos
cantons suisses ou que deux armées dont l’une aurait les canons, l’au
1006
s et tantôt presque paniques. Depuis deux ans, on
nous
disait de tous côtés : vos projets de fédération sont très beaux, bra
1007
os projets de fédération sont très beaux, bravo !
Nous
sommes d’accord, mais de grâce, proposez quelque chose de pratique !
1008
r les cornes, en s’offrant de réaliser sans délai
notre
plan le plus évidemment pratique. Et que voit-on ? On voit les grands
1009
ction, comme d’habitude, parce que cette fois ils
devront
se décider entre l’isolement insulaire et l’union. On voit enfin les
1010
évolte prouve simplement qu’avec le plan Schuman,
nous
sommes entrés dans le concret de notre lutte fédéraliste. Tous ces me
1011
an Schuman, nous sommes entrés dans le concret de
notre
lutte fédéraliste. Tous ces messieurs étaient d’accord tant que notre
1012
ste. Tous ces messieurs étaient d’accord tant que
notre
plan restait vague à leurs yeux. Et ils se réservaient tout l’avantag
1013
rs yeux. Et ils se réservaient tout l’avantage de
nous
reprocher d’être dans le vague. Nous voici dans le concret, les voilà
1014
’avantage de nous reprocher d’être dans le vague.
Nous
voici dans le concret, les voilà pris de panique. La paix du monde, d
1015
a doctrine, c’est mieux. La bataille est ouverte.
Notre
bataille à tous. Seule, la pression accrue de l’opinion publique qui
1016
ccrue de l’opinion publique qui veut la paix, qui
doit
vouloir les sacrifices matériels qu’elle implique — provisoirement, s
1017
fois les résultats d’un Gallup poll conduit dans
nos
pays sur l’union de l’Europe. Au revoir, à lundi prochain.
1018
rtout, soyons prudents, marchons lentement ! Chez
nous
en Norvège, l’homme de la rue s’intéresse fort peu au Mouvement pour
1019
n ni trop vite, car les peuples se refuseraient à
nous
suivre. » À quoi le Français répondait : « Mon expérience est exactem
1020
inverse. Je constate que si l’homme de la rue ne
nous
suit pas, et ne croit guère à nos efforts, c’est parce que nous n’all
1021
e de la rue ne nous suit pas, et ne croit guère à
nos
efforts, c’est parce que nous n’allons pas assez vite ni assez loin.
1022
et ne croit guère à nos efforts, c’est parce que
nous
n’allons pas assez vite ni assez loin. Avançons hardiment, et alors,
1023
hardiment, et alors, alors seulement, les peuples
nous
suivront ! » Or je viens d’avoir sous les yeux les résultats d’une en
1024
oudraient bien, ils n’ont rien contre, enfin, ils
nous
l’assurent, « Mais les masses, voyez-vous, nous les connaissons bien,
1025
s nous l’assurent, « Mais les masses, voyez-vous,
nous
les connaissons bien, elles ne sont pas prêtes à nous suivre. » Je le
1026
les connaissons bien, elles ne sont pas prêtes à
nous
suivre. » Je leur réponds qu’en vérité, ils n’en savent absolument ri
1027
et depuis des années, je sentais que l’opinion de
nos
peuples, dans sa majorité, serait favorable à une fédération du conti
1028
le serait mauvaise et 27 % sont demeurés indécis.
Nous
trouvons donc, en gros, dans 5 pays qui forment à eux seuls plus de l
1029
réfléchir aux hommes d’État, et de quoi fortifier
notre
espoir. Une majorité de 2/3 en faveur de l’union, cela doit rassurer
1030
r. Une majorité de 2/3 en faveur de l’union, cela
doit
rassurer les plus timides : on connaît des gouvernements qui se conte
1031
par hasard, ce gouvernement-là qui freine le plus
nos
efforts vers l’union. Qu’il dise franchement qu’il est bien décidé à
1032
at de l’Europe, et des efforts en cours pour unir
nos
pays. Avec un mélange de sympathie curieuse et de méfiance toute scie
1033
nds faits incontestables que voici. Premièrement,
nous
n’avons pas le choix. Il nous faut faire l’Europe, unir ses 20 pays,
1034
oici. Premièrement, nous n’avons pas le choix. Il
nous
faut faire l’Europe, unir ses 20 pays, parce que c’est la seule solut
1035
ution. Une crise économique sans précédent menace
notre
vieux continent. Et pas un seul de nos pays — pas même la Suisse ! —
1036
t menace notre vieux continent. Et pas un seul de
nos
pays — pas même la Suisse ! — ne peut prétendre s’en tirer tout seul
1037
euls efforts, si ses voisins sont en faillite. Il
nous
faut donc nous entraider, et mettre en commun nos ressources, qui pou
1038
i ses voisins sont en faillite. Il nous faut donc
nous
entraider, et mettre en commun nos ressources, qui pourraient être im
1039
ous faut donc nous entraider, et mettre en commun
nos
ressources, qui pourraient être immenses une fois organisées. Pour ce
1040
être immenses une fois organisées. Pour cela, il
nous
faut une union politique, car elle seule peut forcer les intérêts par
1041
irement au bénéfice de l’intérêt commun. Et comme
nous
sommes très opposés à l’unification totale, car nos diversités sont n
1042
s sommes très opposés à l’unification totale, car
nos
diversités sont notre vraie richesse, nous demandons que l’union de n
1043
s à l’unification totale, car nos diversités sont
notre
vraie richesse, nous demandons que l’union de nos pays s’opère dans u
1044
le, car nos diversités sont notre vraie richesse,
nous
demandons que l’union de nos pays s’opère dans un esprit fédéraliste,
1045
tre vraie richesse, nous demandons que l’union de
nos
pays s’opère dans un esprit fédéraliste, — nous demandons l’union dan
1046
de nos pays s’opère dans un esprit fédéraliste, —
nous
demandons l’union dans la diversité, sur le modèle qui a fait ses pre
1047
nc d’éviter la ruine de l’Europe, tout en sauvant
nos
valeurs nationales. En second lieu, il nous faut faire l’Europe, parc
1048
auvant nos valeurs nationales. En second lieu, il
nous
faut faire l’Europe, parce que si nous tardons à réaliser une vraie f
1049
d lieu, il nous faut faire l’Europe, parce que si
nous
tardons à réaliser une vraie fédération, à notre idée, conforme à nos
1050
i nous tardons à réaliser une vraie fédération, à
notre
idée, conforme à nos coutumes et à nos intérêts, nous y serons bientô
1051
er une vraie fédération, à notre idée, conforme à
nos
coutumes et à nos intérêts, nous y serons bientôt forcés par d’autres
1052
ation, à notre idée, conforme à nos coutumes et à
nos
intérêts, nous y serons bientôt forcés par d’autres : nous y serons f
1053
idée, conforme à nos coutumes et à nos intérêts,
nous
y serons bientôt forcés par d’autres : nous y serons forcés par vous,
1054
rêts, nous y serons bientôt forcés par d’autres :
nous
y serons forcés par vous, Américains, — ou bien par une doctrime, un
1055
orreur d’un continent ruiné, d’un marché vide. Si
nous
n’arrivons pas à faire demain l’Europe, elle sera faite malgré nous,
1056
s à faire demain l’Europe, elle sera faite malgré
nous
, par vous ou par les autres. Nous serons Russes ou Américains, si nou
1057
ra faite malgré nous, par vous ou par les autres.
Nous
serons Russes ou Américains, si nous ne sommes par simplement supprim
1058
les autres. Nous serons Russes ou Américains, si
nous
ne sommes par simplement supprimés. — Cher Monsieur, m’a dit alors mo
1059
ons de M. Staline, mais que je sais très bien que
nous
, en Amérique, nous ne vous forcerons jamais à vous unir. Nous continu
1060
mais que je sais très bien que nous, en Amérique,
nous
ne vous forcerons jamais à vous unir. Nous continuerons même à vous a
1061
rique, nous ne vous forcerons jamais à vous unir.
Nous
continuerons même à vous aider quand le plan Marshall aura pris fin.
1062
u l’autre de contrôler l’emploi des fonds qu’elle
nous
envoie ? Ce serait tout simplement absurde de sa part. Mais contrôler
1063
s le vouliez ou non, vous serez un jour forcés de
nous
forcer à faire l’union européenne. Nous préférons la faire avant, à n
1064
forcés de nous forcer à faire l’union européenne.
Nous
préférons la faire avant, à notre idée. À ce moment, mon visiteur amé
1065
nion européenne. Nous préférons la faire avant, à
notre
idée. À ce moment, mon visiteur américain m’a déclaré qu’à son avis,
1066
mise en commun des ressources du continent. Tous
nos
économistes sont d’accord sur ce point. Mais il est clair que cette p
1067
rrente. C’est là son choix, c’est son affaire. La
nôtre
est d’éviter la ruine. Et nous refusons de penser que la santé des un
1068
t son affaire. La nôtre est d’éviter la ruine. Et
nous
refusons de penser que la santé des uns puisse vraiment nuire à celle
1069
ue n’est-elle pas pour la libre entreprise ? Elle
doit
donc accepter la concurrence. Mais nous n’en sommes pas encore là. Co
1070
se ? Elle doit donc accepter la concurrence. Mais
nous
n’en sommes pas encore là. Commençons par sauver notre Europe ! Au re
1071
n’en sommes pas encore là. Commençons par sauver
notre
Europe ! Au revoir, chers auditeurs, à lundi prochain.
