1
l croque un Allemand, l’on doit reconnaître qu’il
se
surpasse et qu’il surpasse, mais il y a mis 16 ans — les plus fameux
2
pagande officieuse. M. Marcel Hutin n’a qu’à bien
se
tenir. La réussite est si complète qu’on se sent pris de malaise. Voy
3
bien se tenir. La réussite est si complète qu’on
se
sent pris de malaise. Voyons, sommes-nous encore en 1916 ? s’agit-il
4
de malaise. Voyons, sommes-nous encore en 1916 ?
s’
agit-il encore de revanche ? S’agit-il encore de « faire durer le plai
5
s encore en 1916 ? s’agit-il encore de revanche ?
S’
agit-il encore de « faire durer le plaisir » jusqu’au bout et à tout p
6
place M. Hermann, tout Allemand a le crâne rasé,
s’
appelle Fritz, a volé des pendules et violé pour le moins une chaste f
7
e que nos camarades de la jeunesse allemande, qui
s’
en inquiètent à juste titre, sachent ce que nous pensons des manifesta
8
efficacité dès la 2e page. Il semble que M. Paul
s’
adresse exclusivement à ce bourgeois au faciès atroce que M. Abel Faiv
9
ut coûter cher à ses producteurs, de la haine qui
se
bat les flancs. a. Rougemont Denis de, « À l’index (Première liste
10
rtements ? ⁂ Une conviction intime et péremptoire
s’
élabore et s’impose dans le silence d’une vie : la loi de Dieu s’oppos
11
Une conviction intime et péremptoire s’élabore et
s’
impose dans le silence d’une vie : la loi de Dieu s’oppose à cette loi
12
impose dans le silence d’une vie : la loi de Dieu
s’
oppose à cette loi des hommes qui veut qu’on tue. Une décision se form
13
e loi des hommes qui veut qu’on tue. Une décision
se
formule, peut-être pour la première fois, dans la solitude d’une cham
14
aideur de cette salle que le président de la Cour
s’
obstine à nommer pompeusement « cette enceinte ». Une salle carrée, la
15
nt d’armes — dépose sur la table sabres et képis,
s’
assied pour écouter : tout est jugé d’avance. Deux heures durant, quel
16
ignent leurs visages anonymes. Ils n’auront pas à
s’
exprimer, d’ailleurs, sinon par la voix de leur président, et la mimiq
17
Dieu qui devrait être celle de tout croyant ; ou
s’
il a seulement manifesté sa vocation particulière —, on voudrait dégag
18
ait qu’on invoque son nom dans tous les cas où il
s’
agit en vérité de conscience de classe, de conscience bourgeoise. Mais
19
de classe, de conscience bourgeoise. Mais qu’elle
se
mêle un jour de s’affirmer par une personnalité, et par là même de ne
20
ience bourgeoise. Mais qu’elle se mêle un jour de
s’
affirmer par une personnalité, et par là même de ne plus coïncider ave
21
n’est pas tout à fait des mêmes braves gens qu’il
s’
agit dans les deux cas, mais c’est du même état, qu’ils tolèrent.) 4°
22
guerre ses aînés : c’est pour la même cause qu’il
se
sacrifie, avec le même courage. On les a décorés, on l’emprisonne. 5°
23
nt à chaque témoin, qu’en faites-vous ? » Un seul
se
permit de répondre que toutes les guerres sont défensives. Quelqu’un
24
demeurer pacifiste. Dans un régime social où tout
se
tient, mais par la seule logique de la décomposition nécessaire de pr
25
Martin, détaché de ses considérants individuels,
s’
isole comme un signal de rupture consommée. Tout homme qui agit, sa pe
26
saire à une paix avantageuse, à une paix dont ils
s’
imaginent pouvoir tirer bénéfice pour la foi, — bien plus, que les chr
27
le désordre se trouve « établi ». Notre jeunesse
s’
éveille au milieu des statuts de cette confusion. C’est contre eux dès
28
a tout dit pour la rendormir, mais en vain : elle
s’
est fait mal, et la douleur tient réveillé. On a essayé de nous faire
29
dénoncer ? au nom de quoi ? La rupture ne pourra
s’
opérer qu’au lieu même où la collusion s’est faite. Or elle n’a pas pu
30
e pourra s’opérer qu’au lieu même où la collusion
s’
est faite. Or elle n’a pas pu se faire entre le christianisme et l’inj
31
e où la collusion s’est faite. Or elle n’a pas pu
se
faire entre le christianisme et l’injustice de ce monde, l’un n’exist
32
vilège, le perdent par là même, et dérogent, mais
s’
obstinent à porter un titre désormais irrecevable. Ce parti peut être
33
’est pas à lui de rompre avec l’injustice dont il
s’
est fait le soutien, et qui, depuis, assure son succès relatif. Une ég
34
ablissant à son tour un ordre injuste du monde et
s’
appuyant sur lui, en réalité n’est plus l’Église et n’a plus le droit
35
demander à ce siècle de rompre avec lui-même, de
s’
arracher le cœur. Il n’y a de rupture possible qu’au nom de l’Évangile
36
e possible qu’au nom de l’Évangile2. Elle ne peut
se
produire qu’entre le christianisme véritable et cette « chrétienté »
37
ristianisme véritable et cette « chrétienté » qui
s’
en réclame encore au moment où elle le trahit. Telle sera donc la form
38
d’autre part, et pour la même raison, il ne peut
s’
en targuer pour fonder un « ordre chrétien » ; et s’il le fonde, c’est
39
en targuer pour fonder un « ordre chrétien » ; et
s’
il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que celle de la
40
est à l’intérieur de la religion. Les églises qui
se
crurent en droit d’édicter un « ordre chrétien », se fondaient toutes
41
crurent en droit d’édicter un « ordre chrétien »,
se
fondaient toutes, et se fondent encore, sur une conception antichréti
42
er un « ordre chrétien », se fondaient toutes, et
se
fondent encore, sur une conception antichrétienne de la foi. La foi,
43
i, pour elles, est une « force » que l’homme peut
se
procurer, apprivoiser, réglementer, administrer dans la durée. C’est
44
feindre d’accepter la doctrine de ses disciples,
se
faire un avoir de la Pauvreté évangélique, et bientôt ne plus vivre q
45
foi, don de Dieu, et gratuit — « afin que nul ne
se
glorifie » — est une participation instantanée à l’éternel, elle juge
46
ternel, elle juge et condamne ceux-là d’abord qui
s’
en réclament. Et c’est pourquoi il y a un imposteur dans tout homme qu
47
pourquoi il y a un imposteur dans tout homme qui
se
dit chrétien. (Je ne dis pas cela d’un point de vue antichrétien.) Ma
48
gloire de Dieu ! — qui poursuivrait son plan sans
se
soucier de la justice de Dieu. Et la voix du prophète s’élève contre
49
ier de la justice de Dieu. Et la voix du prophète
s’
élève contre l’Église : « Tes amis t’ont jouée, t’ont dominée, ceux qu
50
sar. Entraînée dans cette politique, la théologie
se
fait servante de la chose publique. Et que voit-on dès lors ? Présent
51
des Georges Goyau et autres « croyants » décorés,
s’
indigner de ce que les sans-Dieu parlent de confisquer à leur profit «
52
ropriété, toute idée de patrie… [et l’énumération
se
poursuit jusqu’à ceci ] : Chose plus atroce encore, [sic] l’idée chré
53
rs, mais pourquoi les crois-tu soudain, quand ils
se
donnent pour chrétiens ? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrét
54
dit Kierkegaard7, toute l’extraordinaire sottise (
s’
il faut lui laisser toutefois de l’extraordinaire) de défendre le chri
55
ecclésiastique, qui aujourd’hui prétend durer et
se
défendre contre le monde soulevé. Étrange illusion, certes, puisque e
56
d’obéissance privilégié pour le chrétien, mais ne
se
confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradoxe, qui remon
57
t non pas au nom d’un « ordre social chrétien qui
s’
opposerait au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car la révolte
58
profonde de toute l’histoire —, le protestantisme
se
doit d’être révolutionnaire dans la mesure même où il reste fidèle à
59
mine, des protestants qui loin de renier leur foi
se
fondent sur elle pour attaquer le régime. L’exemple de l’Allemagne es
60
groupements politiques, résolus à la rupture, qui
se
réclament hautement de leur foi. Les éléments extrémistes de la socia
61
éléments extrémistes de la social-démocratie, qui
s’
expriment dans les Neue Blätter für den Sozialismus sont des éléments
62
rire le petit-bourgeois « progressiste », ou bien
se
voit taxée sans examen de « manœuvre réactionnaire », on est surpris
63
urs sur la religion (recueillis par Jerome Davis)
se
fait l’écho de ces revendications antiecclésiastiques sinon antichrét
64
e dimanche, l’alcool et la moralité, mais qu’elle
s’
est arrêtée au moment où il semblait qu’elle dût s’occuper de la durée
65
’est arrêtée au moment où il semblait qu’elle dût
s’
occuper de la durée du travail, de la question des salaires, etc. Cett
66
veulent combattre ? Cette critique semble pouvoir
s’
appliquer également au groupement tout récent qui s’intitule Economic
67
appliquer également au groupement tout récent qui
s’
intitule Economic Justice et à la tête duquel on retrouve Jerome Davis
68
s réformistes ou révolutionnaires chrétiennes qui
se
manifestent en Amérique. On remarque dans la liste de ses collaborate
69
Plus radical que les socialistes, labouristes, il
se
distingue nettement des marxistes dont il rejette le matérialisme mét
70
e l’aile gauche intellectuelle du protestantisme,
s’
attarde aux solutions réformistes et pacifistes, et n’a pas tenté jusq
71
il y a là le germe d’un mouvement qui demain peut
se
préciser et s’amplifier. Signalons enfin la revue internationale de l
72
rme d’un mouvement qui demain peut se préciser et
s’
amplifier. Signalons enfin la revue internationale de la Fédération de
73
pé leurs liens vivants. Nous le voyons lourdement
se
débattre dans une amère contradiction : labeur forcé ou inaction. Et
74
a mesure, son rythme et sa joie. Une totalité. Et
s’
il divise alors le temps de ses journées, c’est pour mieux dominer ses
75
son « travail » n’est plus que souffrance. Il ne
s’
agit plus d’accoucher, mais seulement de purger sa peine. C’est alors
76
e du « minimum de vie » que n’importe quel animal
s’
assure à moins de frais. Sinistre farce. Morale officielle de la Trois
77
berté n’est pas à l’origine d’un système, elle ne
s’
introduira jamais dans ses effets (à moins d’une révolution). Mais il
78
ion, un travail sans loisir, sans liberté, laisse
s’
étendre l’empire de la nécessité. On aura beau l’intensifier10 : la tâ
79
pe toutes les règles de vie que l’homme essaie de
se
donner pour justifier à ses propres yeux, voire pour glorifier ce qu’
80
beur et le repos n’ont plus de finalité commune ;
s’
il n’y a plus de loisir dans le travail ni de travail dans le loisir ;
81
ir dans le travail ni de travail dans le loisir ;
s’
il n’y a plus rien dans l’un qui permette de saisir la nature de l’aut
82
ent à l’existence du peintre. Cependant l’artiste
se
promène. Sur les plages, il vagabonde, il contemple, il apprend, il c
83
contemple, il apprend, il calcule. Au terme qu’il
s’
était fixé, le voici devant son seigneur. « Ton tableau ? » — « Qu’on
84
miraculeux… P.-S. — Cette histoire de la Chine
se
suffit. J’aurais pu faire l’économie du reste. Mais nous vivons dans
85
n en Russie d’une civilisation américaine dont on
s’
efforce, à coups de plans, de satisfaire les exigences artificielles.
86
e crée pas la vie en insultant la mort. Il faudra
se
tourner ailleurs. Il faudra remonter à ce qui juge nos faiblesses, no
87
t blessées. Notre conscience à moitié endormie ne
se
réveille plus que sous les coups. Il nous faut apprendre le bien par
88
eurs générations mener cette course épuisante, et
s’
abattre à la fin dans les colonnes des magazines de gauche, pâture des
89
! Toute la bassesse de la « littérature » moderne
se
résume, à mon sens, en une phrase un peu grossière : c’est une littér
90
ntes. Le bourgeois aime leurs œuvres, parce qu’il
s’
y retrouve ; et le peuple les aime, parce qu’elles décrivent ses désir
91
l’on gruge légalement son prochain, soit que l’on
se
découvre légalement grugé, il est bon de sentir qu’au-dessus de cette
92
moyens. Elle comprend la plupart des auteurs qui
se
gaussent des deux premières, ceux qui méprisent la vie bourgeoise, l’
93
ois émancipé ne pourrait pas « vivre sa vie ». Il
se
sentirait prisonnier. Il en viendrait peut-être à des actes irréparab
94
là justifié dans sa mauvaise conscience. Jeunesse
se
passe, anarchie se passe, rougeole se passe, — mais rien de grave ne
95
mauvaise conscience. Jeunesse se passe, anarchie
se
passe, rougeole se passe, — mais rien de grave ne se passe. C’est com
96
e. Jeunesse se passe, anarchie se passe, rougeole
se
passe, — mais rien de grave ne se passe. C’est comme au jeu de pigeon
97
passe, rougeole se passe, — mais rien de grave ne
se
passe. C’est comme au jeu de pigeon vole. Il reste quelques écrivains
98
s à hue et à dia, lancent des modes, les renient,
se
persuadent de l’importance de leurs caprices, nous persuadent bien da
99
se des influences, elle prévoit des succès ; elle
s’
applique à parler du livre dont on parle plutôt que de celui dont il f
100
’hui dans une science que je n’aime guère, et qui
s’
appelle la sociologie. La grande faiblesse de la littérature actuelle,
101
iblesse de la littérature actuelle, c’est qu’elle
s’
est rendue justiciable de la critique des marxistes. « L’art pour l’ar
102
ritique « de classe » reste encore négative. Elle
se
condamne aussi à rendre compte des seules œuvres mineures, toute créa
103
e est incertaine de sa mission. Cette anarchie ne
se
développera pas impunément : elle va se résoudre en violences. Il n’y
104
archie ne se développera pas impunément : elle va
se
résoudre en violences. Il n’y a pas d’exemples, dans l’histoire, qu’u
105
s puissances qu’elle avait négligées ou dont elle
s’
était faite complice. Nous avons vu déjà que le roman bourgeois servai
106
entraîne des engagements humains ; rapidement il
se
concrétise en relations de responsabilité. Et voilà bien le seul fond
107
la stupidité, j’entends à l’absence de jugement.
S’
il est un genre que nos critiques sont unanimes à condamner sans nul r
108
sont que diversions, idéalistes ou immoralistes,
s’
ils ne sont pas les descriptions désenchantées d’une société en voie d
109
onscience commune. Nous voyons aussi le bourgeois
s’
émerveiller de ce rajeunissement. Craignons que le fascisme ne tire bé
110
t. C’est à partir d’elle seule qu’un art original
se
développera naturellement en un art communautaire, et que les moindre
111
loin de son train-train, etc. tel est le rôle que
se
propose de poursuivre (sic) cette collection. » 13. J’inclus dans «
112
a révolte surréaliste. Une révolte qui n’a pas su
s’
assigner des buts constructifs échoue toujours, et fatalement, dans un
113
rdre ; pour l’incroyant, c’est la mission dont il
se
sent responsable envers lui-même. g. Rougemont Denis de, « Préface
114
is les bourgeois paresseux, vaguement inquiets de
se
tenir au courant de ce qu’ils croient être la chose littéraire ; 2° p
115
eu des malheurs, qui les conte assez mal — Giono
s’
en mêle trop — et qui a cherché à s’en tirer par ses moyens. Je cite :
116
z mal — Giono s’en mêle trop — et qui a cherché à
s’
en tirer par ses moyens. Je cite : J’essayai de me sauver par l’espri
117
voilà un trait juste, de la part du romancier, —
s’
il est voulu. Les mots, les expressions des philosophes sont sans cess
118
ahissent la pensée de ceux qui les répètent, mais
se
chargent alors, parfois, dans la bouche des innocents, d’une humanité
119
te de reconnaissance à payer à M. Johan Bojer, et
s’
il était là, je lui ferais ma belle révérence paysanne et je lui dirai
120
enton. Ils m’ont dit : — Fais voir tes yeux ! Ils
se
sont baissés jusqu’à moi. Ils se sont assis à côté de moi. Ils m’ont
121
r tes yeux ! Ils se sont baissés jusqu’à moi. Ils
se
sont assis à côté de moi. Ils m’ont dit : — Fais voir où tu as mal, p
122
e vous dépose ici ? Où voulez-vous ? Tenez, on va
s’
arrêter devant la pissotière, ha ! ha ! ha ! Ça me rappelle une bien b
123
istoire, vous devriez lire ça, Clochemerle que ça
s’
appelle, je ne sais plus le nom du type qui a écrit le bouquin. Ah ça
124
le curé, la politique et tout15 !… » Les éditeurs
s’
efforcent de répondre à la demande du public. Il faut des livres facil
125
pas ce qu’ils ont l’air de demander, et ce qu’on
se
montre si pressé de leur donner à bon marché. Ils s’expriment mal, il
126
montre si pressé de leur donner à bon marché. Ils
s’
expriment mal, ils trahissent leur pensée, leurs désirs, ils n’osent p
127
audrait. On ne le leur a pas appris. On a préféré
se
payer leur tête. On les a pris pour ce qu’ils ont l’air d’être, ou mi
128
ir d’être, ou mieux pour ce qu’ils croient devoir
se
donner l’air d’être ou de n’être pas. Comme si le fin du fin, c’était
129
dans l’instant où elle rencontre une occasion de
s’
exercer, et la saisit. Par ces deux phrases, nous n’avons pas encore d
130
u croisement de deux définitions. Les philosophes
se
résignent très mal à cette limitation de leur pouvoir : il nous faut
131
ue le sujet détient une primauté de fait. Il peut
s’
éprouver dans l’angoisse, il y trouve, loin de l’objet, une sorte d’ex
132
s, l’une virtuelle ou distante, l’autre actuelle.
