1 À l’ index (Première liste) : Candide (octobre 1932)a Le numéro « except

2 dex (Première liste) : Candide (octobre 1932)a Le numéro « exceptionnel » du 8 septembre de Candide nous apporte, pour

3 el » du 8 septembre de Candide nous apporte, pour l’ anniversaire de la Marne, la mesure de ce qu’on pourrait appeler la po

4 e de Candide nous apporte, pour l’anniversaire de la Marne, la mesure de ce qu’on pourrait appeler la politique des « laqu

5 de nous apporte, pour l’anniversaire de la Marne, la mesure de ce qu’on pourrait appeler la politique des « laquais de for

6 la Marne, la mesure de ce qu’on pourrait appeler la politique des « laquais de forges ». On nous entendra. Six grandes pa

7 s pages de dessins inspirés à M. Hermann-Paul par l’ actualité (peut-être même faudrait-il dire : par la nécessité) la plus

8 ’actualité (peut-être même faudrait-il dire : par la nécessité) la plus brûlante : Américains et Allemands chez nous. Lais

9 ut-être même faudrait-il dire : par la nécessité) la plus brûlante : Américains et Allemands chez nous. Laissons les Améri

10 nte : Américains et Allemands chez nous. Laissons les Américains. Ils réussissent mal à nos satiristes. M. Hermann-Paul en

11 ssissent mal à nos satiristes. M. Hermann-Paul en les peignant « chez nous » — d’après ses souvenirs d’avant-crise sans dou

12 avant-crise sans doute — ne parvient pas à égaler les célèbres galipettes du père de Salavin ou le « Français chez eux ». M

13 ler les célèbres galipettes du père de Salavin ou le « Français chez eux ». Mais lorsqu’il croque un Allemand, l’on doit r

14 is chez eux ». Mais lorsqu’il croque un Allemand, l’ on doit reconnaître qu’il se surpasse et qu’il surpasse, mais il y a m

15 passe et qu’il surpasse, mais il y a mis 16 ans — les plus fameux produits des services de propagande officieuse. M. Marcel

16 ficieuse. M. Marcel Hutin n’a qu’à bien se tenir. La réussite est si complète qu’on se sent pris de malaise. Voyons, somme

17 e de revanche ? S’agit-il encore de « faire durer le plaisir » jusqu’au bout et à tout prix ? Au niveau de jugement où no

18 ugement où nous place M. Hermann, tout Allemand a le crâne rasé, s’appelle Fritz, a volé des pendules et violé pour le moi

19 ’appelle Fritz, a volé des pendules et violé pour le moins une chaste fille de Montmartre. C’est une conception de Françai

20 Français né paillard, décoré, et qui ne sait pas la géographie. Il faut tout de même que nos camarades de la jeunesse all

21 raphie. Il faut tout de même que nos camarades de la jeunesse allemande, qui s’en inquiètent à juste titre, sachent ce que

22 e que nous pensons des manifestations récentes de l’ état d’esprit candidard : les dessins, et plus encore les légendes de

23 estations récentes de l’état d’esprit candidard : les dessins, et plus encore les légendes de M. Hermann-Paul sont d’une im

24 d’esprit candidard : les dessins, et plus encore les légendes de M. Hermann-Paul sont d’une imbécillité proprement répugna

25 t sénile, au point de perdre toute efficacité dès la 2e page. Il semble que M. Paul s’adresse exclusivement à ce bourgeois

26 us montre, chaque semaine, non sans sadisme, dans l’ exercice de cette avarice ou de cette férocité spéciales décrites par

27 décrites par Léon Bloy. Joli monde, comme disent les échotiers. Remercions Candide d’avoir poussé les choses assez loin po

28 les échotiers. Remercions Candide d’avoir poussé les choses assez loin pour que la seule « réaction » possible de tout ce

29 ide d’avoir poussé les choses assez loin pour que la seule « réaction » possible de tout ce qu’il y a d’honnête dans son p

30 e mais qui peut coûter cher à ses producteurs, de la haine qui se bat les flancs. a. Rougemont Denis de, « À l’index (P

31 er cher à ses producteurs, de la haine qui se bat les flancs. a. Rougemont Denis de, « À l’index (Première liste) : Cand

32 se bat les flancs. a. Rougemont Denis de, « À l’ index (Première liste) : Candide  », Esprit, Paris, octobre 1932, p. 1

33 On oubliera les juges (novembre 1932)b c Une pensée débrayée, une action anarchiqu

34 nde. Mais une pensée qui n’agit pas n’est plus de la pensée ; une action qu’on ne « pense » pas ne peut pas être créatrice

35 l efficacement critique que nous devons envisager les perspectives de la vie publique et privée, dans l’état où se trouve l

36 que que nous devons envisager les perspectives de la vie publique et privée, dans l’état où se trouve la France en 1932. E

37 s perspectives de la vie publique et privée, dans l’ état où se trouve la France en 1932. Est-ce à dire qu’il faille entrep

38 vie publique et privée, dans l’état où se trouve la France en 1932. Est-ce à dire qu’il faille entreprendre une descripti

39 de notre vie concrète, à seule fin d’en démontrer l’ absurdité latente et souvent manifeste ? Ce serait faire la part trop

40 té latente et souvent manifeste ? Ce serait faire la part trop belle au monde, que nous refusons. Mais il peut être utile

41 sons. Mais il peut être utile d’en dégager ce que l’ on appellerait l’équation de décadence, dans certains cas où cette abs

42 t être utile d’en dégager ce que l’on appellerait l’ équation de décadence, dans certains cas où cette absurdité essentiell

43 cette mortelle, cette officielle dissociation de la pensée et de l’action apparaît particulièrement flagrante. C’est à ce

44 cette officielle dissociation de la pensée et de l’ action apparaît particulièrement flagrante. C’est à ce titre et sous c

45 flagrante. C’est à ce titre et sous cet angle que l’ affaire Jacques Martin prend pour nous une signification précise, et q

46 ous en parlons à cette place. André Bridoux, dans les remarques à mon sens si importantes par lesquelles il inaugurait la r

47 sens si importantes par lesquelles il inaugurait la rubrique au premier numéro, suggérait une méthode d’« observation aff

48 ation affectueuse » des vies privées. Ah oui ! si la Révolution était faite déjà ! Elle ne l’est guère que dans nos cœurs,

49 oui ! si la Révolution était faite déjà ! Elle ne l’ est guère que dans nos cœurs, — et toujours à recommencer. Ce que l’in

50 ns nos cœurs, — et toujours à recommencer. Ce que l’ instant commande, dans le monde tel qu’il est, n’est-ce pas, d’une faç

51 rs à recommencer. Ce que l’instant commande, dans le monde tel qu’il est, n’est-ce pas, d’une façon plus urgente, « l’obse

52 il est, n’est-ce pas, d’une façon plus urgente, «  l’ observation révolutionnaire » de nos comportements ? ⁂ Une conviction

53 intime et péremptoire s’élabore et s’impose dans le silence d’une vie : la loi de Dieu s’oppose à cette loi des hommes qu

54 s’élabore et s’impose dans le silence d’une vie : la loi de Dieu s’oppose à cette loi des hommes qui veut qu’on tue. Une d

55 se formule, peut-être pour la première fois, dans la solitude d’une chambre la nuit, — si c’est le lieu de sa prière. Les

56 la première fois, dans la solitude d’une chambre la nuit, — si c’est le lieu de sa prière. Les faits l’attendent : elle l

57 ans la solitude d’une chambre la nuit, — si c’est le lieu de sa prière. Les faits l’attendent : elle les juge. (Elle les a

58 chambre la nuit, — si c’est le lieu de sa prière. Les faits l’attendent : elle les juge. (Elle les avait jugés d’avance.) E

59 nuit, — si c’est le lieu de sa prière. Les faits l’ attendent : elle les juge. (Elle les avait jugés d’avance.) Et mainten

60 e lieu de sa prière. Les faits l’attendent : elle les juge. (Elle les avait jugés d’avance.) Et maintenant ils prennent leu

61 ère. Les faits l’attendent : elle les juge. (Elle les avait jugés d’avance.) Et maintenant ils prennent leur revanche, dans

62 .) Et maintenant ils prennent leur revanche, dans la laideur de cette salle que le président de la Cour s’obstine à nommer

63 leur revanche, dans la laideur de cette salle que le président de la Cour s’obstine à nommer pompeusement « cette enceinte

64 ans la laideur de cette salle que le président de la Cour s’obstine à nommer pompeusement « cette enceinte ». Une salle ca

65 vre et presque abstraite qui symbolise assez bien le régime. Quatre gaillards en uniforme, vautrés sur un banc qui la divi

66 re gaillards en uniforme, vautrés sur un banc qui la divise par le milieu, fument des cigarettes en taquinant du pied la c

67 n uniforme, vautrés sur un banc qui la divise par le milieu, fument des cigarettes en taquinant du pied la crosse de leur

68 ilieu, fument des cigarettes en taquinant du pied la crosse de leur fusil (baïonnette au canon). On a parqué le public dan

69 de leur fusil (baïonnette au canon). On a parqué le public dans le fond : des étudiants surtout, quelques casquettes. La

70 (baïonnette au canon). On a parqué le public dans le fond : des étudiants surtout, quelques casquettes. La cour fait son e

71 ond : des étudiants surtout, quelques casquettes. La cour fait son entrée — maniement d’armes — dépose sur la table sabres

72 fait son entrée — maniement d’armes — dépose sur la table sabres et képis, s’assied pour écouter : tout est jugé d’avance

73 principes suprêmes (c’est-à-dire fondamentaux) de l’ éthique, devant huit officiers corrects qui n’ont jamais rien entendu

74 n’auront pas à s’exprimer, d’ailleurs, sinon par la voix de leur président, et la mimique d’un jeune aviateur, dont la mâ

75 ailleurs, sinon par la voix de leur président, et la mimique d’un jeune aviateur, dont la mâchoire furieuse remâche une in

76 résident, et la mimique d’un jeune aviateur, dont la mâchoire furieuse remâche une incompréhensible colère de fauve en cag

77 écaille. C’est lui qui juge, ayant pesé son acte. Les autres appliquent un tarif. ⁂ Je ne suis pas antimilitariste. Je ne s

78 ne suis même pas pacifiste. Eussè-je été tenté de le devenir qu’il m’eût été difficile de persister après le réquisitoire

79 enir qu’il m’eût été difficile de persister après le réquisitoire du Commissaire du gouvernement. Non pas que ses argument

80 onnêtement choisis. Mais simplement sa conclusion le classe, quoi qu’il en pense, dans cette phalange de rhéteurs qui va d

81 angnier ; car c’est, vous m’entendez, « au nom de la cause sacrée de la paix » que ce brave officier réclama pour Martin l

82 , vous m’entendez, « au nom de la cause sacrée de la paix » que ce brave officier réclama pour Martin le maximum de la pei

83 paix » que ce brave officier réclama pour Martin le maximum de la peine, non sans avoir cité une pensée de Pascal en l’at

84 brave officier réclama pour Martin le maximum de la peine, non sans avoir cité une pensée de Pascal en l’attribuant à Pas

85 eine, non sans avoir cité une pensée de Pascal en l’ attribuant à Pasteur. On peut n’être pas difficile : on tient tout de

86 me à choisir ses complices. Sans entrer donc dans le vif du débat — à savoir si Martin, « objecteur de conscience », a don

87 « objecteur de conscience », a donné par son acte la preuve d’une obéissance à Dieu qui devrait être celle de tout croyant

88 uelques constatations dépourvues de subtilité. 1° L’ ensemble de cette oppressante cérémonie fit voir à l’évidence, une foi

89 nsemble de cette oppressante cérémonie fit voir à l’ évidence, une fois de plus, que le monde fabriqué pour leur usage par

90 onie fit voir à l’évidence, une fois de plus, que le monde fabriqué pour leur usage par les hommes de ce temps est à tous

91 e plus, que le monde fabriqué pour leur usage par les hommes de ce temps est à tous points de vue le plus irrespirable à l’

92 r les hommes de ce temps est à tous points de vue le plus irrespirable à l’homme. 2° Les fondements idéologiques de ce mon

93 s est à tous points de vue le plus irrespirable à l’ homme. 2° Les fondements idéologiques de ce monde sont morts ou n’en v

94 points de vue le plus irrespirable à l’homme. 2° Les fondements idéologiques de ce monde sont morts ou n’en valent guère m

95 x, tant ils sont enrobés de crasse hypocrisie par la bureaucratie bourgeoise et militaire qu’ils engendrèrent légitimement

96 imement. Il fallait voir comment ces Messieurs de la Cour accueillaient certaines tirades sur le fameux principe de la lib

97 rs de la Cour accueillaient certaines tirades sur le fameux principe de la liberté de conscience. Cela prenait « dans cett

98 aient certaines tirades sur le fameux principe de la liberté de conscience. Cela prenait « dans cette enceinte » un petit

99 e enceinte » un petit air anarcho ou pleurard… Et l’ on parla pourtant de la conscience morale. On en parla, bien sûr, comm

100 ir anarcho ou pleurard… Et l’on parla pourtant de la conscience morale. On en parla, bien sûr, comme d’une de ces célébrit

101 ne de ces célébrités respectables et séniles dont le nom sert encore de recommandation (pour ceux qui croient aux « relati

102 Cette vertu laïque et démodée, confectionnée par les idéologues de la Troisième République, a gardé parmi nous quelque pre

103 vouable, qui fait qu’on invoque son nom dans tous les cas où il s’agit en vérité de conscience de classe, de conscience bou

104 nnalité, et par là même de ne plus coïncider avec les intérêts, les habitudes de la classe, et la voilà jugée, raillée, emp

105 r là même de ne plus coïncider avec les intérêts, les habitudes de la classe, et la voilà jugée, raillée, emprisonnée — acc

106 lus coïncider avec les intérêts, les habitudes de la classe, et la voilà jugée, raillée, emprisonnée — accusée d’attenter

107 avec les intérêts, les habitudes de la classe, et la voilà jugée, raillée, emprisonnée — accusée d’attenter à la « cause s

108 ugée, raillée, emprisonnée — accusée d’attenter à la « cause sacrée de la paix ». Anti-personnalisme de l’éthique bourgeoi

109 onnée — accusée d’attenter à la « cause sacrée de la paix ». Anti-personnalisme de l’éthique bourgeoise. 3° Les actes poli

110  cause sacrée de la paix ». Anti-personnalisme de l’ éthique bourgeoise. 3° Les actes politiques déduits par accident des p

111 ». Anti-personnalisme de l’éthique bourgeoise. 3° Les actes politiques déduits par accident des principes fondamentaux du r

112 aux du régime sont en contradiction formelle avec les actes juridiques déduits par voie de faits — si l’on peut dire — des

113 s actes juridiques déduits par voie de faits — si l’ on peut dire — des mêmes principes. Sangnier devait relever l’anomalie

114 re — des mêmes principes. Sangnier devait relever l’ anomalie : Briand met la guerre hors-la-loi, aux applaudissements des

115 . Sangnier devait relever l’anomalie : Briand met la guerre hors-la-loi, aux applaudissements des braves gens, qui par ail

116 tent en prison Martin parce qu’il refuse de faire la guerre. (Ça n’est pas tout à fait des mêmes braves gens qu’il s’agit

117 ut à fait des mêmes braves gens qu’il s’agit dans les deux cas, mais c’est du même état, qu’ils tolèrent.) 4° Il n’y a qu’u

118 ent.) 4° Il n’y a qu’un rapport de trahison entre les idéaux pour lesquels nous nous ferions tuer, et les buts de ceux qui

119 s idéaux pour lesquels nous nous ferions tuer, et les buts de ceux qui nous feraient volontiers tuer. Jean-Richard Bloch l’

120 nous feraient volontiers tuer. Jean-Richard Bloch l’ a dit à la barre des témoins : Martin fait dans la paix ce que firent

121 ent volontiers tuer. Jean-Richard Bloch l’a dit à la barre des témoins : Martin fait dans la paix ce que firent à la guerr

122 l’a dit à la barre des témoins : Martin fait dans la paix ce que firent à la guerre ses aînés : c’est pour la même cause q

123 émoins : Martin fait dans la paix ce que firent à la guerre ses aînés : c’est pour la même cause qu’il se sacrifie, avec l

124 ce que firent à la guerre ses aînés : c’est pour la même cause qu’il se sacrifie, avec le même courage. On les a décorés,

125 c’est pour la même cause qu’il se sacrifie, avec le même courage. On les a décorés, on l’emprisonne. 5° Il n’y a qu’un ra

126 cause qu’il se sacrifie, avec le même courage. On les a décorés, on l’emprisonne. 5° Il n’y a qu’un rapport de trahison ent

127 rifie, avec le même courage. On les a décorés, on l’ emprisonne. 5° Il n’y a qu’un rapport de trahison entre la religion ch

128 onne. 5° Il n’y a qu’un rapport de trahison entre la religion chrétienne et la religion de l’Écho de Paris. « Nous avons p

129 pport de trahison entre la religion chrétienne et la religion de l’Écho de Paris. « Nous avons proposé un maître à ce jeun

130 on entre la religion chrétienne et la religion de l’ Écho de Paris. « Nous avons proposé un maître à ce jeune homme, dit le

131 ous avons proposé un maître à ce jeune homme, dit le pasteur Cooreman. C’était le Christ. Martin est coupable de l’avoir a

132 ce jeune homme, dit le pasteur Cooreman. C’était le Christ. Martin est coupable de l’avoir accepté. » Sur quoi le commiss

133 oreman. C’était le Christ. Martin est coupable de l’ avoir accepté. » Sur quoi le commissaire du gouvernement croit pouvoir

134 artin est coupable de l’avoir accepté. » Sur quoi le commissaire du gouvernement croit pouvoir remarquer « que l’on n’est

135 ire du gouvernement croit pouvoir remarquer « que l’ on n’est pas ici pour parler de théologie et de subtile philosophie ».

136 non sans violence : « C’est faux ! Vous faites de la théologie, et vous ne faites même que cela ; c’est une tout autre thé

137 ême que cela ; c’est une tout autre théologie que la chrétienne, simplement. C’est la théologie païenne par excellence, ce

138 re théologie que la chrétienne, simplement. C’est la théologie païenne par excellence, celle de l’État-Dieu, qui veut l’ob

139 est la théologie païenne par excellence, celle de l’ État-Dieu, qui veut l’obéissance aveugle… » 6° Il n’y a qu’un rapport

140 ne par excellence, celle de l’État-Dieu, qui veut l’ obéissance aveugle… » 6° Il n’y a qu’un rapport de lâcheté entre les f

141 gle… » 6° Il n’y a qu’un rapport de lâcheté entre les formes de la justice actuelle et les fins que lui assigne l’« ordre »

142 ’y a qu’un rapport de lâcheté entre les formes de la justice actuelle et les fins que lui assigne l’« ordre » bourgeois. U

143 âcheté entre les formes de la justice actuelle et les fins que lui assigne l’« ordre » bourgeois. Une manifestation comme c

144 e la justice actuelle et les fins que lui assigne l’ « ordre » bourgeois. Une manifestation comme celle de la rue du Cherch

145 dre » bourgeois. Une manifestation comme celle de la rue du Cherche-Midi présente cet avantage d’être une véritable « mani

146 on du régime ». Tout aveu de cet ordre concourt à la ruine de ses auteurs. Un régime fort, usant de ses pouvoirs dans un s

147 simulacres d’aucune sorte. Qui trompe-t-on ici ? Les « grands principes » de 89 ou les commanditaires de la prochaine dern

148 ompe-t-on ici ? Les « grands principes » de 89 ou les commanditaires de la prochaine dernière ? Il reste que les arguments,

149 grands principes » de 89 ou les commanditaires de la prochaine dernière ? Il reste que les arguments, les témoignages appo

150 nditaires de la prochaine dernière ? Il reste que les arguments, les témoignages apportés, la plaidoirie puissante et proph

151 prochaine dernière ? Il reste que les arguments, les témoignages apportés, la plaidoirie puissante et prophétique d’André

152 este que les arguments, les témoignages apportés, la plaidoirie puissante et prophétique d’André Philip ont posé au régime

153 et prophétique d’André Philip ont posé au régime la question de confiance ; et qu’ils l’ont posée sur un plan où nul arrê

154 sé au régime la question de confiance ; et qu’ils l’ ont posée sur un plan où nul arrêt de la justice humaine désormais ne

155 et qu’ils l’ont posée sur un plan où nul arrêt de la justice humaine désormais ne saurait l’esquiver. Personne n’a réfuté

156 arrêt de la justice humaine désormais ne saurait l’ esquiver. Personne n’a réfuté ces témoignages, cette plaidoirie. Le pr

157 nne n’a réfuté ces témoignages, cette plaidoirie. Le président n’avait rien trouvé d’autre qu’une « colle » d’examinateur.

158 trouvé d’autre qu’une « colle » d’examinateur. «  Le cas de légitime défense, répétait-il consciencieusement à chaque témo

159 vous ? » Un seul se permit de répondre que toutes les guerres sont défensives. Quelqu’un me demandait, à la sortie : « Ave

160 erres sont défensives. Quelqu’un me demandait, à la sortie : « Avez-vous jamais vu un soldat défensif ? Comment est-ce qu

161 if ? Comment est-ce que c’est fait ? » 7° Certes, l’ on peut tirer de ces débats une conclusion précise : la question du se

162 peut tirer de ces débats une conclusion précise : la question du service civil est ouverte. Une carrière pour les réformis

163 n du service civil est ouverte. Une carrière pour les réformistes ! Mais il faut rendre à Martin cette justice que sa muett

164 sigeance a bien plus de portée. Prenons garde que la fameuse « cause de la paix » ne nous détourne de l’action nécessaire,

165 e portée. Prenons garde que la fameuse « cause de la paix » ne nous détourne de l’action nécessaire, qui ne saurait longte

166 fameuse « cause de la paix » ne nous détourne de l’ action nécessaire, qui ne saurait longtemps demeurer pacifiste. Dans u

167 Dans un régime social où tout se tient, mais par la seule logique de la décomposition nécessaire de principes faux en fai

168 al où tout se tient, mais par la seule logique de la décomposition nécessaire de principes faux en faits absurdes, le gest

169 n nécessaire de principes faux en faits absurdes, le geste de Martin, détaché de ses considérants individuels, s’isole com

170 nouveau. b. Rougemont Denis de, « On oubliera les juges », Esprit, Paris, novembre 1932, p. 297-301. c. Signé : Jean-P

171 Comment rompre ? (mars 1933)d Le faux rapport entre le christianisme et le christianisme de la chrétie

172 t rompre ? (mars 1933)d Le faux rapport entre le christianisme et le christianisme de la chrétienté réside en ceci, qu

173 3)d Le faux rapport entre le christianisme et le christianisme de la chrétienté réside en ceci, que le christianisme p

174 ort entre le christianisme et le christianisme de la chrétienté réside en ceci, que le christianisme parle sans cesse de l

175 hristianisme de la chrétienté réside en ceci, que le christianisme parle sans cesse de l’Éternité, pense continuellement à

176 en ceci, que le christianisme parle sans cesse de l’ Éternité, pense continuellement à l’Éternel, — et que la chrétienté en

177 sans cesse de l’Éternité, pense continuellement à l’ Éternel, — et que la chrétienté ensuite parle de la même façon, mais p

178 nité, pense continuellement à l’Éternel, — et que la chrétienté ensuite parle de la même façon, mais pense à cette vie ter

179 ’Éternel, — et que la chrétienté ensuite parle de la même façon, mais pense à cette vie terrestre. Kierkegaard (Journal).