1072
points principaux du programme des fédéralistes.
Nous
l’avions proposé à Montreux dès 1947, puis à La Haye en 1948, et à We
1073
résultats des travaux qui vont s’ouvrir à Paris,
nous
pouvons dès maintenant faire deux constatations sur l’accueil réservé
1074
se encore tout ce que l’on pouvait craindre. Tous
nous
parlent d’union, proclament qu’elle est urgente, mais personne ne veu
1075
t, l’Europe court à sa perte. Mais les raisons de
notre
perte ne seront pas la Russie, ni le diable ! Elles sont inscrites da
1076
dant la Bombe et le travail forcé. Leur fatalisme
nous
conduit tout droit à ces fatalités. La deuxième conclusion que je veu
1077
tances que l’on oppose au plan Schuman, c’est que
nous
vivons de plus en plus sous le règne des experts, sous leur dominatio
1078
ouvoir politique va demander les décisions, qu’il
devrait
normalement dicter. Or, que peuvent en fait les experts ? Ils peuvent
1079
un phénomène moral et spirituel fort inquiétant.
Nous
assistons à la décadence de l’autorité, au profit de la dictature des
1080
toute jeune fille et un vieillard. Mais saurions-
nous
encore les écouter ? Au revoir, chers auditeurs, à lundi prochain.
1081
n tout cas, toutes les marottes de chacun d’entre
nous
. Dans le cadre de cette chronique et de l’action que je commente pour
1082
ais vous rappeler ce soir, c’est justement ce que
nous
, Européens, avons tendance à oublier, c’est la grandeur unique de not
1083
s tendance à oublier, c’est la grandeur unique de
notre
continent, et ce sont ses causes véritables. Posez-vous simplement ce
1084
eau de la planète. C’est la culture qui a fait de
notre
péninsule tout autre chose que ce qu’elle paraît physiquement. Sans l
1085
ce qu’elle paraît physiquement. Sans la culture,
nous
n’aurions ni puissance, ni richesse matérielle, ni libertés civiques.
1086
e la culture, d’elle seule. Vous oubliez que sans
nos
inventeurs, qui poursuivaient des travaux de science pure, vous n’aur
1087
s de transport, ni remèdes. Vous oubliez que sans
nos
philosophes et nos juristes, vous n’auriez pas l’idée de l’homme indu
1088
remèdes. Vous oubliez que sans nos philosophes et
nos
juristes, vous n’auriez pas l’idée de l’homme industriel, distingué d
1089
fois, et de rien d’autre. Les grands empires qui
nous
disputent la puissance, l’Amérique et l’URSS, sont eux-mêmes nés d’id
1090
du puritanisme anglo-saxon, l’autre de Marx et de
notre
industrie. Si donc l’on veut rester concret, pratique, il faut reconn
1091
matière — car de cela, les autres en ont plus que
nous
. Vouloir défendre notre vieille Europe, il faut bien voir que c’est d
1092
les autres en ont plus que nous. Vouloir défendre
notre
vieille Europe, il faut bien voir que c’est défendre tout d’abord les
1093
r le Mouvement européen, et sur l’institution qui
doit
mener cette action, le Centre européen de la culture. Pour aujourd’hu
1094
ficiles et d’expériences préalables. Aujourd’hui,
nous
touchons au but. Un comité formé de vingt représentants d’instituts c
1095
un des pionniers français du fédéralisme, ceux-là
nous
demandent souvent : Que fera donc votre Centre ? Pouvez-vous me l’exp
1096
x mots ? J’ai coutume de répondre ceci : D’abord,
nous
allons prendre exactement le contre-pied des usages devenus courants
1097
onnel qui se compte sur les doigts de la main, et
nos
bureaux non pas dans un palace ni dans un gratte-ciel flambant neuf,
1098
qui ressemble à un refuge du Club alpin. Ensuite,
nos
tâches seront définies tout simplement par les besoins réels qui se f
1099
l’Europe et sur les problèmes que pose son union.
Nous
commencerons donc par dresser un inventaire des forces culturelles da
1100
dresser un inventaire des forces culturelles dans
nos
pays, et une liste des lacunes à combler. C’est la base. Chose curieu
1101
t pensé, ou en tout cas ne l’avait fait. Ensuite,
nous
constatons que dans tous nos pays surgissent des instituts dont les p
1102
vait fait. Ensuite, nous constatons que dans tous
nos
pays surgissent des instituts dont les programmes se ressemblent, pou
1103
ur double emploi, et qui s’ignorent mutuellement.
Nous
allons donc les fédérer progressivement au service d’un même but : l’
1104
t au service d’un même but : l’union de l’Europe.
Nous
voyons aussi que partout se posent des problèmes très urgents, comme
1105
ales, les budgets nationaux partout insuffisants.
Nous
allons donc créer un lieu de rencontres, où des représentants de nos
1106
er un lieu de rencontres, où des représentants de
nos
divers pays étudieront ces problèmes tout nouveaux, afin de les résou
1107
rope, la seule possible, par la mise en commun de
nos
ressources. Ce sera, si vous le voulez, un plan Schuman, mais dans le
1108
human, mais dans le domaine de la culture. Enfin,
nous
constatons qu’aucun de nos États et leurs instituts officiels ne peut
1109
de la culture. Enfin, nous constatons qu’aucun de
nos
États et leurs instituts officiels ne peut parler au nom de l’Europe
1110
ope comme unité et formuler son idéal, par-dessus
nos
frontières anachroniques et nos intérêts nationaux, économiques ou pa
1111
idéal, par-dessus nos frontières anachroniques et
nos
intérêts nationaux, économiques ou partisans. C’est là le rôle que pe
1112
t l’appui de l’opinion et s’il parvient à grouper
nos
élites. Tels sont l’esprit, les méthodes et les buts de l’institut qu
1113
xemples bien précis, qui feront voir la nature de
nos
activités. Premier exemple : les recherches scientifiques. Aucun de n
1114
exemple : les recherches scientifiques. Aucun de
nos
pays n’est assez riche pour développer la recherche atomique et ses a
1115
s à la médecine, à l’industrie et aux transports.
Nous
sommes très en retard sur l’Amérique. Mais si tous nos pays groupent
1116
ommes très en retard sur l’Amérique. Mais si tous
nos
pays groupent leurs savants, leurs appareils et leurs ressources maté
1117
nte. Si elle les a, son indépendance est assurée.
Nous
allons donc convoquer nos savants : et ils vont voir ensemble ce qui
1118
épendance est assurée. Nous allons donc convoquer
nos
savants : et ils vont voir ensemble ce qui doit être fait, ce qui peu
1119
er nos savants : et ils vont voir ensemble ce qui
doit
être fait, ce qui peut être fait sans retard, dans ce domaine. Second
1120
culture, très actifs, pleins de foi, mais isolés.
Nous
avons entrepris de les mettre en contact, et de les fédérer en un vas
1121
à le voir, tout cela n’a rien de théorique, mais
doit
servir, bien au contraire, à construire une Europe rajeunie, libérée
1122
Centre européen de la culture, je vous le disais,
doit
être en Suisse. N’est-il pas beau que ce soit de la Suisse, espace ne
1123
durant ces mois, et sur l’avenir immédiat. Avons-
nous
avancé vers l’union ? Prenons d’abord notre Mouvement européen, qui f
1124
Avons-nous avancé vers l’union ? Prenons d’abord
notre
Mouvement européen, qui fut depuis deux ans le moteur de l’action. De
1125
uropéenne, dotée de pouvoirs limités, mais réels.
Nous
verrons à Strasbourg, cet été, si ce projet peut passer dans les fait
1126
ns qui marqueront une date : elles signifient que
nos
élites intellectuelles ont enfin réussi à grouper leurs efforts par-d
1127
n pose les bases matérielles d’une renaissance de
notre
continent. Né d’un projet conçu par les fédéralistes, il restera l’ho
1128
jeux de ses politiciens. Et maintenant, tournons-
nous
vers l’avenir. La deuxième session de Strasbourg s’ouvrira le 8 août.
1129
réels. Si elle recule, si elle refuse l’obstacle,
nous
cesserons non pas certes d’espérer, ni de lutter, mais de croire à so
1130
ce, ou au contraire un peu de hâte, conviennent à
nos
calamités. Vous dites qu’il y a de grosses difficultés. Vous êtes-là
1131
contre la vertu en général, ou contre l’union de
nos
peuples. Nous sommes tous de bonne volonté, à nous en croire… Mais ce
1132
rtu en général, ou contre l’union de nos peuples.
Nous
sommes tous de bonne volonté, à nous en croire… Mais certains souhait
1133
nos peuples. Nous sommes tous de bonne volonté, à
nous
en croire… Mais certains souhaitent un peu d’union, bien sûr, tandis
1134
ent le nécessaire. Certains déplorent éloquemment
nos
divisions, tandis que d’autres veulent abolir la cause du mal, qui es
1135
Comité des ministres, prenez le pouvoir et donnez-
nous
l’Autorité européenne. Tel serait mon discours, chers auditeurs, et
1136
voir convaincu, depuis un an, que c’est la vôtre.
