1
numéro « exceptionnel » du 8 septembre de Candide
nous
apporte, pour l’anniversaire de la Marne, la mesure de ce qu’on pourr
2
ppeler la politique des « laquais de forges ». On
nous
entendra. Six grandes pages de dessins inspirés à M. Hermann-Paul par
3
) la plus brûlante : Américains et Allemands chez
nous
. Laissons les Américains. Ils réussissent mal à nos satiristes. M. He
4
s. Laissons les Américains. Ils réussissent mal à
nos
satiristes. M. Hermann-Paul en les peignant « chez nous » — d’après s
5
atiristes. M. Hermann-Paul en les peignant « chez
nous
» — d’après ses souvenirs d’avant-crise sans doute — ne parvient pas
6
ète qu’on se sent pris de malaise. Voyons, sommes-
nous
encore en 1916 ? s’agit-il encore de revanche ? S’agit-il encore de «
7
u bout et à tout prix ? Au niveau de jugement où
nous
place M. Hermann, tout Allemand a le crâne rasé, s’appelle Fritz, a v
8
sait pas la géographie. Il faut tout de même que
nos
camarades de la jeunesse allemande, qui s’en inquiètent à juste titre
9
qui s’en inquiètent à juste titre, sachent ce que
nous
pensons des manifestations récentes de l’état d’esprit candidard : le
10
ce bourgeois au faciès atroce que M. Abel Faivre
nous
montre, chaque semaine, non sans sadisme, dans l’exercice de cette av
11
ensée débrayée, une action anarchique, voilà bien
notre
monde. Mais une pensée qui n’agit pas n’est plus de la pensée ; une a
12
de vue central et seul efficacement critique que
nous
devons envisager les perspectives de la vie publique et privée, dans
13
e une description méthodique des circonstances de
notre
vie concrète, à seule fin d’en démontrer l’absurdité latente et souve
14
Ce serait faire la part trop belle au monde, que
nous
refusons. Mais il peut être utile d’en dégager ce que l’on appellerai
15
cet angle que l’affaire Jacques Martin prend pour
nous
une signification précise, et que nous en parlons à cette place. Andr
16
prend pour nous une signification précise, et que
nous
en parlons à cette place. André Bridoux, dans les remarques à mon sen
17
n était faite déjà ! Elle ne l’est guère que dans
nos
cœurs, — et toujours à recommencer. Ce que l’instant commande, dans l
18
lus urgente, « l’observation révolutionnaire » de
nos
comportements ? ⁂ Une conviction intime et péremptoire s’élabore et s
19
ologues de la Troisième République, a gardé parmi
nous
quelque prestige. Un je ne sais quoi de rassurant et d’avouable, qui
20
apport de trahison entre les idéaux pour lesquels
nous
nous ferions tuer, et les buts de ceux qui nous feraient volontiers t
21
t de trahison entre les idéaux pour lesquels nous
nous
ferions tuer, et les buts de ceux qui nous feraient volontiers tuer.
22
s nous nous ferions tuer, et les buts de ceux qui
nous
feraient volontiers tuer. Jean-Richard Bloch l’a dit à la barre des t
23
n chrétienne et la religion de l’Écho de Paris. «
Nous
avons proposé un maître à ce jeune homme, dit le pasteur Cooreman. C’
24
nons garde que la fameuse « cause de la paix » ne
nous
détourne de l’action nécessaire, qui ne saurait longtemps demeurer pa
25
e, de l’Église, le désordre se trouve « établi ».
Notre
jeunesse s’éveille au milieu des statuts de cette confusion. C’est co
26
mal, et la douleur tient réveillé. On a essayé de
nous
faire croire que cet « ordre » social qui nous blessait, c’était un a
27
de nous faire croire que cet « ordre » social qui
nous
blessait, c’était un aspect nécessaire de l’« ordre chrétien » du mon
28
pect nécessaire de l’« ordre chrétien » du monde.
Nous
ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de nous souvenir de la guerr
29
Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de
nous
souvenir de la guerre. Aujourd’hui, des imprécations montent de toute
30
e et sa nouveauté menaçante. ⁂ Que la passion qui
nous
arrache ce cri, nous rende aussi lucides et efficaces ! Nous voulons
31
açante. ⁂ Que la passion qui nous arrache ce cri,
nous
rende aussi lucides et efficaces ! Nous voulons rompre, et nous savon
32
e ce cri, nous rende aussi lucides et efficaces !
Nous
voulons rompre, et nous savons qu’il y faudra de la violence. Mais où
33
si lucides et efficaces ! Nous voulons rompre, et
nous
savons qu’il y faudra de la violence. Mais où porter le coup ? qui dé
34
préfecture de police. Qu’on n’attende donc pas de
nous
un appel aux églises en tant que corps constitués et officiels1. Non,
35
sent ses canons. Bien moins encore que tout cela,
nous
attendons de nos églises qu’elles énoncent une doctrine sociale nouve
36
ien moins encore que tout cela, nous attendons de
nos
églises qu’elles énoncent une doctrine sociale nouvelle opposée aux d
37
sociale nouvelle opposée aux doctrines régnantes.
Nous
n’attendons rien d’aucun acte délibéré, pesé et calculé, tendant à dé
38
sme. ⁂ Le christianisme n’est pas une puissance à
notre
disposition, puissance que les hommes auraient eu le tort, simplement
39
aient été introduites dans le monde par Dieu, que
nous
aurions mal dirigées, compromises par maladresse, et que nous pourrio
40
mal dirigées, compromises par maladresse, et que
nous
pourrions, par exemple, dégager de leurs complicités avec les « force
41
ge à l’Amérique moderne, la grande Imposture dont
nous
avons à dénoncer l’origine permanente et les manifestations actuelles
42
permanente et les manifestations actuelles. ⁂ Ne
nous
excusons pas d’avoir recours ici à des formules théologiques, puisque
43
désordre, et plus encore dans son établissement,
nous
trouvons ce désir trop humain de parler des choses de la foi dans le
44
s le langage du bonheur terrestre. La rupture que
nous
voulons n’aura de conséquences politiques que si nous posons le probl
45
voulons n’aura de conséquences politiques que si
nous
posons le problème sur son plan réel. Or, le lieu de sa décision n’es
46
iscours chaleureux du Père de la Brière4 voudrait
nous
enflammer contre une espèce de bolchévisme qu’il décrit ainsi : « Dan
47
ère lance un vibrant appel aux écrivains : qu’ils
nous
écrivent des romans contre le bolchévisme, et l’on donnera 50 000 fr.
48
ent de l’esprit à ce dérèglement8 ». Et pourtant,
nous
n’avons jamais à dresser notre christianisme contre le monde, comme u
49
nt8 ». Et pourtant, nous n’avons jamais à dresser
notre
christianisme contre le monde, comme une force positive contre une fo
50
e, étant la rupture de toute durée. Mais dès lors
nous
savons le véritable nom de la rupture, son lieu, son mode et son enje
51
cette seule Rupture effective surpasse absolument
nos
forces, en même temps qu’elle en exige tout : c’est la conversion.
52
ésespoir, trad. Gateau (Gallimard), p. 178. C’est
nous
qui soulignons. 8. Ibid., p. 170. d. Rougemont Denis de, « Commen
53
nder, de révolutionner ses formes. C’est pourquoi
nous
voyons aujourd’hui à l’avant-garde du mouvement révolutionnaire, dans
54
our l’acuité qu’elles ont, depuis la guerre, chez
nos
voisins. Du Front noir national-socialiste (Otto Strasser) jusqu’au N
55
les tentatives de rupture proprement théologiques
nous
paraissent encore plus significatives et plus riches de possibilité.
56
a doctrine pourrait éclairer et aérer beaucoup de
nos
polémiques byzantines autour du marxisme. Il le rejette en définitive
57
nt de premier ordre sur la « rupture » à laquelle
nous
travaillons tous ici. 9. Son autobiographie a été traduite en franç
58
oisirs est née la présente corruption du travail.
Notre
siècle ne connaît plus ni le travail ni le loisir depuis qu’il a coup
59
loisir depuis qu’il a coupé leurs liens vivants.
Nous
le voyons lourdement se débattre dans une amère contradiction : labeu
60
d’esclaves, consternante misère : une misère qui
nous
rabat au sol. L’homme dit « j’agis », et il trouve dans l’acte sa me
61
ice, d’isolement et d’impuissance. La division de
nos
journées en 8 heures de travail et 8 heures de loisir est une dérisio
62
l d’un conflit absurde entre deux opérations dont
nous
avons perdu le contrôle, pour les avoir follement décrétées autonomes
63
sommation. Cette division n’est pas humaine. Elle
nous
asservit. Je veux dire que nous en pâtissons dans une mesure qui n’es
64
pas humaine. Elle nous asservit. Je veux dire que
nous
en pâtissons dans une mesure qui n’est pas celle de la condamnation p
65
qui n’est pas celle de la condamnation portée sur
notre
race. On peut dire que nous en remettons. Fausse dignité du travai
66
damnation portée sur notre race. On peut dire que
nous
en remettons. Fausse dignité du travail Les nécessités anonymes
67
mes naissent et grandissent à la mesure exacte de
nos
démissions personnelles : genèse des mythiques lois de l’économie, de
68
oisième République, de l’Amérique et des Soviets.
Nous
croyons ici que la dignité de l’homme consiste à mettre en jeu sa vie
69
e, à la risquer jusqu’à la perdre si la mesure de
notre
acte nous dépasse. « Primauté du spirituel » n’a pas d’autre sens pou
70
quer jusqu’à la perdre si la mesure de notre acte
nous
dépasse. « Primauté du spirituel » n’a pas d’autre sens pour nous. Bo
71
Primauté du spirituel » n’a pas d’autre sens pour
nous
. Bourgeois et marxistes partent de la nécessité du gain, — gagner sa
72
partent de la nécessité du gain, — gagner sa vie.
Nous
partons de la liberté du risque, — perdre sa vie. Cette opposition es
73
llement radicale, tellement fondamentale, qu’elle
nous
interdit de prendre au tragique l’opposition toute relative du commun
74
ier ce qu’il répugne à considérer comme sa peine.
Nous
assistons au triple échec du cynisme grossier — « Je gagne mon biftec
75
’un libéral voudra bien reconnaître insuffisante,
nous
a valu le siècle d’égarement que nous tentons maintenant de solder. U
76
suffisante, nous a valu le siècle d’égarement que
nous
tentons maintenant de solder. Un siècle de machinisme, ou plutôt d’in
77
té humaine d’utiliser les effets du travail. Mais
nous
savons le vrai nom du « temps vuide » et c’est chômage. Tout le mal e
78
, car les choses sont toujours plus complexes que
nos
sommations, tout le mal moderne est symbolisé par cette disjonction d
79
dire du travail forcé. (La logique du langage ici
nous
guide sûrement.) Qu’une classe possédante en vienne par fatigue à déc
80
surer ce loisir. C’est créer un monde impensable,
le nôtre
. Car si le loisir est simplement le contraire du travail, et son but
81
La tâche restauratrice de l’esprit, dévolue à
notre
génération, apparaît maintenant évidente : remontant à la racine du m
82
intenant évidente : remontant à la racine du mal,
nous
réduirons d’abord l’erreur cartésianiste11, la séparation de la « pen
83
a séparation de la « pensée » et de l’« action ».
Nous
réapprendrons à penser en hommes responsables, à penser dans le risqu
84
r dans le risque total de l’être, qui est l’acte.
Nous
penserons avec des mains créatrices. Nous dirons : le but du travail,
85
l’acte. Nous penserons avec des mains créatrices.
Nous
dirons : le but du travail, ce n’est pas le loisir, mais la création.
86
ir, ce n’est pas la jouissance, mais la création.
Nous
n’avons pas le goût du vide. Par cet acte, travail et loisir retrouve
87
ffit. J’aurais pu faire l’économie du reste. Mais
nous
vivons dans une époque impatiente : il faut tout expliquer. J’indique
88
1° que si l’erreur initiale fut bien spirituelle,
notre
tâche constructive est d’abord d’ordre spirituel. Qui dit précédence
89
34)g D’un présent confus et mauvais, qu’allons-
nous
tirer, mes amis, sinon la négation d’un mal, et ce n’est pas encore l
90
l, et ce n’est pas encore le bien sauveur ! Voici
notre
erreur perpétuelle : nous peignons notre état un peu plus noir qu’il
91
e bien sauveur ! Voici notre erreur perpétuelle :
nous
peignons notre état un peu plus noir qu’il n’est, afin d’éclairer par
92
! Voici notre erreur perpétuelle : nous peignons
notre
état un peu plus noir qu’il n’est, afin d’éclairer par contraste un a
93
avenir qui devra son éclat moins à lui-même qu’à
nos
ombres, et moins à sa jeunesse incomparable qu’au souvenir récent de
94
sa jeunesse incomparable qu’au souvenir récent de
nos
décrépitudes. Si la préface à l’avenir n’était qu’anathème au présent
95
’avenir n’était qu’anathème au présent, où serait
notre
création ? Et si l’ordre que nous voulons n’était rien d’autre que la
96
ent, où serait notre création ? Et si l’ordre que
nous
voulons n’était rien d’autre que la subversion du désordre où nous so
97
ait rien d’autre que la subversion du désordre où
nous
sommes nés, d’où viendrait donc l’ordre vivant ? On ne crée pas la vi
98
ourner ailleurs. Il faudra remonter à ce qui juge
nos
faiblesses, non point pour les confondre éloquemment et périr ensuite
99
te avec elles, mais pour restaurer le pouvoir qui
nous
désigne en même temps les méfaits du désordre établi et le principe v
100
t le principe vivant du nouvel ordre. Ce pouvoir,
nous
le connaissons, dans la mesure où nous sommes humains. Mais cette mes
101
e pouvoir, nous le connaissons, dans la mesure où
nous
sommes humains. Mais cette mesure est peut-être assez faible. Et c’es
102
ure est peut-être assez faible. Et c’est pourquoi
nous
avons tant de peine à définir et nommer clairement les maux dont nous
103
eine à définir et nommer clairement les maux dont
nous
souffrons, et le bien qui nous les révèle. En vérité, nous connaisson
104
ment les maux dont nous souffrons, et le bien qui
nous
les révèle. En vérité, nous connaissons bien mieux ce qui nous blesse
105
frons, et le bien qui nous les révèle. En vérité,
nous
connaissons bien mieux ce qui nous blesse que la nature des réalités
106
le. En vérité, nous connaissons bien mieux ce qui
nous
blesse que la nature des réalités que nous sentons, en nous, obscurém
107
ce qui nous blesse que la nature des réalités que
nous
sentons, en nous, obscurément blessées. Notre conscience à moitié end
108
e que la nature des réalités que nous sentons, en
nous
, obscurément blessées. Notre conscience à moitié endormie ne se révei
109
que nous sentons, en nous, obscurément blessées.
Notre
conscience à moitié endormie ne se réveille plus que sous les coups.
110
dormie ne se réveille plus que sous les coups. Il
nous
faut apprendre le bien par la considération du désordre. Mais cet exa
111
force de le parcourir toujours plus rageusement ?
Nous
avons vu plusieurs générations mener cette course épuisante, et s’aba
112
magazines de gauche, pâture des bourgeois snobs.
Nous
avons vu ce spectacle indécent : le cadavre a mangé ses mouches. Cert
113
ssique… Ils n’étaient que le non d’un non. Dirons-
nous
non à notre tour ? Que ce soit le non décisif de ceux qui savent ce q
114
n’étaient que le non d’un non. Dirons-nous non à
notre
tour ? Que ce soit le non décisif de ceux qui savent ce qu’ils affirm
115
t dire oui, à l’homme total, à l’homme renouvelé.
Nous
ne clamons pas la fin de la littérature des autres au nom d’une litté
116
littérature des autres au nom d’une littérature à
nous
. Nous constatons la fin d’un art au nom de ce qui juge l’art, — et le
117
ature des autres au nom d’une littérature à nous.
Nous
constatons la fin d’un art au nom de ce qui juge l’art, — et le recré
118
art au nom de ce qui juge l’art, — et le recrée.
Nos
griefs ne sont pas littéraires ; ils sont, ils veulent être humains.
119
e. « Littérature », opium des peuples incroyants.
Notre
troisième espèce est plus rare, et vaut un peu mieux, si l’on estime
120
bourgeoise les ignore avec une rigueur obstinée.
Nous
pourrions simplifier encore et dire : il y a d’une part les moraliste
121
se persuadent de l’importance de leurs caprices,
nous
persuadent bien davantage de la gratuité de leurs drames. Personne ne
122
de l’ancienne bourgeoisie a perdu tout prestige à
nos
yeux. Et les critères « nouveaux » de l’immoralisme bourgeois trahiss
123
s. Si l’on voulait trouver un critère général qui
nous
permît d’évaluer les œuvres et leur influence sur les hommes, je croi
124
acte indépendant des mécanismes de la société. Il
nous
faut faire un pas de plus. Il nous faut dire enfin que c’est l’homme
125
la société. Il nous faut faire un pas de plus. Il
nous
faut dire enfin que c’est l’homme en tant qu’homme — et pas seulement
126
le non-bourgeois — qui pâtit du désordre établi.
Notre
littérature déshumanise l’homme, soit qu’elle refuse de l’enseigner,
127
es masses, qu’il abandonne à d’autres influences.
Nous
voici parvenus au grand tournant. Les œuvres de l’esprit, dès que l’e
128
it négligées ou dont elle s’était faite complice.
Nous
avons vu déjà que le roman bourgeois servait à toutes fins capitalist
129
man bourgeois servait à toutes fins capitalistes.
Nous
risquons de voir, avant peu, cette même littérature « mise au pas » p
130
ommes, est déjà au service de ce qui les opprime.
Notre
individualisme travaille pour l’État. Notre littérature travaille con
131
rime. Notre individualisme travaille pour l’État.
Notre
littérature travaille contre l’esprit. Préface à l’imprévisible
132
nne ses œuvres à une commune mesure humaine. Mais
notre
siècle est justement le siècle de la décadence des lieux communs. L’O
133
chevé de disqualifier l’esprit pur, il ne reste à
nos
« hommes d’action » d’autres normes et d’autre mesure que l’argent, c
134
n, — hors la monnaie. Un monde sans mesure, comme
le nôtre
, est aussi un monde sans grandeur. Telle est notre médiocrité. La seu
135
ôtre, est aussi un monde sans grandeur. Telle est
notre
médiocrité. La seule mesure extérieure qui subsiste est à nos yeux la
136
té. La seule mesure extérieure qui subsiste est à
nos
yeux la plus dégradante qui soit. Il faut donc renoncer à chercher da
137
grandeur qui n’est plus que dans l’homme. Mais si
nous
trouvons ce principe, nous aurons trouvé du même coup la mesure du mo
138
dans l’homme. Mais si nous trouvons ce principe,
nous
aurons trouvé du même coup la mesure du monde nouveau. Cette mesure c
139
éférence universelle, ce principe de grandeur que
nous
proposons tous ici, c’est l’homme considéré dans sa vocation créatric
140
ère heure de l’État, première heure des hommes. »
Nous
dirons première heure de la personne. Ceux qui n’ont pas en eux cette
141
que pourraient-ils voir d’autre, dans le monde où
nous
sommes, qu’un désordre impensable, appel aux dictateurs ? Mais ceux q
142
ure connaîtront bientôt l’ordre et la culture que
nous
voulons. Nous rejoignons ici le propos de ces pages. La littérature n
143
t bientôt l’ordre et la culture que nous voulons.
