1 1932, Esprit, articles (1932–1962). À l’index (Première liste) : Candide (octobre 1932)
1 s du père de Salavin ou le « Français chez eux ». Mais lorsqu’il croque un Allemand, l’on doit reconnaître qu’il se surpasse
2 reconnaître qu’il se surpasse et qu’il surpasse, mais il y a mis 16 ans — les plus fameux produits des services de propagan
3 mépris, devant cette déjection, grassement payée mais qui peut coûter cher à ses producteurs, de la haine qui se bat les fl
2 1932, Esprit, articles (1932–1962). On oubliera les juges (novembre 1932)
4 e, une action anarchique, voilà bien notre monde. Mais une pensée qui n’agit pas n’est plus de la pensée ; une action qu’on
5 e la part trop belle au monde, que nous refusons. Mais il peut être utile d’en dégager ce que l’on appellerait l’équation de
6 he une incompréhensible colère de fauve en cage — mais il n’y a pas de cage. Et chacun sait qu’au bout du compte il y aura u
7 fussent bien neufs, ni même honnêtement choisis. Mais simplement sa conclusion le classe, quoi qu’il en pense, dans cette p
8 e conscience de classe, de conscience bourgeoise. Mais qu’elle se mêle un jour de s’affirmer par une personnalité, et par là
9 mêmes braves gens qu’il s’agit dans les deux cas, mais c’est du même état, qu’ils tolèrent.) 4° Il n’y a qu’un rapport de tr
10 est ouverte. Une carrière pour les réformistes ! Mais il faut rendre à Martin cette justice que sa muette intransigeance a
11 acifiste. Dans un régime social où tout se tient, mais par la seule logique de la décomposition nécessaire de principes faux
3 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
12 que la chrétienté ensuite parle de la même façon, mais pense à cette vie terrestre. Kierkegaard (Journal). La volonté de r
13 eillé. Tel est pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les chrétiens, fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est
14 late le scandale, car alors, de par la défection, mais aussi de par la souveraineté, désormais usurpée, de l’Église, le déso
15 ourdement buter. On a tout dit pour la rendormir, mais en vain : elle s’est fait mal, et la douleur tient réveillé. On a ess
16 re, et nous savons qu’il y faudra de la violence. Mais où porter le coup ? qui dénoncer ? au nom de quoi ? La rupture ne pou
17 a cause avec celle de la bourgeoisie capitaliste. Mais c’est un parti de gens qui, ayant peut-être été chrétiens, veulent en
18 n privilège, le perdent par là même, et dérogent, mais s’obstinent à porter un titre désormais irrecevable. Ce parti peut êt
19 t ce qu’il compromet, c’est toujours autre chose. Mais d’autre part, et pour la même raison, il ne peut s’en targuer pour fo
20 ne plus vivre que sur les intérêts de cet avoir. Mais si la foi, don de Dieu, et gratuit — « afin que nul ne se glorifie »
21 ne dis pas cela d’un point de vue antichrétien.) Mais c’est aussi pourquoi il y a une suprême imposture dans tout programme
22 e avec les ordres de la foi. Et l’on a vu Babitt. Mais n’allons pas chercher si loin. Ouvrons un journal de Paris. Un discou
23  : Ta révolte est la mienne, mon humaine révolte. Mais j’en ai une autre plus profonde : celle de voir qualifier de « chréti
24 paroles et tu fais bien, même si tu en souffres ; mais j’ai encore plus à souffrir, car je suis encore plus sceptique que to
25 que toi… Tu ne crois pas, dis-tu à ces docteurs, mais pourquoi les crois-tu soudain, quand ils se donnent pour chrétiens ?
26 ’esprit n’est jamais avec ceux qui le défendent6, mais peut-être avec ceux qu’il excite à l’attaque du désordre. « On voit m
27 Qu’il ait pu l’être, la faute n’en est pas à lui, mais à la défection du christianisme ; à cette défection élevée au rang d’
28 n’est pas le dérèglement de la chair et du sang, mais le consentement de l’esprit à ce dérèglement8 ». Et pourtant, nous n’
29 en tout temps de dire au monde : Tu ne dois pas ! Mais c’est à la foi seule de me dire : Tu dois ! En son nom je ne puis eng
30 c et nunc. La politique est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le chrétien, sera toujours de vouloir sur le champ le p
31 le lieu d’obéissance privilégié pour le chrétien, mais ne se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradoxe, qui
32 ec aucune durée, étant la rupture de toute durée. Mais dès lors nous savons le véritable nom de la rupture, son lieu, son mo
33 révolte du chrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien, dont certains parlent, où est-il aujourd’hui ? Faud
4 1933, Esprit, articles (1932–1962). Protestants (mars 1933)
34 l’Allemagne est pour le moment le plus frappant, mais tout porte à croire que l’Amérique, demain, l’imitera, et même la Fra
35 ne du service civil et des camps de travailleurs. Mais les tentatives de rupture proprement théologiques nous paraissent enc
36 autour du marxisme. Il le rejette en définitive, mais ce n’est pas sans avoir reconnu que sa force persuasive vient de ce q
37 règles sur le dimanche, l’alcool et la moralité, mais qu’elle s’est arrêtée au moment où il semblait qu’elle dût s’occuper
38 méricain de son piétisme optimiste et moralisant. Mais qu’entendent-ils par « christianisation, de l’ordre social » ? Ont-il
39 , organe de la fédération chrétienne d’étudiants. Mais il y a là le germe d’un mouvement qui demain peut se préciser et s’am
5 1933, Esprit, articles (1932–1962). Loisir ou temps vide ? (juillet 1933)
40 ’est pour mieux dominer ses moyens. Selon sa loi. Mais le moderne dit : « Je gagne » ou « Je produis », ou bien « Je chôme »
41 us que souffrance. Il ne s’agit plus d’accoucher, mais seulement de purger sa peine. C’est alors qu’un Franklin, qu’un Guizo
42 amais dans ses effets (à moins d’une révolution). Mais il y a plus. Tout travail qu’on limite à la nécessité d’assurer le mi
43 apacité humaine d’utiliser les effets du travail. Mais nous savons le vrai nom du « temps vuide » et c’est chômage. Tout le
44 rons : le but du travail, ce n’est pas le loisir, mais la création. Et le but du loisir, ce n’est pas la jouissance, mais la
45 Et le but du loisir, ce n’est pas la jouissance, mais la création. Nous n’avons pas le goût du vide. Par cet acte, travail
46 e va pas sans douleur, non plus que sans volupté. Mais le sens et la fin seuls importent, et fondent l’œuvre en dignité. Dig
47 se suffit. J’aurais pu faire l’économie du reste. Mais nous vivons dans une époque impatiente : il faut tout expliquer. J’in
6 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
48 onfondre éloquemment et périr ensuite avec elles, mais pour restaurer le pouvoir qui nous désigne en même temps les méfaits
49 nnaissons, dans la mesure où nous sommes humains. Mais cette mesure est peut-être assez faible. Et c’est pourquoi nous avons
50 prendre le bien par la considération du désordre. Mais cet examen misérable ne mènera-t-il qu’à des révoltes trop prévues ?
51 s. Certes, il faut commencer par dénoncer le mal. Mais que l’on sache d’abord au nom de quoi l’on parle ! Et qu’on le dise !
52 fait de mieux. Ils ont eu parfois de beaux cris, mais à qui les adressaient-ils ? À la galerie plus qu’à eux-mêmes, je le c
53 plus qu’à eux-mêmes, je le crains. Ils criaient, mais restaient dans la salle, où l’on pouvait les applaudir. On les trouva
54 en viendrait peut-être à des actes irréparables. Mais il y a les immoralistes : ils expriment bien mieux qu’il ne saurait l
55 se passe, anarchie se passe, rougeole se passe, —  mais rien de grave ne se passe. C’est comme au jeu de pigeon vole. Il rest
56 a littérature quand tous les autres auront passé. Mais la conscience bourgeoise les ignore avec une rigueur obstinée. Nous p
57 re : il y a d’une part les moralistes bourgeois — mais personne ne croit plus à la morale bourgeoise — d’autre part les immo
58 orale bourgeoise — d’autre part les immoralistes, mais ils ne vont pas jusqu’au bout de leurs audaces. Ils sont sans foi dan
59 ences pratiques, à l’établissement des bourgeois. Mais cette critique « de classe » reste encore négative. Elle se condamne
60 ordonne ses œuvres à une commune mesure humaine. Mais notre siècle est justement le siècle de la décadence des lieux commun
61 n’ont presque plus en commun que des banalités. » Mais quelle est la nature de ces banalités ? L’aventure du romantisme et l
62 cipe de grandeur qui n’est plus que dans l’homme. Mais si nous trouvons ce principe, nous aurons trouvé du même coup la mesu
63 qu’un désordre impensable, appel aux dictateurs ? Mais ceux qui connaissent la mesure connaîtront bientôt l’ordre et la cult
64 ibre. Un art nouveau, c’est une liberté nouvelle. Mais c’est aussi une obéissance nouvelle. Je ne conçois de liberté concrèt
65 re où il obéira à sa seule vocation personnelle : mais dans cette mesure-là, il assumera son risque ! D’autant plus personne
66 la littérature, c’est d’abord les chefs-d’œuvre. Mais avant l’œuvre, il y a l’appel de l’homme, sa volonté déterminée, son
67 ontation de l’idéal rêvé et du sordide quotidien. Mais Joyce est justement le plus parfait exemple d’un vice fondamental de
68 eur romantique — ni trop bas — erreur soviétique. Mais bien à hauteur d’homme, et c’est la vérité personnaliste. Enseigner,
69 n’a jamais inventé de vertu réellement nouvelle. Mais toute révolution est d’abord un rappel à certaines vertus négligées.