Nous
nous retrouverons, je l’espère, au mois de septembre, et je vous dira
1137
convaincu, depuis un an, que c’est la vôtre. Nous
nous
retrouverons, je l’espère, au mois de septembre, et je vous dirai si
1138
espère, au mois de septembre, et je vous dirai si
nous
avons gagné. Merci de m’avoir suivi si fidèlement, merci pour toutes
1139
ns vos pensées. C’est avec cet appui de l’âme que
nous
ferons demain l’Europe. Mes chers auditeurs, au revoir !
1140
de ce qui s’est fait, ou ne s’est pas fait, pour
nous
unir, depuis deux mois ; avant d’en revenir à des problèmes précis, j
1141
a pas manqué de faire prendre, à certains d’entre
nous
, une conscience plus claire du danger et de la fragilité de notre pai
1142
ience plus claire du danger et de la fragilité de
notre
paix. Je ne saurais mieux décrire cette atmosphère chargée qu’en évoq
1143
si le conflit coréen n’allait pas se généraliser.
Nous
étions en tout cas aux premières loges, là où l’on sent que les chose
1144
’une heure à l’autre. Et pendant plusieurs jours,
nous
avons entendu des hommes comme le grand romancier italien Silone, ou
1145
s de l’Est européen, qui viennent de perdre, sous
nos
yeux, cette liberté que l’on fêtait autour de nous, et que nous risqu
1146
nos yeux, cette liberté que l’on fêtait autour de
nous
, et que nous risquions de perdre à notre tour, demain peut-être… Quan
1147
te liberté que l’on fêtait autour de nous, et que
nous
risquions de perdre à notre tour, demain peut-être… Quand il eut term
1148
autour de nous, et que nous risquions de perdre à
notre
tour, demain peut-être… Quand il eut terminé, je vous l’assure, notre
1149
eut-être… Quand il eut terminé, je vous l’assure,
notre
congrès ne pensait plus guère à s’amuser. Je passai tôt après quelque
1150
sions récentes en tenant à peu près ce langage :
Nous
sommes tranquilles ici dans un pays prospère. Mais ce pays est au cœu
1151
e sent, tout d’un coup, cet été, sans défense. Et
notre
sort, au bout du compte, sera celui du continent. L’Europe aussi, com
1152
oubliez pas, sont à une heure et demie d’avion de
notre
pays. Les Américains à 16 heures. Le jour n’est-il pas venu pour nous
1153
cains à 16 heures. Le jour n’est-il pas venu pour
nous
tous d’obéir à l’exemple des petits cantons suisses, lesquels, consid
1154
t à les molester ? Le moment n’est-il pas venu de
nous
unir au-dessus de nos partis, de nos vieilles querelles et de nos vie
1155
oment n’est-il pas venu de nous unir au-dessus de
nos
partis, de nos vieilles querelles et de nos vieilles frontières, et d
1156
pas venu de nous unir au-dessus de nos partis, de
nos
vieilles querelles et de nos vieilles frontières, et de fédérer nos f
1157
us de nos partis, de nos vieilles querelles et de
nos
vieilles frontières, et de fédérer nos faiblesses pour en faire la fo
1158
lles et de nos vieilles frontières, et de fédérer
nos
faiblesses pour en faire la force du siècle, la seule garantie de la
1159
hroniques. Car beaucoup de choses dépendent, pour
notre
avenir à tous, de ce qui s’est fait, ou ne s’est pas fait là. Au revo
1160
oyez que je n’ai pas d’illusions. Mais je calcule
nos
chances, qui sont celles de la paix, et je trouve qu’elles ne sont pa
1161
peut être envahie demain, ou cette nuit même. Si
nous
pensons qu’elle vaut d’être sauvée, constituons une armée sérieuse, q
1162
de la menace elle-même continentale qui pèse sur
nous
. Le génie de Churchill est indéniable : il consiste à dire simplement
1163
t faire. Premièrement, face au danger d’invasion,
nous
savons tous qu’il est nécessaire de nous armer, ne fût-ce que pour fo
1164
nvasion, nous savons tous qu’il est nécessaire de
nous
armer, ne fût-ce que pour forcer l’envahisseur à réfléchir, et sauver
1165
es nationales, à la fois ruineuses pour chacun de
nos
pays, et ridiculement insuffisantes pour l’ensemble du continent. Réa
1166
veiller le nationalisme qui est l’origine même de
nos
maux, enfin, c’est opposer dix-neuf faiblesses à une grande force, et
1167
e l’utiliser pour assurer la paix, non point pour
nous
jeter dans les pires aventures. Comme vous le voyez, tout cela se tie
1168
armée d’Europe serait plus dangereuse encore que
notre
faiblesse actuelle. Mais je voudrais ajouter une remarque importante.
1169
s l’état politique et social où sont plusieurs de
nos
voisins, rien n’est moins sûr. On dit que M. Churchill est un grand r
1170
e l’Europe dans les esprits et dans les cœurs. Il
nous
faut une armée, — hélas ! Mais il nous faut d’abord une mystique de l
1171
cœurs. Il nous faut une armée, — hélas ! Mais il
nous
faut d’abord une mystique de l’Europe, c’est-à-dire de la liberté, sa
1172
nes de lettres de simples citoyens qui, dans tous
nos
pays, les adjuraient de faire quelque chose, et vite. Je me suis join
1173
ls voulaient dire, sans aucune équivoque : donnez-
nous
une autorité politique au-dessus des États, faites le saut, faites un
1174
un vrai gouvernement européen, capable d’assurer
notre
défense commune, car isolés nous périrons, Cet effort n’a pas été vai
1175
pable d’assurer notre défense commune, car isolés
nous
périrons, Cet effort n’a pas été vain. Il a fortement contribué à tra
1176
mes séparément, ou prenez-les tous à la fois, peu
nous
importe. L’important, c’est de les résoudre, et de nous unir effectiv
1177
mporte. L’important, c’est de les résoudre, et de
nous
unir effectivement en temps utile, avant que notre état de division n
1178
nous unir effectivement en temps utile, avant que
notre
état de division n’ait provoqué la guerre, qui nous mettra tous d’acc
1179
re état de division n’ait provoqué la guerre, qui
nous
mettra tous d’accord dans les camps. Mais il est apparu très claireme
1180
irectives à Londres. Depuis deux ans, les Anglais
nous
disaient : ne parlez pas de fédération, c’est utopique et théorique.
1181
. C’est donc à la fin de novembre, seulement, que
nous
saurons si l’Assemblée a fait quelque chose de concret, ou si elle a
1182
té un premier Serment de Strasbourg. De ce traité
devait
résulter le démembrement de l’Europe et sa division en nations. Il y
1183
que, sans plus attendre, les nations du continent
devaient
franchir une étape décisive vers l’union, en provoquant l’élection di
1184
e disaient décidés à prêter le serment suivant :
Nous
soussignés, Nous proclamant les délégués de notre commune patrie, l’E
1185
s à prêter le serment suivant : Nous soussignés,
Nous
proclamant les délégués de notre commune patrie, l’Europe, Constatant
1186
Nous soussignés, Nous proclamant les délégués de
notre
commune patrie, l’Europe, Constatant qu’il faut aujourd’hui périr iso
1187
ne de députés se déclarèrent d’accord. Le serment
devait
être prêté hors de l’enceinte de l’Assemblée, en présence de la popul
1188
né, ou plutôt renvoyé à la prochaine session, qui
doit
se réunir en novembre. C’est ainsi que la session d’été prit fin sur
1189
L’un des chefs socialistes les plus influents de
notre
époque me disait quelques jours auparavant : « Que serait cette Europ
1190
-là, si vous n’en faites aucune vous savez ce qui
nous
menace : la misère et l’occupation. Je ne vois pas d’autre alternativ
1191
, afin de rétablir l’équilibre. Peut-être n’avons-
nous
pas d’autres armes, puisqu’il devient bien évident que nos concession
1192
’autres armes, puisqu’il devient bien évident que
nos
concessions ne servent à rien. Mais j’aurais pu répondre aussi par ce
1193
il faut rappeler sans cesse, même et surtout dans
notre
Suisse qui croit encore qu’elle peut s’en tirer. Mais j’y reviendrai.
1194
remière idée de l’ampleur du programme assumé par
notre
Centre. Mais ceux qui ne l’ont pas vu sont en droit de se demander po
1195
uble exigence : d’une part, il voudrait réveiller
notre
opinion européenne ; d’autre part, il entend regrouper les forces cul
1196
ivre. Et c’est à cette préparation que la culture
doit
apporter dorénavant toutes ses ressources. Certes, le matériel est im
1197
nçais. Au contraire, il estime que la culture est
notre
atout majeur dans la lutte engagée entre deux conceptions du monde :
1198
es à leur réalité, à leur responsabilité. Certes,
nos
libertés sont loin d’être parfaites. Mais si nous les perdons un jour
1199
nos libertés sont loin d’être parfaites. Mais si
nous
les perdons un jour, nous penserons, dans les camps, qu’elles valaien
1200
être parfaites. Mais si nous les perdons un jour,
nous
penserons, dans les camps, qu’elles valaient bien qu’on les défende.
