1 1932, Esprit, articles (1932–1962). On oubliera les juges (novembre 1932)
1 rhéteurs qui va de Jaurès à Sangnier ; car c’est, vous m’entendez, « au nom de la cause sacrée de la paix » que ce brave off
2 , lui répondra non sans violence : « C’est faux ! Vous faites de la théologie, et vous ne faites même que cela ; c’est une t
3  : « C’est faux ! Vous faites de la théologie, et vous ne faites même que cela ; c’est une tout autre théologie que la chrét
4 consciencieusement à chaque témoin, qu’en faites- vous  ? » Un seul se permit de répondre que toutes les guerres sont défensi
5 es. Quelqu’un me demandait, à la sortie : « Avez- vous jamais vu un soldat défensif ? Comment est-ce que c’est fait ? » 7° C
2 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
6 u’un sans-Dieu vienne me dire : je ne crois pas à vos paroles, chrétiens menteurs ! — et je lui répondrai : Ta révolte est
3 1933, Esprit, articles (1932–1962). Protestants (mars 1933)
7 illeurs essentiellement chrétienne : « Quelle est votre attitude vis-à-vis de votre prochain ? Lui laissez-vous ce qui lui re
8 tienne : « Quelle est votre attitude vis-à-vis de votre prochain ? Lui laissez-vous ce qui lui revient, ou l’en privez-vous ?
9 ttitude vis-à-vis de votre prochain ? Lui laissez- vous ce qui lui revient, ou l’en privez-vous ? » ⁂ La caractéristique des
10 i laissez-vous ce qui lui revient, ou l’en privez- vous  ? » ⁂ La caractéristique des mouvements américains de rénovation rési
4 1933, Esprit, articles (1932–1962). Loisir ou temps vide ? (juillet 1933)
11 lors qu’un Franklin, qu’un Guizot, qu’un Staline, vous camouflent cette démission en dignité nouvelle. La dignité de l’homme
12 en dater l’origine. Dans l’Encyclopédie de 1765, vous trouverez loisir défini comme « le temps vuide ». Cette nomination qu
5 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
13 dez à l’écrivain la responsabilité de ses écrits, vous le rendrez aussi à la communauté, vous recréerez le lien vivant de l’
14 es écrits, vous le rendrez aussi à la communauté, vous recréerez le lien vivant de l’auteur avec son public. Une fois posés
6 1934, Esprit, articles (1932–1962). Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)
15 ens — parce que je les lis, naturellement — et je vous laisse le soin de me classer, si vous y tenez. Pour être juste, si to
16 ent — et je vous laisse le soin de me classer, si vous y tenez. Pour être juste, si toutefois le sujet en vaut la peine, je
17 . Je cite : J’essayai de me sauver par l’esprit. Vous qui êtes Français, dites-moi pourquoi, dans tout votre trésor littéra
18 qui êtes Français, dites-moi pourquoi, dans tout votre trésor littéraire, vous n’avez pas de livres remèdes ? Pourquoi vous
19 -moi pourquoi, dans tout votre trésor littéraire, vous n’avez pas de livres remèdes ? Pourquoi vous ne pensez jamais aux dés
20 ire, vous n’avez pas de livres remèdes ? Pourquoi vous ne pensez jamais aux désespérés ? Tous vos livres disent non à la vie
21 rquoi vous ne pensez jamais aux désespérés ? Tous vos livres disent non à la vie. C’est facile d’être négatif. Et je n’avai
22 ’avais pas besoin qu’on m’y aide. Pourquoi n’avez- vous jamais eu le courage, vous Français — ou la bonté — ou la générosité
23 aide. Pourquoi n’avez-vous jamais eu le courage, vous Français — ou la bonté — ou la générosité de soi — de dire oui à la v
24 femme poursuit : Mais ne vante-t-on pas partout votre courage ? N’aurez-vous jamais que le plus bas ? Ne penserez-vous jama
25 ne vante-t-on pas partout votre courage ? N’aurez- vous jamais que le plus bas ? Ne penserez-vous jamais à ceux qui ont besoi
26 N’aurez-vous jamais que le plus bas ? Ne penserez- vous jamais à ceux qui ont besoin de comprendre le monde ? — J’ai une gran
27 e révérence paysanne et je lui dirais : — Asseyez- vous . — Et je lui ferais le café, et j’irais lui chercher mon plus beau po
28 , et Gorki. « Dites, monsieur Gorki, comment avez- vous fait pour savoir ?… » Nous voici à l’endroit de cette confession que
29 ci à l’endroit de cette confession que je voulais vous citer non seulement à cause de sa beauté (et parce qu’il faut faire u
30 croire qu’ils sont forts. Je n’ai pas besoin que vous me désespériez. Je le suis assez moi-même. — Aidez-moi… — Les uns, av
31 aut chercher dans quel trou va la cheville, voilà vos livres. Voilà à quoi vous perdez votre temps, vous autres. Ah ! vous
32 ou va la cheville, voilà vos livres. Voilà à quoi vous perdez votre temps, vous autres. Ah ! vous n’êtes pas aimés par les p
33 ville, voilà vos livres. Voilà à quoi vous perdez votre temps, vous autres. Ah ! vous n’êtes pas aimés par les pauvres. Non.
