1
ne conception de Français né paillard, décoré, et
qui
ne sait pas la géographie. Il faut tout de même que nos camarades de
2
même que nos camarades de la jeunesse allemande,
qui
s’en inquiètent à juste titre, sachent ce que nous pensons des manife
3
is, devant cette déjection, grassement payée mais
qui
peut coûter cher à ses producteurs, de la haine qui se bat les flancs
4
i peut coûter cher à ses producteurs, de la haine
qui
se bat les flancs. a. Rougemont Denis de, « À l’index (Première li
5
archique, voilà bien notre monde. Mais une pensée
qui
n’agit pas n’est plus de la pensée ; une action qu’on ne « pense » pa
6
: la loi de Dieu s’oppose à cette loi des hommes
qui
veut qu’on tue. Une décision se formule, peut-être pour la première f
7
aide de cette laideur pauvre et presque abstraite
qui
symbolise assez bien le régime. Quatre gaillards en uniforme, vautrés
8
Quatre gaillards en uniforme, vautrés sur un banc
qui
la divise par le milieu, fument des cigarettes en taquinant du pied l
9
aux) de l’éthique, devant huit officiers corrects
qui
n’ont jamais rien entendu de pareil, ainsi qu’en témoignent leurs vis
10
e prison pour ce garçon sérieux et maître de lui,
qui
sourit parfois doucement derrière ses lunettes d’écaille. C’est lui q
11
cement derrière ses lunettes d’écaille. C’est lui
qui
juge, ayant pesé son acte. Les autres appliquent un tarif. ⁂ Je ne su
12
i qu’il en pense, dans cette phalange de rhéteurs
qui
va de Jaurès à Sangnier ; car c’est, vous m’entendez, « au nom de la
13
né par son acte la preuve d’une obéissance à Dieu
qui
devrait être celle de tout croyant ; ou s’il a seulement manifesté sa
14
t le nom sert encore de recommandation (pour ceux
qui
croient aux « relations »). Cette vertu laïque et démodée, confection
15
e. Un je ne sais quoi de rassurant et d’avouable,
qui
fait qu’on invoque son nom dans tous les cas où il s’agit en vérité d
16
ors-la-loi, aux applaudissements des braves gens,
qui
par ailleurs mettent en prison Martin parce qu’il refuse de faire la
17
quels nous nous ferions tuer, et les buts de ceux
qui
nous feraient volontiers tuer. Jean-Richard Bloch l’a dit à la barre
18
gie païenne par excellence, celle de l’État-Dieu,
qui
veut l’obéissance aveugle… » 6° Il n’y a qu’un rapport de lâcheté ent
19
rement sans avocats ni simulacres d’aucune sorte.
Qui
trompe-t-on ici ? Les « grands principes » de 89 ou les commanditaire
20
a paix » ne nous détourne de l’action nécessaire,
qui
ne saurait longtemps demeurer pacifiste. Dans un régime social où tou
21
comme un signal de rupture consommée. Tout homme
qui
agit, sa pensée est en rupture de bourgeoisie. Jacques Martin, dans s
22
ayé de nous faire croire que cet « ordre » social
qui
nous blessait, c’était un aspect nécessaire de l’« ordre chrétien » d
23
tes les parties de la terre contre une chrétienté
qui
, loin d’avoir maudit la guerre et surtout ce qui l’a permise, prétend
24
qui, loin d’avoir maudit la guerre et surtout ce
qui
l’a permise, prétend encore dominer sur l’Europe, et ne peut mainteni
25
nt scandaleusement sa cause avec la cause de ceux
qui
réellement gouvernent. (On sait ce qu’ils sont.) Il faut qu’un cri ja
26
ourd’hui, d’une volonté de rupture, ce témoignage
qui
chaque fois qu’il est porté, rétablit le christianisme et sa nouveaut
27
nisme et sa nouveauté menaçante. ⁂ Que la passion
qui
nous arrache ce cri, nous rende aussi lucides et efficaces ! Nous vou
28
y faudra de la violence. Mais où porter le coup ?
qui
dénoncer ? au nom de quoi ? La rupture ne pourra s’opérer qu’au lieu
29
’il exclut l’autre. Ce n’est pas le christianisme
qui
a confondu sa cause avec celle de la bourgeoisie capitaliste. Mais c’
30
rgeoisie capitaliste. Mais c’est un parti de gens
qui
, ayant peut-être été chrétiens, veulent en tirer des intérêts, abusen
31
vec l’injustice dont il s’est fait le soutien, et
qui
, depuis, assure son succès relatif. Une église « établie » établissan
32
e christianisme véritable et cette « chrétienté »
qui
s’en réclame encore au moment où elle le trahit. Telle sera donc la f
33
spécifiques constituées, existant en elles-mêmes,
qui
auraient été introduites dans le monde par Dieu, que nous aurions mal
34
lle, d’une manière imprévisible. La seule liberté
qui
lui soit accordée vis-à-vis de la foi, c’est de la refuser. Comment d
35
il est à l’intérieur de la religion. Les églises
qui
se crurent en droit d’édicter un « ordre chrétien », se fondaient tou
36
l’éternel, elle juge et condamne ceux-là d’abord
qui
s’en réclament. Et c’est pourquoi il y a un imposteur dans tout homme
37
’est pourquoi il y a un imposteur dans tout homme
qui
se dit chrétien. (Je ne dis pas cela d’un point de vue antichrétien.)
38
umaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu ! —
qui
poursuivrait son plan sans se soucier de la justice de Dieu. Et la vo
39
ise : « Tes amis t’ont jouée, t’ont dominée, ceux
qui
mangeaient ton pain t’ont dressé des pièges — et tu n’as pas su t’en
40
ièges — et tu n’as pas su t’en apercevoir ! — Toi
qui
t’assieds sur les hauteurs et qui dis en toi-même : Qui me précipiter
41
rcevoir ! — Toi qui t’assieds sur les hauteurs et
qui
dis en toi-même : Qui me précipitera jusqu’à terre ? — Quand tu place
42
assieds sur les hauteurs et qui dis en toi-même :
Qui
me précipitera jusqu’à terre ? — Quand tu placerais ton nid aussi hau
43
de voir qualifier de « chrétienne » une « idée »
qui
sert l’injustice établie. Tu ne crois pas à ces paroles et tu fais bi
44
y a prescription : l’Esprit n’est plus avec ceux
qui
ont intérêt à le défendre. L’Esprit n’est plus avec ceux qui ont cru
45
érêt à le défendre. L’Esprit n’est plus avec ceux
qui
ont cru pouvoir l’utiliser. L’esprit n’est jamais avec ceux qui le dé
46
uvoir l’utiliser. L’esprit n’est jamais avec ceux
qui
le défendent6, mais peut-être avec ceux qu’il excite à l’attaque du d
47
tion élevée au rang d’Institution ecclésiastique,
qui
aujourd’hui prétend durer et se défendre contre le monde soulevé. Étr
48
sanctionnant naguère, elle a perdu la seule force
qui
le dominait. « Car le péché n’est pas le dérèglement de la chair et d
49
urs de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce
qui
manifeste la foi, c’est le choix et non pas le système : il n’est de
50
s avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradoxe,
qui
remonte au cœur même du christianisme, si le christianisme est la foi
51
2. Et non pas au nom d’un « ordre social chrétien
qui
s’opposerait au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car la révo
52
eut pas le défendre, cela n’a aucun sens, et ceux
qui
prétendent le défendre mentent, et ne défendent que leur esprit. On s
53
oir, trad. Gateau (Gallimard), p. 178. C’est nous
qui
soulignons. 8. Ibid., p. 170. d. Rougemont Denis de, « Comment ro
54
pays où le protestantisme domine, des protestants
qui
loin de renier leur foi se fondent sur elle pour attaquer le régime.
55
les groupements politiques, résolus à la rupture,
qui
se réclament hautement de leur foi. Les éléments extrémistes de la so
56
Les éléments extrémistes de la social-démocratie,
qui
s’expriment dans les Neue Blätter für den Sozialismus sont des élémen
57
vis-à-vis de votre prochain ? Lui laissez-vous ce
qui
lui revient, ou l’en privez-vous ? » ⁂ La caractéristique des mouveme
58
-à-dire les mouvements plus ou moins communistes,
qui
prennent actuellement beaucoup d’ampleur sur le terrain préparé par F
59
Jésus-Christ et de l’Église comme de deux choses
qui
n’ont rien en commun. » Il constate que l’Église est intervenue dans
60
e économique vient à l’appui de la thèse marxiste
qui
ne veut voir dans les Églises que des institutions de classe. Cette p
61
ion de l’Évangile impliqué dans leur attitude, et
qui
les ferait retomber dans les vieilles erreurs du capitalisme puritain
62
r s’appliquer également au groupement tout récent
qui
s’intitule Economic Justice et à la tête duquel on retrouve Jerome Da
63
tives réformistes ou révolutionnaires chrétiennes
qui
se manifestent en Amérique. On remarque dans la liste de ses collabor
64
é à Tokyo pendant le bombardement de Shanghai, et
qui
lui valut des menaces de mort. Plus radical que les socialistes, labo
65
’ici peu d’écho. La revue Le Christianisme social
qui
représente l’aile gauche intellectuelle du protestantisme, s’attarde
66
étudiants. Mais il y a là le germe d’un mouvement
qui
demain peut se préciser et s’amplifier. Signalons enfin la revue inte
67
de la Fédération des étudiants, le Student World,
qui
sous l’impulsion de W. A. Visser ’t Hooft adopte une attitude très ne
68
ases d’esclaves, consternante misère : une misère
qui
nous rabat au sol. L’homme dit « j’agis », et il trouve dans l’acte
69
e veux dire que nous en pâtissons dans une mesure
qui
n’est pas celle de la condamnation portée sur notre race. On peut dir
70
ule défense efficace, c’est l’attaque. Un travail
qui
néglige la création, un travail sans loisir, sans liberté, laisse s’é
71
vicier à la base toutes les conceptions du loisir
qui
découlent de cette erreur spirituelle ; et principalement la concepti
72
rincipalement la conception abstraite et négative
qui
sévit aujourd’hui. On peut en dater l’origine. Dans l’Encyclopédie de
73
ulte, d’une déficience de cette tension créatrice
qui
seule définit un « temps plein ». En sorte que le « temps vuide » de
74
l dans le loisir ; s’il n’y a plus rien dans l’un
qui
permette de saisir la nature de l’autre, il n’y a plus alors que de l
75
n’y a plus alors que de l’absurdité pour l’esprit
qui
les confronte, il n’y a plus que du désordre et des souffrances pour
76
que du désordre et des souffrances pour le corps
qui
les subit. L’acte ordonnateur, ou révolution La tâche restaurat
77
nsables, à penser dans le risque total de l’être,
qui
est l’acte. Nous penserons avec des mains créatrices. Nous dirons : l
78
tâche constructive est d’abord d’ordre spirituel.
Qui
dit précédence dit primauté. 2° que dans l’ordre, immédiatement consé
79
ail), sinon toutefois l’organisation des loisirs,
qui
lui sera tôt ou tard conjointe. 3° que si l’on veut sauvegarder l’act
80
pour introduire un peu de joie dans une activité
qui
est la négation même de la création ; activité purement « nécessitée
81
ité purement « nécessitée » par la révolte de 17,
qui
décréta l’instauration en Russie d’une civilisation américaine dont o
82
il n’est, afin d’éclairer par contraste un avenir
qui
devra son éclat moins à lui-même qu’à nos ombres, et moins à sa jeune
83
udra se tourner ailleurs. Il faudra remonter à ce
qui
juge nos faiblesses, non point pour les confondre éloquemment et péri
84
nsuite avec elles, mais pour restaurer le pouvoir
qui
nous désigne en même temps les méfaits du désordre établi et le princ
85
airement les maux dont nous souffrons, et le bien
qui
nous les révèle. En vérité, nous connaissons bien mieux ce qui nous b
86
révèle. En vérité, nous connaissons bien mieux ce
qui
nous blesse que la nature des réalités que nous sentons, en nous, obs
87
e phrase un peu grossière : c’est une littérature
qui
aime parler pour ne rien dire. Elle n’est occupée qu’à « bien » dire,
88
dire, — et c’est pourquoi elle parle mal. Or ceux
qui
l’ont attaquée jusqu’ici n’ont rien fait d’autre, ou n’ont rien fait
89
e mieux. Ils ont eu parfois de beaux cris, mais à
qui
les adressaient-ils ? À la galerie plus qu’à eux-mêmes, je le crains.
90
à notre tour ? Que ce soit le non décisif de ceux
qui
savent ce qu’ils affirment ! Que ce soit un non sans pathos, car l’af
91
ous. Nous constatons la fin d’un art au nom de ce
qui
juge l’art, — et le recrée. Nos griefs ne sont pas littéraires ; ils
92
simplifier. Dans la littérature bourgeoise, celle
qui
est née avec le romantisme, il me semble qu’on peut distinguer trois
93
euls moyens. Elle comprend la plupart des auteurs
qui
se gaussent des deux premières, ceux qui méprisent la vie bourgeoise,
94
auteurs qui se gaussent des deux premières, ceux
qui
méprisent la vie bourgeoise, l’amour et le mariage bourgeois, l’idéal
95
u jeu de pigeon vole. Il reste quelques écrivains
qui
échappent à toutes les « espèces » parce qu’ils en créeront de nouvel
96
éeront de nouvelles. Quelques-uns, deux ou trois,
qui
ne sont pas littérateurs, qui seront la littérature quand tous les au
97
uns, deux ou trois, qui ne sont pas littérateurs,
qui
seront la littérature quand tous les autres auront passé. Mais la con
98
elles. Si l’on voulait trouver un critère général
qui
nous permît d’évaluer les œuvres et leur influence sur les hommes, je
99
ourd’hui dans une science que je n’aime guère, et
qui
s’appelle la sociologie. La grande faiblesse de la littérature actuel
100
nt qu’homme — et pas seulement le non-bourgeois —
qui
pâtit du désordre établi. Notre littérature déshumanise l’homme, soit
101
lisme était populaire, il est mort. L’immoralisme
qui
lui a succédé reste sans prise sur les masses, qu’il abandonne à d’au
102
e peu de poids dans la balance politique. Tout ce
qui
n’est pas déjà au service des hommes, est déjà au service de ce qui l
103
au service des hommes, est déjà au service de ce
qui
les opprime. Notre individualisme travaille pour l’État. Notre littér
104
sont plus que malentendus, et la seule convention
qui
subsiste, c’est de les accepter pour tels. « Philosophe et guerrier,
105
est notre médiocrité. La seule mesure extérieure
qui
subsiste est à nos yeux la plus dégradante qui soit. Il faut donc ren
106
re qui subsiste est à nos yeux la plus dégradante
qui
soit. Il faut donc renoncer à chercher dans les choses, dans les part
107
l’État ou dans la nation un principe de grandeur
qui
n’est plus que dans l’homme. Mais si nous trouvons ce principe, nous
108
» Nous dirons première heure de la personne. Ceux
qui
n’ont pas en eux cette mesure de l’homme, que pourraient-ils voir d’a
109
rdre impensable, appel aux dictateurs ? Mais ceux
qui
connaissent la mesure connaîtront bientôt l’ordre et la culture que n
110
ici très loin de la notion bourgeoise de liberté,
qui
est absence d’obligations, de repères, de coordonnées. Très loin auss
111
e, — l’homme, vu dans l’élan peut-être chancelant
qui
le jette à sa vocation. Situation initiale de l’humain ! Initiation a
112
de l’humain ! Initiation au réalisme enfin total,
qui
est celui du combat personnel ; initiation à la vision constituante d
113
tion à la vision constituante de notre vie, celle
qui
unit dans un même regard les apparences actuelles et l’ordonnance fin
114
d les apparences actuelles et l’ordonnance finale
qui
les informe et qui les juge. J’imagine d’abord ce réalisme comme une
115
tuelles et l’ordonnance finale qui les informe et
qui
les juge. J’imagine d’abord ce réalisme comme une énorme satire à la
116
e nos idéaux. Il nous faut une équipe d’écrivains
qui
entreprennent de confronter la vie privée des hommes d’aujourd’hui av
117
viser, d’une part, et d’autre part avec les buts
qui
leur sont réellement assignés par leur raison d’être profonde. C’est
118
, et cependant ils suivent la coutume bourgeoise,
qui
est la négation de tous leurs idéaux. Certains verront peut-être dans
119
un vice fondamental de la pensée bourgeoise, vice
qui
le lie au monde ancien et le condamne à passer avec lui : il décrit l
120
s juger, avec le parti pris de n’en jamais avoir,
qui
est sans doute le pire des partis pris. La littérature romanesque déc
121
er de meilleures. Ce n’est pas l’échec de Bourget
qui
peut expliquer à lui seul un refus aussi opportun de la part de nos r
122
nseur » en plus. J’indiquerai trois de ces vertus
qui
me paraissent fort peu de mode parmi nos scribes assis ou accroupis.