1201
ie n’est pas une panacée, elle ne résout aucun de
nos
grands problèmes, mais s’ils sont un jour résolus sans réplique, derr
1202
our résolus sans réplique, derrière les barbelés,
nous
comprendrons qu’il eût peut-être mieux valu protéger ces problèmes pe
1203
it, sauver au moins la possibilité de les vivre à
notre
manière… Pour cette action de réveil des consciences, de défense et d
1204
des consciences, de défense et d’illustration de
nos
libertés, le Centre européen de la culture utilisera ce qu’on appelle
1205
a presse. Mais il utilisera aussi les cerveaux de
nos
meilleurs savants, les foyers de culture populaire, et les travaux pa
1206
savez que la Suisse veut en acheter 500… De plus
nous
espérons que l’action du Centre européen contribuera à empêcher que l
1207
des chars. La villa Mon Repos ne sera certes pas
notre
repos, mais nous voulons qu’elle soit un jour — le vôtre, et celui de
1208
la Mon Repos ne sera certes pas notre repos, mais
nous
voulons qu’elle soit un jour — le vôtre, et celui de nos enfants. Au
1209
lons qu’elle soit un jour — le vôtre, et celui de
nos
enfants. Au revoir, chers auditeurs, à lundi prochain.
1210
pe (16 octobre 1950) Chers auditeurs, Dans tous
nos
pays libres, les gens au pouvoir sont inquiets, le soir d’une électio
1211
, la terreur, et la ruse combinées. Mais si, dans
nos
pays démocratiques, on respectait réellement l’opinion, il en résulte
1212
ier celle-ci : c’est que la fédération européenne
devrait
être faite dès demain. Car, en effet, le résultat d’une consultation
1213
s’est reformée, en faveur de l’union immédiate de
nos
pays. 63 % pensent que l’union serait bonne pour eux personnellement
1214
monde. Dans ces conditions, on se demande ce que
nos
divers gouvernements attendent encore, pour prouver qu’ils sont vraim
1215
ier derrière cet argument qui leur sert d’alibi :
nous
voulons bien, disent-ils, mais l’opinion ne nous suivrait pas. Or c’e
1216
nous voulons bien, disent-ils, mais l’opinion ne
nous
suivrait pas. Or c’est exactement le contraire qui est vrai. La preuv
1217
ésultats qu’elle a donnés en Angleterre — et dans
notre
pays. Au départ, ressemblance curieuse : nous trouvons les mêmes chif
1218
ns notre pays. Au départ, ressemblance curieuse :
nous
trouvons les mêmes chiffres dans les deux pays : 51 % sont pour l’uni
1219
ette union, c’est-à-dire que plus de la moitié de
nos
compatriotes veulent bien se dire favorables au bien et à l’union en
1220
« perfide Albion » et « l’honnêteté helvétique »,
nous
méritons plus que d’autres, en Suisse, les reproches d’égoïsme et d’i
1221
s. La vérité, c’est qu’une très forte majorité de
nos
peuples, quel que soit leur parti politique, souhaite et veut l’union
1222
nt à deux fois avant de déclencher une guerre sur
notre
sol. J’ajoutais qu’à l’exemple de celle de la Suisse, la neutralité d
1223
de celle de la Suisse, la neutralité de l’Europe
devait
remplir trois conditions : elle devait être armée — reconnue par les
1224
e l’Europe devait remplir trois conditions : elle
devait
être armée — reconnue par les autres puissances — et fédérale. Si ces
1225
la faveur d’une polémique, l’idée s’est déformée.
Nous
voyons aujourd’hui s’opposer les partisans du Pacte Atlantique, c’est
1226
stance. L’idée de neutralité européenne me paraît
devoir
être abandonnée, pour le moment, puisqu’elle sert de prétexte aux pir
1227
’est vue réalisée. Je disais que cette neutralité
devrait
être armée, reconnue et fédérale. Or la fédération n’est pas encore f
1228
car il n’y a pas la moindre chance que l’Amérique
nous
envahisse. L’aide économique vient aussi d’un seul côté, pratiquemen
1229
aussi d’un seul côté, pratiquement. La Russie ne
nous
envoie rien. Quant à notre impuissance militaire en tant qu’Européens
1230
tiquement. La Russie ne nous envoie rien. Quant à
notre
impuissance militaire en tant qu’Européens, elle est totale. Notez-le
1231
, mais des constatations que chacun peut faire et
doit
faire, s’il est de bonne foi. Quel sens pourrait-il donc y avoir à di
1232
roblème de la neutralité particulière des Suisses
doit
être examiné de nouveau, dans une perspective différente. Noyée dans
1233
e dans une perspective différente. Comment allons-
nous
justifier, aux yeux de l’Europe qui essaye de se fédérer, cette excep
1234
rer, cette exception, ce privilège que représente
notre
neutralité, cette raison de nous tenir à l’écart, ou de bénéficier d’
1235
que représente notre neutralité, cette raison de
nous
tenir à l’écart, ou de bénéficier d’un traitement tout spécial, que n
1236
u de bénéficier d’un traitement tout spécial, que
nos
autorités et nos journaux ne se lassent pas d’invoquer — comme si cel
1237
’un traitement tout spécial, que nos autorités et
nos
journaux ne se lassent pas d’invoquer — comme si cela allait de soi —
1238
— comme si cela allait de soi — chaque fois qu’on
nous
propose d’entrer dans une forme quelconque d’union européenne ? Le fa
1239
e quelconque d’union européenne ? Le fait est que
nos
voisins d’Europe comprennent de moins en moins notre abstention. Le f
1240
os voisins d’Europe comprennent de moins en moins
notre
abstention. Le fait est que les Américains ne la comprennent absolume
1241
s Russes n’y croient pas plus qu’ils ne croient à
nos
libertés, et vraiment, ce n’est pas beaucoup dire. Il serait donc tem
1242
tériellement parlant. Quant aux effets moraux sur
notre
peuple, de ce tour de force prolongé, ils sont hélas plus discutables
1243
, ils sont hélas plus discutables. Et si vraiment
notre
neutralité n’était rien d’autre que ce que le Suisse moyen semble cro
1244
erai ce soir d’un rapide aperçu sur l’histoire de
notre
neutralité, car je soupçonne qu’elle n’est pas bien connue de la plup
1245
ne qu’elle n’est pas bien connue de la plupart de
nos
contemporains. Aux origines lointaines de notre État, il y a le Pacte
1246
de nos contemporains. Aux origines lointaines de
notre
État, il y a le Pacte de 1291. Ce pacte fut juré par les représentant
1247
nge d’intérêt propre et d’intérêts européens dans
notre
abstention du conflit. Si la Suisse avait pris parti, à ce moment-là,
1248
e, l’autre pour l’Allemagne. Il était évident que
notre
neutralité dépendait donc, au début de ce siècle, du fameux « équilib
1249
au profit des puissances fascistes, la Suisse ne
dut
son salut qu’à une chance extraordinaire, aidée par une armée solide
1250
de survivre et de s’unir contre un danger commun.
Nous
sommes tous dans le même sac, si j’ose dire. La seule question réelle
1251
se désormais, c’est de savoir si la neutralité de
notre
pays est encore « dans les vrais intérêts de l’Europe entière ». Appo
1252
urope, c’était un certain degré de concorde entre
nos
pays et leurs régimes, concorde qui ne semblait pouvoir être assurée
1253
re, à l’Est ; l’autre économique et social, parmi
nous
. Pour y faire face, personne n’a proposé une meilleure solution que l
1254
ribue à renforcer le Conseil de l’Europe ? Certes
nous
avons fini par adhérer, avec d’infinies précautions, à quelques entre
1255
des paiements. Mais c’était en réalité parce que
nous
ne pouvions plus faire autrement. Ce n’était pas pour hâter l’union,
1256
êt bien compris. Il serait donc excessif de citer
nos
adhésions tardives et réticentes comme autant de contributions à l’un
1257
gèrement ironiques ou incrédules chez certains de
nos
voisins. Qu’ils comptent plutôt leurs divisions ! Nous en avons, je l
1258
voisins. Qu’ils comptent plutôt leurs divisions !
Nous
en avons, je le crains, plus qu’eux tous réunis. Il n’y a qu’un seul
1259
as simple. Si l’effort militaire considérable que
nous
impose notre statut de neutralité, est une contribution réelle à la d
1260
i l’effort militaire considérable que nous impose
notre
statut de neutralité, est une contribution réelle à la défense du con
1261
ent, on ne saurait vraiment pas en dire autant de
notre
attitude méfiante et presque négative à l’égard de l’union nécessaire
1262
pose de tous côtés : êtes-vous pour l’abandon de
notre
neutralité ? Je ne puis donc pas répondre oui ou non. La question ne
1263
forte, c’est en somme au profit de quoi la Suisse
devrait
renoncer à sa neutralité. Je réponds pour ma part : au profit de l’Eu
1264
me, et qu’en son nom, des questions très précises
nous
soient posées. Cela viendra, n’en [doutons] pas. Demain, soit les Éta
1265
menace de guerre contre le continent tout entier,
nous
poseront ces questions précises. Il faut que notre opinion soit prête
1266
nous poseront ces questions précises. Il faut que
notre
opinion soit prête à y répondre. Il ne faut pas que notre gouvernemen
1267
inion soit prête à y répondre. Il ne faut pas que
notre
gouvernement se trouve placé devant des options graves, qu’il lui ser
1268
e le peuple suisse. Il ne faut pas que l’histoire
nous
surprenne endormis dans la fausse sécurité d’une tradition qui a peut
1269
deviendra générale, et qui me paraît vitale pour
notre
avenir. Je me borne à proposer, pour l’orienter, un seul principe de
1270
freiner l’union de l’Europe et à ne pas y prendre
notre
part, elle est contraire à l’esprit même de son statut, et elle peut
1271
c demain devenir une trahison. Car je le répète :
notre
neutralité a été reconnue par les puissances « dans l’intérêt de l’Eu
1272
les ennemis de l’Europe, ceux-là sont infidèles à
notre
tradition. Ils violent notre statut légal, et l’esprit même de nos in
1273
-là sont infidèles à notre tradition. Ils violent
notre
statut légal, et l’esprit même de nos institutions. Je me promets de
1274
s violent notre statut légal, et l’esprit même de
nos
institutions. Je me promets de revenir sur ce point capital, que pers
1275
sion régulière de l’Assemblée européenne. Elle ne
doit
durer qu’une semaine. Mais c’est, au cours de cette semaine que l’on
1276
mme qu’à retarder l’union malgré le désir de tous
nos
peuples, et pour la seule raison que l’Angleterre est une île. On me
1277
rite de plus en plus nombre de députés européens.