34 vos livres. Voilà à quoi vous perdez votre temps, vous autres. Ah ! vous n’êtes pas aimés par les pauvres. Non. Vous me lais
35 à quoi vous perdez votre temps, vous autres. Ah ! vous n’êtes pas aimés par les pauvres. Non. Vous me laissez désespérée et
36 Ah ! vous n’êtes pas aimés par les pauvres. Non. Vous me laissez désespérée et sans secours devant le féroce maraudeur roug
37 goler, donnez-moi des sensations, mais surtout ne vous occupez pas de cela en moi dont je ne veux pas m’occuper ! » À 10 kil
38 … Nous arrivons sur la place de mon village. « Je vous dépose ici ? Où voulez-vous ? Tenez, on va s’arrêter devant la pissot
39 de mon village. « Je vous dépose ici ? Où voulez- vous  ? Tenez, on va s’arrêter devant la pissotière, ha ! ha ! ha ! Ça me r
40 ha ! ha ! Ça me rappelle une bien bonne histoire, vous devriez lire ça, Clochemerle que ça s’appelle, je ne sais plus le nom
41 n des trucs-là juste en face l’église du village, vous voyez d’ici ! Et toutes les combines que ça amène, ah ! mais alors, v
42 outes les combines que ça amène, ah ! mais alors, vous savez, tout y est, c’est attrapé, le curé, la politique et tout15 !… 
43 sse, par les partis et par le cinéma. Mais croyez- vous vraiment que mon bagnolard, mon lecteur enthousiaste de Clochemerle,
44 Clochemerle, grand roman de la pissotière, croyez- vous que cet homme tout de même ne disait pas lui aussi « aidez-moi ! », à
7 1934, Esprit, articles (1932–1962). André Breton, Point du jour (décembre 1934)
45 upportable ennui. Ouvrez une revue de province si vous pensez que j’exagère. Faut-il donc mettre une barre sous la rubrique
8 1935, Esprit, articles (1932–1962). Albert Soulillou, Nitro (février 1935)
46 cellulose sont précises, acharnées, saisissantes. Vous fermez le livre : vous avez vécu quelque chose, tout au moins par la
47 , acharnées, saisissantes. Vous fermez le livre : vous avez vécu quelque chose, tout au moins par la sympathie, dans une com
9 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
48 ront sûrement un matériel incomparable. Car voyez- vous , Bell, rien ne rend aussi dur et aussi ardent que le malheur. Rien ne
10 1935, Esprit, articles (1932–1962). Tristan Tzara, Grains et Issues (juin 1935)
49 e que donne… les testicules ») ; p. 109 (« Elles… vous entraîne dans la… ») ; p. 121 (« la déformation que ces obstacles leu
11 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
50 norer l’esprit pur ? Quoi de plus raisonnable, je vous prie ? Quoi de plus naturel que de le célébrer ? Et plutôt que de ric
51 el que de le célébrer ? Et plutôt que de ricaner, vous que ces problèmes occupent, que ne louez-vous le désintéressement d’u
52 er, vous que ces problèmes occupent, que ne louez- vous le désintéressement d’un député et d’un littérateur qui se consacrent
53 nt à la défense du spirituel ? La grâce moscovite vous aurait-elle saisi ? L’utilitarisme grossier, le matérialisme du siècl
54 er, le matérialisme du siècle vont-ils trouver en vous leur défenseur ? » — Je réponds simplement que dans l’action et les é
55 dit : Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. » Ne vient-il pas d’avouer le dernier mot de la sagesse clér
56 dans une revue « de haute tenue intellectuelle » vous ne serez pas payé, ou vous serez payé dix francs, vingt ou trente fra
57 tenue intellectuelle » vous ne serez pas payé, ou vous serez payé dix francs, vingt ou trente francs la page au maximum. Pub
58 mode, et tenant compte de la frivolité du genre, vous serez payé 200 fr. la colonne. Et si vous descendez jusqu’au journal
59 genre, vous serez payé 200 fr. la colonne. Et si vous descendez jusqu’au journal d’information, les prix seront encore supé