123
penser avec les mains, ou encore à ne rien penser
qui
n’engage en puissance notre être tout entier, corps et âme sans disti
124
ivres de raison » rédigés sans littérature. Voilà
qui
est banal ? Je n’en suis pas fâché. Aucune révolution n’a jamais inve
125
littérature » la révolte surréaliste. Une révolte
qui
n’a pas su s’assigner des buts constructifs échoue toujours, et fatal
126
même qu’une révolution mal fondée en doctrine, ou
qui
trahit ses buts humains finaux, aboutit fatalement à l’étatisme renfo
127
une de ces feuilles une page digne de l’écrivain
qui
l’a signée : Montherlant par exemple, ou Giono. Marianne a publié, l
128
velle de Jean Giono intitulée « La femme morte »,
qui
n’est pas une nouvelle bien faite, mais qui est un peu mieux que cela
129
te », qui n’est pas une nouvelle bien faite, mais
qui
est un peu mieux que cela, une présence, une plainte juste, une voix
130
eille fille) — une femme de la campagne vaudoise,
qui
a eu des malheurs, qui les conte assez mal — Giono s’en mêle trop — e
131
e de la campagne vaudoise, qui a eu des malheurs,
qui
les conte assez mal — Giono s’en mêle trop — et qui a cherché à s’en
132
i les conte assez mal — Giono s’en mêle trop — et
qui
a cherché à s’en tirer par ses moyens. Je cite : J’essayai de me sau
133
cite : J’essayai de me sauver par l’esprit. Vous
qui
êtes Français, dites-moi pourquoi, dans tout votre trésor littéraire,
134
vie, c’est surtout une formule nietzschéenne, et
qui
signifie chez Nietzsche à peu près le contraire de ce que cette femme
135
tif, de sorte qu’ils trahissent la pensée de ceux
qui
les répètent, mais se chargent alors, parfois, dans la bouche des inn
136
que le plus bas ? Ne penserez-vous jamais à ceux
qui
ont besoin de comprendre le monde ? — J’ai une grande dette de reconn
137
ous sommes loin — (avec ces auteurs-là) — de ceux
qui
écrivent merde cent fois la ligne pour faire croire qu’ils sont forts
138
automobiles, des divans, des hommes et des femmes
qui
couchaient tellement ensemble qu’ils en étaient perpétuellement imbri
139
le féroce maraudeur rouge. — D’autres sont venus,
qui
ont relevé mon front de la poussière. Ils ont mis leur douce main sou
140
. Je m’appelle Thoreau. Voilà le camarade Hamsun,
qui
arrive avec son violon. Dresse-toi, viens, nous partons dans le vaste
141
que ça s’appelle, je ne sais plus le nom du type
qui
a écrit le bouquin. Ah ça alors ! Tenez, c’est l’histoire d’une munic
142
lors ! Tenez, c’est l’histoire d’une municipalité
qui
fait construire un des trucs-là juste en face l’église du village, vo
143
es idées défendues par les deux groupes cités (et
qui
sont absolument indépendants l’un de l’autre). Cet exposé traduit au
144
nos yeux soient du tout plus concrets que l’acte
qui
consiste à les toucher et à les voir. Car un objet que personne n’a v
145
partient à la connaissance qu’on nomme abstraite,
qui
est la connaissance des choses en tant qu’absentes. Mais c’est une au
146
ant bien admettre que le concret est justement ce
qui
transcende nos définitions. Elles sont jugées par lui, et non point l
147
e mutuelle. Il ne suit pas de là que cet instant,
qui
les réunit, les confonde : tout au contraire, il les révèle bien dist
148
iellement provocante. Il cherche partout un objet
qui
lui donne occasion de manifester son pouvoir. Et son angoisse est de
149
ant que l’objet, séparé du sujet, n’a rien en lui
qui
le pousse à chercher ce dont il manque, et n’a pas d’existence. Il ne
150
git. C’est pourquoi ils se trompent du tout, ceux
qui
considèrent l’homme, dans leurs calculs, comme un facteur indifférent
151
aible et petite dont ils ignorent la nature. Ceux
qui
calculent avec les hommes ne calculent qu’avec leur angoisse, ils s’e
152
ndre compte de ses déterminations suffisantes. Ce
qui
revient à reconnaître que la psychologie passe à côté de la fin qu’el
153
hologie passe à côté de la fin qu’elle s’assigne,
qui
est l’étude du comportement humain. Il n’est de science que du réguli
154
c’est encore à dire qu’une « science de l’homme »
qui
se veut purement descriptive est exacte dans la mesure où elle décrit
155
te, et joue en nous le rôle de l’homme. C’est lui
qui
rend l’homme visible à l’homme, et nous sculpte un visage lisible. Su
156
re qu’il nous faut inventer, il y a des figurants
qui
n’ont pas de visage ; mais ceux qu’on voit sont les acteurs qui jouen
157
de visage ; mais ceux qu’on voit sont les acteurs
qui
jouent leur rôle d’hommes et qui créent leur destin : ceux-là seuls s
158
sont les acteurs qui jouent leur rôle d’hommes et
qui
créent leur destin : ceux-là seuls sont les dramatis personae, ceux-l
159
st celle du figurant anonyme à l’acteur, de celui
qui
fait nombre à celui qui fait loi, de celui qui regarde à celui qui s’
160
nyme à l’acteur, de celui qui fait nombre à celui
qui
fait loi, de celui qui regarde à celui qui s’engage. Nous pouvons voi
161
ui qui fait nombre à celui qui fait loi, de celui
qui
regarde à celui qui s’engage. Nous pouvons voir ensuite un premier ca
162
celui qui fait loi, de celui qui regarde à celui
qui
s’engage. Nous pouvons voir ensuite un premier caractère de la person
163
voque autant qu’il leur répond, et la même raison
qui
fait qu’il est lui-même, fait aussi qu’il n’est plus un isolé, mais u
164
l n’est pas de réduit si secret où l’on se cache,
qui
ne soit justement l’un des lieux où l’action générale avait dessein d
165
e, et par eux seuls s’opèrent ces transformations
qui
scandent la durée, qui marquent nos mémoires, qui nient le temps, mai
166
pèrent ces transformations qui scandent la durée,
qui
marquent nos mémoires, qui nient le temps, mais aussi nous permettent
167
qui scandent la durée, qui marquent nos mémoires,
qui
nient le temps, mais aussi nous permettent d’en prendre une mesure hu
168
humaine. Toute présence est un éclair d’éternité
qui
rompt le temps pour initier un temps nouveau. De cette rupture, l’His
169
l’acte de présence, c’est le temps de la création
qui
naît de l’acte, c’est le rythme imprimé à l’action générale par cette
170
imprimé à l’action générale par cette apparition
qui
s’y insère. C’est une nouvelle qualité du concret. Mais ce mystère de
171
tiation : c’est le mystère de l’éternité, de cela
qui
échappe au temps, marque sa fin, et le recrée. De ce mystère, je puis
172
’appel qu’elle nous adresse ici et maintenant, et
qui
nous meut. Nous avons établi que la présence est le fait de l’homme s
173
ne touche le temps que par l’individu en acte, et
qui
devient à cet instant une personne. L’homme n’est un vrai sujet que p
174
urir, il faut ajouter maintenant un dernier terme
qui
la résume tout entière : c’est le terme d’incarnation. Si toute prése
175
, si l’homme n’est vraiment homme que dans l’acte
qui
fonde sa qualité incomparable de sujet ; si l’on admet enfin que la p
176
es de notre absence, celles du monde abandonné et
qui
paraît déterminé de soi, puisqu’il est vu précisément comme n’étant p
177
ts. Nous sommes surtout les jouets humiliés de ce
qui
nie notre dignité d’hommes, de ce qui nous traite en objets neutres e
178
iliés de ce qui nie notre dignité d’hommes, de ce
qui
nous traite en objets neutres et en objets d’autant moins résistants
179
oins résistants qu’ils ont cru concevoir, dans ce
qui
les attaque, une fatale loi justifiée en raison. D’où vient alors l’i
180
ent la personne, c’est-à-dire réduire la distance
qui
sépare notre vie de notre vocation. La foi au Christ, c’est la foi da
181
nce : or, cette foi consiste en une action16. (Ce
qui
confirme nos propositions sur la nature actuelle de la personne). La
182
la personne). La foi au Christ est proprement ce
qui
« personnifie » le solitaire, ce qui le rend concret, c’est-à-dire pr
183
roprement ce qui « personnifie » le solitaire, ce
qui
le rend concret, c’est-à-dire présent à lui-même et aux autres dans u
184
ns du dernier siècle : il est l’élément insécable
qui
marque la limite de décomposition d’un corps quelconque. Autrement di
185
toute réalité collective. À l’utopie sociologique
qui
prophétise la dissolution du corps social en individus libres au term
186
, les relations les plus « valables » sont celles
qui
exigent de l’homme la plus constante proximité : l’œuvre, le mariage,
187
sion naturelle du risque et du concret de l’homme
qui
se dépasse. Qu’importe l’honneur d’un pays, s’il est le fruit de la d
188
ères, et le soleil que rien ne peut décrire, mais
qui
fait voir le monde et chasse nos fantômes, notre devoir n’est pas de
189
araître la vérité de plusieurs doctrines humaines
qui
s’entrebattent dans la confusion et nourrissent des haines bavardes.
190
t en fait qu’au niveau des objets, et que tout ce
qui
est doit pouvoir être vu, être touché, consister sous la main17 ; il
191
e conçu comme réel sans l’insistance particulière
qui
le forme, le tient debout et le dirige, ni l’âme n’est humainement im
192
est humainement imaginable hors de la consistance
qui
la révèle et l’effectue. Corps et âme sont un seul et même être ; ils
193
ir — ce que ne font ni la vie ni la mort, ni Dieu
qui
ressuscitera les morts20. En vérité, cette illusion provient d’une pe
194
. En vérité, cette illusion provient d’une pensée
qui
se refuse à nos limites, faute parfois de les avoir assez sérieusemen
195
z sérieusement éprouvées, faute surtout d’une foi
qui
rendrait vain le plus consolant de nos rêves. C’est une tentative imp
196
immortelle n’est rien que l’illusion d’un égoïsme
qui
se glorifie dans l’abstrait. Qu’est-ce alors, parmi nous hommes de ch
197
i nous hommes de chair, que l’esprit ? Cet esprit
qui
souffle où il veut, et nous mourons où nous pouvons, cet esprit qui d
198
veut, et nous mourons où nous pouvons, cet esprit
qui
dansait sur les eaux primitives, et les lois de mon corps sont celles
199
J’appelle esprit cette surprise pure de mon corps
qui
se voit conduit où rien en lui n’était nécessité d’aller. J’appelle e
200
e la personne existe et que l’acte transforme. Ce
qui
témoigne en moi de l’indicible réception de la parole, ce n’est point
201
toujours une plénitude de la joie, ni jamais rien
qui
fût à moi tel que j’étais, ni rien que j’aie, mais cet abandon un ins
202
sible et peu croyable distraction du monstre moi,
qui
suffit bien à l’éternelle vigilance pour me pousser un peu plus loin
203
le ! 16. Matthieu 7:21 : « Ce ne sont pas ceux
qui
me disent Seigneur ! Seigneur !… mais celui qui fait la volonté de mo
204
x qui me disent Seigneur ! Seigneur !… mais celui
qui
fait la volonté de mon Père » — c’est-à-dire celui — opposé à l’imper
205
’est-à-dire celui — opposé à l’impersonnel ceux —
qui
agit sa vocation. 17. Ceci ne doit pas être entendu dans le sens res
206
otalement « chair » ; et ce ne sont que des morts
qui
ressusciteront, non pas des endormis ou des désincarnés. L’Église chr
207
mais mordait peu. C’est le surréalisme, en somme,
qui
demeure responsable des premières graves confusions commises depuis l
208
Je demande à ce qu’on tienne pour un crétin celui
qui
… » Je prends ces trois débuts de phrases dans une seule demi-page, au
209
ut pas dire autrement. Que dit-il donc, cet homme
qui
le prend de si haut ? Son livre s’ouvre par un discours lyrique « sur
210
f ». Idée platonicienne et surtout romantique, et
qui
vaut bien qu’on la prenne au sérieux, fût-ce après ce Schelling dont,
211
ns, un défaut de culture, au sens banal du terme,
qui
se trahit ici fâcheusement. Iront-ils au-delà du romantisme allemand
212
es dont la vocation paraît inséparable de l’amour
qui
les domine. Une analyse racinienne des sentiments s’unit ici à la rig
213
ts, plus avant. Fermeté de la main, regard sévère
qui
ne consent à la tendresse qu’après avoir épuisé ses rigueurs : il fau
214
iscrétions excitées et vulgaires. Que dire encore
qui
fasse un peu sentir la qualité, voisine de la grandeur, de cet ouvrag
215
aguement subversif peut bien poursuivre l’éditeur
qui
publia ce résumé de la vie nulle d’un jeune bourgeois ? m. Rougemo
216
omme de tout à l’heure. Mais ici c’est un ouvrier
qui
parle. D’avoir travaillé chez Ford ne donne pas forcément plus de val
217
onne au moins une matière. Les pages de Soulillou
qui
décrivent les conditions de travail dans l’industrie de la nitrocellu
218
ne fois de plus contre les poncifs populistes. Ce
qui
manque peut-être à M. Soulillou, c’est la patience de laisser mûrir s
219
ns les Autres (avril 1935)o L’un des critiques
qui
aient parlé le mieux, je crois, avec le plus de sympathie et de pénét
220
cret des êtres, enfin cette qualité de discrétion
qui
semble ici encore imposée par l’objet du livre. Roger Breuil nous rév
221
ute l’importance : c’est la circulation constante
qui
s’opère aujourd’hui entre les anciennes catégories sociales, d’ailleu
222
ai sujet, c’est l’étude concrète de la communauté
qui
peut s’instituer par le jeu des passions, ou les liens du métier, ou
223
sés » comme le sont aujourd’hui presque tous ceux
qui
entrent dans la vie. Mais en parlant d’étude, je fais tort au ton de
224
n humour particulier, à ses jeunes filles surtout
qui
suffiraient à déconcerter toute « étude ». Par exemple, un chapitre c
225
de ce terme ; je ne vois pas d’écrivain français
qui
ait jamais su faire vibrer un tel accord des paysages et des êtres —
226
à l’existence de ses personnages : et le « nous »
qui
apparaît parfois dans certains chapitres lyriques — le « je » de Marc
227
et spirituel, cette amitié des hommes et du pays,
qui
permettra peut-être un jour prochain, de parler de nouveau de patrie.
228
critique littéraire d’aujourd’hui. Voici un roman
qui
pose les questions les plus tragiques de l’heure avec une puissance d
229
à découvrir : celle du Sud. Enfin, c’est un livre
qui
mériterait, mieux que celui de Malraux, de s’intituler : la condition
230
cette patrie pour laquelle ils se sont battus et
qui
n’a plus la force d’utiliser leurs énergies, est incapable de les pro
231
r le sacrifice. » Sacrifice et fidélité, voilà ce
qui
définit leur dernière dignité d’Allemands dans les tortures qu’un des
232
haute pour l’Allemagne et de participer au destin
qui
lui était échu pour un temps. » Pour un temps… Il y a dans ces trois
233
ces trois mots le secret de l’espérance insensée
qui
possède la jeunesse hitlérienne. Leurs épreuves ne seraient-elles pas
234
leur élection ? Ne seront-ils pas la race de fer
qui
sauvera l’Europe menacée par tous les peuples de couleur ? Aux derniè
235
Pillau, le ministre d’Allemagne à La Paz — celui
qui
n’a pas pu sauver ses camarades — se dresse devant lui dans son délir
236
montre le sens du sacrifice de « ces jeunes gens
qui
sont entrés dans le malheur la tête haute ». Car ce sont « les jeunes
237
ur la tête haute ». Car ce sont « les jeunes gens
qui
ne possédaient rien qui ont écrit les pages héroïques de l’histoire,
238
ce sont « les jeunes gens qui ne possédaient rien
qui
ont écrit les pages héroïques de l’histoire, et non les gens âgés qui
239
ges héroïques de l’histoire, et non les gens âgés
qui
possédaient tout. Ces jeunes Allemands qui doivent supporter de nos j
240
s âgés qui possédaient tout. Ces jeunes Allemands
qui
doivent supporter de nos jours toutes les misères du monde au fond de
241
mmunauté comme le malheur. La communauté des gens
qui
vivent dans l’aisance, celle-là ne vaut pas un clou. Mais la communau
242
ar le malheur, ça c’est la seule vraie communauté
qui
puisse exister pour un peuple. » N’est-il point là le vrai tragique d
243
sacrifice. Mais il faut se représenter un Malraux
qui
aurait les nerfs solides ; moins intellectuel, moins impressionniste
244
ée dont il vaudra la peine de chercher l’origine,
qui
est peut-être celle, permanente, de l’erreur hégélo-marxiste. Tzara e
245
ts : « Si les mots ne naissent que lorsque l’idée
qui
les désignent… » (p. 270) ou : « le processus… projettent des faits »
246
uve dans cette syntaxe le même mouvement d’esprit
qui
explique les fautes d’accord relevées plus haut : un linguiste dirait
247
fit) figure selon Tzara « l’acte de connaissance,
qui
est quantité, et que nous désignons sous le nom de poésie ». On peut
248
élienne vulgarisée. Le langage est précisément ce
qui
sépare, et non ce qui confond. C’est le verbe (qui est acte) qui dist
249
langage est précisément ce qui sépare, et non ce
qui
confond. C’est le verbe (qui est acte) qui distingue et caractérise l
250
ui sépare, et non ce qui confond. C’est le verbe (
qui
est acte) qui distingue et caractérise les choses et les êtres, dans
251
non ce qui confond. C’est le verbe (qui est acte)
qui
distingue et caractérise les choses et les êtres, dans le magma larva
252
lemand. Le style reste baroque (un rococo jésuite
qui
n’économise pas sur les volutes !). Mais la pensée se dégage mieux.