S’
il se borne à imaginer l’objet hors de sa prise, comme absent, il ne f
133
une virtuelle ou distante, l’autre actuelle. S’il
se
borne à imaginer l’objet hors de sa prise, comme absent, il ne fait à
134
et qu’il jubile, — qu’il agit. C’est pourquoi ils
se
trompent du tout, ceux qui considèrent l’homme, dans leurs calculs, c
135
es hommes ne calculent qu’avec leur angoisse, ils
s’
enfoncent dans l’incertain, divaguent dans la précision. Les lois qu’i
136
que la psychologie passe à côté de la fin qu’elle
s’
assigne, qui est l’étude du comportement humain. Il n’est de science q
137
t encore à dire qu’une « science de l’homme » qui
se
veut purement descriptive est exacte dans la mesure où elle décrit no
138
pliquer. Mais qu’il paraisse, aussitôt les objets
s’
ordonnent à sa décision, et deviennent saisissables pour l’entendement
139
ui qui fait loi, de celui qui regarde à celui qui
s’
engage. Nous pouvons voir ensuite un premier caractère de la personne
140
e, et qu’il n’est pas de réduit si secret où l’on
se
cache, qui ne soit justement l’un des lieux où l’action générale avai
141
e insaisissable devient tout à coup un acteur, et
se
met à se comporter tout comme s’il connaissait le fil du drame. D’où
142
ssable devient tout à coup un acteur, et se met à
se
comporter tout comme s’il connaissait le fil du drame. D’où lui vient
143
up un acteur, et se met à se comporter tout comme
s’
il connaissait le fil du drame. D’où lui vient tout à coup l’assurance
144
à en dépit de la forme du monde, et par eux seuls
s’
opèrent ces transformations qui scandent la durée, qui marquent nos mé
145
rimé à l’action générale par cette apparition qui
s’
y insère. C’est une nouvelle qualité du concret. Mais ce mystère de la
146
individu. La psychologie de la personne parfaite
se
réduirait purement et simplement à son histoire, à l’énoncé des témoi
147
e dignité que la raison des peuples et des clercs
s’
accorde à révoquer en doute ? L’imagination de la personne à l’état pu
148
sauvegarde de ces réalités prochaines que doivent
s’
ordonner les relations plus générales. Cette thèse simple constitue à
149
onne à primer sur l’ensemble demeure indéfendable
s’
il n’est pas imposé par le fait humain primordial. Le droit divin n’es
150
ression, de plus en plus abstraite à mesure qu’on
s’
élève à des nombres plus grands, du pouvoir prochain de la personne ;
151
u pouvoir prochain de la personne ; il n’est rien
s’
il n’est pas l’extension naturelle du risque et du concret de l’homme
152
naturelle du risque et du concret de l’homme qui
se
dépasse. Qu’importe l’honneur d’un pays, s’il est le fruit de la désh
153
e qui se dépasse. Qu’importe l’honneur d’un pays,
s’
il est le fruit de la déshumanisation des citoyens ? Qu’importe une «
154
des hommes reliés ? Qu’importe l’ordre de l’État,
s’
il se maintient au prix du désordre privé ? Qu’importe, en fin de comp
155
ommes reliés ? Qu’importe l’ordre de l’État, s’il
se
maintient au prix du désordre privé ? Qu’importe, en fin de compte, l
156
privé ? Qu’importe, en fin de compte, l’humanité,
s’
il n’y a pas d’abord des hommes présents les uns aux autres ? La perso
157
tre la vérité de plusieurs doctrines humaines qui
s’
entrebattent dans la confusion et nourrissent des haines bavardes. Je
158
e clercs ; il a compris que le phénomène homme ne
se
produit en fait qu’au niveau des objets, et que tout ce qui est doit
159
nt. Mais alors le malheur du spiritualisme fut de
se
replier sur cette liberté pour la chérir dans sa précieuse intégrité.
160
de l’engager dans des limites objectives. Il veut
se
garder pur, et reste virtuel. Il se croit maître de tous les objets,
161
ives. Il veut se garder pur, et reste virtuel. Il
se
croit maître de tous les objets, mais néglige d’en choisir aucun. Il
162
-dire qu’il l’atrophie. L’objet pendant ce temps,
se
dégrade selon ses lois. La révolte matérialiste trouve dans la carenc
163
d’ombre et d’abstractions, parfois violentes, où
se
poursuit ce vieux débat, aucun espoir de solution réelle n’est plus p
164
rait ou impuissant. Dans l’acte, l’une et l’autre
se
mesurent et se réalisent : la charité de la personne est d’ordonner c
165
ant. Dans l’acte, l’une et l’autre se mesurent et
se
réalisent : la charité de la personne est d’ordonner ce corps-à-corps
166
vérité, cette illusion provient d’une pensée qui
se
refuse à nos limites, faute parfois de les avoir assez sérieusement é
167
rtelle n’est rien que l’illusion d’un égoïsme qui
se
glorifie dans l’abstrait. Qu’est-ce alors, parmi nous hommes de chair
168
pelle esprit cette surprise pure de mon corps qui
se
voit conduit où rien en lui n’était nécessité d’aller. J’appelle espr
169
vu qu’un corps en mouvement. C’est parce que Dieu
s’
est révélé dans un corps d’homme que l’esprit, parmi nous, n’est rien
170
’une évidente nouveauté. Maintenant quelque chose
s’
est passé, un risque est là, et ma vie est en lui. L’ai-je accepté ? D
171
Point du jour (décembre 1934)j Le surréalisme
s’
est présenté comme révolution, et comme tel il a bénéficié pendant plu
172
s c’est cela aussi que l’homme ne peut avouer que
s’
il connaît un au-delà du désespoir. Faute de le pressentir, ils ont mé
173
en face — ce courage que donne seule la foi — ils
se
sont mis à déclamer un désespoir décoratif, un désespoir postiche et
174
cet homme est empêtré par le scrupule de ce qu’il
se
doit ! Et qu’il est attentif à sa propre démarche ! « Il me paraît ab
175
nc, cet homme qui le prend de si haut ? Son livre
s’
ouvre par un discours lyrique « sur le peu de réalité » et se termine
176
un discours lyrique « sur le peu de réalité » et
se
termine par des considérations décousues sur quelques résultats récen
177
outes suspecte, la psychologie de laboratoire. Il
s’
agit, dans l’idée de l’auteur, de dévaloriser (ou de transcender ? ) «
178
s pur et simple d’agir et de créer, j’entends, de
se
poser comme auteur responsable de son acte ? Alors qu’elle ne repose
179
ne repose que sur l’espoir du faible : que la vie
se
fasse « toute seule », que l’homme ne soit plus rien qu’un spectateur
180
ée, je serais le dernier à m’en plaindre. Mais il
s’
agit ici, tout simplement, de s’évader d’une réalité qu’on craint. Le
181
plaindre. Mais il s’agit ici, tout simplement, de
s’
évader d’une réalité qu’on craint. Le ton bien plus modeste (trop mode
182
yle est large, ses périodes font la roue. Mais il
se
débrouille mal avec des données scientifiques ; sa syntaxe s’embarras
183
e mal avec des données scientifiques ; sa syntaxe
s’
embarrasse et s’alourdit dès qu’il aborde une matière tant soit peu ré
184
onnées scientifiques ; sa syntaxe s’embarrasse et
s’
alourdit dès qu’il aborde une matière tant soit peu résistante par ell
185
ours de phrases élégants et péremptoires, et l’on
se
demande alors si ce bel « abattage » n’a pas dissimulé, aux yeux des
186
un défaut de culture, au sens banal du terme, qui
se
trahit ici fâcheusement. Iront-ils au-delà du romantisme allemand — q
187
sujet de cette méditation. Deux êtres très divers
se
sont unis dans une passion grave, exigeante, à l’écart d’une société
188
les domine. Une analyse racinienne des sentiments
s’
unit ici à la rigueur d’un idéal orgueilleux, ombrageux. Tout cela se
189
ueur d’un idéal orgueilleux, ombrageux. Tout cela
se
perd d’ailleurs, dans l’amertume « désertique » d’un tête-à-tête de l
190
e ces années éprouvent simultanément le besoin de
s’
exprimer par des romans du format standard : 224 ou 600 pages exacteme
191
l’importance : c’est la circulation constante qui
s’
opère aujourd’hui entre les anciennes catégories sociales, d’ailleurs
192
c’est l’étude concrète de la communauté qui peut
s’
instituer par le jeu des passions, ou les liens du métier, ou certains
193
des thèmes humains auxquels Esprit voudrait voir
s’
attacher les romanciers de la nouvelle génération : cet appel à la vie
194
. Un tel livre n’est pas de ceux dont la carrière
s’
épuise en une saison, si j’en crois l’amitié, les visages, et les coul
195
rature d’après-guerre. Personne n’en a parlé : on
s’
occupait du prix Goncourt et des travaux d’amateurs de quelques dames
196
re qui mériterait, mieux que celui de Malraux, de
s’
intituler : la condition humaine. Craindrait-on par hasard de parler d
197
r un peu l’échelle de nos jugements ? La critique
se
tait sur Edschmid, l’Académie refuse Claudel. État de l’élite françai
198
de la dernière guerre que le chômage contraint à
s’
engager comme instructeurs de l’armée bolivienne. (On sait que ce fut
199
uvrent surtout que cette patrie pour laquelle ils
se
sont battus et qui n’a plus la force d’utiliser leurs énergies, est i
200
Paz — celui qui n’a pas pu sauver ses camarades —
se
dresse devant lui dans son délire. Une fois encore, Pillau lui montre
201
s dernières ressources de sacrifice. Mais il faut
se
représenter un Malraux qui aurait les nerfs solides ; moins intellect
202
ce imagée et de copules et incidences abstraites,
s’
appelant de proche en proche, mécaniquement. On retrouve dans cette sy
203
u’un vaste télescopage, et les livres de M. Tzara
se
réduiraient peut-être, logiquement et en fait, à un seul mot. Je forc
204
ve se trouve refoulé par le langage rationnel. Il
s’
agit donc de faire sauter tous ces « barrages », de confondre à nouvea
205
ominante de l’époque, je constate que ce complexe
se
manifeste justement par l’adoption des hypothèses du matérialisme his
206
atérialisme historique. Cette croyance que la vie
se
fera toute seule et que des « lois » inexorables se chargent de trans
207
fera toute seule et que des « lois » inexorables
se
chargent de transformer le monde, cette démission de la personne23 es
208
e, revue officielle du PC. Il veut que le langage
s’
assouplisse au point de pouvoir intégrer les formes nouvelles de pense
209
’économise pas sur les volutes !). Mais la pensée
se
dégage mieux. Quoique toute douleur morale puisse être ramenée à un
210
r le solide terrain de l’économie psychique, l’on
s’
attaque à un système général de choses en ignorant cette misère morale
211
jet extérieur » (p. 283). Autrement dit, le sujet
se
désiste de sa responsabilité au profit de l’objet, — d’où l’erreur d’
212
au goût de la catastrophe que certains plumitifs
se
plaisent à entretenir au sein du fameux « désarroi » de l’après-guerr
213
» de l’après-guerre, le grand quotidien parisien
s’
empressait d’ailleurs de faire suivre l’annonce du mal de celle de son
214
des réalisations. Les idées fermentent. Les plans
s’
ordonnent. Les volontés se tendent. Les chantiers s’ouvrent. Une fois
215
s fermentent. Les plans s’ordonnent. Les volontés
se
tendent. Les chantiers s’ouvrent. Une fois de plus, la France va affi
216
ordonnent. Les volontés se tendent. Les chantiers
s’
ouvrent. Une fois de plus, la France va affirmer sa vitalité, sa puiss
217
n splendeur les manifestations du même ordre dont
s’
est illuminé le passé. Mais nous entendons lui donner son caractère pr
218
ollion, jusqu’aux maîtres glorieux d’aujourd’hui,
se
sont déroulées les « chaînes » qui, des profondeurs de la nature ou d
219
e à l’Exposition. Pourvu, à côté des pavillons où
se
présenteront les grandes découvertes, de salles destinées aux cherche
220
es aux chercheurs de tous les pays, qui viendront
se
retremper à Paris, d’amphithéâtres pour les conférences et pour les c
221
bref, d’une époque où ce qu’on nomme l’esprit ne
s’
impose plus sans discussion. Lorsque l’État vient au secours d’une rel
222
u’elle n’en a plus pour longtemps. Lorsque l’État
s’
avise d’honorer « l’esprit créateur », tremblons pour l’avenir de la n
223
il est nécessaire de mettre l’esprit à sa place —
s’
écriait le fameux romancier —, à sa place qui est la première, et de l
224
t d’aise. Mais je goûtai surtout que le romancier
se
montrât moins littérateur et beaucoup plus précis dans ses projets qu
225
r sur le pavois ? La réponse est simple. L’esprit
s’
exprime par l’écrit et la parole. Un sanctuaire de l’esprit sera donc
226
III. Le temple est vide On ne pouvait mieux
se
moquer de l’intelligence. Craignons toutefois que l’intention de nos
227
intéressement d’un député et d’un littérateur qui
se
consacrent à la défense du spirituel ? La grâce moscovite vous aurait
228
ut-être certains intérêts, qu’il ne faut pas trop
s’
étonner de son triomphe universel. Professeurs, députés ou commissaire
229
» dans un temple construit par l’État, la pensée
s’
évanouit, le temple est vide. Un Palais de l’Esprit ne peut être qu’un
230
e nom de « Cité René-Descartes ». L’Exposition va
se
dérouler sous le patronage du grand génie, savant, philosophe, écriva
231
aujourd’hui, quand tout un siècle d’enseignement
s’
est appliqué à le fixer et à l’étendre. Mais il demeure certain que l’
232
er dans l’exercice quotidien de leur travail. Ils
s’
estiment à bon droit les seuls juges de l’aspect technique du métier,
233
i lui revient dans l’économie générale29. De là à
se
figurer, d’ailleurs d’une façon vague, que les penseurs sont des gens
234
cartes n’y est pour rien. Il faudrait bien plutôt
s’
en prendre au régime des classes sociales, qui codifia cette distincti
235
et « mal compassée » (Descartes). Et plus rien ne
s’
oppose alors aux spécialisations les plus artificielles, aux découpage
236
s. On tend à ne garder de ceux-ci que ce qui peut
s’
organiser en belles séries, selon les exigences d’une philosophie tant
237
ontente d’avoir sophistiqué l’histoire, elle veut
se
réduire à son tour à une histoire des doctrines, à une filiation de s
238
rogrès » continu des « problèmes » où le tragique
se
résorbe en erreurs. Cette obsession de la science, c’est-à-dire de la
239
s historiens, les « philosophes » de l’Université
s’
occupent de psychologie. Mais là encore, ils ont trouvé le biais qui l
240
ut du xxe siècle, on a cru sauver l’apparence en
s’
occupant sous le même nom — psychologie : science de l’âme — d’un tout
241
constituée dans la lutte contre une réalité qu’il
s’
agit de modifier et non pas seulement de décrire, on fera bien d’aller
242
image épurée d’un monde fait de lois. Cette image
s’
interpose entre la pensée « pure » et le réel confus et dangereux qui
243
tinct » reste sans force créatrice. Plus l’esprit
se
refuse à l’engagement, plus il lui paraît évident que l’engagement es
244
ident que l’engagement est impossible. Et plus il
se
persuade que sa nature est essentiellement « distinguée », essentiell
245
isait… VI. Le geste de Pilate Lorsque Renan
se
résigne sans peine à cette « abdication » du rôle actif de l’esprit,
246
x mènent le monde à sa perte ; qu’ils refusent de
se
faire les complices des folies collectives, des égoïsmes criminels, d
247
endre ces lieux communs de la morale élémentaire.