180 e à cette vie terrestre. Kierkegaard (Journal). La volonté de rupture est l’origine même du christianisme ; c’est pourqu

181 Kierkegaard (Journal). La volonté de rupture est l’ origine même du christianisme ; c’est pourquoi l’apparition d’une volo

182 l’origine même du christianisme ; c’est pourquoi l’ apparition d’une volonté contraire définit exactement, pour la chrétie

183 d’une volonté contraire définit exactement, pour la chrétienté, le début de la décadence. Il y a des siècles de lutte sou

184 contraire définit exactement, pour la chrétienté, le début de la décadence. Il y a des siècles de lutte sourde entre ces d

185 finit exactement, pour la chrétienté, le début de la décadence. Il y a des siècles de lutte sourde entre ces deux vouloirs

186 sourde entre ces deux vouloirs, et tant que dure la lutte le christianisme vainc : sa victoire est d’être éveillé. Tel es

187 ntre ces deux vouloirs, et tant que dure la lutte le christianisme vainc : sa victoire est d’être éveillé. Tel est pour lu

188 sa victoire est d’être éveillé. Tel est pour lui l’ ordre, le commandement. Mais que les chrétiens, fatigués de la lutte,

189 ire est d’être éveillé. Tel est pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les chrétiens, fatigués de la lutte, viennent

190 l est pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les chrétiens, fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est une autr

191 commandement. Mais que les chrétiens, fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est une autre façon de vaincre, et que

192 e autre façon de vaincre, et que c’est de réduire l’ adversaire à une paix avantageuse, à une paix dont ils s’imaginent pou

193 dont ils s’imaginent pouvoir tirer bénéfice pour la foi, — bien plus, que les chrétiens considèrent cette paix comme un b

194 voir tirer bénéfice pour la foi, — bien plus, que les chrétiens considèrent cette paix comme un bien supérieur à la lutte,

195 considèrent cette paix comme un bien supérieur à la lutte, qu’ils l’organisent, la sanctionnent d’une autorité que seule

196 e paix comme un bien supérieur à la lutte, qu’ils l’ organisent, la sanctionnent d’une autorité que seule leur conférait la

197 n bien supérieur à la lutte, qu’ils l’organisent, la sanctionnent d’une autorité que seule leur conférait la rupture initi

198 ctionnent d’une autorité que seule leur conférait la rupture initiale, — qu’enfin ils la bénissent, la sanctifient, et en

199 eur conférait la rupture initiale, — qu’enfin ils la bénissent, la sanctifient, et en son nom rendent grâces au ciel, alor

200 la rupture initiale, — qu’enfin ils la bénissent, la sanctifient, et en son nom rendent grâces au ciel, alors éclate le sc

201 t en son nom rendent grâces au ciel, alors éclate le scandale, car alors, de par la défection, mais aussi de par la souver

202 ciel, alors éclate le scandale, car alors, de par la défection, mais aussi de par la souveraineté, désormais usurpée, de l

203 car alors, de par la défection, mais aussi de par la souveraineté, désormais usurpée, de l’Église, le désordre se trouve «

204 ssi de par la souveraineté, désormais usurpée, de l’ Église, le désordre se trouve « établi ». Notre jeunesse s’éveille au

205 la souveraineté, désormais usurpée, de l’Église, le désordre se trouve « établi ». Notre jeunesse s’éveille au milieu des

206 statuts de cette confusion. C’est contre eux dès l’ abord qu’elle vient lourdement buter. On a tout dit pour la rendormir,

207 u’elle vient lourdement buter. On a tout dit pour la rendormir, mais en vain : elle s’est fait mal, et la douleur tient ré

208 rendormir, mais en vain : elle s’est fait mal, et la douleur tient réveillé. On a essayé de nous faire croire que cet « or

209 ui nous blessait, c’était un aspect nécessaire de l’ « ordre chrétien » du monde. Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le t

210 essaire de l’« ordre chrétien » du monde. Nous ne l’ avons pas cru longtemps, — le temps de nous souvenir de la guerre. Auj

211  » du monde. Nous ne l’avons pas cru longtemps, —  le temps de nous souvenir de la guerre. Aujourd’hui, des imprécations mo

212 pas cru longtemps, — le temps de nous souvenir de la guerre. Aujourd’hui, des imprécations montent de toutes les parties d

213 . Aujourd’hui, des imprécations montent de toutes les parties de la terre contre une chrétienté qui, loin d’avoir maudit la

214 des imprécations montent de toutes les parties de la terre contre une chrétienté qui, loin d’avoir maudit la guerre et sur

215 re contre une chrétienté qui, loin d’avoir maudit la guerre et surtout ce qui l’a permise, prétend encore dominer sur l’Eu

216 , loin d’avoir maudit la guerre et surtout ce qui l’ a permise, prétend encore dominer sur l’Europe, et ne peut maintenir c

217 ut ce qui l’a permise, prétend encore dominer sur l’ Europe, et ne peut maintenir cette apparence de règne qu’en confondant

218 ne qu’en confondant scandaleusement sa cause avec la cause de ceux qui réellement gouvernent. (On sait ce qu’ils sont.) Il

219 cri jaillisse : c’en est fait du christianisme de la chrétienté ! Car ce cri est le témoignage d’un réveil. Et quand bien

220 u christianisme de la chrétienté ! Car ce cri est le témoignage d’un réveil. Et quand bien même il ne serait poussé que pa

221 oignage qui chaque fois qu’il est porté, rétablit le christianisme et sa nouveauté menaçante. ⁂ Que la passion qui nous ar

222 le christianisme et sa nouveauté menaçante. ⁂ Que la passion qui nous arrache ce cri, nous rende aussi lucides et efficace

223 voulons rompre, et nous savons qu’il y faudra de la violence. Mais où porter le coup ? qui dénoncer ? au nom de quoi ? La

224 ons qu’il y faudra de la violence. Mais où porter le coup ? qui dénoncer ? au nom de quoi ? La rupture ne pourra s’opérer

225 porter le coup ? qui dénoncer ? au nom de quoi ? La rupture ne pourra s’opérer qu’au lieu même où la collusion s’est fait

226 La rupture ne pourra s’opérer qu’au lieu même où la collusion s’est faite. Or elle n’a pas pu se faire entre le christian

227 on s’est faite. Or elle n’a pas pu se faire entre le christianisme et l’injustice de ce monde, l’un n’existant que pour au

228 lle n’a pas pu se faire entre le christianisme et l’ injustice de ce monde, l’un n’existant que pour autant qu’il exclut l’

229 ue pour autant qu’il exclut l’autre. Ce n’est pas le christianisme qui a confondu sa cause avec celle de la bourgeoisie ca

230 ristianisme qui a confondu sa cause avec celle de la bourgeoisie capitaliste. Mais c’est un parti de gens qui, ayant peut-

231 sent de ce qu’ils considèrent comme un privilège, le perdent par là même, et dérogent, mais s’obstinent à porter un titre

232 rrecevable. Ce parti peut être aussi nombreux que l’ on voudra, il peut représenter la grande majorité des prétendus croyan

233 ssi nombreux que l’on voudra, il peut représenter la grande majorité des prétendus croyants, l’élément le plus voyant, le

234 senter la grande majorité des prétendus croyants, l’ élément le plus voyant, le plus officiel et le plus puissant de la chr

235 grande majorité des prétendus croyants, l’élément le plus voyant, le plus officiel et le plus puissant de la chrétienté, —

236 des prétendus croyants, l’élément le plus voyant, le plus officiel et le plus puissant de la chrétienté, — il n’est pas le

237 ts, l’élément le plus voyant, le plus officiel et le plus puissant de la chrétienté, — il n’est pas le christianisme, et c

238 s voyant, le plus officiel et le plus puissant de la chrétienté, — il n’est pas le christianisme, et ce n’est pas à lui de

239 le plus puissant de la chrétienté, — il n’est pas le christianisme, et ce n’est pas à lui de rompre avec l’injustice dont

240 ristianisme, et ce n’est pas à lui de rompre avec l’ injustice dont il s’est fait le soutien, et qui, depuis, assure son su

241 lui de rompre avec l’injustice dont il s’est fait le soutien, et qui, depuis, assure son succès relatif. Une église « étab

242 onde et s’appuyant sur lui, en réalité n’est plus l’ Église et n’a plus le droit de parler ; elle n’est plus qu’une précieu

243 r lui, en réalité n’est plus l’Église et n’a plus le droit de parler ; elle n’est plus qu’une précieuse auxiliaire de la p

244  ; elle n’est plus qu’une précieuse auxiliaire de la préfecture de police. Qu’on n’attende donc pas de nous un appel aux é

245 és et officiels1. Non, en présence du scandale de la chrétienté embourgeoisée, patriotarde, riche et peureuse, les églises

246 té embourgeoisée, patriotarde, riche et peureuse, les églises auraient beau multiplier les manifestations publiques, les as

247 et peureuse, les églises auraient beau multiplier les manifestations publiques, les assemblées pacifistes, les prières pour

248 ent beau multiplier les manifestations publiques, les assemblées pacifistes, les prières pour enrayer le chômage, les encyc

249 ifestations publiques, les assemblées pacifistes, les prières pour enrayer le chômage, les encycliques, les vœux, les résol

250 s assemblées pacifistes, les prières pour enrayer le chômage, les encycliques, les vœux, les résolutions, les protestation

251 pacifistes, les prières pour enrayer le chômage, les encycliques, les vœux, les résolutions, les protestations et les coll

252 prières pour enrayer le chômage, les encycliques, les vœux, les résolutions, les protestations et les collectes, elles ne p

253 ur enrayer le chômage, les encycliques, les vœux, les résolutions, les protestations et les collectes, elles ne pourront qu

254 mage, les encycliques, les vœux, les résolutions, les protestations et les collectes, elles ne pourront qu’attester par là

255 , les vœux, les résolutions, les protestations et les collectes, elles ne pourront qu’attester par là même qu’elles ne sont

256 ont qu’attester par là même qu’elles ne sont plus le christianisme, qu’elles sont incapables de rupture, qu’elles ont pass

257 apables de rupture, qu’elles ont passé au camp de l’ ennemi, et depuis si longtemps qu’elles parlent maintenant sa langue,

258 élibéré, pesé et calculé, tendant à désolidariser la « chrétienté » du désordre établi. Et pourquoi ? Parce que c’est tout

259 Parce que c’est tout à fait impossible, parce que la « chrétienté » est sécularisée, et qu’on ne peut demander à ce siècle

260 ce siècle de rompre avec lui-même, de s’arracher le cœur. Il n’y a de rupture possible qu’au nom de l’Évangile2. Elle ne

261 e cœur. Il n’y a de rupture possible qu’au nom de l’ Évangile2. Elle ne peut se produire qu’entre le christianisme véritabl

262 de l’Évangile2. Elle ne peut se produire qu’entre le christianisme véritable et cette « chrétienté » qui s’en réclame enco

263 ienté » qui s’en réclame encore au moment où elle le trahit. Telle sera donc la forme et tel sera le premier lieu de la ru

264 core au moment où elle le trahit. Telle sera donc la forme et tel sera le premier lieu de la rupture nécessaire : la dénon

265 sera donc la forme et tel sera le premier lieu de la rupture nécessaire : la dénonciation d’une imposture, partout où la c

266 l sera le premier lieu de la rupture nécessaire : la dénonciation d’une imposture, partout où la chrétienté, ayant touché

267 ire : la dénonciation d’une imposture, partout où la chrétienté, ayant touché ses 30 deniers, voudra parler encore au nom

268 , voudra parler encore au nom du christianisme. ⁂ Le christianisme n’est pas une puissance à notre disposition, puissance

269 une puissance à notre disposition, puissance que les hommes auraient eu le tort, simplement, de mal utiliser, de négliger.

270 disposition, puissance que les hommes auraient eu le tort, simplement, de mal utiliser, de négliger. Il n’y a pas, en véri

271 en elles-mêmes, qui auraient été introduites dans le monde par Dieu, que nous aurions mal dirigées, compromises par maladr

272 s, par exemple, dégager de leurs complicités avec les « forces du monde ». Le chrétien ne connaît pas d’autre force réelle

273 e leurs complicités avec les « forces du monde ». Le chrétien ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la foi. Or

274 ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la foi. Or cette unique force ne lui appartient pas ; tout au plus le sa

275 unique force ne lui appartient pas ; tout au plus le saisit-elle, d’une manière imprévisible. La seule liberté qui lui soi

276 plus le saisit-elle, d’une manière imprévisible. La seule liberté qui lui soit accordée vis-à-vis de la foi, c’est de la

277 seule liberté qui lui soit accordée vis-à-vis de la foi, c’est de la refuser. Comment dès lors l’utiliserait-il à son gré

278 i lui soit accordée vis-à-vis de la foi, c’est de la refuser. Comment dès lors l’utiliserait-il à son gré ? Car d’une part

279 de la foi, c’est de la refuser. Comment dès lors l’ utiliserait-il à son gré ? Car d’une part il ne peut pas la compromett

280 rait-il à son gré ? Car d’une part il ne peut pas la compromettre, et ce qu’il compromet, c’est toujours autre chose. Mais

281 toujours autre chose. Mais d’autre part, et pour la même raison, il ne peut s’en targuer pour fonder un « ordre chrétien 

282 rguer pour fonder un « ordre chrétien » ; et s’il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que celle de la foi.

283 en réalité sur une tout autre force que celle de la foi. Ce peut être sur une éthique de puissance et de service ; ou sur

284 et constituent dans leur ensemble, du Moyen Âge à l’ Amérique moderne, la grande Imposture dont nous avons à dénoncer l’ori

285 leur ensemble, du Moyen Âge à l’Amérique moderne, la grande Imposture dont nous avons à dénoncer l’origine permanente et l

286 e, la grande Imposture dont nous avons à dénoncer l’ origine permanente et les manifestations actuelles. ⁂ Ne nous excusons

287 ont nous avons à dénoncer l’origine permanente et les manifestations actuelles. ⁂ Ne nous excusons pas d’avoir recours ici

288 des formules théologiques, puisque précisément, à l’ origine du désordre, et plus encore dans son établissement, nous trouv

289 vons ce désir trop humain de parler des choses de la foi dans le langage du bonheur terrestre. La rupture que nous voulons

290 r trop humain de parler des choses de la foi dans le langage du bonheur terrestre. La rupture que nous voulons n’aura de c

291 s de la foi dans le langage du bonheur terrestre. La rupture que nous voulons n’aura de conséquences politiques que si nou

292 ura de conséquences politiques que si nous posons le problème sur son plan réel. Or, le lieu de sa décision n’est pas le l

293 si nous posons le problème sur son plan réel. Or, le lieu de sa décision n’est pas le lieu des décisions et des calculs hu

294 n plan réel. Or, le lieu de sa décision n’est pas le lieu des décisions et des calculs humains ; il est à l’intérieur de l

295 et des calculs humains ; il est à l’intérieur de la religion. Les églises qui se crurent en droit d’édicter un « ordre ch

296 ls humains ; il est à l’intérieur de la religion. Les églises qui se crurent en droit d’édicter un « ordre chrétien », se f

297 dent encore, sur une conception antichrétienne de la foi. La foi, pour elles, est une « force » que l’homme peut se procur

298 ore, sur une conception antichrétienne de la foi. La foi, pour elles, est une « force » que l’homme peut se procurer, appr

299 la foi. La foi, pour elles, est une « force » que l’ homme peut se procurer, apprivoiser, réglementer, administrer dans la

300 curer, apprivoiser, réglementer, administrer dans la durée. C’est une force que l’Église aurait, une fois pour toutes. Et

301 r, administrer dans la durée. C’est une force que l’ Église aurait, une fois pour toutes. Et cette possession serait en que

302 oh ! tout extérieurement ! —à celles qu’inventent les hommes sans la foi. C’est la meilleure façon que le monde ait trouvée

303 eurement ! —à celles qu’inventent les hommes sans la foi. C’est la meilleure façon que le monde ait trouvée de rejeter le

304 celles qu’inventent les hommes sans la foi. C’est la meilleure façon que le monde ait trouvée de rejeter le Christ : feind

305 hommes sans la foi. C’est la meilleure façon que le monde ait trouvée de rejeter le Christ : feindre d’accepter la doctri

306 illeure façon que le monde ait trouvée de rejeter le Christ : feindre d’accepter la doctrine de ses disciples, se faire un

307 trouvée de rejeter le Christ : feindre d’accepter la doctrine de ses disciples, se faire un avoir de la Pauvreté évangéliq

308 a doctrine de ses disciples, se faire un avoir de la Pauvreté évangélique, et bientôt ne plus vivre que sur les intérêts d

309 eté évangélique, et bientôt ne plus vivre que sur les intérêts de cet avoir. Mais si la foi, don de Dieu, et gratuit — « af

310 vivre que sur les intérêts de cet avoir. Mais si la foi, don de Dieu, et gratuit — « afin que nul ne se glorifie » — est

311 glorifie » — est une participation instantanée à l’ éternel, elle juge et condamne ceux-là d’abord qui s’en réclament. Et

312 dans toute politique humaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu ! — qui poursuivrait son plan sans se soucier de la ju

313  ! — qui poursuivrait son plan sans se soucier de la justice de Dieu. Et la voix du prophète s’élève contre l’Église : « T

314 on plan sans se soucier de la justice de Dieu. Et la voix du prophète s’élève contre l’Église : « Tes amis t’ont jouée, t’

315 ce de Dieu. Et la voix du prophète s’élève contre l’ Église : « Tes amis t’ont jouée, t’ont dominée, ceux qui mangeaient to

316 pas su t’en apercevoir ! — Toi qui t’assieds sur les hauteurs et qui dis en toi-même : Qui me précipitera jusqu’à terre ?

317 uand tu placerais ton nid aussi haut que celui de l’ aigle. Quand tu placerais ton nid parmi les étoiles, je t’en précipite

318 elui de l’aigle. Quand tu placerais ton nid parmi les étoiles, je t’en précipiterai, dit l’Éternel… Car le jour de l’Éterne

319 nid parmi les étoiles, je t’en précipiterai, dit l’ Éternel… Car le jour de l’Éternel est proche pour toutes les nations. 

320 étoiles, je t’en précipiterai, dit l’Éternel… Car le jour de l’Éternel est proche pour toutes les nations. » (Abdias II, 3

321 t’en précipiterai, dit l’Éternel… Car le jour de l’ Éternel est proche pour toutes les nations. » (Abdias II, 3-4 et 15).

322 … Car le jour de l’Éternel est proche pour toutes les nations. » (Abdias II, 3-4 et 15). Ils ont prétendu rendre à Dieu ce

323 endaient à César. Entraînée dans cette politique, la théologie se fait servante de la chose publique. Et que voit-on dès l

324 cette politique, la théologie se fait servante de la chose publique. Et que voit-on dès lors ? Présentement ? — On voit de

325 autres « croyants » décorés, s’indigner de ce que les sans-Dieu parlent de confisquer à leur profit « la primauté du Christ

326 s sans-Dieu parlent de confisquer à leur profit «  la primauté du Christ et celle de l’Europe 3 ». L’on voit des von Papen,

327 à leur profit « la primauté du Christ et celle de l’ Europe 3 ». L’on voit des von Papen, délégués par l’industrie lourde a

328 « la primauté du Christ et celle de l’Europe 3 ». L’ on voit des von Papen, délégués par l’industrie lourde au gouvernement

329 Europe 3 ». L’on voit des von Papen, délégués par l’ industrie lourde au gouvernement d’une nation « chrétienne » revendiqu

330 on « chrétienne » revendiquer dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétiennes, pour appuyer des décrets-lois. L

331 urs » chrétiennes, pour appuyer des décrets-lois. L’ on voit des clergymen prier pour le dollar, des évêques asperger des c

332 décrets-lois. L’on voit des clergymen prier pour le dollar, des évêques asperger des croiseurs, un Te Deum à Londres et u

333 Deum à Londres et un autre à Berlin pour célébrer le même massacre. On voit une nuée de piétistes et de bigots, demeurer a

334 demeurer agressifs dans leur volonté de confondre la morale petite-bourgeoise avec les ordres de la foi. Et l’on a vu Babi

335 nté de confondre la morale petite-bourgeoise avec les ordres de la foi. Et l’on a vu Babitt. Mais n’allons pas chercher si

336 re la morale petite-bourgeoise avec les ordres de la foi. Et l’on a vu Babitt. Mais n’allons pas chercher si loin. Ouvrons

337 e petite-bourgeoise avec les ordres de la foi. Et l’ on a vu Babitt. Mais n’allons pas chercher si loin. Ouvrons un journal

338 oute idée de propriété, toute idée de patrie… [et l’ énumération se poursuit jusqu’à ceci ] : Chose plus atroce encore, [si

339 jusqu’à ceci ] : Chose plus atroce encore, [sic] l’ idée chrétienne, l’idée religieuse, l’idée même de Dieu est abolie… »

340 hose plus atroce encore, [sic] l’idée chrétienne, l’ idée religieuse, l’idée même de Dieu est abolie… » Ne pouvant supporte

341 core, [sic] l’idée chrétienne, l’idée religieuse, l’ idée même de Dieu est abolie… » Ne pouvant supporter l’idée que cette

342 e même de Dieu est abolie… » Ne pouvant supporter l’ idée que cette « idée » soit abolie, le père de la Brière lance un vib

343 supporter l’idée que cette « idée » soit abolie, le père de la Brière lance un vibrant appel aux écrivains : qu’ils nous

344 crivains : qu’ils nous écrivent des romans contre le bolchévisme, et l’on donnera 50 000 fr. au mieux pensant. Et Figaro

345 ous écrivent des romans contre le bolchévisme, et l’ on donnera 50 000 fr. au mieux pensant. Et Figaro de conclure : « En

346 ensant. Et Figaro de conclure : « En terminant, l’ éminent religieux déclara que ce concours international avait pour but

347 ours international avait pour but de contribuer à la sauvegarde des hautes valeurs spirituelles et des vérités saintes que

348 s valeurs spirituelles et des vérités saintes que l’ Académie d’éducation et d’entraide sociale a pour mission de servir et

349 pour mission de servir et de faire rayonner. » — L’ idée de propriété, l’idée chrétienne5, les hautes valeurs, les vérités

350 ir et de faire rayonner. » — L’idée de propriété, l’ idée chrétienne5, les hautes valeurs, les vérités saintes, — l’Académi

351 ner. » — L’idée de propriété, l’idée chrétienne5, les hautes valeurs, les vérités saintes, — l’Académie d’entraide sociale

352 ropriété, l’idée chrétienne5, les hautes valeurs, les vérités saintes, — l’Académie d’entraide sociale enfin ! Contribution

353 enne5, les hautes valeurs, les vérités saintes, —  l’ Académie d’entraide sociale enfin ! Contribution à la « sauvegarde » :

354 cadémie d’entraide sociale enfin ! Contribution à la « sauvegarde » : 50 000 francs. Ah ! qu’un sans-Dieu vienne me dire :

355 qualifier de « chrétienne » une « idée » qui sert l’ injustice établie. Tu ne crois pas à ces paroles et tu fais bien, même

356 e crois pas, dis-tu à ces docteurs, mais pourquoi les crois-tu soudain, quand ils se donnent pour chrétiens ? ⁂ Quand, par

357 uand ils se donnent pour chrétiens ? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrétienté » se trouve menacée, c’est déjà qu’

358 our chrétiens ? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrétienté » se trouve menacée, c’est déjà qu’elle mérite la mort.

359 té » se trouve menacée, c’est déjà qu’elle mérite la mort. Les uns alors défendent ses propriétés, je ne sais quelles régi

360 rouve menacée, c’est déjà qu’elle mérite la mort. Les uns alors défendent ses propriétés, je ne sais quelles régions spirit

361 ut leur être — et cette maladie même ! — prouvent l’ inexistence ou la disparition. On leur répond qu’il y a prescription :

362 cette maladie même ! — prouvent l’inexistence ou la disparition. On leur répond qu’il y a prescription : l’Esprit n’est p

363 parition. On leur répond qu’il y a prescription : l’ Esprit n’est plus avec ceux qui ont intérêt à le défendre. L’Esprit n’

364 : l’Esprit n’est plus avec ceux qui ont intérêt à le défendre. L’Esprit n’est plus avec ceux qui ont cru pouvoir l’utilise

365 est plus avec ceux qui ont intérêt à le défendre. L’ Esprit n’est plus avec ceux qui ont cru pouvoir l’utiliser. L’esprit n

366 L’Esprit n’est plus avec ceux qui ont cru pouvoir l’ utiliser. L’esprit n’est jamais avec ceux qui le défendent6, mais peut

367 st plus avec ceux qui ont cru pouvoir l’utiliser. L’ esprit n’est jamais avec ceux qui le défendent6, mais peut-être avec c

368 r l’utiliser. L’esprit n’est jamais avec ceux qui le défendent6, mais peut-être avec ceux qu’il excite à l’attaque du déso

369 fendent6, mais peut-être avec ceux qu’il excite à l’ attaque du désordre. « On voit maintenant, dit Kierkegaard7, toute l’e

370 re. « On voit maintenant, dit Kierkegaard7, toute l’ extraordinaire sottise (s’il faut lui laisser toutefois de l’extraordi

371 naire sottise (s’il faut lui laisser toutefois de l’ extraordinaire) de défendre le christianisme, la piètre connaissance d

372 aisser toutefois de l’extraordinaire) de défendre le christianisme, la piètre connaissance de l’homme que l’on trahit ains

373 e l’extraordinaire) de défendre le christianisme, la piètre connaissance de l’homme que l’on trahit ainsi, et, comment cet

374 endre le christianisme, la piètre connaissance de l’ homme que l’on trahit ainsi, et, comment cette tactique, encore qu’inc

375 istianisme, la piètre connaissance de l’homme que l’ on trahit ainsi, et, comment cette tactique, encore qu’inconsciente, l

376 encore qu’inconsciente, lie partie sous-main avec le scandale, en faisant du christianisme quelque chose de si lamentable,

377 me quelque chose de si lamentable, qu’il faille à la fin plaider pour le sauver. » Rompre avec le désordre établi, c’est f

378 si lamentable, qu’il faille à la fin plaider pour le sauver. » Rompre avec le désordre établi, c’est faire en sorte simple

379 le à la fin plaider pour le sauver. » Rompre avec le désordre établi, c’est faire en sorte simplement, qu’il cesse d’être

380 ment, qu’il cesse d’être « établi ». Qu’il ait pu l’ être, la faute n’en est pas à lui, mais à la défection du christianism

381 ’il cesse d’être « établi ». Qu’il ait pu l’être, la faute n’en est pas à lui, mais à la défection du christianisme ; à ce

382 it pu l’être, la faute n’en est pas à lui, mais à la défection du christianisme ; à cette défection élevée au rang d’Insti

383 i aujourd’hui prétend durer et se défendre contre le monde soulevé. Étrange illusion, certes, puisque en le sanctionnant n

384 nde soulevé. Étrange illusion, certes, puisque en le sanctionnant naguère, elle a perdu la seule force qui le dominait. « 

385 puisque en le sanctionnant naguère, elle a perdu la seule force qui le dominait. « Car le péché n’est pas le dérèglement

386 tionnant naguère, elle a perdu la seule force qui le dominait. « Car le péché n’est pas le dérèglement de la chair et du s

387 lle a perdu la seule force qui le dominait. « Car le péché n’est pas le dérèglement de la chair et du sang, mais le consen

388 e force qui le dominait. « Car le péché n’est pas le dérèglement de la chair et du sang, mais le consentement de l’esprit

389 inait. « Car le péché n’est pas le dérèglement de la chair et du sang, mais le consentement de l’esprit à ce dérèglement8 

390 t pas le dérèglement de la chair et du sang, mais le consentement de l’esprit à ce dérèglement8 ». Et pourtant, nous n’avo

391 t de la chair et du sang, mais le consentement de l’ esprit à ce dérèglement8 ». Et pourtant, nous n’avons jamais à dresser

392 avons jamais à dresser notre christianisme contre le monde, comme une force positive contre une force de même ordre. Assez

393 ordre. Assez de cette « politique chrétienne » où l’ on embarque une prétendue foi dans les plus discutables déterminations

394 étienne » où l’on embarque une prétendue foi dans les plus discutables déterminations de l’avenir. L’office de l’Église est

395 e foi dans les plus discutables déterminations de l’ avenir. L’office de l’Église est en tout temps de dire au monde : Tu n

396 les plus discutables déterminations de l’avenir. L’ office de l’Église est en tout temps de dire au monde : Tu ne dois pas

397 scutables déterminations de l’avenir. L’office de l’ Église est en tout temps de dire au monde : Tu ne dois pas ! Mais c’es

398 de dire au monde : Tu ne dois pas ! Mais c’est à la foi seule de me dire : Tu dois ! En son nom je ne puis engager que mo