253
ordre économique, c’est l’homme et sa libération
qui
en reste l’enjeu et le but ; il serait donc vain et dangereux qu’au l
254
général de choses en ignorant cette misère morale
qui
, trop profondément ancrée en l’homme pour qu’elle disparaisse par une
255
l d’une misère qu’ignorent tous les partis, voilà
qui
rend un son que nous reconnaissons. Voilà qui appelle enfin la réalit
256
ilà qui rend un son que nous reconnaissons. Voilà
qui
appelle enfin la réalité. 22. Autres exemples : p. 19 (« L’allure q
257
d’où aussi l’adoption du matérialisme historique
qui
décharge le sujet de son actualité. 23. Voir toutefois page 297 un e
258
re propre. Nous voulons que, dans le déséquilibre
qui
déconcerte le monde, elle consacre le triomphe des puissances d’audac
259
applications pratiques, la production et le gain,
qui
, par leurs explorations et leurs découvertes dans le domaine de la na
260
s travaux. En liaison étroite avec l’enseignement
qui
, à tous ses degrés, forme les esprits aux méthodes de la recherche et
261
ts aux méthodes de la recherche et de la science,
qui
, au degré supérieur, par ses laboratoires, ses subventions, ses missi
262
d’aujourd’hui, se sont déroulées les « chaînes »
qui
, des profondeurs de la nature ou des siècles, ont amené au jour les v
263
es unes des autres, éclatera l’unité de l’esprit,
qui
fonde l’originalité puissante de notre culture. Peut-on imaginer un s
264
salles destinées aux chercheurs de tous les pays,
qui
viendront se retremper à Paris, d’amphithéâtres pour les conférences
265
ttre en discussion l’un des rapports fondamentaux
qui
définissent une société. C’est reconnaître enfin que ce rapport n’est
266
uestion. Il faut voir, en effet, que la situation
qui
donne lieu à la proposition qu’on vient de lire ne saurait être celle
267
le et partout reconnue à des signes certains — et
qui
donc aurait même l’idée d’un pavillon de la Richesse ? ou du Succès ?
268
tion » tout à la fois flatteuse et rassurante. Et
qui
sait, ce Palais de l’Esprit ne va-t-il pas « réaliser » un vieux rêve
269
ace — s’écriait le fameux romancier —, à sa place
qui
est la première, et de l’y mettre en pleine clarté. Cela dit, tout le
270
lique. Non point de ceux que l’on révère en fait,
qui
règnent en fait, car on les avouerait difficilement, mais bien de ceu
271
cilement, mais bien de ceux que l’on enseigne, et
qui
composent la notion courante de l’esprit pur : ce sont ces lieux comm
272
sement vidés de toute espèce de « basse » réalité
qui
alimentent les discours des parlements et des académies. La bibliothè
273
connaissance n’a mis en question leur sérieux, ce
qui
précisément me paraît remarquable. L’accueil flatteur — ou flatté — e
274
n, voire d’un mépris de la culture et de l’esprit
qui
marque à son insu l’élite bourgeoise, et confirme sa décadence. Ils m
275
désintéressement d’un député et d’un littérateur
qui
se consacrent à la défense du spirituel ? La grâce moscovite vous aur
276
’esprit tout à fait propre à aveugler les masses,
qui
ne savent plus reconnaître ni la nature ni l’action vraies du spiritu
277
l’ont jamais su. Je serais prêt à l’accorder. Ce
qui
est nouveau, c’est qu’elles croient le savoir. C’est que la caricatur
278
e espèce de luxe vénérable et volatil, une entité
qui
plane au-dessus de nos vies, abandonnées, il faut l’avouer, à des sou
279
storique. J’avais omis d’en citer quelques lignes
qui
trouvent ici leur opportunité : La Commission de l’enseignement vou
280
nie, savant, philosophe, écrivain, homme d’action
qui
, trois-cents ans plus tôt, en 1637 exactement, publiait le Discours d
281
gie. L’hommage rendu à l’auteur de ce petit livre
qui
, condensant la sagesse des vieux artisans passionnés du travail bien
282
ais bien que de ceux-ci au cartésianisme vulgaire
qui
traîne dans tous les journaux, il y a toute la distance d’une erreur
283
e de ce préjugé populaire, mais la raison de fait
qui
l’autorisa parmi nous, il faut bien remonter à l’erreur initiale des
284
à cette adoption pernicieuse. Mais pour l’affaire
qui
nous occupe ici, il me semble qu’il est suffisant de relever l’autori
285
technique du métier, peu soucieux par exemple de
qui
l’inventa, et de la place qui lui revient dans l’économie générale29.
286
ieux par exemple de qui l’inventa, et de la place
qui
lui revient dans l’économie générale29. De là à se figurer, d’ailleur
287
utôt s’en prendre au régime des classes sociales,
qui
codifia cette distinction, au point d’assimiler l’homme « distingué »
288
point d’assimiler l’homme « distingué » à l’homme
qui
ne fait rien de ses deux mains. Ce que je reproche à l’esprit cartési
289
s de cette situation, politiciens ou affairistes,
qui
l’ont froidement calculée à seule fin de donner le change sur leurs v
290
st toute une éducation culturelle, universitaire,
qui
l’a sans le vouloir autorisée. Je ne crois guère aux plans machiavéli
291
, pourtant molestés par l’époque avec une vigueur
qui
devrait, semble-t-il, les réveiller. Toute notre formation scolaire e
292
des actes. On tend à ne garder de ceux-ci que ce
qui
peut s’organiser en belles séries, selon les exigences d’une philosop
293
chologie. Mais là encore, ils ont trouvé le biais
qui
leur permet de vider cette discipline du contenu concret qu’elle mena
294
cace des doctrines intellectualistes, c’est celle
qui
consisterait dans une psychanalyse du sérieux universitaire, considér
295
meuses « lois » qu’on lui attribue après coup, et
qui
viennent comme par hasard justifier la noble impuissance de la pensée
296
la pensée « pure » et le réel confus et dangereux
qui
échappe à ses prises prudentes. Et ces lois confirment le penseur dan
297
bdication de tout rôle actif. L’avenir est à ceux
qui
ne sont pas désabusés36. Entendez que l’avenir appartient pratiquem
298
ent aux barbares, à ces clercs un peu méprisables
qui
croient que la pensée doit entrer en action, c’est-à-dire embrasser l
299
ent d’épouser les passions politiques ou sociales
qui
selon eux mènent le monde à sa perte ; qu’ils refusent de se faire le
300
refusent la gloire, ou le pouvoir, ou la richesse
qui
seraient le prix de leur intervention : ce ne sont là que les rudimen
301
r en principe que l’esprit soit responsable de ce
qui
se passe dans le monde. C’est affirmer que l’esprit n’est pas du mond
302
du monde réel sont pour lui comme inexistants. Ce
qui
revient d’une part à diviniser notre esprit ; d’autre part, à refuser
303
esponsable. Et s’il existe en apparence des êtres
qui
méritent le nom de clercs parfaits, c’est qu’en réalité, ils ont trah
304
u’en réalité, ils ont trahi leur fonction propre,
qui
était de juger, et de juger effectivement, dans le monde des corps et
305
le concerne ces pharisiens, ces docteurs d’Israël
qui
prêtent à la folie des masses leur voix : Crucifie, relâche Barrabas
306
dernier mot de la sagesse des philosophes, celui
qui
excuse en fin de compte — à leurs yeux seuls — tous leurs refus de co
307
use : « La vérité est peut-être triste. » Réponse
qui
n’est encore qu’une question déguisée. Le soupçon de Renan trahit un
308
n trahit un doute, et un doute sur la vérité : ce
qui
est « peut-être triste », insondablement triste, c’est que « peut-êtr
309
sant » non sans un hochement de tête sur la plèbe
qui
les admire. Et comment cette pauvre plèbe n’aurait-elle pas d’admirat
310
d’admiration pour la sagesse des grands docteurs
qui
se lavent les mains avec tant d’élégance, — et l’abandonnent libérale
311
yeux… » Cet homme est l’Esprit incarné, l’Esprit
qui
s’est rendu mortel, car c’est ainsi qu’il peut changer le monde. Non
312
llectuels dans la cité (suite) b) Les réalités
qui
se payent. Donc, on nous dresse à ne servir à rien. Entendez : à ne r
313
ie de l’impuissance de l’esprit. Mais les hommes,
qui
sont bien méchants, savent à merveille tirer parti contre l’esprit de
314
ence. Puis ils s’occupent de choses « sérieuses »
qui
, elles, n’ont pas toujours cette précision d’épure qui séduisait les
315
elles, n’ont pas toujours cette précision d’épure
qui
séduisait les clercs méticuleux, mais bien une sorte d’implacable age
316
onstatation du rendement ou de la perte. Le clerc
qui
ne sert à rien, c’est flatteur et c’est distingué, mais il faut encor
317
ourrir. Une logique vulgaire voudrait que l’État,
qui
l’honore, se charge aussi de l’entretenir. Mais voilà le vice de cons
318
e d’esprit qu’on rétribue, en vertu d’une coutume
qui
tend à se préciser en loi. L’échelle des valeurs matérielles que « to
319
its. Ce n’est pas la création, c’est le rabâchage
qui
rapporte. Publiez un poème, un essai, un roman, dans une revue « de h
320
’un fascisme culturel, de droite ou de gauche, et
qui
saura leur imposer un conformisme monstrueux, ou le silence. Il n’y a
321
s l’univers spiritualiste, pauvre paravent démodé
qui
ne pourra plus cacher longtemps l’universel complot des « hommes de m
322
. Ils ont au fond raison, leur instinct a raison,
qui
veut qu’on n’abatte le mal, cette négation perpétuelle, qu’à coups d’
323
égulatrice ; vu les revendications de la jeunesse
qui
repousse à l’unanimité un spiritualisme complice d’intérêts devenus c
324
ansmettre les doctrines des clercs de tous ordres
qui
devaient régir la cité et qui se vendent ou se désintéressent ; que c
325
ercs de tous ordres qui devaient régir la cité et
qui
se vendent ou se désintéressent ; que ce problème n’est plus jamais p
326
de l’Esprit destiné à servir de club à tous ceux
qui
voudront discuter en public les questions suivantes : a) définition d
327
t-elle encore un sens dans le monde d’aujourd’hui
qui
tend à s’établir sur de tout autres bases ? c) à quoi servent les cle
328
lercs ? quel doit être leur rôle dans la cité ? à
qui
s’adressent leurs écrits ? d) quelle est la source de leur autorité —
329
aque matin par l’exposé des principales tendances
qui
s’affirment dans l’Europe d’aujourd’hui. Ce projet positif présente u
330
es appliquer, un temps pour critiquer finement ce
qui
s’est fait, et un temps pour saisir à pleines mains les instruments d
331
à pleines mains les instruments de construction,
qui
sont aussi ceux des démolitions préparatoires. L’important, c’est de
332
t négligeables en regard de ce qu’ils ont à dire,
qui
les dépasse, et personnes parfaitement responsables de ce qu’elles on
333
itement responsables de ce qu’elles ont à donner,
qui
est à tous. 24. « Pour un Palais de l’Esprit », Nouvelles littérai
334
ntends : à la grande masse du peuple, à tous ceux
qui
ne sont pas intellectuels, et qui sont les premiers à souffrir de la
335
le, à tous ceux qui ne sont pas intellectuels, et
qui
sont les premiers à souffrir de la carence de l’esprit. 29. De ce mé
336
ins , que ces réflexions introduisent. 32. Voilà
qui
n’est pas dans l’esprit de Descartes, lequel défend dans de nombreuse
337
psychologie moderne. 33. Si le concret est « ce
qui
engage », ce qui est soumis aux sanctions de la loi, ce qui exige une
338
rne. 33. Si le concret est « ce qui engage », ce
qui
est soumis aux sanctions de la loi, ce qui exige une décision prise p
339
», ce qui est soumis aux sanctions de la loi, ce
qui
exige une décision prise par une personne responsable. 34. « Nous ép
340
du peuple d’Israël, t. III, p. 497. Le vieillard
qui
écrit cela, est-ce bien le même homme qui écrivait dans sa jeunesse :
341
eillard qui écrit cela, est-ce bien le même homme
qui
écrivait dans sa jeunesse : « La science maîtresse, le souverain… ce
342
… ce sera la philosophie, c’est-à-dire la science
qui
recherche le but et les conditions de la société. La révolution de l’
343
Comme si ce n’était pas justement cet « esprit »
qui
avait fabriqué ces « lois », dans l’espoir naïf qu’elles joueraient a
344
raient automatiquement en sa faveur. Et le peuple
qui
croit les clercs, croit aussi qu’ils ne peuvent rien faire, et bientô
345
s du public auprès de l’auteur, et non l’inverse,
qui
serait normal. Tout profit commercial se calcule de la sorte aux dépe
346
itude, le défaitisme, et les dégoûts mal formulés
qui
semblent déprimer depuis deux ans l’intelligentsia parisienne, pourra
347
science est une tentation fascinante pour l’homme
qui
a mauvaise conscience. P.-S. Ceci fut écrit en mai de cette année ; à
348
out du « congrès pour la défense de la culture »,
qui
se préparait. Le rôle du public y fut d’ailleurs à peu près nul. r.
349
i, en France, contre un mouvement politico-social
qui
voudrait refaire le coup de Mussolini, le coup d’Hitler. Simplement,
350
rait aucune justification historique dans un pays
qui
a fait la Révolution de 89, et qui est déjà une nation. Mais condamne
351
e dans un pays qui a fait la Révolution de 89, et
qui
est déjà une nation. Mais condamner le « fascisme » allemand, et fond
352
raisons idéologiques. On entend des gens à Paris,
qui
soutiennent que le fait-nation est une méchante farce inventée par la
353
aussi totalement « étranges » et « profonds », et
qui
transcendent toutes les catégories de pensée rationnelles, individual
354
ale-socialiste à un homme, même de bonne volonté,
qui
n’aurait pas « vécu » (comme disent les Allemands : Miterlebt) une de
355
ais ces pensées, hier soir, debout parmi la foule
qui
n’avait pas trouvé de places assises dans une halle de 30 000 places,
356
laces assises dans une halle de 30 000 places, et
qui
attendait, massée au fond, dans les travées et les porches, depuis qu
357
umèrent sur la voûte, convergeant vers le couloir
qui
des premières galeries menait à la tribune, et dans la lueur d’un fai
358
muss man verstecken. Wo ? An der Oberfläche. (Ce
qui
est profond doit être caché. Où donc ? À la surface.) Hofmannsthal.
359
moniste plutôt qu’à celle du psychologue. Méthode
qui
paraîtra d’autant plus opportune, appliquée à l’auteur de cette phras
360
ous les apparences. Car rien n’existe, hors de ce
qui
se manifeste ; rien ne se manifeste hors d’un mouvement. Et tout mouv
361
uvement. Et tout mouvement provient de la lumière
qui
crée les formes en même temps que notre œil. « La vérité est une pens
362
et certains romantiques allemands ; puis Rimbaud
qui
voulait « posséder la vérité dans une âme et un corps ». Aujourd’hui,
363
Aujourd’hui, c’est un Rilke, un Claudel, un Ramuz
qui
détiennent les simples par quoi nous guérirons du platonisme et du ca
364
hysionomique. Il n’est d’esprit que dans l’action
qui
saisit une forme pour la transformer. L’esprit n’a pas son siège dans
365
saisissement. L’esprit se manifeste dans la main
qui
réalise une vision. Et dans le visage qui conditionne le regard, et s
366
la main qui réalise une vision. Et dans le visage
qui
conditionne le regard, et se modèle selon les prises du regard. (En a
367
n les voit venir ainsi à la rencontre d’un regard
qui
les invente et les dénombre et les connaît dans leur sens primitif, d
368
s leur sens primitif, dans le sens de la création
qui
tout entière advient à l’homme. Ainsi l’Adam d’avant le Temps, d’avan
369
oses dans le ciel rose, avec des gouttes de rosée
qui
leur pendent à chaque poil et des souliers qui brillent. » Il y en a
370
ée qui leur pendent à chaque poil et des souliers
qui
brillent. » Il y en a dans presque tous les livres de Ramuz, de ces t
371
presque tous les livres de Ramuz, de ces taupiers
qui
portent des bonnets de poil de lapin. On pourrait s’amuser à recompos
372
te — mais qu’ils sont décrits dans leur forme, ce
qui
n’est pas du tout la même chose. La forme humaine, si l’homme est « a
373
se tient, avec son imagination, dans cette région
qui
n’est ni du dedans ni du dehors, qui est contact, et littéralement dr
374
cette région qui n’est ni du dedans ni du dehors,
qui
est contact, et littéralement drame entre la vision et l’objet, entre
375
nt nécessaires à une certaine circulation d’idées
qui
« représentent » les choses et le concret, comme les billets représen
376
nt sur la possession de l’argent et les bienfaits
qui
en découlent.) Si j’étais dictateur, je nommerais Ramuz président de
377
et par quoi va-t-elle s’exprimer dans une vision
qui
ne veut rien connaître hors de la forme ? La psychologie d’école, qui
378
naître hors de la forme ? La psychologie d’école,
qui
domina et qui domine encore tous les romans à la Bourget, consiste à
379
la forme ? La psychologie d’école, qui domina et
qui
domine encore tous les romans à la Bourget, consiste à rattacher par
380
n des âmes. Il est entendu désormais qu’un auteur
qui
n’utilise que des faits se range dans la catégorie du roman policier
381
e montre. Il n’y a rien à chercher sous la forme,
qui
ne peut être interprétée que par ses relations organiques à d’autres
382
ffice de l’imagination c’est-à-dire de l’activité
qui
préside à la formation du réel. Ici plus de concepts, plus d’idées gé
383
e ou une contrée, plus rarement chez un individu,
qui
constitue le vrai sujet de ses romans. Passage du Poète — ou du diabl
384
, mais on dirait plus justement : d’avant. Un art
qui
vient du fonds mythologique de la race. (Si Ramuz par exemple nous pa
385
it de celle du pays de Vaud : non pas la grecque,
qui
est scolaire — pour eux — mais la biblique, qui est vivante.) Ainsi t
386
, qui est scolaire — pour eux — mais la biblique,
qui
est vivante.) Ainsi tous parlent un même langage, qu’ils l’inscrivent
387
t de Ramuz. Voici Caille, le colporteur biblique,
qui
s’avance dès le matin à travers le pays, et offre à tous la Parole «
388
e Ramuz atteignit une autorité comparable à celle
qui
éclate dans cet ouvrage entièrement créé, entièrement « autorisé ». U
389
tièrement créé, entièrement « autorisé ». Un art,
qui
rend les choses à l’état naissant, rugueux, décapé de toute rhétoriqu
390
ù le reproche de puérilité que lui adressent ceux
qui
par exemple n’hésitent pas à prendre au sérieux l’intrigue d’un roman
391
pas très réussie, et il y en a, il faut le dire,
qui
ont un air raté, un air de pastiche de Ramuz —, c’est qu’une seule pa
392
upprimés. Goethe cherche une économie des moyens,
qui
permette d’aller au-delà de ce que la civilisation lui donne de plus
393
e Goethe. Plus encore que sa valeur, c’est sa fin
qui
est contestable, dès lors que cette fin n’est plus la plénitude de l’
394
nis, informes ; et par l’effort d’une imagination
qui
retrouve leur raison d’être, les pousser jusqu’à l’expression de leur
395
t citer ici une page des Souvenirs sur Stravinsky
qui
me paraît d’une importance extrême, non seulement parce qu’elle est l
396
à peu près seule dans son œuvre, une perspective
qui
est, je crois, celle de la plénitude de cette œuvre. Par-delà tous l
397
: « Certains hommes tiennent pour un gain tout ce
qui
leur apporte une facilité ; moi, je ne tiens pour un gain que ce qui
398
e facilité ; moi, je ne tiens pour un gain que ce
qui
m’apporte un exemple. » Comment, ici encore, ne point songer à Goethe
399
vert qu’on s’ingénie à allumer dans une cheminée
qui
tire mal. J’aime les choses qui sont à leur façon, tandis que je suis
400
dans une cheminée qui tire mal. J’aime les choses
qui
sont à leur façon, tandis que je suis à la mienne. » ⁂ Je vois, j’ai
401
d’un homme. C’est assez rare dans la littérature.