Nous
rejoignons ici le propos de ces pages. La littérature nouvelle sera l
144
ance inconditionnée à mon unique raison d’être14.
Nous
sommes ici très loin de la notion bourgeoise de liberté, qui est abse
145
spirituels d’une littérature rénovée, qu’aurions-
nous
la témérité et la naïveté de prévoir ? On ne prévoit pas un chef-d’œu
146
née, son attitude créatrice. Je dirai donc ce que
notre
désir invoque. Je vois un grand dessin véhément et humble de Rembrand
147
ersonnel ; initiation à la vision constituante de
notre
vie, celle qui unit dans un même regard les apparences actuelles et l
148
is le comique jaillir à la moindre comparaison de
nos
coutumes et de nos idéaux. Il nous faut une équipe d’écrivains qui en
149
ir à la moindre comparaison de nos coutumes et de
nos
idéaux. Il nous faut une équipe d’écrivains qui entreprennent de conf
150
comparaison de nos coutumes et de nos idéaux. Il
nous
faut une équipe d’écrivains qui entreprennent de confronter la vie pr
151
d’être profonde. C’est un amer divertissement que
nous
offre la vie quotidienne des citadins : ils ont en tête trente-six mo
152
La littérature romanesque décrit depuis cent ans
nos
mœurs et nos malheurs avec une croissante application à la stupidité,
153
re romanesque décrit depuis cent ans nos mœurs et
nos
malheurs avec une croissante application à la stupidité, j’entends à
154
ds à l’absence de jugement. S’il est un genre que
nos
critiques sont unanimes à condamner sans nul recours, c’est celui du
155
à lui seul un refus aussi opportun de la part de
nos
romanciers. La vérité, c’est que la bourgeoisie n’ose plus défendre s
156
vrais buts, et préfère parler d’autre chose. Tous
nos
romans ne sont que diversions, idéalistes ou immoralistes, s’ils ne s
157
èses », à développer des lieux communs puissants.
Nous
voyons la Russie contemporaine restaurer le pouvoir de la littérature
158
s, parce qu’elle restaure une conscience commune.
Nous
voyons aussi le bourgeois s’émerveiller de ce rajeunissement. Craigno
159
Craignons que le fascisme ne tire bénéfice, avant
nous
, d’une faim trop facile à tromper. Il est bon, il est nécessaire que
160
fins. Il y faut bien autant de talent qu’en exige
notre
littérature, et quelques vertus d’homme et de « penseur » en plus. J’
161
s vertus qui me paraissent fort peu de mode parmi
nos
scribes assis ou accroupis. Le respect de la culture, tout d’abord. N
162
ccroupis. Le respect de la culture, tout d’abord.
Nos
romanciers sont très mal cultivés. Ils influencent leurs lecteurs au
163
encore à ne rien penser qui n’engage en puissance
notre
être tout entier, corps et âme sans distinction. Apprenons à penser c
164
ur Gorki, comment avez-vous fait pour savoir ?… »
Nous
voici à l’endroit de cette confession que je voulais vous citer non s
165
ature, qu’on a pu lire ici le mois dernier. Ah !
nous
sommes loin — (avec ces auteurs-là) — de ceux qui écrivent merde cent
166
n, qui arrive avec son violon. Dresse-toi, viens,
nous
partons dans le vaste monde. À ceux-là, je dois la nourriture de ma m
167
femme. Mais la plupart des autres, la plupart de
nos
contemporains, est-ce qu’ils ne disent pas plutôt. « Fichez-moi la pa
168
. Le conducteur est seul. Il me prend volontiers.
Nous
causons. C’est un commerçant de Lyon, la cinquantaine, assez bavard.
169
aieté de la vie de garçon, reprise par nécessité…
Nous
arrivons sur la place de mon village. « Je vous dépose ici ? Où voule
170
cret Il ne faut pas estimer que les objets que
nous
touchons de nos mains et voyons de nos yeux soient du tout plus concr
171
t pas estimer que les objets que nous touchons de
nos
mains et voyons de nos yeux soient du tout plus concrets que l’acte q
172
bjets que nous touchons de nos mains et voyons de
nos
yeux soient du tout plus concrets que l’acte qui consiste à les touch
173
de s’exercer, et la saisit. Par ces deux phrases,
nous
n’avons pas encore défini le concret comme tel, mais nous avons plutô
174
vons pas encore défini le concret comme tel, mais
nous
avons plutôt donné deux équations dont le concret constitue l’inconnu
175
très mal à cette limitation de leur pouvoir : il
nous
faut pourtant bien admettre que le concret est justement ce qui trans
176
re que le concret est justement ce qui transcende
nos
définitions. Elles sont jugées par lui, et non point lui par elles. E
177
on, et non l’inverse. En d’autres termes, lorsque
nous
parlons du concret, nous supposons le problème résolu. Seule, une val
178
d’autres termes, lorsque nous parlons du concret,
nous
supposons le problème résolu. Seule, une valeur déterminée de l’incon
179
de l’inconnue donne une réalité aux relations que
nous
venons de proposer, transforme l’équation sujet en vrai sujet, et l’é
180
criptive est exacte dans la mesure où elle décrit
notre
dégradation. L’erreur est simplement de nommer homme cette dégradatio
181
ette science mesure assez exactement l’ampleur de
notre
défection au monde et à nous-mêmes. Dans l’homme entièrement humain,
182
t manifeste que l’acte est le perpétuel auteur de
notre
humanité, nous ne pouvons connaître cette humanité, sinon dans la mes
183
l’acte est le perpétuel auteur de notre humanité,
nous
ne pouvons connaître cette humanité, sinon dans la mesure où nous som
184
connaître cette humanité, sinon dans la mesure où
nous
sommes agissants. L’acte seul témoigne de l’acte, et joue en nous le
185
sants. L’acte seul témoigne de l’acte, et joue en
nous
le rôle de l’homme. C’est lui qui rend l’homme visible à l’homme, et
186
C’est lui qui rend l’homme visible à l’homme, et
nous
sculpte un visage lisible. Sur la scène du monde, où nous avons été p
187
lpte un visage lisible. Sur la scène du monde, où
nous
avons été placés, dans ce drame qu’il nous faut jouer sans le connaît
188
de, où nous avons été placés, dans ce drame qu’il
nous
faut jouer sans le connaître, c’est-à-dire qu’il nous faut inventer,
189
faut jouer sans le connaître, c’est-à-dire qu’il
nous
faut inventer, il y a des figurants qui n’ont pas de visage ; mais ce
190
mage, autorisée par l’étymologie du mot personne,
nous
pouvons voir d’abord que de l’individu à la personne, la différence e
191
t loi, de celui qui regarde à celui qui s’engage.
Nous
pouvons voir ensuite un premier caractère de la personne immédiatemen
192
n des lieux où l’action générale avait dessein de
nous
placer. Ainsi donc, encore que ce drame puisse être qualifié de jeu,
193
la vie. C’est pourquoi le drame est sérieux ; et
notre
vie n’est pas une farce, pour la simple raison qu’elle est unique, et
194
et à ma vraie responsabilité. C’est à bon droit,
nous
l’avons vu, que nous pouvons attribuer un sens commun, ou plus exacte
195
sabilité. C’est à bon droit, nous l’avons vu, que
nous
pouvons attribuer un sens commun, ou plus exactement une réalité d’ex
196
saisis dans le temps ni dans l’espace conçus par
notre
entendement, si bien que les apparitions irréfutables de leurs conten
197
itions irréfutables de leurs contenus, telles que
nous
les constatons dans l’histoire, font figure de coups de force contre
198
ansformations qui scandent la durée, qui marquent
nos
mémoires, qui nient le temps, mais aussi nous permettent d’en prendre
199
uent nos mémoires, qui nient le temps, mais aussi
nous
permettent d’en prendre une mesure humaine. Toute présence est un écl
200
nt dans l’intemporel, parce que l’éternel vient à
nous
, dans notre temps, où nous sommes, tout entier. L’éternité pour nous
201
ntemporel, parce que l’éternel vient à nous, dans
notre
temps, où nous sommes, tout entier. L’éternité pour nous n’existe pas
202
que l’éternel vient à nous, dans notre temps, où
nous
sommes, tout entier. L’éternité pour nous n’existe pas en dehors de l
203
mps, où nous sommes, tout entier. L’éternité pour
nous
n’existe pas en dehors de l’appel qu’elle nous adresse ici et mainten
204
ur nous n’existe pas en dehors de l’appel qu’elle
nous
adresse ici et maintenant, et qui nous meut. Nous avons établi que la
205
el qu’elle nous adresse ici et maintenant, et qui
nous
meut. Nous avons établi que la présence est le fait de l’homme sujet
206
nous adresse ici et maintenant, et qui nous meut.
Nous
avons établi que la présence est le fait de l’homme sujet à l’instant
207
lement assujetti à l’impulsion indescriptible que
nous
appelons l’éternel. La personne est le témoignage d’une vocation reç
208
À la série d’« implications inexplicables » que
nous
venons de parcourir, il faut ajouter maintenant un dernier terme qui
209
ce sens, elle n’aurait aucune problématique. Or,
nous
nous connaissons complexes et impurs, pleins de problèmes, peuplés de
210
ens, elle n’aurait aucune problématique. Or, nous
nous
connaissons complexes et impurs, pleins de problèmes, peuplés de fant
211
mes et séparés par eux de nous-mêmes et du monde.
Nous
nous voyons dominés fréquemment par les objets que nous imaginons san
212
t séparés par eux de nous-mêmes et du monde. Nous
nous
voyons dominés fréquemment par les objets que nous imaginons sans les
213
ous voyons dominés fréquemment par les objets que
nous
imaginons sans les saisir, et notre « individu » n’est certes pas le
214
les objets que nous imaginons sans les saisir, et
notre
« individu » n’est certes pas le moindre. Dans l’espoir incertain de
215
certes pas le moindre. Dans l’espoir incertain de
nous
munir contre eux, notre raison cherche à trouver leurs lois. Elle les
216
Dans l’espoir incertain de nous munir contre eux,
notre
raison cherche à trouver leurs lois. Elle les trouve, mais ce sont al
217
les trouve, mais ce sont alors les lois mêmes de
notre
absence, celles du monde abandonné et qui paraît déterminé de soi, pu
218
est vu précisément comme n’étant pas assujetti à
notre
action. C’est pourquoi la plupart de nos gestes, loin d’être ordonnat
219
etti à notre action. C’est pourquoi la plupart de
nos
gestes, loin d’être ordonnateurs et créateurs, sont simplement déterm
220
itié par d’autres, d’un procès anonyme étranger à
notre
être, et que nous baptisons fatalité, parce que nous sommes ses impui
221
d’un procès anonyme étranger à notre être, et que
nous
baptisons fatalité, parce que nous sommes ses impuissants objets. No
222
e être, et que nous baptisons fatalité, parce que
nous
sommes ses impuissants objets. Nous sommes très peu personnels. Nous
223
é, parce que nous sommes ses impuissants objets.
Nous
sommes très peu personnels. Nous sommes aliénés au monde des objets.
224
issants objets. Nous sommes très peu personnels.
Nous
sommes aliénés au monde des objets. Nous sommes surtout les jouets hu
225
sonnels. Nous sommes aliénés au monde des objets.
Nous
sommes surtout les jouets humiliés de ce qui nie notre dignité d’homm
226
sommes surtout les jouets humiliés de ce qui nie
notre
dignité d’hommes, de ce qui nous traite en objets neutres et en objet
227
s de ce qui nie notre dignité d’hommes, de ce qui
nous
traite en objets neutres et en objets d’autant moins résistants qu’il
228
agination de la personne à l’état pur resterait à
nos
yeux une espèce d’utopie ontologique, si la Révélation n’en attestait
229
e fait extrême, le concretissimum à partir duquel
nous
puissions penser activement la personne, c’est-à-dire réduire la dist
230
onne, c’est-à-dire réduire la distance qui sépare
notre
vie de notre vocation. La foi au Christ, c’est la foi dans la personn
231
-dire réduire la distance qui sépare notre vie de
notre
vocation. La foi au Christ, c’est la foi dans la personne par excelle
232
te foi consiste en une action16. (Ce qui confirme
nos
propositions sur la nature actuelle de la personne). La foi au Christ
233
Tout ainsi que dans la Communion, Jésus-Christ
nous
est donné, dit Calvin, « comme substance et fondement de tout », nous
234
Calvin, « comme substance et fondement de tout »,
nous
avons à connaître cette vérité de la personne : qu’elle est toute dan
235
personne, en vérité, ressort assez clairement de
nos
définitions, mais il peut être utile, pour fixer davantage les idées,
236
e la puissance de combinaison d’un atome. Mais il
nous
faut laisser ce modèle mécanique, puisqu’aussi bien la personne en el
237
eux négations de la personne Et maintenant, si
nous
savons ce que nous appelons : personne, si nous savons qu’elle est la
238
personne Et maintenant, si nous savons ce que
nous
appelons : personne, si nous savons qu’elle est la lumière de nos lum
239
i nous savons ce que nous appelons : personne, si
nous
savons qu’elle est la lumière de nos lumières, et le soleil que rien
240
ersonne, si nous savons qu’elle est la lumière de
nos
lumières, et le soleil que rien ne peut décrire, mais qui fait voir l
241
ut décrire, mais qui fait voir le monde et chasse
nos
fantômes, notre devoir n’est pas de revenir vers les ténèbres pour le
242
is qui fait voir le monde et chasse nos fantômes,
notre
devoir n’est pas de revenir vers les ténèbres pour les persuader qu’e
243
les persuader qu’elles ont tort d’être obscures,
notre
devoir est d’éclairer. À la lumière de la personne, on voit paraître
244
e équitable envers le spiritualisme : c’est qu’il
nous
a fait plus de mal, et que l’erreur matérialiste est bâtarde de ses e
245
que le matérialisme : il ne nie pas grossièrement
notre
puissance — ce serait une manière de la mieux provoquer — mais glorif
246
re l’« esprit » demeuré incapable de témoigner de
notre
liberté. Dans le plan d’ombre et d’abstractions, parfois violentes, o
247
éelle n’est plus permis18. Mais c’est ce plan que
nous
avons quitté en définissant la personne comme un acte. Hors l’acte, l
248
ère demeure abstraite ou tyrannique. Hors l’acte,
notre
« esprit » demeure abstrait ou impuissant. Dans l’acte, l’une et l’au
249
L’aspect corporel de l’homme est l’expression de
notre
solidarité avec le monde des objets ; l’aspect de l’âme est notre ori
250
avec le monde des objets ; l’aspect de l’âme est
notre
orientation, l’originalité essentielle de l’homme au sein du monde de
251
l’homme au sein du monde des objets, c’est-à-dire
notre
capacité de choisir librement nos contacts, comme aussi de n’en pas c
252
c’est-à-dire notre capacité de choisir librement
nos
contacts, comme aussi de n’en pas choisir. (Et c’est dans ce débat qu
253
te illusion provient d’une pensée qui se refuse à
nos
limites, faute parfois de les avoir assez sérieusement éprouvées, fau
254
d’une foi qui rendrait vain le plus consolant de
nos
rêves. C’est une tentative impie pour substituer la conscience à la v
255
, c’est-à-dire pour substituer, dans l’échelle de
nos
valeurs, notre capacité de liberté à l’exercice concret de cette libe
256
e pour substituer, dans l’échelle de nos valeurs,
notre
capacité de liberté à l’exercice concret de cette liberté. C’est une
257
glorifie dans l’abstrait. Qu’est-ce alors, parmi
nous
hommes de chair, que l’esprit ? Cet esprit qui souffle où il veut, et
258
l’esprit ? Cet esprit qui souffle où il veut, et
nous
mourons où nous pouvons, cet esprit qui dansait sur les eaux primitiv
259
esprit qui souffle où il veut, et nous mourons où
nous
pouvons, cet esprit qui dansait sur les eaux primitives, et les lois
260
t comprendre n’est rien qu’envisager les modes de
notre
esclavage. — Jusqu’à cet acte, que soudain j’ai fait ! Car je l’ai fa
261
révélé dans un corps d’homme que l’esprit, parmi
nous
, n’est rien — hors la démonstration charnelle et déchiffrable d’une a
262
n’est pas vaine. Dans la très confuse partie que
nous
menons, ignorants de la règle, distinguons cet enjeu admirable ! 1
263
ura vu tout au contraire que l’esse n’existe pour
nous
que in actu), mais bien dans le sens d’une norme éthique, que le péch
264
18. Politique : l’État est l’expression fatale de
notre
double erreur matérialiste-spiritualiste. Je me refuse à voir en lui
265
nne peut-être pour l’historien de la littérature.
Nous
n’avons pas le cœur à ces injures. Le surréalisme garde une valeur de
266
gories du désespoir analysées par Kierkegaard, si
nous
étions assez détachés d’eux pour ne plus sentir le tragique que ce fa
267
(Introduction aux contes d’Arnim). Mais pourquoi
nous
glisser ce vieux problème avec des airs de conspirateur traqué ? Alor
268
se morale soutenue. L’aîné, c’est ce Rouveyre que
nous
ont révélé des dessins cruellement dépouillés et des essais à coup de
269
reprend de conduire à la maîtrise de soi-même, il
nous
en donne un portrait minutieux, tendre cette fois, d’un trait classiq
270
plus « spirituel » ? On ne sait si l’auteur veut
nous
pousser vers cette conclusion. Peut-être n’est-ce ici qu’un cri d’app
271
t mesuré, la phrase ici, vraiment, réfléchit sous
nos
yeux. Ce n’est pas du récit. C’est une espèce de taraudage21. De temp
272
encore imposée par l’objet du livre. Roger Breuil
nous
révèle une espèce de Français dont il est, sauf erreur, le premier à
273
s près à l’existence de ses personnages : et le «
nous
» qui apparaît parfois dans certains chapitres lyriques — le « je » d
274
vraiment du nouveau dans cette œuvre, et c’est à
nous
plus qu’à quiconque qu’il appartient de le reconnaître. Un tel livre
275
Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)p
Nous
ne cesserons de protester ici contre la négligence et la frivolité dé
276
issance dont on cherche en vain l’équivalent dans
notre
littérature d’après-guerre. Personne n’en a parlé : on s’occupait du
277
et une description étonnante de l’Amérique qu’il
nous
reste à découvrir : celle du Sud. Enfin, c’est un livre qui mériterai
278
de chefs-d’œuvre, de rétablir un peu l’échelle de
nos
jugements ? La critique se tait sur Edschmid, l’Académie refuse Claud
279
as en augmentant les dépenses de guerre. Edschmid
nous
conte les aventures de cinq sous-officiers de la dernière guerre que
280
a puissance militaire, le droit de parler haut. «
Nous
avons perdu la guerre, Bell, et dans la situation où nous sommes, nou
281
ns perdu la guerre, Bell, et dans la situation où
nous
sommes, nous ne pouvons plus nous affirmer que par le sacrifice. » Sa
282
uerre, Bell, et dans la situation où nous sommes,
nous
ne pouvons plus nous affirmer que par le sacrifice. » Sacrifice et fi
283
la situation où nous sommes, nous ne pouvons plus
nous
affirmer que par le sacrifice. » Sacrifice et fidélité, voilà ce qui
284
ous les peuples de couleur ? Aux dernières pages,
nous
voyons Bell, le chef du groupe, agoniser dans une tranchée sous les m
285
ut. Ces jeunes Allemands qui doivent supporter de
nos
jours toutes les misères du monde au fond de leur exil, ceux-là devie
286
teur, qu’il est peu de problèmes plus graves pour
notre
avenir immédiat. Je n’ai rien dit de l’art d’Edschmid. Je ne lui vois
287
ues. Au total, Edschmid est plus fort. Attendrons-
nous
la prochaine guerre pour lire dans ce Destin allemand l’un des secret
288
lire dans ce Destin allemand l’un des secrets de
notre
destin à tous ? L’ostracisme de nos critiques est d’ailleurs d’autant
289
secrets de notre destin à tous ? L’ostracisme de
nos
critiques est d’ailleurs d’autant plus absurde que ce livre — écrit p
290
nt l’intérêt dépasse tout ce que les surréalistes
nous
ont donné jusqu’ici. Il y a là une puissance de réflexion et de synth
291
l’acte de connaissance, qui est quantité, et que
nous
désignons sous le nom de poésie ». On peut toujours évidemment « dési
292
us une forme supérieure ». Selon Tzara, ceci doit
nous
mener à une société collectiviste, marxiste. Je ne comprends pas cett
293
ut que l’esprit soit un risque (p. 284 et suiv.).
