1
mann-Paul en les peignant « chez nous » — d’après
ses
souvenirs d’avant-crise sans doute — ne parvient pas à égaler les cél
2
on » possible de tout ce qu’il y a d’honnête dans
son
public soit à coup sûr d’écœurement et de mépris, devant cette déject
3
ion, grassement payée mais qui peut coûter cher à
ses
producteurs, de la haine qui se bat les flancs. a. Rougemont Denis
4
tude d’une chambre la nuit, — si c’est le lieu de
sa
prière. Les faits l’attendent : elle les juge. (Elle les avait jugés
5
diants surtout, quelques casquettes. La cour fait
son
entrée — maniement d’armes — dépose sur la table sabres et képis, s’a
6
tre de lui, qui sourit parfois doucement derrière
ses
lunettes d’écaille. C’est lui qui juge, ayant pesé son acte. Les autr
7
unettes d’écaille. C’est lui qui juge, ayant pesé
son
acte. Les autres appliquent un tarif. ⁂ Je ne suis pas antimilitarist
8
toire du Commissaire du gouvernement. Non pas que
ses
arguments fussent bien neufs, ni même honnêtement choisis. Mais simpl
9
ufs, ni même honnêtement choisis. Mais simplement
sa
conclusion le classe, quoi qu’il en pense, dans cette phalange de rhé
10
e pas difficile : on tient tout de même à choisir
ses
complices. Sans entrer donc dans le vif du débat — à savoir si Martin
11
Martin, « objecteur de conscience », a donné par
son
acte la preuve d’une obéissance à Dieu qui devrait être celle de tout
12
e de tout croyant ; ou s’il a seulement manifesté
sa
vocation particulière —, on voudrait dégager ici quelques constatatio
13
e rassurant et d’avouable, qui fait qu’on invoque
son
nom dans tous les cas où il s’agit en vérité de conscience de classe,
14
artin fait dans la paix ce que firent à la guerre
ses
aînés : c’est pour la même cause qu’il se sacrifie, avec le même cour
15
». Tout aveu de cet ordre concourt à la ruine de
ses
auteurs. Un régime fort, usant de ses pouvoirs dans un style adéquat
16
la ruine de ses auteurs. Un régime fort, usant de
ses
pouvoirs dans un style adéquat à ses fins, jugerait de tels cas somma
17
rt, usant de ses pouvoirs dans un style adéquat à
ses
fins, jugerait de tels cas sommairement sans avocats ni simulacres d’
18
! Mais il faut rendre à Martin cette justice que
sa
muette intransigeance a bien plus de portée. Prenons garde que la fam
19
en faits absurdes, le geste de Martin, détaché de
ses
considérants individuels, s’isole comme un signal de rupture consommé
20
signal de rupture consommée. Tout homme qui agit,
sa
pensée est en rupture de bourgeoisie. Jacques Martin, dans sa prison,
21
t en rupture de bourgeoisie. Jacques Martin, dans
sa
prison, témoigne pour un ordre nouveau. b. Rougemont Denis de, « O
22
t tant que dure la lutte le christianisme vainc :
sa
victoire est d’être éveillé. Tel est pour lui l’ordre, le commandemen
23
qu’enfin ils la bénissent, la sanctifient, et en
son
nom rendent grâces au ciel, alors éclate le scandale, car alors, de p
24
parence de règne qu’en confondant scandaleusement
sa
cause avec la cause de ceux qui réellement gouvernent. (On sait ce qu
25
ois qu’il est porté, rétablit le christianisme et
sa
nouveauté menaçante. ⁂ Que la passion qui nous arrache ce cri, nous r
26
tre. Ce n’est pas le christianisme qui a confondu
sa
cause avec celle de la bourgeoisie capitaliste. Mais c’est un parti d
27
il s’est fait le soutien, et qui, depuis, assure
son
succès relatif. Une église « établie » établissant à son tour un ordr
28
cès relatif. Une église « établie » établissant à
son
tour un ordre injuste du monde et s’appuyant sur lui, en réalité n’es
29
t depuis si longtemps qu’elles parlent maintenant
sa
langue, adoptent ses préjugés, singent ses pires faiblesses et béniss
30
s qu’elles parlent maintenant sa langue, adoptent
ses
préjugés, singent ses pires faiblesses et bénissent ses canons. Bien
31
ntenant sa langue, adoptent ses préjugés, singent
ses
pires faiblesses et bénissent ses canons. Bien moins encore que tout
32
éjugés, singent ses pires faiblesses et bénissent
ses
canons. Bien moins encore que tout cela, nous attendons de nos église
33
imposture, partout où la chrétienté, ayant touché
ses
30 deniers, voudra parler encore au nom du christianisme. ⁂ Le christ
34
e la refuser. Comment dès lors l’utiliserait-il à
son
gré ? Car d’une part il ne peut pas la compromettre, et ce qu’il comp
35
ent, à l’origine du désordre, et plus encore dans
son
établissement, nous trouvons ce désir trop humain de parler des chose
36
ces politiques que si nous posons le problème sur
son
plan réel. Or, le lieu de sa décision n’est pas le lieu des décisions
37
ons le problème sur son plan réel. Or, le lieu de
sa
décision n’est pas le lieu des décisions et des calculs humains ; il
38
ter le Christ : feindre d’accepter la doctrine de
ses
disciples, se faire un avoir de la Pauvreté évangélique, et bientôt n
39
— fût-ce à la gloire de Dieu ! — qui poursuivrait
son
plan sans se soucier de la justice de Dieu. Et la voix du prophète s’
40
à qu’elle mérite la mort. Les uns alors défendent
ses
propriétés, je ne sais quelles régions spirituelles dont tout leur êt
41
is c’est à la foi seule de me dire : Tu dois ! En
son
nom je ne puis engager que moi-même, hic et nunc. La politique est af
42
chrétien, mais ne se confond pas avec l’enjeu de
son
salut. Tel est le paradoxe, qui remonte au cœur même du christianisme
43
lors nous savons le véritable nom de la rupture,
son
lieu, son mode et son enjeu total : rétablir à chaque instant le chri
44
savons le véritable nom de la rupture, son lieu,
son
mode et son enjeu total : rétablir à chaque instant le christianisme,
45
éritable nom de la rupture, son lieu, son mode et
son
enjeu total : rétablir à chaque instant le christianisme, dans sa nou
46
rétablir à chaque instant le christianisme, dans
sa
nouveauté prophétique, tel est l’Acte — le seul ! — et tel est aussi
47
sure où, constamment, il reproduit la démarche de
ses
fondateurs : le retour à l’Évangile débarrassé de tous les adoucissem
48
ême du capitaliste conservateur. En réalité, dans
ses
pires errements, le protestantisme garde toujours la possibilité de t
49
s la possibilité de transcender, de révolutionner
ses
formes. C’est pourquoi nous voyons aujourd’hui à l’avant-garde du mou
50
la « théologie dialectique » de Karl Barth et de
ses
amis de justifier une sorte de désintéressement radical à l’endroit d
51
goureuses. Friedrich Gogarten en particulier dans
son
Éthique politique pose tous les problèmes de l’heure avec une lucidit
52
nt chez les écrivains politiques. Si certaines de
ses
conclusions sont nettement étatistes, il n’en reste pas moins non con
53
Beaucoup plus « existentielle » que systématique,
sa
doctrine pourrait éclairer et aérer beaucoup de nos polémiques byzant
54
initive, mais ce n’est pas sans avoir reconnu que
sa
force persuasive vient de ce que seul, aujourd’hui, il prétend résoud
55
ite de débarrasser le protestantisme américain de
son
piétisme optimiste et moralisant. Mais qu’entendent-ils par « christi
56
festent en Amérique. On remarque dans la liste de
ses
collaborateurs des noms d’évêques socialistes et d’essayistes à tenda
57
s plus influents du Japon, et l’on n’a pas oublié
son
fameux message aux peuples chinois, publié à Tokyo pendant le bombard
58
hant le problème de la violence et que seul parmi
ses
collaborateurs, André Philip tranche avec netteté, comme on l’a vu pl
59
ture » à laquelle nous travaillons tous ici. 9.