Qui
voudrait exiger davantage ? — J’imagine parfois davantage. Certaines
402
ge. Certaines paroles dites par cette voix. Celui
qui
se refuse à poser les questions dernières, s’autorise à borner sa vis
403
oilà l’utile ; et qu’on taise le reste, tout cela
qui
échappe à nos prises. Ainsi fait Goethe, et c’est là sa vertu. Mais n
404
e temps où l’homme est attaqué par des puissances
qui
veulent son abdication totale, — ou sa révolte, mais au nom d’une vér
405
est particulier — pour la porter sur l’intention
qui
relève du général. Ainsi le moralisme fut une doctrine abstraite du c
406
r que l’on prît ce mot pour synonyme de mensonge,
qui
n’est qu’un sens dérivé, purement polémique, dirigé contre la religio
407
concevoir, dans notre état social, qu’un patriote
qui
, entre deux discours nationalistes, s’occupe à faire passer ses capit
408
à l’étranger pour les mettre à l’abri du fisc. Ce
qui
est plus difficile, c’est d’expliquer rationnellement une telle condu
409
ne mise en présence effective de l’homme et de ce
qui
résiste à l’homme. C’est le contraire de l’activisme au sens américai
410
st le contraire de l’activisme au sens américain,
qui
cherche partout la ligne de plus grande facilité. 50. L’allemand dit
411
oches de tout un groupe d’intellectuels bourgeois
qui
sympathisent avec la jeune révolution. Angoissés par la crise occiden
412
ériels et même moraux, et par l’euphorie juvénile
qui
paraît bien s’être emparée d’une partie du peuple russe ; assez ignor
413
s Soviets certaines erreurs d’ordre métaphysique,
qui
leur paraissent sans gravité pratique. (Nous avons dit souvent sur qu
414
ranscendantes, d’une certaine âpreté rationaliste
qui
rappelle les solides vertus de la bourgeoisie conquérante. Ce n’est p
415
’on se refusait à l’examen critique des doctrines
qui
sont à sa base. Je ne dis pas qu’elles n’aient été souvent trahies. N
416
processus économique, et de la lutte des classes
qui
en résulte. De là sa théorie de la culture considérée comme une simpl
417
cialiste, configuration d’une Idée par des hommes
qui
y croient, et qui, à cause de cette foi, voudraient en remplir le pro
418
ation d’une Idée par des hommes qui y croient, et
qui
, à cause de cette foi, voudraient en remplir le prolétariat.53 C’ét
419
ues les hommes réels, les petits groupes d’hommes
qui
font la loi. C’était substituer au dogme de la toute-puissance des fa
420
généreuses ou cyniques, volontaires ou touchantes
qui
passionnèrent les débats de ces congrès, il se dégage une seule concl
421
bole de l’action — et la configuration de la vie,
qui
requiert surtout la pensée — doivent s’ordonner à une mesure commune
422
plus « russe » et plus léniniste que marxiste, et
qui
comporte même une négation précise de la croyance originelle en l’évo
423
nante réaction contre les conceptions bourgeoises
qui
assimilaient de plus en plus la culture à la « jouissance » d’un cons
424
tés spirituelles et pratiques. Mais la conception
qui
assimile l’élévation du niveau de la culture à l’épaisseur des semell
425
pérer, avec une bonne humeur et une bonne volonté
qui
devraient empêcher que l’on en rie… Poursuivons donc avec sérieux not
426
me de travail parfois beaucoup plus dur que celui
qui
existe encore dans les pays capitalistes. L’avantage d’une commune me
427
actualité intrinsèque, cette puissance animatrice
qui
doit être, en tous les domaines, le caractère d’une mesure vivante ?
428
’une mesure vivante ? L’idéal du Plan soviétique,
qui
est le monde intégralement socialisé, embrasse-t-il réellement le tou
429
ères du régime. On comprend fort bien les raisons
qui
les empêchaient jusqu’ici de prendre conscience du danger. La littéra
430
ire des tracteurs, les poètes du tracteur et ceux
qui
le conduisaient parlaient naturellement le même langage qui était le
431
duisaient parlaient naturellement le même langage
qui
était le langage du Plan. Mais cet accord était en somme très limité
432
voit-on condamner la théorie marxiste originelle
qui
veut que la culture socialiste naisse comme une production automatiqu
433
romantisme et l’utopie, enfin le risque créateur
qui
reviennent tenter l’esprit. Il serait vain de le nier : la mesure imp
434
ain de le nier : la mesure imposée par le Plan et
qui
régit encore l’action pratique des communistes, est d’ores et déjà co
435
e la culture d’opposition, de la culture séparée,
qui
sous nos yeux, vient de se renouer au cœur de la construction sociali
436
us-estimer l’ennemi, j’entends la part de l’homme
qui
résiste, en créant, à toute espèce de dictature. De cette insuffisanc
437
tourmente. C’est ici le mythe de l’homme nouveau
qui
lui fournit son expression en même temps que son déguisement. Mythe p
438
e : il aura sans doute la vie dure, comme tout ce
qui
est irrationnel, et c’est la faute de la raison. Car cette raison, si
439
Alors il met son espoir et sa foi dans ce miracle
qui
résoudrait seul le conflit du calcul et du rêve, du matériel et de l’
440
oncevoir une illusion, une démesure ou une mesure
qui
fasse battre pendant cinq ans le cœur d’un peuple. Cela suffira sans
441
ois justement tourmentés dans leur conscience, et
qui
se rassurent en glorifiant l’URSS. Pour moi, je me bornerai à tirer d
442
rai à tirer de tout cela une conclusion concrète,
qui
peut nous être utile pour une future construction : la mesure pseudo-
443
ée. Et je ne préjuge rien de l’avenir d’un peuple
qui
dispose de ressources mystiques aussi puissantes. Peut-être était-ce
444
tte morgue que l’on disait naguère américaine, et
qui
ressemble à celle des nouveaux riches de tous les temps. Nous avons f
445
ouveront avant longtemps les problèmes spirituels
qui
sont les nôtres. Toute la question est de savoir si nous les aurons r
446
il sera toujours temps d’aller demander là-bas ce
qui
nous manque. II. Leçon de dictature De tout ce qui précède, il
447
s manque. II. Leçon de dictature De tout ce
qui
précède, il serait ridicule et vain de tirer une « condamnation » des
448
s sont fondés à parler du « vent de crétinisation
qui
souffle de l’URSS », mais les magnats de l’industrie lourde sont hypo
449
se française n’est pas toujours indemne, facilité
qui
consiste à assimiler dictature et crime, discipline sociale et brutal
450
ression des nouvelles générations, dont les chefs
qui
les ont formées avouent déjà qu’elles leur paraissent « incompréhensi
451
utillés pour mesurer dès maintenant. Le seul fait
qui
paraisse d’ores et déjà acquis, le seul qui tombe sous le coup d’une
452
fait qui paraisse d’ores et déjà acquis, le seul
qui
tombe sous le coup d’une critique générale, indépendamment de tout ju
453
mment de tout jugement politique, est aussi celui
qui
nous intéresse ici directement : les dictatures totalitaires ont écho
454
puis la compléter maintenant par trois remarques,
qui
se dégagent des pages précédentes. 1. La ressemblance formelle entre
455
ciété prolétarienne, et là la nation allemande, —
qui
sont censées configurer la culture. 2. Or cette mesure partielle ne p
456
é des sources mêmes de toute création culturelle,
qui
jaillissent de la personne, de l’aventure personnelle, de la liberté
457
, parce qu’elles ne tiennent pas compte des faits
qui
nous ont imposé leurs conditions. b) Vous souffrez vous aussi, dans v
458
démocraties libérales et parlementaires, des maux
qui
étaient devenus aigus chez nous : luttes sociales, injustices économi
459
vantages, et le temps de réflexion ou de manœuvre
qui
nous reste, pour calculer et préparer spirituellement une révolution
460
lculer et préparer spirituellement une révolution
qui
soit nôtre, sans brutalités extérieures, sans destructions aveugles,
461
el au spirituel. C’est encore là une évidence, et
qui
n’est pas moins actuelle. III. L’appel à la commune mesure, ou l’E
462
t dans l’histoire ou l’action des signes visibles
qui
symbolisaient leur grandeur. Et l’histoire des mesures communes ordon
463
les fins dernières, le grand dessein, la religion
qui
la supportent et l’utilisent, qui la créent et qui meurent avec elle.
464
in, la religion qui la supportent et l’utilisent,
qui
la créent et qui meurent avec elle. L’Arche d’alliance n’est rien s’i
465
ui la supportent et l’utilisent, qui la créent et
qui
meurent avec elle. L’Arche d’alliance n’est rien s’il n’y a pas le me
466
rnation d’une mesure commune à tous les ordres et
qui
les harmonise. La question de la mesure d’une civilisation est sans n
467
civilisation défaite, il faudra commencer par ce
qui
détermine toute mesure : il faudra commencer par la fin ! Et non pas
468
certains signes créés par d’autres pour des fins
qui
ne sont pas les nôtres. On ne refait une culture qu’en retrouvant une
469
et les lieux où nous vivons, la situation précise
qui
nous est faite, et l’appel concret qui en résulte ; et après cela jug
470
on précise qui nous est faite, et l’appel concret
qui
en résulte ; et après cela jugeons, c’est-à-dire choisissons nos buts
471
ons nos buts prochains au nom d’une vérité finale
qui
ne connaît pas nos contingences. Voilà la tension créatrice : réalité
472
de nations : celles qu’on dit vieilles, et celles
qui
se disent rajeunies. Les vieilles nations mènent encore une vie à bie
473
n vivant. Les nations dites rajeunies sont celles
qui
ont fait ou subi depuis la guerre une révolution de masses. Elles mèn
474
, « tyrannie », « conformisme brutal », tout cela
qui
épouvante les libéraux n’est en fait que l’ensemble des conditions pr
475
es à l’adresse des États libéraux. 2. Situation
qui
nous est faite. Au terme du libéralisme, à l’origine des dictatures,
476
manque d’argent. C’est cette angoisse avant tout
qui
explique la carence des gouvernants, la timidité de leurs réformes, l
477
nce de leurs décrets. C’est cette angoisse encore
qui
explique pourquoi la jeunesse bourgeoise hésite à s’engager dans une
478
u pain si l’on veut prendre ou garder le pouvoir.
Qui
sait même si cette crainte, comme tout vertige, ne cache pas une secr
479
: Bon ou mauvais selon vos idées, c’est ce régime
qui
nous a délivrés de la misère61. Et cela suffit à le justifier pour le
480
eux Europes d’aujourd’hui, de cette seule crainte
qui
les unit encore, s’élève un même et formidable appel profond des peup
481
à où cette crise était la plus aiguë, la réponse,
qui
devait être totale, n’a été que « totalitaire ». Là où depuis cent an
482
vraie cause de la révolution mondiale, de l’appel
qui
surgit de l’inconscient des peuples vers une réalité commune, communa
483
par le triomphe des philosophes « existentiels »
qui
cherchent à saisir l’homme dans son actualité (dans son être de relat
484
sée dans ses effets. Elle agit dans la théologie,
qui
affirme à nouveau l’Église en tant que société de ceux qui croient, e
485
me à nouveau l’Église en tant que société de ceux
qui
croient, et qui revient à la doctrine du bien commun. Elle agit dans
486
glise en tant que société de ceux qui croient, et
qui
revient à la doctrine du bien commun. Elle agit dans le mouvement œcu
487
et dans le domaine pédagogique. C’est elle enfin
qui
pousse des milliers de jeunes gens dans les camps de vacances ou de s
488
ndes dictatures ne sont dangereuses que pour ceux
qui
s’y livrent. Ils n’arrêteront pas la tempête à l’aide de leurs filets
489
ellement considérable. Elles impriment aux masses
qui
les suivent un invincible dynamisme. Et dans leur communion avec ces
490
e occulte, une efficacité d’action et d’agression
qui
désarme instantanément les hommes d’État que nous leur opposons, vieu
491
la nation vivante et prisonniers d’une tradition
qui
survit sans grandeur à ses racines. Notre seule chance de salut, à no
492
e dénonce et rend caducs, mais une force nouvelle
qui
résolve la crise dans le sens de notre destin. 5. Le dilemme. Je p
493
et de destins communs : forces, crise et destins
qui
sont tout à la fois politiques et culturels. L’Europe des religions n
494
ne mesure originale, à la faveur d’une révolution
qui
nous apporte au moins l’équivalent des dynamismes nationaux. Nous avo
495
torique par des créations aussi fortes que celles
qui
nous défient là-bas, nous serons colonisés, comme la Grèce par Rome.
496
n de leur panique sacrée : c’est l’animal en nous
qui
frémira. Mais la protestation totale de notre esprit nous avertira d’
497
ici règne une nation dont nous ne sommes pas, et
qui
nous est hostile, non point par volonté méchante, ni par avidité ou j
498
trable. Nos fins sont d’autres fins, et la mesure
qui
doit les incarner ne sera inventée que par nous. Non seulement nos me
499
ombe aujourd’hui d’opérer cette synthèse concrète
qui
résoudra en créations toujours nouvelles le vieux conflit de l’indivi
500
rritantes. Contre les brutales poussées de masses
qui
ne se connaissent plus, seule la violence de l’esprit est pacifiante.
501
encer, à force égale, les révolutions religieuses
qui
dressent leurs monuments sacrés à l’Est. Pour le présent, notre devoi
502
voir européen est d’exercer la vocation de vérité
qui
est la nôtre avec un maximum de violence créatrice. 52. C’était, à
503
tre du papier noirci », et il rapporte 300 pages,
qui
resteront sans doute comme l’un des documents humains les plus fécond
504
ussi se méfier de certaines apparences d’intimité
qui
cachent sans doute encore une pensée plus inquiétante. (La division d
505
tion du fonctionnaire et le « moyen de parvenir »
qui
parurent ici même l’an dernier ; de cette patience, de cette justice
506
e mesure constamment observée — voilà sa ruse— et
qui
nourrit enfin, comme sans le vouloir, le plus féroce réquisitoire con
507
ée dans sa vie quotidienne par un Français lucide
qui
veut rester humain. J’aime un peu moins les pages sur Barrès, peut-êt
508
oici : l’homme a tué Dieu. Alors est venu l’État,
qui
n’a plus rien au-dessus de lui pour le juger. Il faudrait au contrair
509
d’aujourd’hui pose à chaque instant des questions
qui
ne sont pas du tout littéraires. Le monarque caduc c’est la culture,
510
la culture, c’est l’art, c’est cette littérature
qui
parle dans le vide, pour rien de grand, pour personne de concret, ni
511
a littérature seule, mais à tout un régime social
qui
l’a laissée devenir ce qu’elle est ; et plus encore à chacun de nous
512
cole se crée, il faut qu’une base commune existe,
qui
n’existe plus aujourd’hui, qu’il faut commencer par refaire et qui su
513
aujourd’hui, qu’il faut commencer par refaire et
qui
suppose le développement sur tous les plans de la révolution personna
514
s : pourquoi écrivez-vous ? et pour quoi, et pour
qui
? Or on ne peut poser ces questions-là que si l’on sait, pour son com
515
s puritains sont en train de prendre une revanche
qui
fait pâlir toutes nos petites pornographies romancées. Lawrence, Faul
516
le Déclin du Moyen Âge 62, a là-dessus un passage
qui
pourrait être écrit tout exprès pour l’œuvre de Caldwell : On aime à
517
e sous une forme simplifiée et illusoire. Tout ce
qui
constitue la gauloiserie : la licence fantaisiste, le dédain de toute
518
’est pas l’actualité toute passagère de son objet
qui
fait la faiblesse d’un ouvrage, mais bien l’insuffisance ou le menson
519
lassique : « Cessons de regarder les maisons : ce
qui
m’intéresse ici, c’est la foule. » Je me souviens alors de Goethe à V
520
i Venise, en dépit du progrès historique.) ⁂ Pour
qui
lirait, sans bien connaître Gide, l’avant-propos de son petit livre e
521
mais d’une dénonciation des slogans d’exportation
qui
ont fait, et font encore, les trois-quarts du succès de l’URSS auprès
522
mépris, ou tout au moins l’indifférence, que ceux
qui
sont et qui se sentent du “bon côté”, marquent à l’égard des “inférie
523
out au moins l’indifférence, que ceux qui sont et
qui
se sentent du “bon côté”, marquent à l’égard des “inférieurs”, des do
524
e est conforme à cette ligne sacrée. Et malheur à
qui
chercherait à pousser plus loin ! » Je demande alors si Gide pratique
525
de l’Église est relativement aisée pour un esprit
qui
reconnaît la transcendance de Dieu, seul auteur de la foi. Tandis que
526
u marxisme] n’est peut-être qu’apparent, et si ce
qui
nous apparaît comme une dérogation n’est pas une conséquence fatale d
527
e sauvée. Mais cela peut signifier aussi : le mal
qui
apparaît maintenant était en germe dès le principe. (Ce que nous écri
528
t le marxisme, pourquoi s’indigner d’une tactique
qui
paraît seule capable de l’imposer ? Ce n’est pas là toucher le fond r
529
n. « Elle repoussa la déesse et tout le surhumain
qui
se forgeait, écarta les braises et, pour sauver l’enfant, perdit le d
530
ne ne peut le sauver qu’au prix de la vie du Dieu
qui
est en lui, c’est que l’homme est pécheur, et ne peut pas outrepasser
531
peut pas outrepasser les limites de sa condition.