7 1934, Esprit, articles (1932–1962). Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)
70 e morte », qui n’est pas une nouvelle bien faite, mais qui est un peu mieux que cela, une présence, une plainte juste, une v
71 ire de ce que cette femme veut expliquer à Giono. Mais voilà un trait juste, de la part du romancier, — s’il est voulu. Les
72 ls trahissent la pensée de ceux qui les répètent, mais se chargent alors, parfois, dans la bouche des innocents, d’une human
73 émouvante par l’erreur même. La femme poursuit : Mais ne vante-t-on pas partout votre courage ? N’aurez-vous jamais que le
74 aire un sort à ces choses-là quand on en trouve), mais aussi par manière de conclusion à cette Préface à une littérature, q
75 e à des dieux. « Aidez-moi ! », dit cette femme. Mais la plupart des autres, la plupart de nos contemporains, est-ce qu’ils
76  ! Faites-moi rigoler, donnez-moi des sensations, mais surtout ne vous occupez pas de cela en moi dont je ne veux pas m’occu
77 d’ici ! Et toutes les combines que ça amène, ah ! mais alors, vous savez, tout y est, c’est attrapé, le curé, la politique e
78 ui, parbleu, c’est ce que « les gens » demandent. Mais savent-ils bien ce qu’ils demandent, et pourquoi ils le demandent ? E
79 s le demandent ? Est-ce que le rôle des éditeurs, mais surtout et d’abord des écrivains, ne serait pas justement de savoir u
80 , par la presse, par les partis et par le cinéma. Mais croyez-vous vraiment que mon bagnolard, mon lecteur enthousiaste de C
8 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
81 t la connaissance des choses en tant qu’absentes. Mais c’est une autre erreur que d’attribuer à la vision, ou au toucher, ou
82 s n’avons pas encore défini le concret comme tel, mais nous avons plutôt donné deux équations dont le concret constitue l’in
83 sujet n’est point passive ; elle est de résister. Mais l’objet ne peut, par lui-même, provoquer aucune présence. C’est là le
84 bjet, une sorte d’existence virtuelle, incomplète mais déjà consciente ; cependant que l’objet, séparé du sujet, n’a rien en
85 lité abstraite pesant sur la conscience du sujet. Mais dès que l’homme secoue ce sortilège, sort de ses ombres, cherche des
86 ent, l’homme dont ils parlent n’est pas un homme, mais une chose faible et petite dont ils ignorent la nature. Ceux qui calc
87 n et non explication, incarnation et non concept. Mais la psychologie fait de l’homme son « objet », et par là même le déshu
88 prendre du recul par rapport à l’homme concret : mais alors il n’est plus concret ! Et c’est ainsi que l’existence du psych
89 ge de l’entendement n’est pas l’étude de l’homme, mais son éducation. Il n’est pas de décrire, mais d’inventer. L’acte étant
90 mme, mais son éducation. Il n’est pas de décrire, mais d’inventer. L’acte étant sujet pur, il ne sera jamais un objet de l’e
91 ment. Et c’est pourquoi rien ne peut l’expliquer. Mais qu’il paraisse, aussitôt les objets s’ordonnent à sa décision, et dev
92 r, il y a des figurants qui n’ont pas de visage ; mais ceux qu’on voit sont les acteurs qui jouent leur rôle d’hommes et qui
93 ation. Le figurant peut bien ignorer ses voisins, mais l’acteur les provoque autant qu’il leur répond, et la même raison qui
94 t lui-même, fait aussi qu’il n’est plus un isolé, mais un prochain. 6. La personne est une vocation Qu’on n’oublie pas
95 ger de rôle : on peut seulement refuser de jouer. Mais cela dit, il reste à savoir pourquoi tel figurant jeté dans une intri
96 son assimilation existentielle à tous les autres. Mais ces concepts, un à un, ne peuvent être saisis dans le temps ni dans l
97 e, qui marquent nos mémoires, qui nient le temps, mais aussi nous permettent d’en prendre une mesure humaine. Toute présence
98 eau. De cette rupture, l’Histoire peut témoigner, mais après coup, car les effets seuls sont visibles. Le temps nouveau qu’i
99 ’y insère. C’est une nouvelle qualité du concret. Mais ce mystère de la présence, si l’on peut en décrire les effets, demeur
100 beau cercle indivisible, irréfutable, du concret. Mais le jugement sceptique que la raison impersonnelle est incapable de ne
101 on cherche à trouver leurs lois. Elle les trouve, mais ce sont alors les lois mêmes de notre absence, celles du monde abando
102 rsonnelle. Ils ne sont pas les actes d’un auteur, mais les contrecoups nécessaires d’un procès initié par d’autres, d’un pro
103 ité, ressort assez clairement de nos définitions, mais il peut être utile, pour fixer davantage les idées, de l’opposer ici
104 à-dire de la puissance de combinaison d’un atome. Mais il nous faut laisser ce modèle mécanique, puisqu’aussi bien la person
105 in n’est pas un droit humain élevé dans l’absolu, mais la fin de tout droit humain, et peut-être son contraire. La formule d
106 ne doit pas contenir une revendication de droit, mais une position de fait. La voici : le bien de tous n’est ni concevable
107 lumières, et le soleil que rien ne peut décrire, mais qui fait voir le monde et chasse nos fantômes, notre devoir n’est pas
108 il dépend de lui que l’objet soit ou non présent. Mais alors le malheur du spiritualisme fut de se replier sur cette liberté
109 e virtuel. Il se croit maître de tous les objets, mais néglige d’en choisir aucun. Il chante sa grandeur, mais n’en témoigne
110 églige d’en choisir aucun. Il chante sa grandeur, mais n’en témoigne pas. Il est plus dangereux que le matérialisme : il ne
111 e — ce serait une manière de la mieux provoquer — mais glorifiant le sujet pur comme tel, il dégrade son existence, c’est-à-
112 un espoir de solution réelle n’est plus permis18. Mais c’est ce plan que nous avons quitté en définissant la personne comme
113 t c’est dans ce débat qu’apparaît la conscience.) Mais ni le corps de l’homme ne peut être conçu comme réel sans l’insistanc
114 u visible. J’ai fait ce pas, je puis le mesurer — mais sa grandeur pourtant n’est pas un nombre. J’appelle esprit cette surp
115 qui fût à moi tel que j’étais, ni rien que j’aie, mais cet abandon un instant, cette mort cachée dans la vie, cette insensib
116 omme n’est rien devant sa vocation, qu’un doute ; mais la fidélité de la personne n’est pas vaine. Dans la très confuse part
117 ont pas ceux qui me disent Seigneur ! Seigneur !… mais celui qui fait la volonté de mon Père » — c’est-à-dire celui — opposé
118 raire que l’esse n’existe pour nous que in actu), mais bien dans le sens d’une norme éthique, que le péché seul rend inopéra
9 1934, Esprit, articles (1932–1962). André Breton, Point du jour (décembre 1934)
119 utant plus sympathique qu’il criait fort et bien, mais mordait peu. C’est le surréalisme, en somme, qui demeure responsable
120 e vivre, et c’est cela qu’ils ont voulu traduire. Mais c’est cela aussi que l’homme ne peut avouer que s’il connaît un au-de
121 n pouvait faire encore de la littérature, certes, mais on ne pouvait faire que cela. Ce serait un jeu que de les classer dan
122 t, par une certaine allure hautaine de la phrase. Mais que cet homme est empêtré par le scrupule de ce qu’il se doit ! Et qu
123 it tant de mal (Introduction aux contes d’Arnim). Mais pourquoi nous glisser ce vieux problème avec des airs de conspirateur
124 qu’on crée, je serais le dernier à m’en plaindre. Mais il s’agit ici, tout simplement, de s’évader d’une réalité qu’on crain
125 , son style est large, ses périodes font la roue. Mais il se débrouille mal avec des données scientifiques ; sa syntaxe s’em
126 éalisme. La voie est sans issue, plus que jamais. Mais alors, vont-ils reconnaître le sérieux réel de ce jeu ? Et qu’il y va
10 1935, Esprit, articles (1932–1962). Albert Soulillou, Nitro (février 1935)
127 t-il, que celui du jeune homme de tout à l’heure. Mais ici c’est un ouvrier qui parle. D’avoir travaillé chez Ford ne donne
128 ue à l’âme par les rues d’une ville de province ; mais cela donne au moins une matière. Les pages de Soulillou qui décrivent
129 peine 50 pages, d’autres demandent trois volumes… Mais Adolphe ou l’Idiot seraient aujourd’hui des « compte d’auteur ». n.
11 1935, Esprit, articles (1932–1962). Roger Breuil, Les Uns les Autres (avril 1935)
130 t un « observateur » : non dans leur pittoresque, mais dans leur vie intime, leurs relations. On serait tenté de dire : dans
131 rd’hui presque tous ceux qui entrent dans la vie. Mais en parlant d’étude, je fais tort au ton de ce livre, à son charme sen
132 ; de ne pas réaliser plus carrément ses desseins. Mais parmi toutes ces choses vivantes qu’il évoque d’une touche parfois tr
12 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
133 ent dans l’aisance, celle-là ne vaut pas un clou. Mais la communauté des gens cimentés par le malheur, ça c’est la seule vra
134 omme avoue ses dernières ressources de sacrifice. Mais il faut se représenter un Malraux qui aurait les nerfs solides ; moin
13 1935, Esprit, articles (1932–1962). Tristan Tzara, Grains et Issues (juin 1935)
135 s de Breton illustraient glorieusement l’absence. Mais il y a là aussi une certaine erreur exemplaire de pensée dont il vaud
136 Je constate un certain nombre d’erreurs minimes, mais constantes, de « lapsus révélateurs » : il lui arrive d’accorder le v
137 lui arrive d’accorder le verbe non avec le sujet, mais avec le nombre des compléments : « Si les mots ne naissent que lorsqu
138 s, que l’on devrait peut-être attribuer au typo ? Mais elles vont toutes dans le même sens. Suivons-le. La syntaxe de Tzara
139 er sous le nom de poésie » tout ce que l’on veut. Mais si je crois aussi, avec Arnaud Dandieu (chap. sur la métaphore dans s
140 ité non encore informée par la raison de l’homme. Mais j’en viens à l’explication psychanalytique que Tzara donne du monde a
141 ieux la portée de ce propos après avoir lu Tzara. Mais on ne comprend plus du tout la légèreté avec laquelle les surréaliste
142 risque (p. 284 et suiv.). Nous le voulons aussi. Mais ce n’est pas là, n’est-ce pas, ce qu’on veut à Commune, revue officie
143 de penser instituées par la physique relativiste. Mais Staline, on le sait, a condamné Einstein. Il semble bien que ces « ba
144 o jésuite qui n’économise pas sur les volutes !). Mais la pensée se dégage mieux. Quoique toute douleur morale puisse être
145 . (« solide terrain de l’économie psychique » ?!) Mais cette affirmation du primat de l’homme sur les dispositifs économique
146 ffirmation de la responsabilité « individuelle ». Mais je me méfie de cet « individu », pour des raisons sur lesquelles il e
14 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
147 tions du même ordre dont s’est illuminé le passé. Mais nous entendons lui donner son caractère propre. Nous voulons que, dan
148 tende bien. La pensée ne sera absente nulle part. Mais il faut un endroit où les travailleurs désintéressés de l’esprit, ceu
149 r un chacun comme évident ni comme allant de soi, mais qu’à la faveur d’un désordre dont on découvre alors la profondeur, il