Nous
le voulons aussi. Mais ce n’est pas là, n’est-ce pas, ce qu’on veut à
294
norent tous les partis, voilà qui rend un son que
nous
reconnaissons. Voilà qui appelle enfin la réalité. 22. Autres exemp
295
du même ordre dont s’est illuminé le passé. Mais
nous
entendons lui donner son caractère propre. Nous voulons que, dans le
296
s nous entendons lui donner son caractère propre.
Nous
voulons que, dans le déséquilibre qui déconcerte le monde, elle consa
297
r 1937, il y en ait un destiné à la Pensée. Qu’on
nous
entende bien. La pensée ne sera absente nulle part. Mais il faut un e
298
de l’esprit, qui fonde l’originalité puissante de
notre
culture. Peut-on imaginer un spectacle plus propre à éveiller l’imagi
299
tes, à ajouter des maillons à la chaîne sans fin.
Nous
le léguerons à l’avenir comme le témoin et le symbole de notre généra
300
erons à l’avenir comme le témoin et le symbole de
notre
génération. I. Résidence de l’Esprit dans la cité actuelle En p
301
e En publiant ce très curieux morceau lyrique,
notre
honorable député avait-il conscience de soulever l’un des problèmes l
302
rique, la question des relations qu’entretiennent
notre
cité et la nation des clercs. C’est mettre en discussion l’un des rap
303
», tremblons pour l’avenir de la nation. « Qu’on
nous
entende bien. La pensée ne sera absente nulle part. Mais il faut un e
304
s applications. L’accord parfait des « vues » de
nos
deux commissaires me remplit d’aise. Mais je goûtai surtout que le ro
305
allait éviter à tout prix de prononcer le mot que
nous
étions en train de chercher pour définir notre impression : ce palais
306
que nous étions en train de chercher pour définir
notre
impression : ce palais, ce « sanctuaire », cette « ruche active » où
307
elligence. Craignons toutefois que l’intention de
nos
auteurs n’ait été pure de toute espèce d’ironie. Le plus grave, sans
308
Piteuse en théorie, car les caricatures que l’on
nous
offre d’une réalité — ici l’esprit — sont des arguments de misère con
309
à ce qu’elle est une simplification. Celle qu’on
nous
présente de l’esprit comble si bien notre paresse, et peut-être certa
310
le qu’on nous présente de l’esprit comble si bien
notre
paresse, et peut-être certains intérêts, qu’il ne faut pas trop s’éto
311
ble et volatil, une entité qui plane au-dessus de
nos
vies, abandonnées, il faut l’avouer, à des soucis d’un tout autre ord
312
y « diffusera » seront aussi peu de l’esprit que
nos
commissaires sont de bons écrivains. IV. Le spiritualisme consacre
313
ientifique et de la raison universelle, donnera à
notre
Exposition son sens et sa portée. Je répugne à rendre Descartes resp
314
aire, mais la raison de fait qui l’autorisa parmi
nous
, il faut bien remonter à l’erreur initiale des clercs. Descartes reve
315
e » de l’esprit. Voilà l’erreur métaphysique — et
nous
y reviendrons plus tard tout à loisir, soit pour marquer les causes i
316
tte adoption pernicieuse. Mais pour l’affaire qui
nous
occupe ici, il me semble qu’il est suffisant de relever l’autorité qu
317
contre l’esprit n’a pas toujours été si fort que
nous
le voyons aujourd’hui, quand tout un siècle d’enseignement s’est appl
318
de l’action, qu’ont les capitaines d’industrie ?
Nous
essaierons plus tard31 de saisir dans l’histoire quelques raisons sec
319
s visées lointaines, observons le présent tel que
nous
le vivons. Demandons-nous comment la surestimation cartésienne de l’e
320
vons le présent tel que nous le vivons. Demandons-
nous
comment la surestimation cartésienne de l’esprit (exagérée jusqu’à l’
321
ur qui devrait, semble-t-il, les réveiller. Toute
notre
formation scolaire et universitaire repose sur une maxime d’autant pl
322
être tout justement la doctrine la plus propre à
nous
aveugler sur la réalité absurde et magnifique, enseignante et désordo
323
e esprit philosophique qu’elle conduit fatalement
nos
professeurs à mépriser les seuls philosophes de ce temps — Nietzsche
324
indiquer que l’amorce d’une critique générale de
notre
éducation. Je ne veux mettre en relief qu’un seul trait — à mon sens
325
nexistants. Ce qui revient d’une part à diviniser
notre
esprit ; d’autre part, à refuser pratiquement de s’intéresser au sort
326
on grossière, la simonie. Mais la protestation de
nos
spiritualistes distingués vise autre chose que cette banalité morale.
327
as. Et si la vérité n’existe pas, comment serions-
nous
donc fondés à juger, à risquer en son nom les réalités immédiates ?38
328
t donné son Palais. Mais que vient-il faire parmi
nous
? Qu’est-ce que la vérité ? demande encore Pilate. (Il lui tend encor
329
suite) b) Les réalités qui se payent. Donc, on
nous
dresse à ne servir à rien. Entendez : à ne rien servir. Le royaume de
330
ndez : à ne rien servir. Le royaume de l’esprit —
notre
Université — n’est pas de ce monde. C’est le royaume des lois « série
331
tacle de la culture européenne, depuis la guerre,
nous
enseigne deux grandes vérités empiriques : d’une part, les clercs nan
332
r d’ici une possibilité de repêchage du projet de
nos
commissaires. Voici donc mon contre-projet, sous forme de résolution.
333
problème de la culture est le problème central de
notre
temps, la culture étant responsable de concentrer, d’humaniser et de
334
les clercs prudents ne posent jamais, celles que
nous
pose le désordre établi. On imagine difficilement nos commissaires in
335
pose le désordre établi. On imagine difficilement
nos
commissaires inaugurant ces assises subversives, ces états généraux d
336
tant, c’est de voir hic et nunc où peut s’insérer
notre
action, et comment elle doit s’orienter. Je ne nie pas que les interv
337
oule. Il faut donner un sens à sa vision. Oserons-
nous
dire que c’est la vocation d’Esprit ? Donner un sens à la vision d’un
338
montrer à quelle fin doit tendre cette réalité, —
notre
culture par exemple. C’est croire à cette fin, et prouver qu’on y cro
339
il s’agit d’une bibliothèque. » C’est pourquoi «
notre
bibliothèque sera construite en dur ». — Déclaration fort équivoque.
340
N’est-ce pas pour les plus périssables choses que
nous
dépensons notre argent ? L’Éthique de Spinoza coûte moins cher qu’une
341
ur les plus périssables choses que nous dépensons
notre
argent ? L’Éthique de Spinoza coûte moins cher qu’une petite 5 chevau
342
ant l’application des résultats du raisonnement à
notre
action. Sur le mystère de cette opération magique, peu de lumières da
343
cision prise par une personne responsable. 34. «
Nous
éprouvons une sorte de honte à poser les questions philosophiques : l
344
ophiques : la tâche du philosophe sincère est, de
nos
jours, suspendue par un fait, l’existence de la science. » Cet aveu e
345
prête à malentendu : le Saint-Esprit se moque de
nos
psychologies. 36. Histoire du peuple d’Israël, t. III, p. 497. Le
346
Science). L’évolution de Renan symbolise celle de
notre
culture : il part d’une conception spiritualiste dont il escompte le
347
le ruse de ces prétendants déçus consiste alors à
nous
faire croire que les faits obéissent à des lois sur lesquelles l’espr
348
, il a fait tout ce qu’un clerc doit faire, selon
nos
grands docteurs et leurs petits disciples. Mais encore : il a dit le
349
» — Malgré l’indignation que ce mot soulève chez
nos
clercs, il traduit bel et bien leur attitude de fait devant le monde
350
fort, 16 mars 1936 (avril 1936)s Un témoin de
nos
amis nous envoie ces notes. Nous les publions à titre documentaire. I
351
mars 1936 (avril 1936)s Un témoin de nos amis
nous
envoie ces notes. Nous les publions à titre documentaire. Il faut mes
352
Un témoin de nos amis nous envoie ces notes.
Nous
les publions à titre documentaire. Il faut mesurer tout le volume du
353
La vraie lutte commence là ». « Anti-fascistes »,
nous
le sommes tous ici, s’il s’agit de prendre parti, en France, contre u
354
échaîné exploitant les haines les plus anormales.
Nous
n’irons pas loin avec ces innocentes caricatures. Il ne s’agit pas d’
355
eut plus le distinguer des formes qu’il propose à
notre
vue. Il s’est transformé en domaine. Il faut le lire comme un visage.
356
la lumière qui crée les formes en même temps que
notre
œil. « La vérité est une pensée matérialisée, la vérité doit exister
357
rialisée, la vérité doit exister non seulement en
nous
, mais devant nous. Non seulement elle doit avoir un commencement et u
358
é doit exister non seulement en nous, mais devant
nous
. Non seulement elle doit avoir un commencement et une fin, mais des c
359
del, un Ramuz qui détiennent les simples par quoi
nous
guérirons du platonisme et du cartésianisme. Les clercs s’écrient : E
360
: les choses « viennent », le monde « vient » (à
nous
), le ciel, le lac et les montagnes « viennent » : et on les voit veni
361
’est d’abord une apparition, — une image venant à
nous
. « … on les voit sortir des bois dans le rose du lever du jour et ils
362
nt tangible, le matériel lisible et significatif.
Nous
sommes ici au lieu de l’incarnation des images — ou de la création im
363
nation son sens fort : c’est la natura naturans. (
Nous
pourrons dire aussi, un peu plus tard, que c’est la faculté du concre
364
nt ne point penser à ce Livre de Job — dont Ramuz
nous
a retraduit quelques passages — où toute une théologie s’exprime enti
365
us de choses, c’est une tromperie. C’est pourquoi
nos
journaux contiennent tant de mensonges, surtout lorsqu’ils essaient d
366
uver la langue à cet état naissant dont la chimie
nous
dit qu’il est l’état de virulence extrême des corps. Les journalistes
367
ngage des hommes de ce temps, et par là même, ils
nous
démoralisent plus sûrement que ne le font les scandales qu’ils dénonc
368
, je nommerais Ramuz président de ce tribunal. Et
nous
aurions enfin un langage « châtié », comme on disait dans les salons,
369
non point sur les modèles rhétoriques que l’école
nous
a mis dans la tête. Presque toutes les singularités de son style s’ex
370
pliquent par cette seule intention, de concentrer
notre
vision sur l’objet brut, le sentiment élémentaire. Ainsi les changeme
371
n du monde (Présence de la Mort, Les Signes parmi
nous
), mythe de l’or (Farinet), mythe du génie racial, mythe de la rédempt
372
ds mythologique de la race. (Si Ramuz par exemple
nous
parle d’une Antiquité, il faut entendre qu’il s’agit de celle du pays
373
l’incarnation du mythe. ⁂ Voyez Les Signes parmi
nous
. Dans la simplicité de son sujet, ce récit réalise d’une manière exem
374
e ce livre lue avec cette lenteur qu’elle impose,
nous
replace dans la vision grande et efficace des gestes les plus simples
375
re. Mais il ne faut pas oublier que la culture de
notre
temps n’est plus du tout ce qu’elle était au temps de Goethe. Plus en
376
réactionnaire de Ramuz, dans les contingences où
nous
sommes, soit, plus qu’il n’y paraît, conforme à l’éducation goethéenn
377
e, aux objets de vitrine, à la poésie poétique, à
nos
formes habituées. Il prétend qu’il lui a fallu quinze ans pour découv
378
n coule en bronze, — à cela, à nulle autre chose.
Nous
atteignons pour un instant à l’homme des commencements, à l’homme d’a
379
on, où on sent bien qu’on est (car rien autour de
nous
n’est vraiment éclos, vraiment abouti ; aucune musique n’est parfaite
380
de son apparition. Aussi bien la suite du passage
nous
ramène au niveau proprement ramuzien : « J’ai la haine du confort. J’
381
ence active au monde (« Toute résistance, dit-il,
nous
oblige à être présent »). Je vois ce grand exemple d’une volonté tend
382
et qu’on taise le reste, tout cela qui échappe à
nos
prises. Ainsi fait Goethe, et c’est là sa vertu. Mais notre siècle po
383
es. Ainsi fait Goethe, et c’est là sa vertu. Mais
notre
siècle pose d’autres questions, des questions que Ramuz ne veut pas e
384
vérité qu’il faudrait dire. Maintenant il y va de
notre
tout. La question dernière est posée : celle de notre destination. Le
385
e tout. La question dernière est posée : celle de
notre
destination. Le silence perd alors son pouvoir ; mais la parole n’app
386
ble de nous-mêmes, il s’agit d’autre chose que de
nous
. « Tout notre embrassement n’est qu’une question51 ». Mais une questi
387
êmes, il s’agit d’autre chose que de nous. « Tout
notre
embrassement n’est qu’une question51 ». Mais une question ne peut êtr
388
ue si l’on sait que la réponse existe… Il fallait
nous
apprendre cet embrassement, cette saisie des choses et des êtres, cet
389
omme « radical ». Ramuz l’a fait plus qu’aucun de
nos
maîtres. De lui donc, plus que d’aucun autre, nous attendons qu’il ai
390
nos maîtres. De lui donc, plus que d’aucun autre,
nous
attendons qu’il aille jusqu’au terme. Le fondement dernier de la pers
391
oncret. Mais ses racines plongent dans la vérité.
Nous
aussi, nous dirons qu’il faut « faire ». Nous ajoutons : tout ce que
392
ses racines plongent dans la vérité. Nous aussi,
nous
dirons qu’il faut « faire ». Nous ajoutons : tout ce que l’on fait se
393
té. Nous aussi, nous dirons qu’il faut « faire ».
Nous
ajoutons : tout ce que l’on fait se voit. L’acte le plus secret, fût-
394
laïque. Rien n’est plus facile à concevoir, dans
notre
état social, qu’un patriote qui, entre deux discours nationalistes, s
395
ique, qui leur paraissent sans gravité pratique. (
Nous
avons dit souvent sur quelle notion bourgeoise et libérale de l’espri
396
t actuellement plus importantes et plus dignes de
nous
retenir que l’élan titanique du Troisième Plan. Je comprends très bie
397
e de plus, d’essayer d’élargir cette critique, et
notre
idée de la culture s’il le faut. Quand l’esprit « perd ses droits »,
398
faut. Quand l’esprit « perd ses droits », c’est à
nous
de les lui rendre. ⁂ Poussé par les nécessités de la polémique antisp
399
er que l’on en rie… Poursuivons donc avec sérieux
notre
examen de la valeur du Plan considéré comme mesure culturelle, sans p
400
onse me paraît évidente. Tous les témoignages que
nous
possédons sur l’état d’esprit des membres du Parti communiste d’une p
401
e et policière exercée par ce Parti d’autre part,
nous
permettent d’affirmer que, de gré ou de force, le Plan est bien ce ra
402
es yeux. Si les Russes sont de bonne humeur et si
nous
sommes de mauvaise humeur, c’est qu’ils savent pourquoi ils travaille
403
est qu’ils savent pourquoi ils travaillent et que
nous
l’ignorons généralement ; c’est qu’ils acceptent les buts de leur tra
404
qu’ils acceptent les buts de leur travail, et que
nous
nous méfions généralement des buts obscurs, peut-être criminels, du n
405
s acceptent les buts de leur travail, et que nous
nous
méfions généralement des buts obscurs, peut-être criminels, du nôtre.
406
alement des buts obscurs, peut-être criminels, du
nôtre
. 2) Mais le Plan possède-t-il vraiment cette actualité intrinsèque, c
407
humaines de création, d’espérance, d’amour ? Pour
nous
borner à un exemple : les disciplines imposées par le Plan à la créat
408
he de la classe ouvrière. La phrase de de Man que
nous
citions plus haut donne la formule de ce changement de méthode : pour
409
ure d’opposition, de la culture séparée, qui sous
nos
yeux, vient de se renouer au cœur de la construction socialiste. La t
410
er de tout cela une conclusion concrète, qui peut
nous
être utile pour une future construction : la mesure pseudo-marxiste q
411
l’heure sa malfaisance « culturelle ». Mais pour
nous
il ne s’agit plus de découvrir les semelles-crêpe et le métro. Notre
412
plus de découvrir les semelles-crêpe et le métro.
Notre
espérance est au-delà de ces réussites utiles. Vis-à-vis de la jeune
413
s réussites utiles. Vis-à-vis de la jeune Russie,
notre
devoir n’est pas de railler des naïvetés plus sympathiques que nos as
414
pas de railler des naïvetés plus sympathiques que
nos
astuces, mais il n’est pas non plus de les admirer ; il n’est pas de
415
ns la mesure où les jeunes communistes viennent à
nous
avec cette morgue que l’on disait naguère américaine, et qui ressembl
416
le à celle des nouveaux riches de tous les temps.
Nous
avons fait des expériences dont ils ne soupçonnent pas la gravité, et
417
avant longtemps les problèmes spirituels qui sont
les nôtres
. Toute la question est de savoir si nous les aurons résolus, dans nos
418
nt les nôtres. Toute la question est de savoir si
nous
les aurons résolus, dans nos catégories occidentales. Sinon, il sera
419
on est de savoir si nous les aurons résolus, dans
nos
catégories occidentales. Sinon, il sera toujours temps d’aller demand
420
era toujours temps d’aller demander là-bas ce qui
nous
manque. II. Leçon de dictature De tout ce qui précède, il serai
421
indétermination, ou tout au moins de facteurs que
nous
ne sommes pas outillés pour mesurer dès maintenant. Le seul fait qui
422
t de tout jugement politique, est aussi celui qui
nous
intéresse ici directement : les dictatures totalitaires ont échoué ju
423
Ils me diront comme ils ont dit souvent déjà : a)
Nous
ne pouvions pas faire autre chose. Nos circonstances économiques et h
424
déjà : a) Nous ne pouvions pas faire autre chose.