Se
montrer « désintéressé » pour lui, ce n’est pas tout bravement refuse
248
refuser de toucher le prix d’une noire trahison.
Se
montrer désintéressé, au sens subtil où il l’entend, c’est nier en pr
249
principe que l’esprit soit responsable de ce qui
se
passe dans le monde. C’est affirmer que l’esprit n’est pas du monde,
250
esprit ; d’autre part, à refuser pratiquement de
s’
intéresser au sort des hommes. Que d’autres, moins désabusés, perdent
251
. Le clerc spiritualiste, prêtre de l’esprit pur,
s’
adonne au culte solitaire des choses « sérieuses et précises ». Et que
252
suive le cours de ses passions ! Pour sa part, il
s’
en lave les mains. Pilate fut le premier clerc parfait : le juge refus
253
n’est né dégagé de tous liens, irresponsable. Et
s’
il existe en apparence des êtres qui méritent le nom de clercs parfait
254
voyant que le tumulte augmentait, prit de l’eau,
se
lava les mains en présence de la foule et dit : Je suis innocent du s
255
— tous leurs refus de conclure37, c’est-à-dire de
s’
engager, où ils voient le sublime de l’esprit ? Ne vient-il pas de dir
256
e. Les uns trahissant grossièrement, les autres «
se
désintéressant » non sans un hochement de tête sur la plèbe qui les a
257
dmiration pour la sagesse des grands docteurs qui
se
lavent les mains avec tant d’élégance, — et l’abandonnent libéralemen
258
vérité, la réponse en chair et en os. Il faudrait
se
« boucher les yeux… » Cet homme est l’Esprit incarné, l’Esprit qui s’
259
x… » Cet homme est l’Esprit incarné, l’Esprit qui
s’
est rendu mortel, car c’est ainsi qu’il peut changer le monde. Non pas
260
prit « sublime » des clercs, mais au contraire en
s’
abaissant. Telle est la parabole du spirituel. VII. Situation des i
261
tuels dans la cité (suite) b) Les réalités qui
se
payent. Donc, on nous dresse à ne servir à rien. Entendez : à ne rien
262
se. Ils observent une minute de silence. Puis ils
s’
occupent de choses « sérieuses » qui, elles, n’ont pas toujours cette
263
gique vulgaire voudrait que l’État, qui l’honore,
se
charge aussi de l’entretenir. Mais voilà le vice de construction de c
264
Université : que sait-il faire ? C’est tout juste
s’
il sait écrire. Il écrira donc un ouvrage dans les règles de l’art qu’
265
mon clerc peu fortuné. Deux espèces de carrières
s’
ouvrent à lui : celle des accommodements et celle du chômage. La carri
266
mène à tout, mais à condition qu’on en sorte : en
se
vendant, soit à l’État, soit aux journaux, soit au public, soit au fa
267
lic, soit au fascisme ou à l’antifascisme. À quoi
s’
ajoute depuis peu une possibilité nouvelle et symbolique : les licenci
268
qu’on rétribue, en vertu d’une coutume qui tend à
se
préciser en loi. L’échelle des valeurs matérielles que « touchent » l
269
rière du chômage, je lui vois bien des agréments,
s’
il est vrai que la liberté de penser et d’écrire à sa guise, la pauvre
270
ains certains lui offrant une chance admirable de
se
guérir de son irréalisme. Une pratique assez longue, et d’ailleurs im
271
té. Numero deus impare gaudet ; le génie créateur
se
réjouit des impairs que le sort commet dans l’agencement d’une existe
272
sprit ? Commettra-t-on ce Palais de l’Esprit ?
S’
ils y parviennent, je demande la parole. Je ne me propose pas du tout
273
de tous ordres qui devaient régir la cité et qui
se
vendent ou se désintéressent ; que ce problème n’est plus jamais posé
274
s qui devaient régir la cité et qui se vendent ou
se
désintéressent ; que ce problème n’est plus jamais posé que par des p
275
re un sens dans le monde d’aujourd’hui qui tend à
s’
établir sur de tout autres bases ? c) à quoi servent les clercs ? quel
276
s ? quel doit être leur rôle dans la cité ? à qui
s’
adressent leurs écrits ? d) quelle est la source de leur autorité — si
277
matin par l’exposé des principales tendances qui
s’
affirment dans l’Europe d’aujourd’hui. Ce projet positif présente un g
278
ppliquer, un temps pour critiquer finement ce qui
s’
est fait, et un temps pour saisir à pleines mains les instruments de c
279
s. L’important, c’est de voir hic et nunc où peut
s’
insérer notre action, et comment elle doit s’orienter. Je ne nie pas q
280
peut s’insérer notre action, et comment elle doit
s’
orienter. Je ne nie pas que les interventions passionnées et simpliste
281
témoignages de « l’esprit pur » selon l’idée que
s’
en fait la Commission. 26. « Cette façon de dégrader la culture et d’
282
gent pour un ouvrage périssable, surtout quand il
s’
agit d’une bibliothèque. » C’est pourquoi « notre bibliothèque sera co
283
— mais cela prête à malentendu : le Saint-Esprit
se
moque de nos psychologies. 36. Histoire du peuple d’Israël, t. III
284
it de la philosophie au fait de son gouvernement)
s’
opérera sans qu’il y mette les mains. Par malheur, le droit dont il se
285
y mette les mains. Par malheur, le droit dont il
se
targue ne comportant aucune espèce de vérité pratiquement contraignan
286
i longtemps qu’on le peut, et en quelque sorte de
se
boucher les yeux pour ne la voir pas, mais de continuer à analyser sa
287
universitaire aboutit nécessairement à un faux («
se
boucher les yeux »). Elle postule que le philosophe est dégagé de tou
288
qu’il n’assumait aucune espèce de responsabilité.
S’
il croyait sérieusement que cet homme est juste, il le relâcherait. Ma
289
l et bien leur attitude de fait devant le monde :
s’
ils croyaient sérieusement à la justice, ils feraient tout pour l’impo
290
la justice, ils feraient tout pour l’imposer. Ils
se
compromettraient pour elle. Mais ils n’y croient qu’en théorie. Si bi
291
te d’idées, de création, d’esprit actif, mieux il
se
vend. La crise force les éditeurs à se faire les interprètes du publi
292
, mieux il se vend. La crise force les éditeurs à
se
faire les interprètes du public auprès de l’auteur, et non l’inverse,
293
nverse, qui serait normal. Tout profit commercial
se
calcule de la sorte aux dépens de l’intelligence et de la valeur créa
294
ans l’intelligentsia parisienne, pourraient bien
se
résoudre, au cours de ces débats et sous la pression populaire, en un
295
du « congrès pour la défense de la culture », qui
se
préparait. Le rôle du public y fut d’ailleurs à peu près nul. r. R
296
à ». « Anti-fascistes », nous le sommes tous ici,
s’
il s’agit de prendre parti, en France, contre un mouvement politico-so
297
« Anti-fascistes », nous le sommes tous ici, s’il
s’
agit de prendre parti, en France, contre un mouvement politico-social
298
péenne, c’est à peu près aussi intelligent que de
se
déclarer l’adversaire des avalanches et des marées, pour des raisons
299
mes mal vêtues : ils ne disaient presque rien. On
se
passait un journal, une lorgnette. On se demandait l’heure. Des fifre
300
rien. On se passait un journal, une lorgnette. On
se
demandait l’heure. Des fifres jouaient, accompagnés par le roulement
301
s. La tribune avancée au centre de l’ovale énorme
se
dressait au-dessus du parterre, violemment éclairée, fascinante. À hu
302
es moins cinq, deux cortèges de bannières vinrent
se
ranger sur les escaliers de la tribune, aux accents du Deutschland üb
303
ras levé. À huit heures sonnant, les lampes à arc
s’
éteignirent. Des flèches lumineuses gigantesques s’allumèrent sur la v
304
’éteignirent. Des flèches lumineuses gigantesques
s’
allumèrent sur la voûte, convergeant vers le couloir qui des premières
305
t comme en extase, saluant lentement, longuement,
s’
avançant peu à peu vers la tribune, sous un tonnerre assourdissant de
306
endant six minutes. Et quand ce hurlement d’amour
s’
apaisa, on entendait encore une rumeur d’océan au-dehors. Le journal d
307
e journal de ce matin écrit : « Lorsque le Führer
s’
écria : Je ne puis vivre que si ma foi puissante dans le Peuple allema
308
s pas loin avec ces innocentes caricatures. Il ne
s’
agit pas d’hystérie : rien n’est plus discipliné que ces foules. Il ne
309
rien n’est plus discipliné que ces foules. Il ne
s’
agit pas d’un tribun déchaîné ; il élève rarement la voix, sauf à la f
310
brutalité des années de combat, avant 1933. Il ne
s’
agit pas de haine : il s’agit d’amour. Il ne s’agit pas de politique,
311
ombat, avant 1933. Il ne s’agit pas de haine : il
s’
agit d’amour. Il ne s’agit pas de politique, mais de religion, mais de
312
ne s’agit pas de haine : il s’agit d’amour. Il ne
s’
agit pas de politique, mais de religion, mais de cérémonies monumental
313
; dans cette mesure, il est exact de dire qu’elle
s’
ordonne par avance à sa fin. On n’imagine pas d’aborder l’œuvre et la
314
stinguer des formes qu’il propose à notre vue. Il
s’
est transformé en domaine. Il faut le lire comme un visage. Qu’est-ce
315
les apparences. Car rien n’existe, hors de ce qui
se
manifeste ; rien ne se manifeste hors d’un mouvement. Et tout mouveme
316
n n’existe, hors de ce qui se manifeste ; rien ne
se
manifeste hors d’un mouvement. Et tout mouvement provient de la lumiè
317
t, encore plus simplement : « Si c’était vrai, ça
se
verrait. » Telle est la loi nouvelle et la réalité d’une ère dominée
318
ons du platonisme et du cartésianisme. Les clercs
s’
écrient : Esprit ! Esprit43 ! Mais je regarde leur visage. « Si c’étai
319
ais je regarde leur visage. « Si c’était vrai, ça
se
verrait »… Ainsi la clé de toute création est dans le visage de l’hom
320
ge. Il est passage, prise, saisissement. L’esprit
se
manifeste dans la main qui réalise une vision. Et dans le visage qui
321
. Et dans le visage qui conditionne le regard, et
se
modèle selon les prises du regard. (En allemand, le seul mot Gesicht
322
mps, vit « venir à lui » toutes les bêtes : elles
s’
approchaient pour recevoir leur nom et leur emploi. Il faut toujours r
323
portent des bonnets de poil de lapin. On pourrait
s’
amuser à recomposer le pays autour d’eux44. Et l’on verrait alors que
324
t d’un ensemble de coutumes. Les rythmes du temps
s’
y inscrivent aussi bien que l’allure des pentes. « D’où cette démarche
325
? L’artiste répondra : ni l’un ni l’autre. Car il
se
tient, avec son imagination, dans cette région qui n’est ni du dedans
326
raduit quelques passages — où toute une théologie
s’
exprime entièrement par des choses (s’agît-il du profond mystère de la
327
e théologie s’exprime entièrement par des choses (
s’
agît-il du profond mystère de la liberté des humains en présence de «
328
e ils le sont tous plus ou moins, paraît toujours
s’
excuser de l’emploi qu’il fait, par occasion, d’un terme roturier, com
329
mmun, non littéraire. Ramuz, c’est le contraire :
s’
il écrit « Autarchie », il ajoute aussitôt : — « comme ils disent ». I
330
: — « comme ils disent ». Il ne manque jamais de
s’
excuser des mots abstraits, des termes nobles auxquels il faut bien re
331
e. Le mot n’est rien qu’un droit aux choses. Mais
s’
il n’y a plus de choses, c’est une tromperie. C’est pourquoi nos journ
332
les détournant de ce fameux « pratique » dont ils
s’
occupent si mal, et de plus en plus mal à mesure que le « pratique » s
333
de plus en plus mal à mesure que le « pratique »
s’
éloigne davantage du concret pour se confondre avec l’artificiel créé
334
« pratique » s’éloigne davantage du concret pour
se
confondre avec l’artificiel créé par la publicité. (On pousse les gen
335
ur de Louis XIV). ⁂ La même volonté d’incarnation
se
manifeste dans l’allure de la phrase chez Ramuz. On a pu croire qu’il
336
ête. Presque toutes les singularités de son style
s’
expliquent par cette seule intention, de concentrer notre vision sur l
337
ans ce monde physionomique, et par quoi va-t-elle
s’
exprimer dans une vision qui ne veut rien connaître hors de la forme ?