150 tende bien. La pensée ne sera absente nulle part. Mais il faut un endroit etc. » Mais, il y a un mais, justement. Certes, l’
151 bsente nulle part. Mais il faut un endroit etc. » Mais , il y a un mais, justement. Certes, l’esprit sera partout : une espèc
152 t. Mais il faut un endroit etc. » Mais, il y a un mais , justement. Certes, l’esprit sera partout : une espèce de décence le
153 rit sera partout : une espèce de décence le veut. Mais pratiquement, mais sérieusement, et dans l’intérêt général, ne vaudra
154 une espèce de décence le veut. Mais pratiquement, mais sérieusement, et dans l’intérêt général, ne vaudrait-il pas mieux le
155 a portée de ces naïves fantaisies de commissions. Mais comment ne pas voir qu’elles trahissent un doute infiniment curieux s
156 donc qu’on ne sait plus le voir dans ses effets ? Mais alors, comment fera-t-on pour le voir « en soi », dans son temple ? C
157 ues » de nos deux commissaires me remplit d’aise. Mais je goûtai surtout que le romancier se montrât moins littérateur et be
158  sanctuaire du livre » ne serait pas un « musée » mais bien une « ruche active ». Précaution pour le moins maladroite. Il fa
159 nent en fait, car on les avouerait difficilement, mais bien de ceux que l’on enseigne, et qui composent la notion courante d
160 ication, assez piteuse en théorie, je le concède, mais des plus efficace dans la pratique. Piteuse en théorie, car les caric
161 très générale. Erreur métaphysique à l’origine : mais comme telle insensible au commun28, ou bien tenue à tort pour « théor
162 est pas seulement l’illustration de cette erreur, mais la confirmation tout ingénue de son origine historique. J’avais omis
163 y a toute la distance d’une erreur à un préjugé. Mais enfin pour saisir je ne dis pas la racine de ce préjugé populaire, ma
164 je ne dis pas la racine de ce préjugé populaire, mais la raison de fait qui l’autorisa parmi nous, il faut bien remonter à
165 e l’on estime conforme à la religion de l’esprit. Mais ce que Descartes a voulu, c’est que l’esprit « clair et distinct » fû
166 porels concoururent à cette adoption pernicieuse. Mais pour l’affaire qui nous occupe ici, il me semble qu’il est suffisant
167 gnement s’est appliqué à le fixer et à l’étendre. Mais il demeure certain que l’ouvrier et l’artisan, le paysan et le boutiq
168 e donner le change sur leurs véritables desseins, mais c’est toute une éducation culturelle, universitaire, qui l’a sans le
169 e, à la multiplication des points de vue irréels, mais logiques et simples. (C’est ainsi que l’on a cru pouvoir « appliquer 
170 idéaliste, tantôt marxiste et tantôt hégélienne, mais toujours — après coup ! — déterministe : or, le déterminisme se trouv
171 phes » de l’Université s’occupent de psychologie. Mais là encore, ils ont trouvé le biais qui leur permet de vider cette dis
172 on, c’est un grand résultat pour la philosophie ; mais c’est une abdication de tout rôle actif. L’avenir est à ceux qui ne s
173 gage du « désintéressement » des clercs parfaits. Mais c’est jouer sur une impertinence, car le mot « désintéressement » a d
174 a grandeur d’un désintéressement de cette espèce. Mais on pense bien que Renan n’aurait pas pris la peine de défendre ces li
175 le. Ce raisonnement a l’apparence du sens commun, mais il repose sur une erreur de fait : car l’intellectuel, comme tout aut
176 rrabas ! Voilà la trahison grossière, la simonie. Mais la protestation de nos spiritualistes distingués vise autre chose que
177 e, — et l’abandonnent libéralement à sa passion ? Mais en face de Pilate : « Voici l’homme » ! Et que dit cet homme ? « Je s
178 à celui des clercs. On lui eût donné son Palais. Mais que vient-il faire parmi nous ? Qu’est-ce que la vérité ? demande enc
179 ncore Pilate. (Il lui tend encore cette perche !) Mais l’homme ne répond plus : il est la vérité, la réponse en chair et en
180 idéal » ou comme l’esprit « sublime » des clercs, mais au contraire en s’abaissant. Telle est la parabole du spirituel. V
181 cises » que la pensée peut arriver à reconnaître, mais sur lesquelles elle ne saurait agir. C’est une mythologie de l’impuis
182 ’est une mythologie de l’impuissance de l’esprit. Mais les hommes, qui sont bien méchants, savent à merveille tirer parti co
183 sion d’épure qui séduisait les clercs méticuleux, mais bien une sorte d’implacable agencement, celui du doit et de l’avoir,
184 e sert à rien, c’est flatteur et c’est distingué, mais il faut encore le nourrir. Une logique vulgaire voudrait que l’État,
185 t, qui l’honore, se charge aussi de l’entretenir. Mais voilà le vice de construction de ce beau monde cartésien : on admet q
186 n, et on l’en loue, parce que c’est très commode, mais on exige par surcroît qu’il gagne lui-même sa vie. C’est la seule cho
187 démission. Car l’esprit, lui aussi, mène à tout, mais à condition qu’on en sorte : en se vendant, soit à l’État, soit aux j
188 un répertoire de lieux communs et d’idées fausses mais courantes39. Or il se trouve, par un curieux hasard, que l’Esprit pur
189 dans l’agencement d’une existence d’intellectuel. Mais j’hésiterais à conseiller cette cure à des jeunes gens en mal de bohè
190 érantes. À tout péché miséricorde, dit le peuple, mais le pardon n’est pas l’oubli, il est toujours un acte créateur en même
191 , — c’est une chose, c’est même celle qu’on fera. Mais c’est tout autre chose que d’inviter le grand public à réfléchir sur
192 Laissons ce jeu. Les utopies sont nécessaires, mais il y a un temps pour les rêver et un temps pour les appliquer, un tem
193 ant rappel à la « réalité rugueuse » de ce monde. Mais ce rappel n’est pas suffisant. Voir les faits n’est pas tout, il faut
194 es. Non pas des hommes grandiloquents ou excités, mais simplement des hommes de foi solide. Individus parfaitement négligeab
195 ée socialiste, p. 33). Le fait est incontestable, mais il faut l’interpréter : cette conception n’est pas seulement spontané
196 ctualité incessante et constitutive de la pensée. Mais le cartésianisme du xviiie siècle a déduit pratiquement de la sépara
197 abord chez les grands convertisseurs chrétiens, —  mais cela prête à malentendu : le Saint-Esprit se moque de nos psychologie
198 d’arriver le plus vite possible à la conclusion, mais au contraire, de la reculer aussi longtemps qu’on le peut, et en quel
199 sorte de se boucher les yeux pour ne la voir pas, mais de continuer à analyser sans repos ». Cette phrase d’Alain montre trè
200 on nos grands docteurs et leurs petits disciples. Mais encore : il a dit le droit en spécifiant qu’il n’assumait aucune espè
201 ement que cet homme est juste, il le relâcherait. Mais qu’est-ce que la justice ? Qu’est-ce que la vérité ? Valent-elles qu’
202 our l’imposer. Ils se compromettraient pour elle. Mais ils n’y croient qu’en théorie. Si bien que leur « spiritualisme » rev
15 1936, Esprit, articles (1932–1962). Francfort, 16 mars 1936 (avril 1936)
203 la Révolution de 89, et qui est déjà une nation. Mais condamner le « fascisme » allemand, et fonder sur cette condamnation
204 rapport avec la « politique » au sens habituel ; mais les plus grands rapports avec la religion au sens égyptien, chaldéen,
205 elles, individualistes, bourgeoises ou marxistes. Mais je désespère presque de donner la moindre « idée » de la réalité nati
206 i de cela : « La puissance de gouverner, je l’ai. Mais ce que je cherche, c’est la communion du cœur avec chaque homme de la
207 hoses simples, raisonnables, parfois avec ironie, mais sans amertume ; et ses gestes sont souples, n’ont plus rien de la bru
208 il s’agit d’amour. Il ne s’agit pas de politique, mais de religion, mais de cérémonies monumentales et sacrales en l’honneur
209 Il ne s’agit pas de politique, mais de religion, mais de cérémonies monumentales et sacrales en l’honneur d’un Dieu nouveau
16 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
210 e et cette personne ne comportent aucun système : mais il est si totalement exprimé qu’on ne peut plus le distinguer des for
211 ée, la vérité doit exister non seulement en nous, mais devant nous. Non seulement elle doit avoir un commencement et une fin
212 ement elle doit avoir un commencement et une fin, mais des contours, et non seulement des contours, mais un relief et un vol
213 mais des contours, et non seulement des contours, mais un relief et un volume. Elle doit non seulement être vue, mais touché
214 f et un volume. Elle doit non seulement être vue, mais touchée, et puis embrassée, puis finalement soulevée, ayant un poids
215 nisme. Les clercs s’écrient : Esprit ! Esprit43 ! Mais je regarde leur visage. « Si c’était vrai, ça se verrait »… Ainsi la
216 comme le voudrait certaine formule naturaliste — mais qu’ils sont décrits dans leur forme, ce qui n’est pas du tout la même
217 te, cadre imposé aux jeux d’une invention prévue, mais de la forme en devenir, expressive du dedans et du dehors en même tem
218 pris de tout poète, au sens littéral de ce nom : mais c’est aussi ce qu’une certaine critique ne veut point pardonner à Ram
219 éserve. Le mot n’est rien qu’un droit aux choses. Mais s’il n’y a plus de choses, c’est une tromperie. C’est pourquoi nos jo
220 . Ce n’est point là un art « d’après le peuple », mais on dirait plus justement : d’avant. Un art qui vient du fonds mytholo
221 non pas la grecque, qui est scolaire — pour eux — mais la biblique, qui est vivante.) Ainsi tous parlent un même langage, qu
222 s. À tous il tend la Parole « morte aux pages » ; mais voici que de toutes parts les signes paraissent sur la terre, les mal
223 dans l’ingéniosité, ni dans l’harmonie des sons, mais bien dans la pesée. Tous les procédés ramuziens : juxtapositions brus
224 ments de temps, sont ici largement mis en œuvre ; mais avec une probité particulière. La surimpression par exemple n’est jam
225 créer du mystère en brouillant les plans du réel, mais un moyen de rendre plus totale la vision. Tout, par ailleurs, indique
226 es détails parfois trop volontairement détaillés. Mais l’important, je pense, c’est qu’une page de Ramuz — même pas très réu
227 mour, dans la création du contact avec l’objet. » Mais on peut dire cela de Goethe aussi ? Et de bien d’autres réalistes de
228 mentaires. C’est limiter l’ampleur du fait humain mais aussi garantir son unité concrète, esprit et corps. Les niveaux respe
229 rables. Tout l’appareil de la culture les sépare. Mais il ne faut pas oublier que la culture de notre temps n’est plus du to
230 acilité qu’un homme recherchera jamais l’effort ; mais par goût de l’effort. Si Ramuz tend à rejeter tous les intermédiaires
231 us clairvoyante que Ramuz ait écrite sur son art, mais aussi parce qu’elle indique, à peu près seule dans son œuvre, une per
232 » Comment, ici encore, ne point songer à Goethe ? Mais à sa seule leçon, à l’équation fondamentale de sa vie, non point cert