12 1936, Esprit, articles (1932–1962). Francfort, 16 mars 1936 (avril 1936)
60 ce ici. » ⁂ Chrétiens, retournez aux catacombes ! Votre « religion » est vaincue, vos cérémonies modestes, vos petites assemb
61 aux catacombes ! Votre « religion » est vaincue, vos cérémonies modestes, vos petites assemblées, vos chants traînants, to
62  religion » est vaincue, vos cérémonies modestes, vos petites assemblées, vos chants traînants, tout cela sera balayé. Il n
63 vos cérémonies modestes, vos petites assemblées, vos chants traînants, tout cela sera balayé. Il ne vous restera que la fo
64 os chants traînants, tout cela sera balayé. Il ne vous restera que la foi. La vraie lutte commence là. s. Rougemont Denis
13 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
65 créateur, c’est-à-dire un pouvoir d’incarnation, vous le lirez toujours sur les traits de sa face. (Encore faut-il avoir de
66 uelquefois de refaire son pas, parce que la pente vous porte en arrière, parce qu’on l’a mal calculé et il faut d’abord qu’o
67 « J’ai la haine du confort. J’aime que les choses vous résistent et vous contredisent, comme par exemple une maison trop gra
68 confort. J’aime que les choses vous résistent et vous contredisent, comme par exemple une maison trop grande, un feu de boi
14 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
69 et nous y avons porté le fer d’une main assurée. Vos critiques ne nous touchent pas, parce qu’elles ne tiennent pas compte
70 es faits qui nous ont imposé leurs conditions. b) Vous souffrez vous aussi, dans vos démocraties libérales et parlementaires
71 ous ont imposé leurs conditions. b) Vous souffrez vous aussi, dans vos démocraties libérales et parlementaires, des maux qui
72 urs conditions. b) Vous souffrez vous aussi, dans vos démocraties libérales et parlementaires, des maux qui étaient devenus
73 avouer à quelle fin elle conduit ses adeptes. Si vous ne faites rien, que de nous critiquer, vous en serez bientôt au point
74 s. Si vous ne faites rien, que de nous critiquer, vous en serez bientôt au point où nous étions quand la révolution a éclaté
75 ons quand la révolution a éclaté. Si au contraire vous essayez de surmonter votre anarchie, vous serez bien forcés de commen
76 éclaté. Si au contraire vous essayez de surmonter votre anarchie, vous serez bien forcés de commencer par rétablir l’ordre ex
77 ntraire vous essayez de surmonter votre anarchie, vous serez bien forcés de commencer par rétablir l’ordre extérieur. Et vou
78 s de commencer par rétablir l’ordre extérieur. Et vous ferez du collectivisme. C’est la seule « base commune » puissante pou
79 uture. Je réponds à ces deux objections : a) Oui, vos circonstances étaient telles que je serais incapable de vous dire ce
80 stances étaient telles que je serais incapable de vous dire ce que vous auriez pu faire d’autre. Vous en étiez au point où l
81 elles que je serais incapable de vous dire ce que vous auriez pu faire d’autre. Vous en étiez au point où l’homme ayant démi
82 de vous dire ce que vous auriez pu faire d’autre. Vous en étiez au point où l’homme ayant démissionné, il fallait enregistre
83 individu : de l’État, de la classe ou de la race. Vous vous êtes refait un corps. Mais les problèmes spirituels n’ont pas ét
84 idu : de l’État, de la classe ou de la race. Vous vous êtes refait un corps. Mais les problèmes spirituels n’ont pas été rés
85 mes spirituels n’ont pas été résolus pour autant. Vous avez reculé la question de dix ans ou d’un siècle, je ne sais ; mais
86 mêmes tâches décisives dans le domaine culturel. Vous disposez d’un matériel de base beaucoup plus puissant que le nôtre ;
87 avantage important d’une tradition de liberté. Et vos premières expériences nous enseignent. Toute la question est alors de