Qui
veut faire l’ange — l’Homme nouveau — appelle la bête, le dictateur.
532
que nous l’appliquerons : c’est lui, c’est Gide «
qui
n’a pas fini de nous instruire et de nous étonner ». 63. Journal de
533
ontre la culture. Car c’était le parti communiste
qui
avait pris soin de cette œuvre d’art, après la fuite du propriétaire.
534
munistes, écrit Aragon. Et le petit chien du duc,
qui
figure sur le portrait du gentilhomme, fait fête à ses nouveaux camar
535
ait fête à ses nouveaux camarades, les miliciens,
qui
jouent avec lui avec une infinie gentillesse. Ne donne-t-on pas au ca
536
cisme ! Si vous aimez Goya, adhérez au PC ! Voilà
qui
est simple. Mais croit-on que la culture vivante soit beaucoup moins
537
ce que l’on imagine. Ce n’est pas le « fascisme »
qui
expliquera cela. Nous savons, nous aussi, caresser un petit chien, do
538
tent pas en arrière : le jeune Gerhard Schuhmann,
qui
est nazi, a des tirages de douze-mille, et le vieux Ch. Morgenstern,
539
ages de douze-mille, et le vieux Ch. Morgenstern,
qui
ne l’est pas, un tirage de cinquante-mille. Repère : le dernier Lager
540
égime allemand est très supérieur au français. Ce
qui
est faux. Alors ? Alors on voit que les rapports de la politique, de
541
ion, et de nous faire croire que ce n’est pas lui
qui
agit… Pourtant ses personnages ne sont pas plus vrais que lui ; le mi
542
eptembre (janvier 1937)ad Roman d’une jalousie
qui
se crée son objet, par masochisme. Un jeune mari trouble sa femme, et
543
oi ; peut-être pour chercher, de page en page, ce
qui
a poussé l’auteur à publier un aussi désolant récit. On ne trouve pas
544
d’au moins 20 ans sur un mouvement de sensibilité
qui
fit naguère quelques ravages dans le beau monde. L’ensemble est assez
545
thèses figurent dans le Cahier de revendications
qui
présenta le mouvement personnaliste à son départ, en 1932 (n° de déce
546
e de la NRF). Ce sont ces thèses-là, précisément,
qui
furent alors qualifiées de « fascistes » par les doctrinaires du PC.
547
nous nous garderons bien de marquer le point. (Ce
qui
équivaudrait à reconnaître la conversion globale des communistes au p
548
ançais de l’universel, c’est l’humanisme français
qui
demeurent les meilleurs garants de la volonté française de paix. — Le
549
attachés à cette sélection de grâce et de mesure
qui
s’appelle la politesse française. Ensuite parce que les déclarations
550
érité. Ou alors, c’est que M. Vaillant-Couturier,
qui
pourtant n’hésite pas à déclarer que « les intellectuels sont en quel
551
e gogo intégral. Ce serait par exemple le lecteur
qui
n’aurait pas remarqué, entre autres, que cette brochure-manifeste ne
552
paix ne se conçoit pas dans la liberté. » (Phrase
qui
aurait pu faire croire que l’URSS est pacifiste). Mais on a laissé fi
553
Vassily Photiadès, Marylène ou à
qui
le dire ? (février 1937)ag On le dira donc au public. Ce sont des
554
« [Compte rendu] Vassily Photiadès, Marylène ou à
qui
le dire ? », Esprit, Paris, février 1937, p. 824.
555
789 à nos jours (mars 1937)ah Comment juger ce
qui
ne veut pas être jugement, mais dégustation, claquements de langue, s
556
ôt au fondement de toute littérature… Célibataire
qui
ne voulut épouser que l’élan vital de la littérature (sans se demande
557
orges Sorel ? Et même de celle de Nietzsche, sans
qui
Gide et tant d’autres nous demeurent inexplicables ? Ceci dit, l’on
558
le, c’est-à-dire, dans ce cas, ordonnée à une loi
qui
n’est pas celle de l’objet mais du sujet. Son chapitre sur Balzac a d
559
poétique : reportez-vous à la phrase de 16 lignes
qui
termine la page 229 ! Et personne n’a jamais manié la métaphore conti
560
calicot et la grisette, vers un génie prétentieux
qui
est lui-même sujet de chanson, vers une plate-forme d’où s’étale à la
561
e Clausewitz. Il passionnera d’ailleurs tous ceux
qui
cherchent à connaître l’état réel des forces dans le monde présent. Q
562
e de la première révolution allemande (1918-1919)
qui
se recompose autour de l’aventure du GQG prussien, au lendemain de l’
563
lonel Maercker, fondateur des fameux corps francs
qui
réduisirent les révoltes ouvrières et séparatistes, — et Noske, commi
564
omme à poigne » touché par la grâce nationale, et
qui
se charge d’écraser la révolution avec une brutalité qu’aucun bourgeo
565
(mai 1937)aj Après la vague kierkegaardienne,
qui
marque un léger retrait dans les revues et la librairie — en attendan
566
’apparaîtra sans doute qu’à nos après-venants. Ce
qui
semble certain, dès aujourd’hui, c’est que les effets d’une cause de
567
la volonté humaine, de l’athéisme et de la force,
qui
sont devenus les valeurs fondamentales du stalinisme, au moins autant
568
le société libre est la société bi ou polycéphale
qui
donne aux antagonismes fondamentaux de la vie une issue explosive con
569
mantiques nous appelons fédération. Sur ce point,
qui
est central, l’accord de Nietzsche et de ses disciples avec le person
570
aussi une doctrine métaphysique antichrétienne —
qui
, assimilant selon un mot de Nietzsche « Dieu » à « la plus parfaite o
571
de la littérature (parfois belle d’ailleurs). Ce
qui
résulte le plus nettement des tendances nietzschéennes d’Acéphale et
572
les « hommes de quarante ans » et certains jeunes
qui
ne les valent pas. Je ne pressens rien de créateur, ni rien de réelle
573
retour éternel » et de la volonté d’éternisation,
qui
est le véritable message « religieux » de Nietzsche. Les notes et aph
574
; et : « Toute création est communication. Celui
qui
connaît, celui qui crée, celui qui aime ne font qu’un ». (Les deux so
575
ation est communication. Celui qui connaît, celui
qui
crée, celui qui aime ne font qu’un ». (Les deux sont justes.) ⁂ Sur l
576
ication. Celui qui connaît, celui qui crée, celui
qui
aime ne font qu’un ». (Les deux sont justes.) ⁂ Sur la contradiction
577
sont justes.) ⁂ Sur la contradiction fondamentale
qui
constitue la tension la plus féconde de l’œuvre de Nietzsche, on n’a
578
ique par une glorification de la volonté humaine,
qui
doit vouloir son destin éternel et nécessaire… Enfin, dernier événeme
579
ar Karl Jaspers. Je signale ce grand livre à ceux
qui
lisent l’allemand, en attendant une traduction, aussi nécessaire d’ai
580
r, tout cela dit par les trois syllabes de ce mot
qui
décrit et embrasse les trois dimensions de la joie, est dit aussi par
581
terrasse invisible, au-dessous. Je vois un chien
qui
se promène de son petit pas élastique sur les restanques étroites, pa
582
auche, c’est le parti de la Raison et du Progrès,
qui
naît de la Science. C’est ce mari-là qui aura payé le billet, histoir
583
Progrès, qui naît de la Science. C’est ce mari-là
qui
aura payé le billet, histoire de voir s’il a la chance. Seulement, av
584
élémentaire et la plus sûre, l’arithmétique. Mais
qui
s’avise d’une telle contradiction ? Le gouvernement de la Troisième R
585
oyances spontanées et absolues en des « raisons »
qui
n’en sont pas, mais qui m’ont toujours convaincu beaucoup plus vite e
586
solues en des « raisons » qui n’en sont pas, mais
qui
m’ont toujours convaincu beaucoup plus vite et beaucoup mieux que les
587
c’est une étrangeté, une singularité irréductible
qui
m’introduit au général : je découvre, en la découvrant, les liens pro
588
je découvre, en la découvrant, les liens profonds
qui
m’unissent à ce peuple de paysans et d’ouvriers, si délibérément supe
589
se : l’exception vécue, reconnue, c’est cela même
qui
nous fait découvrir notre commune condition. Car en effet la conditio
590
titions, c’est sans doute en vertu d’une prudence
qui
est le fondement même de toute « politique ». Et si j’avoue et légiti
591
euses ? Accorder libre cours à nos superstitions,
qui
au point de vue psychologique sont notre vraie réalité, ce serait jet
592
deux faits, aussi importants l’un que l’autre, et
qui
donnent leur vrai sens aux remarques que je viens de formuler. Premie
593
personne ne cherchait plus à triompher de tout ce
qui
n’est pas elle, le simulacre d’équilibre que l’on constaterait alors
594
re est toujours à sens unique : c’est la personne
qui
cesse de se défendre, c’est l’anarchie qui renonce à ses droits. Et s
595
rsonne qui cesse de se défendre, c’est l’anarchie
qui
renonce à ses droits. Et si le cadre de l’État paraît demeurer identi
596
une réalité sentimentale, mystique ou sensuelle,
qui
ne saurait se traduire en termes de raison. Mais je la tiens pour néf
597
au profit de la politique et des doctrines d’État
qui
doivent justement la combattre, le désordre s’installe et grandit. Da
598
cessent d’agir et de faire effort contre les lois
qui
les limitaient normalement. L’homme cessant de croire à sa loi — à se
599
mènerait aisément à ce « complexe de castration »
qui
se noue au moment précis où l’agressivité normale de la personne se r
600
our à A…) Contact avec le public Dans le courrier
qui
est arrivé en mon absence, deux nouvelles demandes de « causeries » :
601
café, dans une salle d’Université. Cui bono ? À
qui
le bénéfice ? À moi d’abord, très certainement. C’est une joie qui va
602
À moi d’abord, très certainement. C’est une joie
qui
vaut bien les ennuis du voyage, le temps perdu et les fatigues, bien
603
e s’entretenir avec ces hommes et ces femmes pour
qui
l’on écrivait sans le savoir. Découverte des diversités merveilleuses
604
rnée à chaque fois dans une seule figure précise,
qui
porte un nom, des vêtements d’une certaine sorte, etc. Peu à peu, je
605
ic, c’est une série d’hommes et de femmes isolés,
qui
ont chacun leurs raisons très concrètes et singulières de lire ce qu’
606
ou son malheur. Mais celui qu’on peut voir, celui
qui
vous pose des questions, celui qui vous attend à la sortie, et ne sai
607
ut voir, celui qui vous pose des questions, celui
qui
vous attend à la sortie, et ne sait trop comment vous aborder, celui
608
rtie, et ne sait trop comment vous aborder, celui
qui
vous entraîne dans sa chambre ou au café, celui-là peut vous révéler
609
e deux hommes : c’est toujours une raison unique,
qui
ne vaut qu’entre lui et moi, et qui ne prend son vrai sens que dans c
610
aison unique, qui ne vaut qu’entre lui et moi, et
qui
ne prend son vrai sens que dans cette rencontre effective. Ce sont de
611
sans illusion. Ce n’est plus une pensée lointaine
qui
anime un rêve, dans une chambre nocturne. C’est un homme qui rencontr
612
n rêve, dans une chambre nocturne. C’est un homme
qui
rencontre un autre homme dans sa situation concrète et ses habits de
613
icace dans l’affirmation pure et simple de thèses
qui
paraîtraient très difficiles au jugement du clerc en chambre. Le lect
614
é par nos tabous critiques. Il va tout droit à ce
qui
le concerne, et c’était justement, parfois, cette idée qu’on avait ti
615
, en aucun temps. Ce ne sont pas des abstractions
qui
achètent nos livres. Ce qu’il s’agit de retrouver, c’est le contact a
616
’agit de retrouver, c’est le contact avec l’homme
qui
réfléchit et qui fait la critique des idées non point à l’aide des op
617
r, c’est le contact avec l’homme qui réfléchit et
qui
fait la critique des idées non point à l’aide des opinions de son jou
618
. Celui-là seul peut faire sentir à l’écrivain ce
qui
est solide et ce qui est artificiel dans ce qu’il écrit. Et cette cri
619
faire sentir à l’écrivain ce qui est solide et ce
qui
est artificiel dans ce qu’il écrit. Et cette critique directe, inform
620
formulée, parfois dramatique, c’est bien la seule
qui
puisse nous rendre peu à peu le sens de la responsabilité de l’écriva
621
arler dans le vide, à ne parler qu’à ces lecteurs
qui
achètent les livres pour remplir les rayons d’un studio-divan. Nous s
622
est avec lui que nous devons retrouver un contact
qui
nous renverra, plus sûrement que toutes les diatribes, au respect des
623
lieu de les transfigurer. En présence de tout ce
qui
surgit formidablement à l’approche de la joie, elle se sent gênée, pa
624
et des bourgeois, c’est une manière de s’exprimer
qui
en dit plus long qu’on ne croirait. « J’ai mes brouillards et mon bea
625
ir de nouveau, après la grande semaine des chats,
qui
avaient fait retentir le vallon de leurs déchirements wagnériens. Et
626
Toute la nuit, ils se sont battus dans la remise
qui
est juste au-dessous de notre chambre, et dans la cour, et sur toutes
627
aut voir les yeux pitoyables de ces grands chiens
qui
tremblent sous la pluie, groupés au maigre abri des buissons de lauri
628
Et ce n’est pas elle seulement, mais nous aussi,
qui
avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêm
629
ntes que l’apôtre a su percevoir. C’est la nature
qui
cherche en nous ce que notre délire allait lui demander : les prémice
630
même temps que l’imminence de sa mort — et voici
qui
éveillera peut-être des réflexions fécondes dans l’esprit du lecteur
631
ne sommes-nous pas entrés dans la grande cuisine
qui
était, pensions-nous, tout leur logis — nous avions cru comprendre qu
632
r de rôle, ils sont venus discuter dans la remise
qui
est au-dessous de notre chambre, et leurs éclats de voix nous ont plu
633
enêtre. Je me précipite : ce sont les deux Simard
qui
font un grand feu dans la cour. Est-ce qu’ils la rôtissent ? On disti
634
ls la rôtissent ? On distingue des étoffes noires
qui
se gonflent sur le brasier… Je me suis réveillé tard. Tandis que je m
635
llé tard. Tandis que je me rase, j’entends Simard
qui
apostrophe la mère Calixte près du bassin. « Je ne veux pas qu’on lav
636
hier soir devant son seuil, entourée de commères
qui
entretiennent son chagrin décent. Aux premiers mots que j’ai dits, el
637
bien passé. Je me trompais. C’est la mère Calixte
qui
me l’apprend ce matin. Le ménage Simard est furieux. Nous n’avons pas
638
qu’on en trouve d’assez belles. Au fond d’un val
qui
paraît sans issue, ce grand mas nommé Montaigu… (Pourquoi ce nom ?) O
639
nord d’un bâtiment considérable, à trois étages,
qui
devait servir de communs, de magnanerie, de cellier et de grange. Au
640
défaite, un alibi pour la mauvaise humeur de ceux
qui
n’ont plus de « prochains » ? 69. À Montmartre, il y a deux ou troi
641
un », — Prenez la multiplication ! cria l’abbé V.
qui
était dans la salle. 70. Que ne connaît pas le grand conférencier li
642
ard, Le Procès (juin 1937)am an Un petit livre
qui
sait s’arrêter dès qu’il nous a fait voir le monde pitoyable : sans a
643
fait voir le monde pitoyable : sans ajouter à ce
qui
est, dire ce qui est comme un homme l’a senti, — c’est assez rare. «
644
de pitoyable : sans ajouter à ce qui est, dire ce
qui
est comme un homme l’a senti, — c’est assez rare. « Ce serait si bien
645
ue soir et chaque matin, écrire dans les journaux
qui
s’impriment quelques heures plus tard, exactement ce que l’on pense,
646
que l’on pense, ce que l’on a ressenti…, tout ce
qui
a pu vous frapper, quels qu’en soient le sens, l’esprit, le caractère
647
urgeois endormis, des malades dans les hôpitaux «
qui
ont des chemises de prisonniers » et « n’ont plus guère que le nom de
648
enne à cette profondeur, donne la mesure d’un art
qui
ne se prend pas pour idole. am. Rougemont Denis de, « [Compte rend
649
mais non pas cet « in-16 » standard. Le feuillet
qui
nous apporte la conférence d’Éluard à Londres, sur la poésie surréali
650
ailleurs, plus qu’ailleurs peut-être, pour celui
qui
voit, le malheur défait et refait sans cesse un monde banal, vulgaire
651
poésie « s’applique… à refuser de servir un ordre
qui
n’est pas le sien ». C’est donc qu’elle veut instaurer un ordre plus
652
es et l’homme, s’étant enfin accordé à la réalité
qui
est sienne, n’aura plus qu’à fermer les yeux pour que s’ouvrent les p
653
de lire Feuerbach, cité à la page suivante. Voilà
qui
est antimarxiste d’une manière plus valable : « C’est l’espoir ou le
654
e plus valable : « C’est l’espoir ou le désespoir
qui
déterminera pour le rêveur éveillé — pour le poète — l’action de son
655
immédiatement. » Ou encore : « Le poète est celui
qui
inspire bien plus que celui qui est inspiré. » Mais peu après l’on dé
656
e poète est celui qui inspire bien plus que celui
qui
est inspiré. » Mais peu après l’on dénonce les « ignobles appétits »
657
e famille, de religion, de patrie ». Les idées de
qui
? Si ce sont celles que les bourgeois et les staliniens se font de ce
658
s-guerre, en appelant ainsi l’ensemble des hommes
qui
ont aujourd’hui de 25 à 40 ans, est une génération particulièrement é
659
el, de Péguy, de Claudel, de Rolland, de Bergson,
qui
tous, bien qu’« heureux » (selon Benda) ont défendu les thèses que M.