399 nom je ne puis engager que moi-même, hic et nunc. La politique est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le chrétien, s

400 nunc. La politique est affaire de systèmes ; mais l’ ordre, pour le chrétien, sera toujours de vouloir sur le champ le plus

401 ique est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le chrétien, sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce

402 e, pour le chrétien, sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui manifeste la foi, c’est le choix et n

403 e chrétien, sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui manifeste la foi, c’est le choix et non pas le

404 sur le champ le plus juste. Car ce qui manifeste la foi, c’est le choix et non pas le système : il n’est de choix que per

405 le plus juste. Car ce qui manifeste la foi, c’est le choix et non pas le système : il n’est de choix que personnel. Ainsi

406 e qui manifeste la foi, c’est le choix et non pas le système : il n’est de choix que personnel. Ainsi le rôle de l’Église

407 système : il n’est de choix que personnel. Ainsi le rôle de l’Église doit-il rester de porter sur le monde un jugement pe

408 il n’est de choix que personnel. Ainsi le rôle de l’ Église doit-il rester de porter sur le monde un jugement permanent et

409 le rôle de l’Église doit-il rester de porter sur le monde un jugement permanent et destructeur ; tandis que la révolution

410 un jugement permanent et destructeur ; tandis que la révolution dans ce qu’elle a de nécessairement constructif, reste le

411 ce qu’elle a de nécessairement constructif, reste le lieu d’obéissance privilégié pour le chrétien, mais ne se confond pas

412 uctif, reste le lieu d’obéissance privilégié pour le chrétien, mais ne se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est l

413 gié pour le chrétien, mais ne se confond pas avec l’ enjeu de son salut. Tel est le paradoxe, qui remonte au cœur même du c

414 se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradoxe, qui remonte au cœur même du christianisme, si le christiani

415 xe, qui remonte au cœur même du christianisme, si le christianisme est la foi au Christ « éternellement actuel ». Cette fo

416 ur même du christianisme, si le christianisme est la foi au Christ « éternellement actuel ». Cette foi est inaliénable. El

417 mais entrée en collusion avec aucune durée, étant la rupture de toute durée. Mais dès lors nous savons le véritable nom de

418 rupture de toute durée. Mais dès lors nous savons le véritable nom de la rupture, son lieu, son mode et son enjeu total :

419 ée. Mais dès lors nous savons le véritable nom de la rupture, son lieu, son mode et son enjeu total : rétablir à chaque in

420 de et son enjeu total : rétablir à chaque instant le christianisme, dans sa nouveauté prophétique, tel est l’Acte — le seu

421 stianisme, dans sa nouveauté prophétique, tel est l’ Acte — le seul ! — et tel est aussi le mystère ; car cette seule Ruptu

422 , dans sa nouveauté prophétique, tel est l’Acte —  le seul ! — et tel est aussi le mystère ; car cette seule Rupture effect

423 ue, tel est l’Acte — le seul ! — et tel est aussi le mystère ; car cette seule Rupture effective surpasse absolument nos f

424 rces, en même temps qu’elle en exige tout : c’est la conversion. 1. L’Église « corps du Christ », en théologie ; et en r

425 qu’elle en exige tout : c’est la conversion. 1. L’ Église « corps du Christ », en théologie ; et en réalité : corps offic

426 au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car la révolte du chrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétie

427 lte du chrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ ordre chrétien, dont certains parlent, où est-il aujourd’hui ? Faudrai

428 ù est-il aujourd’hui ? Faudrait-il attendre qu’on l’ ait trouvé ? 3. Figaro , 29 décembre 1932. 4. Figaro , 4 février

429 évrier 1933. 5. Une idée fausse, par définition, le christianisme n’étant rien d’autre qu’un événement, un drame entre Di

430 n d’autre qu’un événement, un drame entre Dieu et l’ homme. 6. Parce qu’on ne peut pas le défendre, cela n’a aucun sens, e

431 ntre Dieu et l’homme. 6. Parce qu’on ne peut pas le défendre, cela n’a aucun sens, et ceux qui prétendent le défendre men

432 ndre, cela n’a aucun sens, et ceux qui prétendent le défendre mentent, et ne défendent que leur esprit. On sait ce que c’e

433 fendent que leur esprit. On sait ce que c’est que l’ esprit, en ce siècle ! Il a été admirablement défini par la Sorbonne,

434 en ce siècle ! Il a été admirablement défini par la Sorbonne, entre autres. 7. Traité du désespoir, trad. Gateau (Galli

435 Protestants (mars 1933)e Si le christianisme primitif est une révolution — et la plus profonde de to

436 le christianisme primitif est une révolution — et la plus profonde de toute l’histoire —, le protestantisme se doit d’être

437 est une révolution — et la plus profonde de toute l’ histoire —, le protestantisme se doit d’être révolutionnaire dans la m

438 tion — et la plus profonde de toute l’histoire —, le protestantisme se doit d’être révolutionnaire dans la mesure même où

439 rotestantisme se doit d’être révolutionnaire dans la mesure même où il reste fidèle à lui-même, c’est-à-dire dans la mesur

440 où il reste fidèle à lui-même, c’est-à-dire dans la mesure où, constamment, il reproduit la démarche de ses fondateurs :

441 dire dans la mesure où, constamment, il reproduit la démarche de ses fondateurs : le retour à l’Évangile débarrassé de tou

442 ent, il reproduit la démarche de ses fondateurs : le retour à l’Évangile débarrassé de tous les adoucissements dogmatiques

443 oduit la démarche de ses fondateurs : le retour à l’ Évangile débarrassé de tous les adoucissements dogmatiques et compromi

444 teurs : le retour à l’Évangile débarrassé de tous les adoucissements dogmatiques et compromis ecclésiastiques, sans cesse r

445 romis ecclésiastiques, sans cesse renaissant dans la chrétienté. Or en fait, dans certains pays, les églises protestantes

446 ns la chrétienté. Or en fait, dans certains pays, les églises protestantes sont devenues les officines d’un conformisme soc

447 ains pays, les églises protestantes sont devenues les officines d’un conformisme social et politique plus scandaleux encore

448 es catholiques, puisque il se trouve condamné par la dogmatique réformée, et plus encore par la révolte de la foi réformée

449 né par la dogmatique réformée, et plus encore par la révolte de la foi réformée contre toutes les « synthèses » humanistes

450 atique réformée, et plus encore par la révolte de la foi réformée contre toutes les « synthèses » humanistes. Corruptio op

451 e par la révolte de la foi réformée contre toutes les « synthèses » humanistes. Corruptio optimi pessima : le conformisme d

452 ynthèses » humanistes. Corruptio optimi pessima : le conformisme des révoltés est le pire. Il ne suit pas de là, contraire

453 optimi pessima : le conformisme des révoltés est le pire. Il ne suit pas de là, contrairement à ce que prétendent certain

454 que prétendent certains écrivains marxisants, que le bourgeois protestant soit actuellement le type même du capitaliste co

455 ts, que le bourgeois protestant soit actuellement le type même du capitaliste conservateur. En réalité, dans ses pires err

456 nservateur. En réalité, dans ses pires errements, le protestantisme garde toujours la possibilité de transcender, de révol

457 pires errements, le protestantisme garde toujours la possibilité de transcender, de révolutionner ses formes. C’est pourqu

458 formes. C’est pourquoi nous voyons aujourd’hui à l’ avant-garde du mouvement révolutionnaire, dans tous les pays où le pro

459 ant-garde du mouvement révolutionnaire, dans tous les pays où le protestantisme domine, des protestants qui loin de renier

460 mouvement révolutionnaire, dans tous les pays où le protestantisme domine, des protestants qui loin de renier leur foi se

461 renier leur foi se fondent sur elle pour attaquer le régime. L’exemple de l’Allemagne est pour le moment le plus frappant,

462 foi se fondent sur elle pour attaquer le régime. L’ exemple de l’Allemagne est pour le moment le plus frappant, mais tout

463 nt sur elle pour attaquer le régime. L’exemple de l’ Allemagne est pour le moment le plus frappant, mais tout porte à croir

464 quer le régime. L’exemple de l’Allemagne est pour le moment le plus frappant, mais tout porte à croire que l’Amérique, dem

465 gime. L’exemple de l’Allemagne est pour le moment le plus frappant, mais tout porte à croire que l’Amérique, demain, l’imi

466 nt le plus frappant, mais tout porte à croire que l’ Amérique, demain, l’imitera, et même la France, si les questions écono

467 mais tout porte à croire que l’Amérique, demain, l’ imitera, et même la France, si les questions économiques et sociales y

468 croire que l’Amérique, demain, l’imitera, et même la France, si les questions économiques et sociales y prennent un jour l

469 mérique, demain, l’imitera, et même la France, si les questions économiques et sociales y prennent un jour l’acuité qu’elle

470 stions économiques et sociales y prennent un jour l’ acuité qu’elles ont, depuis la guerre, chez nos voisins. Du Front noir

471 y prennent un jour l’acuité qu’elles ont, depuis la guerre, chez nos voisins. Du Front noir national-socialiste (Otto Str

472 u Neue Volk marxiste (Vitus Heller) nombreux sont les groupements politiques, résolus à la rupture, qui se réclament hautem

473 mbreux sont les groupements politiques, résolus à la rupture, qui se réclament hautement de leur foi. Les éléments extrémi

474 rupture, qui se réclament hautement de leur foi. Les éléments extrémistes de la social-démocratie, qui s’expriment dans le

475 autement de leur foi. Les éléments extrémistes de la social-démocratie, qui s’expriment dans les Neue Blätter für den Sozi

476 tes de la social-démocratie, qui s’expriment dans les Neue Blätter für den Sozialismus sont des éléments protestants, et le

477 urs une influence intellectuelle considérable sur le protestantisme de langue allemande. Alors qu’en France l’affirmation

478 stantisme de langue allemande. Alors qu’en France l’ affirmation d’une foi religieuse personnelle fait encore sourire le pe

479 ne foi religieuse personnelle fait encore sourire le petit-bourgeois « progressiste », ou bien se voit taxée sans examen d

480 e réactionnaire », on est surpris de trouver dans le quotidien politique de combat ou dans les revues berlinoises les plus

481 ver dans le quotidien politique de combat ou dans les revues berlinoises les plus « avancées » des professions de foi dont

482 olitique de combat ou dans les revues berlinoises les plus « avancées » des professions de foi dont personne ne songe à con

483 essions de foi dont personne ne songe à contester l’ opportunité. (Cette tolérance peut d’ailleurs paraître suspecte, à bea

484 insi que Ferdinand Fried déclarait récemment dans l’ importante revue Die Tat, dont il exprime en général la pensée directr

485 ortante revue Die Tat, dont il exprime en général la pensée directrice, que la seule doctrine véritablement révolutionnair

486 t il exprime en général la pensée directrice, que la seule doctrine véritablement révolutionnaire est celle qu’on doit tir

487 ent révolutionnaire est celle qu’on doit tirer de la foi protestante. Il faudrait nommer encore des groupes comme le Vorma

488 ante. Il faudrait nommer encore des groupes comme le Vormarsch, le Deutsche Volkstum, ou les efforts d’un Eugen Rosenstock

489 ait nommer encore des groupes comme le Vormarsch, le Deutsche Volkstum, ou les efforts d’un Eugen Rosenstock — l’historien

490 upes comme le Vormarsch, le Deutsche Volkstum, ou les efforts d’un Eugen Rosenstock — l’historien des Révolutions européenn

491 Volkstum, ou les efforts d’un Eugen Rosenstock — l’ historien des Révolutions européennes — dans le domaine du service civ

492 — l’historien des Révolutions européennes — dans le domaine du service civil et des camps de travailleurs. Mais les tenta

493 service civil et des camps de travailleurs. Mais les tentatives de rupture proprement théologiques nous paraissent encore

494 us riches de possibilité. On a souvent reproché à la « théologie dialectique » de Karl Barth et de ses amis de justifier u

495 justifier une sorte de désintéressement radical à l’ endroit des problèmes politiques et sociaux. La parution coup sur coup

496 à l’endroit des problèmes politiques et sociaux. La parution coup sur coup, de trois livres importants de Gogarten, de Br

497 nts de Gogarten, de Brunner et de de Quervain sur la « théologie politique » fait justice de ce reproche et démontre une f

498 e de ce reproche et démontre une fois de plus que le paradoxe de la « politique du pessimisme actif » inspirera toujours l

499 e et démontre une fois de plus que le paradoxe de la « politique du pessimisme actif » inspirera toujours les construction

500 olitique du pessimisme actif » inspirera toujours les constructions les plus vigoureuses. Friedrich Gogarten en particulier

501 isme actif » inspirera toujours les constructions les plus vigoureuses. Friedrich Gogarten en particulier dans son Éthique

502 particulier dans son Éthique politique pose tous les problèmes de l’heure avec une lucidité et un courage intellectuel qu’

503 son Éthique politique pose tous les problèmes de l’ heure avec une lucidité et un courage intellectuel qu’on rencontre rar

504 ourage intellectuel qu’on rencontre rarement chez les écrivains politiques. Si certaines de ses conclusions sont nettement

505 stes, il n’en reste pas moins non conformiste par la façon dont il pose les problèmes. Beaucoup plus « existentielle » que

506 s moins non conformiste par la façon dont il pose les problèmes. Beaucoup plus « existentielle » que systématique, sa doctr

507 nos polémiques byzantines autour du marxisme. Il le rejette en définitive, mais ce n’est pas sans avoir reconnu que sa fo

508 rochain ? Lui laissez-vous ce qui lui revient, ou l’ en privez-vous ? » ⁂ La caractéristique des mouvements américains de r

509 ous ce qui lui revient, ou l’en privez-vous ? » ⁂ La caractéristique des mouvements américains de rénovation réside dans l

510 tion réside dans leur effort pour « christianiser l’ ordre social ». Certains même parlent déjà du devoir qu’aurait l’Églis

511 ». Certains même parlent déjà du devoir qu’aurait l’ Église de « christianiser les mouvements radicaux » c’est-à-dire les m

512 à du devoir qu’aurait l’Église de « christianiser les mouvements radicaux » c’est-à-dire les mouvements plus ou moins commu

513 istianiser les mouvements radicaux » c’est-à-dire les mouvements plus ou moins communistes, qui prennent actuellement beauc

514 qui prennent actuellement beaucoup d’ampleur sur le terrain préparé par Ford. Une récente enquête publiée en volume chez

515 titre : Témoignages spontanés de travailleurs sur la religion (recueillis par Jerome Davis) se fait l’écho de ces revendic

516 la religion (recueillis par Jerome Davis) se fait l’ écho de ces revendications antiecclésiastiques sinon antichrétiennes.

517 antichrétiennes. Arthur A. Wharton, président de l’ association des mécaniciens d’Amérique exprime ce point de vue en une

518 exprime ce point de vue en une phrase typique : «  La grande majorité des ouvriers parle de Jésus-Christ et de l’Église com

519 majorité des ouvriers parle de Jésus-Christ et de l’ Église comme de deux choses qui n’ont rien en commun. » Il constate qu

520 hoses qui n’ont rien en commun. » Il constate que l’ Église est intervenue dans la vie quotidienne en promulguant des règle

521 n. » Il constate que l’Église est intervenue dans la vie quotidienne en promulguant des règles sur le dimanche, l’alcool e

522 la vie quotidienne en promulguant des règles sur le dimanche, l’alcool et la moralité, mais qu’elle s’est arrêtée au mome

523 dienne en promulguant des règles sur le dimanche, l’ alcool et la moralité, mais qu’elle s’est arrêtée au moment où il semb

524 omulguant des règles sur le dimanche, l’alcool et la moralité, mais qu’elle s’est arrêtée au moment où il semblait qu’elle

525 au moment où il semblait qu’elle dût s’occuper de la durée du travail, de la question des salaires, etc. Cette carence sub

526 qu’elle dût s’occuper de la durée du travail, de la question des salaires, etc. Cette carence subite dans le domaine écon

527 tion des salaires, etc. Cette carence subite dans le domaine économique vient à l’appui de la thèse marxiste qui ne veut v

528 ite dans le domaine économique vient à l’appui de la thèse marxiste qui ne veut voir dans les Églises que des institutions

529 ’appui de la thèse marxiste qui ne veut voir dans les Églises que des institutions de classe. Cette position simpliste de p

530 Cette position simpliste de problèmes vieux comme le monde chrétien a du moins le mérite de débarrasser le protestantisme

531 roblèmes vieux comme le monde chrétien a du moins le mérite de débarrasser le protestantisme américain de son piétisme opt

532 onde chrétien a du moins le mérite de débarrasser le protestantisme américain de son piétisme optimiste et moralisant. Mai

533 Mais qu’entendent-ils par « christianisation, de l’ ordre social » ? Ont-ils distingué clairement le péril de sécularisati

534 e l’ordre social » ? Ont-ils distingué clairement le péril de sécularisation de l’Évangile impliqué dans leur attitude, et

535 istingué clairement le péril de sécularisation de l’ Évangile impliqué dans leur attitude, et qui les ferait retomber dans

536 de l’Évangile impliqué dans leur attitude, et qui les ferait retomber dans les vieilles erreurs du capitalisme puritain qu’

537 ns leur attitude, et qui les ferait retomber dans les vieilles erreurs du capitalisme puritain qu’ils veulent combattre ? C

538 tout récent qui s’intitule Economic Justice et à la tête duquel on retrouve Jerome Davis et Francis A. Henson. Le bulleti

539 el on retrouve Jerome Davis et Francis A. Henson. Le bulletin très vivant que publient ces jeunes hommes a pris pour tâche

540 r tâche de faire connaître et de critiquer toutes les tentatives réformistes ou révolutionnaires chrétiennes qui se manifes

541 qui se manifestent en Amérique. On remarque dans la liste de ses collaborateurs des noms d’évêques socialistes et d’essay

542 els que Reinhold Niebuhr. On y remarque également le nom de Toyohiko Kagawa, le grand leader du jeune Japon. Cet homme ext

543 n y remarque également le nom de Toyohiko Kagawa, le grand leader du jeune Japon. Cet homme extraordinaire que l’on a surn

544 ader du jeune Japon. Cet homme extraordinaire que l’ on a surnommé le forki japonais mériterait à lui seul toute une chroni

545 pon. Cet homme extraordinaire que l’on a surnommé le forki japonais mériterait à lui seul toute une chronique de cette rev

546 hef syndicaliste, Kagawa est l’un des personnages les plus influents du Japon, et l’on n’a pas oublié son fameux message au

547 n des personnages les plus influents du Japon, et l’ on n’a pas oublié son fameux message aux peuples chinois, publié à Tok

548 ssage aux peuples chinois, publié à Tokyo pendant le bombardement de Shanghai, et qui lui valut des menaces de mort. Plus

549 i lui valut des menaces de mort. Plus radical que les socialistes, labouristes, il se distingue nettement des marxistes don

550 distingue nettement des marxistes dont il rejette le matérialisme méthodique et le goût pour la violence dictatoriale. ⁂ E

551 tes dont il rejette le matérialisme méthodique et le goût pour la violence dictatoriale. ⁂ En France, ce mouvement mondial

552 ejette le matérialisme méthodique et le goût pour la violence dictatoriale. ⁂ En France, ce mouvement mondial a rencontré

553 uvement mondial a rencontré jusqu’ici peu d’écho. La revue Le Christianisme social qui représente l’aile gauche intellectu

554 ondial a rencontré jusqu’ici peu d’écho. La revue Le Christianisme social qui représente l’aile gauche intellectuelle du p

555 . La revue Le Christianisme social qui représente l’ aile gauche intellectuelle du protestantisme, s’attarde aux solutions

556 ne doctrine originale. Elle semble reculer devant les conclusions radicales, par suite sans doute d’un malentendu foncier t

557 suite sans doute d’un malentendu foncier touchant le problème de la violence et que seul parmi ses collaborateurs, André P

558 e d’un malentendu foncier touchant le problème de la violence et que seul parmi ses collaborateurs, André Philip tranche a

559 eurs, André Philip tranche avec netteté, comme on l’ a vu plus haut. En dehors des écrits de Philip, on ne trouvera guère d

560 s écrits de Philip, on ne trouvera guère d’écho à l’ effort critique de la « théologie politique » allemande que dans le mi

561 n ne trouvera guère d’écho à l’effort critique de la « théologie politique » allemande que dans le mince bulletin du group

562 de la « théologie politique » allemande que dans le mince bulletin du groupe Hic et Nunc , et dans certains articles du

563 et dans certains articles du Semeur , organe de la fédération chrétienne d’étudiants. Mais il y a là le germe d’un mouve

564 fédération chrétienne d’étudiants. Mais il y a là le germe d’un mouvement qui demain peut se préciser et s’amplifier. Sign

565 peut se préciser et s’amplifier. Signalons enfin la revue internationale de la Fédération des étudiants, le Student World

566 ifier. Signalons enfin la revue internationale de la Fédération des étudiants, le Student World, qui sous l’impulsion de W

567 ue internationale de la Fédération des étudiants, le Student World, qui sous l’impulsion de W. A. Visser ’t Hooft adopte u

568 ération des étudiants, le Student World, qui sous l’ impulsion de W. A. Visser ’t Hooft adopte une attitude très nettement

569 vient de donner un remarquable fascicule intitulé la Fin du bourgeois, au sommaire duquel figurent entre autres les noms d

570 urgeois, au sommaire duquel figurent entre autres les noms de Eugen Rosenstock, G. D. H. Cole (Angleterre) Carlo Predella (

571 Amérique). C’est un document de premier ordre sur la « rupture » à laquelle nous travaillons tous ici. 9. Son autobiogra

572 on autobiographie a été traduite en français sous le titre de Avant l’Aube (Éd. « Je sers »). e. Rougemont Denis de, « P

573 a été traduite en français sous le titre de Avant l’ Aube (Éd. « Je sers »). e. Rougemont Denis de, « Protestants », Espr

574 Loisir ou temps vide ? (juillet 1933)f Le malaise De même que le « spiritualisme » du siècle dernier mérite

575  ? (juillet 1933)f Le malaise De même que le « spiritualisme » du siècle dernier mérite et conditionne le « matéri

576 ualisme » du siècle dernier mérite et conditionne le « matérialisme » de ce siècle, de même que cette séparation de l’espr

577 e » de ce siècle, de même que cette séparation de l’ esprit et de la matière dénature et dégrade à la fois l’esprit et la m

578 e, de même que cette séparation de l’esprit et de la matière dénature et dégrade à la fois l’esprit et la matière, et risq

579 it et de la matière dénature et dégrade à la fois l’ esprit et la matière, et risque, à la limite, de les priver de toute r

580 matière dénature et dégrade à la fois l’esprit et la matière, et risque, à la limite, de les priver de toute raison d’être

581 de à la fois l’esprit et la matière, et risque, à la limite, de les priver de toute raison d’être efficace, — ainsi et par

582 ’esprit et la matière, et risque, à la limite, de les priver de toute raison d’être efficace, — ainsi et parallèlement, de

583 son d’être efficace, — ainsi et parallèlement, de la corruption spirituelle des loisirs est née la présente corruption du

584 de la corruption spirituelle des loisirs est née la présente corruption du travail. Notre siècle ne connaît plus ni le tr

585 ption du travail. Notre siècle ne connaît plus ni le travail ni le loisir depuis qu’il a coupé leurs liens vivants. Nous l

586 il. Notre siècle ne connaît plus ni le travail ni le loisir depuis qu’il a coupé leurs liens vivants. Nous le voyons lourd

587 ir depuis qu’il a coupé leurs liens vivants. Nous le voyons lourdement se débattre dans une amère contradiction : labeur f

588 nante misère : une misère qui nous rabat au sol. L’ homme dit « j’agis », et il trouve dans l’acte sa mesure, son rythme e

589 u sol. L’homme dit « j’agis », et il trouve dans l’ acte sa mesure, son rythme et sa joie. Une totalité. Et s’il divise al

590 me et sa joie. Une totalité. Et s’il divise alors le temps de ses journées, c’est pour mieux dominer ses moyens. Selon sa

591 pour mieux dominer ses moyens. Selon sa loi. Mais le moderne dit : « Je gagne » ou « Je produis », ou bien « Je chôme », e

592 nstats d’injustice, d’isolement et d’impuissance. La division de nos journées en 8 heures de travail et 8 heures de loisir

593 le des rythmes créateurs. Elle exprime simplement l’ état accidentel d’un conflit absurde entre deux opérations dont nous a

594 surde entre deux opérations dont nous avons perdu le contrôle, pour les avoir follement décrétées autonomes : la productio

595 pérations dont nous avons perdu le contrôle, pour les avoir follement décrétées autonomes : la production et la consommatio

596 e, pour les avoir follement décrétées autonomes : la production et la consommation. Cette division n’est pas humaine. Elle

597 follement décrétées autonomes : la production et la consommation. Cette division n’est pas humaine. Elle nous asservit. J

598 pâtissons dans une mesure qui n’est pas celle de la condamnation portée sur notre race. On peut dire que nous en remetton

599 ous en remettons. Fausse dignité du travail Les nécessités anonymes naissent et grandissent à la mesure exacte de nos

600 Les nécessités anonymes naissent et grandissent à la mesure exacte de nos démissions personnelles : genèse des mythiques l

601 sions personnelles : genèse des mythiques lois de l’ économie, de l’histoire. Lorsque l’homme renonce à créer, son « travai

602 les : genèse des mythiques lois de l’économie, de l’ histoire. Lorsque l’homme renonce à créer, son « travail » n’est plus

603 hiques lois de l’économie, de l’histoire. Lorsque l’ homme renonce à créer, son « travail » n’est plus que souffrance. Il n

604 s camouflent cette démission en dignité nouvelle. La dignité de l’homme consisterait, dit-on, dans le travail qu’il fourni

605 ette démission en dignité nouvelle. La dignité de l’ homme consisterait, dit-on, dans le travail qu’il fournit pour « gagne

606 La dignité de l’homme consisterait, dit-on, dans le travail qu’il fournit pour « gagner sa vie », pour assurer sa subsist

607 sa vie », pour assurer sa subsistance matérielle. La dignité du singe alors ? Elle apparaît très supérieure. Les singes ga

608 é du singe alors ? Elle apparaît très supérieure. Les singes gagnent leur vie et ne font pas d’histoires. Ils ne font pas t

609 i moins efficaces d’ailleurs. ⁂ On a voulu mettre l’ esprit au service du « minimum de vie » que n’importe quel animal s’as

610 Morale officielle de la Troisième République, de l’ Amérique et des Soviets. Nous croyons ici que la dignité de l’homme co

611 e l’Amérique et des Soviets. Nous croyons ici que la dignité de l’homme consiste à mettre en jeu sa vie, à la risquer jusq

612 t des Soviets. Nous croyons ici que la dignité de l’ homme consiste à mettre en jeu sa vie, à la risquer jusqu’à la perdre

613 ité de l’homme consiste à mettre en jeu sa vie, à la risquer jusqu’à la perdre si la mesure de notre acte nous dépasse. « 

614 iste à mettre en jeu sa vie, à la risquer jusqu’à la perdre si la mesure de notre acte nous dépasse. « Primauté du spiritu

615 en jeu sa vie, à la risquer jusqu’à la perdre si la mesure de notre acte nous dépasse. « Primauté du spirituel » n’a pas

616 sens pour nous. Bourgeois et marxistes partent de la nécessité du gain, — gagner sa vie. Nous partons de la liberté du ris

617 cessité du gain, — gagner sa vie. Nous partons de la liberté du risque, — perdre sa vie. Cette opposition est tellement ra

618 ale, qu’elle nous interdit de prendre au tragique l’ opposition toute relative du communisme et du capitalisme. ⁂ Ils parte

619 mmunisme et du capitalisme. ⁂ Ils partent donc de la nécessité. Ils n’arriveront jamais à la liberté, au loisir plein. Si

620 t donc de la nécessité. Ils n’arriveront jamais à la liberté, au loisir plein. Si la liberté n’est pas à l’origine d’un sy

621 riveront jamais à la liberté, au loisir plein. Si la liberté n’est pas à l’origine d’un système, elle ne s’introduira jama

622 berté, au loisir plein. Si la liberté n’est pas à l’ origine d’un système, elle ne s’introduira jamais dans ses effets (à m

623 n). Mais il y a plus. Tout travail qu’on limite à la nécessité d’assurer le minimum de vie se trouve condamné par là même

624 out travail qu’on limite à la nécessité d’assurer le minimum de vie se trouve condamné par là même à ne jamais suffire à

625 à même à ne jamais suffire à cette nécessité. Car la seule défense efficace, c’est l’attaque. Un travail qui néglige la cr

626 e nécessité. Car la seule défense efficace, c’est l’ attaque. Un travail qui néglige la création, un travail sans loisir, s

627 efficace, c’est l’attaque. Un travail qui néglige la création, un travail sans loisir, sans liberté, laisse s’étendre l’em

628 avail sans loisir, sans liberté, laisse s’étendre l’ empire de la nécessité. On aura beau l’intensifier10 : la tâche grandi

629 oisir, sans liberté, laisse s’étendre l’empire de la nécessité. On aura beau l’intensifier10 : la tâche grandira d’autant.

