1 1932, Esprit, articles (1932–1962). On oubliera les juges (novembre 1932)
1 avait jugés d’avance.) Et maintenant ils prennent leur revanche, dans la laideur de cette salle que le président de la Cour
2 des cigarettes en taquinant du pied la crosse de leur fusil (baïonnette au canon). On a parqué le public dans le fond : des
3 is rien entendu de pareil, ainsi qu’en témoignent leurs visages anonymes. Ils n’auront pas à s’exprimer, d’ailleurs, sinon pa
4 as à s’exprimer, d’ailleurs, sinon par la voix de leur président, et la mimique d’un jeune aviateur, dont la mâchoire furieu
5 nce, une fois de plus, que le monde fabriqué pour leur usage par les hommes de ce temps est à tous points de vue le plus irr
2 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
6 anisent, la sanctionnent d’une autorité que seule leur conférait la rupture initiale, — qu’enfin ils la bénissent, la sancti
7 e, et que nous pourrions, par exemple, dégager de leurs complicités avec les « forces du monde ». Le chrétien ne connaît pas
8 été plus ou moins réalisées, et constituent dans leur ensemble, du Moyen Âge à l’Amérique moderne, la grande Imposture dont
9 r de ce que les sans-Dieu parlent de confisquer à leur profit « la primauté du Christ et celle de l’Europe 3 ». L’on voit de
10 ment d’une nation « chrétienne » revendiquer dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétiennes, pour appuyer des déc
11 e piétistes et de bigots, demeurer agressifs dans leur volonté de confondre la morale petite-bourgeoise avec les ordres de l
12 je ne sais quelles régions spirituelles dont tout leur être — et cette maladie même ! — prouvent l’inexistence ou la dispari
13  ! — prouvent l’inexistence ou la disparition. On leur répond qu’il y a prescription : l’Esprit n’est plus avec ceux qui ont
14 étendent le défendre mentent, et ne défendent que leur esprit. On sait ce que c’est que l’esprit, en ce siècle ! Il a été ad
3 1933, Esprit, articles (1932–1962). Protestants (mars 1933)
15 ntisme domine, des protestants qui loin de renier leur foi se fondent sur elle pour attaquer le régime. L’exemple de l’Allem
16 solus à la rupture, qui se réclament hautement de leur foi. Les éléments extrémistes de la social-démocratie, qui s’exprimen
17 den Sozialismus sont des éléments protestants, et leur maître, Paul Tillich, exerce par ailleurs une influence intellectuell
18 s mouvements américains de rénovation réside dans leur effort pour « christianiser l’ordre social ». Certains même parlent d
19 ril de sécularisation de l’Évangile impliqué dans leur attitude, et qui les ferait retomber dans les vieilles erreurs du cap
4 1933, Esprit, articles (1932–1962). Loisir ou temps vide ? (juillet 1933)
20 s ni le travail ni le loisir depuis qu’il a coupé leurs liens vivants. Nous le voyons lourdement se débattre dans une amère c
21 Elle apparaît très supérieure. Les singes gagnent leur vie et ne font pas d’histoires. Ils ne font pas tant de publicité et
22 t pas tant de publicité et de plans quinquennaux. Leurs moyens sont plus simples, plus élégants. Ni plus ni moins efficaces d
23 rs que ses ancêtres consacraient à la création de leur puissance, du même coup elle décrète « forcé » le travail des classes
24 ide. Par cet acte, travail et loisir retrouveront leur commun sens : dans l’actualité de l’être, où ils ne seront plus que l
5 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
25 la vie des classes possédantes. Le bourgeois aime leurs œuvres, parce qu’il s’y retrouve ; et le peuple les aime, parce qu’el
26 moralistes, mais ils ne vont pas jusqu’au bout de leurs audaces. Ils sont sans foi dans leur révolte même. Ils influencent au
27 ’au bout de leurs audaces. Ils sont sans foi dans leur révolte même. Ils influencent au hasard, entraînent les jeunes à hue
28 es, les renient, se persuadent de l’importance de leurs caprices, nous persuadent bien davantage de la gratuité de leurs dram
29 nous persuadent bien davantage de la gratuité de leurs drames. Personne ne croyant plus à rien — j’entends personne ne prouv
30 ure. Elle les juge pour eux-mêmes, sans rapport à leurs fins. Elle dit : c’est bien écrit, mal composé, intéressant ; elle do
31 e général qui nous permît d’évaluer les œuvres et leur influence sur les hommes, je crois bien qu’il faudrait le chercher au
32 er, d’une part, et d’autre part avec les buts qui leur sont réellement assignés par leur raison d’être profonde. C’est un am
33 ec les buts qui leur sont réellement assignés par leur raison d’être profonde. C’est un amer divertissement que nous offre l
34 a coutume bourgeoise, qui est la négation de tous leurs idéaux. Certains verront peut-être dans l’Ulysse de Joyce une satire
35 lution atomique. Les civilisations conscientes de leur mission n’ont jamais craint d’affirmer leur morale. Elles n’ont jamai