233 prises. Ainsi fait Goethe, et c’est là sa vertu. Mais notre siècle pose d’autres questions, des questions que Ramuz ne veut
234 i veulent son abdication totale, — ou sa révolte, mais au nom d’une vérité qu’il faudrait dire. Maintenant il y va de notre
235 destination. Le silence perd alors son pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à l’homme. Au comble de nous-mêmes, il s’
236 out notre embrassement n’est qu’une question51 ». Mais une question ne peut être sérieuse que si l’on sait que la réponse ex
237 té de Dieu », au lieu de se contenter de la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détournant l’attention de l’acte —
238 moralisme fut une doctrine abstraite du concret. Mais ses racines plongent dans la vérité. Nous aussi, nous dirons qu’il fa
17 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
239 au travail dont rien ici ne peut donner l’idée ; mais c’est aussi et d’une manière fort imprévue, la renaissance d’un certa
240 fet. Leur unité n’est pas quelque chose de donné, mais quelque chose qu’il faut créer, quelque chose qu’il faut vouloir. Ell
241 les rapprochements et les oppositions sommaires. Mais un fait demeure hors de doute et surpasse l’ordre des erreurs possibl
242 à la « jouissance » d’un consommateur distingué. Mais ici l’équivoque matérialiste se manifeste avec une impudeur gênante p
243 nazis — des activités spirituelles et pratiques. Mais la conception qui assimile l’élévation du niveau de la culture à l’ép
244 s buts obscurs, peut-être criminels, du nôtre. 2) Mais le Plan possède-t-il vraiment cette actualité intrinsèque, cette puis
245 la littérature conforme au Plan n’est pas un art, mais une forme assez basse de propagande politique, et de publicité indust
246 . Et je ne dis pas, ou pas encore contre le Plan, mais en vertu de tout autres raisons. Ce hiatus inquiétant, cette première
247 ent le même langage qui était le langage du Plan. Mais cet accord était en somme très limité et ce langage essentiellement t
248 des clercs n’est pas « quelque chose de donné »… mais « quelque chose qu’il faut vouloir ». D’où l’exaltation emphatique de
249 s les plus vivants à l’idée du Plan scientifique. Mais avec cette idée nietzschéenne, c’est l’aventure, le romantisme et l’u
250 e Plan dont les succès aveuglent la grande masse. Mais elle est réfutée dans son principe par la création culturelle, dès lo
251 l’action, s’est voulue maîtresse de tout l’homme. Mais l’homme résiste à son emprise et à sa prétention totalitaire. Il ne v
252 lui propose ne valent pas le prix qu’on les paye. Mais d’autre part, il ne peut renoncer à ses conquêtes matérielles. Alors
253 ement pour l’heure sa malfaisance « culturelle ». Mais pour nous il ne s’agit plus de découvrir les semelles-crêpe et le mét
254 r des naïvetés plus sympathiques que nos astuces, mais il n’est pas non plus de les admirer ; il n’est pas de dire non à tou
255 « vent de crétinisation qui souffle de l’URSS », mais les magnats de l’industrie lourde sont hypocrites quand ils payent de
256 e, dans l’un et l’autre cas n’est pas la doctrine mais la technique de l’action sur les masses. C’est une mesure partielle,
257 ction au cours de laquelle elle s’est constituée, mais que l’on veut imposer au tout, y compris la culture et la morale. Ce
258 s favoriser l’instruction élémentaire des masses. Mais il est totalement impuissant à provoquer la création, et à la régler,
259 n seulement à l’observateur étranger que je suis, mais aux chefs des partis dictatoriaux eux-mêmes. De là toute la passion a
260 se ou de la race. Vous vous êtes refait un corps. Mais les problèmes spirituels n’ont pas été résolus pour autant. Vous avez
261 question de dix ans ou d’un siècle, je ne sais ; mais ce que je sais, c’est que tous nos pays se trouveront un jour futur e
262 iel de base beaucoup plus puissant que le nôtre ; mais nous gardons l’avantage important d’une tradition de liberté. Et vos
263 ituel sans un minimum matériel, c’est l’évidence. Mais pas d’ordre total sans une soumission organique du matériel au spirit
264 tures qu’un grand dessein pouvait seul maintenir. Mais pour attester la présence universelle de ce dessein, il fallait des s
265 question mère de toute problématique culturelle. Mais une mesure n’est en soi ni vraie ni fausse ; elle n’est que plus ou m
266 n ne refait une culture qu’en retrouvant une foi. Mais on ne retrouve une foi qu’en discernant sa vocation concrète. Or tout
267 situation. Je ne crois pas aux voix mystérieuses mais je crois à l’appel des faits. Considérons les temps et les lieux où n
268 indolente, pleine de contradictions en apparence mais dans le fond et dans l’ensemble cynique, sceptique et pessimiste. Fac
269 inion, c’est pratiquement liberté de se plaindre, mais de se plaindre sans passion profonde. La misère n’est encore qu’à la
270 n profonde. La misère n’est encore qu’à la porte, mais on dirait qu’il n’y a plus rien à faire, qu’à attendre. Et l’on s’occ
271 bre de possibilités théoriquement fort enviables. Mais c’est qu’elles en jugeaient l’usage actuel néfaste, lorsqu’il était e
272 ernement, ni vieillards cramponnés aux commandes, mais une jeunesse disciplinée, fanatisée, toute puissante et toute dévouée
273 décrets. Partout des gênes et des interdictions, mais toujours présentées aux masses comme les gages d’un bonheur à venir e
274 jeunies de l’Europe. Elles n’ont plus de liberté, mais du travail. Elles s’en plaignent d’ailleurs de moins en moins. En Rus
275 la misère, on l’a vécue, on a cela derrière soi, mais elle reste encore l’aiguillon d’une angoisse que l’on apprend à fuir
276 régimes bourgeois capitalistes, c’était l’argent. Mais le crédit s’écroule, et la mesure devient le manque d’argent. C’est c
277 ufs, c’est au contraire une mystique conquérante. Mais là encore, derrière les grandes façades aux symboles religieux et org
278 el profond des peuples. Il a jailli de la misère, mais il exige bien davantage que la fin de cette misère et de ses causes i
279 . Il n’exige pas seulement le bien-être physique, mais aussi une grandeur nouvelle. Même, il se jette d’abord vers cette gra
280 ons aujourd’hui que la raison n’est pas un idéal, mais un outil ; que l’individu n’est rien que la liberté du désespoir et q
281 ience individuelle dans l’Europe du xvie siècle. Mais elle agit en sens inverse. Elle agit tout d’abord dans la philosophie
282 s dans les camps de vacances ou de service civil. Mais tout cela n’est encore que prodromes. Les premières grandes apparitio
283 , dans des circonstances matérielles différentes, mais ils ont répondu à une attente universelle religieuse, l’attente d’une
284 outes nouvelles, communisme, national-socialisme. Mais là où le cadre national existait depuis un ou deux siècles, ces relig
285 des poussées de fièvre politique ou idéologique. Mais si ces religions nouvelles ne constituent pas un danger interne pour
286 justement toute la crise dénonce et rend caducs, mais une force nouvelle qui résolve la crise dans le sens de notre destin.
287 mes nationaux. Nous avons des valeurs à défendre. Mais nous avons surtout des valeurs à créer, et que nous seuls pouvons cré
288 es Soviets ou sur l’Allemagne, tout au contraire. Mais si nous ne marquons pas notre avance historique par des créations aus
289 ique sacrée : c’est l’animal en nous qui frémira. Mais la protestation totale de notre esprit nous avertira d’un danger : ic
290 par volonté méchante, ni par avidité ou jalousie, mais par nature, par le seul fait que sa religion n’est pas la nôtre. Étud
291 ar nous. Non seulement nos meilleures traditions, mais encore notre situation dans l’histoire contemporaine nous indiquent a
292 rganiques, c’est obéir à notre vocation présente, mais c’est aussi assurer pour l’avenir l’efficacité de notre action dans l
18 1936, Esprit, articles (1932–1962). Henri Petit, Un homme veut rester vivant (novembre 1936)
293 aveu lui coûterait ses moyens matériels de vivre, mais dont l’acceptation virile constitue sa seule raison d’être. Tout le d
294 rocher à Henri Petit nulle lourdeur ou obscurité, mais peut-être au contraire parce qu’ici tout porte, et nous met du coup e
295 int d’une vue théorique sur quelque régime idéal, mais de la seule exactitude d’une enquête menée dans sa vie quotidienne pa
296 foi, je m’excuse de la résumer en trois formules, mais autrement, je n’en finirais pas, dans cette note, et j’ignore même si
297 onnelle que pose à l’homme pécheur le Dieu-homme. Mais ceci dit, et maintenu, — j’admire qu’un incroyant ait su donner à not
298 humaine. Henri Petit veut parler pour lui seul : mais il sait bien qu’une certaine approche de soi-même, qu’un certain recu
19 1936, Esprit, articles (1932–1962). Note sur nos notes (novembre 1936)
299 t de sa chute, sont trois opérations difficiles ; mais la dernière est la plus difficile… On décline par un affaissement gén
300 deux ou trois, la critique se montrait attentive. Mais on n’aime pas que « l’afflux des jeunes talents » soit si visiblement
301 rer ». La faute n’est pas à la littérature seule, mais à tout un régime social qui l’a laissée devenir ce qu’elle est ; et p
302 condamner pour le mauvais plaisir d’avoir raison. Mais il s’agit de refaire une amitié humaine d’où jaillisse la joie créatr
303 nt de vue d’art, ou de philosophie, ou de morale, mais en refaisant une société où l’art exerce une fonction nécessaire. Tou
20 1936, Esprit, articles (1932–1962). Erskine Caldwell, Le Petit Arpent du Bon Dieu (novembre 1936)
304 oiserie. Il faudra dire désormais : américanisme. Mais on risque bien de commettre, à l’endroit de ce nouvel érotisme, la mê
305 aspiration à la vie sublime, tout comme l’autre, mais cette fois du côté animal. C’est un idéal quand même : celui de la lu
21 1936, Esprit, articles (1932–1962). André Gide, Retour de l’URSS (décembre 1936)
306 de son objet qui fait la faiblesse d’un ouvrage, mais bien l’insuffisance ou le mensonge d’une langue — celle du reporter p
307 as le pittoresque, ni le sentiment pour lui-même, mais l’enseignement objectif, au sens goethéen de ce terme. Ce n’est pas l
308 ages, beaucoup moins, et si beaux qu’ils soient ; mais de plus en plus pour les hommes. Voilà bien la vision classique : « C
309 , une attention et une astuce inexprimables…63 » Mais voici Gide de son côté, observant les acheteurs et l’étalage du bazar
310 ible, de sorte qu’on achèterait par grand besoin, mais non jamais par gourmandise. » (Il est plaisant de rapprocher Goethe e
311 » (Il est plaisant de rapprocher Goethe et Gide ; mais comparez aussi, Venise et Moscou — 1786 et 1936 —, et ces deux peuple
312 et de nous étonner. » Précautions, je sais bien. Mais ici, sont-elles efficaces ? Empêcheront-elles personne, à droite, d’a
313 e. » Naturellement, c’est plus complexe que cela. Mais c’est aussi plus clair que la préface et l’épilogue ne le donneraient