630 s’étendre l’empire de la nécessité. On aura beau l’ intensifier10 : la tâche grandira d’autant. Et la tristesse. « Le t

631 e de la nécessité. On aura beau l’intensifier10 : la tâche grandira d’autant. Et la tristesse. « Le temps vuide » Il

632 l’intensifier10 : la tâche grandira d’autant. Et la tristesse. « Le temps vuide » Il semble que la condamnation por

633 la tâche grandira d’autant. Et la tristesse. «  Le temps vuide » Il semble que la condamnation portée à l’origine des

634 tristesse. « Le temps vuide » Il semble que la condamnation portée à l’origine des temps sur le travail-nécessité fr

635 vuide » Il semble que la condamnation portée à l’ origine des temps sur le travail-nécessité frappe toutes les règles de

636 la condamnation portée à l’origine des temps sur le travail-nécessité frappe toutes les règles de vie que l’homme essaie

637 des temps sur le travail-nécessité frappe toutes les règles de vie que l’homme essaie de se donner pour justifier à ses pr

638 ail-nécessité frappe toutes les règles de vie que l’ homme essaie de se donner pour justifier à ses propres yeux, voire pou

639 cynisme grossier — « Je gagne mon bifteck » — de la morale bourgeoise, et de l’idéalisme socialiste, démocratisation du c

640 ne mon bifteck » — de la morale bourgeoise, et de l’ idéalisme socialiste, démocratisation du confort moyen et de la TSF da

641 ocialiste, démocratisation du confort moyen et de la TSF dans un monde où le libre divertissement de chacun sera la condit

642 on du confort moyen et de la TSF dans un monde où le libre divertissement de chacun sera la condition du libre abrutisseme

643 n monde où le libre divertissement de chacun sera la condition du libre abrutissement de tous par la propagande électorale

644 a la condition du libre abrutissement de tous par la propagande électorale. Prendre le travail comme point de départ d’un

645 ent de tous par la propagande électorale. Prendre le travail comme point de départ d’un système économique ou d’une cultur

646 stème économique ou d’une culture, c’est vicier à la base toutes les conceptions du loisir qui découlent de cette erreur s

647 e ou d’une culture, c’est vicier à la base toutes les conceptions du loisir qui découlent de cette erreur spirituelle ; et

648 t de cette erreur spirituelle ; et principalement la conception abstraite et négative qui sévit aujourd’hui. On peut en da

649 négative qui sévit aujourd’hui. On peut en dater l’ origine. Dans l’Encyclopédie de 1765, vous trouverez loisir défini com

650 vit aujourd’hui. On peut en dater l’origine. Dans l’ Encyclopédie de 1765, vous trouverez loisir défini comme « le temps vu

651 die de 1765, vous trouverez loisir défini comme «  le temps vuide ». Cette nomination qu’un libéral voudra bien reconnaître

652 voudra bien reconnaître insuffisante, nous a valu le siècle d’égarement que nous tentons maintenant de solder. Un siècle d

653 e machinisme, ou plutôt d’inflation mécanique, si l’ on convient que la mesure du travail ne peut être prise ailleurs que d

654 lutôt d’inflation mécanique, si l’on convient que la mesure du travail ne peut être prise ailleurs que dans la capacité hu

655 e du travail ne peut être prise ailleurs que dans la capacité humaine d’utiliser les effets du travail. Mais nous savons l

656 ailleurs que dans la capacité humaine d’utiliser les effets du travail. Mais nous savons le vrai nom du « temps vuide » et

657 ’utiliser les effets du travail. Mais nous savons le vrai nom du « temps vuide » et c’est chômage. Tout le mal est venu d’

658 rai nom du « temps vuide » et c’est chômage. Tout le mal est venu d’une séparation, d’une disjonction. Ou plutôt, car les

659 une séparation, d’une disjonction. Ou plutôt, car les choses sont toujours plus complexes que nos sommations, tout le mal m

660 toujours plus complexes que nos sommations, tout le mal moderne est symbolisé par cette disjonction du travail et du lois

661 ail et du loisir, dont il faut maintenant déceler la lâcheté originelle. Car c’est bien d’un relâchement qu’elle résulte,

662 ui seule définit un « temps plein ». En sorte que le « temps vuide » de l’Encyclopédie n’est au vrai qu’un temps vidé, irr

663 temps plein ». En sorte que le « temps vuide » de l’ Encyclopédie n’est au vrai qu’un temps vidé, irréel renversement d’un

664 travail sans jeu, c’est-à-dire du travail forcé. ( La logique du langage ici nous guide sûrement.) Qu’une classe possédante

665 possédante en vienne par fatigue à décréter vides les loisirs que ses ancêtres consacraient à la création de leur puissance

666 vides les loisirs que ses ancêtres consacraient à la création de leur puissance, du même coup elle décrète « forcé » le tr

667 ur puissance, du même coup elle décrète « forcé » le travail des classes chargées d’assurer ce loisir. C’est créer un mond

668 C’est créer un monde impensable, le nôtre. Car si le loisir est simplement le contraire du travail, et son but ; si le lab

669 nsable, le nôtre. Car si le loisir est simplement le contraire du travail, et son but ; si le labeur et le repos n’ont plu

670 mplement le contraire du travail, et son but ; si le labeur et le repos n’ont plus de finalité commune ; s’il n’y a plus d

671 ontraire du travail, et son but ; si le labeur et le repos n’ont plus de finalité commune ; s’il n’y a plus de loisir dans

672 finalité commune ; s’il n’y a plus de loisir dans le travail ni de travail dans le loisir ; s’il n’y a plus rien dans l’un

673 plus de loisir dans le travail ni de travail dans le loisir ; s’il n’y a plus rien dans l’un qui permette de saisir la nat

674 n’y a plus rien dans l’un qui permette de saisir la nature de l’autre, il n’y a plus alors que de l’absurdité pour l’espr

675 la nature de l’autre, il n’y a plus alors que de l’ absurdité pour l’esprit qui les confronte, il n’y a plus que du désord

676 utre, il n’y a plus alors que de l’absurdité pour l’ esprit qui les confronte, il n’y a plus que du désordre et des souffra

677 a plus alors que de l’absurdité pour l’esprit qui les confronte, il n’y a plus que du désordre et des souffrances pour le c

678 ’y a plus que du désordre et des souffrances pour le corps qui les subit. L’acte ordonnateur, ou révolution La tâche

679 du désordre et des souffrances pour le corps qui les subit. L’acte ordonnateur, ou révolution La tâche restauratrice

680 t des souffrances pour le corps qui les subit. L’ acte ordonnateur, ou révolution La tâche restauratrice de l’esprit,

681 es subit. L’acte ordonnateur, ou révolution La tâche restauratrice de l’esprit, dévolue à notre génération, apparaît

682 ateur, ou révolution La tâche restauratrice de l’ esprit, dévolue à notre génération, apparaît maintenant évidente : rem

683 ation, apparaît maintenant évidente : remontant à la racine du mal, nous réduirons d’abord l’erreur cartésianiste11, la sé

684 ontant à la racine du mal, nous réduirons d’abord l’ erreur cartésianiste11, la séparation de la « pensée » et de l’« actio

685 nous réduirons d’abord l’erreur cartésianiste11, la séparation de la « pensée » et de l’« action ». Nous réapprendrons à

686 ’abord l’erreur cartésianiste11, la séparation de la « pensée » et de l’« action ». Nous réapprendrons à penser en hommes

687 ésianiste11, la séparation de la « pensée » et de l’ « action ». Nous réapprendrons à penser en hommes responsables, à pens

688 ns à penser en hommes responsables, à penser dans le risque total de l’être, qui est l’acte. Nous penserons avec des mains

689 es responsables, à penser dans le risque total de l’ être, qui est l’acte. Nous penserons avec des mains créatrices. Nous d

690 à penser dans le risque total de l’être, qui est l’ acte. Nous penserons avec des mains créatrices. Nous dirons : le but d

691 enserons avec des mains créatrices. Nous dirons : le but du travail, ce n’est pas le loisir, mais la création. Et le but d

692 es. Nous dirons : le but du travail, ce n’est pas le loisir, mais la création. Et le but du loisir, ce n’est pas la jouiss

693 : le but du travail, ce n’est pas le loisir, mais la création. Et le but du loisir, ce n’est pas la jouissance, mais la cr

694 ail, ce n’est pas le loisir, mais la création. Et le but du loisir, ce n’est pas la jouissance, mais la création. Nous n’a

695 is la création. Et le but du loisir, ce n’est pas la jouissance, mais la création. Nous n’avons pas le goût du vide. Par c

696 e but du loisir, ce n’est pas la jouissance, mais la création. Nous n’avons pas le goût du vide. Par cet acte, travail et

697 la jouissance, mais la création. Nous n’avons pas le goût du vide. Par cet acte, travail et loisir retrouveront leur commu

698 il et loisir retrouveront leur commun sens : dans l’ actualité de l’être, où ils ne seront plus que les temps alternés d’un

699 trouveront leur commun sens : dans l’actualité de l’ être, où ils ne seront plus que les temps alternés d’une plénitude joy

700 l’actualité de l’être, où ils ne seront plus que les temps alternés d’une plénitude joyeusement renouvelée. L’homme tendu

701 alternés d’une plénitude joyeusement renouvelée. L’ homme tendu assume dans ses desseins la nécessité et le jeu, les combi

702 enouvelée. L’homme tendu assume dans ses desseins la nécessité et le jeu, les combinant selon sa loi pour créer un risque

703 me tendu assume dans ses desseins la nécessité et le jeu, les combinant selon sa loi pour créer un risque nouveau. Le temp

704 assume dans ses desseins la nécessité et le jeu, les combinant selon sa loi pour créer un risque nouveau. Le temps de cet

705 binant selon sa loi pour créer un risque nouveau. Le temps de cet homme est plein, et nul n’y pourrait distinguer des heur

706 pas sans douleur, non plus que sans volupté. Mais le sens et la fin seuls importent, et fondent l’œuvre en dignité. Dignit

707 uleur, non plus que sans volupté. Mais le sens et la fin seuls importent, et fondent l’œuvre en dignité. Dignité du temps

708 ais le sens et la fin seuls importent, et fondent l’ œuvre en dignité. Dignité du temps de l’homme. ⁂ Un jour, l’empereur d

709 t fondent l’œuvre en dignité. Dignité du temps de l’ homme. ⁂ Un jour, l’empereur de la Chine fait appeler auprès de lui so

710 dignité. Dignité du temps de l’homme. ⁂ Un jour, l’ empereur de la Chine fait appeler auprès de lui son peintre. « Peins-m

711 ité du temps de l’homme. ⁂ Un jour, l’empereur de la Chine fait appeler auprès de lui son peintre. « Peins-moi sur ce roul

712 uleau un crabe ». — « Il me faut vingt ans », dit le peintre. Et pendant vingt ans, l’empereur subvient à l’existence du p

713 ingt ans », dit le peintre. Et pendant vingt ans, l’ empereur subvient à l’existence du peintre. Cependant l’artiste se pro

714 ntre. Et pendant vingt ans, l’empereur subvient à l’ existence du peintre. Cependant l’artiste se promène. Sur les plages,

715 reur subvient à l’existence du peintre. Cependant l’ artiste se promène. Sur les plages, il vagabonde, il contemple, il app

716 e du peintre. Cependant l’artiste se promène. Sur les plages, il vagabonde, il contemple, il apprend, il calcule. Au terme

717 apprend, il calcule. Au terme qu’il s’était fixé, le voici devant son seigneur. « Ton tableau ? » — « Qu’on m’apporte un r

718 eul trait miraculeux…   P.-S. — Cette histoire de la Chine se suffit. J’aurais pu faire l’économie du reste. Mais nous viv

719 histoire de la Chine se suffit. J’aurais pu faire l’ économie du reste. Mais nous vivons dans une époque impatiente : il fa

720 t expliquer. J’indiquerai donc encore : 1° que si l’ erreur initiale fut bien spirituelle, notre tâche constructive est d’a

721 uel. Qui dit précédence dit primauté. 2° que dans l’ ordre, immédiatement consécutif, des institutions et des lois, je ne v

722 et des lois, je ne vois rien de plus néfaste que la fameuse législation du travail (c’est-à-dire à partir du travail), si

723 ’est-à-dire à partir du travail), sinon toutefois l’ organisation des loisirs, qui lui sera tôt ou tard conjointe. 3° que s

724 rs, qui lui sera tôt ou tard conjointe. 3° que si l’ on veut sauvegarder l’acte créateur, fondement humain de la personne,

725 u tard conjointe. 3° que si l’on veut sauvegarder l’ acte créateur, fondement humain de la personne, il faut légiférer à pa

726 sauvegarder l’acte créateur, fondement humain de la personne, il faut légiférer à partir de cet acte. Il ne peut sortir d

727 t acte. Il ne peut sortir d’un système que ce que l’ on y met dès l’origine. 10. On aura beau l’appeler « travail de cho

728 eut sortir d’un système que ce que l’on y met dès l’ origine. 10. On aura beau l’appeler « travail de choc ». Ultime ten

729 que l’on y met dès l’origine. 10. On aura beau l’ appeler « travail de choc ». Ultime tentative pour faire aimer aux hom

730 er aux hommes une caricature du travail créateur, l’ émulation socialiste n’est rien d’autre qu’un nouvel opium. Ce bourrag

731 helle que Ford n’avait imaginée qu’en rêve, c’est la tentative désespérée de Staline pour introduire un peu de joie dans u

732 troduire un peu de joie dans une activité qui est la négation même de la création ; activité purement « nécessitée » par l

733 oie dans une activité qui est la négation même de la création ; activité purement « nécessitée » par la révolte de 17, qui

734 a création ; activité purement « nécessitée » par la révolte de 17, qui décréta l’instauration en Russie d’une civilisatio

735 « nécessitée » par la révolte de 17, qui décréta l’ instauration en Russie d’une civilisation américaine dont on s’efforce

736 ont on s’efforce, à coups de plans, de satisfaire les exigences artificielles. 11. Et non pas cartésienne, comme on le dit

737 ificielles. 11. Et non pas cartésienne, comme on le dit souvent. f. Rougemont Denis de, « Loisir ou temps vide ? », Esp

738 et mauvais, qu’allons-nous tirer, mes amis, sinon la négation d’un mal, et ce n’est pas encore le bien sauveur ! Voici not

739 inon la négation d’un mal, et ce n’est pas encore le bien sauveur ! Voici notre erreur perpétuelle : nous peignons notre é

740 ble qu’au souvenir récent de nos décrépitudes. Si la préface à l’avenir n’était qu’anathème au présent, où serait notre cr

741 venir récent de nos décrépitudes. Si la préface à l’ avenir n’était qu’anathème au présent, où serait notre création ? Et s

742 hème au présent, où serait notre création ? Et si l’ ordre que nous voulons n’était rien d’autre que la subversion du désor

743 l’ordre que nous voulons n’était rien d’autre que la subversion du désordre où nous sommes nés, d’où viendrait donc l’ordr

744 désordre où nous sommes nés, d’où viendrait donc l’ ordre vivant ? On ne crée pas la vie en insultant la mort. Il faudra s

745 où viendrait donc l’ordre vivant ? On ne crée pas la vie en insultant la mort. Il faudra se tourner ailleurs. Il faudra re

746 ordre vivant ? On ne crée pas la vie en insultant la mort. Il faudra se tourner ailleurs. Il faudra remonter à ce qui juge

747 nter à ce qui juge nos faiblesses, non point pour les confondre éloquemment et périr ensuite avec elles, mais pour restaure

748 et périr ensuite avec elles, mais pour restaurer le pouvoir qui nous désigne en même temps les méfaits du désordre établi

749 staurer le pouvoir qui nous désigne en même temps les méfaits du désordre établi et le principe vivant du nouvel ordre. Ce

750 e en même temps les méfaits du désordre établi et le principe vivant du nouvel ordre. Ce pouvoir, nous le connaissons, dan

751 principe vivant du nouvel ordre. Ce pouvoir, nous le connaissons, dans la mesure où nous sommes humains. Mais cette mesure

752 uvel ordre. Ce pouvoir, nous le connaissons, dans la mesure où nous sommes humains. Mais cette mesure est peut-être assez

753 vons tant de peine à définir et nommer clairement les maux dont nous souffrons, et le bien qui nous les révèle. En vérité,

754 ommer clairement les maux dont nous souffrons, et le bien qui nous les révèle. En vérité, nous connaissons bien mieux ce q

755 les maux dont nous souffrons, et le bien qui nous les révèle. En vérité, nous connaissons bien mieux ce qui nous blesse que

756 ous connaissons bien mieux ce qui nous blesse que la nature des réalités que nous sentons, en nous, obscurément blessées.

757 ce à moitié endormie ne se réveille plus que sous les coups. Il nous faut apprendre le bien par la considération du désordr

758 e plus que sous les coups. Il nous faut apprendre le bien par la considération du désordre. Mais cet examen misérable ne m

759 ous les coups. Il nous faut apprendre le bien par la considération du désordre. Mais cet examen misérable ne mènera-t-il q

760  ? Peut-on sortir de ce cercle vicieux à force de le parcourir toujours plus rageusement ? Nous avons vu plusieurs générat

761 ions mener cette course épuisante, et s’abattre à la fin dans les colonnes des magazines de gauche, pâture des bourgeois s

762 ette course épuisante, et s’abattre à la fin dans les colonnes des magazines de gauche, pâture des bourgeois snobs. Nous av

763 eois snobs. Nous avons vu ce spectacle indécent : le cadavre a mangé ses mouches. Certes, il faut commencer par dénoncer l

764 s mouches. Certes, il faut commencer par dénoncer le mal. Mais que l’on sache d’abord au nom de quoi l’on parle ! Et qu’on

765 , il faut commencer par dénoncer le mal. Mais que l’ on sache d’abord au nom de quoi l’on parle ! Et qu’on le dise ! Toute

766 e mal. Mais que l’on sache d’abord au nom de quoi l’ on parle ! Et qu’on le dise ! Toute la bassesse de la « littérature »

767 ache d’abord au nom de quoi l’on parle ! Et qu’on le dise ! Toute la bassesse de la « littérature » moderne se résume, à m

768 nom de quoi l’on parle ! Et qu’on le dise ! Toute la bassesse de la « littérature » moderne se résume, à mon sens, en une

769 n parle ! Et qu’on le dise ! Toute la bassesse de la « littérature » moderne se résume, à mon sens, en une phrase un peu g

770 , — et c’est pourquoi elle parle mal. Or ceux qui l’ ont attaquée jusqu’ici n’ont rien fait d’autre, ou n’ont rien fait de

771 eux. Ils ont eu parfois de beaux cris, mais à qui les adressaient-ils ? À la galerie plus qu’à eux-mêmes, je le crains. Ils

772 de beaux cris, mais à qui les adressaient-ils ? À la galerie plus qu’à eux-mêmes, je le crains. Ils criaient, mais restaie

773 saient-ils ? À la galerie plus qu’à eux-mêmes, je le crains. Ils criaient, mais restaient dans la salle, où l’on pouvait l

774 , je le crains. Ils criaient, mais restaient dans la salle, où l’on pouvait les applaudir. On les trouvait plus amusants q

775 s. Ils criaient, mais restaient dans la salle, où l’ on pouvait les applaudir. On les trouvait plus amusants que les acteur

776 nt, mais restaient dans la salle, où l’on pouvait les applaudir. On les trouvait plus amusants que les acteurs du jeu class

777 dans la salle, où l’on pouvait les applaudir. On les trouvait plus amusants que les acteurs du jeu classique… Ils n’étaien

778 les applaudir. On les trouvait plus amusants que les acteurs du jeu classique… Ils n’étaient que le non d’un non. Dirons-n

779 e les acteurs du jeu classique… Ils n’étaient que le non d’un non. Dirons-nous non à notre tour ? Que ce soit le non décis

780 n non. Dirons-nous non à notre tour ? Que ce soit le non décisif de ceux qui savent ce qu’ils affirment ! Que ce soit un n

781 s affirment ! Que ce soit un non sans pathos, car l’ affirmation seule est grave. C’est à l’homme qu’il faut dire oui, à l’

782 athos, car l’affirmation seule est grave. C’est à l’ homme qu’il faut dire oui, à l’homme total, à l’homme renouvelé. Nous

783 est grave. C’est à l’homme qu’il faut dire oui, à l’ homme total, à l’homme renouvelé. Nous ne clamons pas la fin de la lit

784 à l’homme qu’il faut dire oui, à l’homme total, à l’ homme renouvelé. Nous ne clamons pas la fin de la littérature des autr

785 e total, à l’homme renouvelé. Nous ne clamons pas la fin de la littérature des autres au nom d’une littérature à nous. Nou

786 l’homme renouvelé. Nous ne clamons pas la fin de la littérature des autres au nom d’une littérature à nous. Nous constato

787 au nom d’une littérature à nous. Nous constatons la fin d’un art au nom de ce qui juge l’art, — et le recrée. Nos griefs

788 constatons la fin d’un art au nom de ce qui juge l’ art, — et le recrée. Nos griefs ne sont pas littéraires ; ils sont, il

789 la fin d’un art au nom de ce qui juge l’art, — et le recrée. Nos griefs ne sont pas littéraires ; ils sont, ils veulent êt

790 littérature Je me propose de simplifier. Dans la littérature bourgeoise, celle qui est née avec le romantisme, il me s

791 la littérature bourgeoise, celle qui est née avec le romantisme, il me semble qu’on peut distinguer trois espèces de litté

792 trois espèces de littérateurs. Première espèce : les romanciers de la vie des classes possédantes. Le bourgeois aime leurs

793 littérateurs. Première espèce : les romanciers de la vie des classes possédantes. Le bourgeois aime leurs œuvres, parce qu

794 les romanciers de la vie des classes possédantes. Le bourgeois aime leurs œuvres, parce qu’il s’y retrouve ; et le peuple

795 aime leurs œuvres, parce qu’il s’y retrouve ; et le peuple les aime, parce qu’elles décrivent ses désirs réalisés. Cet am

796 s œuvres, parce qu’il s’y retrouve ; et le peuple les aime, parce qu’elles décrivent ses désirs réalisés. Cet amour à peu p

797 irs réalisés. Cet amour à peu près unanime figure la bonne conscience conservatrice du régime. Deuxième espèce : les poète

798 cience conservatrice du régime. Deuxième espèce : les poètes romantiques, chantres de l’Idéal qu’on n’atteint pas, pour l’a

799 ième espèce : les poètes romantiques, chantres de l’ Idéal qu’on n’atteint pas, pour l’avoir mis trop haut. Soit que l’on g

800 es, chantres de l’Idéal qu’on n’atteint pas, pour l’ avoir mis trop haut. Soit que l’on gruge légalement son prochain, soit

801 atteint pas, pour l’avoir mis trop haut. Soit que l’ on gruge légalement son prochain, soit que l’on se découvre légalement

802 que l’on gruge légalement son prochain, soit que l’ on se découvre légalement grugé, il est bon de sentir qu’au-dessus de

803 quotidiens »12, pour éviter, en fait, de résoudre le drame. Et c’est la bonne conscience idéaliste du régime. « Littératur

804 r éviter, en fait, de résoudre le drame. Et c’est la bonne conscience idéaliste du régime. « Littérature », opium des peup