36 es de leur mission n’ont jamais craint d’affirmer leur morale. Elles n’ont jamais pensé qu’une œuvre d’art perdrait de sa va
37 Enseigner, c’est rappeler aux hommes les fins de leurs activités. C’est, pour un écrivain, ordonner les moyens de son art à
38 omanciers sont très mal cultivés. Ils influencent leurs lecteurs au hasard, aux hasards des passions du jour, sans soupçonner
39 e public des fins extrêmes qu’ils escomptent pour leurs spéculations les plus gratuites en apparence. Enfin pour liquider l’
40 ira la hiérarchie, rendra aux moyens d’expression leur importance de moyens. La personne est toujours originale quand elle e
6 1934, Esprit, articles (1932–1962). Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)
41 aussi par les autres, bien sûr — et détournés de leur sens primitif, de sorte qu’ils trahissent la pensée de ceux qui les r
42 suis assez moi-même. — Aidez-moi… — Les uns, avec leurs livres, ont passé à côté de moi sans rien dire, sans même me voir, sa
43 ont relevé mon front de la poussière. Ils ont mis leur douce main sous mon menton. Ils m’ont dit : — Fais voir tes yeux ! Il
44 r de demander, et ce qu’on se montre si pressé de leur donner à bon marché. Ils s’expriment mal, ils trahissent leur pensée,
45 à bon marché. Ils s’expriment mal, ils trahissent leur pensée, leurs désirs, ils n’osent pas dire, ils n’ont pas de formules
46 Ils s’expriment mal, ils trahissent leur pensée, leurs désirs, ils n’osent pas dire, ils n’ont pas de formules pour avouer l
47 t pas dire, ils n’ont pas de formules pour avouer leur peine, pour demander les « remèdes » qu’il faudrait. On ne le leur a
48 demander les « remèdes » qu’il faudrait. On ne le leur a pas appris. On a préféré se payer leur tête. On les a pris pour ce
49 On ne le leur a pas appris. On a préféré se payer leur tête. On les a pris pour ce qu’ils ont l’air d’être, ou mieux pour ce
7 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
50 ophes se résignent très mal à cette limitation de leur pouvoir : il nous faut pourtant bien admettre que le concret est just
51 nt lui par elles. Et c’est de lui qu’elles tirent leur justification, et non l’inverse. En d’autres termes, lorsque nous par
52 ts dont le seul contenu paraît au seul instant de leur présence mutuelle. Il ne suit pas de là que cet instant, qui les réun
53 l les révèle bien distincts, et agissant chacun à leur manière ; car autrement, où serait l’événement ? La manière d’être d
54 mpent du tout, ceux qui considèrent l’homme, dans leurs calculs, comme un facteur indifférent, comme un objet ou comme un chi
55 ui calculent avec les hommes ne calculent qu’avec leur angoisse, ils s’enfoncent dans l’incertain, divaguent dans la précisi
56 s imaginent sont celles de la mort, et d’abord de leur propre mort. Car l’essence de l’homme, en tant qu’homme, est à jamais
57 isissant Toutes les psychologies échouent dans leur effort pour décrire l’acte et rendre compte de ses déterminations suf
58 mais ceux qu’on voit sont les acteurs qui jouent leur rôle d’hommes et qui créent leur destin : ceux-là seuls sont les dram
59 teurs qui jouent leur rôle d’hommes et qui créent leur destin : ceux-là seuls sont les dramatis personae, ceux-là seuls sont
60 voisins, mais l’acteur les provoque autant qu’il leur répond, et la même raison qui fait qu’il est lui-même, fait aussi qu’
61 ment, si bien que les apparitions irréfutables de leurs contenus, telles que nous les constatons dans l’histoire, font figure
62 munir contre eux, notre raison cherche à trouver leurs lois. Elle les trouve, mais ce sont alors les lois mêmes de notre abs
8 1934, Esprit, articles (1932–1962). André Breton, Point du jour (décembre 1934)
63 ésespoir. Faute de le pressentir, ils ont méconnu leur angoisse ; faute du courage de la considérer en face — ce courage que
64 tant de les voir découvrir, comme l’étymologie de leur pensée ? Ils ont essayé du marxisme ; ils retombent à l’idéalisme. La
9 1935, Esprit, articles (1932–1962). Roger Breuil, Les Uns les Autres (avril 1935)
65 t que ne l’eût fait un « observateur » : non dans leur pittoresque, mais dans leur vie intime, leurs relations. On serait te
66 ervateur » : non dans leur pittoresque, mais dans leur vie intime, leurs relations. On serait tenté de dire : dans leur pers
67 dans leur pittoresque, mais dans leur vie intime, leurs relations. On serait tenté de dire : dans leur personne. Je connais p
68 , leurs relations. On serait tenté de dire : dans leur personne. Je connais peu de livres moins conventionnels. Pour cette r
10 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
69 és, malades, ces hommes découvrent peu à peu dans leurs épreuves la réalité de leur patrie perdue. Ils découvrent surtout que
70 vrent peu à peu dans leurs épreuves la réalité de leur patrie perdue. Ils découvrent surtout que cette patrie pour laquelle