338
accent étant porté sur la causalité, et les faits
se
réduisant peu à peu au rôle de simples vérifications d’une algèbre co
339
e conventionnelle. À mesure que cette psychologie
s’
assure davantage de ses lois, elle tend à les substituer à l’imaginati
340
ituer à l’imagination concrète du réel. Les faits
se
raréfient : anecdotes ou exemples à l’appui d’une laborieuse et schém
341
ésormais qu’un auteur qui n’utilise que des faits
se
range dans la catégorie du roman policier : il n’a pas de psychologie
342
it le conduire à créer un milieu où tout « être »
se
traduisît immédiatement par un « paraître » ; en sorte qu’on pût fair
343
comique, loué cet « artiste raffiné » d’avoir su
se
« ravaler au niveau des simples ». Non, Ramuz ne descend pas au peupl
344
ous parle d’une Antiquité, il faut entendre qu’il
s’
agit de celle du pays de Vaud : non pas la grecque, qui est scolaire —
345
une manière exemplaire l’accord des éléments dont
se
nourrit l’art de Ramuz. Voici Caille, le colporteur biblique, qui s’a
346
Ramuz. Voici Caille, le colporteur biblique, qui
s’
avance dès le matin à travers le pays, et offre à tous la Parole « aya
347
uverture bleue » où les événements actuels — cela
se
passe un jour d’été de 1918 — sont expliqués à la lumière des Écritur
348
ne, la révolte, la guerre et la mortalité. Caille
s’
avance dans la journée, et l’angoisse grandit autour de lui. De partou
349
ngoisse grandit autour de lui. De partout l’orage
s’
amasse. Vers le soir il éclate tragiquement. Est-ce la Fin ? Grande he
350
ère… Puis, « la page du ciel a été tournée », ils
se
relèvent : « Il paraît bien qu’on n’est pas morts ! » Le monde renaît
351
e la chose pour toute la chose. C’est pourquoi il
s’
attarde à décrire le concret d’une façon concrète ; ainsi le maniement
352
re au sérieux l’intrigue d’un roman bourgeois. On
s’
est trop arrêté à l’insolite du style chez Ramuz. Ce qu’il a d’insolit
353
esprit et corps. Les niveaux respectifs auxquels
se
placent un Goethe et un Ramuz déterminent deux formes d’expérience ap
354
cette fin n’est plus la plénitude de l’humain. Il
se
peut que l’effort réactionnaire de Ramuz, dans les contingences où no
355
n’y paraît, conforme à l’éducation goethéenne. Il
se
peut qu’en définitive, Ramuz ait fait, pour la culture, en se donnant
356
n définitive, Ramuz ait fait, pour la culture, en
se
donnant l’air de l’attaquer, plus que ne font les défenseurs d’une in
357
tend à rejeter tous les intermédiaires culturels,
s’
il critique le machinisme, s’il raille le confort de ses concitoyens,
358
médiaires culturels, s’il critique le machinisme,
s’
il raille le confort de ses concitoyens, leurs assurances, leur hygièn
359
ur de sa forme. Si Ramuz n’aime pas les machines,
s’
il refuse l’économie d’efforts qu’elles représentent, c’est que l’effo
360
ses et les êtres, tels qu’ils sont et tels qu’ils
se
montrent, dégradés, désunis, informes ; et par l’effort d’une imagina
361
difficile, tout travail, toute espèce de travail
se
fait d’abord contre nous-mêmes et contre Quelqu’un, tout travail est
362
ateur… Autant de formules d’un art dont la genèse
se
confond avec celle de la personne. Dans un essai où je crois distingu
363
une maison trop grande, un feu de bois vert qu’on
s’
ingénie à allumer dans une cheminée qui tire mal. J’aime les choses qu
364
Certaines paroles dites par cette voix. Celui qui
se
refuse à poser les questions dernières, s’autorise à borner sa vision
365
ui qui se refuse à poser les questions dernières,
s’
autorise à borner sa vision à son acte. Voilà l’utile ; et qu’on taise
366
e veut pas esquiver. Voici le temps où tout homme
se
voit mis en demeure de déclarer ses origines et ses fins. Voici le te
367
tient plus à l’homme. Au comble de nous-mêmes, il
s’
agit d’autre chose que de nous. « Tout notre embrassement n’est qu’une
368
ssité de « faire la volonté de Dieu », au lieu de
se
contenter de la dire. Mais le kantisme a dévié ce mouvement, détourna
369
« faire ». Nous ajoutons : tout ce que l’on fait
se
voit. L’acte le plus secret, fût-il même un silence, laisse une trace
370
t là ce qu’il appelle sa « vie intérieure », même
s’
il est résolument laïque. Rien n’est plus facile à concevoir, dans not
371
patriote qui, entre deux discours nationalistes,
s’
occupe à faire passer ses capitaux à l’étranger pour les mettre à l’ab
372
es fondements doctrinaux du régime de l’URSS l’on
s’
attire d’ordinaire les reproches de tout un groupe d’intellectuels bou
373
és par la crise occidentale et l’isolement où ils
se
voient ; séduits par certains résultats matériels et même moraux, et
374
oraux, et par l’euphorie juvénile qui paraît bien
s’
être emparée d’une partie du peuple russe ; assez ignorants au surplus
375
quelle notion bourgeoise et libérale de l’esprit
se
fonde une pareille indulgence.) L’important, à leurs yeux, c’est l’en
376
ale, la productivité accrue ; et que les ouvriers
se
mettent à lire leurs livres, et viennent acclamer leurs discours, au
377
eur foi nouvelle. Ce n’est pas sans raison qu’ils
se
remettent à glorifier les mythes du Progrès indéfini et du Bonheur :
378
ourtant Marx avait été un peu plus loin ! Et l’on
s’
interdirait de rien comprendre à l’évolution nécessaire de la culture
379
ution nécessaire de la culture soviétique si l’on
se
refusait à l’examen critique des doctrines qui sont à sa base. Je ne
380
argir cette critique, et notre idée de la culture
s’
il le faut. Quand l’esprit « perd ses droits », c’est à nous de les lu
381
ns les débuts de l’URSS. Trotski fut le premier à
s’
en apercevoir : on l’exila, quitte à suivre bientôt les conseils quali
382
ires » qu’il avait eu le courage de donner. Ainsi
se
termina, en principe du moins, l’épisode du Proletkult, autrement dit
383
dée de masse. La culture soi-disant prolétarienne
se
révéla finalement ce qu’elle était dès le début : culture socialiste,
384
’une élite guidant les masses. Et cette évolution
s’
est trouvée confirmée par les récents congrès d’écrivains soviétiques
385
s qui passionnèrent les débats de ces congrès, il
se
dégage une seule conclusion claire, à vrai dire de première importanc
386
la vie, qui requiert surtout la pensée — doivent
s’
ordonner à une mesure commune en vue de réaliser cette fin commune qu’
387
le Plan55. Ainsi donc, la mesure effective à quoi
s’
ordonne toute la construction russe n’est plus la doctrine orthodoxe,
388
doctrine orthodoxe, dont les marxistes d’Occident
se
sont faits les conservateurs. C’est un plan beaucoup plus opportunist
389
conducteurs en vue d’une fin à laquelle tout doit
s’
ordonner. L’assimilation de la culture (et donc de sa mesure) au Plan
390
teur distingué. Mais ici l’équivoque matérialiste
se
manifeste avec une impudeur gênante pour les subtils « dialecticiens
391
t, que les jeunes komsomols et brigadiers de choc
s’
imposent une morale ascétique, acceptent des privations de toute natur
392
e digne du nom qu’ait produite la nouvelle Russie
s’
est développée en marge du Plan, par anticipation ou régression sur le
393
érature soviétique est née de la révolution. Elle
s’
est constituée en même temps que son public. Autrement dit, les « écri
394
et les consommateurs de la culture. Tant qu’il ne
s’
agissait que de construire des tracteurs, les poètes du tracteur et ce
395
re. Car une fois le pain assuré, quand les poètes
se
virent enfin libres de chanter l’homme tout entier, non plus seulemen
396
e duquel la culture communiste devrait dorénavant
s’
organiser (le paradoxe est d’ailleurs soutenable) se substitue dans le
397
organiser (le paradoxe est d’ailleurs soutenable)
se
substitue dans les esprits les plus vivants à l’idée du Plan scientif
398
e la culture séparée, qui sous nos yeux, vient de
se
renouer au cœur de la construction socialiste. La théorie économiste
399
ion culturelle, dès lors que cette création vient
s’
« insérer de l’extérieur » ; en dépit de la Force des Choses ; en vert
400
r d’une mesure plus vivante. La scission vient de
s’
opérer, et seule l’inquisition intellectuelle exercée par les chefs so
401
r son étendue. Le désir d’une mesure plus vivante
se
manifeste bien souvent à l’insu de ceux qu’il tourmente. C’est ici le
402
n. Car cette raison, simple servante de l’action,
s’
est voulue maîtresse de tout l’homme. Mais l’homme résiste à son empri
403
se et à sa prétention totalitaire. Il ne veut pas
se
laisser mutiler. Fût-ce au prix de salaires merveilleux58. Il découvr
404
justement tourmentés dans leur conscience, et qui
se
rassurent en glorifiant l’URSS. Pour moi, je me bornerai à tirer de t
405
udo-marxiste que les Soviets proposent en exemple
s’
est avérée, après quelques années, incapable de maintenir l’unité vrai
406
malfaisance « culturelle ». Mais pour nous il ne
s’
agit plus de découvrir les semelles-crêpe et le métro. Notre espérance
407
e « sans-dieuisme » soviétique. Il faudrait aussi
se
garder d’une certaine facilité sénile, dont la jeunesse française n’e
408
le l’hypocrisie pratique. Enfin il serait sage de
se
garder de tout pronostic global quant à l’avenir culturel des régimes
409
la compléter maintenant par trois remarques, qui
se
dégagent des pages précédentes. 1. La ressemblance formelle entre les
410
le pour la seule action au cours de laquelle elle
s’
est constituée, mais que l’on veut imposer au tout, y compris la cultu
411
isque personnels. 3. La constatation de cet échec
s’
impose non seulement à l’observateur étranger que je suis, mais aux ch
412
ntestable que nous avons établi cet ordre : on ne
se
mitraille plus dans nos rues, l’État combat la misère et le chômage,
413
Car un ordre extérieur n’est solide et fécond que
s’
il résulte d’un ordre intérieur. Et cet ordre intérieur ne se crée pas
414
e d’un ordre intérieur. Et cet ordre intérieur ne
se
crée pas à coups de décrets d’urgence et de propagande de masses. Pas
415
angages, des génies ou des organismes en lesquels
s’
incarnèrent des mesures, selon les temps et les lieux, ou les astres.
416
meurent avec elle. L’Arche d’alliance n’est rien
s’
il n’y a pas le messianisme, le latin s’il n’y a pas une catholicité,
417
’est rien s’il n’y a pas le messianisme, le latin
s’
il n’y a pas une catholicité, le Plan s’il n’y a pas un Paradis à veni
418
le latin s’il n’y a pas une catholicité, le Plan
s’
il n’y a pas un Paradis à venir sur cette terre, le Führer s’il n’y a
419
pas un Paradis à venir sur cette terre, le Führer
s’
il n’y a pas l’Empire populaire. Le signe irréfutable de la présence d
420
ures d’un ciel unique. C’est là seulement qu’elle
se
révèle à nous, comme un jugement porté sur cette situation. Je ne cro
421
ations : celles qu’on dit vieilles, et celles qui
se
disent rajeunies. Les vieilles nations mènent encore une vie à bien d
422
mbre de possibilités dont les nations plus jeunes
se
sont volontairement privées. Elles s’honorent d’avoir une presse d’op
423
plus jeunes se sont volontairement privées. Elles
s’
honorent d’avoir une presse d’opposition, une population civile plus n
424
savent trop que faire de cette liberté dont elles
se
vantent. Elles s’en vantent d’ailleurs de moins en moins. En France,
425
ire de cette liberté dont elles se vantent. Elles
s’
en vantent d’ailleurs de moins en moins. En France, en Angleterre, en
426
Liberté d’opinion, c’est pratiquement liberté de
se
plaindre, mais de se plaindre sans passion profonde. La misère n’est
427
’est pratiquement liberté de se plaindre, mais de
se
plaindre sans passion profonde. La misère n’est encore qu’à la porte,
428
l n’y a plus rien à faire, qu’à attendre. Et l’on
s’
occupe en attendant à critiquer les nations « rajeunies ». C’est le de
429
évolution de masses. Elles mènent une vie dure et
s’
en disent fières. Certes, elles ont sacrifié un certain nombre de poss
430
ctuel néfaste, lorsqu’il était encore réel. Elles
s’
honorent de n’avoir plus ni presse d’opposition, ni partis, ni civils
431
par l’État, et l’opinion privée, bon gré mal gré,
se
rapporte à ces seuls décrets. Partout des gênes et des interdictions,
432
les n’ont plus de liberté, mais du travail. Elles
s’
en plaignent d’ailleurs de moins en moins. En Russie, en Allemagne, en
433
r supprimer finalement les raisons matérielles de
se
plaindre. Et après cela, commencera la conquête d’un avenir de joie e
434
nd à fuir dans les mystiques collectives. Et l’on
se
rassure en attendant par de faciles railleries à l’adresse des États
435
s la redoute et la prépare, l’autre en résulte et
s’
en souvient. L’ersatz de commune mesure, dans les régimes bourgeois ca
436
is capitalistes, c’était l’argent. Mais le crédit
s’
écroule, et la mesure devient le manque d’argent. C’est cette angoisse
437
explique pourquoi la jeunesse bourgeoise hésite à
s’
engager dans une révolution spirituelle dont elle redoute l’impuissanc
438
s raisons sérieuses et urgentes, enfin solides de
s’
aimer ? La commune mesure des États neufs, c’est au contraire une myst
439
’hui, de cette seule crainte qui les unit encore,
s’
élève un même et formidable appel profond des peuples. Il a jailli de
440
sique, mais aussi une grandeur nouvelle. Même, il
se
jette d’abord vers cette grandeur, au mépris de la faim ou de la libe
441
uvelle, incalculablement, qu’il inaugure, il faut
se
rappeler deux faits récents : l’enthousiasme du peuple russe pour le
442
si que cet appel profond du siècle a commencé par
se
manifester dans les pays les plus atteints matériellement. La misère
443
près-guerre.) Ainsi l’opposition des deux Europes
se
ramène à l’opposition de deux réponses différentes à l’appel jailli d
444
moins virulente, et la réponse a plus de peine à
se
dégager. Pourtant, il faudra bien qu’elle soit donnée partout. Derriè
445
r et qu’il meurt de son isolement, ou du refus de
se
dépasser ; qu’il n’y a pas de lignes droites dans l’univers, et qu’un
446
miné par ses relations prochaines et actives peut
se
sentir à la mesure des temps nouveaux. Sinon il n’est qu’angoisse et
447
mesure, d’une nouvelle image du monde où l’homme
s’
éprouve de nouveau réel, actif, nécessaire et relié. Tout jugement pol
448
dictatures ne sont dangereuses que pour ceux qui
s’
y livrent. Ils n’arrêteront pas la tempête à l’aide de leurs filets à
449
u’une tentation superficielle et passagère, elles
se
réduisent à des poussées de fièvre politique ou idéologique. Mais si
450
ions dont le but est la force commune. Ils ont su
se
créer des symboles grandioses. Ces symboles nous paraissent barbares,
451
, qu’elle sera la mesure de l’homme en tant qu’il
se
possède dans ses relations actives avec tous ses prochains. C’est à n
452
es. Contre les brutales poussées de masses qui ne
se
connaissent plus, seule la violence de l’esprit est pacifiante. Notre
453
en présence du concret d’une vie située. Il faut
s’
arrêter, confronter, se reprendre, aussi se méfier de certaines appare
454
d’une vie située. Il faut s’arrêter, confronter,
se
reprendre, aussi se méfier de certaines apparences d’intimité qui cac
455
l faut s’arrêter, confronter, se reprendre, aussi
se
méfier de certaines apparences d’intimité qui cachent sans doute enco
456
qu’il songe que ses pères l’ont eue. Nos lecteurs
se
souviennent des pages sur le journalisme, la condition du fonctionnai
457
ême, sur la « politique de clocher », où l’auteur
s’
efforce de sauver les restes d’un fédéralisme dont il faudrait pourtan
458
d’une vie, c’est aussi le chemin de l’universel.
S’
il veut rester vivant, c’est dans un amitié nouvelle. S’il écrit quelq
459
eut rester vivant, c’est dans un amitié nouvelle.
S’
il écrit quelque part : « Le monde n’a plus pour moi le caractère inte
460
que c’est à nous de recréer un monde où notre vie
s’
accepte. Aux premières pages j’ai pensé : document sur les déceptions
461
« Retour à la passion ». Et maintenant nos routes
se
joignent. x. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Henri Petit, Un
462
On décline par un affaissement général auquel on
s’
est acheminé par des symptômes imperceptibles répandus sur toute la du
463
ccesseur des maux presque impossibles à réparer.