Nous
allons voir dans quelques jours s’ils ont le courage de traduire par
1278
est l’auteur de cette phrase célèbre : « L’Europe
doit
se fédérer, ou périr. » Si j’étais député à Strasbourg, je me lèverai
1279
juste, puisqu’il est le chef du parti qui refuse
notre
fédération. Veut-il donc que l’Europe périsse ? Quoi qu’il en soit, j
1280
manière plus directe. Pacifiquement, comme il se
doit
lorsqu’on veut travailler pour la paix, mais non sans esprit de défi,
1281
rs milliers de militants. Voici en quelques mots,
notre
ordre de bataille, c’est-à-dire la composition de nos troupes, face à
1282
ordre de bataille, c’est-à-dire la composition de
nos
troupes, face à l’Assemblée. L’Union fédéraliste interuniversitaire,
1283
la population. Ils forment le « corps franc » de
notre
mouvement. Dès jeudi, l’Union européenne des fédéralistes tiendra son
1284
agricoles, familiales et professionnelles de tous
nos
pays. Ces États-généraux de l’Europe vont dresser contre les prudence
1285
. Mais je suis sûr comme de ma propre vie qu’elle
doit
agir, d’ici la fin de la semaine, ou faire place à un autre avenir, q
1286
hacun sait que l’Europe est menacée, et chacun de
nos
pays, et la paix avec elle. Il faut agir très vite, et le Conseil de
1287
robablement, lorsque convergeront sur Strasbourg,
notre
capitale, 3 000 jeunes gens venus de 15 pays, par des chemins d’eux s
1288
s prudences devant la catastrophe possible, c’est
nous
, les jeunes, qui les payeront, et peut-être demain, de notre vie. Nou
1289
jeunes, qui les payeront, et peut-être demain, de
notre
vie. Nous avons donc le droit de parler et de demander qu’on nous ent
1290
les payeront, et peut-être demain, de notre vie.
Nous
avons donc le droit de parler et de demander qu’on nous entende. » Je
1291
vons donc le droit de parler et de demander qu’on
nous
entende. » Je n’en dis pas plus aujourd’hui. Mais ce n’est pas sans é
1292
che lente, déjà commencée ce soir même, à travers
nos
frontières et nos pays, de ces jeunes enthousiastes et décidés, qui p
1293
mmencée ce soir même, à travers nos frontières et
nos
pays, de ces jeunes enthousiastes et décidés, qui portent l’avenir de
1294
hoses, et je trouve enfin le loisir de feuilleter
nos
principaux journaux. Qu’ont-ils donc publié dans leurs colonnes penda
1295
raît-il une fois de plus contre l’impérialisme de
nos
démocraties assoiffées de sang. Ainsi, pour l’historien futur qui exa
1296
pour l’historien futur qui examinera la presse de
nos
pays, durant la semaine dernière, les deux faits dominants auront été
1297
es lignes négligentes et inexactes. La plupart de
nos
quotidiens n’en ont pas dit un mot, faute de place sans doute : ils p
1298
st-ce que cela signifie ? Toute la publicité dans
nos
journaux, pour les ennemis jurés de la fédération ; tout le silence e
1299
la fédération ; tout le silence et l’ironie pour
nos
amis ! On ne fait pas autrement dans la presse de Moscou. De quel côt
1300
and je l’ai revu, il y a huit jours, il m’a dit :
nous
serons 3000. Je l’espérais, sans trop oser y croire. Car les obstacle
1301
s. Il était digne, mais très ferme. Vous avez le
devoir
de nous écouter, disait-il aux députés, et nous avons des droits part
1302
t digne, mais très ferme. Vous avez le devoir de
nous
écouter, disait-il aux députés, et nous avons des droits particuliers
1303
devoir de nous écouter, disait-il aux députés, et
nous
avons des droits particuliers à vous parler. Car vos lenteurs et vos
1304
s devant les catastrophes qui s’approchent, c’est
nous
les jeunes qui les payeront demain, peut-être même de notre vie. Nous
1305
jeunes qui les payeront demain, peut-être même de
notre
vie. Nous ne sommes pas prêts à nous faire tuer pour les souveraineté
1306
les payeront demain, peut-être même de notre vie.
Nous
ne sommes pas prêts à nous faire tuer pour les souverainetés national
1307
tre même de notre vie. Nous ne sommes pas prêts à
nous
faire tuer pour les souverainetés nationales. Nous n’accepterons de m
1308
ous faire tuer pour les souverainetés nationales.
Nous
n’accepterons de mourir, que pour des raisons de vivre. Donnez-nous c
1309
de mourir, que pour des raisons de vivre. Donnez-
nous
ces raisons : faites l’Europe !j Le message demandait que l’Assembl
1310
ul doute le Serment des jeunes à Strasbourg. Mais
nos
journaux préfèrent vous apprendre qu’il pleut. Pensent-ils sauver l’E
1311
en réalité, tous ces projets ont eu pour origine
nos
congrès fédéralistes depuis 3 ans, et les travaux du Mouvement europé
1312
en persuadant qu’ils s’opposent victorieusement à
nos
plans excessifs, les tièdes et les prudents sont en train de réaliser
1313
les plans. Mais les autres leur disent : bornons-
nous
à creuser des fondations, et à bâtir un solide rez-de-chaussée. Je ne
1314
qu’il faut commencer par le bas. Mais les autres
devraient
bien reconnaître qu’on ne se met pas à construire une maison si l’on
1315
armée européenne. Je me disais, en les écoutant :
nous
avons vraiment dépassé l’étape de la Société des Nations. Les hommes
1316
, et définissent les sacrifices que chaque nation
devra
faire à l’Europe, pour qu’elle vive, et par elle, chacun de nos pays.
1317
Europe, pour qu’elle vive, et par elle, chacun de
nos
pays. Ces progrès, plus considérables en réalité qu’ils n’apparaissen
1318
La liberté de l’opinion est sans doute celle que
nous
devons défendre avec le plus de vigilance. Avec elle naît la démocrat
1319
iberté de l’opinion est sans doute celle que nous
devons
défendre avec le plus de vigilance. Avec elle naît la démocratie. Là
1320
où elle meurt, naissent les régimes totalitaires.
Nous
avons su créer et maintenir chez nous une très large mesure de cette
1321
talitaires. Nous avons su créer et maintenir chez
nous
une très large mesure de cette liberté-là. Nous avons le scrutin secr
1322
z nous une très large mesure de cette liberté-là.
Nous
avons le scrutin secret, ce qui est la plus sûre des garanties. Cepen
1323
du discours Schuman, que le journal avait omis de
nous
annoncer. Ce n’est donc qu’à travers les brumes londoniennes que les
1324
mbre. Tels sont les faits, et je m’excuse d’avoir
dû
descendre au détail, mais la valeur de ma petite analyse est justemen
1325
éputés à leur tour, s’écrient : comment pourrions-
nous
avancer, quand l’opinion refuse de nous suivre ! Voilà donc un beau c
1326
pourrions-nous avancer, quand l’opinion refuse de
nous
suivre ! Voilà donc un beau cercle vicieux. Il existe, je pense, troi
1327
eux qui marchent, dit Péguy. Le second, c’est que
nos
journaux cessent d’imprimer que la fédération européenne n’intéresse
1328
imer que la fédération européenne n’intéresse pas
notre
opinion, car en disant cela, ils contribuent eux-mêmes à fabriquer ce
1329
c’est-à-dire vous et moi, disions et écrivions à
nos
journaux : l’union de l’Europe nous intéresse directement. Elle ne fe
1330
et écrivions à nos journaux : l’union de l’Europe
nous
intéresse directement. Elle ne fera de mal à personne, elle dépasse l
1331
cembre 1950) Chers auditeurs, Noël approche, et
nos
pensées voudraient se détourner un peu de la politique et de ses déce
1332
projet que je crois d’importance pour l’avenir de
notre
continent prenait corps, ici même, à Genève. Dans les quelques minute
1333
Le 12 décembre, au Centre européen de la culture,
nous
avions convoqué une dizaine de savants, d’une sorte très particulière
1334
a plus bouleversante de toutes les découvertes de
notre
temps. Le grand public ne l’a connue que par une seule de ses applica
1335
les transports, pour toute l’économie en général.