71 e sont battus et qui n’a plus la force d’utiliser leurs énergies, est incapable de les protéger à l’étranger, parce qu’elle a
72 ce. » Sacrifice et fidélité, voilà ce qui définit leur dernière dignité d’Allemands dans les tortures qu’un destin absurde l
73 ’Allemands dans les tortures qu’un destin absurde leur réserve. « Il découvrit pour la première fois une forme nouvelle de p
74 nce insensée qui possède la jeunesse hitlérienne. Leurs épreuves ne seraient-elles pas comme le signe de leur élection ? Ne s
75 épreuves ne seraient-elles pas comme le signe de leur élection ? Ne seront-ils pas la race de fer qui sauvera l’Europe mena
76 nos jours toutes les misères du monde au fond de leur exil, ceux-là deviendront sûrement un matériel incomparable. Car voye
11 1935, Esprit, articles (1932–1962). Tristan Tzara, Grains et Issues (juin 1935)
77 … ») ; p. 121 (« la déformation que ces obstacles leur a imprimée ») ; p. 223 (« constate »). Je trouve l’explication de ces
12 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
78 ons pratiques, la production et le gain, qui, par leurs explorations et leurs découvertes dans le domaine de la nature, de la
79 uction et le gain, qui, par leurs explorations et leurs découvertes dans le domaine de la nature, de la vie, de l’évolution h
80 puissent offrir aux foules le spectacle vivant de leurs travaux. En liaison étroite avec l’enseignement qui, à tous ses degré
81 cheurs, toujours prêt à accueillir les savants et leurs découvertes, à ajouter des maillons à la chaîne sans fin. Nous le lég
82 Et personne à ma connaissance n’a mis en question leur sérieux, ce qui précisément me paraît remarquable. L’accueil flatteur
83 e matérialisme du siècle vont-ils trouver en vous leur défenseur ? » — Je réponds simplement que dans l’action et les écrits
84 omis d’en citer quelques lignes qui trouvent ici leur opportunité : La Commission de l’enseignement voudrait, comme je le
85 n fait, de les aider dans l’exercice quotidien de leur travail. Ils s’estiment à bon droit les seuls juges de l’aspect techn
86 ment calculée à seule fin de donner le change sur leurs véritables desseins, mais c’est toute une éducation culturelle, unive
87 ogie. Mais là encore, ils ont trouvé le biais qui leur permet de vider cette discipline du contenu concret qu’elle menaçait
88 e pouvoir, ou la richesse qui seraient le prix de leur intervention : ce ne sont là que les rudiments de la morale de leur é
89 : ce ne sont là que les rudiments de la morale de leur état. Et personne n’a jamais contesté la grandeur d’un désintéresseme
90 es hommes. Que d’autres, moins désabusés, perdent leur temps et leur esprit peu raffiné à combattre des injustices au nom de
91 d’autres, moins désabusés, perdent leur temps et leur esprit peu raffiné à combattre des injustices au nom de la justice qu
92 ercs parfaits, c’est qu’en réalité, ils ont trahi leur fonction propre, qui était de juger, et de juger effectivement, dans
93 cteurs d’Israël qui prêtent à la folie des masses leur voix : Crucifie, relâche Barrabas ! Voilà la trahison grossière, la s
94 hilosophes, celui qui excuse en fin de compte — à leurs yeux seuls — tous leurs refus de conclure37, c’est-à-dire de s’engage
95 cuse en fin de compte — à leurs yeux seuls — tous leurs refus de conclure37, c’est-à-dire de s’engager, où ils voient le subl
96 e tirer parti contre l’esprit de la liberté qu’il leur laisse. Ils le vénèrent officiellement, déléguant le soin des discour
97 eurs matérielles que « touchent » les clercs pour leurs écrits se trouve être l’inverse exact de la valeur spirituelle de ces
98 ls jetés au chômage par la crise — plutôt que par leur volonté d’indépendance — dès qu’ils sont en assez grand nombre pour c
99 me culturel, de droite ou de gauche, et qui saura leur imposer un conformisme monstrueux, ou le silence. Il n’y a pas de sol
100 e un peu trop perspicace. Ils ont au fond raison, leur instinct a raison, qui veut qu’on n’abatte le mal, cette négation per
101 s ? c) à quoi servent les clercs ? quel doit être leur rôle dans la cité ? à qui s’adressent leurs écrits ? d) quelle est la
102 t être leur rôle dans la cité ? à qui s’adressent leurs écrits ? d) quelle est la source de leur autorité — si elle existe en
103 ressent leurs écrits ? d) quelle est la source de leur autorité — si elle existe en fait ou en droit — et quels doivent être
104 -mêmes, sont au fond la meilleure protection pour leurs privilèges usurpés. 37. « Le difficile et l’essentiel pour un philo
105 un clerc doit faire, selon nos grands docteurs et leurs petits disciples. Mais encore : il a dit le droit en spécifiant qu’il
106 ce ? Qu’est-ce que la vérité ? Valent-elles qu’on leur sacrifie sa situation de gouverneur ? Ces Juifs sont en émeute : voil
107 t soulève chez nos clercs, il traduit bel et bien leur attitude de fait devant le monde : s’ils croyaient sérieusement à la