660
nes se veut active en ce sens qu’elle vénère « ce
qui
rapporte », matériellement, bien entendu. Après quoi, M. Benda apprit
661
t notre maître à tous. Et s’il est vrai que celui
qui
refuse d’endosser les conséquences de sa vérité prouve par là qu’il e
662
rouve par là qu’il en a plus de respect que celui
qui
s’efforce de la réaliser, — c’est que la vérité dont il s’agit ressem
663
donne la mesure de la « cohérence » d’une pensée
qui
a pris pour idéal de « constater » purement et simplement ce qui est.
664
idéal de « constater » purement et simplement ce
qui
est. Au surplus, M. Benda se trompe quand il croit juger de Sirius. I
665
el, mais il n’est guère qu’anachronique. Partisan
qui
survit à sa cause ; et pensée qui refuse de payer. ap. Rougemont D
666
nique. Partisan qui survit à sa cause ; et pensée
qui
refuse de payer. ap. Rougemont Denis de, « M. Benda nous “cherche”
667
la littérature, dans Esprit , c’est une question
qui
se pose à nos lecteurs, parce que, sous une forme plus générale, la q
668
ù le personnalisme entend refaire un ordre humain
qui
soit assez organique et complet pour pouvoir s’opposer valablement au
669
s cent ans. Ne perdons plus de temps à rechercher
qui
a commencé, de l’œuf ou de la poule ; et qui doit commencer, de la li
670
cher qui a commencé, de l’œuf ou de la poule ; et
qui
doit commencer, de la littérature ou de l’ordre social. Notre effort
671
doxie de la personne, une société et une économie
qui
la soutiennent, et qu’elle maintienne. (La question se posera un jour
672
e pouvons que militer dans une direction générale
qui
se précisera par les obstacles mêmes que nous aurons à surmonter. Qu
673
ains — prenons ces termes au sens le plus large —
qui
pour n’être point asservis aux disciplines extérieures d’un parti, ne
674
sans conséquence. Il existe des jeunes écrivains
qui
ne sont pas embrigadés mais qui savent que toute œuvre engage, et qui
675
jeunes écrivains qui ne sont pas embrigadés mais
qui
savent que toute œuvre engage, et qui acceptent cette nécessité comme
676
igadés mais qui savent que toute œuvre engage, et
qui
acceptent cette nécessité comme une des conditions de leur création.
677
orale et sociale…), bref : une gravité (un poids)
qui
suffit presque à distinguer cette « génération » nouvelle de celle qu
678
distinguer cette « génération » nouvelle de celle
qui
s’illustra par le surréalisme. Littérature présente au monde dans leq
679
réuni d’ores et déjà un certain nombre de textes
qui
paraîtront au cours de cet hiver. Romans, nouvelles, poèmes, essais s
680
t illustrations, — ou « signes » simplement, mais
qui
prendront du fait de leur confrontation une valeur autre que document
681
e orthodoxie personnaliste. Mais de « personnes »
qui
savent que l’exercice de leurs libertés implique des engagements conc
682
qu’il soit utile de parler dans Esprit de tout ce
qui
vient de paraître, sous prétexte que c’est « important » ou « intéres
683
s essayons de limiter notre critique aux ouvrages
qui
présentent un sens quelconque pour notre action — soit qu’ils militen
684
commencer chaque mois le procès d’une littérature
qui
se vante d’être « insignifiante » — c’est-à-dire sans but, privée de
685
éciaux » que tout le monde passe sous silence, et
qui
se trouvent des plus aptes à illustrer ou élargir notre vision person
686
eur intrinsèque de la thèse que défend M. Lamm et
qui
me paraît très convaincante, mais on se demande souvent pourquoi il l
687
a défend, et pourquoi il s’occupe d’un personnage
qui
ne semble exciter ni sa réprobation ni son enthousiasme. C’est ce que
688
ulations mystiques, et aux problèmes théologiques
qui
s’y rattachent étroitement, c’est cette étrangeté même de l’objet qui
689
troitement, c’est cette étrangeté même de l’objet
qui
semble l’avoir retenu, et elle lui pose des questions personnelles qu
690
aux disciplines rationalistes du xviiie siècle,
qui
aboutit — c’est la thèse de Lamm —, par une évolution très raisonnabl
691
és par Lamm. Je voudrais dégager ici trois points
qui
peuvent intéresser plus directement notre effort. 1. L’impartialité o
692
es hallucinations hypnagogiques, genre de visions
qui
sont loin d’être rares, même dans des états psychiques normaux. » (?)
693
être considérées comme des pseudo-hallucinations,
qui
, à la différence des hallucinations dites psychosensorielles…, etc. »
694
ale, me paraissant prêcher par un je ne sais quoi
qui
rappelle d’une double manière la fameuse « vertu dormitive »… 2. Les
695
re la fameuse « vertu dormitive »… 2. Les auteurs
qui
s’occupent des mystiques et, en général, d’objets religieux qui leur
696
des mystiques et, en général, d’objets religieux
qui
leur paraissent inquiétants pour l’intégrité de leur image « moderne
697
toire » des plus fréquents chez les mystiques, et
qui
« expliqueraient » physiologiquement le chemin de Damas et beaucoup d
698
ui-même. De même, la cosmologie swedenborgienne,
qui
constitue à mon sens la partie la plus intéressante de l’œuvre du Sué
699
nt les découvertes de la mécanique ondulatoire, —
qui
nous en donnent aujourd’hui l’équivalent le plus étonnamment exact. L
700
dépersonnalisation », ou d’anéantissement du moi,
qui
est sans conteste celui de tous les mystiques, orientaux ou occidenta
701
la mesure où cet effort est réel et aboutit — ce
qui
est encore une question — il aboutit évidemment à la négation absolue
702
e vit plus désormais de sa vie propre, c’est Dieu
qui
vit et agit en elle. » Il s’agit, au vrai, de la lutte entre le vieil
703
it nommer l’ascèse personnaliste, la tension même
qui
constitue la personne et l’identifie, l’effort de l’homme pour transc
704
logique, et se mettre au service de quelque chose
qui
le dépasse, mais où il trouve enfin sa plus profonde raison d’être. O
705
ur la dialectique individu-personnalité-personne,
qui
est fondamentale pour tout notre mouvement. Je me contenterai pour au
706
e son luthéranisme. Il faudrait d’abord expliquer
qui
était Luther, si mal connu du public « cultivé » français… Et précise
707
es, celles que déjà vous étiez prêt à lui donner,
qui
se trouvent mises en question par sa méfiance paysanne. Cela n’est pa
708
que s’il garde en même temps le souci d’expliquer
qui
nous sommes à nos voisins, c’est peut-être que notre lot, en tant que
709
n doit concevoir une tout autre forme d’existence
qui
serait « en fonction des voisins », et qui serait tout de même, ou pa
710
stence qui serait « en fonction des voisins », et
qui
serait tout de même, ou par là même, une existence, au sens plein de
711
tre ? J’essaierai de répondre ici du point de vue
qui
me paraît le plus fécond non seulement pour l’esprit et l’homme en gé
712
Suisse se figure justement que c’est la question
qui
ne se pose pas. Que nous le voulions ou non, notre neutralité caracté
713
n jour prochain avec les vieux chiffons de papier
qui
sont censés la garantir. Quand bien même nous aurions voté des millia
714
la conscience de sa raison d’être, et le prestige
qui
s’y attache. On croit souvent, surtout chez nous, qu’un petit pays a,
715
meilleure garantie d’un droit, la seule peut-être
qui
soit efficace, c’est l’exercice réel de la charge dont ce droit repré
716
l a fait naître. Or c’est une crise fort analogue
qui
menace la neutralité, dès l’instant où ceux qui en jouissent oublient
717
e qui menace la neutralité, dès l’instant où ceux
qui
en jouissent oublient pourquoi ils ont reçu ce droit. Je ne dirai pas
718
nties qu’offrait la SDN sans accepter les charges
qui
s’y trouvaient liées. D’où le malaise provoqué par l’application des
719
onscience aux proportions nouvelles des mystiques
qui
régissent l’Europe d’aujourd’hui. Notre chance et nos risques sont là
720
appelle dans ces pages une seule et même réalité,
qui
est la réalité fédéraliste. Or il se trouve que notre position person
721
rencontre idéale, me paraît être la grande leçon
qui
doit se dégager de notre effort. La mission essentielle de la Suisse
722
SDN et de celui de la Croix-Rouge, gardiens de ce
qui
est européen et commun à toutes les nations ; étant eux-mêmes dans la
723
e pas là je ne sais quelle manière d’idéaliser ce
qui
est mesquin. Car ce qui est mesquin chez nous, n’est en fait qu’une d
724
le manière d’idéaliser ce qui est mesquin. Car ce
qui
est mesquin chez nous, n’est en fait qu’une dégradation de l’idéal qu
725
nous, n’est en fait qu’une dégradation de l’idéal
qui
devrait nous unir. La première devise des Suisses, ce fut « Un pour t
726
ue, la latine et la française. ⁂ De cette mission
qui
justifie en même temps notre statut européen de neutralité, et notre
727
tradiction constante avec notre neutralité, et ce
qui
est pire, avec la mission même qui justifie cette neutralité. Elle se
728
tralité, et ce qui est pire, avec la mission même
qui
justifie cette neutralité. Elle se permet de prendre parti, dans les
729
et fédéraliste, mais au nom d’intérêts de classe
qui
ne sont ni démocratiques ni nationaux. La même critique peut d’ailleu
730
ons nos grands journaux se préoccuper de juger ce
qui
se passe chez nos voisins non plus au nom de la droite française ou d
731
poindre chez nos intellectuels à l’endroit de ce
qui
est « germanique » dans notre vie confédérale. Réaction de faiblesse,
732
un double titre. Car d’une part nous y perdons ce
qui
fait notre valeur propre dans la culture de langue française ; et d’a
733
Rhône, si « roman », sans le voisinage germanique
qui
l’a contraint à formuler sa différence spécifique ? En France même, q
734
tenté et enrichi par le génie du Rhin ? Pour nous
qui
n’avons pas les mêmes raisons de construire des Bastions de l’Est, la
735
lture : un microcosme des valeurs que les nations
qui
nous entourent ont illustrées l’une après l’autre, mais n’ont pas pu
736
otre mission, ce serait le péché même d’idolâtrie
qui
consiste dans son principe à adorer les instruments d’un culte, oubli
737
rope. De Genève, c’est une autre « école suisse »
qui
domine les lettres françaises ; après Rousseau : Constant et Staël, e
738
ne tradition que tout nous pousse à continuer, et
qui
, je le crois, n’a pas encore réalisé ses possibilités extrêmes. Nous
739
’on ne croit pas à cette fédération et à la tâche
qui
lui incombe au milieu de voisins redoutables. Il est important de rap
740
mauvais Suisse, car c’est ce « reste » justement
qui
donne un sens à la fédération, donc à l’armée qui la défend. Je ne cr
741
qui donne un sens à la fédération, donc à l’armée
qui
la défend. Je ne crois pas d’ailleurs que les armes matérielles soien
742
oyens d’assurer au pays un prestige international
qui
nous donnerait peut-être davantage qu’une garantie d’économie : une e
743
s justifications parfois mythiques à des réalités
qui
se sont constituées par le jeu d’intérêts et de routines médiocres. V
744
ple une valeur positive à un principe fédéraliste
qui
ne traduit historiquement — de même que la neutralité — qu’une craint
745
iques et morales, et d’une tradition fédéraliste,
qui
se trouvent réaliser, en théorie, parfois en fait sinon toujours en i
746
donner ou à rendre à cet ordre une signification
qui
le maintienne vivant et pur contre les ennemis du dedans, afin d’être
747
end à nous réduire à nos proportions matérielles,
qui
sont petites, qui sont médiocres. J’ai cité le cas de la presse, se r
748
à nos proportions matérielles, qui sont petites,
qui
sont médiocres. J’ai cité le cas de la presse, se réduisant elle-même
749
oyablement étriquée, devient une espèce d’asepsie
qui
tue les germes de toute création. (La culture suppose plus de folie,
750
e fédéralisme tant vanté. Autant de constatations
qui
dictent à notre action des objectifs immédiats : ils seront révolutio
751
orte de rendre à notre peuple le sens d’un destin
qui
le dépasse. Petit peuple chargé d’une grande mission : s’il l’oublie,
752
n des cultures, une respiration des âmes. Et ceci
qui
est le plus important : des possibilités d’imaginer, donc d’innover e
753
’innover et de voir grand. ⁂ Je résumerai tout ce
qui
précède en une seule phrase : Nous sommes chargés symboliquement de l
754
le souligner, en Suisse romande. 74. Les guerres
qui
nous menacent n’opposeront pas seulement des colonnes motorisées, mai
755
septembre 1938)av Avertissement Les pages
qui
suivent sont extraites d’un ouvrage qui paraîtra sous ce titre : L’A
756
Les pages qui suivent sont extraites d’un ouvrage
qui
paraîtra sous ce titre : L’Amour et l’Occident . Partant d’une analy
757
tôt sécularisé et « profané » par la littérature,
qui
donne naissance, dès le xiie siècle, à une forme toute nouvelle de l
758
aux de l’espèce et les intérêts de la cité. Celui
qui
contrevenait à ce triple engagement ne se rendait pas « intéressant »
759
gne d’élection, tandis que pour saint Paul, celui
qui
reste vierge « fait mieux » que celui qui se marie, même chrétienneme
760
, celui qui reste vierge « fait mieux » que celui
qui
se marie, même chrétiennement. L’hérésie manichéenne qui est à l’orig
761
marie, même chrétiennement. L’hérésie manichéenne
qui
est à l’origine de la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholiq
762
le. Elle tendait enfin à détruire un ordre social
qui
permettait et exigeait la guerre, comme expression du vouloir-vivre c
763
spect d’une aventure plus belle que la morale. Ce
qui
, pour le croyant manichéen, était l’expression dramatique du combat d
764
quer autrement qu’à partir du xiie siècle, celui
qui
commet l’adultère devienne soudain un personnage intéressant ? Le roi
765
ève Iseut, vit un roman, et se rend admirable… Ce
qui
était « faute » et ne pouvait donner lieu qu’à des commentaires édifi
766
un rôle restreint dans la vie de nos sociétés. Ce
qui
explique, à mon sens, l’état présent de dé-moralisation générale — no
767
la vie ne saurait être à plein vécue que par ceux
qui
« ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence in
768
se fondait en effet sur trois groupes de valeurs
qui
lui fournissaient ses « contraintes » — et c’est précisément dans le
769
de caractère, de goûts et de conditions externes
qui
ne manqueront pas de se produire un jour ou l’autre dans la vie du co
770
té moderne d’être le maître de son bonheur, ou ce
qui
revient peut-être au même, de sentir de quoi il est fait, de l’analys
771
temps l’ont répété, et notre temps n’apporte rien
qui
doive nous faire changer d’avis. Tout bonheur que l’on veut sentir, q
772
cédaient socialement au niveau de l’aristocratie,
qui
les traitait comme des égaux. On peut citer de très nombreux exemples
773
orale, qu’elle nous met au-dessus des lois. Celui
qui
aime de passion accède à une humanité plus haute, où les barrières so
774
e, la passion c’est toujours l’aventure. C’est ce
qui
va changer ma vie, l’enrichir d’imprévu, de risques exaltants, de jou
775
s violentes ou flatteuses. C’est tout le possible
qui
s’ouvre, un destin qui acquiesce au désir ! Je vais y entrer, je vais
776
es. C’est tout le possible qui s’ouvre, un destin
qui
acquiesce au désir ! Je vais y entrer, je vais y monter, je vais y êt
777
llusion de plénitude. Je nommerais libre un homme
qui
se possède. Mais l’homme de la passion cherche au contraire à être po
778
ans l’extase. Et de fait, c’est déjà sa nostalgie
qui
le « démeine » — pour parler comme l’auteur du Tristan — cette nostal
779
tte double ignorance. Le passionné, c’est l’homme
qui
veut trouver son « type de femme » et n’aimer qu’elle. Souvenez-vous
780
iècle : or plus encore que l’image de la Mère, ce
qui
les tyrannise, c’est la « beauté standard ». De nos jours — et ce n’e
781
e nos jours — et ce n’est qu’un début —, un homme
qui
se prend de passion pour une femme qu’il est seul à voir belle, est p
782
on relève des statistiques publicitaires. L’homme
qui
croit désirer « son » type de femme se trouve intimement déterminé pa
783
déterminé par des facteurs de mode ou de commerce
qui
changent au moins tous les six mois. Supposons, comme il est probable
784
issant et presque hostile dans un être, cela même
qui
invite à la poursuite et qui éveille l’avidité de posséder, plus déli
785
s un être, cela même qui invite à la poursuite et
qui
éveille l’avidité de posséder, plus délicieuse que toute possession a
786
e en rêve, on s’acharne à dépayser les sentiments
qui
sont en train de se nouer dans une durée étale et trop sereine. C’est
787
nfiniment intéressante… Or c’est la douleur seule
qui
rend consciente la passion, et c’est pourquoi l’on aime souffrir et f
788
e. Descendons quelques siècles et toute l’échelle
qui
va de l’héroïsme religieux à la confusion sans grandeur où se débatte
789
geois et sa femme, voici le rêve sournois du mari
qui
ne peut plus désirer sa femme qu’en l’imaginant sa maîtresse. (Balzac
790
littérature romanesque nous peint ce type du mari
qui
redoute la « platitude », le train-train des liens légitimes où la fe
791
de mener à la mort, elle se dénoue en infidélité.