88 éer un nouveau type de révolution, dont l’exemple vous sera certainement plus utile que les critiques de nos vieillards. Dan
89 finissent par me répondre : Bon ou mauvais selon vos idées, c’est ce régime qui nous a délivrés de la misère61. Et cela su
15 1936, Esprit, articles (1932–1962). Note sur nos notes (novembre 1936)
90 é mal gré, aux mêmes questions : pourquoi écrivez- vous  ? et pour quoi, et pour qui ? Or on ne peut poser ces questions-là qu
16 1937, Esprit, articles (1932–1962). Défense de la culture (janvier 1937)
91 out cela est fini, c’est à cause du fascisme ! Si vous aimez Goya, adhérez au PC ! Voilà qui est simple. Mais croit-on que l
17 1937, Esprit, articles (1932–1962). Jean Blanzat, Septembre (janvier 1937)
92 rale — à cause de « l’art » — et l’art consiste à vous faire partager des tourments aussi déprimants que gratuits. Car en ef
18 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Vaillant-Couturier, Au service de l’Esprit (février 1937)
93 ne ce personnalisme-là avec un chauvinisme que je vous laisse qualifier : C’est la générosité française, c’est l’amour fran
19 1937, Esprit, articles (1932–1962). Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours (mars 1937)
94 eur, et touche même au délire poétique : reportez- vous à la phrase de 16 lignes qui termine la page 229 ! Et personne n’a ja
20 1937, Esprit, articles (1932–1962). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (juin 1937)
95 Loterie nationale. Naturellement j’ai perdu ! Moi vous savez… Ce n’est pas comme Céline, ah celle-là ! Elle a la veine, que
96 Céline, ah celle-là ! Elle a la veine, que voulez- vous  ! À la loterie, dans les tombolas des sociétés, n’importe où, elle es
97 es. C’est l’instant où l’homme dit : « Que voulez- vous que j’y fasse ? » ou encore : « Ils sont les plus forts. » Tel est le
98 e que je ferai parce qu’il le faut. Et que voulez- vous qu’ils y fassent ? » 6 mars (de retour à A…) Contact avec le public D
99 écouter ce qu’un autre leur dit. Quand un lecteur vous écrit, il s’exprime le plus souvent dans un langage conventionnel qu’
100 on malheur. Mais celui qu’on peut voir, celui qui vous pose des questions, celui qui vous attend à la sortie, et ne sait tro
101 oir, celui qui vous pose des questions, celui qui vous attend à la sortie, et ne sait trop comment vous aborder, celui qui v
102 vous attend à la sortie, et ne sait trop comment vous aborder, celui qui vous entraîne dans sa chambre ou au café, celui-là
103 , et ne sait trop comment vous aborder, celui qui vous entraîne dans sa chambre ou au café, celui-là peut vous révéler la vr
104 ntraîne dans sa chambre ou au café, celui-là peut vous révéler la vraie raison d’une communion entre deux hommes : c’est tou
105 nes femmes disaient, au seuil du temple : « Voyez- vous ça, comme tout est dérangé ! Les autres années, il pleut toujours le
106 jour de Pâques. » Je leur réponds : « Que voulez- vous , les saisons ne sont plus ce qu’elles étaient »,— pour montrer que je
107 ien reconnue, mais elle va « passer » cette nuit, vous savez, elle est toute chargée, bou die ! l’estomac et tout. — Mais le
108 e est curieuse, cette vieille, me dit-il. Figurez- vous qu’elle tient sa canne à la main, comme ça, sur la couverture, et ell
109 bassin. « Je ne veux pas qu’on lave aujourd’hui ! Vous m’entendez ! Je l’ennterdis, vous n’avez qu’à le leur dire ! » Je pas
110 e aujourd’hui ! Vous m’entendez ! Je l’ennterdis, vous n’avez qu’à le leur dire ! » Je passe la tête par la fenêtre. Qu’est-
111 dit ma sympathie à Madame Simard. — Je sais, mais vous n’êtes pas entré chez eux. — Entré chez eux ? — Il faut que je vous e