S’
il s’agit de littérature, la traduction des métaphores de Diderot est
464
eur des maux presque impossibles à réparer. S’il
s’
agit de littérature, la traduction des métaphores de Diderot est trop
465
général », symptômes imperceptibles. On n’a qu’à
se
baisser, vraiment. Des éditeurs lancent chaque automne leur douzaine
466
en publiaient naguère deux ou trois, la critique
se
montrait attentive. Mais on n’aime pas que « l’afflux des jeunes tale
467
gime plonge ses dernières racines vivantes. Il ne
s’
agit pas de morale ! Ni de condamner pour le mauvais plaisir d’avoir r
468
r pour le mauvais plaisir d’avoir raison. Mais il
s’
agit de refaire une amitié humaine d’où jaillisse la joie créatrice. I
469
d’une émeute dans les lettres. Pour qu’une école
se
crée, il faut qu’une base commune existe, qui n’existe plus aujourd’h
470
ique française à l’endroit de la gauloiserie : on
s’
imagine que c’est du réalisme, que c’est enfin la « vraie » nature dél
471
pour modérer les appétits, étoffes, objets, etc.,
se
fassent inattrayants au possible, de sorte qu’on achèterait par grand
472
figure le dernier paragraphe, il paraîtrait qu’il
s’
agit là d’une description un peu plus qu’amicale du régime de l’URSS,
473
ogue ne le donneraient à penser. Parlons net : il
s’
agit ici d’un dégonflage impitoyable de ce qu’il faut bien appeler le
474
au moins l’indifférence, que ceux qui sont et qui
se
sentent du “bon côté”, marquent à l’égard des “inférieurs”, des domes
475
petite-bourgeoise. Mais Gide : « Je crains que ne
se
reforme bientôt une nouvelle sorte de bourgeoisie ouvrière satisfaite
476
se autocritique soviétique de ne consister « qu’à
se
demander si ceci ou cela est dans la ligne ou ne l’est pas. Ce n’est
477
ide pratique cette espèce-là d’autocritique, — ou
s’
il entend pousser plus loin ? Si Gide reste marxiste en devenant antis
478
Gide reste marxiste en devenant antistalinien, il
se
met dans une situation qu’on ne peut comparer qu’à celle du chrétien
479
isme lui-même. En effet, dès lors qu’une doctrine
se
veut purement humaine, et historiquement valable, elle est comptable
480
e. Si l’on accepte vraiment le marxisme, pourquoi
s’
indigner d’une tactique qui paraît seule capable de l’imposer ? Ce n’e
481
nous, personnalistes, que dirons-nous ? Le livre
s’
ouvre par une fable. L’enfant Démophon est soigné par Déméter, déguisé
482
Elle repoussa la déesse et tout le surhumain qui
se
forgeait, écarta les braises et, pour sauver l’enfant, perdit le dieu
483
ication (ici, la création d’un « homme nouveau »)
se
termine par d’horribles brûlures — ou par l’intervention de Staline-M
484
un négatif de l’acte de foi chrétien. Si l’enfant
se
brûle, ou si Staline ne peut le sauver qu’au prix de la vie du Dieu q
485
dans une volonté révolutionnaire dont le marxisme
s’
est détourné parce qu’il a fait erreur sur l’homme. La phrase finale d
486
si les nazis savaient cela ! 65. Certes, Gide ne
se
prive pas d’admirer bien des choses en URSS (les « parcs d’enfants »
487
es, fréquente les théâtres et les concerts, bref,
se
cultive avec cette sorte de passion que le Français réserve, présente
488
butant : « Les personnages n’y semblent naître et
se
nourrir que de la fièvre de l’auteur. » N’est-ce pas, en somme, toujo
489
e, toujours ainsi que les personnages naissent et
se
nourrissent ? Mais on a convenu de n’en rien laisser paraître. Oui, c
490
je n’ai rien voulu de tout cela ! Mes personnages
se
sont imposés à moi etc. » Je n’ignore pas que des visions parfois biz
491
mouvantes, souvent fort incertaines et monotones,
s’
imposent de cette manière au déprimé fiévreux. La question est ailleur
492
rimé fiévreux. La question est ailleurs : va-t-on
se
vanter d’être si faible que de céder à toutes ses obsessions ? (Je fe
493
mbre (janvier 1937)ad Roman d’une jalousie qui
se
crée son objet, par masochisme. Un jeune mari trouble sa femme, et la
494
Robert Briffaut, Europe (janvier 1937)ae On
se
souvient de la guerre des Balkans. Elle éclata, nous apprend M. Briff
495
le, baisers dans les jardins pendant le bal, — on
s’
en veut d’aller jusqu’au bout, mais on y va irrésistiblement. Comment
496
retrouvent enfin leur vérité originelle. Et l’on
se
laisse aller à de vieux trucs trop éprouvés, ahuri et charmé de décou
497
e radicale dureté. Et renoncer à la charmer, ou à
se
laisser charmer — ceci pour moi lecteur — par le tableau de sa déchéa
498
citations : L’homme ne peut penser et créer que
s’
il est libre. — Nous avons toujours admis la légitimité de la propriét
499
à : mettre la machine au service de l’homme. — Il
s’
agit de transformer le chômage en loisir. Je résume : primauté du spi
500
achés à cette sélection de grâce et de mesure qui
s’
appelle la politesse française. Ensuite parce que les déclarations de
501
ommunistes, à l’expression bonne foi. La brochure
se
termine ainsi : « C’est à l’Esprit que le Parti communiste français…
502
fait plus confiance à Marx. Autant dire qu’il ne
se
fait plus confiance à lui-même. Autant dire que toutes les attaques m
503
ont en quelque sorte (sic) les idées incarnées »,
se
fait par ailleurs du Français cultivé une idée plus marxiste qu’on ne
504
m manuscrit la faute de la page 13 : « La paix ne
se
conçoit pas dans la liberté. » (Phrase qui aurait pu faire croire que
505
es, glissements, liaisons, circulation… Thibaudet
s’
est parfaitement défini : « badaud de la République des Lettres, ayant
506
parce qu’elles lui paraissaient peu littéraires,
s’
attaquant en effet plutôt au fondement de toute littérature… Célibatai
507
épouser que l’élan vital de la littérature (sans
se
demander d’où il venait, où il allait), ce bergsonien pittoresque et
508
terrasse des Deux Magots, n’a pas eu le temps de
s’
apercevoir que « les grandes questions gisent dans la rue », comme dis
509
icables ? Ceci dit, l’on pourra déguster, car il
s’
agit ici de goût, au sens physique. Lanson fournit les dates de naissa
510
ance, les titres d’œuvres, les bibliographies, il
s’
occupe de secteur plané de la critique. Thibaudet, lui, s’ébat dans le
511
de secteur plané de la critique. Thibaudet, lui,
s’
ébat dans le secteur libre. Il en abuse merveilleusement. C’est le che
512
-même sujet de chanson, vers une plate-forme d’où
s’
étale à la vue tout un quartier d’histoire populaire, celui de Juillet
513
s forces dans le monde présent. Qu’on n’aille pas
se
figurer qu’il s’agit d’un bouquin d’érudition ou d’un traité classiqu
514
monde présent. Qu’on n’aille pas se figurer qu’il
s’
agit d’un bouquin d’érudition ou d’un traité classique d’officier en r
515
la première révolution allemande (1918-1919) qui
se
recompose autour de l’aventure du GQG prussien, au lendemain de l’arm
516
ît aussi solide qu’inattendue : si l’Allemagne ne
s’
est pas défaite en vingt morceaux, si la révolte spartakiste a pu être
517
à poigne » touché par la grâce nationale, et qui
se
charge d’écraser la révolution avec une brutalité qu’aucun bourgeois
518
volution avec une brutalité qu’aucun bourgeois ne
se
serait permise. Avis à ceux de Saint-Denis ! Noske, Mussolini, Doriot
519
ui, c’est que les effets d’une cause de cet ordre
se
manifestent en premier lieu dans la culture d’avant-garde, avant de d
520
pensée du Retour éternel. Mais en même temps, il
s’
acharne à compenser ce fatalisme mécanique par une glorification de la
521
liviers et par sa jeune nudité. Pas une vapeur ne
s’
élève de l’herbe pauvre des terrasses, ni de ces arbres moirés et allè
522
rasse invisible, au-dessous. Je vois un chien qui
se
promène de son petit pas élastique sur les restanques étroites, passa
523
entendre dans toutes les épiceries de province où
se
rencontrent les femmes de la nation la plus raisonnable du monde. Le
524
mari-là qui aura payé le billet, histoire de voir
s’
il a la chance. Seulement, avoir la chance, avoir la veine, c’est déme
525
entaire et la plus sûre, l’arithmétique. Mais qui
s’
avise d’une telle contradiction ? Le gouvernement de la Troisième Répu
526
rer bénéfice de la culture de cette superstition.
S’
il est vrai que certains individus « ont la veine » dans ces loteries,
527
plus naïve, le fanatisme religieux le plus obtus
s’
opposent infiniment moins à notre image scientifique du monde que cett
528
inité au nom de l’arithmétique élémentaire69 puis
s’
en vont prendre l/10e de billet. Un fort vent doux passe de grandes ca
529
elle, il donne quelques coups de tête furtifs, et
se
détourne. D’où vient-il ? On m’a dit qu’il n’y a pas de pigeons par i
530
tendre ? Pourquoi feint-il de ne pas me voir ? Il
se
tient là des heures, sans bouger, et s’envole d’un coup vers le soir.
531
voir ? Il se tient là des heures, sans bouger, et
s’
envole d’un coup vers le soir. Le lendemain, il est là de nouveau, pos
532
tion. Car en effet la condition commune, c’est de
se
sentir une exception, un type spécial, différent de tous les autres…
533
poirs chez les adolescents troublés par le désir,
s’
apaisent tout d’un coup le jour où ils découvrent que leur état jugé p
534
homme « comme les autres » par cela même que l’on
s’
éprouve absolument distinct de tous les autres. 1er mars Si l’on crain
535
que la politique, sinon le général en tant qu’il
s’
oppose au réel, lequel est fait de nos monades superstitieuses ? Accor
536
ourrait pas. Ma loi vaut tout juste pour moi. (Et
s’
il fallait tenir compte de toutes les bizarreries auxquelles les homme
537
e de toutes les bizarreries auxquelles les hommes
s’
attachent comme à leur bien le plus précieux !) Au contraire, la polit
538
. Il est de l’essence de toute saine politique de
s’
opposer à la personne, de limiter son expansion, de combattre en défin
539
ersonne, mais au contraire de l’impersonnel, pour
se
diriger contre la personne. C’est à ce prix qu’elle assurera quelque
540
en effet que les deux puissances contraires qu’il
s’
agissait de maîtriser — le singulier et le général — ont perdu l’une e
541
rs à sens unique : c’est la personne qui cesse de
se
défendre, c’est l’anarchie qui renonce à ses droits. Et si le cadre d
542
e changé depuis un siècle, et c’est pourquoi l’on
s’
imagine que l’équilibre s’est stabilisé. Au vrai, chacun peut voir que
543
et c’est pourquoi l’on s’imagine que l’équilibre
s’
est stabilisé. Au vrai, chacun peut voir que l’homme d’aujourd’hui se
544
vrai, chacun peut voir que l’homme d’aujourd’hui
se
déshumanise rapidement parce qu’il cesse de se croire des droits « ir
545
ui se déshumanise rapidement parce qu’il cesse de
se
croire des droits « irrationnels » et immédiats contre l’État. Le sen
546
et immédiats contre l’État. Le sens de la révolte
se
perd. Il se sublime, ô ironie, en rouspétance, en criailleries électo
547
contre l’État. Le sens de la révolte se perd. Il
se
sublime, ô ironie, en rouspétance, en criailleries électorales, journ
548
en criailleries électorales, journalistiques. Il
s’
étale en mauvaise humeur. C’est cela que je nomme démoralisation à l’a
549
composante « personnelle ». Il doit en permanence
se
déplacer au profit des personnes. (Au profit des irréductibles, dans
550
superstitions que j’ai dites, et dont l’éducation
se
fait très lentement sous l’influence des résistances assimilées, créa
551
tion des personnes au moment où leurs disciplines
se
seront enfin harmonisées. (Dans un temps que j’accorde aussi lointain
552
ntimentale, mystique ou sensuelle, qui ne saurait
se
traduire en termes de raison. Mais je la tiens pour néfaste quand ell
553
progressif. Si par l’effet d’une perversion, elle
se
met à jouer au profit de la politique et des doctrines d’État qui doi
554
t qui doivent justement la combattre, le désordre
s’
installe et grandit. Dans notre cas, l’État devient totalitaire. « Là
555
plus en plus totalitaire. C’est donc que l’homme
se
défend de moins en moins. Ses « superstitions » personnelles (son qua
556
re à sa loi — à ses superstitions incomparables —
se
met à croire de la même manière aux lois et aux pouvoirs qu’il aurait
557
rait aisément à ce « complexe de castration » qui
se
noue au moment précis où l’agressivité normale de la personne se reto
558
nt précis où l’agressivité normale de la personne
se
retourne contre elle, au profit des tyrannies impersonnelles. C’est l
559
ouvent vaines, que la joie de voir son public, de
s’
entretenir avec ces hommes et ces femmes pour qui l’on écrivait sans l
560
t directe. Je vois cette abstraction : le Public,
s’
évanouir et renaître, incarnée à chaque fois dans une seule figure pré
561
n autre leur dit. Quand un lecteur vous écrit, il
s’
exprime le plus souvent dans un langage conventionnel qu’il croit de m
562
ans un langage conventionnel qu’il croit de mise,
s’
adressant à un écrivain. Ou bien il se répand en confidences exagérées
563
it de mise, s’adressant à un écrivain. Ou bien il
se
répand en confidences exagérées ; il s’excite, il s’admire dans sa ré
564
u bien il se répand en confidences exagérées ; il
s’
excite, il s’admire dans sa révolte ou son malheur. Mais celui qu’on p
565
répand en confidences exagérées ; il s’excite, il
s’
admire dans sa révolte ou son malheur. Mais celui qu’on peut voir, cel
566
e trouve soi-même à portée de l’auditeur, où l’on
se
voit naturellement contraint, ne fût-ce que par la proximité matériel
567
, ne fût-ce que par la proximité matérielle70, de
se
mettre moralement à la portée de ces esprits, visibles et lisibles su
568
nécessairement l’entretien institué dans la salle
se
prolonge en conversations pendant qu’on remet son pardessus ou qu’on
569
assemble ses papiers. L’auditeur a eu le temps de
se
familiariser avec l’orateur, dont il connaissait peut-être déjà la pe
570
en réalité la suite de quelque chose ; le contact
s’
établit normalement, sans surprises et sans illusion. Ce n’est plus un
571
son étrangeté. Alors seulement quelque chose peut
se
passer en vérité. Alors seulement, ma pensée trouve son point d’attac
572
es abstractions qui achètent nos livres. Ce qu’il
s’
agit de retrouver, c’est le contact avec l’homme qui réfléchit et qui
573
rgit formidablement à l’approche de la joie, elle
se
sent gênée, pauvre et maladroite, pareille à cette clarté lunaire inc
574
es paysans et des bourgeois, c’est une manière de
s’
exprimer qui en dit plus long qu’on ne croirait. « J’ai mes brouillard
575
mps au-dedans de moi », note Pascal. En sorte que
s’
étonner d’une pluie « intempestive » c’est une manière de dire : « Je
576
ilà que cela prend les chiens. Toute la nuit, ils
se
sont battus dans la remise qui est juste au-dessous de notre chambre,
577
le nez au sol. Soudain, l’un relevait la tête, et
s’
en allait. Un nouveau faisait son apparition au haut de la colline. Si
578
leur avons lancé quelques pierres, pour voir. Ils
s’
éloignaient un peu, en se retournant à chaque saut, et puis cela reven
579
pierres, pour voir. Ils s’éloignaient un peu, en
se
retournant à chaque saut, et puis cela revenait bientôt de tous côtés
580
poignées de terre sur tous ces ventres. Ils vont
se
coucher un peu plus loin. Un ou deux se défilent en silence. « J’ai p
581
Ils vont se coucher un peu plus loin. Un ou deux
se
défilent en silence. « J’ai pris la nature sur le fait. » Vertige de
582
e cessé chez les chiens. Cette nuit, les crapauds
s’
y sont mis. Un vieux mâle coasse des notes basses, et le chœur lui rép
583
s. Toujours ces luttes dans la remise. La chienne
se
traîne. La chatte est déjà grosse. Une puissance inexorable s’est emp
584
chatte est déjà grosse. Une puissance inexorable
s’
est emparée de l’espèce, tourmente les bêtes, les essouffle et les esq
585
romantiques, en termes d’extase religieuse, c’est
se
moquer cruellement des créatures, ou plutôt c’est avouer qu’on n’a pa
586
es partis de gauche ont fait liste commune : cela
s’
appelle le front antifasciste. Je recopie cette phrase merveilleuse qu
587
atin, la mère Calixte arrive tout agitée : Madame
se
meurt ! s’écrie-t-elle. C’est Madame Bastide, la belle-mère. — Qu’a-t
588
re Calixte arrive tout agitée : Madame se meurt !
s’
écrie-t-elle. C’est Madame Bastide, la belle-mère. — Qu’a-t-elle ? — O
589
explique que c’est pour monter « là-haut », pour
s’
aider ! 8 mai Il y a eu du bruit toute la nuit. Vers 2 heures, nous no
590
a rôtissent ? On distingue des étoffes noires qui
se
gonflent sur le brasier… Je me suis réveillé tard. Tandis que je me r
591
a belle-mère est morte cette nuit. Il ne faut pas
se
moquer des gens en deuil ! » — Mais, monsieur Simard… — Il est parti.
592
e peut voir d’ici. Je ne comprends pas très bien.
S’
il s’agit de respect, ne vaudrait-il pas mieux respecter les vieux pen
593
t voir d’ici. Je ne comprends pas très bien. S’il
s’
agit de respect, ne vaudrait-il pas mieux respecter les vieux pendant
594
a beaucoup remercié. Bref, il m’a semblé que tout
s’
était bien passé. Je me trompais. C’est la mère Calixte qui me l’appre
595
explique. Une visite de deuil, chez nous, ça doit
se
faire dans la cuisine. Aussi, je lui ai dit, à Fernann, il aurait dû
596
oyez-vous ils sont trop orgueilleux ces gens-là !