Nous
sommes vraiment au seuil d’une ère nouvelle dans tous ces domaines-là
1336
e dans tous ces domaines-là, l’ère atomique, — et
nous
devons d’ores et déjà prévoir des formes d’existence bien différentes
1337
s tous ces domaines-là, l’ère atomique, — et nous
devons
d’ores et déjà prévoir des formes d’existence bien différentes de cel
1338
formes d’existence bien différentes de celles que
nous
menons encore, vers la fin de l’ère qu’on peut appeler celle du charb
1339
cains et les Russes, plus largement réalistes que
nous
, l’ont bien compris. Ils sont en train de prendre sur l’Europe une av
1340
eille concurrence ? Il est bien clair qu’aucun de
nos
pays ne peut y réussir à lui tout seul. Aucun de nos pays n’est assez
1341
pays ne peut y réussir à lui tout seul. Aucun de
nos
pays n’est assez riche, et ne dispose d’un nombre suffisant de savant
1342
’ils y trouvent des instruments de recherche dont
nous
manquons. Cette situation commande, vous le voyez, un redressement ra
1343
élégué américain. La voie devenait donc libre, et
nous
y sommes entrés résolument dès que le Centre européen de la culture s
1344
ctobre. Voici maintenant les résultats acquis par
notre
réunion du 12 décembre. La création d’un laboratoire européen de rech
1345
ncipe, peut en permettre la réalisation. Celle-ci
doit
être commencée vers la fin de l’année prochaine, sur les plans mis au
1346
r l’avenir de l’Europe entière, donc de chacun de
nos
pays, apparaissent dès maintenant considérables aux yeux des spéciali
1347
st l’un des premiers piliers de l’Europe unie que
nous
avons posés l’autre jour à Genève. Je suis heureux que mes chroniques
1348
te à redoubler de prudence dans mes jugements sur
notre
situation réelle. Certes, nous avons tous besoin d’espoir, et plus qu
1349
mes jugements sur notre situation réelle. Certes,
nous
avons tous besoin d’espoir, et plus que jamais. Nous en avons telleme
1350
s avons tous besoin d’espoir, et plus que jamais.
Nous
en avons tellement besoin, qu’il faut éviter à tout prix d’éveiller d
1351
à tout prix d’éveiller de fausses espérances, qui
nous
laisseraient, une fois déçues, dans un état de fatalisme irrémédiable
1352
e contre le destin et les fatalités. Mais cela ne
doit
pas nous faire penser qu’il y ait beaucoup à espérer de la situation
1353
le destin et les fatalités. Mais cela ne doit pas
nous
faire penser qu’il y ait beaucoup à espérer de la situation présente,
1354
ont. Car si on laisse ces faits tels qu’ils sont,
nous
courons à l’abîme, c’est bien clair. On dit qu’il faut de l’espoir po
1355
rs livres : à la doctrine du pessimisme actif. Si
nous
démissionnons, si nous nous écrions : il n’y a plus rien à faire, le
1356
ne du pessimisme actif. Si nous démissionnons, si
nous
nous écrions : il n’y a plus rien à faire, le désastre est fatal, eh
1357
pessimisme actif. Si nous démissionnons, si nous
nous
écrions : il n’y a plus rien à faire, le désastre est fatal, eh bien
1358
est fatal, eh bien oui, le désastre est fatal et
nous
sommes sûrs d’avoir raison. Mais, au contraire, si nous disons : « La
1359
ommes sûrs d’avoir raison. Mais, au contraire, si
nous
disons : « La situation est désastreuse, redoublons donc d’activité !
1360
streuse, redoublons donc d’activité ! », alors il
nous
reste une bonne chance de faire l’Histoire, et de modifier notre dest
1361
bonne chance de faire l’Histoire, et de modifier
notre
destin. Ce que je dis-là n’est pas de la morale en l’air, mais se rap
1362
morale en l’air, mais se rapporte concrètement à
notre
situation présente, vous allez le voir. Je résumerai la chose de la f
1363
c’est énumérer des échecs. Parler de l’espoir qui
nous
reste, c’est fixer un programme d’action pour l’an qui vient. J’esqui
1364
espère, de simplifier un peu… En 1950, Strasbourg
nous
a déçus. Cette assemblée de délégués des parlements de 15 pays, au li
1365
nitiatives créé l’Assemblée de Strasbourg, et qui
devait
la pousser dans la voie de l’action, s’est immobilisé depuis des mois
1366
endant de savoir au juste ce qu’ils veulent, tous
nos
pays votent des budgets astronomiques pour leur réarmement sur le pla
1367
’est-à-dire en fin de compte, chacun de ses pays.
Nos
rapports avec l’Amérique sont encore plus absurdes, si possible. Quan
1368
bsurdes, si possible. Quand l’Amérique propose de
nous
défendre, une partie de l’opinion hurle à l’impérialisme. Quand l’Amé
1369
me. Quand l’Amérique fait mine de se détourner de
nous
, une autre partie de l’opinion l’accuse d’égoïsme sordide. L’Amérique
1370
l’Europe comme un tout. Elle comprend mal toutes
nos
contradictions. Elle comprend mal que nous ayons toutes les raisons d
1371
toutes nos contradictions. Elle comprend mal que
nous
ayons toutes les raisons du monde de nous unir, et que pourtant nous
1372
mal que nous ayons toutes les raisons du monde de
nous
unir, et que pourtant nous ne fassions rien. J’avoue que je ne compre
1373
es raisons du monde de nous unir, et que pourtant
nous
ne fassions rien. J’avoue que je ne comprends pas non plus ! Ce que j
1374
je vois beaucoup plus clairement, c’est ce qu’il
nous
reste à faire pendant les mois qui viennent. Un sondage récent de l’o
1375
ns douze pays, a prouvé que la majorité — 54 % de
nos
peuples, — est en faveur de la fédération. Le rassemblement de 6000 j
1376
se défendre, peut redevenir une grande puissance.
Nous
sommes 250 millions d’hommes et de femmes qui préférons encore nos li
1377
llions d’hommes et de femmes qui préférons encore
nos
libertés, relatives, au régime concentrationnaire, et qui pensons que
1378
de grève, que du côté de ceux qui ne l’ont plus.
Nous
avons des atouts considérables. Nous serions fous de ne pas les jouer
1379
l’ont plus. Nous avons des atouts considérables.
Nous
serions fous de ne pas les jouer. Les jouer, cela veut dire pratiquem
1380
péen, que prendrez-vous ? Si vous mélangez toutes
nos
nationalités au hasard, vous n’obtiendrez, au mieux, que des Américai
1381
s Américains manqués. Si vous essayez de combiner
nos
croyances, nos partis et nos traditions, cela n’ira pas mieux. Un mél
1382
nqués. Si vous essayez de combiner nos croyances,
nos
partis et nos traditions, cela n’ira pas mieux. Un mélange de catholi
1383
essayez de combiner nos croyances, nos partis et
nos
traditions, cela n’ira pas mieux. Un mélange de catholiques et de jui
1384
mélange de Français et d’Allemands, des Suisses.
Nos
vertus, caractères et partis pris vitaux ne sauraient être additionné
1385
à rien d’européen. Le vrai problème n’est pas de
nous
mélanger, mais de nous unir dans nos diversités. Il faut nous prendre
1386
vrai problème n’est pas de nous mélanger, mais de
nous
unir dans nos diversités. Il faut nous prendre comme nous sommes, ave
1387
’est pas de nous mélanger, mais de nous unir dans
nos
diversités. Il faut nous prendre comme nous sommes, avec nos 20 natio
1388
r, mais de nous unir dans nos diversités. Il faut
nous
prendre comme nous sommes, avec nos 20 nations, nos 3 religions, nos
1389
r dans nos diversités. Il faut nous prendre comme
nous
sommes, avec nos 20 nations, nos 3 religions, nos 12 langues, nos 36
1390
tés. Il faut nous prendre comme nous sommes, avec
nos
20 nations, nos 3 religions, nos 12 langues, nos 36 partis et nos inn
1391
s prendre comme nous sommes, avec nos 20 nations,
nos
3 religions, nos 12 langues, nos 36 partis et nos innombrables coutum
1392
ous sommes, avec nos 20 nations, nos 3 religions,
nos
12 langues, nos 36 partis et nos innombrables coutumes, toutes supéri
1393
nos 20 nations, nos 3 religions, nos 12 langues,
nos
36 partis et nos innombrables coutumes, toutes supérieures à celles d
1394
nos 3 religions, nos 12 langues, nos 36 partis et
nos
innombrables coutumes, toutes supérieures à celles du pays d’à côté.
1395
ose qui soit commun à tous, je répondrai : ce que
nous
avons tous en commun, c’est justement cette volonté de rester nous-mê
1396
ester nous-mêmes, chacun à sa façon. Voilà ce qui
nous
distingue en bloc des Russes et des Américains. Voilà ce qui fait que
1397
s Russes et des Américains. Voilà ce qui fait que
nous
sommes Européens, — même si nous détestons qu’on nous parle de l’Euro
1398
ce qui fait que nous sommes Européens, — même si
nous
détestons qu’on nous parle de l’Europe. J’ai l’air de faire du parado
1399
sommes Européens, — même si nous détestons qu’on
nous
parle de l’Europe. J’ai l’air de faire du paradoxe, mais voyez-vous :
1400
it cela, et chacun se sent seul, et c’est en quoi
nous
nous ressemblons tous. De même, ce qu’il y a de plus européen chez le
1401
la, et chacun se sent seul, et c’est en quoi nous
nous
ressemblons tous. De même, ce qu’il y a de plus européen chez les hab
1402
qu’il y a de plus européen chez les habitants de
nos
pays, c’est l’idée qu’ils ont tous d’appartenir d’abord à une famille
1403
dans le reproche si courant qu’à tort ou à raison
nous
faisons à l’Amérique : là-bas, répétons-nous, tout se ressemble ! (Qu
1404
ison nous faisons à l’Amérique : là-bas, répétons-
nous
, tout se ressemble ! (Que dirions-nous d’autres régimes, où ce n’est
1405
, répétons-nous, tout se ressemble ! (Que dirions-
nous
d’autres régimes, où ce n’est pas la pression de la mode, mais celle
1406
elle de la police qui ramène « dans la ligne »…?)