112 tré chez eux. — Entré chez eux ? — Il faut que je vous explique. Une visite de deuil, chez nous, ça doit se faire dans la cu
113 je lui ai dit, à Fernann, il aurait dû venir chez vous pour dire qu’il ne voulait pas qu’on lave. Je le lui ai dit : c’est b
114 ai dit : c’est bien ta fôte ! Ça aurait été dans votre maison qu’il y aurait eu un mort, je comprendrais, je n’aurais pas no
115 t à laver, il me semble ? — Je ne pense pas comme vous , Monsieur, mais il a tort pour la lessive. Voyez-vous ils sont trop o
116 , Monsieur, mais il a tort pour la lessive. Voyez- vous ils sont trop orgueilleux ces gens-là ! S’ils avaient eu toute la pei
117 ’ai eue dans ma vie, moi, ça serait autrement, je vous assure ! Ils sont trop orgueilleux, voilà ! Je me perds dans tout ce
118 e Père, le Fils et le Saint-Esprit ne font qu’un. Vous voyez que l’Église est réfutée par l’arithmétique. En effet, prenez l
21 1937, Esprit, articles (1932–1962). Marius Richard, Le Procès (juin 1937)
119 pense, ce que l’on a ressenti…, tout ce qui a pu vous frapper, quels qu’en soient le sens, l’esprit, le caractère, la longu
22 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
120 C’est un redoutable questionneur que C. F. Ramuz. Vous croyez tout d’abord qu’il interroge simplement par curiosité, ou par
121 r une sorte de prudence, pour voir venir, et puis vous vous apercevez que ce sont vos réponses elles-mêmes, celles que déjà
122 sorte de prudence, pour voir venir, et puis vous vous apercevez que ce sont vos réponses elles-mêmes, celles que déjà vous
123 ir venir, et puis vous vous apercevez que ce sont vos réponses elles-mêmes, celles que déjà vous étiez prêt à lui donner, q
124 ce sont vos réponses elles-mêmes, celles que déjà vous étiez prêt à lui donner, qui se trouvent mises en question par sa méf
125 andeur. ⁂ Je vois ce que l’on peut m’objecter : «  Vous attribuez des justifications parfois mythiques à des réalités qui se
126 s par le jeu d’intérêts et de routines médiocres. Vous donnez par exemple une valeur positive à un principe fédéraliste qui
23 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
127 oir l’améliorer par des retouches bien calculées. Votre bonheur, répètent les prêches des magazines, dépend de ceci, exige ce
128 on « type de femme » et n’aimer qu’elle. Souvenez- vous du rêve de Nerval, l’apparition d’une noble Dame dans le paysage des
129 Je le crois bien ! C’est même à cause de cela que vous ne ferez rien de sérieux. Et comme il faut pourtant que quelque chose
24 1938, Esprit, articles (1932–1962). Revue des revues (septembre 1938)
130 ement, en manière d’oraison funèbre. Et après ? «  Vous n’allez pas me dire que vous êtes fasciste ? — Heu… » C’est la derniè
131 unèbre. Et après ? « Vous n’allez pas me dire que vous êtes fasciste ? — Heu… » C’est la dernière réplique. — Francis Jammes
25 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
132 ir, harassé, se retremper dans la paix familiale, vous verrez que cela va, neuf fois sur dix, de l’agitation des petits soin
133 ité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un te
134 re ; puis retournez ensemble de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela par condescendance, je n’en
135 rnez ensemble de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela par condescendance, je n’en fais pas un ord
136 tte erreur du bon sens est tout à fait grossière. Vous aurez beau tenter de mettre au départ toutes les chances de votre côt
137 tenter de mettre au départ toutes les chances de votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calculer — ja
138 chances de votre côté — et je suppose que la vie vous laisse le temps de calculer — jamais vous ne pourrez prévoir votre fu