Nos
circonstances économiques et historiques étaient telles qu’il fallait
425
e à la vie de continuer. Il est incontestable que
nous
avons établi cet ordre : on ne se mitraille plus dans nos rues, l’Éta
426
s établi cet ordre : on ne se mitraille plus dans
nos
rues, l’État combat la misère et le chômage, nous avons supprimé les
427
nos rues, l’État combat la misère et le chômage,
nous
avons supprimé les partis et leurs luttes épuisantes et stériles. Le
428
malade, il fallait l’opérer d’urgence, à chaud et
nous
y avons porté le fer d’une main assurée. Vos critiques ne nous touche
429
porté le fer d’une main assurée. Vos critiques ne
nous
touchent pas, parce qu’elles ne tiennent pas compte des faits qui nou
430
rce qu’elles ne tiennent pas compte des faits qui
nous
ont imposé leurs conditions. b) Vous souffrez vous aussi, dans vos dé
431
entaires, des maux qui étaient devenus aigus chez
nous
: luttes sociales, injustices économiques, décadence d’une culture sé
432
nduit ses adeptes. Si vous ne faites rien, que de
nous
critiquer, vous en serez bientôt au point où nous étions quand la rév
433
nous critiquer, vous en serez bientôt au point où
nous
étions quand la révolution a éclaté. Si au contraire vous essayez de
434
je ne sais ; mais ce que je sais, c’est que tous
nos
pays se trouveront un jour futur en face des mêmes tâches décisives d
435
d’un matériel de base beaucoup plus puissant que
le nôtre
; mais nous gardons l’avantage important d’une tradition de liberté.
436
e base beaucoup plus puissant que le nôtre ; mais
nous
gardons l’avantage important d’une tradition de liberté. Et vos premi
437
radition de liberté. Et vos premières expériences
nous
enseignent. Toute la question est alors de savoir si nous saurons uti
438
eignent. Toute la question est alors de savoir si
nous
saurons utiliser ces avantages, et le temps de réflexion ou de manœuv
439
ages, et le temps de réflexion ou de manœuvre qui
nous
reste, pour calculer et préparer spirituellement une révolution qui s
440
préparer spirituellement une révolution qui soit
nôtre
, sans brutalités extérieures, sans destructions aveugles, sans propag
441
s propagande de masse abêtissante. Autrement dit,
nous
avons à créer un nouveau type de révolution, dont l’exemple vous sera
442
sera certainement plus utile que les critiques de
nos
vieillards. Dans cette tâche-là, je vois le seul fondement d’une nouv
443
e nouvelle culture européenne… b) Il est faux que
nous
soyons obligés de commencer par l’extérieur, si nous voulons rétablir
444
s soyons obligés de commencer par l’extérieur, si
nous
voulons rétablir une mesure commune à la pensée et à l’action. Car un
445
minées, et tirant justement de ces mesures ce que
nous
appelons leur grandeur. L’Inde ancienne, la Grèce d’Homère et la Grèc
446
Seul, le jugement porté sur cette fin déterminera
notre
jugement sur cette mesure. Si donc nous voulons restaurer une civilis
447
erminera notre jugement sur cette mesure. Si donc
nous
voulons restaurer une civilisation défaite, il faudra commencer par c
448
créés par d’autres pour des fins qui ne sont pas
les nôtres
. On ne refait une culture qu’en retrouvant une foi. Mais on ne retrou
449
el unique. C’est là seulement qu’elle se révèle à
nous
, comme un jugement porté sur cette situation. Je ne crois pas aux voi
450
des faits. Considérons les temps et les lieux où
nous
vivons, la situation précise qui nous est faite, et l’appel concret q
451
es lieux où nous vivons, la situation précise qui
nous
est faite, et l’appel concret qui en résulte ; et après cela jugeons,
452
; et après cela jugeons, c’est-à-dire choisissons
nos
buts prochains au nom d’une vérité finale qui ne connaît pas nos cont
453
ins au nom d’une vérité finale qui ne connaît pas
nos
contingences. Voilà la tension créatrice : réalité et vérité assumées
454
l’adresse des États libéraux. 2. Situation qui
nous
est faite. Au terme du libéralisme, à l’origine des dictatures, une s
455
n ou mauvais selon vos idées, c’est ce régime qui
nous
a délivrés de la misère61. Et cela suffit à le justifier pour le mome
456
unauté moderne. Elle est la toile de fond de tous
nos
drames, de nos pensées, de nos actions et même de nos utopies. La dic
457
Elle est la toile de fond de tous nos drames, de
nos
pensées, de nos actions et même de nos utopies. La dictature de cette
458
le de fond de tous nos drames, de nos pensées, de
nos
actions et même de nos utopies. La dictature de cette crise sur nos e
459
drames, de nos pensées, de nos actions et même de
nos
utopies. La dictature de cette crise sur nos esprits et sur nos corps
460
e de nos utopies. La dictature de cette crise sur
nos
esprits et sur nos corps signifie sans erreur possible que toute comm
461
a dictature de cette crise sur nos esprits et sur
nos
corps signifie sans erreur possible que toute commune mesure est mort
462
possible que toute commune mesure est morte parmi
nous
, et que nulle mesure vraie n’est encore restaurée. 3. L’appel. De
463
la raison, l’individu et la science cartésienne.
Nous
savons aujourd’hui que la raison n’est pas un idéal, mais un outil ;
464
s. Je parle ici du vide ou du vertige que crée en
nous
la ruine de l’individualisme. Là où nulle conscience nationale ne pou
465
qui désarme instantanément les hommes d’État que
nous
leur opposons, vieux juristes ou parlementaires professionnels, coupé
466
tradition qui survit sans grandeur à ses racines.
Notre
seule chance de salut, à nous autres nations libérales, est dans la c
467
eur à ses racines. Notre seule chance de salut, à
nous
autres nations libérales, est dans la création d’une communauté libre
468
les, est dans la création d’une communauté libre.
Notre
chance est dans l’invention, et non dans la défense, ou dans l’imitat
469
rce nouvelle qui résolve la crise dans le sens de
notre
destin. 5. Le dilemme. Je parle ici de forces totales, de crise to
470
es et culturels. L’Europe des religions nouvelles
nous
met au défi de résoudre sur tous les plans le grand dilemme que voici
471
les plans le grand dilemme que voici : — ou bien
nous
perdrons notre temps et notre chance dans l’histoire à critiquer ce q
472
grand dilemme que voici : — ou bien nous perdrons
notre
temps et notre chance dans l’histoire à critiquer ce que d’autres ont
473
ue voici : — ou bien nous perdrons notre temps et
notre
chance dans l’histoire à critiquer ce que d’autres ont dû faire ; et
474
ont dû faire ; et alors, d’ici vingt ou cent ans,
nous
serons réduits à l’état de colonies économiques et culturelles par l’
475
omiques et culturelles par l’expansion normale de
nos
voisins ; — ou bien nous recréerons notre commune mesure originale, à
476
ar l’expansion normale de nos voisins ; — ou bien
nous
recréerons notre commune mesure originale, à la faveur d’une révoluti
477
ormale de nos voisins ; — ou bien nous recréerons
notre
commune mesure originale, à la faveur d’une révolution qui nous appor
478
esure originale, à la faveur d’une révolution qui
nous
apporte au moins l’équivalent des dynamismes nationaux. Nous avons de
479
e au moins l’équivalent des dynamismes nationaux.
Nous
avons des valeurs à défendre. Mais nous avons surtout des valeurs à c
480
ationaux. Nous avons des valeurs à défendre. Mais
nous
avons surtout des valeurs à créer, et que nous seuls pouvons créer. N
481
is nous avons surtout des valeurs à créer, et que
nous
seuls pouvons créer. Nous ne sommes pas en retard sur les Soviets ou
482
valeurs à créer, et que nous seuls pouvons créer.
Nous
ne sommes pas en retard sur les Soviets ou sur l’Allemagne, tout au c
483
ts ou sur l’Allemagne, tout au contraire. Mais si
nous
ne marquons pas notre avance historique par des créations aussi forte
484
, tout au contraire. Mais si nous ne marquons pas
notre
avance historique par des créations aussi fortes que celles qui nous
485
que par des créations aussi fortes que celles qui
nous
défient là-bas, nous serons colonisés, comme la Grèce par Rome. Cesso
486
aussi fortes que celles qui nous défient là-bas,
nous
serons colonisés, comme la Grèce par Rome. Cessons de loucher avec mé
487
en face, connaissons-les : c’est le seul moyen de
nous
reconnaître. Ils ont fondé des religions dont le but est la force com
488
su se créer des symboles grandioses. Ces symboles
nous
paraissent barbares, et cela est juste. Nous pouvons éprouver la puis
489
oles nous paraissent barbares, et cela est juste.
Nous
pouvons éprouver la puissance de ces nouvelles religions, nous pouvon
490
éprouver la puissance de ces nouvelles religions,
nous
pouvons nous mêler à leurs cérémonies, vibrer à l’unisson de leur pan
491
uissance de ces nouvelles religions, nous pouvons
nous
mêler à leurs cérémonies, vibrer à l’unisson de leur panique sacrée :
492
nisson de leur panique sacrée : c’est l’animal en
nous
qui frémira. Mais la protestation totale de notre esprit nous avertir
493
nous qui frémira. Mais la protestation totale de
notre
esprit nous avertira d’un danger : ici commence un monde étrange, ici
494
mira. Mais la protestation totale de notre esprit
nous
avertira d’un danger : ici commence un monde étrange, ici règne une n
495
mence un monde étrange, ici règne une nation dont
nous
ne sommes pas, et qui nous est hostile, non point par volonté méchant
496
règne une nation dont nous ne sommes pas, et qui
nous
est hostile, non point par volonté méchante, ni par avidité ou jalous
497
re, par le seul fait que sa religion n’est pas la
nôtre
. Étudions les doctrines provisoires ou les tactiques de ces révolutio
498
oires ou les tactiques de ces révolutions, mêlons-
nous
à leurs masses déifiées, distinguons leurs raisons profondes, leurs n
499
ue certaines erreurs que commettent leurs chefs :
nous
ne pourrons jamais faire davantage, nous ne pourrons jamais en être,
500
chefs : nous ne pourrons jamais faire davantage,
nous
ne pourrons jamais en être, nous sommes nés sous d’autres astres, et
501
faire davantage, nous ne pourrons jamais en être,
nous
sommes nés sous d’autres astres, et notre vocation est différente. No
502
en être, nous sommes nés sous d’autres astres, et
notre
vocation est différente. Nous ne sommes pas de ces religions. Leur li
503
’autres astres, et notre vocation est différente.
Nous
ne sommes pas de ces religions. Leur lieu saint nous demeure impénétr
504
s ne sommes pas de ces religions. Leur lieu saint
nous
demeure impénétrable. Nos fins sont d’autres fins, et la mesure qui d
505
gions. Leur lieu saint nous demeure impénétrable.
Nos
fins sont d’autres fins, et la mesure qui doit les incarner ne sera i
506
re qui doit les incarner ne sera inventée que par
nous
. Non seulement nos meilleures traditions, mais encore notre situation
507
rner ne sera inventée que par nous. Non seulement
nos
meilleures traditions, mais encore notre situation dans l’histoire co
508
seulement nos meilleures traditions, mais encore
notre
situation dans l’histoire contemporaine nous indiquent aujourd’hui pl
509
ore notre situation dans l’histoire contemporaine
nous
indiquent aujourd’hui plus clairement que jamais nos buts prochains,
510
indiquent aujourd’hui plus clairement que jamais
nos
buts prochains, nos fins dernières. Si nous condamnons ces religions,
511
ui plus clairement que jamais nos buts prochains,
nos
fins dernières. Si nous condamnons ces religions, c’est dans leur ter
512
jamais nos buts prochains, nos fins dernières. Si
nous
condamnons ces religions, c’est dans leur terme, au nom d’un acte de
513
acte de foi contraire. Elles veulent la force et
nous
voulons la vérité. Elles veulent la force du grand nombre, et nous vo
514
érité. Elles veulent la force du grand nombre, et
nous
voulons la force personnelle, celle que donne la vérité. Notre mesure
515
la force personnelle, celle que donne la vérité.
Notre
mesure commune ne sera pas collective, extérieure à notre personne :
516
sure commune ne sera pas collective, extérieure à
notre
personne : cela n’a pas de sens pour nous. Elle ne sera pas non plus
517
eure à notre personne : cela n’a pas de sens pour
nous
. Elle ne sera pas non plus individuelle : on ne peut pas ressusciter
518
elations actives avec tous ses prochains. C’est à
nous
qu’il incombe aujourd’hui d’opérer cette synthèse concrète qui résoud
519
et de la masse. 6. La violence nécessaire. Car
notre
force est personnelle et non pas collective. Elle réside dans les pet
520
personnes et de groupes organiques, c’est obéir à
notre
vocation présente, mais c’est aussi assurer pour l’avenir l’efficacit
521
c’est aussi assurer pour l’avenir l’efficacité de
notre
action dans la culture européenne. Sinon nous serons colonisés, je n’
522
de notre action dans la culture européenne. Sinon
nous
serons colonisés, je n’ai pas fini de le répéter. Est-ce à dire qu’af
523
pas fini de le répéter. Est-ce à dire qu’affirmer
notre
force en face d’impérialismes conquérants mène à la guerre ? Oui, si
524
érialismes conquérants mène à la guerre ? Oui, si
nous
l’affirmons sans l’exercer avec puissance, si nous refusons d’aller j
525
ous l’affirmons sans l’exercer avec puissance, si
nous
refusons d’aller jusqu’au terme concret de nos pensées. Car alors il
526
i nous refusons d’aller jusqu’au terme concret de
nos
pensées. Car alors il faudra subir les brutalités excitées par nos né
527
alors il faudra subir les brutalités excitées par
nos
négations irritantes. Contre les brutales poussées de masses qui ne s
528
us, seule la violence de l’esprit est pacifiante.
Notre
seule chance de collaboration féconde avec les peuples impériaux est
529
leurs monuments sacrés à l’Est. Pour le présent,
notre
devoir européen est d’exercer la vocation de vérité qui est la nôtre
530
en est d’exercer la vocation de vérité qui est la
nôtre
avec un maximum de violence créatrice. 52. C’était, à cette époque
531
orien futur étudiant l’inventaire de Petit, comme
nous
lisons le Journal d’un bourgeois de Paris pour essayer de « voir » le
532
prit et d’une âme — le corps, ici, a peu de part,
nous
sommes en France — au fait social de notre époque, affronté dans le d
533
e part, nous sommes en France — au fait social de
notre
époque, affronté dans le détail quotidien d’une profession. Henri Pet
534
avoir été l’ami d’Ulysse. Le bref chapitre où il
nous
livre cet aveu éclaire une bonne part de son œuvre. Rien n’est plus r
535
art de son œuvre. Rien n’est plus redoutable pour
notre
société que le regard tranquille, apparemment modeste, d’un homme que
536
de l’auteur tout comme de son modèle légendaire,
nous
voyons bien que « ses ruses sont aussi ses plus chères pensées », cel
537
revient à cette scandaleuse opposition, créée par
notre
société, entre les deux sens du mot « vivre » : gagner sa vie et méri
538
eut-être au contraire parce qu’ici tout porte, et
nous
met du coup en présence du concret d’une vie située. Il faut s’arrête
539
ienne, telle qu’il songe que ses pères l’ont eue.
Nos
lecteurs se souviennent des pages sur le journalisme, la condition du
540
ns le vouloir, le plus féroce réquisitoire contre
notre
appareil social. On trouvera dans le volume, faisant suite à ces docu
541
t — « Le Tous contre un » — et de son emprise sur
nos
vies. Critique dont la portée directe et l’évidence insupportable nai
542
ntenu, — j’admire qu’un incroyant ait su donner à
notre
position personnaliste sa plus solide justification humaine. Henri Pe
543
l avait pour mes ancêtres », il sait aussi, et il
nous
fait savoir, que c’est à nous de recréer un monde où notre vie s’acce
544
l sait aussi, et il nous fait savoir, que c’est à
nous
de recréer un monde où notre vie s’accepte. Aux premières pages j’ai
545
t savoir, que c’est à nous de recréer un monde où
notre
vie s’accepte. Aux premières pages j’ai pensé : document sur les déce
546
s la fin : « Retour à la passion ». Et maintenant
nos
routes se joignent. x. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Henri
547
Note sur
nos
notes (novembre 1936)y Il y a longtemps que Diderot l’a dit : Tir
548
venir ce qu’elle est ; et plus encore à chacun de
nous
dans le cœur duquel ce régime plonge ses dernières racines vivantes.
549
aut bien constater d’abord qu’elle n’est plus là.
Nous
ne sommes pas une école littéraire. Nous ne pensons pas que le temps
550
plus là. Nous ne sommes pas une école littéraire.
Nous
ne pensons pas que le temps soit venu d’inventer des canons esthétiqu
551
u je ne sais quel sabir personnaliste. Au jour où
nous
en sommes, on ne refait pas un art avec un point de vue d’art, ou de
552
ur tous les plans de la révolution personnaliste.
Nous
ne répétons ces choses, ici, que pour mieux définir notre rôle, notre
553
répétons ces choses, ici, que pour mieux définir
notre
rôle, notre « partialité » fondamentale dans la critique. Nous serons
554
s choses, ici, que pour mieux définir notre rôle,
notre
« partialité » fondamentale dans la critique. Nous serons ramenés à t
555
tre « partialité » fondamentale dans la critique.
Nous
serons ramenés à tout propos, bon gré mal gré, aux mêmes questions :
556
es que l’on donne au problème éternel : où sommes-
nous
, d’où venons-nous, où allons-nous ? Alors seulement, après cela seule
557
au problème éternel : où sommes-nous, d’où venons-
nous
, où allons-nous ? Alors seulement, après cela seulement, le reste aur
558
nel : où sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-
nous
? Alors seulement, après cela seulement, le reste aura le droit d’êtr
559
littérature. y. Rougemont Denis de, « Note sur
nos
notes », Esprit, Paris, novembre 1936, p. 346-347.
560
ain de prendre une revanche qui fait pâlir toutes
nos
petites pornographies romancées. Lawrence, Faulkner, aujourd’hui Cald
561
admirables. » Épilogue : « L’URSS n’a pas fini de
nous
instruire et de nous étonner. » Précautions, je sais bien. Mais ici,
562
e : « L’URSS n’a pas fini de nous instruire et de
nous
étonner. » Précautions, je sais bien. Mais ici, sont-elles efficaces
563
de départ : « Le sort de la culture est lié dans
nos
esprits au destin même de l’URSS » (discours aux obsèques de Gorki).