Nous
n’aimons pas l’idée que tout se ressemble, nous tenons à nos diversit
1407
) Nous n’aimons pas l’idée que tout se ressemble,
nous
tenons à nos diversités. Et nous sentons que le droit de les préserve
1408
s pas l’idée que tout se ressemble, nous tenons à
nos
diversités. Et nous sentons que le droit de les préserver est la vrai
1409
ut se ressemble, nous tenons à nos diversités. Et
nous
sentons que le droit de les préserver est la vraie condition de nos l
1410
droit de les préserver est la vraie condition de
nos
libertés, non point seulement légales et théoriques, mais personnelle
1411
gales et théoriques, mais personnelles. Parce que
nous
sentons cela, nous sommes Européens. Eh bien, ce n’est pas pour deven
1412
, mais personnelles. Parce que nous sentons cela,
nous
sommes Européens. Eh bien, ce n’est pas pour devenir tous pareils qu’
1413
ien, ce n’est pas pour devenir tous pareils qu’il
nous
faut aujourd’hui nous fédérer, mais au contraire : si nous voulons re
1414
devenir tous pareils qu’il nous faut aujourd’hui
nous
fédérer, mais au contraire : si nous voulons rester Suisses, ou Franç
1415
aujourd’hui nous fédérer, mais au contraire : si
nous
voulons rester Suisses, ou Français, ou Italiens, ou même Anglais, si
1416
es, ou Français, ou Italiens, ou même Anglais, si
nous
voulons rester nous-mêmes, à notre idée, il n’y a plus une minute à p
1417
ême Anglais, si nous voulons rester nous-mêmes, à
notre
idée, il n’y a plus une minute à perdre : il nous faut réunir nos res
1418
otre idée, il n’y a plus une minute à perdre : il
nous
faut réunir nos ressources. Faute de former à temps cette libre union
1419
a plus une minute à perdre : il nous faut réunir
nos
ressources. Faute de former à temps cette libre union, nous serons un
1420
urces. Faute de former à temps cette libre union,
nous
serons unifiés par la force, mis au pas, ou froidement liquidés. Les
1421
yopes, comme on en trouve encore dans certains de
nos
pays, et même, ici ou là, dans nos cantons, ne peuvent tout de même p
1422
ns certains de nos pays, et même, ici ou là, dans
nos
cantons, ne peuvent tout de même pas espérer que leur nation serait c
1423
ceux qui réclament et préparent la fédération de
nos
pays ; ceux qui disent : « Surmontons nos divisions, pour sauver nos
1424
tion de nos pays ; ceux qui disent : « Surmontons
nos
divisions, pour sauver nos diversités ». Au revoir, chers auditeurs,
1425
disent : « Surmontons nos divisions, pour sauver
nos
diversités ». Au revoir, chers auditeurs, à lundi prochain !
1426
our changer le temps qu’il fera demain, alors que
nous
pouvons beaucoup pour qu’il y ait demain l’Europe unie, la paix, ou a
1427
plus énergiques. Voici cet argument : « Ce qu’il
nous
faut, dit-on, pour combattre la grave menace totalitaire, c’est une m
1428
e menace totalitaire, c’est une mystique ! Donnez-
nous
une bonne mystique occidentale, qui soit plus forte que la mystique d
1429
et fatiguée, la pauvre vieille Europe, Europe où
nous
vivons, est devenue indéfendable ! On ne peut pas défendre du passé c
1430
, dans la presse, sur les ondes, partout. L’un de
nos
meilleurs chroniqueurs suisses l’écrivait encore l’autre jour. Un col
1431
stique aussi forte que celle d’en face. Secundo,
nous
n’avons nul besoin d’une telle mystique, car les réalités nous suffis
1432
nul besoin d’une telle mystique, car les réalités
nous
suffisent amplement. Reprenons tranquillement ces deux points. Une my
1433
ienne par la promesse d’un avenir moins dur. Mais
notre
vie présente vaut mieux que la leur ! Voilà le fait fondamental, inco
1434
par tête d’habitant, dans tous les pays du monde.
Nous
apprenons ainsi que le revenu moyen d’un Américain est de 1453 dollar
1435
progrès moral, c’est l’Amérique et la Russie qui
devraient
se tourner vers l’Europe. Elles y trouveraient, en plus d’un niveau d
1436
, d’invention et de création que la Terre entière
nous
envie. N’est-ce pas assez ? Avons-nous le droit de désespérer de notr
1437
re entière nous envie. N’est-ce pas assez ? Avons-
nous
le droit de désespérer de notre civilisation et de notre avenir à tou
1438
pas assez ? Avons-nous le droit de désespérer de
notre
civilisation et de notre avenir à tous, quand nous regardons les fait
1439
e droit de désespérer de notre civilisation et de
notre
avenir à tous, quand nous regardons les faits prouvés et reconnus ? O
1440
tre civilisation et de notre avenir à tous, quand
nous
regardons les faits prouvés et reconnus ? Oserons-nous dire encore qu
1441
regardons les faits prouvés et reconnus ? Oserons-
nous
dire encore que notre Europe ne vaut pas d’être défendue, lorsque mal
1442
rouvés et reconnus ? Oserons-nous dire encore que
notre
Europe ne vaut pas d’être défendue, lorsque malgré toutes ses imperfe
1443
un niveau de trois fois meilleur que celui qu’on
nous
vante à l’Est comme l’espoir de l’humanité ? Croyez-moi, laissons la
1444
leurs peuples un état de misère générale. Ce que
nous
avons vaut bien qu’on le défende, quand on le compare à ce qu’on nous
1445
qu’on le défende, quand on le compare à ce qu’on
nous
offre. Non, ce n’est pas d’une mystique dont nous manquons, c’est au
1446
nous offre. Non, ce n’est pas d’une mystique dont
nous
manquons, c’est au contraire d’informations réelles, — de réalisme !
1447
Demain l’Europe ! —
Nos
libertés (12 février 1951)k Chers auditeurs, Je voudrais revenir c
1448
ecret de leur cœur et sans qu’ils osent l’avouer.
Nos
libertés réelles et quotidiennes, nous les avons toujours connues, da
1449
t l’avouer. Nos libertés réelles et quotidiennes,
nous
les avons toujours connues, dans cette génération du moins ; elles so
1450
du moins ; elles sont devenues si naturelles que
nous
oublions qu’elles existent. Elles sont l’air que nous respirons. Or,
1451
oublions qu’elles existent. Elles sont l’air que
nous
respirons. Or, on pense bien rarement à l’air que l’on respire. On en
1452
e, pour ne la retrouver que lorsque soudain l’air
nous
manque, comme à un homme auquel on vient de passer la corde au cou. S
1453
mme auquel on vient de passer la corde au cou. Si
nous
sentions — si vous sentiez maintenant — que nos libertés demain peuve
1454
nous sentions — si vous sentiez maintenant — que
nos
libertés demain peuvent nous manquer, vous sentiriez tout de suite de
1455
tiez maintenant — que nos libertés demain peuvent
nous
manquer, vous sentiriez tout de suite de toutes vos forces qu’elles m
1456
méritent bien qu’on les défende. Essayons donc de
nous
imaginer ce qui se passerait dans nos vies quotidiennes, si notre vie
1457
ns donc de nous imaginer ce qui se passerait dans
nos
vies quotidiennes, si notre vieille Europe que l’on dit décadente, mi
1458
e qui se passerait dans nos vies quotidiennes, si
notre
vieille Europe que l’on dit décadente, misérable et pourrie d’injusti
1459
remière liberté qui serait perdue serait celle de
nous
exprimer, en public, entre amis, au café, au travail. Et je ne dis pa
1460
la liberté de l’expression soit sans limites dans
nos
pays. Il arrive qu’on lui fasse parfois quelques entorses, ici ou là.
1461
là. Mais elle s’en remet. On ne fusille pas chez
nous
, pour simple délit d’opinion. Et je dis bien : chez nous. Voici un pe
1462
our simple délit d’opinion. Et je dis bien : chez
nous
. Voici un petit exemple : il y a deux ans, je vous annonçais assez so
1463
vous a fait naître. Serait-ce donc un progrès sur
nos
visas ? Vous pouvez lire le journal qui vous plaît, aimer qui vous vo
1464
iels. Or des peuples entiers les ont perdus, sous
nos
yeux, à côté de nous. Ces droits acquis chez nous par des luttes sécu
1465
entiers les ont perdus, sous nos yeux, à côté de
nous
. Ces droits acquis chez nous par des luttes séculaires, croyez-vous q
1466
nos yeux, à côté de nous. Ces droits acquis chez
nous
par des luttes séculaires, croyez-vous qu’ils soient du passé, des vi
1467
n crime social. J’en déduis que le progrès est de
notre
côté. Je suis peut-être un peu simpliste ? Nous avons le droit d’avoi
1468
notre côté. Je suis peut-être un peu simpliste ?