108 . Mais ils n’y croient qu’en théorie. Si bien que leur « spiritualisme » revient à tolérer sereinement l’exaction. 39. Cett
13 1936, Esprit, articles (1932–1962). Francfort, 16 mars 1936 (avril 1936)
109 nt été en Russie, il y aurait quelques chances de leur faire comprendre ce que c’est qu’une révolution de masses, au sens mo
110 dans 45 salles où les formations d’assaut avaient leur « appel général », des dizaines de milliers attendaient. J’étais venu
111 uple en moi ! — un seul cri des masses confessant leur fidélité lui répondit. » Cri désignant ici la clameur instantanée de
14 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
112 s s’écrient : Esprit ! Esprit43 ! Mais je regarde leur visage. « Si c’était vrai, ça se verrait »… Ainsi la clé de toute cré
113 i les invente et les dénombre et les connaît dans leur sens primitif, dans le sens de la création qui tout entière advient à
114 es les bêtes : elles s’approchaient pour recevoir leur nom et leur emploi. Il faut toujours remonter à ce mythe si l’on veut
115  : elles s’approchaient pour recevoir leur nom et leur emploi. Il faut toujours remonter à ce mythe si l’on veut saisir la g
116 dans le ciel rose, avec des gouttes de rosée qui leur pendent à chaque poil et des souliers qui brillent. » Il y en a dans
117 rmule naturaliste — mais qu’ils sont décrits dans leur forme, ce qui n’est pas du tout la même chose. La forme humaine, si l
118 dans et du dehors en même temps, dans le temps de leur lutte. Ici le spirituel devient tangible, le matériel lisible et sign
119 ne action sur les choses). Utiliser les mots dans leur sens étymologique, c’est toujours revenir au phénomène de l’incarnati
120 ples de la vie. 2. Formule d’une personne «  Leur poésie ne commence pas pour eux avec le commencement de leur personne
121 ne commence pas pour eux avec le commencement de leur personne ; elle ne commence à vrai dire que là où leur personne prend
122 personne ; elle ne commence à vrai dire que là où leur personne prend fin. Elle n’est pas dans le contact aussi direct que p
123 nisme, s’il raille le confort de ses concitoyens, leurs assurances, leur hygiène proprette, leur idéal du bon écolier type, c
124 le confort de ses concitoyens, leurs assurances, leur hygiène proprette, leur idéal du bon écolier type, ce n’est jamais au
125 toyens, leurs assurances, leur hygiène proprette, leur idéal du bon écolier type, ce n’est jamais au nom d’un naturisme roma
126  ; et par l’effort d’une imagination qui retrouve leur raison d’être, les pousser jusqu’à l’expression de leur nature primit
127 aison d’être, les pousser jusqu’à l’expression de leur nature primitive, produire au jour leur forme restaurée, — c’est le m
128 ession de leur nature primitive, produire au jour leur forme restaurée, — c’est le mouvement unique de l’œuvre de Ramuz, et
129 tres attendent tout de son pouvoir restaurateur : leur nom, leur nombre et leur emploi. Parce que le sens de tout acte humai
130 dent tout de son pouvoir restaurateur : leur nom, leur nombre et leur emploi. Parce que le sens de tout acte humain, pour au
131 n pouvoir restaurateur : leur nom, leur nombre et leur emploi. Parce que le sens de tout acte humain, pour autant qu’il est
132 Certains hommes tiennent pour un gain tout ce qui leur apporte une facilité ; moi, je ne tiens pour un gain que ce qui m’app
133 eminée qui tire mal. J’aime les choses qui sont à leur façon, tandis que je suis à la mienne. » ⁂ Je vois, j’ai tenté de fai
15 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
134 viets certaines erreurs d’ordre métaphysique, qui leur paraissent sans gravité pratique. (Nous avons dit souvent sur quelle
135 se fonde une pareille indulgence.) L’important, à leurs yeux, c’est l’enthousiasme populaire, la prospérité générale, la prod
136 té accrue ; et que les ouvriers se mettent à lire leurs livres, et viennent acclamer leurs discours, au lieu de croire aux so
137 mettent à lire leurs livres, et viennent acclamer leurs discours, au lieu de croire aux sornettes des popes. En somme, ce qu’
138 vent Diderot, Helvétius et Voltaire, à l’appui de leur foi nouvelle. Ce n’est pas sans raison qu’ils se remettent à glorifie
139 clercs bourgeois, honteux de l’être, l’orgueil de leurs origines culturelles, la bonne conscience « bourgeoise » au sens orig
140 t culturel n’obéit pas à la loi de cause à effet. Leur unité n’est pas quelque chose de donné, mais quelque chose qu’il faut
141 généralement ; c’est qu’ils acceptent les buts de leur travail, et que nous nous méfions généralement des buts obscurs, peut
142 au hasard des tendances politiques affichées par leurs grands auteurs. C’était réintroduire l’anarchie culturelle dans le mo
143 intellectuels bourgeois justement tourmentés dans leur conscience, et qui se rassurent en glorifiant l’URSS. Pour moi, je me