Son
autobiographie a été traduite en français sous le titre de Avant l’Au
60
L’homme dit « j’agis », et il trouve dans l’acte
sa
mesure, son rythme et sa joie. Une totalité. Et s’il divise alors le
61
t « j’agis », et il trouve dans l’acte sa mesure,
son
rythme et sa joie. Une totalité. Et s’il divise alors le temps de ses
62
et il trouve dans l’acte sa mesure, son rythme et
sa
joie. Une totalité. Et s’il divise alors le temps de ses journées, c’
63
e. Une totalité. Et s’il divise alors le temps de
ses
journées, c’est pour mieux dominer ses moyens. Selon sa loi. Mais le
64
e temps de ses journées, c’est pour mieux dominer
ses
moyens. Selon sa loi. Mais le moderne dit : « Je gagne » ou « Je prod
65
rnées, c’est pour mieux dominer ses moyens. Selon
sa
loi. Mais le moderne dit : « Je gagne » ou « Je produis », ou bien «
66
, de l’histoire. Lorsque l’homme renonce à créer,
son
« travail » n’est plus que souffrance. Il ne s’agit plus d’accoucher,
67
s’agit plus d’accoucher, mais seulement de purger
sa
peine. C’est alors qu’un Franklin, qu’un Guizot, qu’un Staline, vous
68
t-on, dans le travail qu’il fournit pour « gagner
sa
vie », pour assurer sa subsistance matérielle. La dignité du singe al
69
u’il fournit pour « gagner sa vie », pour assurer
sa
subsistance matérielle. La dignité du singe alors ? Elle apparaît trè
70
ue la dignité de l’homme consiste à mettre en jeu
sa
vie, à la risquer jusqu’à la perdre si la mesure de notre acte nous d
71
rxistes partent de la nécessité du gain, — gagner
sa
vie. Nous partons de la liberté du risque, — perdre sa vie. Cette opp
72
e. Nous partons de la liberté du risque, — perdre
sa
vie. Cette opposition est tellement radicale, tellement fondamentale,
73
ne d’un système, elle ne s’introduira jamais dans
ses
effets (à moins d’une révolution). Mais il y a plus. Tout travail qu’
74
que l’homme essaie de se donner pour justifier à
ses
propres yeux, voire pour glorifier ce qu’il répugne à considérer comm
75
our glorifier ce qu’il répugne à considérer comme
sa
peine. Nous assistons au triple échec du cynisme grossier — « Je gagn
76
enne par fatigue à décréter vides les loisirs que
ses
ancêtres consacraient à la création de leur puissance, du même coup e
77
loisir est simplement le contraire du travail, et
son
but ; si le labeur et le repos n’ont plus de finalité commune ; s’il
78
joyeusement renouvelée. L’homme tendu assume dans
ses
desseins la nécessité et le jeu, les combinant selon sa loi pour crée
79
seins la nécessité et le jeu, les combinant selon
sa
loi pour créer un risque nouveau. Le temps de cet homme est plein, et
80
l’empereur de la Chine fait appeler auprès de lui
son
peintre. « Peins-moi sur ce rouleau un crabe ». — « Il me faut vingt
81
ule. Au terme qu’il s’était fixé, le voici devant
son
seigneur. « Ton tableau ? » — « Qu’on m’apporte un rouleau, des pince
82
afin d’éclairer par contraste un avenir qui devra
son
éclat moins à lui-même qu’à nos ombres, et moins à sa jeunesse incomp
83
clat moins à lui-même qu’à nos ombres, et moins à
sa
jeunesse incomparable qu’au souvenir récent de nos décrépitudes. Si l
84
ons vu ce spectacle indécent : le cadavre a mangé
ses
mouches. Certes, il faut commencer par dénoncer le mal. Mais que l’on
85
; et le peuple les aime, parce qu’elles décrivent
ses
désirs réalisés. Cet amour à peu près unanime figure la bonne conscie
86
oir mis trop haut. Soit que l’on gruge légalement
son
prochain, soit que l’on se découvre légalement grugé, il est bon de s
87
t plus rare, et vaut un peu mieux, si l’on estime
ses
seuls moyens. Elle comprend la plupart des auteurs qui se gaussent de
88
jeune bourgeois émancipé ne pourrait pas « vivre
sa
vie ». Il se sentirait prisonnier. Il en viendrait peut-être à des ac
89
ls expriment bien mieux qu’il ne saurait le faire
ses
propres révoltes et ses rêves. Ils lui en font une espèce de gloire.
