1 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
1 Préface à une littérature (octobre 1934)g D’un présent confus et mauvais, qu’allons-nous tir
2 le ! Et qu’on le dise ! Toute la bassesse de la «  littérature  » moderne se résume, à mon sens, en une phrase un peu grossière : c’e
3 sens, en une phrase un peu grossière : c’est une littérature qui aime parler pour ne rien dire. Elle n’est occupée qu’à « bien » d
4 homme renouvelé. Nous ne clamons pas la fin de la littérature des autres au nom d’une littérature à nous. Nous constatons la fin d’
5 la fin de la littérature des autres au nom d’une littérature à nous. Nous constatons la fin d’un art au nom de ce qui juge l’art,
6 ; ils sont, ils veulent être humains. Fin d’une littérature Je me propose de simplifier. Dans la littérature bourgeoise, celle
7 ttérature Je me propose de simplifier. Dans la littérature bourgeoise, celle qui est née avec le romantisme, il me semble qu’on
8 evanche, dût-on n’y parvenir jamais. On lit cette littérature pour « échapper aux soucis quotidiens »12, pour éviter, en fait, de r
9 c’est la bonne conscience idéaliste du régime. «  Littérature  », opium des peuples incroyants. Notre troisième espèce est plus rare
10 rois, qui ne sont pas littérateurs, qui seront la littérature quand tous les autres auront passé. Mais la conscience bourgeoise les
11 e ce qu’il dit —, la critique littéraire de cette littérature n’a plus de sens réel, ni plus d’autorité. Critiquer, c’est d’abord p
12 e critique dépourvue de critère indépendant de la littérature est condamnée à ne plus critiquer que les moyens de cette littérature
13 amnée à ne plus critiquer que les moyens de cette littérature . Elle les juge pour eux-mêmes, sans rapport à leurs fins. Elle dit :
14 ’appelle la sociologie. La grande faiblesse de la littérature actuelle, c’est qu’elle s’est rendue justiciable de la critique des m
15 n-bourgeois — qui pâtit du désordre établi. Notre littérature déshumanise l’homme, soit qu’elle refuse de l’enseigner, soit qu’elle
16 Il n’y a pas d’exemples, dans l’histoire, qu’une littérature sans nécessité intérieure, — c’est-à-dire sans message positif et pop
17 tes. Nous risquons de voir, avant peu, cette même littérature « mise au pas » par l’État fasciste13. Que pourrait-elle lui opposer 
18 lle n’a pas de visée humaine, elle n’est plus que littérature , et les fameuses « valeurs » littéraires, on sait qu’elles sont de pe
19 Notre individualisme travaille pour l’État. Notre littérature travaille contre l’esprit. Préface à l’imprévisible Une littéra
20 ntre l’esprit. Préface à l’imprévisible Une littérature n’est valable — et son influence efficace — que si elle ordonne ses œ
21 s. Nous rejoignons ici le propos de ces pages. La littérature nouvelle sera le fait de l’homme renouvelé, je ne dis pas de l’homme
22 c. Une fois posés ces fondements spirituels d’une littérature rénovée, qu’aurions-nous la témérité et la naïveté de prévoir ? On ne
23 révoir ? On ne prévoit pas un chef-d’œuvre, et la littérature , c’est d’abord les chefs-d’œuvre. Mais avant l’œuvre, il y a l’appel
24 r, qui est sans doute le pire des partis pris. La littérature romanesque décrit depuis cent ans nos mœurs et nos malheurs avec une
25 a Russie contemporaine restaurer le pouvoir de la littérature sur les masses, parce qu’elle restaure une conscience commune. Nous v
26 e à tromper. Il est bon, il est nécessaire que la littérature enseigne le public. Encore faut-il qu’elle enseigne assez haut. Pas t
27 Il y faut bien autant de talent qu’en exige notre littérature , et quelques vertus d’homme et de « penseur » en plus. J’indiquerai t
28 emple, des « idées » qu’ils mettent en action. La littérature nouvelle, couronnant un ordre nouveau, sera forcément plus soucieuse
29 s de l’écrivain et le séparent de l’humanité. Une littérature personnaliste rétablira la hiérarchie, rendra aux moyens d’expression
30 les mémoires et « livres de raison » rédigés sans littérature . Voilà qui est banal ? Je n’en suis pas fâché. Aucune révolution n’a
31 c) cette collection. » 13. J’inclus dans « cette littérature  » la révolte surréaliste. Une révolte qui n’a pas su s’assigner des b
32 ui-même. g. Rougemont Denis de, « Préface à une littérature  », Esprit, Paris, octobre 1934, p. 24-33.