314 ique de ce qu’il y a de profond dans le marxisme, mais d’une dénonciation des slogans d’exportation qui ont fait, et font en
315 mmes loin de compte. Oui, dictature, évidemment ; mais celle d’un homme, non plus celle des prolétaires unis, des Soviets. »
316 Il n’y a plus de classes en URSS, c’est entendu. Mais il y a des pauvres. Il y en a trop, beaucoup trop. » — Suppression de
317 aine, en URSS, d’une mentalité petite-bourgeoise. Mais Gide : « Je crains que ne se reforme bientôt une nouvelle sorte de bo
318 nonciateurs. » — On pourrait allonger la liste65. Mais en voilà assez, la cause est jugée, dira-t-on. Voire ! Gide reproche
319 le changement n’est qu’apparent, la ligne sauvée. Mais cela peut signifier aussi : le mal qui apparaît maintenant était en g
320 ce portrait de l’URSS fascisée et embourgeoisée. Mais nous, personnalistes, que dirons-nous ? Le livre s’ouvre par une fabl
321 eur des charbons, et cette épreuve le fortifie. » Mais la mère, Métaneire, fait irruption. « Elle repoussa la déesse et tout
322 dictateur. Gide voudrait ne pas croire au péché. Mais moi, je ne crois pas aux dieux. Pour nous, la révolution ne créera pa
323 on ne créera pas un homme nouveau ou un surhomme, mais un ordre nouveau à hauteur d’homme. Voilà le point de notre différend
324 tre différend. Nous n’y insisterons jamais assez. Mais il faut dire aussi la joie que nous éprouvons à voir Gide, en dépit d
325 hoses en URSS (les « parcs d’enfants » surtout) ; mais la plupart des excuses qu’il propose au stalinisme, ou ce qu’il en ad
22 1937, Esprit, articles (1932–1962). Défense de la culture (janvier 1937)
326 aimez Goya, adhérez au PC ! Voilà qui est simple. Mais croit-on que la culture vivante soit beaucoup moins menacée en France
327 ’est pas d’abord contre le fascisme à l’étranger, mais d’abord contre l’inculture, dans ce pays, qu’il faut défendre la cult
23 1937, Esprit, articles (1932–1962). La fièvre romanesque (janvier 1937)
328 que les personnages naissent et se nourrissent ? Mais on a convenu de n’en rien laisser paraître. Oui, c’est toujours sa fi
329 sa fièvre que le romancier moderne nous propose, mais très diversement vêtue, et il essaie de nous intéresser d’abord aux v
330 l entend bien nous la faire attraper cette fièvre mais secrètement, à la faveur de mille « observations » dites objectives,
331 ant. Il me dira d’une voix que j’entends déjà : «  Mais je n’ai rien voulu de tout cela ! Mes personnages se sont imposés à m
332 înent : Goethe ou Balzac n’ont rien fait d’autre. Mais toutes ces feuilles de température ! (Même, je feins d’ignorer qu’on
24 1937, Esprit, articles (1932–1962). Jean Blanzat, Septembre (janvier 1937)
333 ée de « morale » d’un lamentable cas individuel ? Mais alors : veut-on ma compassion pour un héros malade ou mon admiration
334 e on l’exige de nouveau en URSS et en Allemagne.) Mais nos romans ne veulent plus de morale — à cause de « l’art » — et l’ar
335 ranc, il est clair qu’il n’y aurait pas de roman. Mais , nous dit-il : « le plus petit geste m’a toujours coûté ». ad. Rou
25 1937, Esprit, articles (1932–1962). Robert Briffaut, Europe (janvier 1937)
336 ant le bal, — on s’en veut d’aller jusqu’au bout, mais on y va irrésistiblement. Comment légitimer cette complaisance ? C’es
337 uvrir qu’ils jouent, pour une fois, sans tricher. Mais non : pour condamner une société, il faudrait plus de charité réelle,
26 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Vaillant-Couturier, Au service de l’Esprit (février 1937)
338 iées de « fascistes » par les doctrinaires du PC. Mais nous nous garderons bien de marquer le point. (Ce qui équivaudrait à
339 age 20, on croirait bien que c’est « la raison ». Mais l’ensemble du manifeste donne penser que c’est plutôt la tactique… Si
340 aurait pu faire croire que l’URSS est pacifiste). Mais on a laissé figurer le nom de Gide parmi « les plus grands écrivains
27 1937, Esprit, articles (1932–1962). Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours (mars 1937)
341 Comment juger ce qui ne veut pas être jugement, mais dégustation, claquements de langue, savoureuse bouillabaisse d’idées,
342 à l’anti-Lanson qu’on attendait depuis la guerre. Mais peut-être arrive-t-il un peu tard. Peut-être posons-nous déjà d’autre
343 mbaud, Sénancour et Stendhal trouvent leur place. Mais que dire de l’absence de Proudhon, grand écrivain français pourtant ;
344 ordonnée à une loi qui n’est pas celle de l’objet mais du sujet. Son chapitre sur Balzac a de la grandeur, et touche même au
28 1937, Esprit, articles (1932–1962). Retour de Nietzsche (mai 1937)
345 oir, ni d’ailleurs une relation de cause à effet, mais la relation de deux effets, ou leur interaction, cependant que leur c
346 rime sans doute : Luther précurseur de Hitler !) Mais on oublie peut-être que Nietzsche a condamné l’antisémitisme, raillé
347 damentaux de la vie une issue explosive constante mais limitée aux formes les plus riches. » Cette société sans tête unique,
348 éaliser qu’avec toute autre doctrine politique66. Mais pour Bataille et ses amis, l’« acéphalité » est aussi une doctrine mé
349 nditions, je suis le premier à me déclarer athée. Mais si l’on veut parler, comme le faisait Nietzsche, de Dieu l’Éternel, p
350 ’appel à un « ordre » aristocratique, ésotérique, mais « sévissant à travers la terre entière » et « portant la vie au combl
351  mort de Dieu ») par la pensée du Retour éternel. Mais en même temps, il s’acharne à compenser ce fatalisme mécanique par un
29 1937, Esprit, articles (1932–1962). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (juin 1937)
352 plus élémentaire et la plus sûre, l’arithmétique. Mais qui s’avise d’une telle contradiction ? Le gouvernement de la Troisiè
353 cette petite phrase si courante : il a la veine. Mais notre jacobin ne croit à la Raison et à la Science mère du Progrès, q
354 et absolues en des « raisons » qui n’en sont pas, mais qui m’ont toujours convaincu beaucoup plus vite et beaucoup mieux que
355 rs jettent les dés avant leurs grandes décisions, mais n’est-ce pas une étrangeté plus aiguë que nous révèle cette foi toute
356 On dit bien : l’exception confirme la règle. Oui, mais il faut entendre le proverbe d’une manière tout à fait précise : l’ex
357 plus individuel, de plus irréductible au général. Mais voilà l’étonnant de l’aveu : c’est qu’il peut faire comprendre à d’au
358 sonne, et finalement favoriser son développement, mais d’une manière négative, dialectique, ou mieux encore : pédagogique. I
359 ue nous incarnons. Toute politique est normative, mais seulement de l’extérieur. Une politique saine ne saurait donc partir
360 ique saine ne saurait donc partir de la personne, mais au contraire de l’impersonnel, pour se diriger contre la personne. C’
361 équilibre — et c’est tout ce que je lui demande. Mais ici prenons garde à deux faits, aussi importants l’un que l’autre, et
362 situation — celle du monde bourgeois-capitaliste, mais aussi celle des dictatures, d’une manière encore plus frappante. Cert
363 , qui ne saurait se traduire en termes de raison. Mais je la tiens pour néfaste quand elle sort du domaine personnel et débo
364 cite, il s’admire dans sa révolte ou son malheur. Mais celui qu’on peut voir, celui qui vous pose des questions, celui qui v
365 contact. Ce public-là est relativement restreint. Mais d’autre part il constitue l’élément créateur, spirituellement actif d
366 s non point à l’aide des opinions de son journal, mais à l’aide de sa vie concrète. Celui-là seul peut faire sentir à l’écri
367 ux foires. On dit que nous avons trahi l’esprit : mais l’esprit n’a pas besoin de nous. Il vit sans nous. Nous le retrouvero
368 part sont beaucoup plus grands que leur Marquise, mais il y a aussi un insolent petit blanc aux pattes fines. Tout cela vaut
369 de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seulement, mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupi
370 re. — Qu’a-t-elle ? — Oh, elle m’a bien reconnue, mais elle va « passer » cette nuit, vous savez, elle est toute chargée, bo
371 est toute chargée, bou die ! l’estomac et tout. —  Mais les Simard ne m’avaient jamais parlé d’elle ! — Peuchère ! ils langui
372 Il ne faut pas se moquer des gens en deuil ! » — Mais , monsieur Simard… — Il est parti. Le bassin est à 50 mètres de la mai
373 pas du tout fait ce qu’il fallait. Je me récrie : mais comment, j’ai pourtant dit ma sympathie à Madame Simard. — Je sais, m
374 tant dit ma sympathie à Madame Simard. — Je sais, mais vous n’êtes pas entré chez eux. — Entré chez eux ? — Il faut que je v
375 rais, je n’aurais pas non plus lavé la vaisselle. Mais ce n’est pas la même maison. — Je ne comprends pas. Madame Calixte. P
376 semble ? — Je ne pense pas comme vous, Monsieur, mais il a tort pour la lessive. Voyez-vous ils sont trop orgueilleux ces g
377 oule blanche se promène quelquefois dans la cour. Mais on m’assure que ces habitations sont délaissées depuis deux ans. Plus
30 1937, Esprit, articles (1932–1962). Marius Richard, Le Procès (juin 1937)
378 êve, tout en marchant le long du quai aux Fleurs. Mais la prière n’est pas un refuge ; elle est un acte d’accusation, et un
379 Cahiers, — sans la vibration slave, métaphysique. Mais c’est une sympathie peut-être plus virile que l’auteur demande au lec
31 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Éluard, L’Évidence poétique (juin 1937)
380 tre le commerce. Deux-mille pages ou un feuillet, mais non pas cet « in-16 » standard. Le feuillet qui nous apporte la confé
381 s. Non par un. » On a mis le poète sur un sommet. Mais voici : « Au sommet de tout, comme ailleurs, plus qu’ailleurs peut-êt
382 e ardente de la créature », comme dit saint Paul. Mais alors, pourquoi fermer les yeux ? (Non pour prier, mais pour rêver…)
383 lors, pourquoi fermer les yeux ? (Non pour prier, mais pour rêver…) Pourquoi retomber dans le poncif onirique 1925 ? Ce n’ét
384 ui inspire bien plus que celui qui est inspiré. » Mais peu après l’on dénonce les « ignobles appétits » des exploiteurs des
385 e de l’homme » et de « mettre l’homme debout », —  mais il précise : « à la taille immense de l’homme ». Immense par rapport
386 font de ces réalités, nous combattrons ensemble. Mais avec cela nous n’aurons pas liquidé la religion et la patrie, nous n’
387 hétisme aristocratique des débuts du surréalisme. Mais que penser alors de cette conclusion : « Ils (les poètes) ont leur co
32 1937, Esprit, articles (1932–1962). M. Benda nous « cherche », mais ne nous trouve pas (juillet 1937)
388 M. Benda nous « cherche », mais ne nous trouve pas (juillet 1937)ap aq M. Benda décrivait l’autre
389 utôt… « moraux ». On goûta beaucoup l’euphémisme. Mais lorsqu’un « jeune » fit remarquer que la génération des anciens est e
390 entrer dans l’action, non pas « à son service », mais au service de la vérité. Le mot d’incarnation résume cette position.