139 la vie vous laisse le temps de calculer — jamais vous ne pourrez prévoir votre future évolution, et encore moins celle de l
140 emps de calculer — jamais vous ne pourrez prévoir votre future évolution, et encore moins celle de l’épouse choisie, encore b
141 mis en jeu sont trop hétéroclites. À supposer que vous puissiez les calculer dans le présent (comme si leur nombre était fin
142 présent (comme si leur nombre était fini), et que vous disposiez d’une telle science de l’humain que leurs valeurs vous soie
143 d’une telle science de l’humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie évidente, encore ne sauriez-vous pr
144 es et leur hiérarchie évidente, encore ne sauriez- vous prévoir la fin d’une union faite en connaissance de causes. Il a fall
145 pouse, ce n’est pas dire à Mademoiselle Untel : «  Vous êtes l’idéal de mes rêves, vous comblez et au-delà tous mes désirs, v
146 oiselle Untel : « Vous êtes l’idéal de mes rêves, vous comblez et au-delà tous mes désirs, vous êtes l’Iseut toute belle et
147 s rêves, vous comblez et au-delà tous mes désirs, vous êtes l’Iseut toute belle et désirable — et munie d’une dot adéquate —
148 dire à Mademoiselle Untel : « Je veux vivre avec vous telle que vous êtes. » Car cela signifie en vérité : « c’est vous que
149 selle Untel : « Je veux vivre avec vous telle que vous êtes. » Car cela signifie en vérité : « c’est vous que je choisis pou
150 ous êtes. » Car cela signifie en vérité : « c’est vous que je choisis pour partager ma vie, et voilà la seule preuve que je
151 partager ma vie, et voilà la seule preuve que je vous aime ». (Vraiment, pour dire : Ce n’est que cela ! — comme le diront
152 tal pour moi, tellement plus important que toutes vos petites morales et garanties de bonheur bourgeois ! » Du cynisme au t
153 versé les grandes épreuves d’initiation, souvenez- vous de la « jeune fille éblouissante » qui l’accueille par ces paroles :
26 1939, Esprit, articles (1932–1962). D’une critique stérile (mai 1939)
154 auche seraient fondés à nous dire aujourd’hui : «  Vous avez très bien vu pourquoi nous ne ferions rien. Mais dites-nous main
27 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
155 ident (septembre 1939)bb bc Mon cher Davenson, Votre article brillant, méditerranéen sur mon Amour et l’Occident , par sa
156 liés ici même sont, avec ceux ou plutôt celui que vous critiquez dans un rapport quelque peu équivoque, qu’il m’importe d’él
157 uelque peu équivoque, qu’il m’importe d’élucider. Vous me dites (avec une gentillesse désarmante et si rare !) que mon livre
158 que je ne suis pas un historien. Je vois bien que vous non plus ne voulez pas l’être comme tant d’autres le furent et le res
159 nt. Toutefois, c’est bien comme « historien » que vous m’attaquez, et certes je ne fais pas de ce mot une injure, mais simpl
160 e mot une injure, mais simplement je constate que vous parlez de l’histoire comme quelqu’un qui y croit encore, et qui escom
161 qui croit aux manuels. Je ne dis pas cela contre vous . Je le dis pour situer vos critiques dans l’esprit de votre lecteur —
162 e dis pas cela contre vous. Je le dis pour situer vos critiques dans l’esprit de votre lecteur — et du mien. Car en fait, j
163 le dis pour situer vos critiques dans l’esprit de votre lecteur — et du mien. Car en fait, je ne prétends nullement que mon l
164 e l’histoire, je n’ai pas été sans découvrir dans votre article une faculté d’interprétation créatrice au moins égale à la mi
165 es dogmes. — Ça existe, l’amour courtois !… dites- vous . Mais voilà, je le « vide de sa riche, émouvante réalité humaine », E
166 vide de sa riche, émouvante réalité humaine », Et vous citez la légende de Rudel, et vous me reprochez de n’avoir pas rêvé l