90
qu’il ne saurait le faire ses propres révoltes et
ses
rêves. Ils lui en font une espèce de gloire. Le voilà justifié dans s
91
font une espèce de gloire. Le voilà justifié dans
sa
mauvaise conscience. Jeunesse se passe, anarchie se passe, rougeole s
92
salons, des cafés, des antichambres d’éditeurs. À
sa
façon, non moins que les littérateurs dont j’ai parlé, elle tend à dé
93
ritique des marxistes. « L’art pour l’art » reste
sa
méthode, et lui tient lieu de justification ; or cette doctrine est p
94
fait, des valeurs établies ; liée, en fait et par
ses
conséquences pratiques, à l’établissement des bourgeois. Mais cette c
95
ces d’une classe bourgeoise très capricieuse dans
ses
goûts, parce qu’elle est incertaine de sa mission. Cette anarchie ne
96
e dans ses goûts, parce qu’elle est incertaine de
sa
mission. Cette anarchie ne se développera pas impunément : elle va se
97
mprévisible Une littérature n’est valable — et
son
influence efficace — que si elle ordonne ses œuvres à une commune mes
98
— et son influence efficace — que si elle ordonne
ses
œuvres à une commune mesure humaine. Mais notre siècle est justement
99
proposons tous ici, c’est l’homme considéré dans
sa
vocation créatrice, — c’est la personne. Que la mesure de tout soit d
100
as — je dis : de l’homme rendu à la conscience de
sa
liberté. Toute création suppose une liberté, ou plus exactement, crée
101
ivain sera créateur dans la mesure où il obéira à
sa
seule vocation personnelle : mais dans cette mesure-là, il assumera s
102
sonnelle : mais dans cette mesure-là, il assumera
son
risque ! D’autant plus personnel, d’autant plus responsable, — et d’a
103
humaine. Rendez à l’écrivain la responsabilité de
ses
écrits, vous le rendrez aussi à la communauté, vous recréerez le lien
104
é, vous recréerez le lien vivant de l’auteur avec
son
public. Une fois posés ces fondements spirituels d’une littérature ré
105
e. Mais avant l’œuvre, il y a l’appel de l’homme,
sa
volonté déterminée, son attitude créatrice. Je dirai donc ce que notr
106
il y a l’appel de l’homme, sa volonté déterminée,
son
attitude créatrice. Je dirai donc ce que notre désir invoque. Je vois
107
brusque soleil, et l’homme au centre, campé dans
sa
stature réelle, ouvrant les yeux sur sa misère, portant sur elle un j
108
ampé dans sa stature réelle, ouvrant les yeux sur
sa
misère, portant sur elle un jugement sobre, — l’homme, vu dans l’élan
109
u dans l’élan peut-être chancelant qui le jette à
sa
vocation. Situation initiale de l’humain ! Initiation au réalisme enf
110
ité, c’est que la bourgeoisie n’ose plus défendre
ses
vrais buts, et préfère parler d’autre chose. Tous nos romans ne sont
111
n’ont jamais pensé qu’une œuvre d’art perdrait de
sa
valeur à illustrer des « thèses », à développer des lieux communs pui
112
. C’est, pour un écrivain, ordonner les moyens de
son
art à ces fins. Il y faut bien autant de talent qu’en exige notre lit
113
a personne est toujours originale quand elle est.
Son
seul souci est d’être, le plus fidèlement. C’est à partir d’elle seul
114
s sur la magie de l’aventure, l’entraîner loin de
son
train-train, etc. tel est le rôle que se propose de poursuivre (sic)
115
révolution mal fondée en doctrine, ou qui trahit
ses
buts humains finaux, aboutit fatalement à l’étatisme renforcé. 14. P
116
’en mêle trop — et qui a cherché à s’en tirer par
ses
moyens. Je cite : J’essayai de me sauver par l’esprit. Vous qui êtes
117
ue je voulais vous citer non seulement à cause de
sa
beauté (et parce qu’il faut faire un sort à ces choses-là quand on en
118
horeau. Voilà le camarade Hamsun, qui arrive avec
son
violon. Dresse-toi, viens, nous partons dans le vaste monde. À ceux-l
119
e même ne disait pas lui aussi « aidez-moi ! », à
sa
façon vulgaire, avec son rire insupportable, et fallait-il être bien
120
aussi « aidez-moi ! », à sa façon vulgaire, avec
son
rire insupportable, et fallait-il être bien fin pour le comprendre ?
121
Hic et Nunc . Ces deux références peuvent fixer
sa
position spirituelle. Toutefois, l’exposé qu’on va lire n’est pas un
122
ait d’ailleurs considérer comme le bien commun de
sa
génération. 1. L’indéfinissable concret Il ne faut pas estimer q
123
rétiser le concret, et de manifester à l’évidence
son
mystère. Or l’événement ne naît jamais, comme feignent certains philo
124
er aucune présence. C’est là le rôle du sujet, et
sa
nature. La manière d’être du sujet est essentiellement provocante. Il
125
out un objet qui lui donne occasion de manifester
son
pouvoir. Et son angoisse est de n’en pas trouver ; sa joie, de provoq
126
lui donne occasion de manifester son pouvoir. Et
son
angoisse est de n’en pas trouver ; sa joie, de provoquer le corps-à-c
127
ouvoir. Et son angoisse est de n’en pas trouver ;
sa
joie, de provoquer le corps-à-corps avec l’objet. Par où l’on voit qu
128
ctuelle. S’il se borne à imaginer l’objet hors de
sa
prise, comme absent, il ne fait à vrai dire qu’augmenter son angoisse
129
comme absent, il ne fait à vrai dire qu’augmenter
son
angoisse de l’impression d’une impuissance. Alors l’objet n’a pas d’a
130
Mais dès que l’homme secoue ce sortilège, sort de
ses
ombres, cherche des résistances, veut agir, trouve son objet, — la fa
131
mbres, cherche des résistances, veut agir, trouve
son
objet, — la fatalité disparaît, l’angoisse devient joie de combattre.