391 nt, M. Benda est auprès de nous un grand penseur, mais M. Dekobra est notre maître à tous. Et s’il est vrai que celui qui re
392 e affaire Dreyfus. Il se vante d’être intemporel, mais il n’est guère qu’anachronique. Partisan qui survit à sa cause ; et p
393 p. Rougemont Denis de, « M. Benda nous “cherche” mais ne nous trouve pas », Esprit, Paris, juillet 1937, p. 616-618. aq. S
33 1937, Esprit, articles (1932–1962). Brève introduction à quelques témoignages littéraires (septembre 1937)
394 ut au nul. C’est dire qu’une réflexion patiente — mais urgente — s’impose à nous sur ce point comme sur tant d’autres, dans
395 La littérature agit sur l’époque, c’est évident, mais une littérature donnée, en tant qu’ensemble caractérisé par certaines
396 enquête que nous allons nous livrer cette année, mais à une réflexion active et créatrice sur les conditions actuelles — et
397 e des jeunes écrivains qui ne sont pas embrigadés mais qui savent que toute œuvre engage, et qui acceptent cette nécessité c
398 eois, ni gratuité ni asservissement de l’esprit), mais sans nul doute aussi quelques volontés convergentes de construction,
399 re ; un souci de l’action possible ou nécessaire, mais par les moyens propres de l’art ; une considération constante des ten
400 int et illustrations, — ou « signes » simplement, mais qui prendront du fait de leur confrontation une valeur autre que docu
401 au sens étroit du mot. Quelques noms pour finir ( mais nous comptons bien en donner prochainement un plus grand nombre) : Ro
402 le ; encore moins d’une orthodoxie personnaliste. Mais de « personnes » qui savent que l’exercice de leurs libertés implique
34 1937, Esprit, articles (1932–1962). Martin Lamm, Swedenborg (septembre 1937)
403 commerciales que spirituelles, on le sait bien.) Mais si nous essayons de limiter notre critique aux ouvrages qui présenten
404 rivée de « sens » — et n’y réussit que trop bien. Mais cela nous donne justement de la place pour parler d’ouvrages « spécia
405 e son siècle eussent rejeté avec mépris et pitié. Mais la gloire posthume est un « titre » ; « l’intérêt » s’accumule avec l
406 éfend M. Lamm et qui me paraît très convaincante, mais on se demande souvent pourquoi il la défend, et pourquoi il s’occupe
407 ceau brillant, disert, d’une élégance trop aisée, mais non point vide, — l’une des expressions les plus « pures » de la rhét
408 traiter un si grave problème en quelques lignes. Mais il me semble nécessaire de préciser au moins le lieu de la véritable
409 arfois curieusement avec l’éthique collectiviste. Mais l’anéantissement du moi peut aussi être compris comme un effort de l’
410 ettre au service de quelque chose qui le dépasse, mais où il trouve enfin sa plus profonde raison d’être. Or il semble bien
35 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
411 ntés, de refoulés et d’hésitants fort distingués. Mais ces inquiétudes se limitent au « plan moral », comme nous aimons à di
412 isses, finalement, que Ramuz pose ces questions ; mais que s’il garde en même temps le souci d’expliquer qui nous sommes à n
413 désobligeante soit toujours fausse dans le fait. Mais on peut et on doit concevoir une tout autre forme d’existence qui ser
414 on seulement pour l’esprit et l’homme en général, mais pour ce pays-ci, tel que l’ont fait sa nature et sept siècles d’histo
415 ise non seulement notre rôle politique en Europe, mais encore notre mentalité par rapport aux pays voisins. Or il faut bien
416 ne dirai pas que les Suisses l’aient déjà oublié. Mais la conscience qu’ils en gardent73 paraît souvent bien somnolente. Tro
417 e la démocratie réelle, communale et fédéraliste, mais au nom d’intérêts de classe qui ne sont ni démocratiques ni nationaux
418 oite française ou de la gauche allemande émigrée, mais au nom du principe fédéral que nous avons à incarner, on pourra dire
419 t, nous y contraignaient même en quelque mesure.) Mais une presse suisse partisane, à la manière des partisans français ou a
420 s sont uniques, nous pourrions être les premiers. Mais à cette seule condition : de savoir au nom de quoi nous parlons. Et c
421 e nous n’avons pas une culture nationale unifiée, mais des cultures diversifiées, régionales ou étrangères. Une fois de plus
422 angères. Une fois de plus, c’est là notre chance. Mais savons-nous l’utiliser ? Il y faudrait une conscience très forte de l
423 , du moins romanes. On se découvre en s’opposant, mais en s’opposant réellement, c’est-à-dire de près, corps à corps. Croit-
424 s de l’Est, la situation est bien plus favorable. Mais il faudrait savoir l’envisager dans sa grandeur, sans crispation de m
425 ir qu’à des mélanges bâtards. Notre unité existe, mais sur un plan à la fois plus élevé et plus vaste que celui de « l’unifi
426 . Elles forment quelque chose de moins grandiose, mais peut-être de plus conforme à l’essence même de la culture : un microc
427 ous entourent ont illustrées l’une après l’autre, mais n’ont pas pu synthétiser et relier. Elles avaient d’autres choses à f
428 re elles dans aucun de ces domaines particuliers. Mais notre grandeur est ailleurs : elle est dans l’harmonie intime, ou dan
429 culturelle est de n’avoir pas de culture suisse, mais seulement une culture européenne ? On nous a donné par-dessus un Gott
430 énialement, Suisse allemand et Vaudois rhodanien. Mais deux poètes « enracinés » ne font pas une culture suisse. Ce sont deu
431 uppose une tradition, une vocation communautaire. Mais je me représente volontiers une Suisse culturelle pluraliste, avec se
432 que lui. (Que serait-ce si je vivais en Suisse ?) Mais je pense qu’on n’atteint la grandeur qu’en utilisant ses défauts, en
433 truction publique, nous étouffons dans le moyen ; mais au niveau de la vraie culture, nous pouvons être les moyens de la gra
434 t absolument dans la ligne du fédéralisme réel78. Mais que valent dans le fait, dans le concret, ces justifications si conva
435 nsciente de son rôle particulier de garde neutre. Mais je ne sens pas cette conscience très vivace. Et dès lors toutes ces b
436 i que de nuances dans l’atmosphère de notre pays, mais il est important de les percevoir avant qu’elles ne deviennent trop f
437 ffisante. Je vois bien qu’elles sont nécessaires. Mais je vois aussi qu’avec la cinquantième partie de l’argent consacré à l
438 et de la culture. Je ne dis pas de l’instruction, mais de la culture. Et je l’appellerais volontiers le budget de la conscie
439 tant — comme c’est le cas en France par exemple — mais à donner ou à rendre à cet ordre une signification qui le maintienne
440 e et compromet non seulement nos chances à venir, mais les bases politiques et morales sur lesquelles nous pouvions compter,
441 ction publique très développée à tous les degrés, mais fondée sur une conception de l’homme incroyablement étriquée, devient
442 mettre au pas des grandes économies européennes, mais de la manière la plus fatale à ce fédéralisme tant vanté. Autant de c
443 révolutionnaires au sens que je viens de définir. Mais avant toute action précise, il importe de rendre à notre peuple le se
444 uffe bientôt dans le confort et l’asepsie morale. Mais qu’il reprenne conscience de cette mission, et le grand air de l’Euro
445 gés symboliquement de la garde du Saint-Gothard : mais c’est pour assurer la liberté de passage, et non pas pour barrer le c
446 opposeront pas seulement des colonnes motorisées, mais des conceptions de l’homme, de l’État, et des religions, des partis p
447  : « Les alliés voudraient bien conclure la Paix, mais la Gazette de Lausanne ne le permet pas. » 77. La Genève des beaux
448 pédagogie (Institut Rousseau) et de psychanalyse… Mais il ne semble pas que les Genevois aient su reconnaître à cette heure-
449 iment ou de brigade stupéfie le lecteur étranger. Mais plus encore le ton de ces comptes rendus, où les clichés lyriques d’a
36 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
450 mariage, car il n’a pas pour fin suprême la vie, mais bien la mort libératrice des liens terrestres : comme l’a magnifiquem
451 e. C’est l’influence actuelle du mythe manichéen ( mais « profané » par la littérature) que l’on décrit dans le présent chapi
452 ple engagement ne se rendait pas « intéressant », mais pitoyable ou méprisable. La synthèse catholique s’efforçait de marier
453 e, comme expression du vouloir-vivre collectif84. Mais le fondement de ces trois refus était en vérité la doctrine de l’Amou
454 , puisqu’au contraire elle ordonnait la chasteté. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame sp
455 chair (et non point parce qu’il lèse le mariage), mais il se trouve revêtir en même temps l’aspect d’une aventure plus belle
456 t Bethsabé commet un crime et se rend méprisable. Mais Tristan, s’il enlève Iseut, vit un roman, et se rend admirable… Ce qu
457 ont l’une est héritée de l’orthodoxie religieuse, mais ne s’appuie plus sur une foi vivante, et dont l’autre dérive d’une hé
458 e morale de l’espèce et de la société en général, mais plus ou moins empreinte de religion — c’est ce que l’on nomme la mora
459 e occidentale sont élevés dans l’idée du mariage, mais en même temps se trouvent baigner dans une atmosphère romantique entr
460 ries morales. Rôle d’exutoire, rôle civilisateur. Mais le mythe s’est déprimé et profané en même temps que les formes social
461 e paraît chaque mois sur la « crise du mariage ». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution pratique : c
462 endre insoluble. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de notre impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’in
463 l’achat, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de son importance, par suite de l’instabili
464 siècle : on avait oublié les mystères originels, mais les rites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage, de l’
465 hostiles — et par suite plus de mythe possible — mais on approche d’un état de neutralisation mutuelle au terme de la conso
466 onsomption des vieilles valeurs, non transcendées mais déprimées. 2. Idée moderne du bonheur Le mariage, cessant d’êtr
467 n n’ignore pas que la passion serait un malheur — mais on pressent que ce serait un malheur plus beau et plus « vivant » que
468 sidéré comme noble. Non seulement il ennoblissait mais encore il anoblissait : les troubadours accédaient socialement au niv
469 t qu’une dérogation aux coutumes du droit féodal. Mais là-dessus se produisit la confusion inévitable de la Dame, pur symbol
470 des lieux communs les plus usés des moralistes : mais personne ne peut plus le croire, à l’âge du film et du roman — nous s
471 tude. Je nommerais libre un homme qui se possède. Mais l’homme de la passion cherche au contraire à être possédé, dépossédé,
472 quels empêchements tragiques cela peut signifier. Mais l’exemple d’un poète ne vaut rien, ou vaut trop. J’entends décrire un
473 le buste, soit la croupe, soit la ligne sportive. Mais le panurgisme esthétique atteint de nos jours une puissance inconnue,
474 -elle s’efforcer de se faire une tête à la Garbo, mais alors il s’agit que le mari ressemble à Gable ou à Taylor !) Ainsi la
475 d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (ou le public) : l’amant
476 ort divinisante, libération des liens terrestres. Mais pour celui que le mythe vient tourmenter sans lui révéler son secret,
477 ssion se détachait des rythmes du désir charnel ; mais tandis que pour Tristan l’infini, c’est l’éternité sans retour où s’é
478 vaient se délivrer qu’en échappant au monde fini. Mais la passion dite « fatale » — c’est l’alibi — où se complaisent les mo
479 t ? Or ce n’est pas lui qu’il convient d’accuser, mais il est la victime d’un ordre social où les obstacles se sont dégradés
480 cette ascension de l’âme dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers le type contraire du Don Juan, d
481 Don Juan mythique échappait à cette consomption. Mais Don Juan ne connaît pas d’Iseut, ni de passion inaccessible, ni de pa
482 » qu’il appelait, c’était la mort transfigurante. Mais nous avons perdu la transcendance. La mort n’est plus qu’une métaphor
483 re seulement — la coquetterie est un peu simple — mais on en vient à désirer que l’être aimé soit infidèle pour qu’on puisse
484 s’exalter, ou comme « objet de contemplation »90, mais comme une existence incomparable et autonome à son côté, une exigence
485 nvaincrai pas une seule victime du mythe profané. Mais il fallait faire voir, par quelques traits, comment cette passion dév
486 ar le sort pour succomber au tourment exemplaire. Mais tous ou presque tous en rêvent, ou en rêvassent. Et si brouillée et d
487 se résume l’ambition des analyses qui précèdent ; mais je sens bien qu’elles m’ont porté déjà aux limites du désobligeant :
488 ent bien qu’il y a là quelque chose d’inquiétant, mais on a peur, en le combattant, de parler comme un philistin. (Ce qui se
489 non par l’initiative d’une ligue philanthropique, mais par les soins d’une dictature exactement consciente des conditions de
490 comparable à celui de la Russie jusqu’à Staline. Mais le processus de ruine des obstacles sociaux, développé sans violences
491 venirs inconscients, ni par des modes étrangères, mais par la section scientifique du ministère de la Propagande. En 1938, o
492 e (ou sabotage) devra se réfugier dans le secret. Mais alors elle retrouvera pour s’exprimer dans un langage symbolique (éso
493 s forte que celle qui s’institua au xiie siècle. Mais l’éventualité de la guerre, c’est-à-dire d’une décharge passionnelle
37 1938, Esprit, articles (1932–1962). Revue des revues (septembre 1938)
494  Un souffle révolutionnaire, ce serait trop dire, mais un bon courant d’air passe dans les derniers numéros de ces cahiers.