167 humaine », Et vous citez la légende de Rudel, et vous me reprochez de n’avoir pas rêvé là-dessus et de n’en avoir tiré qu’u
168 e n’en avoir tiré qu’un argument de tortionnaire. Vous ajoutez que je suis insensible à « cette éloquence passionnée, à cett
169 e rapporte au catharisme. Je pourrais, je devrais vous dire que si je n’avais pas rêvé (et un peu plus…) sur l’aventure de R
170 arseille). C’est à cela, c’est à ce « reste » que vous dites ne pouvoir renoncer. C’est cela que vous me reprochez de n’avoi
171 ue vous dites ne pouvoir renoncer. C’est cela que vous me reprochez de n’avoir pas assez exalté. Mais alors, je vous pose ce
172 ochez de n’avoir pas assez exalté. Mais alors, je vous pose cette question : si j’avais exalté davantage tout ce reste, mes
173 xalté davantage tout ce reste, mes conclusions, à votre sens, s’en fussent-elles trouvées modifiées ? J’entends mes conclusio
174 , renoncer à rien de ce qui a été humain », dites- vous . « Il me faut à tout prix que je puisse l’assumer. » Eh bien quoi ? N
175 à travers lui, pour le Cosmos. (Voir Romains 8). Vous estimerez peut-être que j’abuse en transportant à ce niveau notre « t
176 otre divergence (en attendant nos psychographes). Votre insistance à me reprocher d’avoir sous-estimé ce que j’appelle insole
177 ment « le reste », m’amène à me demander pourquoi vous y tenez tant. Je crois voir la réponse dans votre conclusion. Et forc
178 vous y tenez tant. Je crois voir la réponse dans votre conclusion. Et force m’est alors de reconnaître qu’à l’origine de ce
179 s mon livre.) Placée comme cela, en conclusion de votre article, cette sentence paraît écrasante pour ma thèse. Seulement, no
180 onheur, un « aspect éternel du cœur humain » — si vous voulez… (Mais pourquoi ne pas dire du corps ?) Un amour dont l’exalta
181 st-ce pas assez clair dans mon livre ? — me direz- vous encore que vous êtes « plutôt contre » ? Voilà toute notre opposition
182 clair dans mon livre ? — me direz-vous encore que vous êtes « plutôt contre » ? Voilà toute notre opposition : catholique et
183 ute notre opposition : catholique et platonisant, vous insistez sur la nécessité d’englober toute réalité dans une synthèse
184 té de distinguer l’élément décisif, ce qui sauve. Vous me reprocherez de sacrifier la richesse émouvante du réel ; et moi, j
185 omme tout le monde. Cette réponse écrite, j’ai lu votre « Tristesse de l’historien ». (Mounier et Niklaus, qui sortent de che
186 e Raymond Aron, que je ne connaissais pas, et que vous approuvez ! (C’est aussi, en réalité, le développement de quelques in
187 e retoucher cette réponse. Mais pour conclure, je vous citerai en confidence deux phrases d’une lettre reçue hier, et relati
188 uand j’étais jeune, j’aurais parfaitement méprisé votre manière si cavalière d’expédier les problèmes, mais à présent je ne s
189 pourtant celui-là même qu’avec combien de raison vous offrez en modèle à vos disciples. (Mais oui, vous en avez, et je les
190 qu’avec combien de raison vous offrez en modèle à vos disciples. (Mais oui, vous en avez, et je les souhaite nombreux : car
191 vous offrez en modèle à vos disciples. (Mais oui, vous en avez, et je les souhaite nombreux : car avec de tels maîtres, ils
192 tout excité. Le professeur lui dit : « Que venez- vous faire ici ? C’est en Allemagne qu’on se passionne pour les troubadour
193 les connaît. » 111. La citation d’Ibn Dawoud que vous m’opposez, par exemple, pose un problème délicat. Par contre, le para
194 contre, le paragraphe sur Dante et Ibn Arabi, que vous jugez sommaire, ne prétendait qu’à signaler en passant la thèse d’Asi
28 1946, Esprit, articles (1932–1962). « Un divorce entre le christianisme et le monde ? » (août-septembre 1946)