132
de l’homme est un acte La joie de l’homme, ou
sa
douleur, tels sont les signes de son existence concrète, cependant qu
133
e l’homme, ou sa douleur, tels sont les signes de
son
existence concrète, cependant que l’angoisse est le signe de son abse
134
oncrète, cependant que l’angoisse est le signe de
son
absence au monde et à soi-même. Dire que l’homme est, concrètement, c
135
ur effort pour décrire l’acte et rendre compte de
ses
déterminations suffisantes. Ce qui revient à reconnaître que la psych
136
non concept. Mais la psychologie fait de l’homme
son
« objet », et par là même le déshumanise. Elle pose l’homme comme un
137
l’entendement n’est pas l’étude de l’homme, mais
son
éducation. Il n’est pas de décrire, mais d’inventer. L’acte étant suj
138
qu’il paraisse, aussitôt les objets s’ordonnent à
sa
décision, et deviennent saisissables pour l’entendement. 5. L’acte
139
e la personne immédiatement lié aux conditions de
son
apparition, j’entends à la présence et à l’engagement : la personne n
140
t en communication. Le figurant peut bien ignorer
ses
voisins, mais l’acteur les provoque autant qu’il leur répond, et la m
141
out à coup l’assurance que ce qu’il fait est dans
son
rôle ? Pour quelle raison sort-il du chœur des anonymes résignés, pou
142
un nom et une autorité, une attitude d’auteur de
son
propre destin ? C’est ce que l’on ne voit point. C’est ce que nul ne
143
cependant que chacun peut savoir en quoi consiste
sa
propre personne. Ma personne, c’est ma présence au monde et à moi-mêm
144
on d’un de ces termes n’est pas ailleurs que dans
son
assimilation existentielle à tous les autres. Mais ces concepts, un à
145
l’éternité, de cela qui échappe au temps, marque
sa
fin, et le recrée. De ce mystère, je puis seul témoigner dans l’insta
146
concret, juge en réalité la raison même, déclare
sa
permanente crise et ses limites humiliantes. L’éternel est dans le pr
147
té la raison même, déclare sa permanente crise et
ses
limites humiliantes. L’éternel est dans le présent, et non point dans
148
fait de l’homme sujet à l’instant qu’il rencontre
son
objet. L’homme sujet, c’est l’homme seul à l’instant qu’il cesse de l
149
me n’est vraiment homme que dans l’acte qui fonde
sa
qualité incomparable de sujet ; si l’on admet enfin que la personne e
150
ne parfaite se réduirait purement et simplement à
son
histoire, à l’énoncé des témoignages visibles qu’elle produit. Dans c
151
ue nous baptisons fatalité, parce que nous sommes
ses
impuissants objets. Nous sommes très peu personnels. Nous sommes ali
152
te vérité de la personne : qu’elle est toute dans
sa
communication, laquelle doit être certifiée par quelque signe matérie
153
l’homme. À l’évolutionnisme objectif elle oppose
son
exigence proximiste. Dans l’ordre personnel, les relations les plus «
154
où la personne abritée par la loi perde à la fois
son
risque et son pouvoir de création (démocratie libérale). Le droit de
155
abritée par la loi perde à la fois son risque et
son
pouvoir de création (démocratie libérale). Le droit de la personne à
156
u, mais la fin de tout droit humain, et peut-être
son
contraire. La formule du rapport social ne doit pas contenir une reve
157
umilité où la personne retrouve l’un des pôles de
sa
tension. Peut-être est-il plus difficile d’être équitable envers le s
158
mal, et que l’erreur matérialiste est bâtarde de
ses
excès. Ceci pourtant doit être dit en sa faveur : il a compris le fai
159
arde de ses excès. Ceci pourtant doit être dit en
sa
faveur : il a compris le fait — sinon l’acte — de la liberté. Il a su
160
se replier sur cette liberté pour la chérir dans
sa
précieuse intégrité. Orgueilleux de sa force, il refuse de l’exercer,
161
hérir dans sa précieuse intégrité. Orgueilleux de
sa
force, il refuse de l’exercer, de l’engager dans des limites objectiv
162
bjets, mais néglige d’en choisir aucun. Il chante
sa
grandeur, mais n’en témoigne pas. Il est plus dangereux que le matéri
163
ais glorifiant le sujet pur comme tel, il dégrade
son
existence, c’est-à-dire qu’il l’atrophie. L’objet pendant ce temps, s
164
ophie. L’objet pendant ce temps, se dégrade selon
ses
lois. La révolte matérialiste trouve dans la carence du spiritualisme
165
uel Descartes a détruit la personne, ou plutôt
son
lieu naturel, en séparant le corps et l’âme : c’est qu’il les a mal d
166
ence insinuée comme un retard entre l’individu et
sa
pressante vocation. L’âme immortelle n’est rien que l’illusion d’un é
167
ible. J’ai fait ce pas, je puis le mesurer — mais
sa
grandeur pourtant n’est pas un nombre. J’appelle esprit cette surpris
168
emps lui-même au Jugement. Ni la foi ne court sur
son
erre, ni l’homme n’est rien devant sa vocation, qu’un doute ; mais la
169
court sur son erre, ni l’homme n’est rien devant
sa
vocation, qu’un doute ; mais la fidélité de la personne n’est pas vai
170
re celui — opposé à l’impersonnel ceux — qui agit
sa
vocation. 17. Ceci ne doit pas être entendu dans le sens restrictif
171
mis ou des désincarnés. L’Église chrétienne, dans
son
Credo, parle d’une « résurrection de la chair », non pas de l’âme ni
172
ule de ce qu’il se doit ! Et qu’il est attentif à
sa
propre démarche ! « Il me paraît absolument nécessaire de le dire… Po
173
dit-il donc, cet homme qui le prend de si haut ?
Son
livre s’ouvre par un discours lyrique « sur le peu de réalité » et se
174
’entends, de se poser comme auteur responsable de
son
acte ? Alors qu’elle ne repose que sur l’espoir du faible : que la vi
175
que l’homme ne soit plus rien qu’un spectateur de
son
angoisse muée en rêve ? Qu’on prenne un ton tranchant lorsqu’on attaq
176
erches plutôt hésitantes. Tant que Breton invente
son
sujet, en partant d’un donné très réduit et de quelques rythmes lyriq
177
onné très réduit et de quelques rythmes lyriques,
son
style est large, ses périodes font la roue. Mais il se débrouille mal
178
e quelques rythmes lyriques, son style est large,
ses
périodes font la roue. Mais il se débrouille mal avec des données sci
179
e débrouille mal avec des données scientifiques ;
sa
syntaxe s’embarrasse et s’alourdit dès qu’il aborde une matière tant
180
« désertique » d’un tête-à-tête de l’auteur avec
sa
mort. Négation de l’humain trop purement humain dans son effort le pl
181
t. Négation de l’humain trop purement humain dans
son
effort le plus « spirituel » ? On ne sait si l’auteur veut nous pouss
182
spectacle d’un pareil tragique ne perdra rien de
sa
grandeur lucide à gagner un sens religieux. Ce livre enfin vaut par u
183
usqu’au retors de cette écriture contractée. Dans
son
progrès strictement mesuré, la phrase ici, vraiment, réfléchit sous n
184
i ne consent à la tendresse qu’après avoir épuisé
ses
rigueurs : il faut concéder à Rouveyre ces qualités dont il fait tant
185
u cœur à l’intelligence. Et l’austérité tendre de
son
« inquisition » rend un sens à l’amour humain, disqualifié dans la li
186
apparent la perfection dans la banalité aimable.
Son
livre pose une seule question : quel dessein vaguement subversif peut
187
e pas forcément plus de valeur que d’avoir traîné
son
vague à l’âme par les rues d’une ville de province ; mais cela donne
188
êt humain faiblit, la critique littéraire reprend
ses
droits et proteste une fois de plus contre les poncifs populistes. Ce
189
M. Soulillou, c’est la patience de laisser mûrir
ses
livres ; d’attendre qu’un sujet impose sa forme propre, ses proportio
190
mûrir ses livres ; d’attendre qu’un sujet impose
sa
forme propre, ses proportions et ses « valeurs », dirait un peintre.
191
; d’attendre qu’un sujet impose sa forme propre,
ses
proportions et ses « valeurs », dirait un peintre. Il est remarquable
192
sujet impose sa forme propre, ses proportions et
ses
« valeurs », dirait un peintre. Il est remarquable que presque tous l
193
e pas une « classe » définie par les sociologues.