564
plus vassalisé. » — Dictature du prolétariat ? «
Nous
sommes loin de compte. Oui, dictature, évidemment ; mais celle d’un h
565
, trop comparable à la petite bourgeoisie de chez
nous
. J’en vois partout les symptômes annonciateurs. » — On pourrait allon
566
rxisme] n’est peut-être qu’apparent, et si ce qui
nous
apparaît comme une dérogation n’est pas une conséquence fatale de cer
567
aintenant était en germe dès le principe. (Ce que
nous
écrivions ici le mois dernier.) C’est ici tout le problème que pose c
568
ortrait de l’URSS fascisée et embourgeoisée. Mais
nous
, personnalistes, que dirons-nous ? Le livre s’ouvre par une fable. L’
569
ourgeoisée. Mais nous, personnalistes, que dirons-
nous
? Le livre s’ouvre par une fable. L’enfant Démophon est soigné par Dé
570
péché. Mais moi, je ne crois pas aux dieux. Pour
nous
, la révolution ne créera pas un homme nouveau ou un surhomme, mais un
571
rdre nouveau à hauteur d’homme. Voilà le point de
notre
différend. Nous n’y insisterons jamais assez. Mais il faut dire aussi
572
uteur d’homme. Voilà le point de notre différend.
Nous
n’y insisterons jamais assez. Mais il faut dire aussi la joie que nou
573
jamais assez. Mais il faut dire aussi la joie que
nous
éprouvons à voir Gide, en dépit de tout, et avec tant de courage malg
574
nale de ce livre sur l’URSS, c’est à l’auteur que
nous
l’appliquerons : c’est lui, c’est Gide « qui n’a pas fini de nous ins
575
ons : c’est lui, c’est Gide « qui n’a pas fini de
nous
instruire et de nous étonner ». 63. Journal de voyage en Italie, 29
576
t Gide « qui n’a pas fini de nous instruire et de
nous
étonner ». 63. Journal de voyage en Italie, 29 septembre 1786. 64.
577
’il en admire, ce sont excuses et admirations que
nous
proposent identiquement les régimes fascistes (autarchie nécessaire,
578
Ce n’est pas le « fascisme » qui expliquera cela.
Nous
savons, nous aussi, caresser un petit chien, donner sa feuille de sal
579
le « fascisme » qui expliquera cela. Nous savons,
nous
aussi, caresser un petit chien, donner sa feuille de salade verte au
580
, donner sa feuille de salade verte au canari. Et
nous
ne sommes pas « communistes » pour si peu. Je constate simplement cec
581
ce n’est pas Paris-Soir-Dimanche. Quels chiffres
nos
éditeurs pourraient-ils opposer aux tirages invraisemblables des Alle
582
c’est toujours sa fièvre que le romancier moderne
nous
propose, mais très diversement vêtue, et il essaie de nous intéresser
583
ose, mais très diversement vêtue, et il essaie de
nous
intéresser d’abord aux vêtements. Il entend bien nous la faire attrap
584
intéresser d’abord aux vêtements. Il entend bien
nous
la faire attraper cette fièvre mais secrètement, à la faveur de mille
585
le « observations » dites objectives, chargées de
nous
distraire pendant l’opération, et de nous faire croire que ce n’est p
586
gées de nous distraire pendant l’opération, et de
nous
faire croire que ce n’est pas lui qui agit… Pourtant ses personnages
587
l’exige de nouveau en URSS et en Allemagne.) Mais
nos
romans ne veulent plus de morale — à cause de « l’art » — et l’art co
588
il est clair qu’il n’y aurait pas de roman. Mais,
nous
dit-il : « le plus petit geste m’a toujours coûté ». ad. Rougemont
589
e souvient de la guerre des Balkans. Elle éclata,
nous
apprend M. Briffaut, parce qu’une baronne juive avait refusé de couch
590
mme ne peut penser et créer que s’il est libre. —
Nous
avons toujours admis la légitimité de la propriété. — Dans le monde c
591
ière. — Au-dessus de tout, ils placent l’homme. —
Notre
sens de la solidarité ne nous empêche pas de voir — bien au contraire
592
placent l’homme. — Notre sens de la solidarité ne
nous
empêche pas de voir — bien au contraire — ce qu’il y a d’humain dans
593
de « fascistes » par les doctrinaires du PC. Mais
nous
nous garderons bien de marquer le point. (Ce qui équivaudrait à recon
594
fascistes » par les doctrinaires du PC. Mais nous
nous
garderons bien de marquer le point. (Ce qui équivaudrait à reconnaîtr
595
ommunisme est un moment de la France éternelle. —
Nous
continuons la France, la France généreuse, accueillante, compréhensiv
596
ensive, rayonnante, toute de mesure et de goût. —
Nous
sommes attachés à cette sélection de grâce et de mesure qui s’appelle
597
t, Histoire de la littérature française de 1789 à
nos
jours (mars 1937)ah Comment juger ce qui ne veut pas être jugement
598
ut-être arrive-t-il un peu tard. Peut-être posons-
nous
déjà d’autres questions, qu’il n’a pas devinées, ou qu’il a négligées
599
ons gisent dans la rue », comme disait Nietzsche.
Nous
disons « existence » (dure, naïve et banale) quand il parle d’élan vi
600
arle d’élan vital. (Heidegger succède à Bergson.)
Nous
n’aimons plus cette autarchie des Lettres, où les problèmes réels, so
601
t au snobisme furtif d’une génération littéraire.
Nous
sommes heureux de lire enfin un manuel où Rimbaud, Sénancour et Stend
602
elle de Nietzsche, sans qui Gide et tant d’autres
nous
demeurent inexplicables ? Ceci dit, l’on pourra déguster, car il s’a
603
du conteur, du fabulateur d’idées que reste pour
nous
Thibaudet. Dans cette critique que je voudrais appeler une critique d
604
t, Histoire de la littérature française de 1789 à
nos
jours », Esprit, Paris, mars 1937, p. 970-971.
605
générale et commune n’apparaîtra sans doute qu’à
nos
après-venants. Ce qui semble certain, dès aujourd’hui, c’est que les
606
s. (Je ne dis pas qu’elle est plus efficace…) Que
nous
annonce le renouveau nietzschéen ? On a vite fait de dire : fascisme.
607
’est à peu près ce qu’en termes moins romantiques
nous
appelons fédération. Sur ce point, qui est central, l’accord de Nietz
608
actement le pseudo-personnalisme hitlérien. (Voir
notre
revue des revues, sur les Cahiers franco-allemands.) 67. Zarathoust
609
c’est démentir les lois les plus fondamentales de
notre
science la plus élémentaire et la plus sûre, l’arithmétique. Mais qui
610
ins individus « ont la veine » dans ces loteries,
notre
image scientifique (physico-mathématique) du monde, est fausse. Il es
611
t impossible de concevoir la vérité simultanée de
notre
science et de la « veine » individuelle. C’est l’un ou l’autre ; ou m
612
gieux le plus obtus s’opposent infiniment moins à
notre
image scientifique du monde que cette petite phrase si courante : il
613
e petite phrase si courante : il a la veine. Mais
notre
jacobin ne croit à la Raison et à la Science mère du Progrès, que dan
614
l est tourné du côté de la plaine. Signe qu’il va
nous
arriver quelque chose par là ? Du côté de Marseille… Et soudain je me
615
s, mais n’est-ce pas une étrangeté plus aiguë que
nous
révèle cette foi toute quotidienne aux « signes », cette activité cré
616
l’exception vécue, reconnue, c’est cela même qui
nous
fait découvrir notre commune condition. Car en effet la condition com
617
reconnue, c’est cela même qui nous fait découvrir
notre
commune condition. Car en effet la condition commune, c’est de se sen
618
n tant qu’il s’oppose au réel, lequel est fait de
nos
monades superstitieuses ? Accorder libre cours à nos superstitions, q
619
monades superstitieuses ? Accorder libre cours à
nos
superstitions, qui au point de vue psychologique sont notre vraie réa
620
rstitions, qui au point de vue psychologique sont
notre
vraie réalité, ce serait jeter la société dans l’anarchie la plus san
621
expansion, de combattre en définitive le réel que
nous
incarnons. Toute politique est normative, mais seulement de l’extérie
622
excessif du général dans la vie réelle. Telle est
notre
situation — celle du monde bourgeois-capitaliste, mais aussi celle de
623
res, d’une manière encore plus frappante. Certes,
nos
institutions n’ont guère changé depuis un siècle, et c’est pourquoi l
624
ombattre, le désordre s’installe et grandit. Dans
notre
cas, l’État devient totalitaire. « Là où l’homme veut être total, l’É
625
cauchemar qu’elles affectent, — dont les affecte
notre
démission. Et c’est ainsi d’un refoulement, puis d’un transfert fatal
626
si d’un refoulement, puis d’un transfert fatal de
nos
superstitions les plus valables que naissent par exemple la menace fa
627
ameuses « lois » économiques ou sociologiques que
nous
pensons avoir récemment « découvertes » ne sont, au sens freudien du
628
au sens freudien du terme, que les phantasmes de
notre
peur de vivre. On les ramènerait aisément à ce « complexe de castrati
629
ante — ce qu’il y a d’inhumain dans la plupart de
nos
habiletés littéraires, et au contraire ce qu’il y a d’humain dans cer
630
aïves — ce qu’il y a d’inutile dans la plupart de
nos
précautions oratoires, logiques ou mondaines, et ce qu’il y a au cont
631
t sans l’avoir jamais vu. Il n’est pas arrêté par
nos
tabous critiques. Il va tout droit à ce qui le concerne, et c’était j
632
ience la vérification in concreto à l’occasion de
nos
prochains écrits. Cette conclusion est la suivante : le lecteur en so
633
mps. Ce ne sont pas des abstractions qui achètent
nos
livres. Ce qu’il s’agit de retrouver, c’est le contact avec l’homme q
634
arfois dramatique, c’est bien la seule qui puisse
nous
rendre peu à peu le sens de la responsabilité de l’écrivain. Pour l’a
635
abilité de l’écrivain. Pour l’avoir négligée dans
nos
villes, au milieu des feuilletonistes et des snobs, nous en sommes ar
636
lles, au milieu des feuilletonistes et des snobs,
nous
en sommes arrivés à parler dans le vide, à ne parler qu’à ces lecteur
637
livres pour remplir les rayons d’un studio-divan.
Nous
sommes des ingénieux, des amuseurs, des spécialistes, des éléments de
638
de publicité, des académiciens, des journalistes.
Nous
ne sommes plus des gens utiles. Nous ne sommes plus des hommes normau
639
ournalistes. Nous ne sommes plus des gens utiles.
Nous
ne sommes plus des hommes normaux chargés d’une vocation d’expression
640
rgés d’une vocation d’expression et de réflexion.
Nous
sommes des hommes spéciaux exploitant leur spécialité pour arriver à
641
our arriver à un succès sur le marché. Combien de
nos
romanciers devraient être classés dans la catégorie des femmes à barb
642
à deux têtes qu’on montre aux foires. On dit que
nous
avons trahi l’esprit : mais l’esprit n’a pas besoin de nous. Il vit s
643
trahi l’esprit : mais l’esprit n’a pas besoin de
nous
. Il vit sans nous. Nous le retrouverons intact. C’est le lecteur que
644
mais l’esprit n’a pas besoin de nous. Il vit sans
nous
. Nous le retrouverons intact. C’est le lecteur que nous avons trahi,
645
’esprit n’a pas besoin de nous. Il vit sans nous.
Nous
le retrouverons intact. C’est le lecteur que nous avons trahi, c’est
646
Nous le retrouverons intact. C’est le lecteur que
nous
avons trahi, c’est avec lui que nous devons retrouver un contact qui
647
lecteur que nous avons trahi, c’est avec lui que
nous
devons retrouver un contact qui nous renverra, plus sûrement que tout
648
avec lui que nous devons retrouver un contact qui
nous
renverra, plus sûrement que toutes les diatribes, au respect des vale
649
grands soulèvements de l’instinct vers la clarté,
notre
raison les repousse au lieu de les transfigurer. En présence de tout
650
« personnes »). 15 avril La sieste de la Marquise
Nous
espérions pouvoir dormir de nouveau, après la grande semaine des chat
651
battus dans la remise qui est juste au-dessous de
notre
chambre, et dans la cour, et sur toutes les terrasses. Avec des cris
652
a nature ! Littérateurs, allez-y voir de près ! «
Nous
savons en effet que jusqu’à ce jour, la création tout entière gémit d
653
enfantement. Et ce n’est pas elle seulement, mais
nous
aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons
654
s nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit,
nous
aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédem
655
i, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi
nous
soupirons en nous-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de no
656
-mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de
notre
corps. Car c’est en espérance que nous sommes sauvés » (Romains 8. 22
657
mption de notre corps. Car c’est en espérance que
nous
sommes sauvés » (Romains 8. 22-24). Parler de la Nature comme le fire
658
re a su percevoir. C’est la nature qui cherche en
nous
ce que notre délire allait lui demander : les prémices d’une nouvelle
659
evoir. C’est la nature qui cherche en nous ce que
notre
délire allait lui demander : les prémices d’une nouvelle création, et
660
ils ont fait imprimer en lettres grasses : « Tout
notre
programme municipal tient en un seul mot : nous sommes antifascistes
661
notre programme municipal tient en un seul mot :
nous
sommes antifascistes ! » Après quoi viennent les revendications prati
662
et qu’on m’avait laissé ignorer : une belle-mère.
Nous
apprenons son existence en même temps que l’imminence de sa mort — et
663
’esprit du lecteur philosophe. Déjà huit mois que
nous
sommes ici, et combien de fois ne sommes-nous pas entrés dans la gran
664
que nous sommes ici, et combien de fois ne sommes-
nous
pas entrés dans la grande cuisine qui était, pensions-nous, tout leur
665
entrés dans la grande cuisine qui était, pensions-
nous
, tout leur logis — nous avions cru comprendre que les autres pièces é
666
isine qui était, pensions-nous, tout leur logis —
nous
avions cru comprendre que les autres pièces étaient vides ou ne serva
667
e servaient que de débarras —, et rien ne pouvait
nous
faire soupçonner cette présence, à côté. Hier matin, la mère Calixte
668
fois par jour, le bruit d’effroyables discussions
nous
parvient de la cuisine des Simard. Un beau-frère est arrivé, et on pa
669
nus discuter dans la remise qui est au-dessous de
notre
chambre, et leurs éclats de voix nous ont plusieurs fois réveillés. 7
670
dessous de notre chambre, et leurs éclats de voix
nous
ont plusieurs fois réveillés. 7 mai — Alors, Madame Calixte, comment
671
Il y a eu du bruit toute la nuit. Vers 2 heures,
nous
nous réveillons. Une âcre fumée remplit la chambre, des lueurs d’ince
672
a eu du bruit toute la nuit. Vers 2 heures, nous
nous
réveillons. Une âcre fumée remplit la chambre, des lueurs d’incendie
673
l’apprend ce matin. Le ménage Simard est furieux.
Nous
n’avons pas du tout fait ce qu’il fallait. Je me récrie : mais commen
674
t que je vous explique. Une visite de deuil, chez
nous
, ça doit se faire dans la cuisine. Aussi, je lui ai dit, à Fernann, i
675
crivant ici que leurs charmes ont cessé d’opérer.
Nous
avons épuisé les environs, dans un rayon d’exploration normal — metto
676
monte jamais là-haut, ni maréchaussée ni gabelle.
Nous
aurions des fusils et des bibles, nous serions camisés de rouge, et l
677
i gabelle. Nous aurions des fusils et des bibles,
nous
serions camisés de rouge, et l’on irait de temps à autre arraisonner
678
uté », mot de passe de cette génération, n’aurons-
nous
fait que l’appeler de loin, ne sera-t-elle pour nous qu’une évasion h
679
s fait que l’appeler de loin, ne sera-t-elle pour
nous
qu’une évasion hors de cette société maussade, défaite, un alibi pour
680
an Un petit livre qui sait s’arrêter dès qu’il
nous
a fait voir le monde pitoyable : sans ajouter à ce qui est, dire ce q
681
s non pas cet « in-16 » standard. Le feuillet qui
nous
apporte la conférence d’Éluard à Londres, sur la poésie surréaliste,
682
(arts, techniques, mystique). Éluard parle, comme
nous
, de « construire un monde à la taille de l’homme » et de « mettre l’h
683
rgeois et les staliniens se font de ces réalités,
nous
combattrons ensemble. Mais avec cela nous n’aurons pas liquidé la rel
684
alités, nous combattrons ensemble. Mais avec cela
nous
n’aurons pas liquidé la religion et la patrie, nous n’aurons liquidé
685
us n’aurons pas liquidé la religion et la patrie,
nous
n’aurons liquidé que leur « ignoble » exploitation, nous les sauveron
686
aurons liquidé que leur « ignoble » exploitation,
nous
les sauverons ! (De nous-mêmes s’il le faut.) Et enfin : « Voici que
687
M. Benda
nous
« cherche », mais ne nous trouve pas (juillet 1937)ap aq M. Benda
688
M. Benda nous « cherche », mais ne
nous
trouve pas (juillet 1937)ap aq M. Benda décrivait l’autre jour à l
689
a) ont défendu les thèses que M. Benda attribue à
notre
jeunesse « malheureuse », — M. Benda refusa de répondre. La génératio
690
nda ou Barrès. La jeunesse personnaliste, déclara
notre
ami, repousse l’une et l’autre de ces trahisons, et affirme que la pe
691
eau, dans la salle étouffante de la rue Visconti,
nous
apprend tout de même quelque chose. S’il est vrai que penser, pour le
692
vaut à gagner de l’argent, M. Benda est auprès de
nous
un grand penseur, mais M. Dekobra est notre maître à tous. Et s’il es
693
rès de nous un grand penseur, mais M. Dekobra est
notre
maître à tous. Et s’il est vrai que celui qui refuse d’endosser les c
694
u’il rattache ces divers traits au « malheur » de
notre
jeunesse, lequel ne saurait, en bonne logique, expliquer les doctrine
695
trines d’un Barrès ou d’un Sorel, — qu’au surplus
nous
renions en bonne partie. Ce pataquès donne la mesure de la « cohérenc
696
e de payer. ap. Rougemont Denis de, « M. Benda
nous
“cherche” mais ne nous trouve pas », Esprit, Paris, juillet 1937, p.
697
emont Denis de, « M. Benda nous “cherche” mais ne
nous
trouve pas », Esprit, Paris, juillet 1937, p. 616-618. aq. Signé : «
698
, dans Esprit , c’est une question qui se pose à
nos
lecteurs, parce que, sous une forme plus générale, la question de la
699
ne réflexion patiente — mais urgente — s’impose à
nous
sur ce point comme sur tant d’autres, dans la mesure où le personnali
700
estion d’une littérature personnaliste reste pour
nous
inséparable de la création, de l’avènement et de la durée d’un ordre
701
ommencer, de la littérature ou de l’ordre social.