805 me espèce est plus rare, et vaut un peu mieux, si l’ on estime ses seuls moyens. Elle comprend la plupart des auteurs qui s

806 e gaussent des deux premières, ceux qui méprisent la vie bourgeoise, l’amour et le mariage bourgeois, l’idéalisme romantiq

807 premières, ceux qui méprisent la vie bourgeoise, l’ amour et le mariage bourgeois, l’idéalisme romantique, la croyance vul

808 ceux qui méprisent la vie bourgeoise, l’amour et le mariage bourgeois, l’idéalisme romantique, la croyance vulgaire au bo

809 vie bourgeoise, l’amour et le mariage bourgeois, l’ idéalisme romantique, la croyance vulgaire au bonheur, la religion mis

810 et le mariage bourgeois, l’idéalisme romantique, la croyance vulgaire au bonheur, la religion mise au service de l’ordre,

811 isme romantique, la croyance vulgaire au bonheur, la religion mise au service de l’ordre, la permanence, les vertus trop m

812 lgaire au bonheur, la religion mise au service de l’ ordre, la permanence, les vertus trop massives. C’est l’espèce des imm

813 bonheur, la religion mise au service de l’ordre, la permanence, les vertus trop massives. C’est l’espèce des immoralistes

814 ligion mise au service de l’ordre, la permanence, les vertus trop massives. C’est l’espèce des immoralistes. Sans les valeu

815 e, la permanence, les vertus trop massives. C’est l’ espèce des immoralistes. Sans les valeurs anarchiques qu’ils défendent

816 p massives. C’est l’espèce des immoralistes. Sans les valeurs anarchiques qu’ils défendent, le jeune bourgeois émancipé ne

817 s. Sans les valeurs anarchiques qu’ils défendent, le jeune bourgeois émancipé ne pourrait pas « vivre sa vie ». Il se sent

818 t peut-être à des actes irréparables. Mais il y a les immoralistes : ils expriment bien mieux qu’il ne saurait le faire ses

819 istes : ils expriment bien mieux qu’il ne saurait le faire ses propres révoltes et ses rêves. Ils lui en font une espèce d

820 ses rêves. Ils lui en font une espèce de gloire. Le voilà justifié dans sa mauvaise conscience. Jeunesse se passe, anarch

821 l reste quelques écrivains qui échappent à toutes les « espèces » parce qu’ils en créeront de nouvelles. Quelques-uns, deux

822 u trois, qui ne sont pas littérateurs, qui seront la littérature quand tous les autres auront passé. Mais la conscience bo

823 ittérateurs, qui seront la littérature quand tous les autres auront passé. Mais la conscience bourgeoise les ignore avec un

824 térature quand tous les autres auront passé. Mais la conscience bourgeoise les ignore avec une rigueur obstinée. Nous pour

825 utres auront passé. Mais la conscience bourgeoise les ignore avec une rigueur obstinée. Nous pourrions simplifier encore et

826 ons simplifier encore et dire : il y a d’une part les moralistes bourgeois — mais personne ne croit plus à la morale bourge

827 alistes bourgeois — mais personne ne croit plus à la morale bourgeoise — d’autre part les immoralistes, mais ils ne vont p

828 croit plus à la morale bourgeoise — d’autre part les immoralistes, mais ils ne vont pas jusqu’au bout de leurs audaces. Il

829 volte même. Ils influencent au hasard, entraînent les jeunes à hue et à dia, lancent des modes, les renient, se persuadent

830 ent les jeunes à hue et à dia, lancent des modes, les renient, se persuadent de l’importance de leurs caprices, nous persua

831 lancent des modes, les renient, se persuadent de l’ importance de leurs caprices, nous persuadent bien davantage de la gra

832 leurs caprices, nous persuadent bien davantage de la gratuité de leurs drames. Personne ne croyant plus à rien — j’entends

833 j’entends personne ne prouvant plus qu’il croit à l’ essentiel de ce qu’il dit —, la critique littéraire de cette littératu

834 plus qu’il croit à l’essentiel de ce qu’il dit —, la critique littéraire de cette littérature n’a plus de sens réel, ni pl

835 iquer, c’est d’abord posséder un critère, ensuite le faire valoir avec intransigeance. Or le critère moral de l’ancienne b

836 , ensuite le faire valoir avec intransigeance. Or le critère moral de l’ancienne bourgeoisie a perdu tout prestige à nos y

837 aloir avec intransigeance. Or le critère moral de l’ ancienne bourgeoisie a perdu tout prestige à nos yeux. Et les critères

838 bourgeoisie a perdu tout prestige à nos yeux. Et les critères « nouveaux » de l’immoralisme bourgeois trahissent la décade

839 stige à nos yeux. Et les critères « nouveaux » de l’ immoralisme bourgeois trahissent la décadence du régime plus qu’ils n’

840  nouveaux » de l’immoralisme bourgeois trahissent la décadence du régime plus qu’ils n’annoncent la venue d’un nouvel ordr

841 nt la décadence du régime plus qu’ils n’annoncent la venue d’un nouvel ordre. Une critique dépourvue de critère indépendan

842 Une critique dépourvue de critère indépendant de la littérature est condamnée à ne plus critiquer que les moyens de cette

843 littérature est condamnée à ne plus critiquer que les moyens de cette littérature. Elle les juge pour eux-mêmes, sans rappo

844 itiquer que les moyens de cette littérature. Elle les juge pour eux-mêmes, sans rapport à leurs fins. Elle dit : c’est bien

845 et qu’on ignore. Elle ne juge plus : elle traduit la rumeur des salons, des cafés, des antichambres d’éditeurs. À sa façon

846 ntichambres d’éditeurs. À sa façon, non moins que les littérateurs dont j’ai parlé, elle tend à dévaloriser, à disqualifier

847 le tend à dévaloriser, à disqualifier humainement les créations intellectuelles. Si l’on voulait trouver un critère général

848 ier humainement les créations intellectuelles. Si l’ on voulait trouver un critère général qui nous permît d’évaluer les œu

849 uver un critère général qui nous permît d’évaluer les œuvres et leur influence sur les hommes, je crois bien qu’il faudrait

850 permît d’évaluer les œuvres et leur influence sur les hommes, je crois bien qu’il faudrait le chercher aujourd’hui dans une

851 ence sur les hommes, je crois bien qu’il faudrait le chercher aujourd’hui dans une science que je n’aime guère, et qui s’a

852 une science que je n’aime guère, et qui s’appelle la sociologie. La grande faiblesse de la littérature actuelle, c’est qu’

853 je n’aime guère, et qui s’appelle la sociologie. La grande faiblesse de la littérature actuelle, c’est qu’elle s’est rend

854 i s’appelle la sociologie. La grande faiblesse de la littérature actuelle, c’est qu’elle s’est rendue justiciable de la cr

855 tuelle, c’est qu’elle s’est rendue justiciable de la critique des marxistes. « L’art pour l’art » reste sa méthode, et lui

856 endue justiciable de la critique des marxistes. «  L’ art pour l’art » reste sa méthode, et lui tient lieu de justification 

857 ciable de la critique des marxistes. « L’art pour l’ art » reste sa méthode, et lui tient lieu de justification ; or cette

858 iée, en fait et par ses conséquences pratiques, à l’ établissement des bourgeois. Mais cette critique « de classe » reste e

859 ules œuvres mineures, toute création réelle étant la position d’un acte indépendant des mécanismes de la société. Il nous

860 position d’un acte indépendant des mécanismes de la société. Il nous faut faire un pas de plus. Il nous faut dire enfin q

861 un pas de plus. Il nous faut dire enfin que c’est l’ homme en tant qu’homme — et pas seulement le non-bourgeois — qui pâtit

862 c’est l’homme en tant qu’homme — et pas seulement le non-bourgeois — qui pâtit du désordre établi. Notre littérature déshu

863 du désordre établi. Notre littérature déshumanise l’ homme, soit qu’elle refuse de l’enseigner, soit qu’elle enseigne des v

864 ature déshumanise l’homme, soit qu’elle refuse de l’ enseigner, soit qu’elle enseigne des valeurs hasardeuses, ou périmées,

865 valeurs hasardeuses, ou périmées, ou anarchiques. Le moralisme était populaire, il est mort. L’immoralisme qui lui a succé

866 iques. Le moralisme était populaire, il est mort. L’ immoralisme qui lui a succédé reste sans prise sur les masses, qu’il a

867 mmoralisme qui lui a succédé reste sans prise sur les masses, qu’il abandonne à d’autres influences. Nous voici parvenus au

868 nfluences. Nous voici parvenus au grand tournant. Les œuvres de l’esprit, dès que l’esprit cesse d’être autorité, tombent s

869 s voici parvenus au grand tournant. Les œuvres de l’ esprit, dès que l’esprit cesse d’être autorité, tombent sous le coup d

870 u grand tournant. Les œuvres de l’esprit, dès que l’ esprit cesse d’être autorité, tombent sous le coup des lois publicitai

871 que l’esprit cesse d’être autorité, tombent sous le coup des lois publicitaires. Et la publicité traduit les exigences d’

872 , tombent sous le coup des lois publicitaires. Et la publicité traduit les exigences d’une classe bourgeoise très capricie

873 p des lois publicitaires. Et la publicité traduit les exigences d’une classe bourgeoise très capricieuse dans ses goûts, pa

874 oudre en violences. Il n’y a pas d’exemples, dans l’ histoire, qu’une littérature sans nécessité intérieure, — c’est-à-dire

875 le s’était faite complice. Nous avons vu déjà que le roman bourgeois servait à toutes fins capitalistes. Nous risquons de

876 t peu, cette même littérature « mise au pas » par l’ État fasciste13. Que pourrait-elle lui opposer ? Où donc est la mesure

877 te13. Que pourrait-elle lui opposer ? Où donc est la mesure de l’homme irréductible, au nom de quoi elle dirait non ? Elle

878 rrait-elle lui opposer ? Où donc est la mesure de l’ homme irréductible, au nom de quoi elle dirait non ? Elle n’a pas de v

879 isée humaine, elle n’est plus que littérature, et les fameuses « valeurs » littéraires, on sait qu’elles sont de peu de poi

880 aires, on sait qu’elles sont de peu de poids dans la balance politique. Tout ce qui n’est pas déjà au service des hommes,

881 service des hommes, est déjà au service de ce qui les opprime. Notre individualisme travaille pour l’État. Notre littératur

882 les opprime. Notre individualisme travaille pour l’ État. Notre littérature travaille contre l’esprit. Préface à l’impr

883 e pour l’État. Notre littérature travaille contre l’ esprit. Préface à l’imprévisible Une littérature n’est valable —

884 ttérature travaille contre l’esprit. Préface à l’ imprévisible Une littérature n’est valable — et son influence effic

885 e mesure humaine. Mais notre siècle est justement le siècle de la décadence des lieux communs. L’Ordre, le Bien Public, la

886 ine. Mais notre siècle est justement le siècle de la décadence des lieux communs. L’Ordre, le Bien Public, la Richesse, la

887 ment le siècle de la décadence des lieux communs. L’ Ordre, le Bien Public, la Richesse, la Puissance nationale, l’Honneur,

888 iècle de la décadence des lieux communs. L’Ordre, le Bien Public, la Richesse, la Puissance nationale, l’Honneur, l’Esprit

889 dence des lieux communs. L’Ordre, le Bien Public, la Richesse, la Puissance nationale, l’Honneur, l’Esprit, l’Amour, la Ci

890 ux communs. L’Ordre, le Bien Public, la Richesse, la Puissance nationale, l’Honneur, l’Esprit, l’Amour, la Civilisation, —

891 Bien Public, la Richesse, la Puissance nationale, l’ Honneur, l’Esprit, l’Amour, la Civilisation, — les lieux communs de l’

892 , la Richesse, la Puissance nationale, l’Honneur, l’ Esprit, l’Amour, la Civilisation, — les lieux communs de l’ère finissa

893 sse, la Puissance nationale, l’Honneur, l’Esprit, l’ Amour, la Civilisation, — les lieux communs de l’ère finissante ne son

894 uissance nationale, l’Honneur, l’Esprit, l’Amour, la Civilisation, — les lieux communs de l’ère finissante ne sont plus qu

895 l’Honneur, l’Esprit, l’Amour, la Civilisation, —  les lieux communs de l’ère finissante ne sont plus que malentendus, et la

896 l’Amour, la Civilisation, — les lieux communs de l’ ère finissante ne sont plus que malentendus, et la seule convention qu

897 l’ère finissante ne sont plus que malentendus, et la seule convention qui subsiste, c’est de les accepter pour tels. « Phi

898 us, et la seule convention qui subsiste, c’est de les accepter pour tels. « Philosophe et guerrier, écrit Rudolf Kassner, n

899 us en commun que des banalités. » Mais quelle est la nature de ces banalités ? L’aventure du romantisme et l’équivoque lib

900 s. » Mais quelle est la nature de ces banalités ? L’ aventure du romantisme et l’équivoque libérale ayant rapidement achevé

901 re de ces banalités ? L’aventure du romantisme et l’ équivoque libérale ayant rapidement achevé de disqualifier l’esprit pu

902 libérale ayant rapidement achevé de disqualifier l’ esprit pur, il ne reste à nos « hommes d’action » d’autres normes et d

903 d’action » d’autres normes et d’autre mesure que l’ argent, ce symbole unique de la puissance sans visage. Dire que le mon

904 d’autre mesure que l’argent, ce symbole unique de la puissance sans visage. Dire que le monde est devenu impensable, c’est

905 bole unique de la puissance sans visage. Dire que le monde est devenu impensable, c’est avouer qu’il n’y a plus de mesure

906 c’est avouer qu’il n’y a plus de mesure commune à la pensée et à l’action, — hors la monnaie. Un monde sans mesure, comme

907 ’il n’y a plus de mesure commune à la pensée et à l’ action, — hors la monnaie. Un monde sans mesure, comme le nôtre, est a

908 mesure commune à la pensée et à l’action, — hors la monnaie. Un monde sans mesure, comme le nôtre, est aussi un monde san

909 monde sans grandeur. Telle est notre médiocrité. La seule mesure extérieure qui subsiste est à nos yeux la plus dégradant

910 ule mesure extérieure qui subsiste est à nos yeux la plus dégradante qui soit. Il faut donc renoncer à chercher dans les c

911 e qui soit. Il faut donc renoncer à chercher dans les choses, dans les partis, dans l’État ou dans la nation un principe de

912 ut donc renoncer à chercher dans les choses, dans les partis, dans l’État ou dans la nation un principe de grandeur qui n’e

913 à chercher dans les choses, dans les partis, dans l’ État ou dans la nation un principe de grandeur qui n’est plus que dans

914 les choses, dans les partis, dans l’État ou dans la nation un principe de grandeur qui n’est plus que dans l’homme. Mais

915 n un principe de grandeur qui n’est plus que dans l’ homme. Mais si nous trouvons ce principe, nous aurons trouvé du même c

916 vons ce principe, nous aurons trouvé du même coup la mesure du monde nouveau. Cette mesure concrète, cette référence unive

917 pe de grandeur que nous proposons tous ici, c’est l’ homme considéré dans sa vocation créatrice, — c’est la personne. Que l

918 mme considéré dans sa vocation créatrice, — c’est la personne. Que la mesure de tout soit désormais dans la personne, et n

919 s sa vocation créatrice, — c’est la personne. Que la mesure de tout soit désormais dans la personne, et non plus dans les

920 rsonne. Que la mesure de tout soit désormais dans la personne, et non plus dans les intérêts d’un pouvoir ou d’une classe,

921 soit désormais dans la personne, et non plus dans les intérêts d’un pouvoir ou d’une classe, voilà bien l’aboutissement de

922 intérêts d’un pouvoir ou d’une classe, voilà bien l’ aboutissement de toute l’évolution démocratique, si l’on entend ce ter

923 d’une classe, voilà bien l’aboutissement de toute l’ évolution démocratique, si l’on entend ce terme au sens originel, et n

924 outissement de toute l’évolution démocratique, si l’ on entend ce terme au sens originel, et non point au sens dévié de l’i

925 e au sens originel, et non point au sens dévié de l’ individualisme politique. « Dernière heure de l’État, première heure d

926 e l’individualisme politique. « Dernière heure de l’ État, première heure des hommes. » Nous dirons première heure de la pe

927 heure des hommes. » Nous dirons première heure de la personne. Ceux qui n’ont pas en eux cette mesure de l’homme, que pour

928 rsonne. Ceux qui n’ont pas en eux cette mesure de l’ homme, que pourraient-ils voir d’autre, dans le monde où nous sommes,

929 de l’homme, que pourraient-ils voir d’autre, dans le monde où nous sommes, qu’un désordre impensable, appel aux dictateurs

930 appel aux dictateurs ? Mais ceux qui connaissent la mesure connaîtront bientôt l’ordre et la culture que nous voulons. No

931 eux qui connaissent la mesure connaîtront bientôt l’ ordre et la culture que nous voulons. Nous rejoignons ici le propos de

932 naissent la mesure connaîtront bientôt l’ordre et la culture que nous voulons. Nous rejoignons ici le propos de ces pages.

933 la culture que nous voulons. Nous rejoignons ici le propos de ces pages. La littérature nouvelle sera le fait de l’homme

934 lons. Nous rejoignons ici le propos de ces pages. La littérature nouvelle sera le fait de l’homme renouvelé, je ne dis pas

935 propos de ces pages. La littérature nouvelle sera le fait de l’homme renouvelé, je ne dis pas de l’homme nouveau — je n’y

936 es pages. La littérature nouvelle sera le fait de l’ homme renouvelé, je ne dis pas de l’homme nouveau — je n’y crois pas —

937 ra le fait de l’homme renouvelé, je ne dis pas de l’ homme nouveau — je n’y crois pas — je dis : de l’homme rendu à la cons

938 l’homme nouveau — je n’y crois pas — je dis : de l’ homme rendu à la conscience de sa liberté. Toute création suppose une

939 — je n’y crois pas — je dis : de l’homme rendu à la conscience de sa liberté. Toute création suppose une liberté, ou plus

940 velle. Je ne conçois de liberté concrète que dans l’ exercice fidèle de ma vocation personnelle. Liberté devient synonyme d

941 que raison d’être14. Nous sommes ici très loin de la notion bourgeoise de liberté, qui est absence d’obligations, de repèr

942 s, de repères, de coordonnées. Très loin aussi de l’ anarchie. Car l’exercice de la liberté personnelle entraîne des engage

943 e coordonnées. Très loin aussi de l’anarchie. Car l’ exercice de la liberté personnelle entraîne des engagements humains ;

944 Très loin aussi de l’anarchie. Car l’exercice de la liberté personnelle entraîne des engagements humains ; rapidement il

945 ise en relations de responsabilité. Et voilà bien le seul fondement d’une communauté vivante. L’écrivain sera créateur dan

946 bien le seul fondement d’une communauté vivante. L’ écrivain sera créateur dans la mesure où il obéira à sa seule vocation

947 communauté vivante. L’écrivain sera créateur dans la mesure où il obéira à sa seule vocation personnelle : mais dans cette

948 le, — et d’autant plus profondément enraciné dans la commune condition humaine. Rendez à l’écrivain la responsabilité de s

949 aciné dans la commune condition humaine. Rendez à l’ écrivain la responsabilité de ses écrits, vous le rendrez aussi à la c

950 la commune condition humaine. Rendez à l’écrivain la responsabilité de ses écrits, vous le rendrez aussi à la communauté,

951 l’écrivain la responsabilité de ses écrits, vous le rendrez aussi à la communauté, vous recréerez le lien vivant de l’aut

952 onsabilité de ses écrits, vous le rendrez aussi à la communauté, vous recréerez le lien vivant de l’auteur avec son public

953 le rendrez aussi à la communauté, vous recréerez le lien vivant de l’auteur avec son public. Une fois posés ces fondement

954 à la communauté, vous recréerez le lien vivant de l’ auteur avec son public. Une fois posés ces fondements spirituels d’une

955 ituels d’une littérature rénovée, qu’aurions-nous la témérité et la naïveté de prévoir ? On ne prévoit pas un chef-d’œuvre

956 ttérature rénovée, qu’aurions-nous la témérité et la naïveté de prévoir ? On ne prévoit pas un chef-d’œuvre, et la littéra

957 e prévoir ? On ne prévoit pas un chef-d’œuvre, et la littérature, c’est d’abord les chefs-d’œuvre. Mais avant l’œuvre, il

958 un chef-d’œuvre, et la littérature, c’est d’abord les chefs-d’œuvre. Mais avant l’œuvre, il y a l’appel de l’homme, sa volo

959 ture, c’est d’abord les chefs-d’œuvre. Mais avant l’ œuvre, il y a l’appel de l’homme, sa volonté déterminée, son attitude

960 ord les chefs-d’œuvre. Mais avant l’œuvre, il y a l’ appel de l’homme, sa volonté déterminée, son attitude créatrice. Je di

961 fs-d’œuvre. Mais avant l’œuvre, il y a l’appel de l’ homme, sa volonté déterminée, son attitude créatrice. Je dirai donc ce

962 ’ombres grouillants d’êtres révélés et saisis par le droit flot de la lumière, les replis de la vie quotidienne fouillés c

963 ts d’êtres révélés et saisis par le droit flot de la lumière, les replis de la vie quotidienne fouillés comme un cauchemar

964 évélés et saisis par le droit flot de la lumière, les replis de la vie quotidienne fouillés comme un cauchemar par le brusq

965 is par le droit flot de la lumière, les replis de la vie quotidienne fouillés comme un cauchemar par le brusque soleil, et

966 a vie quotidienne fouillés comme un cauchemar par le brusque soleil, et l’homme au centre, campé dans sa stature réelle, o

967 llés comme un cauchemar par le brusque soleil, et l’ homme au centre, campé dans sa stature réelle, ouvrant les yeux sur sa

968 au centre, campé dans sa stature réelle, ouvrant les yeux sur sa misère, portant sur elle un jugement sobre, — l’homme, vu

969 sa misère, portant sur elle un jugement sobre, —  l’ homme, vu dans l’élan peut-être chancelant qui le jette à sa vocation.

970 nt sur elle un jugement sobre, — l’homme, vu dans l’ élan peut-être chancelant qui le jette à sa vocation. Situation initia

971  l’homme, vu dans l’élan peut-être chancelant qui le jette à sa vocation. Situation initiale de l’humain ! Initiation au r

972 qui le jette à sa vocation. Situation initiale de l’ humain ! Initiation au réalisme enfin total, qui est celui du combat p

973 qui est celui du combat personnel ; initiation à la vision constituante de notre vie, celle qui unit dans un même regard

974 de notre vie, celle qui unit dans un même regard les apparences actuelles et l’ordonnance finale qui les informe et qui le

975 t dans un même regard les apparences actuelles et l’ ordonnance finale qui les informe et qui les juge. J’imagine d’abord c

976 s apparences actuelles et l’ordonnance finale qui les informe et qui les juge. J’imagine d’abord ce réalisme comme une énor

977 les et l’ordonnance finale qui les informe et qui les juge. J’imagine d’abord ce réalisme comme une énorme satire à la Swif

978 ine d’abord ce réalisme comme une énorme satire à la Swift, quand je vois le comique jaillir à la moindre comparaison de n

979 comme une énorme satire à la Swift, quand je vois le comique jaillir à la moindre comparaison de nos coutumes et de nos id

980 re à la Swift, quand je vois le comique jaillir à la moindre comparaison de nos coutumes et de nos idéaux. Il nous faut un

981 quipe d’écrivains qui entreprennent de confronter la vie privée des hommes d’aujourd’hui avec les buts qu’ils croient vise

982 onter la vie privée des hommes d’aujourd’hui avec les buts qu’ils croient viser, d’une part, et d’autre part avec les buts

983 s croient viser, d’une part, et d’autre part avec les buts qui leur sont réellement assignés par leur raison d’être profond

984 onde. C’est un amer divertissement que nous offre la vie quotidienne des citadins : ils ont en tête trente-six morales con

985 u’ils voudraient égaler, et cependant ils suivent la coutume bourgeoise, qui est la négation de tous leurs idéaux. Certain

986 endant ils suivent la coutume bourgeoise, qui est la négation de tous leurs idéaux. Certains verront peut-être dans l’Ulys

987 ous leurs idéaux. Certains verront peut-être dans l’ Ulysse de Joyce une satire de ce genre, minutieuse confrontation de l’

988 e satire de ce genre, minutieuse confrontation de l’ idéal rêvé et du sordide quotidien. Mais Joyce est justement le plus p

989 et du sordide quotidien. Mais Joyce est justement le plus parfait exemple d’un vice fondamental de la pensée bourgeoise, v

990 le plus parfait exemple d’un vice fondamental de la pensée bourgeoise, vice qui le lie au monde ancien et le condamne à p

991 ice fondamental de la pensée bourgeoise, vice qui le lie au monde ancien et le condamne à passer avec lui : il décrit l’an

992 ée bourgeoise, vice qui le lie au monde ancien et le condamne à passer avec lui : il décrit l’anarchie intime de l’homme m

993 cien et le condamne à passer avec lui : il décrit l’ anarchie intime de l’homme moderne avec le parti pris de ne jamais jug

994 passer avec lui : il décrit l’anarchie intime de l’ homme moderne avec le parti pris de ne jamais juger, avec le parti pri

995 décrit l’anarchie intime de l’homme moderne avec le parti pris de ne jamais juger, avec le parti pris de n’en jamais avoi

996 derne avec le parti pris de ne jamais juger, avec le parti pris de n’en jamais avoir, qui est sans doute le pire des parti

997 rti pris de n’en jamais avoir, qui est sans doute le pire des partis pris. La littérature romanesque décrit depuis cent an

998 voir, qui est sans doute le pire des partis pris. La littérature romanesque décrit depuis cent ans nos mœurs et nos malheu

999 et nos malheurs avec une croissante application à la stupidité, j’entends à l’absence de jugement. S’il est un genre que n

1000 roissante application à la stupidité, j’entends à l’ absence de jugement. S’il est un genre que nos critiques sont unanimes

1001 celui du roman à thèse. Méfiance significative ! Les thèses de Bourget ne valaient pas grand-chose : pauvre prétexte à n’e