Son
roman tendrait à prouver au contraire l’inexistence des classes dans
194
complexes qu’on ne le croit couramment. Au fond,
son
vrai sujet, c’est l’étude concrète de la communauté qui peut s’instit
195
rlant d’étude, je fais tort au ton de ce livre, à
son
charme sentimental, à son humour particulier, à ses jeunes filles sur
196
t au ton de ce livre, à son charme sentimental, à
son
humour particulier, à ses jeunes filles surtout qui suffiraient à déc
197
n charme sentimental, à son humour particulier, à
ses
jeunes filles surtout qui suffiraient à déconcerter toute « étude ».
198
que Breuil est mêlé de très près à l’existence de
ses
personnages : et le « nous » qui apparaît parfois dans certains chapi
199
« je » de Marcel dans Proust — rend un tout autre
son
que le « je » des Vivants : plus complice et plus fraternel. Le défau
200
pas insister ; de ne pas réaliser plus carrément
ses
desseins. Mais parmi toutes ces choses vivantes qu’il évoque d’une to
201
profondes le mouvement hitlérien est né et a pris
son
élan. C’est une admirable réussite littéraire, c’est aussi un roman d
202
les protéger à l’étranger, parce qu’elle a perdu
son
prestige, sa puissance militaire, le droit de parler haut. « Nous avo
203
à l’étranger, parce qu’elle a perdu son prestige,
sa
puissance militaire, le droit de parler haut. « Nous avons perdu la g
204
’Allemagne à La Paz — celui qui n’a pas pu sauver
ses
camarades — se dresse devant lui dans son délire. Une fois encore, Pi
205
sauver ses camarades — se dresse devant lui dans
son
délire. Une fois encore, Pillau lui montre le sens du sacrifice de «
206
là le vrai tragique de l’Allemagne actuelle, que
son
destin la force à n’envisager plus le sort de l’homme que sous l’aspe
207
e presque à bout portant, etc.), où l’homme avoue
ses
dernières ressources de sacrifice. Mais il faut se représenter un Mal
208
avec Arnaud Dandieu (chap. sur la métaphore dans
son
Proust) que la métaphore est un acte, j’entends par acte, justement,
209
e Tzara est exactement celle de l’hitlérisme sous
ses
formes les plus virulentes. Dans une anticipation lyrique (tout au dé
210
vers un nouvel ordre économique, c’est l’homme et
sa
libération qui en reste l’enjeu et le but ; il serait donc vain et da
211
re qu’ignorent tous les partis, voilà qui rend un
son
que nous reconnaissons. Voilà qui appelle enfin la réalité. 22. Aut
212
l’action du poète à un phénomène de mimétisme par
son
assimilation à un objet extérieur » (p. 283). Autrement dit, le sujet
213
» (p. 283). Autrement dit, le sujet se désiste de
sa
responsabilité au profit de l’objet, — d’où l’erreur d’accord, d’où a
214
matérialisme historique qui décharge le sujet de
son
actualité. 23. Voir toutefois page 297 un essai de réaffirmation de
215
« L’Esprit n’a pas
son
palais » (octobre 1935)r Par une belle matinée de mars 1935, le jo
216
eurs de faire suivre l’annonce du mal de celle de
son
remède. Pourquoi résister au plaisir de proposer à mes lecteurs la mé
217
maints égards révélateur ? « L’Esprit n’a pas
son
palais. L’Exposition de 1937 doit lui en donner un » Par Hippolyte
218
’ouvrent. Une fois de plus, la France va affirmer
sa
vitalité, sa puissance d’assimilation et de création, le génie de ses
219
fois de plus, la France va affirmer sa vitalité,
sa
puissance d’assimilation et de création, le génie de ses ouvriers, de
220
ssance d’assimilation et de création, le génie de
ses
ouvriers, de ses artisans, de ses artistes, de ses « découvreurs », e
221
tion et de création, le génie de ses ouvriers, de
ses
artisans, de ses artistes, de ses « découvreurs », et confronter son
222
on, le génie de ses ouvriers, de ses artisans, de
ses
artistes, de ses « découvreurs », et confronter son effort vers le mi
223
es ouvriers, de ses artisans, de ses artistes, de
ses
« découvreurs », et confronter son effort vers le mieux-être et le mi
224
s artistes, de ses « découvreurs », et confronter
son
effort vers le mieux-être et le mieux-connaître avec l’effort des aut
225
illuminé le passé. Mais nous entendons lui donner
son
caractère propre. Nous voulons que, dans le déséquilibre qui déconcer
226
n liaison étroite avec l’enseignement qui, à tous
ses
degrés, forme les esprits aux méthodes de la recherche et de la scien
227
he et de la science, qui, au degré supérieur, par
ses
laboratoires, ses subventions, ses missions, ses grands instituts, or
228
e, qui, au degré supérieur, par ses laboratoires,
ses
subventions, ses missions, ses grands instituts, organise la découver
229
supérieur, par ses laboratoires, ses subventions,
ses
missions, ses grands instituts, organise la découverte, on verra dans
230
ses laboratoires, ses subventions, ses missions,
ses
grands instituts, organise la découverte, on verra dans ce palais com
231
le ? Avait-il conscience de l’aveu que signifiait
son
entreprise ? Car enfin, poser la question en apparence inoffensive et
232
ont on découvre alors la profondeur, il devient à
son
tour un problème, il se trouve mis en question. Il faut voir, en effe
233
ne société équilibrée. Où est l’esprit ? Quel est
son
champ d’action ? Doit-il avoir un lieu particulier ? De la réponse à
234
? Serait-ce donc qu’on ne sait plus le voir dans
ses
effets ? Mais alors, comment fera-t-on pour le voir « en soi », dans
235
, comment fera-t-on pour le voir « en soi », dans
son
temple ? Cela paraît une bien autre gageure. II. Pour un musée des
236
est juste, il est nécessaire de mettre l’esprit à
sa
place — s’écriait le fameux romancier —, à sa place qui est la premiè
237
t à sa place — s’écriait le fameux romancier —, à
sa
place qui est la première, et de l’y mettre en pleine clarté. Cela di
238
de tout ; l’exposition elle-même sera, dans toute
son
ampleur, une manifestation sensible de l’esprit ; il n’en faut pas mo
239
t élever un sanctuaire et non à telle ou telle de
ses
extrêmes applications. L’accord parfait des « vues » de nos deux com
240
ât moins littérateur et beaucoup plus précis dans
ses
projets que le politicien, sans doute intimidé par son sujet. En bref
241
rojets que le politicien, sans doute intimidé par
son
sujet. En bref, M. Duhamel proposait au moins deux palais. « Comment
242
de la parole. M. Duhamel affirmait au surplus que
son
« sanctuaire du livre » ne serait pas un « musée » mais bien une « ru
243
mépris de la culture et de l’esprit qui marque à
son
insu l’élite bourgeoise, et confirme sa décadence. Ils me diraient :
244
marque à son insu l’élite bourgeoise, et confirme
sa
décadence. Ils me diraient : « Honorer l’esprit pur ? Quoi de plus ra
245
ispense par ailleurs des témoignages éclatants de
sa
force. Très efficace dans la pratique, car l’enseignement officiel de
246
ins intérêts, qu’il ne faut pas trop s’étonner de
son
triomphe universel. Professeurs, députés ou commissaires, ils croient