144 ent, ne sont pas justiciables des critiques qu’on leur adresse d’ordinaire en France au nom de quelques lieux communs plus v
145 s chefs qui les ont formées avouent déjà qu’elles leur paraissent « incompréhensibles » ; les transformations économiques et
146 dictatures totalitaires ont échoué jusqu’ici dans leur tentative de créer par la force une commune mesure pour la pensée et
147 urel mis en œuvre par les deux régimes, alors que leurs fins sont hostiles et leurs situations de départ différentes, prouve
148 ux régimes, alors que leurs fins sont hostiles et leurs situations de départ différentes, prouve que la mesure réelle, dans l
149 et le chômage, nous avons supprimé les partis et leurs luttes épuisantes et stériles. Le corps social était malade, il falla
150 tiennent pas compte des faits qui nous ont imposé leurs conditions. b) Vous souffrez vous aussi, dans vos démocraties libéral
151 ant justement de ces mesures ce que nous appelons leur grandeur. L’Inde ancienne, la Grèce d’Homère et la Grèce de Périclès,
152 ou l’action des signes visibles qui symbolisaient leur grandeur. Et l’histoire des mesures communes ordonnées à ces grands d
153 ces grands desseins et ordonnant toutes choses à leur service, c’est l’histoire des objets, des langages, des génies ou des
154 gouvernement faible et des vieillards puissants. Leur opinion publique est incertaine, facilement énervée puis indolente, p
155  soldats politiques » comme on dit en Allemagne.) Leur opinion publique est dictée par l’État, et l’opinion privée, bon gré
156 plique la carence des gouvernants, la timidité de leurs réformes, l’incohérence de leurs décrets. C’est cette angoisse encore
157 , la timidité de leurs réformes, l’incohérence de leurs décrets. C’est cette angoisse encore qui explique pourquoi la jeuness
158 es objections que je puis adresser à ces régimes, leurs partisans finissent par me répondre : Bon ou mauvais selon vos idées,
159 ions de l’Europe moderne ont découvert le sens de leur histoire et l’avenir de leur génie. (France de la fin du xviiie , Rus
160 découvert le sens de leur histoire et l’avenir de leur génie. (France de la fin du xviiie , Russie de 1917, Allemagne et Ita
161 rent. Ils n’arrêteront pas la tempête à l’aide de leurs filets à papillons. Par contre il est aisé de prévoir à coup sûr qu’u
162 qui les suivent un invincible dynamisme. Et dans leur communion avec ces masses, les chefs puisent une énergie occulte, une
163 désarme instantanément les hommes d’État que nous leur opposons, vieux juristes ou parlementaires professionnels, coupés de
164 es nouvelles religions, nous pouvons nous mêler à leurs cérémonies, vibrer à l’unisson de leur panique sacrée : c’est l’anima
165 s mêler à leurs cérémonies, vibrer à l’unisson de leur panique sacrée : c’est l’animal en nous qui frémira. Mais la protesta
166 u les tactiques de ces révolutions, mêlons-nous à leurs masses déifiées, distinguons leurs raisons profondes, leurs nécessité
167 mêlons-nous à leurs masses déifiées, distinguons leurs raisons profondes, leurs nécessités historiques, critiquons même de c
168 es déifiées, distinguons leurs raisons profondes, leurs nécessités historiques, critiquons même de ce point de vue certaines
169 ce point de vue certaines erreurs que commettent leurs chefs : nous ne pourrons jamais faire davantage, nous ne pourrons jam
170 différente. Nous ne sommes pas de ces religions. Leur lieu saint nous demeure impénétrable. Nos fins sont d’autres fins, et
171 res. Si nous condamnons ces religions, c’est dans leur terme, au nom d’un acte de foi contraire. Elles veulent la force et n
172 e égale, les révolutions religieuses qui dressent leurs monuments sacrés à l’Est. Pour le présent, notre devoir européen est
16 1936, Esprit, articles (1932–1962). Note sur nos notes (novembre 1936)
173 er, vraiment. Des éditeurs lancent chaque automne leur douzaine de nouveaux romanciers. Quand ils en publiaient naguère deux
17 1937, Esprit, articles (1932–1962). Robert Briffaut, Europe (janvier 1937)
174 Monde où les clichés romanesques retrouvent enfin leur vérité originelle. Et l’on se laisse aller à de vieux trucs trop épro
18 1937, Esprit, articles (1932–1962). Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours (mars 1937)
175 Lettres, ayant sa place à la terrasse du café de leur commerce, emboîtant le pas à leurs musiques militaires, fier des mouv
176 asse du café de leur commerce, emboîtant le pas à leurs musiques militaires, fier des mouvements de sa ville… ». Voilà l’anti
177 manuel où Rimbaud, Sénancour et Stendhal trouvent leur place. Mais que dire de l’absence de Proudhon, grand écrivain françai
19 1937, Esprit, articles (1932–1962). Retour de Nietzsche (mai 1937)
178 ause à effet, mais la relation de deux effets, ou leur interaction, cependant que leur cause générale et commune n’apparaîtr