S’
ils avaient eu toute la peine que j’ai eue dans ma vie, moi, ça serait
597
e sens bien qu’il est inutile de leur demander de
s’
expliquer. Tout cela repose sur un vieux fonds de rites de protection
598
n’arriveraient pas à concevoir qu’on puisse même
s’
étonner. Et ne pas croire, surtout, qu’il s’agit là de « préjugés », c
599
même s’étonner. Et ne pas croire, surtout, qu’il
s’
agit là de « préjugés », comme disent les jeunes personnes en mal d’ém
600
lupart des vitres sont cassées. Une poule blanche
se
promène quelquefois dans la cour. Mais on m’assure que ces habitation
601
s prétendent qu’ils ne croient qu’à un seul Dieu,
s’
écriait l’orateur, et ils adorent la Trinité ! Ils disent que le Père,
602
rocès (juin 1937)am an Un petit livre qui sait
s’
arrêter dès qu’il nous a fait voir le monde pitoyable : sans ajouter à
603
oir et chaque matin, écrire dans les journaux qui
s’
impriment quelques heures plus tard, exactement ce que l’on pense, ce
604
ue l’auteur suit au jour le jour, par profession,
s’
étend ainsi à toute la société, à tout cet embrouillamini de responsab
605
cette profondeur, donne la mesure d’un art qui ne
se
prend pas pour idole. am. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Mar
606
e, — d’une manière incompréhensible.) La poésie «
s’
applique… à refuser de servir un ordre qui n’est pas le sien ». C’est
607
es, toutes les paroles seront sacrées et l’homme,
s’
étant enfin accordé à la réalité qui est sienne, n’aura plus qu’à ferm
608
sienne, n’aura plus qu’à fermer les yeux pour que
s’
ouvrent les portes du merveilleux. » Phrase étonnante à la fois par la
609
, et il n’y aurait pas de poésie — ni de prière —
s’
il n’y avait pas, consciente ou non, cette espérance ou cette « attent
610
e sont celles que les bourgeois et les staliniens
se
font de ces réalités, nous combattrons ensemble. Mais avec cela nous
611
exploitation, nous les sauverons ! (De nous-mêmes
s’
il le faut.) Et enfin : « Voici que les poètes sont des hommes parmi l
612
iens étaient « intellectuels », et que les jeunes
se
voient contraints par la logique des circonstances à se montrer plutô
613
ent contraints par la logique des circonstances à
se
montrer plutôt… « moraux ». On goûta beaucoup l’euphémisme. Mais lors
614
te pensée est un acte, M. Benda répliqua qu’il ne
s’
agissait pas du tout de cela, et que la pensée des jeunes se veut acti
615
pas du tout de cela, et que la pensée des jeunes
se
veut active en ce sens qu’elle vénère « ce qui rapporte », matérielle
616
oi, M. Benda apprit à l’assistance que ses livres
se
vendent très bien. Enfin Denis de Rougemont dénonça le sophisme sur l
617
tion. On nageait en pleine confusion. Les anciens
se
vantaient et accablaient les jeunes. Ceux-ci refusaient de se reconna
618
et accablaient les jeunes. Ceux-ci refusaient de
se
reconnaître dans le signalement qu’on leur attribuait. Cette tempête
619
isconti, nous apprend tout de même quelque chose.
S’
il est vrai que penser, pour les jeunes, équivaut à gagner de l’argent
620
seur, mais M. Dekobra est notre maître à tous. Et
s’
il est vrai que celui qui refuse d’endosser les conséquences de sa vér
621
e par là qu’il en a plus de respect que celui qui
s’
efforce de la réaliser, — c’est que la vérité dont il s’agit ressemble
622
rce de la réaliser, — c’est que la vérité dont il
s’
agit ressemble pas mal au néant. Soyons sérieux : la majorité des trai
623
nt et simplement ce qui est. Au surplus, M. Benda
se
trompe quand il croit juger de Sirius. Il est encore en pleine affair
624
rius. Il est encore en pleine affaire Dreyfus. Il
se
vante d’être intemporel, mais il n’est guère qu’anachronique. Partisa
625
ittérature, dans Esprit , c’est une question qui
se
pose à nos lecteurs, parce que, sous une forme plus générale, la ques
626
t dire qu’une réflexion patiente — mais urgente —
s’
impose à nous sur ce point comme sur tant d’autres, dans la mesure où
627
qui soit assez organique et complet pour pouvoir
s’
opposer valablement aux ambitions totalitaires. La littérature agit su
628
is pris, et par un certain ordre d’objets qu’elle
se
choisit, est aussi le produit d’une époque. C’est pourquoi la questio
629
de la durée d’un ordre social personnaliste. Elle
se
fait en faisant, par ce mouvement d’interaction à quoi se réduit en f
630
en faisant, par ce mouvement d’interaction à quoi
se
réduit en fin de compte la « dialectique » dont tout le monde parle d
631
soutiennent, et qu’elle maintienne. (La question
se
posera un jour aussi lointain peut-être que certains le désirent…) Po
632
uvons que militer dans une direction générale qui
se
précisera par les obstacles mêmes que nous aurons à surmonter. Quoi
633
ut provisoire d’une sorte d’anthologie mensuelle.
S’
il fallait résumer ce qu’ils ont en commun, nous trouverions d’abord q
634
inguer cette « génération » nouvelle de celle qui
s’
illustra par le surréalisme. Littérature présente au monde dans lequel
635
ésente au monde dans lequel et contre lequel elle
s’
édifie. Je ne pense pas qu’il soit souhaitable d’en dire plus, au seui
636
. Dans cette perspective générale, que l’on verra
se
préciser ou se ramifier de mois en mois, nous avons réuni d’ores et d
637
rspective générale, que l’on verra se préciser ou
se
ramifier de mois en mois, nous avons réuni d’ores et déjà un certain
638
t, Michel Seuphor, Jean Tardieu. On voit qu’il ne
s’
agit pas d’une école ; encore moins d’une orthodoxie personnaliste. Ma
639
toujours bon gré mal gré pour quelque chose, même
s’
ils préfèrent l’ignorer — nous ne pensons pas que cette limitation nor
640
e cette limitation normale — et normative — doive
se
traduire par un appauvrissement de notre curiosité intellectuelle. Bi
641
encer chaque mois le procès d’une littérature qui
se
vante d’être « insignifiante » — c’est-à-dire sans but, privée de « s
642
gloire posthume est un « titre » ; « l’intérêt »
s’
accumule avec le temps ; l’œuvre enfin devient présentable… On a l’imp
643
te ne prend quelque chaleur qu’aux endroits où il
s’
agit de réfuter les hypothèses d’un collègue historien. Je ne nie pas
644
Lamm et qui me paraît très convaincante, mais on
se
demande souvent pourquoi il la défend, et pourquoi il s’occupe d’un p
645
nde souvent pourquoi il la défend, et pourquoi il
s’
occupe d’un personnage qui ne semble exciter ni sa réprobation ni son
646
ions mystiques, et aux problèmes théologiques qui
s’
y rattachent étroitement, c’est cette étrangeté même de l’objet qui se
647
nnable, à des « rêveries » purement mystiques. On
s’
imagine couramment que la doctrine théosophique de Swedenborg est le s
648
du sujet, donc à son détriment, surtout lorsqu’il
s’
agit d’un phénomène spirituel et culturel de première importance. Ensu
649
ue l’honnêteté soit justement le prétexte qu’elle
se
donne — s’appliquant à un ordre de spéculation tel que le mysticisme.
650
eté soit justement le prétexte qu’elle se donne —
s’
appliquant à un ordre de spéculation tel que le mysticisme. M. Lamm a
651
spéculation tel que le mysticisme. M. Lamm a beau
s’
efforcer de ne point porter de jugement de valeur sur la « réalité » d
652
étend critiquer. Exemples : « Les visions dont il
s’
agit ici sont vraisemblablement des hallucinations hypnagogiques, genr
653
a fameuse « vertu dormitive »… 2. Les auteurs qui
s’
occupent des mystiques et, en général, d’objets religieux qui leur par
654
iable de « la science » d’aucune époque, et qu’il
se
pose au seul jugement métaphysique et théologique de chaque génératio
655
chez les jeunes écrivains français et belges, et
s’
allie parfois curieusement avec l’éthique collectiviste. Mais l’anéant
656
ussi être compris comme un effort de l’homme pour
se
libérer de sa personnalité (ou de son individualité) telle qu’elle se
657
propre, c’est Dieu qui vit et agit en elle. » Il
s’
agit, au vrai, de la lutte entre le vieil homme et le nouvel homme, en
658
uvel homme, entre l’individu et la vocation qu’il
se
reconnaît, je dirais volontiers : entre la personnalité, naturelle ou
659
n petit personnage individuel ou sociologique, et
se
mettre au service de quelque chose qui le dépasse, mais où il trouve
660
muz pour nous tirer de l’optimisme assez épais où
s’
endorment les jeunes Suisses, trop assurés, comme le dit Cingria, de t
661
d’hésitants fort distingués. Mais ces inquiétudes
se
limitent au « plan moral », comme nous aimons à dire. Elles sont d’us
662
nalement, que Ramuz pose ces questions ; mais que
s’
il garde en même temps le souci d’expliquer qui nous sommes à nos vois
663
’il faille poser à la Suisse. Parce que la Suisse
se
figure justement que c’est la question qui ne se pose pas. Que nous l
664
se figure justement que c’est la question qui ne
se
pose pas. Que nous le voulions ou non, notre neutralité caractérise n
665
onscience de sa raison d’être, et le prestige qui
s’
y attache. On croit souvent, surtout chez nous, qu’un petit pays a, co
666
i le propriétaire laisse ses terres en friche, et
s’
enrichit sans rien créer, tout simplement parce qu’il possède des coup
667
les, et les obligations surtout spirituelles, ils
se
persuadent petit à petit qu’on pourrait jouir des premières sans se s
668
t à petit qu’on pourrait jouir des premières sans
se
soucier trop des secondes. Sous prétexte de réalisme, et de défense d
669
s qu’offrait la SDN sans accepter les charges qui
s’
y trouvaient liées. D’où le malaise provoqué par l’application des san
670
ouveau de l’Europe. Il est fatal que ces dilemmes
se
multiplient à l’avenir. Le fameux équilibre stratégique de l’Europe q
671
isse sur le continent, nous le voyons, lui aussi,
se
transformer d’année en année. Et nous voyons que lui aussi dépend d’u
672
e idéale, me paraît être la grande leçon qui doit
se
dégager de notre effort. La mission essentielle de la Suisse est une
673
s du particulier et les devoirs envers le général
se
fécondent mutuellement75. Cette conception du monde n’est pas nouvell
674
’est autour d’elle et grâce à elle que l’Occident
s’
est édifié, et qu’il a dominé le monde. Elle n’est nullement, comme ce
675
mission même qui justifie cette neutralité. Elle
se
permet de prendre parti, dans les questions de politique étrangère, o
676
’autant plus que ce magistère ne paraît nullement
s’
exercer au nom d’une vocation bien définie et de portée européenne. Qu
677
es ni nationaux. La même critique peut d’ailleurs
s’
adresser à notre presse d’extrême gauche lorsqu’elle défend le même Lé
678
fédérale. Quand nous verrons nos grands journaux
se
préoccuper de juger ce qui se passe chez nos voisins non plus au nom
679
nos grands journaux se préoccuper de juger ce qui
se
passe chez nos voisins non plus au nom de la droite française ou de l
680
rions en tirer qu’une seule leçon : les fascismes
se
donnent pour but d’exalter leur mission nationale. Quelles que soient
681
nation. L’autorité qu’une certaine presse suisse
s’
était acquise à l’étranger reposait justement sur le fait que nous éti
682
fédéraliste vient à faiblir, quand par exemple on
se
met chez nous à l’école de la droite française et de sa politique par
683
singularités sinon latines, du moins romanes. On
se
découvre en s’opposant, mais en s’opposant réellement, c’est-à-dire d
684
inon latines, du moins romanes. On se découvre en
s’
opposant, mais en s’opposant réellement, c’est-à-dire de près, corps à
685
ns romanes. On se découvre en s’opposant, mais en
s’
opposant réellement, c’est-à-dire de près, corps à corps. Croit-on que
686
s ses grandeurs. Aux xviie et xviiie , l’horizon
se
resserre un peu, on ne voit guère que Berne et le « grand Haller », e
687
de Coppet, Gibbon, Schlegel et Sismondi. Ce foyer
s’
éteint pour un temps. Il en renaît un autre à Bâle : Jacob Burckhardt,
688
teint la grandeur qu’en utilisant ses défauts, en
s’
élevant au point où ils deviennent les conditions d’une création uniqu
689
es buts et du rôle de l’armée dans la cité. Il ne
s’
agit ici que de nuances dans l’atmosphère de notre pays, mais il est i
690
rons-nous rappeler qu’il existe d’autres manières
se
servir son pays et d’illustrer sa cause. Et que c’est faire grand tor
691
stifications parfois mythiques à des réalités qui
se
sont constituées par le jeu d’intérêts et de routines médiocres. Vous
692
tout cela à partir des formes existantes ? Il ne
s’
agit pas pour nous de « révolutionner », au sens que le bourgeois crai
693
ui sont médiocres. J’ai cité le cas de la presse,
se
réduisant elle-même au rôle de presse locale. Il faut bien dire aussi
694
faut bien dire aussi que notre fédéralisme tend à
se
réduire à l’esprit de clocher, à une limitation des horizons, bien pl
695
s et protégées82.) Seule notre économie cherche à
se
mettre au pas des grandes économies européennes, mais de la manière l
696
passe. Petit peuple chargé d’une grande mission :
s’
il l’oublie, il étouffe bientôt dans le confort et l’asepsie morale. M
697
es clichés lyriques d’allure nationale-socialiste
se
mêlent à des déclarations de loyalisme démocratique. 80. Qu’on enten
698
ion militaire, comme le réclament déjà certains !