Qui
ne sent la dégradation d’un Tristan qui a plusieurs Iseut ? Or ce n’e
792
fidélité. Qui ne sent la dégradation d’un Tristan
qui
a plusieurs Iseut ? Or ce n’est pas lui qu’il convient d’accuser, mai
793
il désire ne lui résiste, puisqu’il n’aime pas ce
qui
lui résiste. ⁂ Aimer, au sens de la passion, c’est alors le contraire
794
ladie de l’être. Presque toutes les complications
qui
servent d’intrigues à nos auteurs se ramènent au schéma monotone des
795
tacles. Je songe à la psychologie de la jalousie,
qui
envahit nos analyses : jalousie désirée, provoquée, sournoisement fav
796
On retombe sans cesse au monde de la comparaison,
qui
est le monde de la jalousie. « Hommes et femmes dès qu’ils passent le
797
ils se sentent privés, et motifs de comparaisons
qui
toujours tournent à leur détriment. Le mari souffre des beautés qu’il
798
’est pourtant là qu’est le secret de l’inquiétude
qui
tourmente aujourd’hui les couples. Rien ne répugne autant à un esprit
799
e, c’est à quoi se résume l’ambition des analyses
qui
précèdent ; mais je sens bien qu’elles m’ont porté déjà aux limites d
800
fait courir à la personne l’éthique de l’évasion,
qui
est née du mythe.) D’où les multiples tentatives de « restauration »
801
le « conflit psychologique » et les « névroses »
qui
seraient à l’origine du mal (d’où l’on déduit que la médecine mentale
802
le combattant, de parler comme un philistin. (Ce
qui
se produirait fatalement !) Ainsi l’on passe avec une feinte légèreté
803
ant que quelque chose se fasse, la seule question
qui
se pose à l’historien, au sociologue, c’est de savoir quel mécanisme
804
rale des intellectuels nihilistes ou romantiques,
qui
inspirait les jeunes chefs bolchéviques, se traduisit dans la réalité
805
Ce fut le mécanisme de la dictature productiviste
qui
contraignit l’État dit socialiste à édicter une série de lois contre
806
lité très générale dans les associations secrètes
qui
préludèrent à l’hitlérisme, le déchaînement sadique des corps francs
807
s, voire religieux, on opéra cet énorme transfert
qui
consiste à donner pour seul objet légitime et possible à la passion :
808
t) les éléments plastiques, militaires et sacrés,
qui
lui font aujourd’hui défaut. Sa dialectique mortelle pourra de nouvea
809
une tension incalculablement plus forte que celle
qui
s’institua au xiie siècle. Mais l’éventualité de la guerre, c’est-à-
810
laboratoires. (à suivre) Dans un second essai,
qui
paraîtra en octobre, on tentera de définir une forme d’amour exacteme
811
sque. Quant au thème de l’ouvrier ou du chauffeur
qui
« mérite » la fille du patron, il est abondamment exploité par le fil
812
en a pas — et toute la dialectique de la passion
qui
se distingue de celle du désir en ce qu’elle refuse la satisfaction.
813
etrouver quel est l’auteur — évidemment moderne —
qui
a parlé le premier d’un « problème sexuel » — idée comique pour un An
814
derniers numéros de ces cahiers. L’extrême droite
qui
ose dire son nom paraît souvent bien proche de la véritable extrême g
815
es d’avenir. C’est le ton et les sentimentalismes
qui
s’opposent encore. Mais enfin l’on s’apercevra bientôt que le capital
816
ans la hiérarchie de ses vénérations). Une droite
qui
abandonne Boileau pour Rimbaud, c’est un parti nouveau. Pourquoi faut
817
se de Friedland, nouvelle de Drieu la Rochelle. «
Qui
n’a pas connu les années d’après-guerre n’a pas connu la douceur de v
818
ain pour la première fois en 1888. C’est donc lui
qui
l’avait cloîtrée ? — Pour un collège de sociologie : Nous y reviendro
819
n. Combien serait vaine l’attitude intellectuelle
qui
se définirait elle-même comme une condamnation de la passion : il suf
820
on. Car l’homme de la passion est justement celui
qui
choisit d’être dans son tort, aux yeux du monde — et dans ce tort maj
821
, il faudrait développer une violence spirituelle
qui
tue mieux que la passion d’amour : celle au moins de l’orthodoxie con
822
le » — mais une décision fondamentale de l’homme,
qui
veut être lui-même son dieu93. La passion brûle dans notre cœur sitôt
823
: eritis sicut dei. Infinie naïveté du moraliste
qui
prétendait détourner l’homme de cette voie mortelle, divinisante, en
824
s de tous nos arts de vivre, quand c’est la terre
qui
est méprisée, et la vie qui est la faute à racheter ! Mais tuer l’hom
825
quand c’est la terre qui est méprisée, et la vie
qui
est la faute à racheter ! Mais tuer l’homme avant qu’il ne se tue, et
826
est bien de cela, de cela seul qu’il s’agit, pour
qui
veut surpasser la passion. Quant à stériliser le milieu culturel où l
827
os passions viendra de l’État, ce Sauveur anonyme
qui
assumera le poids de toutes nos fautes, et de la faute initiale de vi
828
passion sans achever ma description par ce trait
qui
enfin la situe, non dans l’abstrait où la passion ne peut exister — e
829
en parler n’est qu’une farce — mais dans le choix
qui
détermine une existence. 2. Critique du mariage Si je ne vois p
830
ritique du mariage Si je ne vois pas de raison
qui
tienne contre la passion véritable, il m’apparaît en second lieu que
831
est censée ménager autour du vaillant travailleur
qui
rentre le soir, harassé, se retremper dans la paix familiale, vous ve
832
ue, au hasard, un de ces entretiens « paisibles »
qui
agrémentent le « foyer domestique » d’un bourgeois ou d’un ouvrier :
833
he. Et Kierkegaard a raison plus qu’eux tous, lui
qui
d’abord exalte la passion, comme étant la suprême valeur du « stade e
834
s à la fin il n’écrase pas seulement ce philistin
qui
se contente d’épouser la veuve du brasseur, ou ce jeune fou qui aime
835
e d’épouser la veuve du brasseur, ou ce jeune fou
qui
aime la fille du roi, mais l’homme pieux qui estimait que la religion
836
fou qui aime la fille du roi, mais l’homme pieux
qui
estimait que la religion devait être un amour heureux, un mariage ave
837
ourner. Kierkegaard condamna d’abord les pasteurs
qui
refusaient le célibat ; puis Luther et Calvin, tous deux mariés ; pui
838
ants sont renvoyés aux arguments des romantiques,
qui
valent contre leur moralisme ; et les croyants aux arguments de saint
839
me ; et les croyants aux arguments de saint Paul,
qui
valent contre leur humanisme. Que dit l’Apôtre ? « Je pense qu’il es
840
. 7, 1-32). Et voici le coup de grâce : « Celui
qui
n’est pas marié s’inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plai
841
gneur, des moyens de plaire au Seigneur, et celui
qui
est marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa f
842
—, soit du point de vue spirituel pur, pour ceux
qui
croient. Il n’est possible alors d’affirmer le mariage qu’au-delà des
843
ion, comme une question perpétuelle, un aiguillon
qui
empêche de retomber sous le coup des objections humaines. Si j’oublie
844
delà du mariage, mais aussi de tout ordre humain,
qui
s’appelle le Royaume de Dieu (« Il n’y aura plus ni hommes ni femmes
845
turbable s’il témoigne sans cesse en faveur de ce
qui
transcende tout résultat, même excellent. 3. Le mariage comme déci
846
énaires à la nature pour sélectionner les espèces
qui
nous paraissent adaptées. Et nous aurions la prétention de résoudre d
847
Il faut le reconnaître honnêtement : le problème
qui
nous est posé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’autant
848
isifs. Le sophisme est alors du côté du bon sens,
qui
recommandait un choix mûri et raisonné, selon des critères impersonne
849
sonnels. Mais enfin ce n’est pas l’erreur logique
qui
est grave, c’est l’erreur morale qu’elle suppose. Lorsqu’on incite le
850
tionnel d’une décision prise en dépit de tout, et
qui
fonde une nouvelle existence, initiant un risque nouveau. ⁂ Écartons
851
r ce serait là mentir et l’on ne peut rien fonder
qui
dure sur le mensonge. Il n’y a personne au monde qui puisse me comble
852
dure sur le mensonge. Il n’y a personne au monde
qui
puisse me combler : à peine comblé je changerais ! Choisir une femme
853
cela ! — comme le diront beaucoup de jeunes gens
qui
s’attendent, en vertu du mythe, à je ne sais quels transports divins
854
fidélité réelle ; et je ne dis pas à une fidélité
qui
soit une recette de « bonheur », mais bien à une fidélité qui soit po
855
recette de « bonheur », mais bien à une fidélité
qui
soit possible, n’étant pas compromise en germe par un calcul forcémen
856
u’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoir
qui
exige sa réalisation. » Ce n’est pas l’engagement qui est problématiq
857
exige sa réalisation. » Ce n’est pas l’engagement
qui
est problématique, mais les conséquences qu’il entraîne. (De même on
858
sans raisons — ou elle n’est pas — comme tout ce
qui
porte une chance de grandeur. (Comme la passion !) ⁂ Les moralistes e
859
um et pour elle-même, sans plus se référer à rien
qui
« juge » et qui « mesure » la jouissance qu’on en tire. Seul un respe
860
même, sans plus se référer à rien qui « juge » et
qui
« mesure » la jouissance qu’on en tire. Seul un respect acquis de l’o
861
es côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari
qui
trompe sa femme ; il dit tantôt : « Cela n’a pas d’importance, cela n
862
dont la première est la fidélité à quelque chose
qui
n’était pas, mais que l’on crée. Personne, œuvre, et fidélité : les t
863
s.) Mais savons-nous encore imaginer une grandeur
qui
n’ait rien de romantique ? Et qui soit le contraire d’une ardeur exal
864
er une grandeur qui n’ait rien de romantique ? Et
qui
soit le contraire d’une ardeur exaltée ? La fidélité dont je parle es
865
plus sobre et quotidienne. Une folie de sobriété
qui
mime assez bien la raison — et qui n’est pas un héroïsme, ni un défi,
866
ie de sobriété qui mime assez bien la raison — et
qui
n’est pas un héroïsme, ni un défi, mais une patiente et tendre applic
867
ités de nos « liaisons », et de tous ces Tristans
qui
ne sont au vrai que des Don Juan au ralenti.) Où est alors la différe
868
le mari fidèle, ne serait-ce pas simplement celui
qui
a reconnu dans sa femme une Iseut ? Lorsque l’amant de la légende man
869
souvenez-vous de la « jeune fille éblouissante »
qui
l’accueille par ces paroles : « Je suis toi-même ! » Ainsi de la fidé
870
t de Tristan. C’est un narcissisme mystique, mais
qui
s’ignore, naturellement, et qui croit être un vrai amour pour l’autre
871
me mystique, mais qui s’ignore, naturellement, et
qui
croit être un vrai amour pour l’autre. L’analyse des légendes courtoi
872
messe, ni à cet être symbolique, ce beau prétexte
qui
s’appelle Iseut, mais à sa plus profonde et secrète passion. Le mythe
873
la « joie suprême » d’Isolde agonisante. Fidélité
qui
consume la vie, mais qui consume aussi la faute, et divinise un moi p
874
lde agonisante. Fidélité qui consume la vie, mais
qui
consume aussi la faute, et divinise un moi purifié, « innocent » ! De
875
igion antérieure à notre « instinct » moderne, et
qui
détient l’intime secret de la passion, au-delà de ce que les psycholo
876
d’abord, et non pas à son moi d’abord, que celui
qui
aime voue sa fidélité. Et tandis que la fidélité de Tristan était un
877
le double aboutissement de « l’amour-action ». Ce
qui
niait l’individu et son naturel égoïsme, c’est cela qui édifie la per
878
ait l’individu et son naturel égoïsme, c’est cela
qui
édifie la personne. À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le
879
on plus d’Isolde, plus de Tristan, plus aucun nom
qui
nous sépare ! » Il faut que l’autre cesse d’être l’autre, donc ne soi
880
le Jour afin d’attester notre alliance. ⁂ Une vie
qui
m’est alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage. Une vi
881
oute la vie, voilà le miracle du mariage. Une vie
qui
ne veut plus que mon bien, parce qu’il est confondu avec le sien : et
882
pè Alors l’amour de charité, l’amour chrétien,
qui
est Agapè, paraît enfin dans sa pleine stature : il est l’affirmation
883
e. Et c’est Éros, l’amour-passion, l’amour païen,
qui
a répandu dans notre monde occidental le poison de l’ascèse idéaliste
884
roche à l’Évangile. C’est Éros, et non pas Agapè,
qui
a glorifié notre instinct de mort, et qui a voulu le « spiritualiser
885
Agapè, qui a glorifié notre instinct de mort, et
qui
a voulu le « spiritualiser ». Mais Agapè se venge d’Éros en le sauvan
886
sait pas détruire et ne veut même pas détruire ce
qui
détruit. « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais sa vie. » ⁂ Éros s
887
et limitée de créatures. Ainsi le même mouvement
qui
fait que nous adorons la vie nous précipite dans sa négation. C’est l
888
ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme
qui
croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il
889
tes cherchent un appui et un salut dans le Désir,
qui
devient aussitôt, et par là même, le pire ennemi de la vie, la séduct
890
vons appris cette nouvelle : ce n’est pas l’homme
qui
doit se délivrer lui-même, c’est Dieu qui l’a aimé le premier, et qui
891
l’homme qui doit se délivrer lui-même, c’est Dieu
qui
l’a aimé le premier, et qui s’est approché de lui. Le salut n’est plu
892
lui-même, c’est Dieu qui l’a aimé le premier, et
qui
s’est approché de lui. Le salut n’est plus au-delà, toujours plus hau
893
plus haut, dans l’ascension interminable du Désir
qui
consume la vie, mais ici-bas, dans l’obéissance à la Parole. ⁂ Et qu’
894
même temps, elle échappe à l’abaissement bestial
qui
tôt ou tard est la rançon d’une divinisation de la créature. Mais cet
895
lement réciproque exige et crée l’égalité de ceux
qui
s’aiment. Dieu manifeste son amour pour l’homme en exigeant que l’hom
896
moins perd-elle son efficace : ce n’est plus elle
qui
détermine la personne. En d’autres termes, on pourrait dire que la fi
897
pour révéler sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme
qui
croit au mariage ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre
898
ssion est accréditée par Tristan. Excuse et alibi
qui
ne peuvent tromper que celui qui veut être trompé, parce qu’il y trou
899
Excuse et alibi qui ne peuvent tromper que celui
qui
veut être trompé, parce qu’il y trouve son intérêt ; figures de rhéto
900
ait voir pourquoi l’on aime croire à la fatalité,
qui
est l’alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi qui ai commis la f
901
st l’alibi de la culpabilité : « Ce n’est pas moi
qui
ai commis la faute, je n’y étais pas, c’est cette puissance fatale qu
902
e, je n’y étais pas, c’est cette puissance fatale
qui
agissait en lieu et place de ma personne. » Pieux mensonge du servant
903
e, de surmâle. Mythe d’une puissance indéfinie et
qui
domine les contingences morales. Mais alors, on peut être certain qu’
904
à ces brusques écarts, comparables aux calembours
qui
obsèdent un esprit fatigué : on se laisse aller à des « rapprochement
905
our ». Mais c’est encore le mythe, naturellement,
qui
nous le fait croire, avec son obsession de l’amour contrarié. Il sera
906
alise les relations humaines. Par contre, l’homme
qui
se domine, ce n’est pas faute de « passion » (au sens de tempérament)
907
refuse de s’imposer, il se refuse à une violence
qui
nie et détruit la personne. Il prouve ainsi qu’il veut d’abord le bie
908
définir enfin le mariage comme cette institution
qui
contient la passion non plus par la morale, mais par l’amour. 6. L
909
os et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions
qui
se disputent notre Occident. La connaissance de ce conflit, de ses or
910
ien. Tout d’abord : ce n’est pas le christianisme
qui
a fait naître la passion, mais c’est une hérésie d’origine orientale.