Notre
effort ne saurait porter, avec quelque efficacité, que sur la réalisa
702
par l’autre. Ce n’est donc pas à une enquête que
nous
allons nous livrer cette année, mais à une réflexion active et créatr
703
. Ce n’est donc pas à une enquête que nous allons
nous
livrer cette année, mais à une réflexion active et créatrice sur les
704
t-être que certains le désirent…) Pour l’instant,
nous
ne pouvons que militer dans une direction générale qui se précisera p
705
rale qui se précisera par les obstacles mêmes que
nous
aurons à surmonter. Quoi qu’en pensent des observateurs trop pressés
706
ité comme une des conditions de leur création. Et
nous
pensons qu’il n’est pas vain de le prouver en les réunissant ici, fût
707
le. S’il fallait résumer ce qu’ils ont en commun,
nous
trouverions d’abord quelques refus (ceux que nous formulions dès les
708
nous trouverions d’abord quelques refus (ceux que
nous
formulions dès les débuts de cette revue : ni communisme, ni fascisme
709
il de la série de « témoignages » très divers que
nous
inaugurons avec ce numéro. Dans cette perspective générale, que l’on
710
verra se préciser ou se ramifier de mois en mois,
nous
avons réuni d’ores et déjà un certain nombre de textes qui paraîtront
711
ens étroit du mot. Quelques noms pour finir (mais
nous
comptons bien en donner prochainement un plus grand nombre) : Roger B
712
nt » ou « plein de talent ». (La discontinuité de
notre
chronique des Lettres ne traduit d’ailleurs pas nécessairement des in
713
iales que spirituelles, on le sait bien.) Mais si
nous
essayons de limiter notre critique aux ouvrages qui présentent un sen
714
n le sait bien.) Mais si nous essayons de limiter
notre
critique aux ouvrages qui présentent un sens quelconque pour notre ac
715
x ouvrages qui présentent un sens quelconque pour
notre
action — soit qu’ils militent pour ou contre elle, soit qu’il y ait i
716
r quelque chose, même s’ils préfèrent l’ignorer —
nous
ne pensons pas que cette limitation normale — et normative — doive se
717
ive — doive se traduire par un appauvrissement de
notre
curiosité intellectuelle. Bien au contraire. Il est totalement inutil
718
sens » — et n’y réussit que trop bien. Mais cela
nous
donne justement de la place pour parler d’ouvrages « spéciaux » que t
719
se trouvent des plus aptes à illustrer ou élargir
notre
vision personnaliste. Le Swedenborg de Martin Lamm nous en offre un e
720
ision personnaliste. Le Swedenborg de Martin Lamm
nous
en offre un exemple idéal. À tel point que je ne puis aujourd’hui qu’
721
ne puis aujourd’hui qu’indiquer les pistes qu’il
nous
ouvre ; il faudrait une équipe pour les suivre. Le professeur Martin
722
de ce grand mystique. L’excellente analyse qu’il
nous
donne des principaux écrits de son compatriote ne prend quelque chale
723
is points qui peuvent intéresser plus directement
notre
effort. 1. L’impartialité ou objectivité qu’affecte M. Lamm, selon la
724
cinations dites psychosensorielles…, etc. » On ne
nous
dit pas si l’on juge ces visions réelles ou non, on nous dit seulemen
725
t pas si l’on juge ces visions réelles ou non, on
nous
dit seulement, modestement, que ce sont de pseudo-hallucinations. Ce
726
Damas et beaucoup de « conversions religieuses de
notre
époque ». Or il se trouve que les récents travaux de Minkowski (en pa
727
es découvertes de la mécanique ondulatoire, — qui
nous
en donnent aujourd’hui l’équivalent le plus étonnamment exact. Les sp
728
t d’éthique personnalistes. On a souvent opposé à
notre
attitude, et à notre conception de la personne, l’idéal de « déperson
729
istes. On a souvent opposé à notre attitude, et à
notre
conception de la personne, l’idéal de « dépersonnalisation », ou d’an
730
ou factice (ou « personnage ») et la personne. Et
nous
retrouvons alors ce qu’on pourrait nommer l’ascèse personnaliste, la
731
’ensemble cette deuxième voie. Sans doute aurions-
nous
ici une très belle occasion de développer en profondeur la dialectiqu
732
onnalité-personne, qui est fondamentale pour tout
notre
mouvement. Je me contenterai pour aujourd’hui de marquer le point d’i
733
rtion d’un problème qu’il faudra, évidemment, que
nous
traitions un jour en toute franchise, entre croyants de confessions d
734
e, dans un pays où tant de choses vont de soi. Il
nous
faut un homme comme Ramuz pour nous tirer de l’optimisme assez épais
735
nt de soi. Il nous faut un homme comme Ramuz pour
nous
tirer de l’optimisme assez épais où s’endorment les jeunes Suisses, t
736
gros bol de café au lait. Qu’on m’entende bien :
nous
avons eu Amiel, et nous ne manquons pas de douteurs, de tourmentés, d
737
t. Qu’on m’entende bien : nous avons eu Amiel, et
nous
ne manquons pas de douteurs, de tourmentés, de refoulés et d’hésitant
738
inquiétudes se limitent au « plan moral », comme
nous
aimons à dire. Elles sont d’usage interne, individuel. Les doutes que
739
d’usage interne, individuel. Les doutes que Ramuz
nous
proposent touchent au contraire les fondements mêmes de notre vie dan
740
ent touchent au contraire les fondements mêmes de
notre
vie dans la cité, de notre existence comme « Suisses ». Ils affectent
741
es fondements mêmes de notre vie dans la cité, de
notre
existence comme « Suisses ». Ils affectent nos tabous les plus inébra
742
notre existence comme « Suisses ». Ils affectent
nos
tabous les plus inébranlés, nos sécurités matérielles, ou sociales, o
743
». Ils affectent nos tabous les plus inébranlés,
nos
sécurités matérielles, ou sociales, ou nationales. Ce que personne n’
744
n’a jamais eu l’idée de mettre en question parmi
nous
. Par exemple, demande Ramuz : Avons-nous autre chose à dire que propr
745
on parmi nous. Par exemple, demande Ramuz : Avons-
nous
autre chose à dire que propreté, confort et instruction ? Avons-nous
746
dire que propreté, confort et instruction ? Avons-
nous
d’autre but commun que la sécurité et le profit ? Pourquoi sommes-nou
747
un que la sécurité et le profit ? Pourquoi sommes-
nous
confédérés ? Et pourquoi, enfin, sommes-nous neutres ? Je voudrais s
748
mmes-nous confédérés ? Et pourquoi, enfin, sommes-
nous
neutres ? Je voudrais souligner ceci : que c’est aux Suisses, finale
749
s’il garde en même temps le souci d’expliquer qui
nous
sommes à nos voisins, c’est peut-être que notre lot, en tant que Suis
750
même temps le souci d’expliquer qui nous sommes à
nos
voisins, c’est peut-être que notre lot, en tant que Suisses, et non e
751
ui nous sommes à nos voisins, c’est peut-être que
notre
lot, en tant que Suisses, et non en tant que Vaudois, ou Genevois, ou
752
ue c’est à peu près l’idéal que Keyserling juge à
notre
mesure, celui du tenancier de grand palace. (Ramuz, plus dur, parle d
753
ue nul autre n’a reçue. La Suisse existe-t-elle ?
nous
demande Ramuz. Cela revient à dire : a-t-elle une raison d’être ? J’e
754
ent que c’est la question qui ne se pose pas. Que
nous
le voulions ou non, notre neutralité caractérise non seulement notre
755
qui ne se pose pas. Que nous le voulions ou non,
notre
neutralité caractérise non seulement notre rôle politique en Europe,
756
u non, notre neutralité caractérise non seulement
notre
rôle politique en Europe, mais encore notre mentalité par rapport aux
757
ement notre rôle politique en Europe, mais encore
notre
mentalité par rapport aux pays voisins. Or il faut bien avouer, dès l
758
ue par ses soi-disant bénéficiaires. Hors de chez
nous
, l’on pense généralement : la Suisse tire son épingle du jeu. Neutral
759
itions mesquines. Cela n’augmente pas précisément
notre
prestige. Chez nous, l’on considère volontiers que la neutralité nous
760
a n’augmente pas précisément notre prestige. Chez
nous
, l’on considère volontiers que la neutralité nous est due, comme l’ai
761
nous, l’on considère volontiers que la neutralité
nous
est due, comme l’air et les beautés de la nature. Privilège inconditi
762
s beautés de la nature. Privilège inconditionnel,
nous
laissant au surplus le droit de faire la leçon à toute l’Europe dans
763
ire la leçon à toute l’Europe dans les leaders de
nos
journaux. Et cela ne contribue guère à nous donner un sens actif de n
764
ers de nos journaux. Et cela ne contribue guère à
nous
donner un sens actif de nos chances et de nos destins, dans une époqu
765
ne contribue guère à nous donner un sens actif de
nos
chances et de nos destins, dans une époque où des choses plus ancienn
766
à nous donner un sens actif de nos chances et de
nos
destins, dans une époque où des choses plus anciennes et plus grandes
767
où des choses plus anciennes et plus grandes que
notre
statut se trouvent remises en discussion, bouleversées, brutalement n
768
du, il faudra bien sortir un jour. Les événements
nous
y obligeront si nous ne savons pas les prévenir. Si nous nous refuson
769
rtir un jour. Les événements nous y obligeront si
nous
ne savons pas les prévenir. Si nous nous refusons à voir, à dire, à i
770
obligeront si nous ne savons pas les prévenir. Si
nous
nous refusons à voir, à dire, à illustrer, à incarner aux yeux de tou
771
eront si nous ne savons pas les prévenir. Si nous
nous
refusons à voir, à dire, à illustrer, à incarner aux yeux de tous les
772
aux yeux de tous les grandes et fortes raisons de
notre
neutralité, celle-ci sera balayée un jour prochain avec les vieux chi
773
pier qui sont censés la garantir. Quand bien même
nous
aurions voté des milliards de crédits d’armement, et des mesures d’in
774
pourra jamais remplacer, pour un petit pays comme
le nôtre
, la conscience de sa raison d’être, et le prestige qui s’y attache. O
775
e qui s’y attache. On croit souvent, surtout chez
nous
, qu’un petit pays a, comme tel, l’obligation de rester neutre. D’où l
776
nullement dissipée, bien au contraire. Là encore,
nous
avons voulu bénéficier des garanties qu’offrait la SDN sans accepter
777
lication des sanctions, premier avertissement que
nous
donnaient les faits d’avoir à repenser notre neutralité dans le cadre
778
t que nous donnaient les faits d’avoir à repenser
notre
neutralité dans le cadre nouveau de l’Europe. Il est fatal que ces di
779
itorialité dont jouit la Suisse sur le continent,
nous
le voyons, lui aussi, se transformer d’année en année. Et nous voyons
780
s, lui aussi, se transformer d’année en année. Et
nous
voyons que lui aussi dépend d’un équilibre spirituel74 totalement bou
781
é et réorganisé, au sein duquel il est urgent que
nous
trouvions une place nettement redéfinie. Bref, tout nous pousse à un
782
ouvions une place nettement redéfinie. Bref, tout
nous
pousse à un réveil de notre conscience fédérale. Tout nous met au déf
783
redéfinie. Bref, tout nous pousse à un réveil de
notre
conscience fédérale. Tout nous met au défi d’agrandir cette conscienc
784
se à un réveil de notre conscience fédérale. Tout
nous
met au défi d’agrandir cette conscience aux proportions nouvelles des
785
s mystiques qui régissent l’Europe d’aujourd’hui.
Notre
chance et nos risques sont là. Rien ne me paraît plus frappant que
786
régissent l’Europe d’aujourd’hui. Notre chance et
nos
risques sont là. Rien ne me paraît plus frappant que la convergence
787
ues. La géographie et l’histoire, l’agencement de
nos
institutions, les méfiances de C. F. Ramuz et la confiance de Liehbur
788
i est la réalité fédéraliste. Or il se trouve que
notre
position personnaliste est fondamentalement liée à une forme fédérati
789
araît être la grande leçon qui doit se dégager de
notre
effort. La mission essentielle de la Suisse est une mission personnal
790
r ce qui est mesquin. Car ce qui est mesquin chez
nous
, n’est en fait qu’une dégradation de l’idéal qui devrait nous unir. L
791
en fait qu’une dégradation de l’idéal qui devrait
nous
unir. La première devise des Suisses, ce fut « Un pour tous, tous pou
792
elle prouve la réalité en assemblant dans un État
nos
trois plus grandes civilisations, la germanique, la latine et la fran
793
se. ⁂ De cette mission qui justifie en même temps
notre
statut européen de neutralité, et notre statut intérieur de confédéra
794
ême temps notre statut européen de neutralité, et
notre
statut intérieur de confédération de cantons, découlent des conséquen
795
e. 1. — L’opinion suisse, telle que la traduisent
nos
journaux — et spécialement dans les cantons romands — est en contradi
796
ons romands — est en contradiction constante avec
notre
neutralité, et ce qui est pire, avec la mission même qui justifie cet
797
de fermeté ou ces protestations intempestives que
nous
prodiguons chaque jour aux « nationaux » de tel pays ou aux « rouges
798
ation bien définie et de portée européenne. Quand
nos
journaux font la leçon à Léon Blum, ce n’est pas — comme ce pourrait
799
ux. La même critique peut d’ailleurs s’adresser à
notre
presse d’extrême gauche lorsqu’elle défend le même Léon Blum pour des
800
ent inverses, et par suite non moins étrangères à
notre
ligne fédérale. Quand nous verrons nos grands journaux se préoccuper
801
on moins étrangères à notre ligne fédérale. Quand
nous
verrons nos grands journaux se préoccuper de juger ce qui se passe ch
802
ngères à notre ligne fédérale. Quand nous verrons
nos
grands journaux se préoccuper de juger ce qui se passe chez nos voisi
803
rnaux se préoccuper de juger ce qui se passe chez
nos
voisins non plus au nom de la droite française ou de la gauche allema
804
ande émigrée, mais au nom du principe fédéral que
nous
avons à incarner, on pourra dire que la Suisse a retrouvé sa raison d
805
us violemment centralistes, les plus contraires à
nos
statuts ! Nous ne pourrions en tirer qu’une seule leçon : les fascism
806
centralistes, les plus contraires à nos statuts !
Nous
ne pourrions en tirer qu’une seule leçon : les fascismes se donnent p
807
ce est là, et qu’en les admirant, en les enviant,
nous
sommes précisément en train de perdre ce qu’ils ont trouvé, le sens d
808
e à l’étranger reposait justement sur le fait que
nous
étions seuls à juger dans une perspective européenne. (Nos trois cult
809
s seuls à juger dans une perspective européenne. (
Nos
trois cultures nous y préparaient, nous y contraignaient même en quel
810
s une perspective européenne. (Nos trois cultures
nous
y préparaient, nous y contraignaient même en quelque mesure.) Mais un
811
ropéenne. (Nos trois cultures nous y préparaient,
nous
y contraignaient même en quelque mesure.) Mais une presse suisse part
812
st plus qu’une presse d’intérêt local. Là encore,
nos
chances sont uniques, nous pourrions être les premiers. Mais à cette
813
térêt local. Là encore, nos chances sont uniques,
nous
pourrions être les premiers. Mais à cette seule condition : de savoir
814
cette seule condition : de savoir au nom de quoi
nous
parlons. Et ce ne peut être qu’au nom de l’avenir de l’Europe, puisqu
815
m de l’avenir de l’Europe, puisque c’est cela que
nous
sommes dès maintenant. 2. — La culture. D’autres en ont parlé plus lo
816
ne l’envisage ici que sous l’angle particulier de
nos
responsabilités comme neutres. Ramuz insiste avec raison sur le fait
817
eutres. Ramuz insiste avec raison sur le fait que
nous
n’avons pas une culture nationale unifiée, mais des cultures diversif
818
ionales ou étrangères. Une fois de plus, c’est là
notre
chance. Mais savons-nous l’utiliser ? Il y faudrait une conscience tr
819
fois de plus, c’est là notre chance. Mais savons-
nous
l’utiliser ? Il y faudrait une conscience très forte de la réalité fé
820
vient à faiblir, quand par exemple on se met chez
nous
à l’école de la droite française et de sa politique particulière cond
821
mand, l’on voit une méfiance hostile poindre chez
nos
intellectuels à l’endroit de ce qui est « germanique » dans notre vie
822
els à l’endroit de ce qui est « germanique » dans
notre
vie confédérale. Réaction de faiblesse, et néfaste à un double titre.
823
sse, et néfaste à un double titre. Car d’une part
nous
y perdons ce qui fait notre valeur propre dans la culture de langue f
824
titre. Car d’une part nous y perdons ce qui fait
notre
valeur propre dans la culture de langue française ; et d’autre part,
825
culture de langue française ; et d’autre part, en
nous
refusant aux contacts et aux échanges, nous perdons la meilleure occa
826
t, en nous refusant aux contacts et aux échanges,
nous
perdons la meilleure occasion de prendre conscience de nous-mêmes, et
827
casion de prendre conscience de nous-mêmes, et de
nos
singularités sinon latines, du moins romanes. On se découvre en s’opp
828
à corps. Croit-on que Ramuz eût écrit ce Chant de
notre
Rhône, si « roman », sans le voisinage germanique qui l’a contraint à
829
ment tenté et enrichi par le génie du Rhin ? Pour
nous
qui n’avons pas les mêmes raisons de construire des Bastions de l’Est
830
rpétuelle de n’aboutir qu’à des mélanges bâtards.
Notre
unité existe, mais sur un plan à la fois plus élevé et plus vaste que
831
nale, des diversités de l’Europe, symbolisées par
nos
trois langues, nos deux religions, nos vingt-cinq républiques. Et sur
832
s de l’Europe, symbolisées par nos trois langues,
nos
deux religions, nos vingt-cinq républiques. Et surtout qu’on ne déplo
833
lisées par nos trois langues, nos deux religions,
nos
vingt-cinq républiques. Et surtout qu’on ne déplore pas le fait que l
834
e : un microcosme des valeurs que les nations qui
nous
entourent ont illustrées l’une après l’autre, mais n’ont pas pu synth
835
poésie ou la philosophie. Et peut-être ne serons-
nous
jamais aussi grands qu’aucune d’entre elles dans aucun de ces domaine
836
les dans aucun de ces domaines particuliers. Mais
notre
grandeur est ailleurs : elle est dans l’harmonie intime, ou dans l’op
837
vocations spéciales d’autres nations. Et c’est là
notre
vocation. Neutralité, sur le plan culturel, ce n’est pas mélange, ni
838
ir créer une « culture suisse », ce serait trahir
notre
mission, ce serait le péché même d’idolâtrie qui consiste dans son pr
839
èbre. Et pourquoi n’irais-je pas jusqu’à dire que
notre
grandeur culturelle est de n’avoir pas de culture suisse, mais seulem
840
uisse, mais seulement une culture européenne ? On
nous
a donné par-dessus un Gottfried Keller et un Ramuz. Ceux-là ne sont E
841
lle culture européenne77. Je ne vois pas pourquoi
nous
douterions d’une tradition que tout nous pousse à continuer, et qui,
842
pourquoi nous douterions d’une tradition que tout
nous
pousse à continuer, et qui, je le crois, n’a pas encore réalisé ses p
843
n’a pas encore réalisé ses possibilités extrêmes.