495 on et les sentimentalismes qui s’opposent encore. Mais enfin l’on s’apercevra bientôt que le capitalisme est une doctrine ce
496 ur enrichir M. Citroën ou M. Louis-Louis Dreyfus, mais pour enrichir M. Renault ou M. Michelin, Je doute qu’il soit assez so
497 ut au moins dans son style — la sécheresse aiguë, mais non l’exaltation, le cynisme impuissant et lucide, mais non l’air de
498 on l’exaltation, le cynisme impuissant et lucide, mais non l’air de défi. Cela fait un curieux ricanement, en manière d’orai
499 près d’un demi-siècle, la poésie de la France », mais qu’il nous la ramène (sans calembour), aussi fraîche que lorsqu’il lu
38 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
500 cret m’échappe encore. L’aveu sera jugé insolite. Mais je pressens d’assez profondes raisons de le consentir. J’ai voulu déc
501 n mythe. La découverte ne serait pas négligeable. Mais peut-on décrire la passion ? On ne décrit pas une forme d’existence s
502 moins de l’orthodoxie contre l’hérésie primitive, mais encore plus agressive, sans doute, puisqu’il n’est plus question pour
503 ou Dieu — a fortiori pas une erreur « morale » — mais une décision fondamentale de l’homme, qui veut être lui-même son dieu
504 méprisée, et la vie qui est la faute à racheter ! Mais tuer l’homme avant qu’il ne se tue, et le tuer autrement qu’il ne veu
505 dans la guerre au nom de l’innocence du Peuple ! Mais pour moi, ici et maintenant, le problème ne comporte pas d’échappatoi
506 ue pour son compte, et le reste est indiscrétion. Mais je ne pouvais écrire un livre entier sur la passion sans achever ma d
507 exister — et alors en parler n’est qu’une farce — mais dans le choix qui détermine une existence. 2. Critique du mariage
508 aise conscience devant les ironies du romantique. Mais elles sont mises en pleine déroute par la simple véracité. La fameuse
509 r faire honte d’avoir parfois douté d’eux-mêmes ; mais à la fin il n’écrase pas seulement ce philistin qui se contente d’épo
510 asseur, ou ce jeune fou qui aime la fille du roi, mais l’homme pieux qui estimait que la religion devait être un amour heure
511 … La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son pro
512 t, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez pas l’un de l’autre, si ce n’est d’un
513 ons humaines. Si j’oublie cet au-delà du mariage, mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu (« Il n’
514 « cruelles » de l’esprit, dont parle Nietzsche. Mais si je sais que l’Apôtre a raison, et si je l’accepte, je considère al
515 urelle !) pour vivre le parfait dans l’imparfait. Mais je sais néanmoins que cet effort porte en lui-même une vérité impertu
516 cteurs : caractère, beauté, fortune, rang social… Mais pour peu que se précisent les exigences individuelles94, ces données
517 ûri et raisonné, selon des critères impersonnels. Mais enfin ce n’est pas l’erreur logique qui est grave, c’est l’erreur mor
518 ngage pour toute la vie, « advienne que pourra ». Mais justement cette décision comme telle paraît secondaire ou superflue d
519 culer, j’admets qu’il est stupide de s’en priver. Mais je dis que la garantie d’une union raisonnable en apparences n’est ja
520 ⁂ Seule une décision de cet ordre, irrationnelle mais non sentimentale, sobre mais sans aucun cynisme, peut servir de point
521 ordre, irrationnelle mais non sentimentale, sobre mais sans aucun cynisme, peut servir de point de départ à une fidélité rée
522 une fidélité qui soit une recette de « bonheur », mais bien à une fidélité qui soit possible, n’étant pas compromise en germ
523 ue. La problématique du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit Kierkegaard, dans une ig
524 dans une ignorance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoir qui exige sa réalisation. » Ce n’est pas l’engagement
525 Ce n’est pas l’engagement qui est problématique, mais les conséquences qu’il entraîne. (De même on fausse la théologie en p
526 ial soutient encore, en fait, l’idée de fidélité. Mais l’obstacle n’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez l
527 est la fidélité à quelque chose qui n’était pas, mais que l’on crée. Personne, œuvre, et fidélité : les trois mots ne sont
528 é lui est rendu, comme Isaac fut rendu à Abraham. Mais alors il n’y songeait pas ! Et il se peut aussi que rien ne compense
529 os mesures et nos équivalences n’ont plus cours.) Mais savons-nous encore imaginer une grandeur qui n’ait rien de romantique
530 xaltée ? La fidélité dont je parle est une folie, mais la plus sobre et quotidienne. Une folie de sobriété qui mime assez bi
531 aison — et qui n’est pas un héroïsme, ni un défi, mais une patiente et tendre application. Le contraire absolu de toute litt
532 he, et de Tristan. C’est un narcissisme mystique, mais qui s’ignore, naturellement, et qui croit être un vrai amour pour l’a
533 toises nous a révélé que Tristan n’aime pas Iseut mais l’amour même, et au-delà de cet amour, la mort, appelée comme la déli
534 symbolique, ce beau prétexte qui s’appelle Iseut, mais à sa plus profonde et secrète passion. Le mythe s’empare de l’« insti
535 d’Isolde agonisante. Fidélité qui consume la vie, mais qui consume aussi la faute, et divinise un moi purifié, « innocent » 
536 que l’illusion d’accéder à une vie plus ardente. Mais l’emprise de cette illusion trahit encore l’obscure survivance de la
537 é courtoise ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement absolument
538 ir, et qu’il n’y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être
539 nace dans l’échange de plaisir d’une « liaison ». Mais les modernes savent-ils encore la différence entre un destin que l’on
540 nct de mort, et qui a voulu le « spiritualiser ». Mais Agapè se venge d’Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire e
541 qui détruit. « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais sa vie. » ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie
542 orelle ne mérite pas d’être adorée, ni même tuée, mais peut être acceptée dans l’obéissance à l’Éternel. Voilà le sens de la
543 lation ; l’au-delà n’est pas la mort divinisante, mais le Jugement du Créateur. C’est ici-bas que notre sort se joue. C’est
544 e. Et l’Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s
545 , le pire ennemi de la vie, la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe s’est fait chair et qu’il nous a parlé en mots
546 cension interminable du Désir qui consume la vie, mais ici-bas, dans l’obéissance à la Parole. ⁂ Et qu’aurions-nous alors à
547 r ? Cela seulement : qu’il nous détourne d’obéir. Mais il perd sa puissance absolue quand nous cessons de le diviniser. Et c
548 La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement le mari n’a pas autorité sur son prop
549 nt le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. (I. Cor. 7.) La femme étant l’égale de l’homme, elle
550 est la rançon d’une divinisation de la créature. Mais cette égalité ne doit pas être entendue au sens moderne et revendicat
551 la légende mi-déesse mi-bacchante, rêve et sexe. Mais remontons de ces prémisses générales à la psychologie la plus concrèt
552 este involontaire ou cette expression fascinante, mais il pressent, à peine tenté, le mystère difficile et grave d’une exist
553 rhétorique romanesque, et acceptables à ce titre, mais qu’il serait assez absurde de confondre avec des vérités psychologiqu
554 ma personne. » Pieux mensonge du servant d’Éros. Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité » ! Qu
555 indéfinie et qui domine les contingences morales. Mais alors, on peut être certain qu’un pareil mythe est né de la rêverie d
556 age ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qui nous le fait croire, avec s
557 r le viol, preuve d’amour chez tous les barbares. Mais le viol, comme la polygamie, révèle que l’homme n’est pas encore en m
558 pas faute de « passion » (au sens de tempérament) mais c’est qu’il aime, justement, et qu’en vertu de cet amour, il refuse d
559 n qui contient la passion non plus par la morale, mais par l’amour. 6. Les paradoxes de l’Occident Ces quelques remarq
560 s courants, dans le domaine de l’éthique d’abord, mais aussi dans celui de la culture et de sa philosophie. Au terme de cet
561 as le christianisme qui a fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’origine orientale. Cette hérésie s’est répandue d
562 r de mort. Dynamisme inverti, et autodestructeur. Mais l’autre aspect du dynamisme occidental, j’entends notre génie techniq
563 ndes ou la Chine, y eût produit les mêmes effets. Mais la réponse n’importe pas ici : il nous suffit de marquer que les élém
564 recherche mécanique : on l’a bien vu depuis 1915. Mais cette union tout à fait monstrueuse des forces de mort et des forces
565 ’Occident succombe à ce destin qu’il s’est forgé. Mais il est clair que ce n’est pas le christianisme — comme le répètent ta
566 que nous sont venues nos « mortelles » croyances. Mais dira-t-on, ces mêmes croyances n’ont pas produit les mêmes effets par
567 anente d’où jaillirent nos plus belles créations. Mais ce qui produit la vie produit aussi la mort. Il suffit qu’un accent s
568 nalistes : tout ce qui tend à ruiner la personne. Mais ce sont là des phénomènes complexes et collectifs, qui échappent en p
569 ormes nouvelles, ramenant alors un âge classique… Mais après tout, n’est-ce pas encore une tentation de la passion que ce so