247
gé du réel, ou comme ils disent avec dégoût, « de
ses
applications pratiques ». Laissant entendre ainsi que la science et l
248
u roman français à l’étranger, vient confirmer de
son
côté que ce Palais de l’esprit pur ne peut être en réalité qu’un pala
249
théorique ». J’ai cru bon d’aller la saisir dans
ses
aboutissements les plus voyants, ou pour parler littéralement, dans s
250
plus voyants, ou pour parler littéralement, dans
son
excès le plus monumental. Or il se trouve, par une sorte de chance, q
251
ette erreur, mais la confirmation tout ingénue de
son
origine historique. J’avais omis d’en citer quelques lignes qui trouv
252
la raison universelle, donnera à notre Exposition
son
sens et sa portée. Je répugne à rendre Descartes responsable de tout
253
iverselle, donnera à notre Exposition son sens et
sa
portée. Je répugne à rendre Descartes responsable de tout le mal qu’
254
Ce que Descartes a proposé, ce que l’Église, pour
son
malheur, a pris en compte, c’est la doctrine « spiritualiste » de l’e
255
loisir, soit pour marquer les causes internes de
son
succès auprès des clercs, soit pour rappeler au passage quels intérêt
256
homme « distingué » à l’homme qui ne fait rien de
ses
deux mains. Ce que je reproche à l’esprit cartésien, c’est d’avoir fo
257
ce corps à lui-même, le mépriser, l’abandonner à
sa
lourdeur. Décréter que l’esprit n’a pas de mains, c’est libérer de so
258
r que l’esprit n’a pas de mains, c’est libérer de
son
pouvoir arbitral et animateur le domaine de l’action quotidienne. Plu
259
ire des intérêts. Sorel a bien montré ce jeu dans
ses
Illusions du progrès : le maximum d’hypocrisie sociale — ou « injusti
260
e l’on enfermera dans la « cité René Descartes »,
ses
droits ne sauraient consister que dans l’affirmation d’un idéal : et
261
ir sophistiqué l’histoire, elle veut se réduire à
son
tour à une histoire des doctrines, à une filiation de systèmes, qu’el
262
re » et le réel confus et dangereux qui échappe à
ses
prises prudentes. Et ces lois confirment le penseur dans l’idée que l
263
gement est impossible. Et plus il se persuade que
sa
nature est essentiellement « distinguée », essentiellement inactuelle
264
iques ou sociales qui selon eux mènent le monde à
sa
perte ; qu’ils refusent de se faire les complices des folies collecti
265
et précises ». Et que le monde suive le cours de
ses
passions ! Pour sa part, il s’en lave les mains. Pilate fut le premie
266
juger. On me dira que ce gouverneur eût été dans
son
rôle en agissant, et qu’il trahissait sa fonction en alléguant un arg
267
té dans son rôle en agissant, et qu’il trahissait
sa
fonction en alléguant un argument de clerc. Il y aurait donc une diff
268
’est encore une fois supposer un esprit dégagé de
son
corps, jamais un tel esprit n’est né dégagé de tous liens, irresponsa
269
nt serions-nous donc fondés à juger, à risquer en
son
nom les réalités immédiates ?38 Les clercs ont pris parti : les uns
270
ant d’élégance, — et l’abandonnent libéralement à
sa
passion ? Mais en face de Pilate : « Voici l’homme » ! Et que dit cet
271
ut semblable à celui des clercs. On lui eût donné
son
Palais. Mais que vient-il faire parmi nous ? Qu’est-ce que la vérité
272
, mais on exige par surcroît qu’il gagne lui-même
sa
vie. C’est la seule chose qu’on ne lui ait pas apprise. Considérez ce
273
l est vrai que la liberté de penser et d’écrire à
sa
guise, la pauvreté, le risque matériel, le nomadisme, le contact avec
274
ériel, le nomadisme, le contact avec le peuple et
ses
difficultés souvent sordides et parfois émouvantes, enfin l’espèce d’
275
n dans laquelle on parvient assez vite à composer
son
équilibre, sont pour l’esprit autant de gains certains lui offrant un
276
lui offrant une chance admirable de se guérir de
son
irréalisme. Une pratique assez longue, et d’ailleurs imposée, de cet
277
mmandable pour l’intellectuel soucieux d’agir par
sa
pensée. Cette vie « mal compassée » qu’on nomme la vie pratique, avec
278
mal compassée » qu’on nomme la vie pratique, avec
ses
résistances et ses aspérités, ses rencontres, ses courtes habitudes (
279
on nomme la vie pratique, avec ses résistances et
ses
aspérités, ses rencontres, ses courtes habitudes (louées par Nietzsch
280
pratique, avec ses résistances et ses aspérités,
ses
rencontres, ses courtes habitudes (louées par Nietzsche), ses brusque
281
ses résistances et ses aspérités, ses rencontres,
ses
courtes habitudes (louées par Nietzsche), ses brusques changements de
282
es, ses courtes habitudes (louées par Nietzsche),
ses
brusques changements de décor suivis de guerre d’usure contre l’inert
283
la publicité ; vu le chômage des intellectuels et
ses
suites politiques inévitables et prochaines ; vu la panique nationali
284
e de la France, une restauration de l’esprit dans
sa
charge effective, créatrice et régulatrice ; vu les revendications de
285
tions suivantes : a) définition de la culture, de
ses
moyens et de son but final. b) qu’est-elle devenue en théorie et en p
286
a) définition de la culture, de ses moyens et de
son
but final. b) qu’est-elle devenue en théorie et en pratique sous les
287
xiste en fait ou en droit — et quels doivent être
ses
moyens ? Les discussions seront introduites chaque matin par l’exposé
288
e ne peut voir la foule. Il faut donner un sens à
sa
vision. Oserons-nous dire que c’est la vocation d’Esprit ? Donner un
289
rang de suprastructure et en la privant par là de
sa
relation essentielle avec la constitution réelle de la vie », Henri d
290
quels ouvrages impérissables faudra-t-il réserver
son
bas de laine ? N’est-ce pas pour les plus périssables choses que nous
291
Et je ne pense pas que M. Duhamel compte acheter
son
« immortalité » académique. 28. J’entends : à la grande masse du peu
292
du terme, par suite inapte à modifier le réel par
son
jeu même, d’une manière immédiate. L’idéalisme excessif n’a pu que re
293
cela, est-ce bien le même homme qui écrivait dans
sa
jeunesse : « La science maîtresse, le souverain… ce sera la philosoph
294
it au fait (du droit de la philosophie au fait de
son
gouvernement) s’opérera sans qu’il y mette les mains. Par malheur, le
295
spoir naïf qu’elles joueraient automatiquement en
sa
faveur. Et le peuple qui croit les clercs, croit aussi qu’ils ne peuv
296
dit le droit : « Cet homme est juste. » Ayant dit
ses
raisons, il a fait tout ce qu’un clerc doit faire, selon nos grands d
297
que la vérité ? Valent-elles qu’on leur sacrifie
sa
situation de gouverneur ? Ces Juifs sont en émeute : voilà le fait. J
298
ce de nuit du 4 août de la pensée, abdiquant tous
ses
privilèges pêle-mêle, entre les mains du bureau d’un parti, d’un dict
299
nul. r. Rougemont Denis de, « L’Esprit n’a pas
son
palais », Esprit, Paris, octobre 1935, p. 25-46.