Nous
avons le goût du moyen, c’est entendu, et je l’accorde à Ramuz, et je
844
tion unique. Au niveau de l’instruction publique,
nous
étouffons dans le moyen ; mais au niveau de la vraie culture, nous po
845
ns le moyen ; mais au niveau de la vraie culture,
nous
pouvons être les moyens de la grandeur future de l’Europe. (Il y a là
846
d’une garde, et par là même, elle est conforme à
notre
vocation profonde. Garde montée autour des cols, dirait Liehburg ; mi
847
s justifications si convaincantes dans le plan de
notre
propre doctrine ? Armée démocratique, dit-on, milice populaire, dépou
848
ne s’agit ici que de nuances dans l’atmosphère de
notre
pays, mais il est important de les percevoir avant qu’elles ne devien
849
it que l’on soit un bon soldat. Peut-être oserons-
nous
rappeler qu’il existe d’autres manières se servir son pays et d’illus
850
, avec l’ardeur à revêtir l’uniforme. Après tout,
notre
armée n’est qu’un aspect de notre défense fédérale. Et un aspect subo
851
me. Après tout, notre armée n’est qu’un aspect de
notre
défense fédérale. Et un aspect subordonné. Si l’on néglige à son prof
852
d’ailleurs que les armes matérielles soient pour
nous
une défense suffisante. Je vois bien qu’elles sont nécessaires. Mais
853
nsacré à leur acquisition, on pourrait apporter à
nos
institutions de haute culture, à nos savants, artistes ou écrivains,
854
t apporter à nos institutions de haute culture, à
nos
savants, artistes ou écrivains, les moyens d’assurer au pays un prest
855
s d’assurer au pays un prestige international qui
nous
donnerait peut-être davantage qu’une garantie d’économie : une existe
856
Car le jour où il existera, l’on pourra dire que
nos
hommes politiques, si réellement représentatifs, dans ce pays, de l’o
857
ion moyenne des citoyens, ont retrouvé le sens de
notre
destinée, et notre chance unique de grandeur. ⁂ Je vois ce que l’on p
858
oyens, ont retrouvé le sens de notre destinée, et
notre
chance unique de grandeur. ⁂ Je vois ce que l’on peut m’objecter : «
859
n n’est plus vrai, et c’est très consciemment que
nous
opérons ce redressement urgent ! Qu’est-ce donc qu’une révolution, si
860
tir des formes existantes ? Il ne s’agit pas pour
nous
de « révolutionner », au sens que le bourgeois craintif prête à ce te
861
sens que le bourgeois craintif prête à ce terme.
Nous
partons, dans ce pays, d’un certain nombre de structures politiques e
862
urs en intention, les « utopies » personnalistes.
Nous
n’avons donc pas à renverser l’ordre politique existant — comme c’est
863
paresse spirituelle entretenue tyranniquement par
nos
écoles, la tentation de copier nos voisins dans les mœurs politiques
864
nniquement par nos écoles, la tentation de copier
nos
voisins dans les mœurs politiques et dans la presse, tout cela menace
865
esse, tout cela menace et compromet non seulement
nos
chances à venir, mais les bases politiques et morales sur lesquelles
866
is les bases politiques et morales sur lesquelles
nous
pouvions compter, et la mission même de la Suisse. Tout cela tend à n
867
et la mission même de la Suisse. Tout cela tend à
nous
réduire à nos proportions matérielles, qui sont petites, qui sont méd
868
ême de la Suisse. Tout cela tend à nous réduire à
nos
proportions matérielles, qui sont petites, qui sont médiocres. J’ai c
869
ôle de presse locale. Il faut bien dire aussi que
notre
fédéralisme tend à se réduire à l’esprit de clocher, à une limitation
870
plutôt qu’il ne favorise de fécondes oppositions.
Notre
neutralité, conçue comme une prudence, devient la pire des imprudence
871
e des imprudences au milieu de l’Europe fasciste.
Notre
instruction publique très développée à tous les degrés, mais fondée s
872
des inégalités favorisées et protégées82.) Seule
notre
économie cherche à se mettre au pas des grandes économies européennes
873
tant vanté. Autant de constatations qui dictent à
notre
action des objectifs immédiats : ils seront révolutionnaires au sens
874
vant toute action précise, il importe de rendre à
notre
peuple le sens d’un destin qui le dépasse. Petit peuple chargé d’une
875
nd air de l’Europe et du monde reviendra vivifier
nos
pays. Il y aura de nouveau du jeu, de la passion, des communications
876
sumerai tout ce qui précède en une seule phrase :
Nous
sommes chargés symboliquement de la garde du Saint-Gothard : mais c’e
877
e, et non pas pour barrer le col sous prétexte de
nous
mettre à l’abri ! 73. Particulièrement, il faut le souligner, en Su
878
ouligner, en Suisse romande. 74. Les guerres qui
nous
menacent n’opposeront pas seulement des colonnes motorisées, mais des
879
comme Ferrero ou Thibaudet ; agence de liaison de
nos
cultures grâce à la très remarquable Revue de Genève de Robert de T
880
un État personnaliste. 79. La place occupée dans
nos
journaux par les moindres manœuvres de régiment ou de brigade stupéfi
881
de faire concourir l’éducation et l’instruction à
notre
préparation militaire, comme le réclament déjà certains ! S’il fallai
882
roman, dont l’influence, du xiie siècle jusqu’à
nos
jours, se révèle exactement assimilable à celle d’un mythe. Tristan e
883
résie cathare ou albigeoise. Or il est établi, de
nos
jours, que les cathares étaient manichéens. Selon leur foi, le monde
884
torique, d’origine sacrée, transformera peu à peu
nos
sentiments, en leur prêtant des « couleurs » religieuses. Et cette im
885
squ’au contraire elle ordonnait la chasteté. Mais
nous
avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame spiritu
886
uer qu’elle joue un rôle restreint dans la vie de
nos
sociétés. Ce qui explique, à mon sens, l’état présent de dé-moralisat
887
— c’est la confuse dissension au sein de laquelle
nous
vivons de deux morales dont l’une est héritée de l’orthodoxie religie
888
sie dont l’expression « essentiellement lyrique »
nous
parvient totalement profanée, et par suite dénaturée. Voici les force
889
rs finalités s’excluent. De leur coexistence dans
nos
vies surgissent sans fin des problèmes insolubles, et ce conflit mena
890
lubles, et ce conflit menace en permanence toutes
nos
« sécurités » sociales. En d’autres temps, ce fut la fonction du myth
891
hie latente et de la composer symboliquement dans
nos
catégories morales. Rôle d’exutoire, rôle civilisateur. Mais le mythe
892
ivendi, et tous ces livres aggravant au contraire
notre
conscience du problème, contribuent à le rendre insoluble. Ils sont l
893
e. Ils sont les signes de la crise, mais aussi de
notre
impuissance à la réduire dans les cadres actuels. L’institution matri
894
s païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont
nos
institutions gardèrent longtemps les éléments : rites de l’achat, du
895
, du rapt, de la quête et de l’exorcisme. Mais de
nos
jours, la dot perd de son importance, par suite de l’instabilité écon
896
ne occasion d’anodines galanteries picturales. De
nos
jours enfin, le « voyage de noces », pour autant qu’il subsiste et ga
897
que les modernes font dépendre leur « bonheur » (
nous
reviendrons tout à l’heure sur cette notion centrale). Cette dépréci
898
térise l’état moral de l’époque, est à la fois de
nous
obséder par l’idée d’un bonheur facile, et du même coup de nous rendr
899
ar l’idée d’un bonheur facile, et du même coup de
nous
rendre inaptes à le posséder. Car tout ce qu’on nous propose nous int
900
s rendre inaptes à le posséder. Car tout ce qu’on
nous
propose nous introduit dans le monde de la comparaison, où nul bonheu
901
tes à le posséder. Car tout ce qu’on nous propose
nous
introduit dans le monde de la comparaison, où nul bonheur ne saurait
902
les moralistes de tous les temps l’ont répété, et
notre
temps n’apporte rien qui doive nous faire changer d’avis. Tout bonheu
903
t répété, et notre temps n’apporte rien qui doive
nous
faire changer d’avis. Tout bonheur que l’on veut sentir, que l’on veu
904
la passion : tel est le dilemme qu’introduit dans
nos
vies l’idée moderne du bonheur. Cela va de toute manière à la ruine d
905
sa transformation en passion. Et c’est de là que
nous
vient, par la littérature, cette idée toute moderne et romantique que
906
e que la passion est une noblesse morale, qu’elle
nous
met au-dessus des lois. Celui qui aime de passion accède à une humani
907
eut plus le croire, à l’âge du film et du roman —
nous
sommes tous plus ou moins intoxiqués, — et cette nuance est décisive.
908
ge de la mère, sans nul doute, et la psychanalyse
nous
apprend quels empêchements tragiques cela peut signifier. Mais l’exem
909
i les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De
nos
jours — et ce n’est qu’un début —, un homme qui se prend de passion p
910
portive. Mais le panurgisme esthétique atteint de
nos
jours une puissance inconnue, développée par tous les moyens techniqu
911
e innombrable et écœurante littérature romanesque
nous
peint ce type du mari qui redoute la « platitude », le train-train de
912
il appelait, c’était la mort transfigurante. Mais
nous
avons perdu la transcendance. La mort n’est plus qu’une métaphore, co
913
n, une moindre-vie. À cette lumière que jette sur
nos
psychologies la connaissance du mythe primitif, le succès du roman et
914
outes les complications qui servent d’intrigues à
nos
auteurs se ramènent au schéma monotone des ruses de la passion pour s
915
onge à la psychologie de la jalousie, qui envahit
nos
analyses : jalousie désirée, provoquée, sournoisement favorisée, et n
916
s, il serait excessif d’estimer que la plupart de
nos
contemporains sont en proie au délire de Tristan. Bien peu ont assez
917
es m’ont porté déjà aux limites du désobligeant :
nous
aimons trop nos illusions pour souffrir même qu’on nous les nomme…
918
jà aux limites du désobligeant : nous aimons trop
nos
illusions pour souffrir même qu’on nous les nomme… 4. De l’anarchi
919
imons trop nos illusions pour souffrir même qu’on
nous
les nomme… 4. De l’anarchie à l’eugénisme Cependant, l’anarchie
920
tatives de « restauration » du mariage auxquelles
nous
assistons depuis la guerre. Les églises font un honorable effort de r
921
ncore osé dire que l’amour tel qu’on l’imagine de
nos
jours est la négation pure et simple du mariage, que l’on prétend fon
922
toujours existé, elle existera donc toujours, et
nous
ne sommes pas des Don Quichotte… » Je le crois bien ! C’est même à ca
923
xe collectif. ⁂ Deux exemples de grande envergure
nous
indiquent un type de réponse, une solution peut-être inévitable. La R
924
ue de l’enfance, probablement sans précédent dans
notre
histoire européenne. Quant au mariage, il fut proprement balayé duran
925
art des conséquences bien plus complexes que chez
nous
, et d’apparences fort hétéroclites. Le cynisme morbide de l’après-gue
926
ique forcée de l’eugénisme réussira, là où toutes
nos
morales échouent, entraînant l’effective abolition du besoin « spirit
927
sich sehnt (La femme que l’on désire, la femme de
notre
nostalgie) est la meilleure définition d’Iseut. C’est la femme que l’
928
« une aventure d’intolérance et d’inquisition où
nous
avons à peu près tout à perdre ». Enfin M. Haedens demande que l’on r
929
n des premiers actes du réveil « pluraliste » que
nous
appelons ici depuis nos débuts. NRF (mai). — Notes et quatrains
930
éveil « pluraliste » que nous appelons ici depuis
nos
débuts. NRF (mai). — Notes et quatrains de Jean Wahl. À retenir
931
demi-siècle, la poésie de la France », mais qu’il
nous
la ramène (sans calembour), aussi fraîche que lorsqu’il lui donna la
932
vait cloîtrée ? — Pour un collège de sociologie :
Nous
y reviendrons. aw. Rougemont Denis de, « Revue des revues », Espri
933
e, sans doute, puisqu’il n’est plus question pour
nous
de recourir au bras séculier. (Sans compter que la Croisade, au total
934
t être lui-même son dieu93. La passion brûle dans
notre
cœur sitôt que le serpent au sang-froid — le cynique pur — insinue sa
935
les raisons de la terre, et les conseils de tous
nos
arts de vivre, quand c’est la terre qui est méprisée, et la vie qui e
936
ctrine du salut). À vues humaines, la guérison de
nos
passions viendra de l’État, ce Sauveur anonyme qui assumera le poids
937
e Sauveur anonyme qui assumera le poids de toutes
nos
fautes, et de la faute initiale de vivre, pour les glorifier dans la
938
uprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il
nous
lie au temps, précisément, quand la foi veut l’éternité ! Que répondr
939
e passion chrétienne est la seule vérité, et tous
nos
« devoirs » humains (dont le bonheur) ne peuvent que nous en détourne
940
evoirs » humains (dont le bonheur) ne peuvent que
nous
en détourner. Kierkegaard condamna d’abord les pasteurs qui refusaien
941
res à la nature pour sélectionner les espèces qui
nous
paraissent adaptées. Et nous aurions la prétention de résoudre d’un c
942
nner les espèces qui nous paraissent adaptées. Et
nous
aurions la prétention de résoudre d’un coup, en une seule vie, le pro
943
a sensiblement de son « bonheur ». Alors que tout
nous
montre que cent-mille essais ne seraient pas encore assez pour consti
944
faut le reconnaître honnêtement : le problème qui
nous
est posé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’autant plus
945
st salutaire. Cela se discute à l’infini. Et cela
nous
sera des plus utile dès que les hommes se régleront sur la raison et
946
Cela n’a pas d’importance, cela ne change rien à
nos
rapports, c’est une passade, une erreur sans lendemain » et tantôt :
947
mantique, il n’y a pas de contradiction profonde,
nous
l’avons vu95. Dans les deux cas, il s’agit de s’évader hors de tout e
948
il se peut aussi que rien ne compense la perte :
nous
sommes ici dans un ordre de grandeur où nos mesures et nos équivalenc
949
te : nous sommes ici dans un ordre de grandeur où
nos
mesures et nos équivalences n’ont plus cours.) Mais savons-nous encor
950
s ici dans un ordre de grandeur où nos mesures et
nos
équivalences n’ont plus cours.) Mais savons-nous encore imaginer une
951
t nos équivalences n’ont plus cours.) Mais savons-
nous
encore imaginer une grandeur qui n’ait rien de romantique ? Et qui so
952
. (Pour ne rien dire des successives fidélités de
nos
« liaisons », et de tous ces Tristans qui ne sont au vrai que des Don
953
r pour l’autre. L’analyse des légendes courtoises
nous
a révélé que Tristan n’aime pas Iseut mais l’amour même, et au-delà d
954
iques, la « fidélité passionnée » n’a gardé parmi
nous
que l’illusion d’accéder à une vie plus ardente. Mais l’emprise de ce
955
e de la religion primitive. Religion antérieure à
notre
« instinct » moderne, et qui détient l’intime secret de la passion, a
956
là de ce que les psychologues peuvent y lire. ⁂ «
Notre
engagement n’était pas pris pour ce monde », écrivait Novalis songean
957
gne que la volonté de Dieu, même quand elle ruine
notre
bonheur, est salutaire. L’amour de Tristan et d’Iseut c’était l’angoi
958
lus d’Isolde, plus de Tristan, plus aucun nom qui
nous
sépare ! » Il faut que l’autre cesse d’être l’autre, donc ne soit plu
959
l se tourne avec moi vers le Jour afin d’attester
notre
alliance. ⁂ Une vie qui m’est alliée — pour toute la vie, voilà le mi
960
’amour-passion, l’amour païen, qui a répandu dans
notre
monde occidental le poison de l’ascèse idéaliste — et tout ce qu’un N
961
ile. C’est Éros, et non pas Agapè, qui a glorifié
notre
instinct de mort, et qui a voulu le « spiritualiser ». Mais Agapè se
962
mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de
notre
condition finie et limitée de créatures. Ainsi le même mouvement qui
963
e créatures. Ainsi le même mouvement qui fait que
nous
adorons la vie nous précipite dans sa négation. C’est la profonde mis
964
e même mouvement qui fait que nous adorons la vie
nous
précipite dans sa négation. C’est la profonde misère, le désespoir d’
965
, mais le Jugement du Créateur. C’est ici-bas que
notre
sort se joue. C’est sur la terre qu’il faut aimer et recevoir le pard
966
s dès lors que le Verbe s’est fait chair et qu’il
nous
a parlé en mots humains, nous avons appris cette nouvelle : ce n’est
967
fait chair et qu’il nous a parlé en mots humains,
nous
avons appris cette nouvelle : ce n’est pas l’homme qui doit se délivr
968
s, dans l’obéissance à la Parole. ⁂ Et qu’aurions-
nous
alors à craindre du désir ? Cela seulement : qu’il nous détourne d’ob
969
lors à craindre du désir ? Cela seulement : qu’il
nous
détourne d’obéir. Mais il perd sa puissance absolue quand nous cesson
970
d’obéir. Mais il perd sa puissance absolue quand
nous
cessons de le diviniser. Et c’est ce qu’atteste l’expérience de la fi
971
rde de confondre avec des vérités psychologiques.
Notre
analyse du mythe nous a fait voir pourquoi l’on aime croire à la fata
972
es vérités psychologiques. Notre analyse du mythe
nous
a fait voir pourquoi l’on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi
973
fier les écarts de Don Juan. Toute la littérature
nous
engage à y voir la preuve d’une très puissante nature sensuelle. Don
974
». Mais c’est encore le mythe, naturellement, qui
nous
le fait croire, avec son obsession de l’amour contrarié. Il serait pl
975
On admettra que c’est une révolution sérieuse. Et
nous
pourrons maintenant dépasser la formule toute négative et privative d
976
c’est-à-dire des deux religions qui se disputent
notre
Occident. La connaissance de ce conflit, de ses origines historiques
977
ns doute de dégager le principe de correction que
nos
recherches sur la passion peuvent établir. ⁂ Les Orientaux caractéris
978
oient l’héritage du christianisme et le secret de
notre
dynamisme. Et il est vrai que ces trois termes : christianisme, passi
979
reils jugements. Cependant, si les conclusions de
notre
examen du mythe courtois sont justes, il faudra corriger sensiblement
980
il est né de la complicité de cette religion avec
nos
plus vieilles croyances, et du conflit de l’hérésie qui en résulta av
981
al » procède de deux sources distinctes. Si c’est
notre
délire guerrier que l’on entend désigner par ce terme, il se rattache
982
l’autre aspect du dynamisme occidental, j’entends
notre
génie technique, ne saurait être un seul instant ramené à la passion.