S’
il fallait établir un rapport, je choisirais naturellement l’inverse,
699
t l’influence, du xiie siècle jusqu’à nos jours,
se
révèle exactement assimilable à celle d’un mythe. Tristan est un roma
700
ure) que l’on décrit dans le présent chapitre. On
s’
est efforcé de remédier par quelques notes aux obscurités qu’entraînai
701
e. 1. Crise moderne du mariage Deux morales
s’
affrontaient au Moyen Âge : celle de la société christianisée, et cell
702
Celui qui contrevenait à ce triple engagement ne
se
rendait pas « intéressant », mais pitoyable ou méprisable. La synthès
703
s pitoyable ou méprisable. La synthèse catholique
s’
efforçait de marier l’eau et le feu, car on pouvait tirer des Écriture
704
lui qui reste vierge « fait mieux » que celui qui
se
marie, même chrétiennement. L’hérésie manichéenne qui est à l’origine
705
héenne qui est à l’origine de la cortezia du Midi
s’
opposait au mariage catholique sur les trois chefs que l’on vient de r
706
fane d’apparences, dont la puissance de séduction
s’
accroît encore du fait que l’on ignore la signification mystique de se
707
e roi David en volant Bethsabé commet un crime et
se
rend méprisable. Mais Tristan, s’il enlève Iseut, vit un roman, et se
708
met un crime et se rend méprisable. Mais Tristan,
s’
il enlève Iseut, vit un roman, et se rend admirable… Ce qui était « fa
709
Mais Tristan, s’il enlève Iseut, vit un roman, et
se
rend admirable… Ce qui était « faute » et ne pouvait donner lieu qu’à
710
nt soudain vertu mystique (dans le symbole), puis
se
dégrade (dans la littérature) en aventure troublante et attirante. ⁂
711
e est héritée de l’orthodoxie religieuse, mais ne
s’
appuie plus sur une foi vivante, et dont l’autre dérive d’une hérésie
712
incompatibles. Leurs origines et leurs finalités
s’
excluent. De leur coexistence dans nos vies surgissent sans fin des pr
713
Rôle d’exutoire, rôle civilisateur. Mais le mythe
s’
est déprimé et profané en même temps que les formes sociales dont il t
714
éléments plastiques. Si maintenant il tentait de
se
recomposer, on pressent qu’il ne trouverait plus de résistances assez
715
ns les cadres actuels. L’institution matrimoniale
se
fondait en effet sur trois groupes de valeurs qui lui fournissaient s
716
ens d’expression. Or voici que ces contraintes ou
se
relâchent, ou disparaissent : 1. — Contraintes sacrées. Le mariage,
717
tes sacrées. Le mariage, chez les peuples païens,
s’
est toujours entouré d’un rituel dont nos institutions gardèrent longt
718
uve plus même le besoin « superstitieux » d’aller
se
faire bénir par un prêtre. 2. — Contraintes sociales. Les questions
719
ces. En même temps, les cérémonies épithalamiques
se
simplifient ou disparaissent. Il est curieux de noter que des coutume
720
nification, représente bien plutôt une volonté de
s’
évader de l’ambiance sociale, et de souligner le caractère privé de ce
721
t de conditions externes qui ne manqueront pas de
se
produire un jour ou l’autre dans la vie du couple. Or c’est de tout c
722
un système de contraintes sociales, ne peut plus
se
fonder, désormais, que sur des déterminations individuelles. C’est-à-
723
deux conjoints dans le cas le plus favorable. Or
s’
il est assez difficile de définir en général le bonheur, le problème d
724
le bonheur, le problème devient insoluble dès que
s’
y ajoute la volonté moderne d’être le maître de son bonheur, ou ce qui
725
onde de la comparaison, où nul bonheur ne saurait
s’
établir, tant que l’homme ne sera pas Dieu. Le bonheur est une Eurydic
726
r à sa merci — au lieu d’y être comme par grâce —
se
transforme instantanément en une absence insupportable. Fonder le mar
727
us, expliquent seuls la facilité avec laquelle on
se
marie encore « sans y croire ». Le rêve de la passion possible agit c
728
que en Languedoc. Il est clair qu’un tel jugement
se
fonde sur une équivoque : car l’Amour dont il s’agissait n’était rien
729
se fonde sur une équivoque : car l’Amour dont il
s’
agissait n’était rien d’autre que la foi cathare, et l’accession d’un
730
tion aux coutumes du droit féodal. Mais là-dessus
se
produisit la confusion inévitable de la Dame, pur symbole de l’Amour,
731
s haute, où les barrières sociales, entre autres,
s’
évanouissent. Le Tzigane peut enlever la princesse, le mécano épouser
732
olentes ou flatteuses. C’est tout le possible qui
s’
ouvre, un destin qui acquiesce au désir ! Je vais y entrer, je vais y
733
ion de plénitude. Je nommerais libre un homme qui
se
possède. Mais l’homme de la passion cherche au contraire à être possé
734
s jours — et ce n’est qu’un début —, un homme qui
se
prend de passion pour une femme qu’il est seul à voir belle, est prés
735
disation des types de femmes admis pour « beaux »
se
produit normalement dans chaque génération, de même que chaque époque
736
la plus obsédante. (Encore la femme pourra-t-elle
s’
efforcer de se faire une tête à la Garbo, mais alors il s’agit que le
737
nte. (Encore la femme pourra-t-elle s’efforcer de
se
faire une tête à la Garbo, mais alors il s’agit que le mari ressemble
738
er de se faire une tête à la Garbo, mais alors il
s’
agit que le mari ressemble à Gable ou à Taylor !) Ainsi la « liberté »
739
six mois. Supposons, comme il est probable, qu’il
se
fixe enfin sur un type, compromis entre ce qu’il aime et ce que le fi
740
de la révélation mythique. (Pas même la couronne
s’
il est roi.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage av
741
dant. Alors commence une « passion » nouvelle. On
s’
ingénie à renouveler l’obstacle et le combat. On imagine différente la
742
s bras, on la déguise et on l’éloigne en rêve, on
s’
acharne à dépayser les sentiments qui sont en train de se nouer dans u
743
ne à dépayser les sentiments qui sont en train de
se
nouer dans une durée étale et trop sereine. C’est qu’il faut recréer
744
istan emmène Iseut dans la forêt, où plus rien ne
s’
oppose à leur union, le génie de la passion dépose entre leurs corps u
745
éroïsme religieux à la confusion sans grandeur où
se
débattent les hommes du temps profane : au lieu de l’épée du chevalie
746
ables victimes d’un mythe dont l’horizon mystique
s’
est refermé depuis longtemps. Pour Tristan, Iseut n’était rien que le
747
fin terrestre — et c’est par là que cette passion
se
détachait des rythmes du désir charnel ; mais tandis que pour Tristan
748
Tristan l’infini, c’est l’éternité sans retour où
s’
évanouit la conscience douloureuse — pour le moderne, ce n’est plus qu
749
ivait une fatalité dont ses victimes ne pouvaient
se
délivrer qu’en échappant au monde fini. Mais la passion dite « fatale
750
s la passion dite « fatale » — c’est l’alibi — où
se
complaisent les modernes, ne sait plus même être fidèle, puisqu’elle
751
aciles à saisir. Au lieu de mener à la mort, elle
se
dénoue en infidélité. Qui ne sent la dégradation d’un Tristan qui a p
752
est la victime d’un ordre social où les obstacles
se
sont dégradés. Ils cèdent trop vite, ils cèdent avant que l’expérienc
753
de l’homme aux amours successives. Les catégories
se
détruisent. L’aventure n’est plus même exemplaire. Seul le Don Juan m
754
il n’a jamais le temps d’aimer — d’attendre et de
se
souvenir — et rien de ce qu’il désire ne lui résiste, puisqu’il n’aim
755
mplications qui servent d’intrigues à nos auteurs
se
ramènent au schéma monotone des ruses de la passion pour s’« entreten
756
t au schéma monotone des ruses de la passion pour
s’
« entretenir », — des ruses d’une passion débile pour s’inventer de pl
757
tretenir », — des ruses d’une passion débile pour
s’
inventer de plus secrets obstacles. Je songe à la psychologie de la ja
758
e fois de plus, que le mythe des amants « ravis »
s’
est dégradé en perdant sa mystique. Le ravissement n’est plus qu’une s
759
tel qu’il est, parce qu’il faudrait tout d’abord
s’
accepter, ils ne voient de toutes parts que choses à envier, qualités
760
utes parts que choses à envier, qualités dont ils
se
sentent privés, et motifs de comparaisons qui toujours tournent à leu
761
té et réel, que l’on choisit non comme prétexte à
s’
exalter, ou comme « objet de contemplation »90, mais comme une existen
762
onscience de la nature du phénomène, c’est à quoi
se
résume l’ambition des analyses qui précèdent ; mais je sens bien qu’e
763
contraintes de classe et d’argent. D’autres enfin
s’
efforcent de fonder une science des rapports conjugaux. Jung analyse l
764
t ancrées. On a peur de paraître « puritain ». On
s’
efforce de faire la part du feu, et l’on va même parfois jusqu’à ce pa
765
combattant, de parler comme un philistin. (Ce qui
se
produirait fatalement !) Ainsi l’on passe avec une feinte légèreté à
766
égèreté à côté du problème fondamental. « Il faut
se
faire lire et gagner la confiance ; on ne remonte pas le courant de t
767
ieux. Et comme il faut pourtant que quelque chose
se
fasse, la seule question qui se pose à l’historien, au sociologue, c’
768
que quelque chose se fasse, la seule question qui
se
pose à l’historien, au sociologue, c’est de savoir quel mécanisme soc
769
iologue, c’est de savoir quel mécanisme social va
se
déclencher pour rétablir la situation, ou quel réflexe collectif. ⁂ D
770
ues, qui inspirait les jeunes chefs bolchéviques,
se
traduisit dans la réalité par une généralisation de l’union libre, de
771
yait contraire aux préjugés réactionnaires, qu’on
se
figurait, bien à tort, entretenus par le capitalisme. Dans une lettre
772
ingt ans plus tard, le « redressement des mœurs »
s’
est opéré, non par quelque sursaut vertueux, non par l’initiative d’un
773
nt consciente des conditions de sa durée. Staline
s’
est assigné pour but prochain de refaire des cadres à sa nation. Car s
774
itait, et la « défense nationale » ne pouvait pas
s’
organiser sans un constant recours à la passion des premiers révolutio
775
dictature hitlérienne, du fait qu’elle prétendait
se
fonder sur une base raciste et militaire, devait se donner pour premi
776
fonder sur une base raciste et militaire, devait
se
donner pour première tâche de surmonter cette crise des mœurs. On com
777
ants, puis les élever jusqu’au moment où le Parti
s’
en chargera (c’est-à-dire pendant 6 ou 7 ans). De là, on passe à des m
778
⁂ Trois hypothèses demeurent alors possibles. Il
se
peut que d’ici vingt ou cent ans, l’on voie se reformer les condition
779
Il se peut que d’ici vingt ou cent ans, l’on voie
se
reformer les conditions externes indispensables à la reconstitution d
780
mme simple déficience sociale (ou sabotage) devra
se
réfugier dans le secret. Mais alors elle retrouvera pour s’exprimer d
781
r dans le secret. Mais alors elle retrouvera pour
s’
exprimer dans un langage symbolique (ésotérique et d’extérieur rassura
782
tension incalculablement plus forte que celle qui
s’
institua au xiie siècle. Mais l’éventualité de la guerre, c’est-à-dir
783
e de l’amour. 86. Sauf peut-être aux États-Unis,
s’
il faut en croire certains échos de presse sur la vie privée des stars
784
nécessité des obstacles au désir — on les invente
s’
il n’y en a pas — et toute la dialectique de la passion qui se disting
785
a pas — et toute la dialectique de la passion qui
se
distingue de celle du désir en ce qu’elle refuse la satisfaction. On
786
n’aime pas Iseut, on aime l’amour. On ne veut pas
se
satisfaire, on veut brûler. 89. Le Dict de Padma. 90. C’est l’une
787
me gauche française (communistes exclus) quand il
s’
agit de thèses objectives et de programmes d’avenir. C’est le ton et l
788
’avenir. C’est le ton et les sentimentalismes qui
s’
opposent encore. Mais enfin l’on s’apercevra bientôt que le capitalism
789
entalismes qui s’opposent encore. Mais enfin l’on
s’
apercevra bientôt que le capitalisme est une doctrine centriste, modér
790
u M. Michelin, Je doute qu’il soit assez sot pour
se
contenter de cette révolution. Je doute que ce qu’il demande ce soit
791
signe » n’est pas négligeable : la vieille droite
s’
est toujours définie en termes de littérature, et l’Action française a
792
, 1938). — Manifeste des Bretons fédéralistes. On
s’
y réclame très curieusement de la « nation » bretonne, du manifeste de
793
Germain (comme on disait naguère) et Montparnasse
se
mêlaient à merveille. Le déhanchement des inversions et l’odeur sourn
794
nt des inversions et l’odeur sournoise de l’opium
se
faisaient à peine remarquer dans le brouhaha parfaitement mesuré ». D
795
ombien serait vaine l’attitude intellectuelle qui
se
définirait elle-même comme une condamnation de la passion : il suffit
796
ute à racheter ! Mais tuer l’homme avant qu’il ne
se
tue, et le tuer autrement qu’il ne veut l’être, c’est bien de cela, d
797
ut l’être, c’est bien de cela, de cela seul qu’il
s’
agit, pour qui veut surpasser la passion. Quant à stériliser le milieu
798
on plonge ses racines, il est probable que l’État
s’
en chargera, c’est son hygiène. Il y a toutes les raisons de le prévoi
799
omporte pas d’échappatoire dans le temps à venir.
S’
il n’est peut-être pas possible à l’homme — à un homme déterminé — de
800
si elle existait ce serait pour moi seul : on ne
se
décide jamais que pour son compte, et le reste est indiscrétion. Mais
801
vaillant travailleur qui rentre le soir, harassé,
se
retremper dans la paix familiale, vous verrez que cela va, neuf fois
802
un ouvrier : la censure pour un coup trouverait à
se
justifier. Oui, les romantiques ont raison ; et les réalistes ont rai
803
la fin il n’écrase pas seulement ce philistin qui
se
contente d’épouser la veuve du brasseur, ou ce jeune fou qui aime la
804
nce, je n’en fais pas un ordre… Car il vaut mieux
se
marier que de brûler… Que chacun marche selon la part que le Seigneur
805
i le coup de grâce : « Celui qui n’est pas marié
s’
inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur, et
806
ens de plaire au Seigneur, et celui qui est marié
s’
inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. » (v. 3
807
du mariage, mais aussi de tout ordre humain, qui
s’
appelle le Royaume de Dieu (« Il n’y aura plus ni hommes ni femmes »),
808
effort porte en lui-même une vérité imperturbable
s’
il témoigne sans cesse en faveur de ce qui transcende tout résultat, m
809
e qu’obéit sans le savoir le mal marié, lorsqu’il
se
persuade qu’un second ou qu’un troisième essai le rapprochera sensibl
810
y a du sophisme dans mon raisonnement : car tout
se
passe d’ordinaire comme si le bonheur des époux dépendait en réalité
811
, beauté, fortune, rang social… Mais pour peu que
se
précisent les exigences individuelles94, ces données extérieures perd
812
un choix de cet ordre, on donne à croire que tout
se
ramène à une sagesse, à un savoir ; et non pas à une décision. Or ce
813
pouvant être qu’imparfait, et provisoire, devrait
se
doubler d’une garantie. Et la seule garantie concevable est dans la f
814
s la force de la décision en vertu de laquelle on
s’
engage pour toute la vie, « advienne que pourra ». Mais justement cett
815
ît secondaire ou superflue dans la mesure où l’on
se
persuade qu’il s’agit avant tout de calcul… D’où je conclus qu’il ser
816
uperflue dans la mesure où l’on se persuade qu’il
s’
agit avant tout de calcul… D’où je conclus qu’il serait plus conforme
817
elève toujours d’une sorte d’arbitraire, dont ils
s’
engagent à assumer les suites, heureuses ou non. Ce n’est pas là un él
818
l’on peut calculer, j’admets qu’il est stupide de
s’
en priver. Mais je dis que la garantie d’une union raisonnable en appa
819
a ! — comme le diront beaucoup de jeunes gens qui
s’
attendent, en vertu du mythe, à je ne sais quels transports divins — i
820
ité un problème, alors que le problème ne devrait
se
poser qu’à partir de cette promesse, considérée comme absolue. La pro
821
naturelle, et de plus qu’elle est salutaire. Cela
se
discute à l’infini. Et cela nous sera des plus utile dès que les homm
822
cela nous sera des plus utile dès que les hommes
se
régleront sur la raison et l’intérêt : quand ils n’auront plus de pas
823
ceux du siècle présent, je pense que la fidélité
se
définit comme la moins naturelle des vertus, et la plus désavantageus
824
ndication fondamentale : leur religion de la vie,
s’
y oppose diamétralement. Ils considèrent la fidélité comme une discipl
825
situation au maximum et pour elle-même, sans plus
se
référer à rien qui « juge » et qui « mesure » la jouissance qu’on en
826
rofonde, nous l’avons vu95. Dans les deux cas, il
s’
agit de s’évader hors de tout engagement concret, considéré comme une
827
ous l’avons vu95. Dans les deux cas, il s’agit de
s’
évader hors de tout engagement concret, considéré comme une odieuse li
828
élité observée en vertu de l’absurde, parce qu’on
s’
y est engagé, simplement, et que c’est un fait absolu, sur quoi se fon
829
simplement, et que c’est un fait absolu, sur quoi
se
fonde la personne même des époux. Il faut bien voir que cette fidélit
830
« Absurde » au moins autant que la passion, elle
se
distingue de la passion par un refus constant de subir ses rêves, par
831
telle fidélité fonde la personne. Car la personne
se
manifeste comme une œuvre, au sens le plus large du terme. Elle s’édi
832
e une œuvre, au sens le plus large du terme. Elle
s’
édifie à la manière d’une œuvre, à la faveur d’une œuvre, et aux mêmes
833
e ne soit pas faite pour des « raisons » que l’on
se
réserve de répudier un jour, quand elles cesseront de paraître raison
834
à Abraham. Mais alors il n’y songeait pas ! Et il
se
peut aussi que rien ne compense la perte : nous sommes ici dans un or
835
Tristan. C’est un narcissisme mystique, mais qui
s’
ignore, naturellement, et qui croit être un vrai amour pour l’autre. L
836
e, ni à cet être symbolique, ce beau prétexte qui
s’
appelle Iseut, mais à sa plus profonde et secrète passion. Le mythe s’
837
s à sa plus profonde et secrète passion. Le mythe
s’
empare de l’« instinct de mort » inséparable de toute vie créée, et il
838
en lui donnant un but essentiellement spirituel.
Se
détruire, mépriser son bonheur, c’est alors une manière de se sauver
839
mépriser son bonheur, c’est alors une manière de
se
sauver et d’accéder à une vie supérieure, la « joie suprême » d’Isold
840
habituellement ; elle ne peut être qu’une action.