300
ion nouvelle. Par exemple un discours du Führer à
son
peuple. Je roulais ces pensées, hier soir, debout parmi la foule qui
301
les, parfois avec ironie, mais sans amertume ; et
ses
gestes sont souples, n’ont plus rien de la brutalité des années de co
302
est exact de dire qu’elle s’ordonne par avance à
sa
fin. On n’imagine pas d’aborder l’œuvre et la personne de Ramuz d’une
303
ne » d’un auteur authentique, c’est aussi décrire
sa
personne, à la manière du physiognomoniste plutôt qu’à celle du psych
304
rnation, vous le lirez toujours sur les traits de
sa
face. (Encore faut-il avoir des yeux pour voir. Encore faut-il en cro
305
voir des yeux pour voir. Encore faut-il en croire
ses
yeux…) Il n’est d’art que physionomique. Il n’est d’esprit que dans l
306
t une forme pour la transformer. L’esprit n’a pas
son
siège dans la cervelle. Ni dans le ciel. L’esprit n’a pas de siège. I
307
, d’où encore la nécessité quelquefois de refaire
son
pas, parce que la pente vous porte en arrière, parce qu’on l’a mal ca
308
comme moi. » C’est comme lui quand il écrit. Car
sa
vision est harmonie avec ces formes, et son langage avec les rythmes
309
t. Car sa vision est harmonie avec ces formes, et
son
langage avec les rythmes qu’elles traduisent. ⁂ Une forme, une image
310
ondra : ni l’un ni l’autre. Car il se tient, avec
son
imagination, dans cette région qui n’est ni du dedans ni du dehors, q
311
n imaginée. Il faut rendre à ce mot d’imagination
son
sens fort : c’est la natura naturans. (Nous pourrons dire aussi, un p
312
ique de Ramuz me paraît centrée sur cette phrase.
Son
vocabulaire tout d’abord. Cette abondance de noms de choses ! Comment
313
du genre humain consisterait en une éducation de
son
langage. Un tribunal muni des pleins pouvoirs, institué pour juger de
314
dans la tête. Presque toutes les singularités de
son
style s’expliquent par cette seule intention, de concentrer notre vis
315
esure que cette psychologie s’assure davantage de
ses
lois, elle tend à les substituer à l’imagination concrète du réel. Le
316
us la forme, qui ne peut être interprétée que par
ses
relations organiques à d’autres formes. Et c’est encore l’office de l
317
e des psychologues. Et l’on découvre à chacune de
ses
œuvres une signification mythologique. C’est en général l’irruption d
318
chez un individu, qui constitue le vrai sujet de
ses
romans. Passage du Poète — ou du diable (dans le Règne de l’esprit ma
319
, en tant qu’on peut le définir par le divorce de
ses
idées et de ses actes. D’où naît une certaine littérature d’intrigues
320
peut le définir par le divorce de ses idées et de
ses
actes. D’où naît une certaine littérature d’intrigues pour laquelle i
321
u peuple, on devrait dire plutôt qu’il y remonte.
Son
art vient de plus bas, des origines créatrices de sa race. Il a cette
322
art vient de plus bas, des origines créatrices de
sa
race. Il a cette lenteur qu’impose la nature du pays. Il participe de
323
oyez Les Signes parmi nous. Dans la simplicité de
son
sujet, ce récit réalise d’une manière exemplaire l’accord des élément
324
à peu on ne sait quelle puissance naturelle, dans
sa
fascinante monotonie. Un art dont la mesure ne doit pas être cherchée
325
ue, ni dans l’ingéniosité, ni dans l’harmonie des
sons
, mais bien dans la pesée. Tous les procédés ramuziens : juxtaposition
326
z Ramuz. Ce qu’il a d’insolite, ce n’est pas tant
sa
forme que les vertus qu’elle suppose : la sobriété, la solidité, le r
327
est bien facile de tirer une épreuve positive : «
Sa
poésie commence avec le commencement de sa personne ; elle prend fin
328
ve : « Sa poésie commence avec le commencement de
sa
personne ; elle prend fin là où commence, pour lui, l’impersonnel. El
329
iter l’ampleur du fait humain mais aussi garantir
son
unité concrète, esprit et corps. Les niveaux respectifs auxquels se p
330
qu’elle était au temps de Goethe. Plus encore que
sa
valeur, c’est sa fin qui est contestable, dès lors que cette fin n’es
331
temps de Goethe. Plus encore que sa valeur, c’est
sa
fin qui est contestable, dès lors que cette fin n’est plus la plénitu
332
critique le machinisme, s’il raille le confort de
ses
concitoyens, leurs assurances, leur hygiène proprette, leur idéal du
333
re résistante et ce risque de l’homme créateur de
sa
forme. Si Ramuz n’aime pas les machines, s’il refuse l’économie d’eff
334
t unique de l’œuvre de Ramuz, et la définition de
sa
personne en exercice. « Je ne distingue l’être qu’aux racines de l’él
335
n là où les choses et les êtres attendent tout de
son
pouvoir restaurateur : leur nom, leur nombre et leur emploi. Parce qu
336
est la plus clairvoyante que Ramuz ait écrite sur
son
art, mais aussi parce qu’elle indique, à peu près seule dans son œuvr
337
ussi parce qu’elle indique, à peu près seule dans
son
œuvre, une perspective qui est, je crois, celle de la plénitude de ce
338
sorte que pour finir on est chacun tout seul sur
son
petit bout de sentier. Et il y a aussi cette malédiction, où on sent
339
nt, ici encore, ne point songer à Goethe ? Mais à
sa
seule leçon, à l’équation fondamentale de sa vie, non point certes au
340
is à sa seule leçon, à l’équation fondamentale de
sa
vie, non point certes aux contingences et au décor de son apparition.