983
nt elle est née ne sauraient proposer comme but à
notre
vie la maîtrise de la Nature, puisque c’est là le but et la fonction
984
es effets. Mais la réponse n’importe pas ici : il
nous
suffit de marquer que les éléments occidentaux-chrétiens (c’est-à-dir
985
me moderne, c’est la collusion de la guerre et de
notre
génie technique. À partir de la Révolution, la guerre devenant « nati
986
? S’il est vrai qu’elle ne s’est développée dans
notre
histoire et nos cultures qu’à partir des xiie et xiiie siècles, et
987
u’elle ne s’est développée dans notre histoire et
nos
cultures qu’à partir des xiie et xiiie siècles, et par l’impulsion
988
et de l’Iran, sources certaines de l’hérésie, que
nous
sont venues nos « mortelles » croyances. Mais dira-t-on, ces mêmes cr
989
rces certaines de l’hérésie, que nous sont venues
nos
« mortelles » croyances. Mais dira-t-on, ces mêmes croyances n’ont pa
990
es n’y ont pas trouvé les mêmes obstacles. Ainsi
notre
chance dramatique est d’avoir résisté à la passion par des moyens pré
991
. Telle fut la tension permanente d’où jaillirent
nos
plus belles créations. Mais ce qui produit la vie produit aussi la mo
992
e qu’il a de particulier. C’est tout le secret de
notre
fidélité. La sagesse orientale cherche la connaissance dans l’aboliti
993
naissance dans l’abolition progressive du divers.
Nous
, nous cherchons la densité de l’être dans la personne distincte, sans
994
nce dans l’abolition progressive du divers. Nous,
nous
cherchons la densité de l’être dans la personne distincte, sans cesse
995
ns cesse approfondie comme telle. « D’autant plus
nous
connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
996
nnaissons les choses particulières, d’autant plus
nous
connaissons Dieu », dit Spinoza. Cette attitude, qui définit mon Occi
997
t donne des chances nouvelles à la passion. C’est
notre
vie et notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est
998
hances nouvelles à la passion. C’est notre vie et
notre
mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le m
999
ndividuelles. Le « signe » de la crise du mariage
nous
parle et nous avertit mieux : aucun autre n’est plus sensible et quot
1000
Le « signe » de la crise du mariage nous parle et
nous
avertit mieux : aucun autre n’est plus sensible et quotidien, plus in
1001
x domaines où il peut entraîner la destruction de
notre
civilisation. Tout cela est, tout cela nous menace, et d’autant plus
1002
n de notre civilisation. Tout cela est, tout cela
nous
menace, et d’autant plus qu’on voudrait le nier. Cependant, à plusieu
1003
plusieurs reprises, la connaissance de ces périls
nous
a fait entrevoir des possibilités de les surmonter. Par exemple, il s
1004
endemains qui obsède aujourd’hui tant de fronts ?
Notre
vie ne se joue pas dans l’au-delà temporel, mais dans les décisions t
1005
dans les décisions toujours actuelles qui fondent
notre
fidélité. Quoi qu’il arrive, heur ou malheur, le sort du monde nous i
1006
i qu’il arrive, heur ou malheur, le sort du monde
nous
importe bien moins que la connaissance de nos devoirs présents. Car «
1007
de nous importe bien moins que la connaissance de
nos
devoirs présents. Car « la figure de ce monde passe », mais l’obéissa
1008
toujours hic et nunc, dans l’acte de l’Éternel où
notre
espoir se fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexion, amorcés çà et là dans ce
1009
si simpliste que le dilemme passion-fidélité peut
nous
le faire croire. De fait, on ne connaît jamais que les problèmes dont
1010
solution, le dépassement. Or le moyen de dépasser
notre
dilemme ne saurait être la pure et simple négation de l’un de ses ter
1011
pe, ce serait vouloir supprimer l’un des pôles de
notre
tension créatrice. De fait, cela n’est pas possible. Le philistin qui
1012
ion vécue jusqu’à l’impasse mortelle, que pouvons-
nous
désormais entrevoir ? Les deux thèmes que je vais esquisser indiquent
1013
un drame personnel dont les données biographiques
nous
sont suffisamment connues. On sait que l’événement qui devint pour Ki
1014
les avec Régine. La cause intime de cette rupture
nous
demeure en partie mystérieuse107 : c’est « le secret » essentiellemen
1015
Dieu apparaît alors comme « mon ennemi mortel ».
Nous
nous heurtons ici à l’extrême limite, à l’origine pure de la Passion,
1016
apparaît alors comme « mon ennemi mortel ». Nous
nous
heurtons ici à l’extrême limite, à l’origine pure de la Passion, — ma
1017
l’origine pure de la Passion, — mais du même coup
nous
sommes jetés au cœur même de la foi chrétienne ! Car voici : cet homm
1018
enne mettre ses délais entre la question qu’elles
nous
posent et la réponse de notre vie.) ⁂ Le second thème que j’esquisser
1019
la question qu’elles nous posent et la réponse de
notre
vie.) ⁂ Le second thème que j’esquisserai n’est peut-être pas d’une n
1020
gaard. Au sommet de l’ascension spirituelle qu’il
nous
raconte dans le langage de la plus ardente passion, saint Jean de la
1021
bonheur sensible, cessent de souffrir, acceptent
notre
jour. Et alors le mariage est possible. Nous sommes deux dans le cont
1022
ent notre jour. Et alors le mariage est possible.
Nous
sommes deux dans le contentement. ⁂ Une dernière fois pourtant nous r
1023
ans le contentement. ⁂ Une dernière fois pourtant
nous
reprendrons un parti de sobriété. Les mariés ne sont pas des saints,
1024
t un beau jour pour adopter une vérité meilleure.
Nous
sommes sans fin ni cesse dans le combat de la nature et de la grâce.
1025
élité gardée au nom de ce qui ne change pas comme
nous
, révèle peu à peu son mystère : c’est qu’au-delà de la tragédie, il y
1026
ais les catastrophes qu’elle annonce représentent
notre
châtiment et non pas notre délivrance. Ce n’est pas la mort, la désin
1027
e annonce représentent notre châtiment et non pas
notre
délivrance. Ce n’est pas la mort, la désincarnation, qui est le salut
1028
passion contre le mariage » (décembre 1938)az
Nous
annoncions deux lettres dans notre dernier numéro. Une erreur de mont
1029
bre 1938)az Nous annoncions deux lettres dans
notre
dernier numéro. Une erreur de montage a fait sauter la seconde (où no
1030
ne erreur de montage a fait sauter la seconde (où
notre
ami Miatlev protestait de ne pas lire le nom de Lawrence parmi les pr
1031
té mais par crainte, pour assurer le « salut » de
nos
libertés… Ils ont écrit et dit tout cela, avant les autres, dans Esp
1032
artisans de droite et de gauche seraient fondés à
nous
dire aujourd’hui : « Vous avez très bien vu pourquoi nous ne ferions
1033
e aujourd’hui : « Vous avez très bien vu pourquoi
nous
ne ferions rien. Mais dites-nous maintenant pourquoi vous-mêmes, conn
1034
bien vu pourquoi nous ne ferions rien. Mais dites-
nous
maintenant pourquoi vous-mêmes, connaissant nos erreurs, n’avez rien
1035
-nous maintenant pourquoi vous-mêmes, connaissant
nos
erreurs, n’avez rien fait de mieux ? » Certains seront tentés de répo
1036
un appareil centralisé — la négation parfaite de
nos
doctrines. 6. On croit si peu à la mort des partis qu’on n’imagine pa
1037
12. Et de même, ceux qui attendent pour agir que
nous
soyons « suffisamment nombreux ». 13. Pour former une communauté, il
1038
moins égale à la mienne. C’est à partir de là que
nous
pouvons dialoguer. Car à partir de là, nous pouvons en appeler à l’ob
1039
à que nous pouvons dialoguer. Car à partir de là,
nous
pouvons en appeler à l’objectivité la plus réelle : celle de certaine
1040
taines formes fixes de l’esprit au nom desquelles
nous
portons nos jugements, et qui ne sont autres que les dogmes. — Ça exi
1041
fixes de l’esprit au nom desquelles nous portons
nos
jugements, et qui ne sont autres que les dogmes. — Ça existe, l’amour
1042
ait être que littérature (la plus belle qui soit,
nous
le savons à Neuchâtel comme à Marseille). C’est à cela, c’est à ce «
1043
ut prix que je puisse l’assumer. » Eh bien quoi ?
Nous
en sommes tous là ! Mais faut-il vraiment s’en réjouir ? Si l’on appe
1044
médiable « consonance » dont un miracle seul peut
nous
sauver, en même temps qu’il sauvera ou restaurera l’humain, et comme
1045
peut-être que j’abuse en transportant à ce niveau
notre
« tenson », comme on disait au temps des troubadours. Croyez-moi, je
1046
loi. Mais il faut bien remarquer le point réel de
notre
divergence (en attendant nos psychographes). Votre insistance à me re
1047
r le point réel de notre divergence (en attendant
nos
psychographes). Votre insistance à me reprocher d’avoir sous-estimé c
1048
ntence paraît écrasante pour ma thèse. Seulement,
nous
sommes dans le monde concret de la chute, le monde des vérités second
1049
« Je trouve deux hommes en moi », écrit l’Apôtre.
Nous
trouvons en nous deux amours, et même trois. C’est là précisément le
1050
hommes en moi », écrit l’Apôtre. Nous trouvons en
nous
deux amours, et même trois. C’est là précisément le sujet de mon livr
1051
ore que vous êtes « plutôt contre » ? Voilà toute
notre
opposition : catholique et platonisant, vous insistez sur la nécessit
1052
vue « la seule chose nécessaire ». Car l’Écriture
nous
dit que si nous la gardons « tout le reste nous sera donné par-dessus
1053
hose nécessaire ». Car l’Écriture nous dit que si
nous
la gardons « tout le reste nous sera donné par-dessus » ; mais l’inve
1054
e nous dit que si nous la gardons « tout le reste
nous
sera donné par-dessus » ; mais l’inverse n’est pas prévu. Post-Scri
1055
après la note de ce dernier dans Esprit d’avril,
nous
a paru propre à intéresser nos lecteurs. Voici d’abord une lettre de
1056
s Esprit d’avril, nous a paru propre à intéresser
nos
lecteurs. Voici d’abord une lettre de Rougemont. »
1057
te est précédé du chapeau suivant : « Certains de
nos
correspondants ont posé la question préalable. Un divorce entre le ch
1058
’à la mort. Plus question du savon. Brossez-vous.
Nous
ne posons pas de question de principe à propos de ce produit utile et
1059
fabrication et dans la répartition de l’article,
nous
étudions deux questions, et prenons les mesures nécessaires pour les
1060
s pour les résoudre, non pas pour qu’on en parle.
Notre
tendance est de nous en remettre à une agence d’État, qui généralemen
1061
on pas pour qu’on en parle. Notre tendance est de
nous
en remettre à une agence d’État, qui généralement fait le travail à l
1062
re éprouvé de la tradition dite nationale… Et si
nous
ne sommes pas là pour consentir un prêt, payant la casse, vous parlez
1063
onsentir un prêt, payant la casse, vous parlez de
notre
hypocrisie… Avec tout cela, je me demande bien pourquoi nous adorons
1064
isie… Avec tout cela, je me demande bien pourquoi
nous
adorons la France comme une femme ! Pour sa grâce et pour ses faibles
1065
gueur, un certain équilibre élégant et hardi, qui
nous
en imposent encore… Nous faisons à la France un crédit démesuré, plus
1066
re élégant et hardi, qui nous en imposent encore…
Nous
faisons à la France un crédit démesuré, plus qu’à nul autre pays du m
1067
les négociations, comme le fut votre Herriot, que
nous
respectons. Et cessez de répéter sur notre compte des sottises pittor
1068
ot, que nous respectons. Et cessez de répéter sur
notre
compte des sottises pittoresques ou méprisantes. Nous sommes adultes.
1069
compte des sottises pittoresques ou méprisantes.
Nous
sommes adultes. Comment un Américain moyen voit le Monde — Quel
1070
protestantes, ce qui doit rassurer. Ils ont donné
nos
meilleurs immigrants, ceux qui ont fondé nos vieilles familles. Quels
1071
onné nos meilleurs immigrants, ceux qui ont fondé
nos
vieilles familles. Quels sont les pays qui marchent mal et qui nous c
1072
lles. Quels sont les pays qui marchent mal et qui
nous
créent le plus d’ennuis ? L’Espagne et le Portugal, parce que ce sont
1073
sissent matériellement, elles n’achèteront jamais
notre
respect. L’Europe centrale et les Balkans, livrés aux Russes, qui les
1074
iper, puisque ce sont leurs colonies. L’Allemagne
nous
plaît mieux que la Pologne : pays de blonds et les noirs sont suspect
1075
et les noirs sont suspects, tous les villains de
nos
films ont les cheveux noirs. De plus l’Allemand est propre et travail
1076
re-grand-mère était du Wurtemberg. Les Italiens ?
Nous
en aurons bientôt autant chez nous qu’il en reste là-bas. Nous aimion
1077
Les Italiens ? Nous en aurons bientôt autant chez
nous
qu’il en reste là-bas. Nous aimions beaucoup La Guardia, que nous bap
1078
s bientôt autant chez nous qu’il en reste là-bas.
Nous
aimions beaucoup La Guardia, que nous baptisions la Fleurette. Nous n
1079
ste là-bas. Nous aimions beaucoup La Guardia, que
nous
baptisions la Fleurette. Nous n’avons jamais admiré Mussolini, comme
1080
oup La Guardia, que nous baptisions la Fleurette.
Nous
n’avons jamais admiré Mussolini, comme l’ont fait les bourgeois d’Eur
1081
ujours prêts et se battre. Oui, l’Europe, ce sont
nos
Balkans. Mais il y a l’Amérique du Sud, il y a les Russes, il y a l’A
1082
dont ils font montre même quand ils viennent chez
nous
. Cette moitié de moi n’irait peut-être pas jusqu’à demander une guerr
1083
es, qui se met à vous ressembler si curieusement.
Nous
n’avons guère plus que lui le sens de la vie privée, nous avons le mê
1084
vons guère plus que lui le sens de la vie privée,
nous
avons le même goût de la production en masse et sans y regarder de tr
1085
eries. On dit que c’est la question de l’Asie qui
nous
sépare. Car en réalité, nous touchons à l’Asie. Nous sommes une puiss
1086
estion de l’Asie qui nous sépare. Car en réalité,
nous
touchons à l’Asie. Nous sommes une puissance maritime et cela compens
1087
s sépare. Car en réalité, nous touchons à l’Asie.
Nous
sommes une puissance maritime et cela compense la proximité géographi
1088
géographique de la Russie. Pourquoi donc aurions-
nous
organisé, par les soins de la marine de guerre, et comme pour démontr
1089
lair avertissement aux Russes. La Chine est un de
nos
grands marchés, le Japon un de nos gros clients. C’est là que les cho
1090
hine est un de nos grands marchés, le Japon un de
nos
gros clients. C’est là que les choses pourraient se gâter… Quant à no
1091
st là que les choses pourraient se gâter… Quant à
nos
bons voisins « latins », je ne sais pourquoi, chaque fois que nous le
1092
« latins », je ne sais pourquoi, chaque fois que
nous
leur serrons la main, ils pincent les lèvres, comme si l’on venait de
1093
ne belle énergie et beaucoup moins de naïveté que
nous
ne le pensons, ils embrassent mieux que nous la confusion du siècle,
1094
que nous ne le pensons, ils embrassent mieux que
nous
la confusion du siècle, ils y sont installés carrément, et ils l’expl
1095
ce active dans une culture. Les meilleurs d’entre
nous
les ont encore, tandis que les masses chez eux les fuient et que leur
1096
urs élites ne s’en approchent qu’en hésitant. Ils
nous
sont supérieurs à tant d’autres égards ; saurons-nous garder au moins
1097
sont supérieurs à tant d’autres égards ; saurons-
nous
garder au moins cela ? Le goût de la complexité. La tendance à simpl
1098
e et la réussite est le signe d’une vue bornée de
notre
condition humaine, de même que le goût des formes parfaitement arrond
1099
qui a l’air gothique quand plus rien ne l’est en
nous
ni autour d’elle. Un peuple, s’il éduque son sens des formes, cesse d
1100
t. Sachez que les Américains ont beaucoup mieux à
nous
donner que des frigidaires, des capitaux et des avions. Ils ont libér
1101
aires, des capitaux et des avions. Ils ont libéré
nos
villages. Libérons-nous à leur contact, à leur exemple, de l’esprit v
1102
des avions. Ils ont libéré nos villages. Libérons-
nous
à leur contact, à leur exemple, de l’esprit villageois. Apprenons d’e
1103
urer le vaincu. Apprenons d’eux à tenir parole, à
nous
laver, à boire du lait, à être à l’heure, à ne pas couper les files p
1104
elles sont raisonnables, à faire crédit, à payer
nos
impôts, à exiger des fonctionnaires décents, à trouver drôles plutôt
1105
t que ridicules ceux qui ont d’autres allures que
nous
. Apprenons d’eux la valeur créatrice d’un certain gaspillage lyrique,
1106
e lyrique, dans tous les domaines de la vie ; car
notre
économie minutieuse des moyens, surestimée par l’École et l’État, et
1107
ue à tous risques d’un idéal même imparfait ; car
notre
rigorisme intellectuel masque souvent des lâchetés de frileux. Enfin,
1108
souci d’être dignes non seulement d’un passé qui
nous
a faits, mais surtout d’un avenir qu’il dépend de nous de faire. Cett
1109
a faits, mais surtout d’un avenir qu’il dépend de
nous
de faire. Cette attitude détient le secret de la liberté. Car il n’es
1110
it perdue, perdue pour tous et non seulement pour
nous
! Ce n’est donc pas au nom de je ne sais quel nationalisme européen q
1111
om de je ne sais quel nationalisme européen qu’il
nous
faut défendre l’Europe, mais au seul nom de l’humanité la plus consci
1112
ctiviste ou de progrès capitaliste qui ont quitté
notre
continent, mais, à leur suite, les espoirs et les rêves des plus acti
1113
les espoirs et les rêves des plus actifs d’entre
nous
ont émigré. La bourgeoisie, dans son ensemble, se contente d’un doubl
1114
tionalisme aux dimensions continentales. Ce qu’il
nous
faut demander, et obtenir, nous tous, c’est que les nations européenn
1115
entales. Ce qu’il nous faut demander, et obtenir,
nous
tous, c’est que les nations européennes s’ouvrent d’abord les unes au
1116
ouvrent l’Europe au monde, du même coup. Ce qu’il
nous
faut demander et obtenir — obtenir de nous-mêmes tout d’abord — c’est
1117
millions de personnes déplacées, la torture et «
notre
désastre spirituel » sont sans importance à mes yeux « quand le foie
1118
du tiers-monde, l’heure n’est pas de cracher sur
nos
valeurs, mais de les prendre nous-mêmes au sérieux et d’en tirer les
1119
s-monde et pour l’Europe qui doit l’aider… Ce que
nous
devons offrir au monde et à nos fils, ce n’est pas notre mauvaise con
1120
l’aider… Ce que nous devons offrir au monde et à
nos
fils, ce n’est pas notre mauvaise conscience, notre rage autopunitive
1121
evons offrir au monde et à nos fils, ce n’est pas
notre
mauvaise conscience, notre rage autopunitive ou l’alliance de nos ren
1122
nos fils, ce n’est pas notre mauvaise conscience,
notre
rage autopunitive ou l’alliance de nos reniements, mais un exemple ré
1123
science, notre rage autopunitive ou l’alliance de
nos
reniements, mais un exemple réussi de dépassement de l’ère nationalis