1002 à n’en point chercher de meilleures. Ce n’est pas l’ échec de Bourget qui peut expliquer à lui seul un refus aussi opportun

1003 efus aussi opportun de la part de nos romanciers. La vérité, c’est que la bourgeoisie n’ose plus défendre ses vrais buts,

1004 e la part de nos romanciers. La vérité, c’est que la bourgeoisie n’ose plus défendre ses vrais buts, et préfère parler d’a

1005 ns, idéalistes ou immoralistes, s’ils ne sont pas les descriptions désenchantées d’une société en voie de dissolution atomi

1006 es d’une société en voie de dissolution atomique. Les civilisations conscientes de leur mission n’ont jamais craint d’affir

1007 velopper des lieux communs puissants. Nous voyons la Russie contemporaine restaurer le pouvoir de la littérature sur les m

1008 ts. Nous voyons la Russie contemporaine restaurer le pouvoir de la littérature sur les masses, parce qu’elle restaure une

1009 s la Russie contemporaine restaurer le pouvoir de la littérature sur les masses, parce qu’elle restaure une conscience com

1010 oraine restaurer le pouvoir de la littérature sur les masses, parce qu’elle restaure une conscience commune. Nous voyons au

1011 estaure une conscience commune. Nous voyons aussi le bourgeois s’émerveiller de ce rajeunissement. Craignons que le fascis

1012 s’émerveiller de ce rajeunissement. Craignons que le fascisme ne tire bénéfice, avant nous, d’une faim trop facile à tromp

1013 cile à tromper. Il est bon, il est nécessaire que la littérature enseigne le public. Encore faut-il qu’elle enseigne assez

1014 on, il est nécessaire que la littérature enseigne le public. Encore faut-il qu’elle enseigne assez haut. Pas trop haut — e

1015 soviétique. Mais bien à hauteur d’homme, et c’est la vérité personnaliste. Enseigner, c’est rappeler aux hommes les fins d

1016 rsonnaliste. Enseigner, c’est rappeler aux hommes les fins de leurs activités. C’est, pour un écrivain, ordonner les moyens

1017 eurs activités. C’est, pour un écrivain, ordonner les moyens de son art à ces fins. Il y faut bien autant de talent qu’en e

1018 peu de mode parmi nos scribes assis ou accroupis. Le respect de la culture, tout d’abord. Nos romanciers sont très mal cul

1019 rmi nos scribes assis ou accroupis. Le respect de la culture, tout d’abord. Nos romanciers sont très mal cultivés. Ils inf

1020 aux hasards des passions du jour, sans soupçonner les conséquences, économiques ou religieuses, par exemple, des « idées »

1021 exemple, des « idées » qu’ils mettent en action. La littérature nouvelle, couronnant un ordre nouveau, sera forcément plu

1022 problèmes qu’elle incarne, parce qu’elle tiendra la mesure de l’humain et qu’elle créera dans la perspective commune. Res

1023 ’elle incarne, parce qu’elle tiendra la mesure de l’ humain et qu’elle créera dans la perspective commune. Restaurer le pre

1024 ndra la mesure de l’humain et qu’elle créera dans la perspective commune. Restaurer le prestige de la culture, cela ne va

1025 lle créera dans la perspective commune. Restaurer le prestige de la culture, cela ne va pas à la spéculation gratuite, dan

1026 la perspective commune. Restaurer le prestige de la culture, cela ne va pas à la spéculation gratuite, dans un monde pers

1027 aurer le prestige de la culture, cela ne va pas à la spéculation gratuite, dans un monde personnaliste. Les « idées pures 

1028 péculation gratuite, dans un monde personnaliste. Les « idées pures » sont des cadavres d’idées ; les idées vivantes sont d

1029 . Les « idées pures » sont des cadavres d’idées ; les idées vivantes sont des actes. Apprenons à penser en actes, c’est-à-d

1030 salon. Il y aurait quelque chose de nouveau dans les lettres si tous les essayistes étaient tenus à rendre un compte publi

1031 quelque chose de nouveau dans les lettres si tous les essayistes étaient tenus à rendre un compte public des fins extrêmes

1032 xtrêmes qu’ils escomptent pour leurs spéculations les plus gratuites en apparence. Enfin pour liquider l’une des dernières

1033 » du romantisme, je proposerais d’ériger en vertu le mépris d’une certaine originalité de forme. Le raffinement des moyens

1034 tu le mépris d’une certaine originalité de forme. Le raffinement des moyens artistiques est toujours un assez mauvais sign

1035 signe dans une société décadente. Il est poussé à la manie par les suiveurs des maîtres d’après-guerre. Les mauvais écriva

1036 e société décadente. Il est poussé à la manie par les suiveurs des maîtres d’après-guerre. Les mauvais écrivains d’aujourd’

1037 anie par les suiveurs des maîtres d’après-guerre. Les mauvais écrivains d’aujourd’hui ne valent rien humainement. Ils ne fo

1038 e valent rien humainement. Ils ne font que copier les vices des meilleurs. Les plus primaires sont les moins spontanés. Par

1039 . Ils ne font que copier les vices des meilleurs. Les plus primaires sont les moins spontanés. Partout, les artifices forme

1040 les vices des meilleurs. Les plus primaires sont les moins spontanés. Partout, les artifices formels obscurcissent ou trah

1041 plus primaires sont les moins spontanés. Partout, les artifices formels obscurcissent ou trahissent les buts de l’écrivain

1042 les artifices formels obscurcissent ou trahissent les buts de l’écrivain et le séparent de l’humanité. Une littérature pers

1043 s formels obscurcissent ou trahissent les buts de l’ écrivain et le séparent de l’humanité. Une littérature personnaliste r

1044 urcissent ou trahissent les buts de l’écrivain et le séparent de l’humanité. Une littérature personnaliste rétablira la hi

1045 ahissent les buts de l’écrivain et le séparent de l’ humanité. Une littérature personnaliste rétablira la hiérarchie, rendr

1046 humanité. Une littérature personnaliste rétablira la hiérarchie, rendra aux moyens d’expression leur importance de moyens.

1047 ux moyens d’expression leur importance de moyens. La personne est toujours originale quand elle est. Son seul souci est d’

1048 ginale quand elle est. Son seul souci est d’être, le plus fidèlement. C’est à partir d’elle seule qu’un art original se dé

1049 era naturellement en un art communautaire, et que les moindres œuvres, traduisant même sans talent la vocation authentique

1050 les moindres œuvres, traduisant même sans talent la vocation authentique d’un homme, prendront cette valeur humaine qu’on

1051 d’un homme, prendront cette valeur humaine qu’ont les mémoires et « livres de raison » rédigés sans littérature. Voilà qui

1052 nes vertus négligées. Une nouvelle insistance sur la définition de l’homme. Une nouvelle discipline. Et une nouvelle aisan

1053 ées. Une nouvelle insistance sur la définition de l’ homme. Une nouvelle discipline. Et une nouvelle aisance. 12. Un édi

1054 ection de romans populaires : « Tenter d’arracher le lecteur aux petits soucis quotidiens, aux préoccupations constantes q

1055 ux préoccupations constantes qu’entraîne toujours la vie moderne, … lui ouvrir toutes grandes les fenêtres sur la magie de

1056 jours la vie moderne, … lui ouvrir toutes grandes les fenêtres sur la magie de l’aventure, l’entraîner loin de son train-tr

1057 rne, … lui ouvrir toutes grandes les fenêtres sur la magie de l’aventure, l’entraîner loin de son train-train, etc. tel es

1058 uvrir toutes grandes les fenêtres sur la magie de l’ aventure, l’entraîner loin de son train-train, etc. tel est le rôle qu

1059 grandes les fenêtres sur la magie de l’aventure, l’ entraîner loin de son train-train, etc. tel est le rôle que se propose

1060 l’entraîner loin de son train-train, etc. tel est le rôle que se propose de poursuivre (sic) cette collection. » 13. J’in

1061 ction. » 13. J’inclus dans « cette littérature » la révolte surréaliste. Une révolte qui n’a pas su s’assigner des buts c

1062 hit ses buts humains finaux, aboutit fatalement à l’ étatisme renforcé. 14. Pour le chrétien, cette raison d’être singuliè

1063 outit fatalement à l’étatisme renforcé. 14. Pour le chrétien, cette raison d’être singulière est la parole que Dieu lui a

1064 r le chrétien, cette raison d’être singulière est la parole que Dieu lui adresse comme un ordre ; pour l’incroyant, c’est

1065 parole que Dieu lui adresse comme un ordre ; pour l’ incroyant, c’est la mission dont il se sent responsable envers lui-mêm

1066 adresse comme un ordre ; pour l’incroyant, c’est la mission dont il se sent responsable envers lui-même. g. Rougemont D

1067 ono (novembre 1934)h On ne devrait jamais lire les hebdomadaires. Ce sont des entreprises de démoralisation : 1° parce q

1068 sation : 1° parce qu’ils satisfont à peu de frais les bourgeois paresseux, vaguement inquiets de se tenir au courant de ce

1069 de se tenir au courant de ce qu’ils croient être la chose littéraire ; 2° parce qu’ils incitent les écrivains de métier à

1070 re la chose littéraire ; 2° parce qu’ils incitent les écrivains de métier à écrire des stupidités, des pornographies pauvre

1071 , des « variétés » publicitaires et en général de la littérature de Prisunic ; 3° parce qu’ils flanquent le cafard aux hom

1072 ttérature de Prisunic ; 3° parce qu’ils flanquent le cafard aux hommes sobres d’esprit et passionnent les indiscrets. Je l

1073 cafard aux hommes sobres d’esprit et passionnent les indiscrets. Je le dis comme je le sens — parce que je les lis, nature

1074 sobres d’esprit et passionnent les indiscrets. Je le dis comme je le sens — parce que je les lis, naturellement — et je vo

1075 et passionnent les indiscrets. Je le dis comme je le sens — parce que je les lis, naturellement — et je vous laisse le soi

1076 screts. Je le dis comme je le sens — parce que je les lis, naturellement — et je vous laisse le soin de me classer, si vous

1077 que je les lis, naturellement — et je vous laisse le soin de me classer, si vous y tenez. Pour être juste, si toutefois le

1078 r, si vous y tenez. Pour être juste, si toutefois le sujet en vaut la peine, je concéderai qu’il arrive parfois qu’on trou

1079 z. Pour être juste, si toutefois le sujet en vaut la peine, je concéderai qu’il arrive parfois qu’on trouve dans une de ce

1080 trouve dans une de ces feuilles une page digne de l’ écrivain qui l’a signée : Montherlant par exemple, ou Giono. Marianne

1081 de ces feuilles une page digne de l’écrivain qui l’ a signée : Montherlant par exemple, ou Giono. Marianne a publié, le 1

1082 erlant par exemple, ou Giono. Marianne a publié, le 15 août, une nouvelle de Jean Giono intitulée « La femme morte », qui

1083 e 15 août, une nouvelle de Jean Giono intitulée «  La femme morte », qui n’est pas une nouvelle bien faite, mais qui est un

1084 ne présence, une plainte juste, une voix d’homme. L’ auteur entre dans les confidences d’une femme non mariée (on ne voudra

1085 inte juste, une voix d’homme. L’auteur entre dans les confidences d’une femme non mariée (on ne voudrait pas dire une vieil

1086 udrait pas dire une vieille fille) — une femme de la campagne vaudoise, qui a eu des malheurs, qui les conte assez mal — G

1087 la campagne vaudoise, qui a eu des malheurs, qui les conte assez mal — Giono s’en mêle trop — et qui a cherché à s’en tire

1088 ses moyens. Je cite : J’essayai de me sauver par l’ esprit. Vous qui êtes Français, dites-moi pourquoi, dans tout votre tr

1089 ais aux désespérés ? Tous vos livres disent non à la vie. C’est facile d’être négatif. Et je n’avais pas besoin qu’on m’y

1090 in qu’on m’y aide. Pourquoi n’avez-vous jamais eu le courage, vous Français — ou la bonté — ou la générosité de soi — de d

1091 vez-vous jamais eu le courage, vous Français — ou la bonté — ou la générosité de soi — de dire oui à la vie. C’est très di

1092 s eu le courage, vous Français — ou la bonté — ou la générosité de soi — de dire oui à la vie. C’est très difficile… J’in

1093 a bonté — ou la générosité de soi — de dire oui à la vie. C’est très difficile… J’interromps la citation : dire oui à la

1094 oui à la vie. C’est très difficile… J’interromps la citation : dire oui à la vie, c’est surtout une formule nietzschéenne

1095 difficile… J’interromps la citation : dire oui à la vie, c’est surtout une formule nietzschéenne, et qui signifie chez Ni

1096 héenne, et qui signifie chez Nietzsche à peu près le contraire de ce que cette femme veut expliquer à Giono. Mais voilà un

1097 juste, de la part du romancier, — s’il est voulu. Les mots, les expressions des philosophes sont sans cesse repris par les

1098 la part du romancier, — s’il est voulu. Les mots, les expressions des philosophes sont sans cesse repris par les simples —

1099 ssions des philosophes sont sans cesse repris par les simples — et aussi par les autres, bien sûr — et détournés de leur se

1100 sans cesse repris par les simples — et aussi par les autres, bien sûr — et détournés de leur sens primitif, de sorte qu’il

1101 de leur sens primitif, de sorte qu’ils trahissent la pensée de ceux qui les répètent, mais se chargent alors, parfois, dan

1102 de sorte qu’ils trahissent la pensée de ceux qui les répètent, mais se chargent alors, parfois, dans la bouche des innocen

1103 s répètent, mais se chargent alors, parfois, dans la bouche des innocents, d’une humanité émouvante, — émouvante par l’err

1104 ocents, d’une humanité émouvante, — émouvante par l’ erreur même. La femme poursuit : Mais ne vante-t-on pas partout votre

1105 umanité émouvante, — émouvante par l’erreur même. La femme poursuit : Mais ne vante-t-on pas partout votre courage ? N’au

1106 s partout votre courage ? N’aurez-vous jamais que le plus bas ? Ne penserez-vous jamais à ceux qui ont besoin de comprendr

1107 z-vous jamais à ceux qui ont besoin de comprendre le monde ? — J’ai une grande dette de reconnaissance à payer à M. Johan

1108 e lui dirais : — Asseyez-vous. — Et je lui ferais le café, et j’irais lui chercher mon plus beau pot de confitures… Elle

1109 e Préface à une littérature, qu’on a pu lire ici le mois dernier. Ah ! nous sommes loin — (avec ces auteurs-là) — de ceu

1110 uteurs-là) — de ceux qui écrivent merde cent fois la ligne pour faire croire qu’ils sont forts. Je n’ai pas besoin que vou

1111 s. Je n’ai pas besoin que vous me désespériez. Je le suis assez moi-même. — Aidez-moi… — Les uns, avec leurs livres, ont p

1112 périez. Je le suis assez moi-même. — Aidez-moi… — Les uns, avec leurs livres, ont passé à côté de moi sans rien dire, sans

1113 qu’ils en étaient perpétuellement imbriqués comme les pièces d’un puzzle. Dès qu’on les sépare, il faut chercher dans quel

1114 imbriqués comme les pièces d’un puzzle. Dès qu’on les sépare, il faut chercher dans quel trou va la cheville, voilà vos liv

1115 on les sépare, il faut chercher dans quel trou va la cheville, voilà vos livres. Voilà à quoi vous perdez votre temps, vou

1116 emps, vous autres. Ah ! vous n’êtes pas aimés par les pauvres. Non. Vous me laissez désespérée et sans secours devant le fé

1117 Vous me laissez désespérée et sans secours devant le féroce maraudeur rouge. — D’autres sont venus, qui ont relevé mon fro

1118  D’autres sont venus, qui ont relevé mon front de la poussière. Ils ont mis leur douce main sous mon menton. Ils m’ont dit

1119 Je m’appelle Whitman. Je m’appelle Thoreau. Voilà le camarade Hamsun, qui arrive avec son violon. Dresse-toi, viens, nous

1120 son violon. Dresse-toi, viens, nous partons dans le vaste monde. À ceux-là, je dois la nourriture de ma maison, comme à d

1121 s partons dans le vaste monde. À ceux-là, je dois la nourriture de ma maison, comme à des dieux. « Aidez-moi ! », dit cet

1122 est-ce qu’ils ne disent pas plutôt. « Fichez-moi la paix ! Faites-moi rigoler, donnez-moi des sensations, mais surtout ne

1123 disposant d’aucun moyen rapide, je hèle une auto. Le conducteur est seul. Il me prend volontiers. Nous causons. C’est un c

1124 tiers. Nous causons. C’est un commerçant de Lyon, la cinquantaine, assez bavard. À certaines allusions, je devine qu’il es

1125 taines allusions, je devine qu’il est « seul dans la vie ». Pourtant, il porte une alliance. Pauvre gaieté de la vie de ga

1126 Pourtant, il porte une alliance. Pauvre gaieté de la vie de garçon, reprise par nécessité… Nous arrivons sur la place de m

1127 garçon, reprise par nécessité… Nous arrivons sur la place de mon village. « Je vous dépose ici ? Où voulez-vous ? Tenez,

1128  ? Où voulez-vous ? Tenez, on va s’arrêter devant la pissotière, ha ! ha ! ha ! Ça me rappelle une bien bonne histoire, vo

1129 ça, Clochemerle que ça s’appelle, je ne sais plus le nom du type qui a écrit le bouquin. Ah ça alors ! Tenez, c’est l’hist

1130 pelle, je ne sais plus le nom du type qui a écrit le bouquin. Ah ça alors ! Tenez, c’est l’histoire d’une municipalité qui

1131 ui a écrit le bouquin. Ah ça alors ! Tenez, c’est l’ histoire d’une municipalité qui fait construire un des trucs-là juste

1132 qui fait construire un des trucs-là juste en face l’ église du village, vous voyez d’ici ! Et toutes les combines que ça am

1133 l’église du village, vous voyez d’ici ! Et toutes les combines que ça amène, ah ! mais alors, vous savez, tout y est, c’est

1134 ais alors, vous savez, tout y est, c’est attrapé, le curé, la politique et tout15 !… » Les éditeurs s’efforcent de répondr

1135 , vous savez, tout y est, c’est attrapé, le curé, la politique et tout15 !… » Les éditeurs s’efforcent de répondre à la de

1136 est attrapé, le curé, la politique et tout15 !… » Les éditeurs s’efforcent de répondre à la demande du public. Il faut des

1137 out15 !… » Les éditeurs s’efforcent de répondre à la demande du public. Il faut des livres faciles, des livres gais, etc.

1138 u’on demande. — Hé ! oui, parbleu, c’est ce que «  les gens » demandent. Mais savent-ils bien ce qu’ils demandent, et pourqu

1139 ent-ils bien ce qu’ils demandent, et pourquoi ils le demandent ? Est-ce que le rôle des éditeurs, mais surtout et d’abord

1140 andent, et pourquoi ils le demandent ? Est-ce que le rôle des éditeurs, mais surtout et d’abord des écrivains, ne serait p

1141 serait pas justement de savoir un peu mieux que «  les gens » de quoi ils ont besoin et ce qu’ils demandent réellement ? Car

1142 nt besoin et ce qu’ils demandent réellement ? Car les gens ne demandent pas ce qu’ils ont l’air de demander, et ce qu’on se

1143 de formules pour avouer leur peine, pour demander les « remèdes » qu’il faudrait. On ne le leur a pas appris. On a préféré

1144 ur demander les « remèdes » qu’il faudrait. On ne le leur a pas appris. On a préféré se payer leur tête. On les a pris pou

1145 a pas appris. On a préféré se payer leur tête. On les a pris pour ce qu’ils ont l’air d’être, ou mieux pour ce qu’ils croie

1146 ou mieux pour ce qu’ils croient devoir se donner l’ air d’être ou de n’être pas. Comme si le fin du fin, c’était de prendr

1147 se donner l’air d’être ou de n’être pas. Comme si le fin du fin, c’était de prendre au mot les pauvres hommes préalablemen

1148 Comme si le fin du fin, c’était de prendre au mot les pauvres hommes préalablement abêtis par l’école, par la presse, par l

1149 u mot les pauvres hommes préalablement abêtis par l’ école, par la presse, par les partis et par le cinéma. Mais croyez-vou

1150 vres hommes préalablement abêtis par l’école, par la presse, par les partis et par le cinéma. Mais croyez-vous vraiment qu

1151 alablement abêtis par l’école, par la presse, par les partis et par le cinéma. Mais croyez-vous vraiment que mon bagnolard,

1152 par l’école, par la presse, par les partis et par le cinéma. Mais croyez-vous vraiment que mon bagnolard, mon lecteur enth

1153 cteur enthousiaste de Clochemerle, grand roman de la pissotière, croyez-vous que cet homme tout de même ne disait pas lui

1154 e insupportable, et fallait-il être bien fin pour le comprendre ? 15. Je n’ai pas suivi le conseil de cet homme, et n’ai

1155 fin pour le comprendre ? 15. Je n’ai pas suivi le conseil de cet homme, et n’ai pas lu le livre. Je lui laisse donc la

1156 pas suivi le conseil de cet homme, et n’ai pas lu le livre. Je lui laisse donc la responsabilité du compte rendu qu’il m’e

1157 omme, et n’ai pas lu le livre. Je lui laisse donc la responsabilité du compte rendu qu’il m’en a fait. h. Rougemont Deni

1158 Définition de la personne (décembre 1934)i L’auteur de cet essai fait partie du com

1159 Définition de la personne (décembre 1934)i L’ auteur de cet essai fait partie du comité directeur de L’Ordre nouvea

1160 eur de L’Ordre nouveau . D’autre part, il dirige la revue barthienne Hic et Nunc . Ces deux références peuvent fixer sa

1161 peuvent fixer sa position spirituelle. Toutefois, l’ exposé qu’on va lire n’est pas un résumé des idées défendues par les d

1162 lire n’est pas un résumé des idées défendues par les deux groupes cités (et qui sont absolument indépendants l’un de l’aut

1163  » pour exprimer une conscience philosophique que l’ auteur voudrait d’ailleurs considérer comme le bien commun de sa génér

1164 que l’auteur voudrait d’ailleurs considérer comme le bien commun de sa génération. 1. L’indéfinissable concret Il ne

1165 dérer comme le bien commun de sa génération. 1. L’ indéfinissable concret Il ne faut pas estimer que les objets que no

1166 éfinissable concret Il ne faut pas estimer que les objets que nous touchons de nos mains et voyons de nos yeux soient du

1167 yons de nos yeux soient du tout plus concrets que l’ acte qui consiste à les toucher et à les voir. Car un objet que person

1168 t du tout plus concrets que l’acte qui consiste à les toucher et à les voir. Car un objet que personne n’a vu ni touché app

1169 ncrets que l’acte qui consiste à les toucher et à les voir. Car un objet que personne n’a vu ni touché appartient à la conn

1170 objet que personne n’a vu ni touché appartient à la connaissance qu’on nomme abstraite, qui est la connaissance des chose

1171 à la connaissance qu’on nomme abstraite, qui est la connaissance des choses en tant qu’absentes. Mais c’est une autre err

1172 es. Mais c’est une autre erreur que d’attribuer à la vision, ou au toucher, ou à la connaissance, une réalité suffisante e

1173 que d’attribuer à la vision, ou au toucher, ou à la connaissance, une réalité suffisante et détachée de toute action part

1174 étachée de toute action particulière. (Ainsi rêve l’ idéalisme.) Pour qu’il y ait une réalité, pour qu’il y ait quelque cho

1175 présence certifiée par un événement ; il faut que la rencontre d’un sujet avec un objet soit attestée par quelque modifica

1176 soit attestée par quelque modification sensible. Les objets matériels ne sont vraiment objets que si la connaissance d’un

1177 s objets matériels ne sont vraiment objets que si la connaissance d’un homme les saisit. La connaissance d’un homme n’est

1178 vraiment objets que si la connaissance d’un homme les saisit. La connaissance d’un homme n’est réellement sujet que dans l’

1179 ets que si la connaissance d’un homme les saisit. La connaissance d’un homme n’est réellement sujet que dans l’instant où

1180 ssance d’un homme n’est réellement sujet que dans l’ instant où elle rencontre une occasion de s’exercer, et la saisit. Par

1181 t où elle rencontre une occasion de s’exercer, et la saisit. Par ces deux phrases, nous n’avons pas encore défini le concr

1182 ces deux phrases, nous n’avons pas encore défini le concret comme tel, mais nous avons plutôt donné deux équations dont l

1183 mais nous avons plutôt donné deux équations dont le concret constitue l’inconnue, et décrit la manière dont l’entendement

1184 ôt donné deux équations dont le concret constitue l’ inconnue, et décrit la manière dont l’entendement le prévoit. Peut-on

1185 s dont le concret constitue l’inconnue, et décrit la manière dont l’entendement le prévoit. Peut-on vraiment faire plus ?

1186 t constitue l’inconnue, et décrit la manière dont l’ entendement le prévoit. Peut-on vraiment faire plus ? L’événement seul

1187 inconnue, et décrit la manière dont l’entendement le prévoit. Peut-on vraiment faire plus ? L’événement seul a la vertu de

1188 ndement le prévoit. Peut-on vraiment faire plus ? L’ événement seul a la vertu de concrétiser le concret, et de manifester

1189 Peut-on vraiment faire plus ? L’événement seul a la vertu de concrétiser le concret, et de manifester à l’évidence son my

1190 plus ? L’événement seul a la vertu de concrétiser le concret, et de manifester à l’évidence son mystère. Or l’événement ne

1191 rtu de concrétiser le concret, et de manifester à l’ évidence son mystère. Or l’événement ne naît jamais, comme feignent ce

1192 et, et de manifester à l’évidence son mystère. Or l’ événement ne naît jamais, comme feignent certains philosophes, du croi

1193 s philosophes, du croisement de deux définitions. Les philosophes se résignent très mal à cette limitation de leur pouvoir 

1194 pouvoir : il nous faut pourtant bien admettre que le concret est justement ce qui transcende nos définitions. Elles sont j

1195 de lui qu’elles tirent leur justification, et non l’ inverse. En d’autres termes, lorsque nous parlons du concret, nous sup

1196 , lorsque nous parlons du concret, nous supposons le problème résolu. Seule, une valeur déterminée de l’inconnue donne une

1197 problème résolu. Seule, une valeur déterminée de l’ inconnue donne une réalité aux relations que nous venons de proposer,

1198 relations que nous venons de proposer, transforme l’ équation sujet en vrai sujet, et l’équation objet en vrai objet. 2.

