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st rien devant sa vocation, qu’un doute ; mais la
fidélité
de la personne n’est pas vaine. Dans la très confuse partie que nous
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ous affirmer que par le sacrifice. » Sacrifice et
fidélité
, voilà ce qui définit leur dernière dignité d’Allemands dans les tort
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en moi ! — un seul cri des masses confessant leur
fidélité
lui répondit. » Cri désignant ici la clameur instantanée de 30 000 ho
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logiques, ou de plaisanteries vaudevillesques. La
fidélité
dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figure de con
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a perdu la seule chose nécessaire : le sens de la
fidélité
. Car voici la fidélité : c’est l’acceptation décisive d’un être en so
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nécessaire : le sens de la fidélité. Car voici la
fidélité
: c’est l’acceptation décisive d’un être en soi, limité et réel, que
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cun cynisme, peut servir de point de départ à une
fidélité
réelle ; et je ne dis pas à une fidélité qui soit une recette de « bo
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rt à une fidélité réelle ; et je ne dis pas à une
fidélité
qui soit une recette de « bonheur », mais bien à une fidélité qui soi
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soit une recette de « bonheur », mais bien à une
fidélité
qui soit possible, n’étant pas compromise en germe par un calcul forc
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rme par un calcul forcément inexact. 4. Sur la
fidélité
On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidéli
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l’éthique du mariage en faisant de la promesse de
fidélité
un problème, alors que le problème ne devrait se poser qu’à partir de
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problème est de savoir comment Lui obéir.) Car la
fidélité
est sans raisons — ou elle n’est pas — comme tout ce qui porte une ch
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Car pour ceux du siècle présent, je pense que la
fidélité
se définit comme la moins naturelle des vertus, et la plus désavantag
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Bonheur ». À leurs yeux et dans leur langage, la
fidélité
conjugale est le succès d’un effort « inhumain ». Leur revendication
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ie, s’y oppose diamétralement. Ils considèrent la
fidélité
comme une discipline imposée (aux humeurs et désirs spontanés) par un
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’ordre social soutient encore, en fait, l’idée de
fidélité
. Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. V
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tionaliste ou hédoniste, je ne parlerai que d’une
fidélité
observée en vertu de l’absurde, parce qu’on s’y est engagé, simplemen
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sonne même des époux. Il faut bien voir que cette
fidélité
est à contre-courant des valeurs aujourd’hui vénérées par presque tou
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e de qualités possible. Elle nie que le but de la
fidélité
soit le bonheur. Elle affirme scandaleusement que c’est avant tout l’
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second lieu la volonté de faire une œuvre. Car la
fidélité
n’est pas du tout une espèce de conservatisme. Elle est plutôt une co
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he à dominer, non pas à fuir. Je dis qu’une telle
fidélité
fonde la personne. Car la personne se manifeste comme une œuvre, au s
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et aux mêmes conditions, dont la première est la
fidélité
à quelque chose qui n’était pas, mais que l’on crée. Personne, œuvre,
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tait pas, mais que l’on crée. Personne, œuvre, et
fidélité
: les trois mots ne sont point séparables ou concevables isolément. E
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r. Ainsi, dans la plus humble vie, la promesse de
fidélité
introduit une chance de faire œuvre, et d’accéder au plan de la perso
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sa chance immédiate de grandeur, et c’est dans la
fidélité
« absurde » qu’elle pourra la réaliser : quand il y aurait toutes les
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t qui soit le contraire d’une ardeur exaltée ? La
fidélité
dont je parle est une folie, mais la plus sobre et quotidienne. Une f
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le est fidèle. (Pour ne rien dire des successives
fidélités
de nos « liaisons », et de tous ces Tristans qui ne sont au vrai que
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ces paroles : « Je suis toi-même ! » Ainsi de la
fidélité
du mythe, et de Tristan. C’est un narcissisme mystique, mais qui s’ig
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érieure, la « joie suprême » d’Isolde agonisante.
Fidélité
qui consume la vie, mais qui consume aussi la faute, et divinise un m
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é, « innocent » ! De ces origines mystiques, la «
fidélité
passionnée » n’a gardé parmi nous que l’illusion d’accéder à une vie
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a fiancée perdue. C’est l’émouvante formule de la
fidélité
courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans
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ise ; une négation sans retour de la vie. Mais la
fidélité
dans le mariage est au contraire un engagement absolument pris pour c
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elle exige un retour au monde réel, tandis que la
fidélité
courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage, c’est à l’au
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pas à son moi d’abord, que celui qui aime voue sa
fidélité
. Et tandis que la fidélité de Tristan était un perpétuel refus, une v
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celui qui aime voue sa fidélité. Et tandis que la
fidélité
de Tristan était un perpétuel refus, une volonté d’exclure et de nier
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iversité, d’empêcher le monde d’envahir l’âme, la
fidélité
des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’accepter l’autre
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est, dans son intime singularité. Insistons : la
fidélité
dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagin
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serait une preuve d’indigence et non d’amour. La
fidélité
veut bien plus : elle veut le bien de l’être aimé, et lorsqu’elle agi
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fie la personne. À ce terme, on découvrira que la
fidélité
dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vi
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iniser. Et c’est ce qu’atteste l’expérience de la
fidélité
dans le mariage. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus i
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érience de la fidélité dans le mariage. Car cette
fidélité
se fonde justement sur le refus initial et juré de « cultiver » les i
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ncrète de la relation des égaux. L’exercice de la
fidélité
envers une femme accoutume à considérer les autres femmes d’une maniè
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. Au contraire de l’homme érotique, l’homme de la
fidélité
ne cherche plus à voir dans une femme seulement ce corps intéressant
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déconcertée, au lieu de se faire obsédante, et la
fidélité
se garantit par la lucidité qu’elle développe. L’emprise du mythe fai
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onne. En d’autres termes, on pourrait dire que la
fidélité
se garantit elle-même contre l’infidélité, du simple fait qu’elle hab
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l a de particulier. C’est tout le secret de notre
fidélité
. La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’abolition progre
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init en même temps les conditions profondes de la
fidélité
, de la personne, du mariage, — et du refus de la passion. Elle suppos
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cette volonté centrale, ou en dévie, compromet la
fidélité
, et donne des chances nouvelles à la passion. C’est notre vie et notr
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’elle n’y succombe point), retrouve le sens d’une
fidélité
gagée au moins sur des institutions solides, à la mesure de la person
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es décisions toujours actuelles qui fondent notre
fidélité
. Quoi qu’il arrive, heur ou malheur, le sort du monde nous importe bi
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e par cette action d’obéissance qui est la vie de
fidélité
. Vivre alors « comme tout le monde », mais « en vertu de l’absurde »,
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est peut-être que cette œuvre était le lieu de sa
fidélité
la plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que dans la vocation vraim
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s heureux. Mais l’horizon n’est plus le même. Une
fidélité
gardée au nom de ce qui ne change pas comme nous, révèle peu à peu so
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riage et personne (II) : l’amour action, ou de la
fidélité
», Esprit, Paris, novembre 1938, p. 231-256. ay. Une note précise :