195 aujourd’hui qu’au Moyen Âge peut inquiéter : d’où votre enquête, sans doute. Il me paraît au contraire rassurant. Car le pire
29 1946, Esprit, articles (1932–1962). Épilogue (novembre 1946)
196 e répartition des huiles et savons par l’État, et vous serez bientôt en plein délire : tous les partis nommeront des commiss
197 jusqu’à la mort. Plus question du savon. Brossez- vous . Nous ne posons pas de question de principe à propos de ce produit ut
198 s pas là pour consentir un prêt, payant la casse, vous parlez de notre hypocrisie… Avec tout cela, je me demande bien pourqu
199 uré, plus qu’à nul autre pays du monde. Le sentez- vous  ? À vous de n’en point abuser. C’est d’ailleurs très facile, me sembl
200 qu’à nul autre pays du monde. Le sentez-vous ? À vous de n’en point abuser. C’est d’ailleurs très facile, me semble-t-il. S
201 oyez honnêtes dans les négociations, comme le fut votre Herriot, que nous respectons. Et cessez de répéter sur notre compte d
202 pte pour le commerce et pour l’avenir de la paix. Vous avez bien envie de savoir ce que je pense de l’URSS ? Mais aussi… Une
203 itié de ce grand peuple des plaines, qui se met à vous ressembler si curieusement. Nous n’avons guère plus que lui le sens d
204 rs mes compatriotes européens et je leur dis : si vous voulez que l’Europe dure encore — et le reste du monde en a besoin —
205 re encore — et le reste du monde en a besoin — ne vous contentez pas d’appeler périodiquement l’Amérique à votre secours, qu
206 ntentez pas d’appeler périodiquement l’Amérique à votre secours, quitte à la mépriser sitôt le travail fait. Sachez que les A
30 1962, Esprit, articles (1932–1962). Lettre à Jean-Marie Domenach, à propos de « Sartre et l’Europe » (mai 1962)
207 opos de « Sartre et l’Europe » (mai 1962)bk bl Vous constatez dans votre numéro de mars que lorsque Sartre attaque l’Euro
208 l’Europe » (mai 1962)bk bl Vous constatez dans votre numéro de mars que lorsque Sartre attaque l’Europe « au fond, il ne f
209 . J’avais dit pour ma part deux mois plus tôt, et vous me citez : « Quand Sartre écrit Europe il ne pense qu’à la France, et
210 . Un lecteur non prévenu s’y tromperait, mais pas vous . Car ma phrase signifie, à vous en croire, que deux millions de perso
211 mperait, mais pas vous. Car ma phrase signifie, à vous en croire, que deux millions de personnes déplacées, la torture et « 
212 s yeux « quand le foie gras circule » en Europe. Vous vous flattez d’avoir en commun avec Sartre « le sens d’une responsabi
213 x « quand le foie gras circule » en Europe. Vous vous flattez d’avoir en commun avec Sartre « le sens d’une responsabilité
214 s » et du « foie gras » : c’est en son nom, dites- vous , que je répondais à Sartre. Allons donc ! Je vois bien qu’il vous est
215 ondais à Sartre. Allons donc ! Je vois bien qu’il vous est nécessaire d’un peu me calomnier d’abord pour couvrir vos réserve
216 ssaire d’un peu me calomnier d’abord pour couvrir vos réserves sur le point de vue de Sartre. Mon article vous a servi : l’
217 serves sur le point de vue de Sartre. Mon article vous a servi : l’attaquer dépannait vos critiques aux yeux des bien-pensan
218 . Mon article vous a servi : l’attaquer dépannait vos critiques aux yeux des bien-pensants d’une certaine gauche, sectaire
219 e l’est qu’à vingt ans. Ceci dit, je voudrais que vos lecteurs sachent aussi que mon article ne traitait pas de l’Algérie,
220 ions d’automobiles et de pommes de terre », qu’il vous plaît de m’attribuer, et qu’il vous est loisible de juger bassement m
221 erre », qu’il vous plaît de m’attribuer, et qu’il vous est loisible de juger bassement matérialistes, n’étant ni Russe ni du