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Préface à une
littérature
(octobre 1934)g D’un présent confus et mauvais, qu’allons-nous tir
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le ! Et qu’on le dise ! Toute la bassesse de la «
littérature
» moderne se résume, à mon sens, en une phrase un peu grossière : c’e
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sens, en une phrase un peu grossière : c’est une
littérature
qui aime parler pour ne rien dire. Elle n’est occupée qu’à « bien » d
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homme renouvelé. Nous ne clamons pas la fin de la
littérature
des autres au nom d’une littérature à nous. Nous constatons la fin d’
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la fin de la littérature des autres au nom d’une
littérature
à nous. Nous constatons la fin d’un art au nom de ce qui juge l’art,
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; ils sont, ils veulent être humains. Fin d’une
littérature
Je me propose de simplifier. Dans la littérature bourgeoise, celle
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ttérature Je me propose de simplifier. Dans la
littérature
bourgeoise, celle qui est née avec le romantisme, il me semble qu’on
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evanche, dût-on n’y parvenir jamais. On lit cette
littérature
pour « échapper aux soucis quotidiens »12, pour éviter, en fait, de r
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c’est la bonne conscience idéaliste du régime. «
Littérature
», opium des peuples incroyants. Notre troisième espèce est plus rare
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rois, qui ne sont pas littérateurs, qui seront la
littérature
quand tous les autres auront passé. Mais la conscience bourgeoise les
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e ce qu’il dit —, la critique littéraire de cette
littérature
n’a plus de sens réel, ni plus d’autorité. Critiquer, c’est d’abord p
12
e critique dépourvue de critère indépendant de la
littérature
est condamnée à ne plus critiquer que les moyens de cette littérature
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amnée à ne plus critiquer que les moyens de cette
littérature
. Elle les juge pour eux-mêmes, sans rapport à leurs fins. Elle dit :
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’appelle la sociologie. La grande faiblesse de la
littérature
actuelle, c’est qu’elle s’est rendue justiciable de la critique des m
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n-bourgeois — qui pâtit du désordre établi. Notre
littérature
déshumanise l’homme, soit qu’elle refuse de l’enseigner, soit qu’elle
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Il n’y a pas d’exemples, dans l’histoire, qu’une
littérature
sans nécessité intérieure, — c’est-à-dire sans message positif et pop
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tes. Nous risquons de voir, avant peu, cette même
littérature
« mise au pas » par l’État fasciste13. Que pourrait-elle lui opposer
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lle n’a pas de visée humaine, elle n’est plus que
littérature
, et les fameuses « valeurs » littéraires, on sait qu’elles sont de pe
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Notre individualisme travaille pour l’État. Notre
littérature
travaille contre l’esprit. Préface à l’imprévisible Une littéra
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ntre l’esprit. Préface à l’imprévisible Une
littérature
n’est valable — et son influence efficace — que si elle ordonne ses œ
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s. Nous rejoignons ici le propos de ces pages. La
littérature
nouvelle sera le fait de l’homme renouvelé, je ne dis pas de l’homme
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c. Une fois posés ces fondements spirituels d’une
littérature
rénovée, qu’aurions-nous la témérité et la naïveté de prévoir ? On ne
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révoir ? On ne prévoit pas un chef-d’œuvre, et la
littérature
, c’est d’abord les chefs-d’œuvre. Mais avant l’œuvre, il y a l’appel
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r, qui est sans doute le pire des partis pris. La
littérature
romanesque décrit depuis cent ans nos mœurs et nos malheurs avec une
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a Russie contemporaine restaurer le pouvoir de la
littérature
sur les masses, parce qu’elle restaure une conscience commune. Nous v
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e à tromper. Il est bon, il est nécessaire que la
littérature
enseigne le public. Encore faut-il qu’elle enseigne assez haut. Pas t
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Il y faut bien autant de talent qu’en exige notre
littérature
, et quelques vertus d’homme et de « penseur » en plus. J’indiquerai t
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emple, des « idées » qu’ils mettent en action. La
littérature
nouvelle, couronnant un ordre nouveau, sera forcément plus soucieuse
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s de l’écrivain et le séparent de l’humanité. Une
littérature
personnaliste rétablira la hiérarchie, rendra aux moyens d’expression
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les mémoires et « livres de raison » rédigés sans
littérature
. Voilà qui est banal ? Je n’en suis pas fâché. Aucune révolution n’a
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c) cette collection. » 13. J’inclus dans « cette
littérature
» la révolte surréaliste. Une révolte qui n’a pas su s’assigner des b
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ui-même. g. Rougemont Denis de, « Préface à une
littérature
», Esprit, Paris, octobre 1934, p. 24-33.