911
us vieilles croyances, et du conflit de l’hérésie
qui
en résulta avec l’orthodoxie chrétienne. Première correction d’import
912
guerre procède d’une conception de la vie ardente
qui
est un masque du désir de mort. Dynamisme inverti, et autodestructeur
913
n chrétienne définie par l’Apôtre (Romains 8), et
qui
tendrait à restaurer le Cosmos dans sa loi primitive, troublée par le
914
lonté exactement contraire à celle de passion. Ce
qui
peut induire en erreur, et ce qui a introduit de fait une fatale erre
915
de passion. Ce qui peut induire en erreur, et ce
qui
a introduit de fait une fatale erreur dans l’activisme moderne, c’est
916
ue. C’est alors la passion nationale et guerrière
qui
va devenir le principal moteur de la recherche mécanique : on l’a bie
917
ianisme — comme le répètent tant de publicistes —
qui
est responsable de la catastrophe. L’esprit catastrophique de l’Occid
918
manichéen. C’est ce qu’ignorent communément ceux
qui
assimilent le christianisme et l’Occident, comme si tout l’Occident é
919
’où jaillirent nos plus belles créations. Mais ce
qui
produit la vie produit aussi la mort. Il suffit qu’un accent se dépla
920
connaissons Dieu », dit Spinoza. Cette attitude,
qui
définit mon Occident, définit en même temps les conditions profondes
921
aissance définit l’homme : un microcosme. Tout ce
qui
détruit cette volonté centrale, ou en dévie, compromet la fidélité, e
922
culture par les passions nationalistes : tout ce
qui
tend à ruiner la personne. Mais ce sont là des phénomènes complexes e
923
e sont là des phénomènes complexes et collectifs,
qui
échappent en partie aux vues individuelles. Le « signe » de la crise
924
ntation de la passion que ce souci des lendemains
qui
obsède aujourd’hui tant de fronts ? Notre vie ne se joue pas dans l’a
925
porel, mais dans les décisions toujours actuelles
qui
fondent notre fidélité. Quoi qu’il arrive, heur ou malheur, le sort d
926
les introduisent à une problématique nouvelle, et
qui
n’est pas toujours aussi simpliste que le dilemme passion-fidélité pe
927
e. De fait, cela n’est pas possible. Le philistin
qui
« condamne » de la sorte et à priori toute passion, c’est qu’il n’en
928
ont suffisamment connues. On sait que l’événement
qui
devint pour Kierkegaard le point de départ de toute sa réflexion, fut
929
ret » essentiellement impartageable et indicible,
qui
s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un mariage heureux selon le mond
930
et pécheur ne saurait entretenir avec son Dieu, —
qui
est l’Éternel et le Saint— que des relations d’amour mortellement mal
931
el et son salut que par cette action d’obéissance
qui
est la vie de fidélité. Vivre alors « comme tout le monde », mais « e
932
de », c’est une scandaleuse tricherie aux yeux de
qui
ne croit pas à l’absurde ; mais c’est plus qu’une synthèse, et infini
933
ent plus et autre chose qu’une « solution », pour
qui
croit que Dieu est fidèle, et que l’amour ne trompe jamais l’aimé. Ce
934
e veuille, elle est une avec lui dans la dualité,
qui
n’est plus qu’un dialogue de grâce et d’obéissance. Et le désir de la
935
ère, de sa personne à tout jamais distincte, mais
qui
offre une alliance sans fin, initiant un dialogue vrai. Alors l’angoi
936
st plus le même. Une fidélité gardée au nom de ce
qui
ne change pas comme nous, révèle peu à peu son mystère : c’est qu’au-
937
ragédie, il y a de nouveau le bonheur. Un bonheur
qui
ressemble à l’ancien, mais qui n’appartient plus à la forme du monde,
938
onheur. Un bonheur qui ressemble à l’ancien, mais
qui
n’appartient plus à la forme du monde, car c’est lui qui transforme l
939
ppartient plus à la forme du monde, car c’est lui
qui
transforme le monde. 93. Je m’en tiens au « cas-limite » de Trista
940
te » de Tristan ; j’ai connu des amants chrétiens
qui
eussent considéré cette phrase comme une cynique méconnaissance de le
941
e selon la fameuse définition kantienne, c’est ce
qui
ne peut être utilisé par l’homme comme une chose, comme un instrument
942
l s’agit ici, simplement, d’un fait d’observation
qui
réfute les croyances courantes, nées du mythe de Tristan et de son né
943
« raison » est tout à fait inefficace aux yeux de
qui
préfère le mythe, et veut croire aux révélations de la passion. 101.
944
ivrance. Ce n’est pas la mort, la désincarnation,
qui
est le salut, mais l’acte de la grâce, accompli par Dieu seul. 106.
945
ire le nom de Lawrence parmi les premiers de ceux
qui
se sont attaqués à la fausse passion) et la réponse de Rougemont. La
946
tiques. Pour l’objet de mon essai (voir la phrase
qui
porte le renvoi en note) c’était le seul point à marquer. Il me sembl
947
comme je le pensais : ce n’est point le sacrement
qui
« fait question », selon M. Lavaud, mais bien son fondement biblique.
948
je ne « prétends pas classer Lawrence parmi ceux
qui
ont méconnu » le problème que j’aborde. Mais le chapitre qui paraît a
949
onnu » le problème que j’aborde. Mais le chapitre
qui
paraît aujourd’hui précise assez ma position : on a pu voir les motif
950
1930 à 1932, avec une pertinence et une violence
qui
alors n’étaient pas sans mérites. Ils ont prédit l’évolution actuelle
951
trop peu novatrices, la naissance d’une dictature
qui
s’affirmerait malgré elle, non par volonté mais par crainte, pour ass
952
t le désir de « sortir du plan des vieux partis »
qui
rassemble ordinairement les premiers éléments d’un groupe local. 2. C
953
impuissance à « sortir du plan des vieux partis »
qui
paralyse l’action de ce groupe, après quelques séances d’études et de
954
pose la colonisation du socialisme ou de la CGT —
qui
pratiquement vaut un parti — par les groupes ou par des « isolés ». 7
955
entiel : la création de moyens d’action neufs, et
qui
seraient efficaces justement parce qu’ils ne seraient pas à l’échelle
956
omme, et non pas au niveau de l’opinion. 10. Ceux
qui
doutent de son efficace sont victimes de l’optique des partis. 11. Ce
957
e sont victimes de l’optique des partis. 11. Ceux
qui
demandent des directives au centre sont victimes de l’optique des par
958
mes de l’optique des partis. 12. Et de même, ceux
qui
attendent pour agir que nous soyons « suffisamment nombreux ». 13. Po
959
a fuite devant la véritable puissance de l’homme,
qui
est sa responsabilité personnelle. 16. Les partis sont mauvais non po
960
ndant « tout » régler selon son idéologie. Partis
qui
veulent se faire aussi grands que le tout. 21. L’injustice, c’est la
961
est tout ce qu’il y a de réel. 27. Une seule main
qui
travaille fait plus que cent-mille mains qui se lèvent. 28. La critiq
962
main qui travaille fait plus que cent-mille mains
qui
se lèvent. 28. La critique des partis n’est stérile que dans la mesur
963
de m’y soustraire que les chapitres de mon livre
qui
furent publiés ici même sont, avec ceux ou plutôt celui que vous crit
964
ate que vous parlez de l’histoire comme quelqu’un
qui
y croit encore, et qui escompte que le lecteur y croit. Or moi je n’y
965
l’histoire comme quelqu’un qui y croit encore, et
qui
escompte que le lecteur y croit. Or moi je n’y crois pas du tout. Je
966
renseignements fixes et une capacité fabulatrice
qui
leur donne un sens et un nom, comme « victoire » et « bataille de la
967
itre : si par exemple on appelle pape un Léon III
qui
fut empereur. Je ne songe pas à défendre l’inexactitude ni les erreur
968
ct » non plus d’appliquer les mêmes critères à ce
qui
ne relève pas du même ordre. C’est à savoir : le sens d’une interprét
969
est l’erreur commune, bien moins des historiens —
qui
ne peuvent plus se faire d’illusions — que du public qui croit aux ma
970
peuvent plus se faire d’illusions — que du public
qui
croit aux manuels. Je ne dis pas cela contre vous. Je le dis pour sit
971
au nom desquelles nous portons nos jugements, et
qui
ne sont autres que les dogmes. — Ça existe, l’amour courtois !… dites
972
e, ne pouvait être que littérature (la plus belle
qui
soit, nous le savons à Neuchâtel comme à Marseille). C’est à cela, c’
973
attaque. « Je ne puis, moi, renoncer à rien de ce
qui
a été humain », dites-vous. « Il me faut à tout prix que je puisse l’
974
née, je considère que le chrétien, c’est un homme
qui
choisit sans retour, et qui décide de renoncer, comme malgré lui, à c
975
étien, c’est un homme qui choisit sans retour, et
qui
décide de renoncer, comme malgré lui, à ce qu’il y a de corrompu, de
976
lutôt, dans tout ce que l’on appelle l’Humain, et
qui
ne l’est plus depuis la Chute d’Adam. Oui certes, rien d’humain ne pe
977
telle qu’elle est, mais vers le moi rêvé de celui
qui
s’exalte. C’est une espèce de narcissisme. Le seul amour qui tende ve
978
e. C’est une espèce de narcissisme. Le seul amour
qui
tende vers Dieu et qui l’atteigne à travers la vraie créature, c’est
979
narcissisme. Le seul amour qui tende vers Dieu et
qui
l’atteigne à travers la vraie créature, c’est l’amour qui est venu de
980
teigne à travers la vraie créature, c’est l’amour
qui
est venu de Dieu, rendu aux hommes par le Christ, cette Agapè qui seu
981
Dieu, rendu aux hommes par le Christ, cette Agapè
qui
seule sauvera l’Éros et qui, loin de le sublimer, lui redonnera sa ju
982
e Christ, cette Agapè qui seule sauvera l’Éros et
qui
, loin de le sublimer, lui redonnera sa juste place dans l’humain. Ma
983
la nécessité de distinguer l’élément décisif, ce
qui
sauve. Vous me reprocherez de sacrifier la richesse émouvante du réel
984
bition scolastico-mirandolesque d’assumer tout ce
qui
existe en un corpus de conceptions réputées « adéquates », ne fasse p
985
Tristesse de l’historien ». (Mounier et Niklaus,
qui
sortent de chez moi, peuvent témoigner de l’authenticité de cette chr
986
Une note précise avant la lettre : « Le dialogue
qui
s’est poursuivi entre Rougemont et Davenson, après la note de ce dern
987
elques emprunts au christianisme. L’état d’Esprit
qui
fait enquête n’est pas celui d’une conquête. Attention. bd. Rougem
988
plus ou moins littéraires, un torrent de clichés
qui
n’ont aucun rapport avec la question, et des affirmations grandiloque
989
ance est de nous en remettre à une agence d’État,
qui
généralement fait le travail à la satisfaction du plus grand nombre,
990
nt l’une après l’autre, sans trop d’histoires. Ce
qui
veut dire que pendant quatre ans, l’Amérique a « nationalisé » (ou pl
991
r des raisons bien évidentes, connues de tous, et
qui
ne relevaient point de la lutte des partis. C’est pourquoi les partis
992
union sacrée, et délèguent tout pouvoir à l’État,
qui
est en l’espèce un nouveau chef de gouvernement. Ce dernier pris au d
993
eau venu, encore tout étourdi de sa puissance, et
qui
ne sait pas où l’on cache les dossiers, doit juger plus sagement en 2
994
u rigueur, un certain équilibre élégant et hardi,
qui
nous en imposent encore… Nous faisons à la France un crédit démesuré,
995
oit le Monde — Quels sont, se dit-il, les pays
qui
marchent le mieux en Europe ? Les États scandinaves, la Suisse, la Ho
996
sont des démocraties en majorité socialistes, ce
qui
peut inquiéter, mais aussi en majorité protestantes, ce qui doit rass
997
nquiéter, mais aussi en majorité protestantes, ce
qui
doit rassurer. Ils ont donné nos meilleurs immigrants, ceux qui ont f
998
rer. Ils ont donné nos meilleurs immigrants, ceux
qui
ont fondé nos vieilles familles. Quels sont les pays qui marchent mal
999
fondé nos vieilles familles. Quels sont les pays
qui
marchent mal et qui nous créent le plus d’ennuis ? L’Espagne et le Po
1000
familles. Quels sont les pays qui marchent mal et
qui
nous créent le plus d’ennuis ? L’Espagne et le Portugal, parce que ce
1001
urope centrale et les Balkans, livrés aux Russes,
qui
les mettent au pillage, ce qui est peu rationnel : ils feraient mieux
1002
livrés aux Russes, qui les mettent au pillage, ce
qui
est peu rationnel : ils feraient mieux de les équiper, puisque ce son
1003
iplomatie secrète du monde : c’est sans doute lui
qui
sait le mieux comment traiter ces États turbulents, susceptibles et t
1004
u Sud, il y a les Russes, il y a l’Asie, voilà ce
qui
compte pour le commerce et pour l’avenir de la paix. Vous avez bien e
1005
ouvrir à l’amitié de ce grand peuple des plaines,
qui
se met à vous ressembler si curieusement. Nous n’avons guère plus que
1006
beuveries. On dit que c’est la question de l’Asie
qui
nous sépare. Car en réalité, nous touchons à l’Asie. Nous sommes une
1007
nombre en tire le plus de profit. Comme tous ceux
qui
décrivent une nation étrangère, j’ai péché par stylisation. Ajouter d
1008
eau n’arrangerait pas grand-chose à cet égard. Ce
qui
échappe par définition à toute formule ou forme d’expression, c’est l
1009
ique, c’est le respect des complexités organiques
qui
peut seul ménager des libertés réelles. Le sens de l’échec, de sa né
1010
xte que cela « fait bien », construire une banque
qui
a l’air d’une église, et une église qui a l’air gothique quand plus r
1011
ne banque qui a l’air d’une église, et une église
qui
a l’air gothique quand plus rien ne l’est en nous ni autour d’elle. U
1012
, aux faits bruts, c’est une timidité de l’esprit
qui
recule devant son acte propre : donner un sens, voir au-delà, relier
1013
qu’ils rêvent. J’ajouterai qu’ils détestent celui
qui
vient les réveiller. Ils le tiennent pour pervers et masochiste. Et i
1014
polis, luisants, emballés dans de la cellophane,
qui
n’offrent plus d’aspérités et ne posent plus aucune question ; de méc
1015
et ne posent plus aucune question ; de mécanismes
qui
répondent à leur place ; et de musiques qui empêchent d’entendre le s
1016
ismes qui répondent à leur place ; et de musiques
qui
empêchent d’entendre le silence. Ils s’imaginent qu’un certain nombre
1017
nsciemment. Ce sont là des secousses extérieures.
Qui
sait si une loi de l’esprit ne les rend pas d’autant plus fortes et f
1018
a conscience sont plus méthodiquement refoulées ?
Qui
sait quels malheurs historiques un réveil spirituel de l’Amérique ne
1019
ont trop dures pour l’Amérique les quelques pages
qui
précèdent. L’Amérique a les reins solides. Elle a, sur tout autre pay
1020
t de s’améliorer. J’y vois la marque de sa force.
Qui
n’a pas lu les éreintements de l’esprit américain auxquels se livrent
1021
cents, à trouver drôles plutôt que ridicules ceux
qui
ont d’autres allures que nous. Apprenons d’eux la valeur créatrice d’
1022
x le souci d’être dignes non seulement d’un passé
qui
nous a faits, mais surtout d’un avenir qu’il dépend de nous de faire.
1023
éricain ». bh. Il s’agit de Vivre en Amérique ,
qui
paraîtra chez Stock en 1947.
1024
ence » de l’humain, oui, l’âme d’une civilisation
qui
serait perdue, perdue pour tous et non seulement pour nous ! Ce n’est
1025
e progrès collectiviste ou de progrès capitaliste
qui
ont quitté notre continent, mais, à leur suite, les espoirs et les rê
1026
édération sera l’œuvre de groupes et de personnes
qui
prendront l’initiative de se fédérer en dehors des gouvernements nati
1027
ationaux. Et ce sont ces groupes et ces personnes
qui
formeront le gouvernement de l’Europe. Il n’y a pas d’autre voie poss
1028
ition chaque jour moins convaincante d’une gauche
qui
défend la contrainte et d’une droite qui revendique les libertés : le
1029
e gauche qui défend la contrainte et d’une droite
qui
revendique les libertés : le but, l’essence de la pensée fédéraliste
1030
conomiques) dans un corps, non dans un carcan. Ce
qui
est la politique par excellence, n’en déplaise aux sectaires de tous
1031
« le sens d’une responsabilité européenne », sens
qui
me fait évidemment défaut s’il est vrai qu’il se définit par « la con
1032
es pratiques pour le tiers-monde et pour l’Europe
qui
doit l’aider… Ce que nous devons offrir au monde et à nos fils, ce n’
1033
iste — par le moyen d’une grande fédération. Ceux
qui
perdront la face aux yeux de l’histoire, ce seront ceux qui auront di
1034
nt la face aux yeux de l’histoire, ce seront ceux
qui
auront dit que l’Europe était finie, quand il s’agissait de la faire.
1035
de Rougemont ne sente pas ce scandale de l’Europe
qui
inspirait la fureur de Sartre. Je suis heureux que Rougemont souligne
1036
e suis heureux que Rougemont souligne lui-même ce
qui
était, effectivement, un aspect de son article. Pour le reste, il se