Se
contenter de ne pas tromper sa femme serait une preuve d’indigence et
841
t la chute dans l’illimité, au sein de la Nuit où
s’
effacent les formes, les visages, les destins singuliers : « Non plus
842
, aimé parce qu’il m’appelle à le créer, et qu’il
se
tourne avec moi vers le Jour afin d’attester notre alliance. ⁂ Une vi
843
, et qui a voulu le « spiritualiser ». Mais Agapè
se
venge d’Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut
844
eux pas la mort du pécheur, mais sa vie. » ⁂ Éros
s’
asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de notre
845
ugement du Créateur. C’est ici-bas que notre sort
se
joue. C’est sur la terre qu’il faut aimer et recevoir le pardon. L’h
846
était donc condamné à croire Éros, c’est-à-dire à
se
confier dans son désir le plus puissant, à lui demander la délivrance
847
à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle
s’
ouvrir : il est délivré par la foi de sa religion naturelle. Il peut m
848
autre délivrance. Et voici que l’Éros à son tour
se
voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son destin. Dès qu’
849
la séduction du Rien. Mais dès lors que le Verbe
s’
est fait chair et qu’il nous a parlé en mots humains, nous avons appri
850
is cette nouvelle : ce n’est pas l’homme qui doit
se
délivrer lui-même, c’est Dieu qui l’a aimé le premier, et qui s’est a
851
-même, c’est Dieu qui l’a aimé le premier, et qui
s’
est approché de lui. Le salut n’est plus au-delà, toujours plus haut,
852
e la fidélité dans le mariage. Car cette fidélité
se
fonde justement sur le refus initial et juré de « cultiver » les illu
853
nt réciproque exige et crée l’égalité de ceux qui
s’
aiment. Dieu manifeste son amour pour l’homme en exigeant que l’homme
854
eut-être par sa seule rêverie. Alors la tentation
se
dissipe, déconcertée, au lieu de se faire obsédante, et la fidélité s
855
la tentation se dissipe, déconcertée, au lieu de
se
faire obsédante, et la fidélité se garantit par la lucidité qu’elle d
856
ée, au lieu de se faire obsédante, et la fidélité
se
garantit par la lucidité qu’elle développe. L’emprise du mythe faibli
857
veloppe. L’emprise du mythe faiblit d’autant ; et
s’
il reste improbable qu’elle s’abolisse jamais sans laisser de traces d
858
iblit d’autant ; et s’il reste improbable qu’elle
s’
abolisse jamais sans laisser de traces dans le cœur d’un homme moderne
859
d’autres termes, on pourrait dire que la fidélité
se
garantit elle-même contre l’infidélité, du simple fait qu’elle habitu
860
d’Éros. Mais de combien de complaisances secrètes
se
compose une « fatalité » ! Quant au coup de foudre, il est censé just
861
générale, et sexuellement localisée, que le corps
se
voit porté à ces brusques écarts, comparables aux calembours qui obsè
862
ux calembours qui obsèdent un esprit fatigué : on
se
laisse aller à des « rapprochements » idiots. Par contre, dans un éta
863
t du sentimentalisme). L’amour sauvage et naturel
se
manifeste par le viol, preuve d’amour chez tous les barbares. Mais le
864
e les relations humaines. Par contre, l’homme qui
se
domine, ce n’est pas faute de « passion » (au sens de tempérament) ma
865
tement, et qu’en vertu de cet amour, il refuse de
s’
imposer, il se refuse à une violence qui nie et détruit la personne. I
866
en vertu de cet amour, il refuse de s’imposer, il
se
refuse à une violence qui nie et détruit la personne. Il prouve ainsi
867
t de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui
se
disputent notre Occident. La connaissance de ce conflit, de ses origi
868
st une hérésie d’origine orientale. Cette hérésie
s’
est répandue d’abord dans les contrées les moins christianisées, préci
869
uerrier que l’on entend désigner par ce terme, il
se
rattache de la manière la plus précise, historiquement, à la passion1
870
telle, trahit les ambitions dont elle est née. Il
se
peut que l’Occident succombe à ce destin qu’il s’est forgé. Mais il e
871
se peut que l’Occident succombe à ce destin qu’il
s’
est forgé. Mais il est clair que ce n’est pas le christianisme — comme
872
ion serait la tentation orientale de l’Occident ?
S’
il est vrai qu’elle ne s’est développée dans notre histoire et nos cul
873
rientale de l’Occident ? S’il est vrai qu’elle ne
s’
est développée dans notre histoire et nos cultures qu’à partir des xii
874
vie produit aussi la mort. Il suffit qu’un accent
se
déplace pour que le dynamisme change de signe. ⁂ C’est en fin de com
875
end. Il est certain que l’Occidental christianisé
se
distingue du mystique oriental par son pouvoir d’approfondir l’être c
876
es possibilités de les surmonter. Par exemple, il
se
peut que l’Europe, après une crise totalitaire (et supposé qu’elle n’
877
titutions solides, à la mesure de la personne. Il
se
peut que les excès mêmes de la passion provoquent et recréent des rés
878
obsède aujourd’hui tant de fronts ? Notre vie ne
se
joue pas dans l’au-delà temporel, mais dans les décisions toujours ac
879
et nunc, dans l’acte de l’Éternel où notre espoir
se
fonde. ⁂ Deux thèmes de réflexion, amorcés çà et là dans ces pages, p
880
» essentiellement impartageable et indicible, qui
s’
opposait aux yeux de Kierkegaard à un mariage heureux selon le monde.
881
a marcher maintenant et vivre dans le monde comme
s’
il n’avait pas d’autre tâche ni plus urgente ni plus haute. Ce « cheva
882
e surhumain : « il ressemble à un percepteur » et
se
conduit comme n’importe quel honnête bourgeois. Et pourtant « il a to
883
l a tout renoncé dans une infinie résignation, et
s’
il a tout ressaisi par la suite, c’est en vertu de l’absurde (c’est-à-
884
ir que la passion — quel que soit l’ordre où elle
se
manifeste — ne trouve son au-delà réel et son salut que par cette act
885
age, mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils
s’
étonnent chaque jour de leur bonheur. (Ces choses-là sont trop simples
886
t c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme
se
comporte alors à l’endroit de son amour avec une sorte d’indifférence
887
’obéissance. Et le désir de la plus haute passion
se
voit alors comblé sans cesse dans l’acte même d’obéir, en sorte qu’il
888
ynique méconnaissance de leur piété… 94. Plus on
s’
écarte de l’espèce pour se rapprocher de la personne, plus le choix de
889
eur piété… 94. Plus on s’écarte de l’espèce pour
se
rapprocher de la personne, plus le choix devient singulier. À cette p
890
on croissante de l’instinct, à mesure que l’homme
se
virilise : c’est l’argument du Dr Maranon en faveur de la monogamie.
891
être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il
s’
agit ici, simplement, d’un fait d’observation qui réfute les croyances
892
’idée antique du travail indigne de l’homme libre
se
retrouve dans la chevalerie », écrit Henri Pirenne, Histoire de l’Eur
893
e moins du monde, de la singularité du cas. Elles
s’
appliqueraient aussi bien à n’importe quel malade sans génie. 108. C
894
le nom de Lawrence parmi les premiers de ceux qui
se
sont attaqués à la fausse passion) et la réponse de Rougemont. La voi
895
peu novatrices, la naissance d’une dictature qui
s’
affirmerait malgré elle, non par volonté mais par crainte, pour assure
896
paralysie dont souffre le mouvement personnaliste
s’
explique par un excès de critique négative, d’origine universitaire, o
897
olés ». 7. Ainsi l’écart entre action et doctrine
s’
accentue d’année en année. La doctrine tourne à l’utopie, l’action se
898
en année. La doctrine tourne à l’utopie, l’action
se
décourage ou s’éparpille. 8. Pendant ce temps, on néglige l’essentiel
899
trine tourne à l’utopie, l’action se décourage ou
s’
éparpille. 8. Pendant ce temps, on néglige l’essentiel : la création d
900
é, il vaut mieux n’être qu’une douzaine. 14. Pour
se
risquer personnellement, il suffit de croire personnellement à ce qu’
901
s le désirent tous plus ou moins courageusement —
s’
empare de l’État, la puissance de cet État devient la totalisation des
902
des partis à collaborer dans l’État : au lieu de
se
complémenter, ils s’excluent, chacun prétendant « tout » régler selon
903
rer dans l’État : au lieu de se complémenter, ils
s’
excluent, chacun prétendant « tout » régler selon son idéologie. Parti
904
» régler selon son idéologie. Partis qui veulent
se
faire aussi grands que le tout. 21. L’injustice, c’est la justice d’u
905
ustice. 23. Le but du personnalisme n’est pas de
s’
emparer des « centrales » pour établir ensuite un régime personnaliste
906
est un but essentiellement fédéraliste. 25. Il ne
s’
agit pas de s’emparer d’un pouvoir impuissant, mais d’exercer le pouvo
907
entiellement fédéraliste. 25. Il ne s’agit pas de
s’
emparer d’un pouvoir impuissant, mais d’exercer le pouvoir sur place,
908
qui travaille fait plus que cent-mille mains qui
se
lèvent. 28. La critique des partis n’est stérile que dans la mesure o
909
, bien moins des historiens — qui ne peuvent plus
se
faire d’illusions — que du public qui croit aux manuels. Je ne dis pa
910
même de l’histoire littéraire. C’est bien plutôt,
s’
il faut une étiquette, un livre de théologie morale, et c’est sur ce t
911
qu’érudition et critique dite « sérieuse », elle
se
constitue proprement par le refus d’admettre quoi que ce soit de ce g
912
fus d’admettre quoi que ce soit de ce genre. Elle
se
condamne à l’enregistrement sans intervention de l’esprit. (C’est d’a
913
age tout ce reste, mes conclusions, à votre sens,
s’
en fussent-elles trouvées modifiées ? J’entends mes conclusions religi
914
se « historique » que je suis tout prêt à réviser
s’
il y a lieu. Voilà le point. Voilà le terrain de ma défense et aussi d
915
? Nous en sommes tous là ! Mais faut-il vraiment
s’
en réjouir ? Si l’on appelle catholique le refus conscient de renoncer
916
, mais ce n’est pas synonyme.) Et même dissonant,
s’
il le faut. Dans ma dissonance obstinée, je considère que le chrétien,
917
e qu’elle est, mais vers le moi rêvé de celui qui
s’
exalte. C’est une espèce de narcissisme. Le seul amour qui tende vers
918
e venez-vous faire ici ? C’est en Allemagne qu’on
se
passionne pour les troubadours et qu’on les connaît. » 111. La citat
919
note précise avant la lettre : « Le dialogue qui
s’
est poursuivi entre Rougemont et Davenson, après la note de ce dernier
920
ise chrétienne est l’Épouse du Christ. Quand elle
s’
arrange trop bien avec le monde (Constantin et la suite) c’est qu’elle
921
fossé comblé entre elle et le monde, c’est qu’on
se
trompe à la fois sur la fonction de l’Église et sur la nature du mond
922
nature du monde. Le fait que leur incompatibilité
se
voit mieux aujourd’hui qu’au Moyen Âge peut inquiéter : d’où votre en
923
istianisme serait de cesser d’être chrétien, sans
s’
en apercevoir, et c’est le risque qu’il court dans les périodes où les
924
istianisme et le monde romain ; ni les staliniens
s’
inquiétant du « divorce actuel entre le marxisme et le monde moderne »
925
l entre le marxisme et le monde moderne », lequel
s’
est cependant constitué « massivement en dehors d’eux », c’est-à-dire
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ncipe à propos de ce produit utile et hygiénique.
S’
il y a crise dans la fabrication et dans la répartition de l’article,
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vail à la satisfaction du plus grand nombre, puis
se
dissout. C’est ainsi que de 1942 à 1946, l’État américain a contrôlé
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rix, de la main-d’œuvre et des matières premières
se
dissolvent l’une après l’autre, sans trop d’histoires. Ce qui veut di
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la lutte des partis. C’est pourquoi les partis ne
s’
en sont point occupés, et n’ont point jugé nécessaire de proclamer l’u
930
tis, dans les commissions du Congrès et du Sénat,
se
sont bornés à des échanges d’arguments souvent brutaux, au cours d’en
931
te : le travail était fait. En France, les partis
s’
arrangent en général pour rendre tous les problèmes aussi insolubles q
932
un Américain moyen voit le Monde — Quels sont,
se
dit-il, les pays qui marchent le mieux en Europe ? Les États scandina
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ats turbulents, susceptibles et toujours prêts et
se
battre. Oui, l’Europe, ce sont nos Balkans. Mais il y a l’Amérique du
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se de l’URSS ? Mais aussi… Une moitié de moi-même
se
révolte au spectacle de la mauvaise volonté internationale des Soviet
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bor. Quant à l’autre moitié, elle ne demande qu’à
s’
ouvrir à l’amitié de ce grand peuple des plaines, qui se met à vous re
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ir à l’amitié de ce grand peuple des plaines, qui
se
met à vous ressembler si curieusement. Nous n’avons guère plus que lu
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gros clients. C’est là que les choses pourraient
se
gâter… Quant à nos bons voisins « latins », je ne sais pourquoi, chaq
938
ans trois de leurs États, les dernières élections
se
sont passées presque sans coups de fusil. Peut-être atteindront-ils b
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masses chez eux les fuient et que leurs élites ne
s’
en approchent qu’en hésitant. Ils nous sont supérieurs à tant d’autres
940
et des correspondances. On ne peut pas impunément
se
vêtir de n’importe quelle couleur, sous prétexte que cela « fait bien
941
ien ne l’est en nous ni autour d’elle. Un peuple,
s’
il éduque son sens des formes, cesse d’imiter et se met à créer. La r
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’il éduque son sens des formes, cesse d’imiter et
se
met à créer. La réduction du fait à une signification. L’Américain c
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omme fer. Il les réduit d’ailleurs en chiffres et
se
sent aussitôt rassuré. Mais un fait n’est qu’un signe dans une équati
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ase, on ne peut le lire qu’avec tout le contexte.
S’
en tenir aux faits seuls, aux faits bruts, c’est une timidité de l’esp
945
s et masochiste. Et il est vrai que la conscience
s’
éveille généralement dans la douleur, mais ils préfèrent l’anesthésie.
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lamour, Superman et les sports à la radio. Et ils
s’
entourent d’objets polis, luisants, emballés dans de la cellophane, qu
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musiques qui empêchent d’entendre le silence. Ils
s’
imaginent qu’un certain nombre de recettes et de martingales, — d’aill
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ssures dans cet édifice d’inconscience que chacun
s’
ingéniait à rendre étanche, — inconsciemment. Ce sont là des secousses
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volonté souriante mais sérieuse d’apprendre et de
s’
améliorer. J’y vois la marque de sa force. Qui n’a pas lu les éreintem
950
u les éreintements de l’esprit américain auxquels
se
livrent avec exubérance les revues et les journaux américains ne sait
951
it sur le thème de « L’homme américain ». bh. Il
s’
agit de Vivre en Amérique , qui paraîtra chez Stock en 1947.
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ente et la plus créatrice de l’homme. […] Or, il
s’
en faut de beaucoup que les Européens soient unanimes à tenir activeme
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. À tort ou à raison — je n’en juge pas ici — ils
s’
imaginent que ces pays réalisent mieux que leur nation ce qu’ils atten
954
us ont émigré. La bourgeoisie, dans son ensemble,
se
contente d’un double refus de la Russie et de l’Amérique, se résigne
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d’un double refus de la Russie et de l’Amérique,
se
résigne à la décadence, ou la déplore mais sans faire mieux. Je ne vo
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instauration d’une fédération européenne pour que
se
crée un troisième bloc, un bloc-tampon, ou un bloc opposé aux deux au
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nir, nous tous, c’est que les nations européennes
s’
ouvrent d’abord les unes aux autres, suppriment, sur tous les plans, f
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pes et de personnes qui prendront l’initiative de
se
fédérer en dehors des gouvernements nationaux. Et ce sont ces groupes
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Esprit, Paris, novembre 1948, p. 608-610. bj. Il
s’
agit d’extraits de différents discours prononcés par Denis de Rougemon
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mblent dire la même chose. Un lecteur non prévenu
s’
y tromperait, mais pas vous. Car ma phrase signifie, à vous en croire,
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européenne », sens qui me fait évidemment défaut
s’
il est vrai qu’il se définit par « la conscience épouvantée d’une déch
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qui me fait évidemment défaut s’il est vrai qu’il
se
définit par « la conscience épouvantée d’une déchéance et d’un reniem
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qui auront dit que l’Europe était finie, quand il
s’
agissait de la faire. » C’était cela, l’essentiel de ma réponse à Sart
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ment, un aspect de son article. Pour le reste, il
se
peut que son texte m’ait “servi”, comme il dit. Après quinze ans de m