179 e deux effets, ou leur interaction, cependant que leur cause générale et commune n’apparaîtra sans doute qu’à nos après-vena
180 : « Soyez humains à l’égard des créateurs ! C’est leur fait d’être pauvres en amour du prochain » ; et : « Toute création es
20 1937, Esprit, articles (1932–1962). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (juin 1937)
181 t facilement que les Césars jettent les dés avant leurs grandes décisions, mais n’est-ce pas une étrangeté plus aiguë que nou
182 et d’ouvriers, si délibérément superstitieux dans leur conduite et dans leurs opinions. On dit bien : l’exception confirme l
183 bérément superstitieux dans leur conduite et dans leurs opinions. On dit bien : l’exception confirme la règle. Oui, mais il f
184 sent tout d’un coup le jour où ils découvrent que leur état jugé par eux « exceptionnel » — et dont la honte alors les oppri
185 rreries auxquelles les hommes s’attachent comme à leur bien le plus précieux !) Au contraire, la politique doit aller à l’en
186 aussi importants l’un que l’autre, et qui donnent leur vrai sens aux remarques que je viens de formuler. Premier fait : l’éq
187 gulier et le général — ont perdu l’une et l’autre leur dynamisme propre. Si l’État ne freinait plus, si la personne ne cherc
188 l’État, la libération des personnes au moment où leurs disciplines se seront enfin harmonisées. (Dans un temps que j’accorde
189 udes sociales. Les instituteurs voudraient que je leur parle de l’éducation de la personnalité ; le cercle social du mouveme
190 érie d’hommes et de femmes isolés, qui ont chacun leurs raisons très concrètes et singulières de lire ce qu’un autre a écrit,
191 ce qu’un autre a écrit, d’écouter ce qu’un autre leur dit. Quand un lecteur vous écrit, il s’exprime le plus souvent dans u
192 ais qu’avec des êtres singuliers, par le biais de leur singularité même, qu’on entre vraiment en contact. Ce public-là est r
193 exion. Nous sommes des hommes spéciaux exploitant leur spécialité pour arriver à un succès sur le marché. Combien de nos rom
194 di saint, et il fait beau le jour de Pâques. » Je leur réponds : « Que voulez-vous, les saisons ne sont plus ce qu’elles éta
195 des chats, qui avaient fait retentir le vallon de leurs déchirements wagnériens. Et voilà que cela prend les chiens. Toute la
196 n apparition au haut de la colline. Simard et moi leur avons lancé quelques pierres, pour voir. Ils s’éloignaient un peu, en
197 pelages. La plupart sont beaucoup plus grands que leur Marquise, mais il y a aussi un insolent petit blanc aux pattes fines.
198 la grande cuisine qui était, pensions-nous, tout leur logis — nous avions cru comprendre que les autres pièces étaient vide
199 la remise qui est au-dessous de notre chambre, et leurs éclats de voix nous ont plusieurs fois réveillés. 7 mai — Alors, Mada
200 m’entendez ! Je l’ennterdis, vous n’avez qu’à le leur dire ! » Je passe la tête par la fenêtre. Qu’est-ce que c’est, Simard
201 t ce protocole. Je sens bien qu’il est inutile de leur demander de s’expliquer. Tout cela repose sur un vieux fonds de rites
202 rables ? Je me vengerai d’eux en écrivant ici que leurs charmes ont cessé d’opérer. Nous avons épuisé les environs, dans un r
21 1937, Esprit, articles (1932–1962). Marius Richard, Le Procès (juin 1937)
203 prisonniers » et « n’ont plus guère que le nom de leur mal » et même « du polémiste prenant son chien à témoin de la lâcheté
204 mme pour tous les autres : « Je suis plus près de leur erreur que de ma vérité. » Parfois l’on songe au Rilke des Cahiers, —
22 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Éluard, L’Évidence poétique (juin 1937)
205 s ont un sens typographique étonnant : pas une de leurs publications que ne marque une invention heureuse et une audace très
206 religion et la patrie, nous n’aurons liquidé que leur « ignoble » exploitation, nous les sauverons ! (De nous-mêmes s’il le
207 lors de cette conclusion : « Ils (les poètes) ont leur conscience pour eux. » C’est la maxime de l’individualisme rationalo-
23 1937, Esprit, articles (1932–1962). M. Benda nous « cherche », mais ne nous trouve pas (juillet 1937)
208 aient de se reconnaître dans le signalement qu’on leur attribuait. Cette tempête autour d’un verre d’eau, dans la salle étou
24 1937, Esprit, articles (1932–1962). Brève introduction à quelques témoignages littéraires (septembre 1937)
209 ptent cette nécessité comme une des conditions de leur création. Et nous pensons qu’il n’est pas vain de le prouver en les r
210 ignes » simplement, mais qui prendront du fait de leur confrontation une valeur autre que documentaire, ou « littéraire » au
211 ais de « personnes » qui savent que l’exercice de leurs libertés implique des engagements concrets. ar. Rougemont Denis de
25 1937, Esprit, articles (1932–1962). Martin Lamm, Swedenborg (septembre 1937)
212 aise. Ces deux illustrations officielles exercent leur sagacité sur l’œuvre d’un illuminé que toutes les académies de son si