2 1934, Esprit, articles (1932–1962). Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)
33 es « variétés » publicitaires et en général de la littérature de Prisunic ; 3° parce qu’ils flanquent le cafard aux hommes sobres d
34 par manière de conclusion à cette Préface à une littérature , qu’on a pu lire ici le mois dernier. Ah ! nous sommes loin — (avec
3 1934, Esprit, articles (1932–1962). André Breton, Point du jour (décembre 1934)
35 mptabilité bonne peut-être pour l’historien de la littérature . Nous n’avons pas le cœur à ces injures. Le surréalisme garde une val
36 ce titre, il marque une époque, bien plus qu’une littérature . Ces quelques hommes — je parle des meilleurs d’entre eux — ont certa
37 sé, à l’abri duquel on pouvait faire encore de la littérature , certes, mais on ne pouvait faire que cela. Ce serait un jeu que de l
4 1935, Esprit, articles (1932–1962). André Rouveyre, Singulier (janvier 1935)
38 end un sens à l’amour humain, disqualifié dans la littérature d’aujourd’hui par trop d’indiscrétions excitées et vulgaires. Que dir
5 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
39 e dont on cherche en vain l’équivalent dans notre littérature d’après-guerre. Personne n’en a parlé : on s’occupait du prix Goncour
6 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
40 éologie, l’histoire des arts, des techniques, des littératures , depuis Lavoisier, Faraday et Champollion, jusqu’aux maîtres glorieux
41 au sujet de la sociologie ou de l’histoire de la littérature . Je ne veux indiquer que l’amorce d’une critique générale de notre éd
7 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
42 ses idées et de ses actes. D’où naît une certaine littérature d’intrigues pour laquelle il est clair que Ramuz n’est pas doué. La f
43 oup, la voix d’un homme. C’est assez rare dans la littérature . Qui voudrait exiger davantage ? — J’imagine parfois davantage. Certa
8 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
44 critique par divers écrivains communistes, que la littérature conforme au Plan n’est pas un art, mais une forme assez basse de prop
45 politique, et de publicité industrielle. La seule littérature digne du nom qu’ait produite la nouvelle Russie s’est développée en m
46 ent jusqu’ici de prendre conscience du danger. La littérature soviétique est née de la révolution. Elle s’est constituée en même te
47 ter, on chercha des modèles et des trucs dans les littératures bourgeoises, au hasard des tendances politiques affichées par leurs g
9 1936, Esprit, articles (1932–1962). Note sur nos notes (novembre 1936)
48 ux presque impossibles à réparer. S’il s’agit de littérature , la traduction des métaphores de Diderot est trop aisée. « Affaisseme
49 rminé par les clauses d’un contrat commercial. La littérature d’aujourd’hui pose à chaque instant des questions qui ne sont pas du
50 caduc c’est la culture, c’est l’art, c’est cette littérature qui parle dans le vide, pour rien de grand, pour personne de concret,
51 e impossible à réparer ». La faute n’est pas à la littérature seule, mais à tout un régime social qui l’a laissée devenir ce qu’ell
52 xerce une fonction nécessaire. Toutes les grandes littératures sont nées d’une révolution, non d’une émeute dans les lettres. Pour q
53 rès cela seulement, le reste aura le droit d’être littérature . y. Rougemont Denis de, « Note sur nos notes », Esprit, Paris, nov
10 1937, Esprit, articles (1932–1962). Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours (mars 1937)
54 Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours (mars 1937)ah Comment juger ce qui n
55 s’attaquant en effet plutôt au fondement de toute littérature … Célibataire qui ne voulut épouser que l’élan vital de la littérature
56 aire qui ne voulut épouser que l’élan vital de la littérature (sans se demander d’où il venait, où il allait), ce bergsonien pittor
57 « [Compte rendu] Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours  », Esprit, Paris, mars 1937, p. 970-97