1199 er, transforme l’équation sujet en vrai sujet, et l’ équation objet en vrai objet. 2. Le concret, c’est la présence de l

1200 i sujet, et l’équation objet en vrai objet. 2. Le concret, c’est la présence de l’homme Comment choisir cette valeur

1201 tion objet en vrai objet. 2. Le concret, c’est la présence de l’homme Comment choisir cette valeur précise de l’inco

1202 rai objet. 2. Le concret, c’est la présence de l’ homme Comment choisir cette valeur précise de l’inconnue ? Examinon

1203 ’homme Comment choisir cette valeur précise de l’ inconnue ? Examinons d’un peu plus près les données qu’il faut mettre

1204 cise de l’inconnue ? Examinons d’un peu plus près les données qu’il faut mettre en présence. Sujet en tant qu’actif, objet

1205 tif, objet en tant qu’agi, sont des concepts dont le seul contenu paraît au seul instant de leur présence mutuelle. Il ne

1206 tuelle. Il ne suit pas de là que cet instant, qui les réunit, les confonde : tout au contraire, il les révèle bien distinct

1207 e suit pas de là que cet instant, qui les réunit, les confonde : tout au contraire, il les révèle bien distincts, et agissa

1208 les réunit, les confonde : tout au contraire, il les révèle bien distincts, et agissant chacun à leur manière ; car autrem

1209 chacun à leur manière ; car autrement, où serait l’ événement ? La manière d’être de l’objet lorsqu’il est mis en présenc

1210 manière ; car autrement, où serait l’événement ? La manière d’être de l’objet lorsqu’il est mis en présence du sujet n’es

1211 nt, où serait l’événement ? La manière d’être de l’ objet lorsqu’il est mis en présence du sujet n’est point passive ; ell

1212 n’est point passive ; elle est de résister. Mais l’ objet ne peut, par lui-même, provoquer aucune présence. C’est là le rô

1213 par lui-même, provoquer aucune présence. C’est là le rôle du sujet, et sa nature. La manière d’être du sujet est essentiel

1214 résence. C’est là le rôle du sujet, et sa nature. La manière d’être du sujet est essentiellement provocante. Il cherche pa

1215 e est de n’en pas trouver ; sa joie, de provoquer le corps-à-corps avec l’objet. Par où l’on voit que le sujet détient une

1216 ver ; sa joie, de provoquer le corps-à-corps avec l’ objet. Par où l’on voit que le sujet détient une primauté de fait. Il

1217 e provoquer le corps-à-corps avec l’objet. Par où l’ on voit que le sujet détient une primauté de fait. Il peut s’éprouver

1218 corps-à-corps avec l’objet. Par où l’on voit que le sujet détient une primauté de fait. Il peut s’éprouver dans l’angoiss

1219 ent une primauté de fait. Il peut s’éprouver dans l’ angoisse, il y trouve, loin de l’objet, une sorte d’existence virtuell

1220 s’éprouver dans l’angoisse, il y trouve, loin de l’ objet, une sorte d’existence virtuelle, incomplète mais déjà conscient

1221 , incomplète mais déjà consciente ; cependant que l’ objet, séparé du sujet, n’a rien en lui qui le pousse à chercher ce do

1222 que l’objet, séparé du sujet, n’a rien en lui qui le pousse à chercher ce dont il manque, et n’a pas d’existence. Il ne de

1223 objet que lorsque j’en fais mon objet. Tel étant le sujet, on peut voir qu’il n’est autre que l’homme. Seul, dans tout l’

1224 tant le sujet, on peut voir qu’il n’est autre que l’ homme. Seul, dans tout l’univers connu, l’homme détient le pouvoir de

1225 ir qu’il n’est autre que l’homme. Seul, dans tout l’ univers connu, l’homme détient le pouvoir de provoquer l’objet à l’exi

1226 tre que l’homme. Seul, dans tout l’univers connu, l’ homme détient le pouvoir de provoquer l’objet à l’existence. Il peut l

1227 Seul, dans tout l’univers connu, l’homme détient le pouvoir de provoquer l’objet à l’existence. Il peut le faire de deux

1228 rs connu, l’homme détient le pouvoir de provoquer l’ objet à l’existence. Il peut le faire de deux façons, l’une virtuelle

1229 l’homme détient le pouvoir de provoquer l’objet à l’ existence. Il peut le faire de deux façons, l’une virtuelle ou distant

1230 uvoir de provoquer l’objet à l’existence. Il peut le faire de deux façons, l’une virtuelle ou distante, l’autre actuelle.

1231 tante, l’autre actuelle. S’il se borne à imaginer l’ objet hors de sa prise, comme absent, il ne fait à vrai dire qu’augmen

1232 ne fait à vrai dire qu’augmenter son angoisse de l’ impression d’une impuissance. Alors l’objet n’a pas d’autre existence

1233 angoisse de l’impression d’une impuissance. Alors l’ objet n’a pas d’autre existence que celle d’une fatalité abstraite pes

1234 nce que celle d’une fatalité abstraite pesant sur la conscience du sujet. Mais dès que l’homme secoue ce sortilège, sort d

1235 e pesant sur la conscience du sujet. Mais dès que l’ homme secoue ce sortilège, sort de ses ombres, cherche des résistances

1236 e des résistances, veut agir, trouve son objet, —  la fatalité disparaît, l’angoisse devient joie de combattre. C’est le mo

1237 agir, trouve son objet, — la fatalité disparaît, l’ angoisse devient joie de combattre. C’est le moment de la présence de

1238 raît, l’angoisse devient joie de combattre. C’est le moment de la présence de l’homme au monde et à soi-même conjointement

1239 sse devient joie de combattre. C’est le moment de la présence de l’homme au monde et à soi-même conjointement. Et c’est ai

1240 e de combattre. C’est le moment de la présence de l’ homme au monde et à soi-même conjointement. Et c’est ainsi que le conc

1241 e et à soi-même conjointement. Et c’est ainsi que le concret naît d’une décision de l’homme provocateur de la présence.

1242 c’est ainsi que le concret naît d’une décision de l’ homme provocateur de la présence. 3. La présence de l’homme est un

1243 ret naît d’une décision de l’homme provocateur de la présence. 3. La présence de l’homme est un acte La joie de l’ho

1244 sion de l’homme provocateur de la présence. 3. La présence de l’homme est un acte La joie de l’homme, ou sa douleur,

1245 provocateur de la présence. 3. La présence de l’ homme est un acte La joie de l’homme, ou sa douleur, tels sont les

1246 ence. 3. La présence de l’homme est un acte La joie de l’homme, ou sa douleur, tels sont les signes de son existence

1247 La présence de l’homme est un acte La joie de l’ homme, ou sa douleur, tels sont les signes de son existence concrète,

1248 e La joie de l’homme, ou sa douleur, tels sont les signes de son existence concrète, cependant que l’angoisse est le sig

1249 s signes de son existence concrète, cependant que l’ angoisse est le signe de son absence au monde et à soi-même. Dire que

1250 existence concrète, cependant que l’angoisse est le signe de son absence au monde et à soi-même. Dire que l’homme est, co

1251 e de son absence au monde et à soi-même. Dire que l’ homme est, concrètement, c’est dire qu’il souffre et qu’il jubile, — q

1252 uoi ils se trompent du tout, ceux qui considèrent l’ homme, dans leurs calculs, comme un facteur indifférent, comme un obje

1253 chiffre : ils ne savent pas de quoi ils parlent, l’ homme dont ils parlent n’est pas un homme, mais une chose faible et pe

1254 mais une chose faible et petite dont ils ignorent la nature. Ceux qui calculent avec les hommes ne calculent qu’avec leur

1255 t ils ignorent la nature. Ceux qui calculent avec les hommes ne calculent qu’avec leur angoisse, ils s’enfoncent dans l’inc

1256 ulent qu’avec leur angoisse, ils s’enfoncent dans l’ incertain, divaguent dans la précision. Les lois qu’ils imaginent sont

1257 ils s’enfoncent dans l’incertain, divaguent dans la précision. Les lois qu’ils imaginent sont celles de la mort, et d’abo

1258 nt dans l’incertain, divaguent dans la précision. Les lois qu’ils imaginent sont celles de la mort, et d’abord de leur prop

1259 écision. Les lois qu’ils imaginent sont celles de la mort, et d’abord de leur propre mort. Car l’essence de l’homme, en ta

1260 s de la mort, et d’abord de leur propre mort. Car l’ essence de l’homme, en tant qu’homme, est à jamais incalculable, si l’

1261 et d’abord de leur propre mort. Car l’essence de l’ homme, en tant qu’homme, est à jamais incalculable, si l’homme est un

1262 , en tant qu’homme, est à jamais incalculable, si l’ homme est un événement, une rupture et une création, un fauteur de nou

1263 un problème à résoudre à distance ; en un mot, si l’ homme est un acte. 4. L’acte est insaisissable, parce qu’il est sai

1264 stance ; en un mot, si l’homme est un acte. 4. L’ acte est insaisissable, parce qu’il est saisissant Toutes les psych

1265 saisissable, parce qu’il est saisissant Toutes les psychologies échouent dans leur effort pour décrire l’acte et rendre

1266 ychologies échouent dans leur effort pour décrire l’ acte et rendre compte de ses déterminations suffisantes. Ce qui revien

1267 ons suffisantes. Ce qui revient à reconnaître que la psychologie passe à côté de la fin qu’elle s’assigne, qui est l’étude

1268 à reconnaître que la psychologie passe à côté de la fin qu’elle s’assigne, qui est l’étude du comportement humain. Il n’e

1269 passe à côté de la fin qu’elle s’assigne, qui est l’ étude du comportement humain. Il n’est de science que du régulier, c’e

1270 n’est de science que du régulier, c’est-à-dire de l’ inhumain (à la limite), et c’est encore à dire qu’une « science de l’h

1271 ce que du régulier, c’est-à-dire de l’inhumain (à la limite), et c’est encore à dire qu’une « science de l’homme » qui se

1272 mite), et c’est encore à dire qu’une « science de l’ homme » qui se veut purement descriptive est exacte dans la mesure où

1273 qui se veut purement descriptive est exacte dans la mesure où elle décrit notre dégradation. L’erreur est simplement de n

1274 dans la mesure où elle décrit notre dégradation. L’ erreur est simplement de nommer homme cette dégradation, dont nul ne s

1275 adation, dont nul ne songe d’ailleurs à contester le fait, démontré par l’existence même des psychologues. L’apparition de

1276 onge d’ailleurs à contester le fait, démontré par l’ existence même des psychologues. L’apparition de la psychologie est à

1277 , démontré par l’existence même des psychologues. L’ apparition de la psychologie est à peu près contemporaine de celle de

1278 ’existence même des psychologues. L’apparition de la psychologie est à peu près contemporaine de celle de l’homme abstrait

1279 chologie est à peu près contemporaine de celle de l’ homme abstrait dans l’ordre politique. Et l’extension de cette science

1280 s contemporaine de celle de l’homme abstrait dans l’ ordre politique. Et l’extension de cette science mesure assez exacteme

1281 le de l’homme abstrait dans l’ordre politique. Et l’ extension de cette science mesure assez exactement l’ampleur de notre

1282 xtension de cette science mesure assez exactement l’ ampleur de notre défection au monde et à nous-mêmes. Dans l’homme enti

1283 de notre défection au monde et à nous-mêmes. Dans l’ homme entièrement humain, il n’y aurait pas place pour la psychologie,

1284 entièrement humain, il n’y aurait pas place pour la psychologie, car elle est liée à l’angoisse, c’est-à-dire à l’absence

1285 as place pour la psychologie, car elle est liée à l’ angoisse, c’est-à-dire à l’absence et au recul devant l’acte. Dans l’h

1286 e, car elle est liée à l’angoisse, c’est-à-dire à l’ absence et au recul devant l’acte. Dans l’homme entièrement humain, to

1287 isse, c’est-à-dire à l’absence et au recul devant l’ acte. Dans l’homme entièrement humain, tout serait histoire, présence,

1288 -dire à l’absence et au recul devant l’acte. Dans l’ homme entièrement humain, tout serait histoire, présence, illustration

1289 non explication, incarnation et non concept. Mais la psychologie fait de l’homme son « objet », et par là même le déshuman

1290 ation et non concept. Mais la psychologie fait de l’ homme son « objet », et par là même le déshumanise. Elle pose l’homme

1291 gie fait de l’homme son « objet », et par là même le déshumanise. Elle pose l’homme comme un problème, et pour autant elle

1292 objet », et par là même le déshumanise. Elle pose l’ homme comme un problème, et pour autant elle est bien obligée de prend

1293 st bien obligée de prendre du recul par rapport à l’ homme concret : mais alors il n’est plus concret ! Et c’est ainsi que

1294 alors il n’est plus concret ! Et c’est ainsi que l’ existence du psychologue repose sur un sophisme qu’il faut qualifier d

1295 u’il faut qualifier d’inversion pure et simple de l’ humain. Le droit usage de l’entendement n’est pas l’étude de l’homme,

1296 qualifier d’inversion pure et simple de l’humain. Le droit usage de l’entendement n’est pas l’étude de l’homme, mais son é

1297 ion pure et simple de l’humain. Le droit usage de l’ entendement n’est pas l’étude de l’homme, mais son éducation. Il n’est

1298 humain. Le droit usage de l’entendement n’est pas l’ étude de l’homme, mais son éducation. Il n’est pas de décrire, mais d’

1299 droit usage de l’entendement n’est pas l’étude de l’ homme, mais son éducation. Il n’est pas de décrire, mais d’inventer. L

1300 cation. Il n’est pas de décrire, mais d’inventer. L’ acte étant sujet pur, il ne sera jamais un objet de l’entendement. Et

1301 te étant sujet pur, il ne sera jamais un objet de l’ entendement. Et c’est pourquoi rien ne peut l’expliquer. Mais qu’il pa

1302 de l’entendement. Et c’est pourquoi rien ne peut l’ expliquer. Mais qu’il paraisse, aussitôt les objets s’ordonnent à sa d

1303 e peut l’expliquer. Mais qu’il paraisse, aussitôt les objets s’ordonnent à sa décision, et deviennent saisissables pour l’e

1304 nt à sa décision, et deviennent saisissables pour l’ entendement. 5. L’acte est la personne Puisqu’il est manifeste q

1305 deviennent saisissables pour l’entendement. 5. L’ acte est la personne Puisqu’il est manifeste que l’acte est le perp

1306 saisissables pour l’entendement. 5. L’acte est la personne Puisqu’il est manifeste que l’acte est le perpétuel auteu

1307 te est la personne Puisqu’il est manifeste que l’ acte est le perpétuel auteur de notre humanité, nous ne pouvons connaî

1308 ersonne Puisqu’il est manifeste que l’acte est le perpétuel auteur de notre humanité, nous ne pouvons connaître cette h

1309 s ne pouvons connaître cette humanité, sinon dans la mesure où nous sommes agissants. L’acte seul témoigne de l’acte, et j

1310 é, sinon dans la mesure où nous sommes agissants. L’ acte seul témoigne de l’acte, et joue en nous le rôle de l’homme. C’es

1311 où nous sommes agissants. L’acte seul témoigne de l’ acte, et joue en nous le rôle de l’homme. C’est lui qui rend l’homme v

1312 . L’acte seul témoigne de l’acte, et joue en nous le rôle de l’homme. C’est lui qui rend l’homme visible à l’homme, et nou

1313 ul témoigne de l’acte, et joue en nous le rôle de l’ homme. C’est lui qui rend l’homme visible à l’homme, et nous sculpte u

1314 ue en nous le rôle de l’homme. C’est lui qui rend l’ homme visible à l’homme, et nous sculpte un visage lisible. Sur la scè

1315 de l’homme. C’est lui qui rend l’homme visible à l’ homme, et nous sculpte un visage lisible. Sur la scène du monde, où no

1316 à l’homme, et nous sculpte un visage lisible. Sur la scène du monde, où nous avons été placés, dans ce drame qu’il nous fa

1317 placés, dans ce drame qu’il nous faut jouer sans le connaître, c’est-à-dire qu’il nous faut inventer, il y a des figurant

1318 i n’ont pas de visage ; mais ceux qu’on voit sont les acteurs qui jouent leur rôle d’hommes et qui créent leur destin : ceu

1319 es et qui créent leur destin : ceux-là seuls sont les dramatis personae, ceux-là seuls sont présents, parce qu’ils représen

1320 seuls sont présents, parce qu’ils représentent. À la faveur de cette image, autorisée par l’étymologie du mot personne, no

1321 entent. À la faveur de cette image, autorisée par l’ étymologie du mot personne, nous pouvons voir d’abord que de l’individ

1322 du mot personne, nous pouvons voir d’abord que de l’ individu à la personne, la différence est celle du figurant anonyme à

1323 ne, nous pouvons voir d’abord que de l’individu à la personne, la différence est celle du figurant anonyme à l’acteur, de

1324 ons voir d’abord que de l’individu à la personne, la différence est celle du figurant anonyme à l’acteur, de celui qui fai

1325 ne, la différence est celle du figurant anonyme à l’ acteur, de celui qui fait nombre à celui qui fait loi, de celui qui re

1326 Nous pouvons voir ensuite un premier caractère de la personne immédiatement lié aux conditions de son apparition, j’entend

1327 lié aux conditions de son apparition, j’entends à la présence et à l’engagement : la personne n’est jamais seule, elle est

1328 s de son apparition, j’entends à la présence et à l’ engagement : la personne n’est jamais seule, elle est essentiellement

1329 tion, j’entends à la présence et à l’engagement : la personne n’est jamais seule, elle est essentiellement en communicatio

1330 seule, elle est essentiellement en communication. Le figurant peut bien ignorer ses voisins, mais l’acteur les provoque au

1331 . Le figurant peut bien ignorer ses voisins, mais l’ acteur les provoque autant qu’il leur répond, et la même raison qui fa

1332 rant peut bien ignorer ses voisins, mais l’acteur les provoque autant qu’il leur répond, et la même raison qui fait qu’il e

1333 ’acteur les provoque autant qu’il leur répond, et la même raison qui fait qu’il est lui-même, fait aussi qu’il n’est plus

1334 u’il n’est plus un isolé, mais un prochain. 6. La personne est une vocation Qu’on n’oublie pas que la scène du drame

1335 rsonne est une vocation Qu’on n’oublie pas que la scène du drame, tout bien compté, est aussi vaste que le monde, et qu

1336 e du drame, tout bien compté, est aussi vaste que le monde, et qu’il n’est pas de réduit si secret où l’on se cache, qui n

1337 monde, et qu’il n’est pas de réduit si secret où l’ on se cache, qui ne soit justement l’un des lieux où l’action générale

1338 se cache, qui ne soit justement l’un des lieux où l’ action générale avait dessein de nous placer. Ainsi donc, encore que c

1339 ce de sceptiques ou d’heureux ignorants, — il est le seul. Et l’on n’en peut sortir sans quitter, du même pas, la vie. C’e

1340 ques ou d’heureux ignorants, — il est le seul. Et l’ on n’en peut sortir sans quitter, du même pas, la vie. C’est pourquoi

1341 l’on n’en peut sortir sans quitter, du même pas, la vie. C’est pourquoi le drame est sérieux ; et notre vie n’est pas une

1342 sans quitter, du même pas, la vie. C’est pourquoi le drame est sérieux ; et notre vie n’est pas une farce, pour la simple

1343 sérieux ; et notre vie n’est pas une farce, pour la simple raison qu’elle est unique, et qu’on ne peut changer de rôle :

1344 se met à se comporter tout comme s’il connaissait le fil du drame. D’où lui vient tout à coup l’assurance que ce qu’il fai

1345 ssait le fil du drame. D’où lui vient tout à coup l’ assurance que ce qu’il fait est dans son rôle ? Pour quelle raison sor

1346 tude d’auteur de son propre destin ? C’est ce que l’ on ne voit point. C’est ce que nul ne peut voir ni ne verra jamais, ce

1347 ma vraie responsabilité. C’est à bon droit, nous l’ avons vu, que nous pouvons attribuer un sens commun, ou plus exactemen

1348 mmune à des concepts très diversement définis par les philosophes de l’école : présence, événement, concret, acte, personne

1349 s très diversement définis par les philosophes de l’ école : présence, événement, concret, acte, personne. À tel point que

1350 énement, concret, acte, personne. À tel point que la vraie définition d’un de ces termes n’est pas ailleurs que dans son a

1351 rs que dans son assimilation existentielle à tous les autres. Mais ces concepts, un à un, ne peuvent être saisis dans le te

1352 es concepts, un à un, ne peuvent être saisis dans le temps ni dans l’espace conçus par notre entendement, si bien que les

1353 un, ne peuvent être saisis dans le temps ni dans l’ espace conçus par notre entendement, si bien que les apparitions irréf

1354 ’espace conçus par notre entendement, si bien que les apparitions irréfutables de leurs contenus, telles que nous les const

1355 s irréfutables de leurs contenus, telles que nous les constatons dans l’histoire, font figure de coups de force contre tout

1356 urs contenus, telles que nous les constatons dans l’ histoire, font figure de coups de force contre toute raison et causali

1357 ison et causalité claire. Ils sont là en dépit de la forme du monde, et par eux seuls s’opèrent ces transformations qui sc

1358 seuls s’opèrent ces transformations qui scandent la durée, qui marquent nos mémoires, qui nient le temps, mais aussi nous

1359 nt la durée, qui marquent nos mémoires, qui nient le temps, mais aussi nous permettent d’en prendre une mesure humaine. To

1360 Toute présence est un éclair d’éternité qui rompt le temps pour initier un temps nouveau. De cette rupture, l’Histoire peu

1361 pour initier un temps nouveau. De cette rupture, l’ Histoire peut témoigner, mais après coup, car les effets seuls sont vi

1362 , l’Histoire peut témoigner, mais après coup, car les effets seuls sont visibles. Le temps nouveau qu’initie l’acte de prés

1363 s après coup, car les effets seuls sont visibles. Le temps nouveau qu’initie l’acte de présence, c’est le temps de la créa

1364 s seuls sont visibles. Le temps nouveau qu’initie l’ acte de présence, c’est le temps de la création qui naît de l’acte, c’

1365 temps nouveau qu’initie l’acte de présence, c’est le temps de la création qui naît de l’acte, c’est le rythme imprimé à l’

1366 u qu’initie l’acte de présence, c’est le temps de la création qui naît de l’acte, c’est le rythme imprimé à l’action génér

1367 ésence, c’est le temps de la création qui naît de l’ acte, c’est le rythme imprimé à l’action générale par cette apparition

1368 le temps de la création qui naît de l’acte, c’est le rythme imprimé à l’action générale par cette apparition qui s’y insèr

1369 ion qui naît de l’acte, c’est le rythme imprimé à l’ action générale par cette apparition qui s’y insère. C’est une nouvell

1370 e nouvelle qualité du concret. Mais ce mystère de la présence, si l’on peut en décrire les effets, demeure mystère en tant

1371 té du concret. Mais ce mystère de la présence, si l’ on peut en décrire les effets, demeure mystère en tant que pure initia

1372 e mystère de la présence, si l’on peut en décrire les effets, demeure mystère en tant que pure initiation : c’est le mystèr

1373 meure mystère en tant que pure initiation : c’est le mystère de l’éternité, de cela qui échappe au temps, marque sa fin, e

1374 en tant que pure initiation : c’est le mystère de l’ éternité, de cela qui échappe au temps, marque sa fin, et le recrée. D

1375 , de cela qui échappe au temps, marque sa fin, et le recrée. De ce mystère, je puis seul témoigner dans l’instant où il me

1376 ecrée. De ce mystère, je puis seul témoigner dans l’ instant où il me saisit, et seulement en lui obéissant ; car le connaî

1377 il me saisit, et seulement en lui obéissant ; car le connaître, c’est le connaître irrésistible. Et comment ai-je su qu’il

1378 lement en lui obéissant ; car le connaître, c’est le connaître irrésistible. Et comment ai-je su qu’il venait me saisir ?

1379 ercle vicieux ! Oui, rien n’est plus vicieux pour la raison que ce beau cercle indivisible, irréfutable, du concret. Mais

1380 cercle indivisible, irréfutable, du concret. Mais le jugement sceptique que la raison impersonnelle est incapable de ne pa

1381 table, du concret. Mais le jugement sceptique que la raison impersonnelle est incapable de ne pas porter sur le concret, j

1382 impersonnelle est incapable de ne pas porter sur le concret, juge en réalité la raison même, déclare sa permanente crise

1383 de ne pas porter sur le concret, juge en réalité la raison même, déclare sa permanente crise et ses limites humiliantes.