213 mystiques et, en général, d’objets religieux qui leur paraissent inquiétants pour l’intégrité de leur image « moderne » du
214 i leur paraissent inquiétants pour l’intégrité de leur image « moderne » du monde, ont coutume de tout « ramener » à des cat
26 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
215 comme le dit Cingria, de trouver chaque matin sur leur table un gros bol de café au lait. Qu’on m’entende bien : nous avons
216 çon : les fascismes se donnent pour but d’exalter leur mission nationale. Quelles que soient les réserves de fond qu’il y ai
217 ’ils proclament à son de trompe, il est clair que leur force est là, et qu’en les admirant, en les enviant, nous sommes préc
218 vec la cinquantième partie de l’argent consacré à leur acquisition, on pourrait apporter à nos institutions de haute culture
219 e tradition ou d’une institution ? Pour réveiller leurs pouvoirs créateurs, leur perpétuelle nouveauté ? Ou encore pour créer
220 tution ? Pour réveiller leurs pouvoirs créateurs, leur perpétuelle nouveauté ? Ou encore pour créer tout cela à partir des f
221 aître à cette heure-là la renaissance possible de leur grandeur… 78. Il est curieux de noter, à ce propos, que le groupe de
222 ndèrent au congrès de Vienne la reconnaissance de leur neutralité : on craignait que de nouvelles guerres franco-allemandes
27 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
223 jours, que les cathares étaient manichéens. Selon leur foi, le monde de la matière est l’œuvre d’un mauvais Démiurge, retena
224 sacrée, transformera peu à peu nos sentiments, en leur prêtant des « couleurs » religieuses. Et cette immense « mystificatio
225 ner dans une atmosphère romantique entretenue par leurs lectures, par les spectacles, et par mille allusions quotidiennes, do
226 ion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’excluent. De leur coexistence dans nos
227 sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’excluent. De leur coexistence dans nos vies surgissent sa
228 Leurs origines et leurs finalités s’excluent. De leur coexistence dans nos vies surgissent sans fin des problèmes insoluble
229 t cela, justement, que les modernes font dépendre leur « bonheur » (nous reviendrons tout à l’heure sur cette notion central
230 e Iseut dans la forêt, où plus rien ne s’oppose à leur union, le génie de la passion dépose entre leurs corps une épée nue.
231 à leur union, le génie de la passion dépose entre leurs corps une épée nue. Descendons quelques siècles et toute l’échelle qu
232 a jalousie. « Hommes et femmes dès qu’ils passent leur seuil souffrent de jalousie », dit un poème tibétain89. C’est que, pa
233  », dit un poème tibétain89. C’est que, passant «  leur seuil », sortant de leur être propre et du présent tel qu’il leur est
234 89. C’est que, passant « leur seuil », sortant de leur être propre et du présent tel qu’il leur est donné, incapables d’acce
235 rtant de leur être propre et du présent tel qu’il leur est donné, incapables d’accepter l’autre tel qu’il est, parce qu’il f
236 et motifs de comparaisons qui toujours tournent à leur détriment. Le mari souffre des beautés qu’il aperçoit à d’autres femm
237 es92 et de ces recettes me rend sceptique quant à leur efficacité : elle révèle l’étendue du désastre, sans apporter les élé
28 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
238 s peut-il connaître ses actions, et reconnaître à leurs effets les décisions qu’il a risquées. C’est donc un parti pris tout
239 s aussi ont raison, quand ils déclarent au nom de leur vocation qu’il faut choisir de faire des livres ou des enfants : aut
240 ? Il a su louer le philistin et le romantique, et leur donner raison au point de leur faire honte d’avoir parfois douté d’eu
241 le romantique, et leur donner raison au point de leur faire honte d’avoir parfois douté d’eux-mêmes ; mais à la fin il n’éc
242 aux arguments des romantiques, qui valent contre leur moralisme ; et les croyants aux arguments de saint Paul, qui valent c
243 ts aux arguments de saint Paul, qui valent contre leur humanisme. Que dit l’Apôtre ? « Je pense qu’il est bon pour l’homme
244 s puissiez les calculer dans le présent (comme si leur nombre était fini), et que vous disposiez d’une telle science de l’hu
245 ous disposiez d’une telle science de l’humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie évidente, encore ne sa
246 l’humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie évidente, encore ne sauriez-vous prévoir la fin d’une unio
247 e. Lorsqu’on incite les jeunes fiancés à calculer leurs chances de bonheur, on détourne leur attention du problème proprement
248 à calculer leurs chances de bonheur, on détourne leur attention du problème proprement éthique. En tentant de réduire ou de