11 1937, Esprit, articles (1932–1962). Retour de Nietzsche (mai 1937)
58 part, dans les déclarations de Bataille que de la littérature (parfois belle d’ailleurs). Ce qui résulte le plus nettement des tend
12 1937, Esprit, articles (1932–1962). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (juin 1937)
59 cours ruraux, « journées sociales », amateurs de littérature , philosophes, paysans, cercles d’hommes, groupant des ouvriers et des
13 1937, Esprit, articles (1932–1962). Brève introduction à quelques témoignages littéraires (septembre 1937)
60 )ar La place qu’il conviendrait de donner à la littérature , dans Esprit , c’est une question qui se pose à nos lecteurs, parce
61 , sous une forme plus générale, la question de la littérature en soi et de la place qu’il conviendrait de lui donner dans la cité,
62 pposer valablement aux ambitions totalitaires. La littérature agit sur l’époque, c’est évident, mais une littérature donnée, en tan
63 rature agit sur l’époque, c’est évident, mais une littérature donnée, en tant qu’ensemble caractérisé par certaines formes, par cer
64 it d’une époque. C’est pourquoi la question d’une littérature personnaliste reste pour nous inséparable de la création, de l’avènem
65 œuf ou de la poule ; et qui doit commencer, de la littérature ou de l’ordre social. Notre effort ne saurait porter, avec quelque ef
66 velle de celle qui s’illustra par le surréalisme. Littérature présente au monde dans lequel et contre lequel elle s’édifie. Je ne p
67 mans, nouvelles, poèmes, essais sur le rôle de la littérature ou ses méthodes. Mises au point et illustrations, — ou « signes » sim
14 1937, Esprit, articles (1932–1962). Martin Lamm, Swedenborg (septembre 1937)
68 peut pas recommencer chaque mois le procès d’une littérature qui se vante d’être « insignifiante » — c’est-à-dire sans but, privée
15 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
69 et l’hégémonie passagère de l’École suisse sur la littérature allemande. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur la grande scène de
16 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
70 ystique, bientôt sécularisé et « profané » par la littérature , qui donne naissance, dès le xiie siècle, à une forme toute nouvelle
71 sera désormais le grand sujet d’exaltation de la littérature occidentale. Son vocabulaire sera repris par les mystiques orthodoxes
72 ces dans les domaines les plus divers : mystique, littérature , guerre, mariage. C’est l’influence actuelle du mythe manichéen (mais
73 uelle du mythe manichéen (mais « profané » par la littérature ) que l’on décrit dans le présent chapitre. On s’est efforcé de remédi
74 tique (dans le symbole), puis se dégrade (dans la littérature ) en aventure troublante et attirante. ⁂ Je n’entends pas un instant r
75 lui servir de masque et de prétexte. Une immense littérature paraît chaque mois sur la « crise du mariage ». Mais je doute fort qu
76 en passion. Et c’est de là que nous vient, par la littérature , cette idée toute moderne et romantique que la passion est une nobles
77 iologie du mariage.) Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce type du mari qui redoute la « platitude », l
78 e C. C. donna lieu au début du siècle à toute une littérature romanesque. Quant au thème de l’ouvrier ou du chauffeur qui « mérite 
17 1938, Esprit, articles (1932–1962). Revue des revues (septembre 1938)
79 ieille droite s’est toujours définie en termes de littérature , et l’Action française a été surtout un mouvement de conservatisme li
18 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
80 tendre application. Le contraire absolu de toute littérature , de tout lyrisme, au sens moderne de ces mots… ⁂ Cependant, tout n’e
81 censé justifier les écarts de Don Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preuve d’une très puissante nature sensuelle.
19 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
82 a perspective de mon ouvrage, ne pouvait être que littérature (la plus belle qui soit, nous le savons à Neuchâtel comme à Marseille