1 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
1 ux qui méprisent la vie bourgeoise, l’amour et le mariage bourgeois, l’idéalisme romantique, la croyance vulgaire au bonheur, l
2 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
2 l’homme la plus constante proximité : l’œuvre, le mariage , la famille, le métier et l’éducation. C’est à la sauvegarde de ces r
3 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
3 La passion contre le mariage (septembre 1938)av Avertissement Les pages qui suivent sont e
4 uilhem Montanhagol. Un tel Amour n’admet point le mariage , car il n’a pas pour fin suprême la vie, mais bien la mort libératric
5 les plus divers : mystique, littérature, guerre, mariage . C’est l’influence actuelle du mythe manichéen (mais « profané » par
6 d’autres parties du livre. 1. Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société chr
7 la « courtoisie » hérétique. L’une impliquait le mariage , dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de va
8 — en principe tout au moins — la condamnation du mariage . Le jugement porté sur l’adultère, dans l’une et l’autre perspective,
9 à l’origine de la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait
10 pirituelle, amour évidemment incompatible avec le mariage dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’ama
11 é dans la chair (et non point parce qu’il lèse le mariage ), mais il se trouve revêtir en même temps l’aspect d’une aventure plu
12 tends pas un instant ramener la crise actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dern
13 ourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage , mais en même temps se trouvent baigner dans une atmosphère romantiqu
14 eux qui « ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’e
15 littérature paraît chaque mois sur la « crise du mariage  ». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution prat
16 ou disparaissent :   1. — Contraintes sacrées. Le mariage , chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos
17 forme de plaisanteries paysannes86. La demande en mariage , avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officiel
18 ites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage , de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie si
19 laisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y
20 is déprimées. 2. Idée moderne du bonheur Le mariage , cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales, ne pe
21 ntanément en une absence insupportable. Fonder le mariage sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacit
22 u bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institution sociale. 3. « Aimer, c’est vivre ! » Dès
23 ersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mariage , si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. (Encore la
24 s même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai «  mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît
25 .) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (
26 lzac déjà donne la recette dans sa Physiologie du mariage .) Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce t
27 faut admettre que la passion ruine l’idée même du mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précis
28 une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage , précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion
29 ependant, l’anarchie permanente que représente le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne de
30 ù les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles nous assistons depuis la guerre. Les églises font un honor
31 arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du mariage  : selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture o
32 ne de nos jours est la négation pure et simple du mariage , que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce
33 récédent dans notre histoire européenne. Quant au mariage , il fut proprement balayé durant la période des Soviets. La morale de
34 ement et contre l’abandon des enfants nés hors du mariage . La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoq
35 ussie vers la fin du premier plan de cinq ans. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivis
36 iduels, donc des passions. À chacun sa « fiche de mariage  ». Alors la science matrimoniale trouvera sa juste application dans l
37 r sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du mariage  », Études carmélitaines, avril 1938, p. 186). Le sacrement catholique
38 av. Rougemont Denis de, « La passion contre le mariage  », Esprit, Paris, septembre 1938, p. 652-670.
4 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
39 ix qui détermine une existence. 2. Critique du mariage Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable
40 aison n’est guère plus efficace pour légitimer le mariage  ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs
41 que » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage , suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps »
42 « plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce mariage , suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps
43 que la religion devait être un amour heureux, un mariage avec sa vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement
44 s deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le mariage  ; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en ch
45 . » (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le mariage est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue des roma
46 ui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le mariage qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la troisièm
47 s objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du mariage , mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu («
48 l’équilibre dans l’imperfection que représente le mariage . Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte cont
49 epte, je considère alors l’équilibre imparfait du mariage dans une perspective ouverte et dans l’attente — heureuse ou malheure
50 ranscende tout résultat, même excellent. 3. Le mariage comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femm
51 out balbutiants et empiriques, d’une science du «  mariage heureux »). Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous
52 me qui nous est posé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « réso
53 conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du mariage , et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujou
54 . 4. Sur la fidélité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le probl
55 se, considérée comme absolue. La problématique du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit K
56 ront de paraître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est
57 n sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement absolument pris pour ce monde. Partant
58 é courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage , c’est à l’autre d’abord, et non pas à son moi d’abord, que celui qui
59 time singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habituellement
60 À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce
61 st-à-dire du moi glorifié. L’amour fidèle dans le mariage chrétien témoigne que la volonté de Dieu, même quand elle ruine notre
62 ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce
63 t alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage . Une vie qui ne veut plus que mon bien, parce qu’il est confondu avec
64 ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage . Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré d
65 sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au mariage ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre », et encore moi
66 on du tout divinisé100. ⁂ On objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le my
67 t plus vrai de dire avec Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour sauvage »101 (et plus communément du sentim
68 gative et privative de Croce, et définir enfin le mariage comme cette institution qui contient la passion non plus par la moral
69 nt Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè,
70 l’institution la plus typique de leur morale : le mariage , qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce
71 ions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage , — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent
72 notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il en est
73 x vues individuelles. Le « signe » de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun autre n’est plus sensible et
74 e comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé, mariage en crise, formes et conventions décriées, extension du délire passion
75 ible, qui s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est
76 n, épousent Régine, et la passion revit dans leur mariage , mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour
77 jet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une s
78 nt de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mariage est possible. Nous sommes deux dans le contentement. ⁂ Une dernière f
79 e un instrument. 100. Je répète toutefois que le mariage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ic
80 . Geismar et R. Marx. ax. Rougemont Denis de, «  Mariage et personne (II) : l’amour action, ou de la fidélité », Esprit, Paris
81  Voir Esprit, septembre : « La passion contre le mariage  ». Ces deux essais sont extraits d’un ouvrage à paraître sous le titr
5 1938, Esprit, articles (1932–1962). Suite à « La passion contre le mariage » (décembre 1938)
82 Suite à « La passion contre le mariage  » (décembre 1938)az Nous annoncions deux lettres dans notre derni
83 ugemont Denis de, « Suite à “La passion contre le mariage ” », Esprit, Paris, décembre 1938, p. 480.
6 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
84 e j’en ai fait la cause principale de la crise du mariage moderne ! Et c’est si « beau », si « éloquent », si « intérieur », si
7 1946, Esprit, articles (1932–1962). « Un divorce entre le christianisme et le monde ? » (août-septembre 1946)
85 Pour qu’il y ait divorce, il faut qu’il y ait eu mariage . Or l’Église chrétienne est l’Épouse du Christ. Quand elle s’arrange