249 iage, et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujours d’une sorte d’arbitraire, dont ils s’engagent à
250 et la plus désavantageuse pour le « Bonheur ». À leurs yeux et dans leur langage, la fidélité conjugale est le succès d’un e
251 tageuse pour le « Bonheur ». À leurs yeux et dans leur langage, la fidélité conjugale est le succès d’un effort « inhumain »
252 conjugale est le succès d’un effort « inhumain ». Leur revendication fondamentale : leur religion de la vie, s’y oppose diam
253 t « inhumain ». Leur revendication fondamentale : leur religion de la vie, s’y oppose diamétralement. Ils considèrent la fid
254 alcul d’intérêt sordide… L’habitude des modernes, leur nature acquise, c’est d’exploiter chaque situation au maximum et pour
255 é de « cultiver » les illusions de la passion, de leur rendre un culte secret, et d’en attendre un mystérieux surcroît de vi
256 dentaux, et dans l’institution la plus typique de leur morale : le mariage, qu’il sera désormais possible de repérer avec as
257 cation, épousent Régine, et la passion revit dans leur mariage, mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaq
258 de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour de leur bonheur. (Ces choses-là sont trop simples et totales pour qu’un disco
259 cette phrase comme une cynique méconnaissance de leur piété… 94. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapprocher de la per
29 1939, Esprit, articles (1932–1962). D’une critique stérile (mai 1939)
260 égime des partis. Ils ont mené cette critique dès leurs débuts, dès les années 1930 à 1932, avec une pertinence et une violen
30 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
261 seignements fixes et une capacité fabulatrice qui leur donne un sens et un nom, comme « victoire » et « bataille de la Marne
262 ns . Indications que j’ai d’ailleurs retrouvées à leur tour chez Hamann ! L’Histoire comme prophétie à rebours, par exemple.
31 1946, Esprit, articles (1932–1962). « Un divorce entre le christianisme et le monde ? » (août-septembre 1946)
263 e l’Église et sur la nature du monde. Le fait que leur incompatibilité se voit mieux aujourd’hui qu’au Moyen Âge peut inquié
32 1946, Esprit, articles (1932–1962). Épilogue (novembre 1946)
264 ur rendre tous les problèmes aussi insolubles que leurs principes respectifs sont incompatibles. Cela conduit à des crises mo
265 ls feraient mieux de les équiper, puisque ce sont leurs colonies. L’Allemagne nous plaît mieux que la Pologne : pays de blond
266 nale des Soviets, de cette brutalité vis-à-vis de leurs sujets, de ce mépris de la vie humaine en gros et en détail, de ce re
267 umaine en gros et en détail, de ce refus d’ouvrir leurs frontières, de l’esclavage où ils tiennent leur presse, et de l’orgue
268 leurs frontières, de l’esclavage où ils tiennent leur presse, et de l’orgueil de parvenus de l’industrie et des sciences ap
269 tins », je ne sais pourquoi, chaque fois que nous leur serrons la main, ils pincent les lèvres, comme si l’on venait de leur
270 , ils pincent les lèvres, comme si l’on venait de leur marcher sur le pied. Ils ont les cheveux noirs, attention. Mais dans
271 les cheveux noirs, attention. Mais dans trois de leurs États, les dernières élections se sont passées presque sans coups de
272 ns à lunettes, aux lèvres minces, sachant compter leurs sous et damner les buveurs de whisky ; ces fils de puritains, de char
273 tandis que les masses chez eux les fuient et que leurs élites ne s’en approchent qu’en hésitant. Ils nous sont supérieurs à
274 s aucune question ; de mécanismes qui répondent à leur place ; et de musiques qui empêchent d’entendre le silence. Ils s’ima
275 der l’Europe Seuls, les Européens — je connais leurs complexes — trouveront trop dures pour l’Amérique les quelques pages
276 me retourne vers mes compatriotes européens et je leur dis : si vous voulez que l’Europe dure encore — et le reste du monde
277 ons. Ils ont libéré nos villages. Libérons-nous à leur contact, à leur exemple, de l’esprit villageois. Apprenons d’eux à mé
278 éré nos villages. Libérons-nous à leur contact, à leur exemple, de l’esprit villageois. Apprenons d’eux à mépriser le politi
33 1948, Esprit, articles (1932–1962). Thèses du fédéralisme (novembre 1948)
279 n double tropisme. Les masses industrielles, dans leur partie active, regardent vers la Russie, et les grands hommes d’affai
280 ils s’imaginent que ces pays réalisent mieux que leur nation ce qu’ils attendent eux-mêmes de la vie. Ainsi ce ne sont pas
281 pitaliste qui ont quitté notre continent, mais, à leur suite, les espoirs et les rêves des plus actifs d’entre nous ont émig
282 s gouvernants chargés de défendre les intérêts de leur nation contre le reste du monde. La fédération sera l’œuvre de groupe
283 es deux fédérations sont gouvernées, au-dessus de leurs États, et en dehors d’eux, par un exécutif et un législatif issus des