Nous
avons le droit d’avoir plusieurs partis. L’opposition, chez nous, peu
1469
roit d’avoir plusieurs partis. L’opposition, chez
nous
, peut parler publiquement, publier ses journaux parfois vociférants.
1470
le droit de penser par vous-même. Ce droit aussi
nous
pouvons le perdre… Certes nos libertés sont imparfaites ? Elles ne so
1471
me. Ce droit aussi nous pouvons le perdre… Certes
nos
libertés sont imparfaites ? Elles ne sont pas vieillies, elles sont p
1472
ont plutôt trop jeunes. Un certain nombre d’entre
nous
n’en possède jusqu’ici que le principe légal, non la jouissance effec
1473
et la promesse, il est la permission pratique de
nos
futurs progrès matériels et moraux. Il nous faut donc garder nos jeun
1474
que de nos futurs progrès matériels et moraux. Il
nous
faut donc garder nos jeunes libertés, si nous voulons demain les rend
1475
rès matériels et moraux. Il nous faut donc garder
nos
jeunes libertés, si nous voulons demain les rendre plus réelles, pour
1476
Il nous faut donc garder nos jeunes libertés, si
nous
voulons demain les rendre plus réelles, pour un bien plus grand nombr
1477
lles, pour un bien plus grand nombre, en unissant
nos
forces. Au revoir, chers auditeurs, à lundi prochain. k. Une note i
1478
e n’a pas encore autorité. Or, c’est ce drame qui
nous
importe à tous, quelle que soit notre condition. Si les masses sont e
1479
ce drame qui nous importe à tous, quelle que soit
notre
condition. Si les masses sont encore indifférentes à l’idée d’une Eur
1480
e peur. Quels sont les risques d’une guerre, pour
nous
autres, en Europe ? Je n’en vois qu’un : c’est le risque d’invasion p
1481
’est le risque d’invasion puisqu’il est clair que
nous
n’avons ni l’envie ni le pouvoir d’attaquer qui que ce soit. Mais que
1482
on prochaine du continent ? Je n’en vois qu’une :
notre
faiblesse, résultant de notre division. Si nous étions unis, nous ser
1483
n’en vois qu’une : notre faiblesse, résultant de
notre
division. Si nous étions unis, nous serions assez forts pour décourag
1484
notre faiblesse, résultant de notre division. Si
nous
étions unis, nous serions assez forts pour décourager toute action de
1485
résultant de notre division. Si nous étions unis,
nous
serions assez forts pour décourager toute action de l’extérieur au mo
1486
l’extérieur au moins, contre la paix. De plus, si
nous
étions unis, nous saurions nous passer progressivement d’une aide qui
1487
ns, contre la paix. De plus, si nous étions unis,
nous
saurions nous passer progressivement d’une aide qui peut fournir le s
1488
paix. De plus, si nous étions unis, nous saurions
nous
passer progressivement d’une aide qui peut fournir le seul prétexte à
1489
nt d’une aide qui peut fournir le seul prétexte à
nous
« libérer », — comme on dit. De ces constatations très simples, il ré
1490
e l’Europe est la meilleure chance de la paix. Si
nous
comprenons cela, si nous comprenons bien que faire l’Europe, c’est fa
1491
re chance de la paix. Si nous comprenons cela, si
nous
comprenons bien que faire l’Europe, c’est faire la paix, — alors nous
1492
que faire l’Europe, c’est faire la paix, — alors
nous
voudrons tous, de toutes nos forces, la fédération de nos pays. Alors
1493
re la paix, — alors nous voudrons tous, de toutes
nos
forces, la fédération de nos pays. Alors seulement, les parlements et
1494
rons tous, de toutes nos forces, la fédération de
nos
pays. Alors seulement, les parlements et les États, poussés dans le d
1495
erre. Ils savent que l’Amérique le sait aussi. Si
nous
nous obstinons à rester divisés, nous resterons une double tentation
1496
Ils savent que l’Amérique le sait aussi. Si nous
nous
obstinons à rester divisés, nous resterons une double tentation : l’u
1497
t aussi. Si nous nous obstinons à rester divisés,
nous
resterons une double tentation : l’un des empires sera tenté de nous
1498
double tentation : l’un des empires sera tenté de
nous
occuper, l’autre de nous unir à sa façon, qui n’est pas forcément la
1499
es empires sera tenté de nous occuper, l’autre de
nous
unir à sa façon, qui n’est pas forcément la nôtre. Examinons le secon
1500
nous unir à sa façon, qui n’est pas forcément la
nôtre
. Examinons le second de ces cas. Je ne suis pas dans les secrets de l
1501
francs suisses l’an dernier. Autant de gagné pour
notre
indépendance. Autant de perdu pour tout impérialisme supposé. D’autre
1502
contraints d’intervenir dans la mesure exacte où
nous
sommes incapables d’assurer notre propre défense. Or le moyen d’assur
1503
mesure exacte où nous sommes incapables d’assurer
notre
propre défense. Or le moyen d’assurer cette défense serait évidemment
1504
oyen d’assurer cette défense serait évidemment de
nous
fédérer. Ceux qui redoutent l’emprise américaine devraient donc, semb
1505
fédérer. Ceux qui redoutent l’emprise américaine
devraient
donc, semble-t-il, en bonne logique, appuyer notre fédération. Sinon,
1506
ient donc, semble-t-il, en bonne logique, appuyer
notre
fédération. Sinon, quelle solution croient-ils possible dans notre fa
1507
Sinon, quelle solution croient-ils possible dans
notre
faiblesse évidente ? Manifester contre le voyage d’un général américa
1508
’union fédérale de l’Europe, seul gage sérieux de
notre
indépendance militaire, et par suite politique, à l’égard de l’Ouest
1509
e, à l’égard de l’Ouest autant que de l’Est. Sans
notre
indépendance, il n’y aura pas de paix. Si vous voulez la paix, il fau
1510
ine de fois, sur un sujet unique : l’Europe qu’il
nous
faut faire, l’Europe en train de se faire. Le sujet reste inépuisable
1511
t unir l’Europe, pour assurer la paix. Car seules
nos
divisions en vingt nations rivales expliquent notre faiblesse présent
1512
nos divisions en vingt nations rivales expliquent
notre
faiblesse présente, malgré tant de richesses, humaines et matérielles
1513
algré tant de richesses, humaines et matérielles,
nos
300 millions d’habitants, notre pouvoir de création. Cette faiblesse
1514
nes et matérielles, nos 300 millions d’habitants,
notre
pouvoir de création. Cette faiblesse de l’Europe est anormale. C’est
1515
ble, mais d’autre part, elle serait surmontée par
notre
union. Faire l’Europe, c’est donc faire la paix. De ce thème général
1516
’ils appellent un « va-t-en-guerre ». Ces gens-là
nous
affirment qu’ils parlent au nom des masses. Comme ils n’ont recueilli
1517
s frénétiques les 98 % qui votent contre eux dans
notre
peuple suisse et au scrutin secret, vous comprendrez que je ne me sen
1518
action. En troisième lieu, j’ai tenté d’illustrer
nos
libertés réelles en Occident, celles que nous possédons en fait, comm
1519
trer nos libertés réelles en Occident, celles que
nous
possédons en fait, comme le droit de circuler, le droit de grève, le
1520
tration ou de rééducation. Et je n’ai pas défendu
nos
libertés parce que je les tenais pour parfaites. Elles ne le sont pas
1521
ne le sont pas. Mais, telles qu’elles sont, elles
nous
permettent de lutter librement pour les rendre meilleures, pour les é
1522
des progrès à venir. Elles sont le grand atout de
notre
Europe. Si nous devenons conscients de ce trésor immense, nous repren
1523
ir. Elles sont le grand atout de notre Europe. Si
nous
devenons conscients de ce trésor immense, nous reprendrons espoir pou
1524
Si nous devenons conscients de ce trésor immense,
nous
reprendrons espoir pour l’Europe et la paix. En quatrième lieu, j’ai
1525
n quatrième lieu, j’ai dénoncé l’ennemi intime de
notre
union : le pessimisme européen. Et je me suis efforcé de vous montrer
1526
es réels, qu’ils soient ou non encourageants pour
notre
cause fédéraliste. Parler à la radio, ce n’est pas faire des discours
1527
est précieuse. Si le chroniqueur l’a comprise, il
doit
s’interdire l’éloquence et parler simplement d’homme à homme. C’est l
1528
à coup sûr délicat, puisqu’il se trouve lié, pour
nous
, à celui de la neutralité. Aussi bien ne l’ai-je pas tranché, quoi qu
1529
lle est donc en fait discutée à l’étranger. 3. Si
nous
voulons maintenir notre neutralité, il faut qu’en Suisse d’abord nous
1530
scutée à l’étranger. 3. Si nous voulons maintenir
notre
neutralité, il faut qu’en Suisse d’abord nous sachions bien la justif
1531
ir notre neutralité, il faut qu’en Suisse d’abord
nous
sachions bien la justifier avec des arguments solides et actuels. Ref
1532
de cris d’indignation ! Un me traita d’ennemi de
notre
neutralité parce que j’avais demandé qu’on en revoie les bases. Et be
1533
nvitèrent à me défendre. Mais devant de micro, je
dois
me limiter à cette très simple mise au point. Je ne puis pas discuter