570 Notre vie ne se joue pas dans l’au-delà temporel, mais dans les décisions toujours actuelles qui fondent notre fidélité. Quo
571 rs présents. Car « la figure de ce monde passe », mais l’obéissance est toujours hic et nunc, dans l’acte de l’Éternel où no
572 es posés en termes d’histoire et de psychologie : mais les constatations tout objectives auxquelles je me suis vu conduit ne
573 sécurité, c’est-à-dire dans le drame passionnel. Mais au-delà de la passion vécue jusqu’à l’impasse mortelle, que pouvons-n
574 ies de dépassement, dans la ligne de cet ouvrage, mais au-delà du schématisme inhérent à tout exposé. ⁂ Le premier thème peu
575 extrême limite, à l’origine pure de la Passion, —  mais du même coup nous sommes jetés au cœur même de la foi chrétienne ! Ca
576 a foi). Il fait sans cesse le saut dans l’infini, mais avec une telle correction et une telle certitude qu’il retombe sans c
577 nouvelle, où la passion ne cesse d’être présente, mais sous l’incognito le plus jaloux : car elle est bien plus que royale,
578 de fidélité. Vivre alors « comme tout le monde », mais « en vertu de l’absurde », c’est une scandaleuse tricherie aux yeux d
579 cherie aux yeux de qui ne croit pas à l’absurde ; mais c’est plus qu’une synthèse, et infiniment plus et autre chose qu’une
580 conde pour son génie ; il ne recouvra pas Régine, mais ne cessa jamais de l’aimer et de lui dédier toute son œuvre. Et c’est
581 nt Régine, et la passion revit dans leur mariage, mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour de leu
582 âme de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobriété heureuse de l’agir. Dans l’analogie de la foi,
583 trangère, de sa personne à tout jamais distincte, mais qui offre une alliance sans fin, initiant un dialogue vrai. Alors l’a
584 râce. Sans fin ni cesse, malheureux puis heureux. Mais l’horizon n’est plus le même. Une fidélité gardée au nom de ce qui ne
585 le bonheur. Un bonheur qui ressemble à l’ancien, mais qui n’appartient plus à la forme du monde, car c’est lui qui transfor
586 mythe de Tristan et de son négatif donjuanesque. Mais cette « raison » est tout à fait inefficace aux yeux de qui préfère l
587 pe, p. 113. 105. Il y a l’Apocalypse, dira-t-on. Mais les catastrophes qu’elle annonce représentent notre châtiment et non
588 pas la mort, la désincarnation, qui est le salut, mais l’acte de la grâce, accompli par Dieu seul. 106. Ce dernier chapitre
39 1938, Esprit, articles (1932–1962). Suite à « La passion contre le mariage » (décembre 1938)
589 sacrement qui « fait question », selon M. Lavaud, mais bien son fondement biblique. À propos de la lettre de Miatlev. — Non,
590 ceux qui ont méconnu » le problème que j’aborde. Mais le chapitre qui paraît aujourd’hui précise assez ma position : on a p
40 1939, Esprit, articles (1932–1962). D’une critique stérile (mai 1939)
591 re qui s’affirmerait malgré elle, non par volonté mais par crainte, pour assurer le « salut » de nos libertés… Ils ont écrit
592 avez très bien vu pourquoi nous ne ferions rien. Mais dites-nous maintenant pourquoi vous-mêmes, connaissant nos erreurs, n
593 int parce qu’ils sont trop puissants dans l’État, mais parce qu’ils n’ont aucune puissance véritable, créatrice. 17. Ce que
594  » pour établir ensuite un régime personnaliste ; mais de créer sur place des foyers communautaires. 24. C’est un but essent
595 s’agit pas de s’emparer d’un pouvoir impuissant, mais d’exercer le pouvoir sur place, à l’échelle des réalités que l’on maî
41 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
596 z, et certes je ne fais pas de ce mot une injure, mais simplement je constate que vous parlez de l’histoire comme quelqu’un
597 eurs typographiques, ou les négligences de copie. Mais ceci dit, il ne serait pas « exact » non plus d’appliquer les mêmes c
598 classiques, ou l’Idée comme certains romantiques, mais bien plutôt le moment décisif. Par exemple, l’histoire n’a pour moi d
599 mes. — Ça existe, l’amour courtois !… dites-vous. Mais voilà, je le « vide de sa riche, émouvante réalité humaine », Et vous
600 crire les différents aspects de l’amour courtois, mais seulement cet aspect, à mon sens décisif, que je rapporte au catharis
601 ue vous me reprochez de n’avoir pas assez exalté. Mais alors, je vous pose cette question : si j’avais exalté davantage tout
602 ssumer. » Eh bien quoi ? Nous en sommes tous là ! Mais faut-il vraiment s’en réjouir ? Si l’on appelle catholique le refus c
603 re appelé sectaire. (Huguenot, cela va sans dire, mais ce n’est pas synonyme.) Et même dissonant, s’il le faut. Dans ma diss
604 cours aux vérités les plus redoutables de la loi. Mais il faut bien remarquer le point réel de notre divergence (en attendan
605 courtois tel qu’il put être vécu au xiie siècle, mais une certaine compréhension des dogmes essentiels du christianisme. « 
606 spect éternel du cœur humain » — si vous voulez… ( Mais pourquoi ne pas dire du corps ?) Un amour dont l’exaltation cependant
607 dérée par les anciens comme une maladie de l’âme. Mais à partir du xiie siècle, et par l’effet de confusions mystiques, l’e
608 vrai Dieu, ni vers la créature telle qu’elle est, mais vers le moi rêvé de celui qui s’exalte. C’est une espèce de narcissis
609 ns « tout le reste nous sera donné par-dessus » ; mais l’inverse n’est pas prévu.   Post-Scriptum. — J’avais commencé de lir
610 … Je me garderai donc de retoucher cette réponse. Mais pour conclure, je vous citerai en confidence deux phrases d’une lettr
611 re manière si cavalière d’expédier les problèmes, mais à présent je ne sais plus. Puisque aucune patience historique ne cond
612 de raison vous offrez en modèle à vos disciples. ( Mais oui, vous en avez, et je les souhaite nombreux : car avec de tels maî
613 acios que l’on peut discuter — et on l’a fait ! —  mais que je n’avais pas le droit d’ignorer. bb. Rougemont Denis de, « Au
42 1946, Esprit, articles (1932–1962). « Un divorce entre le christianisme et le monde ? » (août-septembre 1946)
614 ont l’air de bien marcher. Voilà pour ma réponse. Mais c’est l’enquête elle-même qu’il faut mettre en question. On n’imagine
615 . Un divorce entre le christianisme et le monde ? Mais il est de toujours ! Non sans quelque hauteur, Denis de Rougemont pul
43 1946, Esprit, articles (1932–1962). Épilogue (novembre 1946)
616 faiblesses de grande coquette blessée, peut-être. Mais aussi pour une certaine sagesse, une certaine retenue ou rigueur, un
617 s en majorité socialistes, ce qui peut inquiéter, mais aussi en majorité protestantes, ce qui doit rassurer. Ils ont donné n
618 et se battre. Oui, l’Europe, ce sont nos Balkans. Mais il y a l’Amérique du Sud, il y a les Russes, il y a l’Asie, voilà ce
619 bien envie de savoir ce que je pense de l’URSS ? Mais aussi… Une moitié de moi-même se révolte au spectacle de la mauvaise
620 -être pas jusqu’à demander une guerre préventive, mais elle l’accepterait sans doute dans le cas d’un nouveau Pearl Harbor.
621 ur le pied. Ils ont les cheveux noirs, attention. Mais dans trois de leurs États, les dernières élections se sont passées pr
622 éricaine souffre d’une grave incohérence interne. Mais je vois bien que je n’ai pas su la faire sentir autant que je la sens
623 ailleurs en chiffres et se sent aussitôt rassuré. Mais un fait n’est qu’un signe dans une équation, une lettre ou une virgul
624 onscience s’éveille généralement dans la douleur, mais ils préfèrent l’anesthésie. Aussi n’ont-ils pas de philosophes, ni de
625 si n’ont-ils pas de philosophes, ni de mystiques, mais beaucoup de paradis artificiels à bon marché : l’alcool et Hollywood,
626 que de la tolérance : avec une volonté souriante mais sérieuse d’apprendre et de s’améliorer. J’y vois la marque de sa forc
627 lageois. Apprenons d’eux à mépriser le politicien mais à respecter l’homme d’État ; à perdre aux élections sans insulter le
628 dignes non seulement d’un passé qui nous a faits, mais surtout d’un avenir qu’il dépend de nous de faire. Cette attitude dét
44 1948, Esprit, articles (1932–1962). Thèses du fédéralisme (novembre 1948)
629 lisme européen qu’il nous faut défendre l’Europe, mais au seul nom de l’humanité la plus consciente et la plus créatrice de
630 ogrès capitaliste qui ont quitté notre continent, mais , à leur suite, les espoirs et les rêves des plus actifs d’entre nous
631 mérique, se résigne à la décadence, ou la déplore mais sans faire mieux. Je ne vois plus, pour tenir vitalement aux concepti
632 […] À l’homme considéré comme pur individu, libre mais non engagé, correspond un régime démocratique tendant vers l’anarchie
633 nsidéré comme soldat politique, totalement engagé mais non libre, correspond le régime totalitaire. Enfin, à l’homme considé
45 1962, Esprit, articles (1932–1962). Lettre à Jean-Marie Domenach, à propos de « Sartre et l’Europe » (mai 1962)
634 ême chose. Un lecteur non prévenu s’y tromperait, mais pas vous. Car ma phrase signifie, à vous en croire, que deux millions
635 e, ni de « l’Europe » mythique qu’injurie Sartre, mais du rôle de l’Europe historique dans le monde, et notamment des tâches
636 de, l’heure n’est pas de cracher sur nos valeurs, mais de les prendre nous-mêmes au sérieux et d’en tirer les conséquences p
637 age autopunitive ou l’alliance de nos reniements, mais un exemple réussi de dépassement de l’ère nationaliste — et donc de l