1384 e sa permanente crise et ses limites humiliantes. L’ éternel est dans le présent, et non point dans l’intemporel, parce que

1385 se et ses limites humiliantes. L’éternel est dans le présent, et non point dans l’intemporel, parce que l’éternel vient à

1386 L’éternel est dans le présent, et non point dans l’ intemporel, parce que l’éternel vient à nous, dans notre temps, où nou

1387 résent, et non point dans l’intemporel, parce que l’ éternel vient à nous, dans notre temps, où nous sommes, tout entier. L

1388 s, dans notre temps, où nous sommes, tout entier. L’ éternité pour nous n’existe pas en dehors de l’appel qu’elle nous adre

1389 r. L’éternité pour nous n’existe pas en dehors de l’ appel qu’elle nous adresse ici et maintenant, et qui nous meut. Nous a

1390 intenant, et qui nous meut. Nous avons établi que la présence est le fait de l’homme sujet à l’instant qu’il rencontre son

1391 nous meut. Nous avons établi que la présence est le fait de l’homme sujet à l’instant qu’il rencontre son objet. L’homme

1392 Nous avons établi que la présence est le fait de l’ homme sujet à l’instant qu’il rencontre son objet. L’homme sujet, c’es

1393 omme sujet à l’instant qu’il rencontre son objet. L’ homme sujet, c’est l’homme seul à l’instant qu’il cesse de l’être. Ain

1394 t qu’il rencontre son objet. L’homme sujet, c’est l’ homme seul à l’instant qu’il cesse de l’être. Ainsi la voie du mystère

1395 et, c’est l’homme seul à l’instant qu’il cesse de l’ être. Ainsi la voie du mystère est visible : l’éternel ne touche le te

1396 mme seul à l’instant qu’il cesse de l’être. Ainsi la voie du mystère est visible : l’éternel ne touche le temps que par l’

1397 de l’être. Ainsi la voie du mystère est visible : l’ éternel ne touche le temps que par l’individu en acte, et qui devient

1398 voie du mystère est visible : l’éternel ne touche le temps que par l’individu en acte, et qui devient à cet instant une pe

1399 st visible : l’éternel ne touche le temps que par l’ individu en acte, et qui devient à cet instant une personne. L’homme n

1400 acte, et qui devient à cet instant une personne. L’ homme n’est un vrai sujet que parce qu’il est personnellement assujett

1401 t que parce qu’il est personnellement assujetti à l’ impulsion indescriptible que nous appelons l’éternel. La personne est

1402 ti à l’impulsion indescriptible que nous appelons l’ éternel. La personne est le témoignage d’une vocation reçue et obéie.

1403 sion indescriptible que nous appelons l’éternel. La personne est le témoignage d’une vocation reçue et obéie. Je suis per

1404 ble que nous appelons l’éternel. La personne est le témoignage d’une vocation reçue et obéie. Je suis personne dans la me

1405 ne vocation reçue et obéie. Je suis personne dans la mesure où mon action relève de ma vocation, fût-ce au prix de la vie

1406 n action relève de ma vocation, fût-ce au prix de la vie de mon individu. 7. Incarnation À la série d’« implications

1407 de la vie de mon individu. 7. Incarnation À la série d’« implications inexplicables » que nous venons de parcourir,

1408 , il faut ajouter maintenant un dernier terme qui la résume tout entière : c’est le terme d’incarnation. Si toute présence

1409 dernier terme qui la résume tout entière : c’est le terme d’incarnation. Si toute présence est l’événement de l’éternel d

1410 est le terme d’incarnation. Si toute présence est l’ événement de l’éternel dans le temps, par le moyen de l’homme, si l’ho

1411 incarnation. Si toute présence est l’événement de l’ éternel dans le temps, par le moyen de l’homme, si l’homme n’est vraim

1412 toute présence est l’événement de l’éternel dans le temps, par le moyen de l’homme, si l’homme n’est vraiment homme que d

1413 e est l’événement de l’éternel dans le temps, par le moyen de l’homme, si l’homme n’est vraiment homme que dans l’acte qui

1414 ement de l’éternel dans le temps, par le moyen de l’ homme, si l’homme n’est vraiment homme que dans l’acte qui fonde sa qu

1415 ternel dans le temps, par le moyen de l’homme, si l’ homme n’est vraiment homme que dans l’acte qui fonde sa qualité incomp

1416 l’homme, si l’homme n’est vraiment homme que dans l’ acte qui fonde sa qualité incomparable de sujet ; si l’on admet enfin

1417 e qui fonde sa qualité incomparable de sujet ; si l’ on admet enfin que la personne est proprement la sujétion de l’homme à

1418 é incomparable de sujet ; si l’on admet enfin que la personne est proprement la sujétion de l’homme à l’éternel et de l’ob

1419 i l’on admet enfin que la personne est proprement la sujétion de l’homme à l’éternel et de l’objet à l’homme, on peut dire

1420 fin que la personne est proprement la sujétion de l’ homme à l’éternel et de l’objet à l’homme, on peut dire que la personn

1421 personne est proprement la sujétion de l’homme à l’ éternel et de l’objet à l’homme, on peut dire que la personne est l’im

1422 oprement la sujétion de l’homme à l’éternel et de l’ objet à l’homme, on peut dire que la personne est l’impensable incarna

1423 a sujétion de l’homme à l’éternel et de l’objet à l’ homme, on peut dire que la personne est l’impensable incarnation de l’

1424 éternel et de l’objet à l’homme, on peut dire que la personne est l’impensable incarnation de l’éternité dans le temps. La

1425 objet à l’homme, on peut dire que la personne est l’ impensable incarnation de l’éternité dans le temps. La personne pure s

1426 e que la personne est l’impensable incarnation de l’ éternité dans le temps. La personne pure serait ainsi la coïncidence a

1427 e est l’impensable incarnation de l’éternité dans le temps. La personne pure serait ainsi la coïncidence absolue et manife

1428 pensable incarnation de l’éternité dans le temps. La personne pure serait ainsi la coïncidence absolue et manifeste d’une

1429 nité dans le temps. La personne pure serait ainsi la coïncidence absolue et manifeste d’une vocation et d’un individu, dan

1430 ans chaque action de cet individu. Ou bien encore l’ apparition d’une vocation en lieu et place d’un individu. La psycholog

1431 on d’une vocation en lieu et place d’un individu. La psychologie de la personne parfaite se réduirait purement et simpleme

1432 en lieu et place d’un individu. La psychologie de la personne parfaite se réduirait purement et simplement à son histoire,

1433 éduirait purement et simplement à son histoire, à l’ énoncé des témoignages visibles qu’elle produit. Dans ce sens, elle n’

1434 u monde. Nous nous voyons dominés fréquemment par les objets que nous imaginons sans les saisir, et notre « individu » n’es

1435 réquemment par les objets que nous imaginons sans les saisir, et notre « individu » n’est certes pas le moindre. Dans l’esp

1436 es saisir, et notre « individu » n’est certes pas le moindre. Dans l’espoir incertain de nous munir contre eux, notre rais

1437 re « individu » n’est certes pas le moindre. Dans l’ espoir incertain de nous munir contre eux, notre raison cherche à trou

1438 , notre raison cherche à trouver leurs lois. Elle les trouve, mais ce sont alors les lois mêmes de notre absence, celles du

1439 r leurs lois. Elle les trouve, mais ce sont alors les lois mêmes de notre absence, celles du monde abandonné et qui paraît

1440 par une mécanique impersonnelle. Ils ne sont pas les actes d’un auteur, mais les contrecoups nécessaires d’un procès initi

1441 elle. Ils ne sont pas les actes d’un auteur, mais les contrecoups nécessaires d’un procès initié par d’autres, d’un procès

1442 aliénés au monde des objets. Nous sommes surtout les jouets humiliés de ce qui nie notre dignité d’hommes, de ce qui nous

1443 résistants qu’ils ont cru concevoir, dans ce qui les attaque, une fatale loi justifiée en raison. D’où vient alors l’idée

1444 fatale loi justifiée en raison. D’où vient alors l’ idée de la personne, et ce regret d’une dignité que la raison des peup

1445 i justifiée en raison. D’où vient alors l’idée de la personne, et ce regret d’une dignité que la raison des peuples et des

1446 ée de la personne, et ce regret d’une dignité que la raison des peuples et des clercs s’accorde à révoquer en doute ? L’im

1447 les et des clercs s’accorde à révoquer en doute ? L’ imagination de la personne à l’état pur resterait à nos yeux une espèc

1448 s’accorde à révoquer en doute ? L’imagination de la personne à l’état pur resterait à nos yeux une espèce d’utopie ontolo

1449 évoquer en doute ? L’imagination de la personne à l’ état pur resterait à nos yeux une espèce d’utopie ontologique, si la R

1450 it à nos yeux une espèce d’utopie ontologique, si la Révélation n’en attestait l’acte historique. L’incarnation totale de

1451 opie ontologique, si la Révélation n’en attestait l’ acte historique. L’incarnation totale de Dieu dans l’Homme, l’humanité

1452 i la Révélation n’en attestait l’acte historique. L’ incarnation totale de Dieu dans l’Homme, l’humanité parfaite de Jésus-

1453 cte historique. L’incarnation totale de Dieu dans l’ Homme, l’humanité parfaite de Jésus-Christ est la limite atteinte de l

1454 rique. L’incarnation totale de Dieu dans l’Homme, l’ humanité parfaite de Jésus-Christ est la limite atteinte de la personn

1455 l’Homme, l’humanité parfaite de Jésus-Christ est la limite atteinte de la personne dans l’histoire, le fait extrême, le c

1456 arfaite de Jésus-Christ est la limite atteinte de la personne dans l’histoire, le fait extrême, le concretissimum à partir

1457 Christ est la limite atteinte de la personne dans l’ histoire, le fait extrême, le concretissimum à partir duquel nous puis

1458 a limite atteinte de la personne dans l’histoire, le fait extrême, le concretissimum à partir duquel nous puissions penser

1459 de la personne dans l’histoire, le fait extrême, le concretissimum à partir duquel nous puissions penser activement la pe

1460 à partir duquel nous puissions penser activement la personne, c’est-à-dire réduire la distance qui sépare notre vie de no

1461 nser activement la personne, c’est-à-dire réduire la distance qui sépare notre vie de notre vocation. La foi au Christ, c’

1462 distance qui sépare notre vie de notre vocation. La foi au Christ, c’est la foi dans la personne par excellence : or, cet

1463 re vie de notre vocation. La foi au Christ, c’est la foi dans la personne par excellence : or, cette foi consiste en une a

1464 tre vocation. La foi au Christ, c’est la foi dans la personne par excellence : or, cette foi consiste en une action16. (Ce

1465 e action16. (Ce qui confirme nos propositions sur la nature actuelle de la personne). La foi au Christ est proprement ce q

1466 nfirme nos propositions sur la nature actuelle de la personne). La foi au Christ est proprement ce qui « personnifie » le

1467 positions sur la nature actuelle de la personne). La foi au Christ est proprement ce qui « personnifie » le solitaire, ce

1468 i au Christ est proprement ce qui « personnifie » le solitaire, ce qui le rend concret, c’est-à-dire présent à lui-même et

1469 ement ce qui « personnifie » le solitaire, ce qui le rend concret, c’est-à-dire présent à lui-même et aux autres dans un m

1470 ême élan. Tout acte personnel est participation à l’ actualité éternelle du Christ. 8. Communauté Tout ainsi que dans

1471 u Christ. 8. Communauté Tout ainsi que dans la Communion, Jésus-Christ nous est donné, dit Calvin, « comme substance

1472 de tout », nous avons à connaître cette vérité de la personne : qu’elle est toute dans sa communication, laquelle doit êtr

1473 e doit être certifiée par quelque signe matériel. L’ idée d’une personne isolée ou n’entretenant avec les autres que des ra

1474 ’idée d’une personne isolée ou n’entretenant avec les autres que des rapports distants et virtuels est une contradiction in

1475 s et virtuels est une contradiction in terminis. L’ aspect communautaire de la personne, en vérité, ressort assez claireme

1476 radiction in terminis. L’aspect communautaire de la personne, en vérité, ressort assez clairement de nos définitions, mai

1477 ns, mais il peut être utile, pour fixer davantage les idées, de l’opposer ici à la notion de l’individu. L’individu est le

1478 ut être utile, pour fixer davantage les idées, de l’ opposer ici à la notion de l’individu. L’individu est le terme dernier

1479 our fixer davantage les idées, de l’opposer ici à la notion de l’individu. L’individu est le terme dernier de la division

1480 antage les idées, de l’opposer ici à la notion de l’ individu. L’individu est le terme dernier de la division objective d’u

1481 dées, de l’opposer ici à la notion de l’individu. L’ individu est le terme dernier de la division objective d’une société a

1482 ser ici à la notion de l’individu. L’individu est le terme dernier de la division objective d’une société au sens des soci

1483 de l’individu. L’individu est le terme dernier de la division objective d’une société au sens des sociologues. Il joue, su

1484 des sociologues. Il joue, sur le plan politique, le rôle que jouait l’atome aux yeux des physiciens du dernier siècle : i

1485 l joue, sur le plan politique, le rôle que jouait l’ atome aux yeux des physiciens du dernier siècle : il est l’élément ins

1486 ux yeux des physiciens du dernier siècle : il est l’ élément insécable qui marque la limite de décomposition d’un corps que

1487 er siècle : il est l’élément insécable qui marque la limite de décomposition d’un corps quelconque. Autrement dit, l’indiv

1488 composition d’un corps quelconque. Autrement dit, l’ individu n’est conçu qu’à partir de l’ensemble du corps social, comme

1489 rement dit, l’individu n’est conçu qu’à partir de l’ ensemble du corps social, comme un élément numérique, indifférencié, o

1490 un élément numérique, indifférencié, objectif. On l’ obtient par un processus d’isolation. Quel rôle peut jouer la personne

1491 ar un processus d’isolation. Quel rôle peut jouer la personne dans cette image ? Peut-être celui de la valence, c’est-à-di

1492 la personne dans cette image ? Peut-être celui de la valence, c’est-à-dire de la puissance de combinaison d’un atome. Mais

1493  ? Peut-être celui de la valence, c’est-à-dire de la puissance de combinaison d’un atome. Mais il nous faut laisser ce mod

1494 ut laisser ce modèle mécanique, puisqu’aussi bien la personne en elle-même n’est passible d’aucune description objective.

1495 ble d’aucune description objective. Par rapport à l’ ensemble humain, la personne est par excellence le terme premier, dont

1496 ption objective. Par rapport à l’ensemble humain, la personne est par excellence le terme premier, dont dépend toute réali

1497 l’ensemble humain, la personne est par excellence le terme premier, dont dépend toute réalité collective. À l’utopie socio

1498 premier, dont dépend toute réalité collective. À l’ utopie sociologique qui prophétise la dissolution du corps social en i

1499 ollective. À l’utopie sociologique qui prophétise la dissolution du corps social en individus libres au terme d’une évolut

1500 ifique et organisée (thèse de Marx et de Lasalle) la conception personnaliste oppose mieux qu’un scepticisme : elle renver

1501 ’un scepticisme : elle renverse de fond en comble l’ ordre des valeurs établies par le rationalisme et le collectivisme, el

1502 e fond en comble l’ordre des valeurs établies par le rationalisme et le collectivisme, elle prend pour mesure de tout la p

1503 ordre des valeurs établies par le rationalisme et le collectivisme, elle prend pour mesure de tout la présence effective d

1504 le collectivisme, elle prend pour mesure de tout la présence effective de l’homme. À l’évolutionnisme objectif elle oppos

1505 rend pour mesure de tout la présence effective de l’ homme. À l’évolutionnisme objectif elle oppose son exigence proximiste

1506 esure de tout la présence effective de l’homme. À l’ évolutionnisme objectif elle oppose son exigence proximiste. Dans l’or

1507 bjectif elle oppose son exigence proximiste. Dans l’ ordre personnel, les relations les plus « valables » sont celles qui e

1508 son exigence proximiste. Dans l’ordre personnel, les relations les plus « valables » sont celles qui exigent de l’homme la

1509 proximiste. Dans l’ordre personnel, les relations les plus « valables » sont celles qui exigent de l’homme la plus constant

1510 les plus « valables » sont celles qui exigent de l’ homme la plus constante proximité : l’œuvre, le mariage, la famille, l

1511 s « valables » sont celles qui exigent de l’homme la plus constante proximité : l’œuvre, le mariage, la famille, le métier

1512 exigent de l’homme la plus constante proximité : l’ œuvre, le mariage, la famille, le métier et l’éducation. C’est à la sa

1513 de l’homme la plus constante proximité : l’œuvre, le mariage, la famille, le métier et l’éducation. C’est à la sauvegarde

1514 a plus constante proximité : l’œuvre, le mariage, la famille, le métier et l’éducation. C’est à la sauvegarde de ces réali

1515 ante proximité : l’œuvre, le mariage, la famille, le métier et l’éducation. C’est à la sauvegarde de ces réalités prochain

1516 é : l’œuvre, le mariage, la famille, le métier et l’ éducation. C’est à la sauvegarde de ces réalités prochaines que doiven

1517 ge, la famille, le métier et l’éducation. C’est à la sauvegarde de ces réalités prochaines que doivent s’ordonner les rela

1518 de ces réalités prochaines que doivent s’ordonner les relations plus générales. Cette thèse simple constitue à mes yeux la

1519 énérales. Cette thèse simple constitue à mes yeux la règle d’or de toute doctrine sociale et politique. Est-ce à dire que

1520 doctrine sociale et politique. Est-ce à dire que le bien de tous doive être mis au service du bien de chacun ? Prenons ga

1521 arde de retomber ici dans un ordre contractuel où la personne abritée par la loi perde à la fois son risque et son pouvoir

1522 s un ordre contractuel où la personne abritée par la loi perde à la fois son risque et son pouvoir de création (démocratie

1523 et son pouvoir de création (démocratie libérale). Le droit de la personne à primer sur l’ensemble demeure indéfendable s’i

1524 ir de création (démocratie libérale). Le droit de la personne à primer sur l’ensemble demeure indéfendable s’il n’est pas

1525 e libérale). Le droit de la personne à primer sur l’ ensemble demeure indéfendable s’il n’est pas imposé par le fait humain

1526 le demeure indéfendable s’il n’est pas imposé par le fait humain primordial. Le droit divin n’est pas un droit humain élev

1527 l n’est pas imposé par le fait humain primordial. Le droit divin n’est pas un droit humain élevé dans l’absolu, mais la fi

1528 droit divin n’est pas un droit humain élevé dans l’ absolu, mais la fin de tout droit humain, et peut-être son contraire.

1529 est pas un droit humain élevé dans l’absolu, mais la fin de tout droit humain, et peut-être son contraire. La formule du r

1530 de tout droit humain, et peut-être son contraire. La formule du rapport social ne doit pas contenir une revendication de d

1531 evendication de droit, mais une position de fait. La voici : le bien de tous n’est ni concevable ni réalisable aux dépens

1532 n de droit, mais une position de fait. La voici : le bien de tous n’est ni concevable ni réalisable aux dépens du bien de

1533 sable aux dépens du bien de chacun ; il n’est que l’ expression, de plus en plus abstraite à mesure qu’on s’élève à des nom

1534 à des nombres plus grands, du pouvoir prochain de la personne ; il n’est rien s’il n’est pas l’extension naturelle du risq

1535 ain de la personne ; il n’est rien s’il n’est pas l’ extension naturelle du risque et du concret de l’homme qui se dépasse.

1536 l’extension naturelle du risque et du concret de l’ homme qui se dépasse. Qu’importe l’honneur d’un pays, s’il est le frui

1537 du concret de l’homme qui se dépasse. Qu’importe l’ honneur d’un pays, s’il est le fruit de la déshumanisation des citoyen

1538 dépasse. Qu’importe l’honneur d’un pays, s’il est le fruit de la déshumanisation des citoyens ? Qu’importe une « assurance

1539 importe l’honneur d’un pays, s’il est le fruit de la déshumanisation des citoyens ? Qu’importe une « assurance-vie », si l

1540 s citoyens ? Qu’importe une « assurance-vie », si la seule réalité vivante est dans le risque ? Qu’importe la multiplicité

1541 rance-vie », si la seule réalité vivante est dans le risque ? Qu’importe la multiplicité des relations, si elle entraîne l

1542 e réalité vivante est dans le risque ? Qu’importe la multiplicité des relations, si elle entraîne l’irresponsabilité des h

1543 e la multiplicité des relations, si elle entraîne l’ irresponsabilité des hommes reliés ? Qu’importe l’ordre de l’État, s’i

1544 l’irresponsabilité des hommes reliés ? Qu’importe l’ ordre de l’État, s’il se maintient au prix du désordre privé ? Qu’impo

1545 abilité des hommes reliés ? Qu’importe l’ordre de l’ État, s’il se maintient au prix du désordre privé ? Qu’importe, en fin

1546 du désordre privé ? Qu’importe, en fin de compte, l’ humanité, s’il n’y a pas d’abord des hommes présents les uns aux autre

1547 anité, s’il n’y a pas d’abord des hommes présents les uns aux autres ? La personne ne sera pas au terme d’une société parfa

1548 d’abord des hommes présents les uns aux autres ? La personne ne sera pas au terme d’une société parfaite, pour la simple

1549 ne sera pas au terme d’une société parfaite, pour la simple raison qu’il n’y a de rapport humain réel que par l’apparition

1550 raison qu’il n’y a de rapport humain réel que par l’ apparition première de la personne, fondement nécessaire et suffisant

1551 port humain réel que par l’apparition première de la personne, fondement nécessaire et suffisant de toute communauté vivan

1552 é vivante et progressive. 9. Deux négations de la personne Et maintenant, si nous savons ce que nous appelons : pers

1553 s appelons : personne, si nous savons qu’elle est la lumière de nos lumières, et le soleil que rien ne peut décrire, mais

1554 savons qu’elle est la lumière de nos lumières, et le soleil que rien ne peut décrire, mais qui fait voir le monde et chass

1555 leil que rien ne peut décrire, mais qui fait voir le monde et chasse nos fantômes, notre devoir n’est pas de revenir vers

1556 fantômes, notre devoir n’est pas de revenir vers les ténèbres pour les persuader qu’elles ont tort d’être obscures, notre

1557 evoir n’est pas de revenir vers les ténèbres pour les persuader qu’elles ont tort d’être obscures, notre devoir est d’éclai

1558 res, notre devoir est d’éclairer. À la lumière de la personne, on voit paraître la vérité de plusieurs doctrines humaines

1559 er. À la lumière de la personne, on voit paraître la vérité de plusieurs doctrines humaines qui s’entrebattent dans la con

1560 sieurs doctrines humaines qui s’entrebattent dans la confusion et nourrissent des haines bavardes. Je veux parler ici de d

1561 séparables : matérialisme et spiritualisme. Voici l’ aspect de vérité que la personne éclaire en eux : le matérialisme a co

1562 me et spiritualisme. Voici l’aspect de vérité que la personne éclaire en eux : le matérialisme a compris qu’il y a pour l’

1563 aspect de vérité que la personne éclaire en eux : le matérialisme a compris qu’il y a pour l’homme un monde des objets, ce

1564 en eux : le matérialisme a compris qu’il y a pour l’ homme un monde des objets, ce que niaient pratiquement beaucoup de cle

1565 ratiquement beaucoup de clercs ; il a compris que le phénomène homme ne se produit en fait qu’au niveau des objets, et que

1566 doit pouvoir être vu, être touché, consister sous la main17 ; il a compris que l’homme n’est pas un ange, qu’il est un cor

1567 uché, consister sous la main17 ; il a compris que l’ homme n’est pas un ange, qu’il est un corps jeté au milieu d’autres co

1568 que c’est un orgueil assez court que de prétendre l’ ignorer ; il a compris le fait — sinon l’acte — de l’incarnation. Il y

1569 z court que de prétendre l’ignorer ; il a compris le fait — sinon l’acte — de l’incarnation. Il y a une santé dans le maté

1570 rétendre l’ignorer ; il a compris le fait — sinon l’ acte — de l’incarnation. Il y a une santé dans le matérialisme, et une

1571 gnorer ; il a compris le fait — sinon l’acte — de l’ incarnation. Il y a une santé dans le matérialisme, et une humilité où

1572 l’acte — de l’incarnation. Il y a une santé dans le matérialisme, et une humilité où la personne retrouve l’un des pôles

1573 ne santé dans le matérialisme, et une humilité où la personne retrouve l’un des pôles de sa tension. Peut-être est-il plus

1574 tre est-il plus difficile d’être équitable envers le spiritualisme : c’est qu’il nous a fait plus de mal, et que l’erreur

1575 sme : c’est qu’il nous a fait plus de mal, et que l’ erreur matérialiste est bâtarde de ses excès. Ceci pourtant doit être

1576 ourtant doit être dit en sa faveur : il a compris le fait — sinon l’acte — de la liberté. Il a su reconnaître que l’homme

1577 e dit en sa faveur : il a compris le fait — sinon l’ acte — de la liberté. Il a su reconnaître que l’homme est un sujet (au

1578 faveur : il a compris le fait — sinon l’acte — de la liberté. Il a su reconnaître que l’homme est un sujet (au sens initia

1579 n l’acte — de la liberté. Il a su reconnaître que l’ homme est un sujet (au sens initiateur, et non pas ironique !) et qu’i

1580 et non pas ironique !) et qu’il dépend de lui que l’ objet soit ou non présent. Mais alors le malheur du spiritualisme fut

1581 e lui que l’objet soit ou non présent. Mais alors le malheur du spiritualisme fut de se replier sur cette liberté pour la

1582 tualisme fut de se replier sur cette liberté pour la chérir dans sa précieuse intégrité. Orgueilleux de sa force, il refus

1583 intégrité. Orgueilleux de sa force, il refuse de l’ exercer, de l’engager dans des limites objectives. Il veut se garder p

1584 gueilleux de sa force, il refuse de l’exercer, de l’ engager dans des limites objectives. Il veut se garder pur, et reste v

1585 pur, et reste virtuel. Il se croit maître de tous les objets, mais néglige d’en choisir aucun. Il chante sa grandeur, mais

1586 mais n’en témoigne pas. Il est plus dangereux que le matérialisme : il ne nie pas grossièrement notre puissance — ce serai

1587 rement notre puissance — ce serait une manière de la mieux provoquer — mais glorifiant le sujet pur comme tel, il dégrade

1588 e manière de la mieux provoquer — mais glorifiant le sujet pur comme tel, il dégrade son existence, c’est-à-dire qu’il l’a

1589 tel, il dégrade son existence, c’est-à-dire qu’il l’ atrophie. L’objet pendant ce temps, se dégrade selon ses lois. La révo

1590 ade son existence, c’est-à-dire qu’il l’atrophie. L’ objet pendant ce temps, se dégrade selon ses lois. La révolte matérial

1591 bjet pendant ce temps, se dégrade selon ses lois. La révolte matérialiste trouve dans la carence du spiritualisme une espè

1592 lon ses lois. La révolte matérialiste trouve dans la carence du spiritualisme une espèce provisoire de justification. Il y

1593 s lendemains amers de débauche. Il y a aussi dans la doctrine déterministe qu’elle édicte, l’expression d’un ressentiment

1594 ssi dans la doctrine déterministe qu’elle édicte, l’ expression d’un ressentiment contre l’« esprit » demeuré incapable de