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e puissance et de service ; ou sur une éthique de
bonheur
; ou sur un idéal humanitaire ; ou sur un idéal de sécurité ; ou sur
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de parler des choses de la foi dans le langage du
bonheur
terrestre. La rupture que nous voulons n’aura de conséquences politiq
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, l’idéalisme romantique, la croyance vulgaire au
bonheur
, la religion mise au service de l’ordre, la permanence, les vertus tr
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à glorifier les mythes du Progrès indéfini et du
Bonheur
: la révolution russe a eu ce résultat au moins curieux de rendre à c
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ujours présentées aux masses comme les gages d’un
bonheur
à venir et d’une grandeur digne de tous les sacrifices. Et comment ne
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iers. Ah ! les beaux « instincts primitifs » ! Le
bonheur
idyllique de la nature ! Littérateurs, allez-y voir de près ! « Nous
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’intellectualisme, — la pensée solitaire, — et le
bonheur
. Tandis que les jeunes, les malheureux, respectent la politique, ne v
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uligner le caractère privé de ce qu’on appelle le
bonheur
des époux. 3. — Contraintes religieuses. Dans la mesure où la consc
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justement, que les modernes font dépendre leur «
bonheur
» (nous reviendrons tout à l’heure sur cette notion centrale). Cette
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ranscendées mais déprimées. 2. Idée moderne du
bonheur
Le mariage, cessant d’être garanti par un système de contraintes s
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qu’il repose en fait sur une idée individuelle du
bonheur
, idée que l’on suppose commune aux deux conjoints dans le cas le plus
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s’il est assez difficile de définir en général le
bonheur
, le problème devient insoluble dès que s’y ajoute la volonté moderne
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ajoute la volonté moderne d’être le maître de son
bonheur
, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir de quoi il est fait,
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améliorer par des retouches bien calculées. Votre
bonheur
, répètent les prêches des magazines, dépend de ceci, exige cela — et
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ue, est à la fois de nous obséder par l’idée d’un
bonheur
facile, et du même coup de nous rendre inaptes à le posséder. Car tou
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introduit dans le monde de la comparaison, où nul
bonheur
ne saurait s’établir, tant que l’homme ne sera pas Dieu. Le bonheur e
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s’établir, tant que l’homme ne sera pas Dieu. Le
bonheur
est une Eurydice : on l’a perdu dès qu’on veut le saisir. Il ne peut
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te rien qui doive nous faire changer d’avis. Tout
bonheur
que l’on veut sentir, que l’on veut tenir à sa merci — au lieu d’y êt
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insupportable. Fonder le mariage sur un pareil «
bonheur
» suppose de la part des modernes une capacité d’ennui presque morbid
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que la vie normale, plus exaltant que son « petit
bonheur
»… Ou l’ennui résigné, ou la passion : tel est le dilemme qu’introdui
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emme qu’introduit dans nos vies l’idée moderne du
bonheur
. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institutio
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t d’anarchie intime que suppose toute morale du «
bonheur
» strictement individuelle. Or la dictature hitlérienne, du fait qu’e
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On commença par opposer à l’idéal antisocial de «
bonheur
» et de « vie dangereuse » un idéal collectiviste. Gemeinnutz geht vo
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vérité, et tous nos « devoirs » humains (dont le
bonheur
) ne peuvent que nous en détourner. Kierkegaard condamna d’abord les p
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isième essai le rapprochera sensiblement de son «
bonheur
». Alors que tout nous montre que cent-mille essais ne seraient pas e
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ement : car tout se passe d’ordinaire comme si le
bonheur
des époux dépendait en réalité d’un nombre fini de facteurs : caractè
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te les jeunes fiancés à calculer leurs chances de
bonheur
, on détourne leur attention du problème proprement éthique. En tentan
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dis pas à une fidélité qui soit une recette de «
bonheur
», mais bien à une fidélité qui soit possible, n’étant pas compromise
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e des vertus, et la plus désavantageuse pour le «
Bonheur
». À leurs yeux et dans leur langage, la fidélité conjugale est le su
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nt que toutes vos petites morales et garanties de
bonheur
bourgeois ! » Du cynisme au tragique romantique, il n’y a pas de cont
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sible. Elle nie que le but de la fidélité soit le
bonheur
. Elle affirme scandaleusement que c’est avant tout l’obéissance, et e
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consenti était la plus grande sagesse ; et que le
bonheur
qu’il a renoncé lui est rendu, comme Isaac fut rendu à Abraham. Mais
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entiellement spirituel. Se détruire, mépriser son
bonheur
, c’est alors une manière de se sauver et d’accéder à une vie supérieu
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» (si l’on veut), indifférente, sinon hostile au
bonheur
et à l’instinct vital, elle exige un retour au monde réel, tandis que
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e moi rejoint sa personne — au-delà de son propre
bonheur
. Ainsi la personne des époux est une mutuelle création, elle est le d
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stan). ⁂ L’amour fidèle de Tristan détruisait son
bonheur
et sa vie pour témoigner en faveur de la Nuit, c’est-à-dire du moi gl
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e la volonté de Dieu, même quand elle ruine notre
bonheur
, est salutaire. L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoisse d’êt
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’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour de leur
bonheur
. (Ces choses-là sont trop simples et totales pour qu’un discours vien
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lgie comblée par la présence cessent d’appeler un
bonheur
sensible, cessent de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mari
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t qu’au-delà de la tragédie, il y a de nouveau le
bonheur
. Un bonheur qui ressemble à l’ancien, mais qui n’appartient plus à la
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de la tragédie, il y a de nouveau le bonheur. Un
bonheur
qui ressemble à l’ancien, mais qui n’appartient plus à la forme du mo
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le désir, c’est l’amour sensuel, sa fièvre et son
bonheur
, un « aspect éternel du cœur humain » — si vous voulez… (Mais pourquo
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To sum up : Liberté, Prospérité et Poursuite du
Bonheur
, ce sont là mes trois idéaux. Et je ne les vois réalisés qu’en Amériq