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es « variétés » publicitaires et en général de la
littérature
de Prisunic ; 3° parce qu’ils flanquent le cafard aux hommes sobres d
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par manière de conclusion à cette Préface à une
littérature
, qu’on a pu lire ici le mois dernier. Ah ! nous sommes loin — (avec
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mptabilité bonne peut-être pour l’historien de la
littérature
. Nous n’avons pas le cœur à ces injures. Le surréalisme garde une val
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ce titre, il marque une époque, bien plus qu’une
littérature
. Ces quelques hommes — je parle des meilleurs d’entre eux — ont certa
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sé, à l’abri duquel on pouvait faire encore de la
littérature
, certes, mais on ne pouvait faire que cela. Ce serait un jeu que de l
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end un sens à l’amour humain, disqualifié dans la
littérature
d’aujourd’hui par trop d’indiscrétions excitées et vulgaires. Que dir
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e dont on cherche en vain l’équivalent dans notre
littérature
d’après-guerre. Personne n’en a parlé : on s’occupait du prix Goncour
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éologie, l’histoire des arts, des techniques, des
littératures
, depuis Lavoisier, Faraday et Champollion, jusqu’aux maîtres glorieux
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au sujet de la sociologie ou de l’histoire de la
littérature
. Je ne veux indiquer que l’amorce d’une critique générale de notre éd
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ses idées et de ses actes. D’où naît une certaine
littérature
d’intrigues pour laquelle il est clair que Ramuz n’est pas doué. La f
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oup, la voix d’un homme. C’est assez rare dans la
littérature
. Qui voudrait exiger davantage ? — J’imagine parfois davantage. Certa
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critique par divers écrivains communistes, que la
littérature
conforme au Plan n’est pas un art, mais une forme assez basse de prop
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politique, et de publicité industrielle. La seule
littérature
digne du nom qu’ait produite la nouvelle Russie s’est développée en m
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ent jusqu’ici de prendre conscience du danger. La
littérature
soviétique est née de la révolution. Elle s’est constituée en même te
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ter, on chercha des modèles et des trucs dans les
littératures
bourgeoises, au hasard des tendances politiques affichées par leurs g
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ux presque impossibles à réparer. S’il s’agit de
littérature
, la traduction des métaphores de Diderot est trop aisée. « Affaisseme
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rminé par les clauses d’un contrat commercial. La
littérature
d’aujourd’hui pose à chaque instant des questions qui ne sont pas du
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caduc c’est la culture, c’est l’art, c’est cette
littérature
qui parle dans le vide, pour rien de grand, pour personne de concret,
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e impossible à réparer ». La faute n’est pas à la
littérature
seule, mais à tout un régime social qui l’a laissée devenir ce qu’ell
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xerce une fonction nécessaire. Toutes les grandes
littératures
sont nées d’une révolution, non d’une émeute dans les lettres. Pour q
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rès cela seulement, le reste aura le droit d’être
littérature
. y. Rougemont Denis de, « Note sur nos notes », Esprit, Paris, nov
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Albert Thibaudet, Histoire de la
littérature
française de 1789 à nos jours (mars 1937)ah Comment juger ce qui n
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s’attaquant en effet plutôt au fondement de toute
littérature
… Célibataire qui ne voulut épouser que l’élan vital de la littérature
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aire qui ne voulut épouser que l’élan vital de la
littérature
(sans se demander d’où il venait, où il allait), ce bergsonien pittor
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« [Compte rendu] Albert Thibaudet, Histoire de la
littérature
française de 1789 à nos jours », Esprit, Paris, mars 1937, p. 970-97
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part, dans les déclarations de Bataille que de la
littérature
(parfois belle d’ailleurs). Ce qui résulte le plus nettement des tend
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cours ruraux, « journées sociales », amateurs de
littérature
, philosophes, paysans, cercles d’hommes, groupant des ouvriers et des
60
)ar La place qu’il conviendrait de donner à la
littérature
, dans Esprit , c’est une question qui se pose à nos lecteurs, parce
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, sous une forme plus générale, la question de la
littérature
en soi et de la place qu’il conviendrait de lui donner dans la cité,
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pposer valablement aux ambitions totalitaires. La
littérature
agit sur l’époque, c’est évident, mais une littérature donnée, en tan
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rature agit sur l’époque, c’est évident, mais une
littérature
donnée, en tant qu’ensemble caractérisé par certaines formes, par cer
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it d’une époque. C’est pourquoi la question d’une
littérature
personnaliste reste pour nous inséparable de la création, de l’avènem
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œuf ou de la poule ; et qui doit commencer, de la
littérature
ou de l’ordre social. Notre effort ne saurait porter, avec quelque ef
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velle de celle qui s’illustra par le surréalisme.
Littérature
présente au monde dans lequel et contre lequel elle s’édifie. Je ne p
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mans, nouvelles, poèmes, essais sur le rôle de la
littérature
ou ses méthodes. Mises au point et illustrations, — ou « signes » sim
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peut pas recommencer chaque mois le procès d’une
littérature
qui se vante d’être « insignifiante » — c’est-à-dire sans but, privée
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et l’hégémonie passagère de l’École suisse sur la
littérature
allemande. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur la grande scène de
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ystique, bientôt sécularisé et « profané » par la
littérature
, qui donne naissance, dès le xiie siècle, à une forme toute nouvelle
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sera désormais le grand sujet d’exaltation de la
littérature
occidentale. Son vocabulaire sera repris par les mystiques orthodoxes
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ces dans les domaines les plus divers : mystique,
littérature
, guerre, mariage. C’est l’influence actuelle du mythe manichéen (mais
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uelle du mythe manichéen (mais « profané » par la
littérature
) que l’on décrit dans le présent chapitre. On s’est efforcé de remédi
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tique (dans le symbole), puis se dégrade (dans la
littérature
) en aventure troublante et attirante. ⁂ Je n’entends pas un instant r
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lui servir de masque et de prétexte. Une immense
littérature
paraît chaque mois sur la « crise du mariage ». Mais je doute fort qu
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en passion. Et c’est de là que nous vient, par la
littérature
, cette idée toute moderne et romantique que la passion est une nobles
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iologie du mariage.) Une innombrable et écœurante
littérature
romanesque nous peint ce type du mari qui redoute la « platitude », l
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e C. C. donna lieu au début du siècle à toute une
littérature
romanesque. Quant au thème de l’ouvrier ou du chauffeur qui « mérite
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ieille droite s’est toujours définie en termes de
littérature
, et l’Action française a été surtout un mouvement de conservatisme li
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tendre application. Le contraire absolu de toute
littérature
, de tout lyrisme, au sens moderne de ces mots… ⁂ Cependant, tout n’e
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censé justifier les écarts de Don Juan. Toute la
littérature
nous engage à y voir la preuve d’une très puissante nature sensuelle.
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a perspective de mon ouvrage, ne pouvait être que
littérature
(la plus belle qui soit, nous le savons à Neuchâtel comme à Marseille