341
non point certes aux contingences et au décor de
son
apparition. Aussi bien la suite du passage nous ramène au niveau prop
342
, j’ai tenté de faire voir comment Ramuz existe à
sa
façon. Je vois que son pouvoir est sa présence active au monde (« Tou
343
voir comment Ramuz existe à sa façon. Je vois que
son
pouvoir est sa présence active au monde (« Toute résistance, dit-il,
344
uz existe à sa façon. Je vois que son pouvoir est
sa
présence active au monde (« Toute résistance, dit-il, nous oblige à ê
345
oser les questions dernières, s’autorise à borner
sa
vision à son acte. Voilà l’utile ; et qu’on taise le reste, tout cela
346
stions dernières, s’autorise à borner sa vision à
son
acte. Voilà l’utile ; et qu’on taise le reste, tout cela qui échappe
347
appe à nos prises. Ainsi fait Goethe, et c’est là
sa
vertu. Mais notre siècle pose d’autres questions, des questions que R
348
où tout homme se voit mis en demeure de déclarer
ses
origines et ses fins. Voici le temps où l’homme est attaqué par des p
349
e voit mis en demeure de déclarer ses origines et
ses
fins. Voici le temps où l’homme est attaqué par des puissances qui ve
350
’homme est attaqué par des puissances qui veulent
son
abdication totale, — ou sa révolte, mais au nom d’une vérité qu’il fa
351
uissances qui veulent son abdication totale, — ou
sa
révolte, mais au nom d’une vérité qu’il faudrait dire. Maintenant il
352
celle de notre destination. Le silence perd alors
son
pouvoir ; mais la parole n’appartient plus à l’homme. Au comble de no
353
lisme fut une doctrine abstraite du concret. Mais
ses
racines plongent dans la vérité. Nous aussi, nous dirons qu’il faut «
354
e, laisse une trace au visage de l’homme, modifie
sa
forme existante. « La figure a été faite sur la vérité, et la vérité
355
a du premier sens. 46. C’est là ce qu’il appelle
sa
« vie intérieure », même s’il est résolument laïque. Rien n’est plus
356
x discours nationalistes, s’occupe à faire passer
ses
capitaux à l’étranger pour les mettre à l’abri du fisc. Ce qui est pl
357
création du monde. 48. Il dit des personnages de
ses
romans : « Je ne les aime pas en tant que “primitifs” comme on semble
358
sait à l’examen critique des doctrines qui sont à
sa
base. Je ne dis pas qu’elles n’aient été souvent trahies. Ni qu’elles
359
nnent persuadés que la critique d’un clerc y perd
ses
droits et n’est plus à l’échelle du phénomène… Raison de plus, chance
360
de la culture s’il le faut. Quand l’esprit « perd
ses
droits », c’est à nous de les lui rendre. ⁂ Poussé par les nécessités
361
et de la lutte des classes qui en résulte. De là
sa
théorie de la culture considérée comme une simple superstructure du d
362
s socialisé. ⁂ On connaît le nom de cette mesure,
son
incarnation très visible et ses moyens d’action ou même de contrainte
363
de cette mesure, son incarnation très visible et
ses
moyens d’action ou même de contrainte : c’est le Plan55. Ainsi donc,
364
our unifier la pensée et l’action du peuple et de
ses
conducteurs en vue d’une fin à laquelle tout doit s’ordonner. L’assim
365
rdonner. L’assimilation de la culture (et donc de
sa
mesure) au Plan est même si radicale, si naïve, que les Soviets en so
366
volution. Elle s’est constituée en même temps que
son
public. Autrement dit, les « écrivains de choc » ont appris à écrire
367
glent la grande masse. Mais elle est réfutée dans
son
principe par la création culturelle, dès lors que cette création vien
368
ercée par les chefs soviétiques réussit à masquer
son
étendue. Le désir d’une mesure plus vivante se manifeste bien souvent
369
t ici le mythe de l’homme nouveau qui lui fournit
son
expression en même temps que son déguisement. Mythe plus vaste et plu
370
qui lui fournit son expression en même temps que
son
déguisement. Mythe plus vaste et plus vague que celui des économistes
371
maîtresse de tout l’homme. Mais l’homme résiste à
son
emprise et à sa prétention totalitaire. Il ne veut pas se laisser mut
372
l’homme. Mais l’homme résiste à son emprise et à
sa
prétention totalitaire. Il ne veut pas se laisser mutiler. Fût-ce au
373
Il découvre que la mesure qu’on voulait imposer à
son
orgueil n’est encore qu’une immense caricature ; et que les fins qu’e
374
es paye. Mais d’autre part, il ne peut renoncer à
ses
conquêtes matérielles. Alors il met son espoir et sa foi dans ce mira
375
enoncer à ses conquêtes matérielles. Alors il met
son
espoir et sa foi dans ce miracle qui résoudrait seul le conflit du ca
376
conquêtes matérielles. Alors il met son espoir et
sa
foi dans ce miracle qui résoudrait seul le conflit du calcul et du rê
377
ets du Plan surpassent-ils largement pour l’heure
sa
malfaisance « culturelle ». Mais pour nous il ne s’agit plus de décou
378
ovoquer la création, et à la régler, étant de par
son
origine coupé des sources mêmes de toute création culturelle, qui jai
379
s, ou n’ose plus avouer à quelle fin elle conduit
ses
adeptes. Si vous ne faites rien, que de nous critiquer, vous en serez
380
les astres. Cependant, une mesure n’est rien, et
ses
symboles ne signifient rien, si l’on oublie les fins dernières, le gr
381
foi. Mais on ne retrouve une foi qu’en discernant
sa
vocation concrète. Or toute vocation est située en un lieu circonscri
382
ou surtout la plus mythique, quand on y sacrifie
ses
aises immédiates ? Difficultés actuelles, optimisme imposé, ces deux
383
e bien davantage que la fin de cette misère et de
ses
causes immédiates. Il n’exige pas seulement le bien-être physique, ma
384
ien que la liberté du désespoir et qu’il meurt de
son
isolement, ou du refus de se dépasser ; qu’il n’y a pas de lignes dro
385
à une mesure commune. Seul l’homme déterminé par
ses
relations prochaines et actives peut se sentir à la mesure des temps
386
xistentiels » qui cherchent à saisir l’homme dans
son
actualité (dans son être de relation), et la pensée dans ses effets.
387
erchent à saisir l’homme dans son actualité (dans
son
être de relation), et la pensée dans ses effets. Elle agit dans la th
388
té (dans son être de relation), et la pensée dans
ses
effets. Elle agit dans la théologie, qui affirme à nouveau l’Église e
389
nniers d’une tradition qui survit sans grandeur à
ses
racines. Notre seule chance de salut, à nous autres nations libérales
390
u jalousie, mais par nature, par le seul fait que
sa
religion n’est pas la nôtre. Étudions les doctrines provisoires ou le
391
a mesure de l’homme en tant qu’il se possède dans
ses
relations actives avec tous ses prochains. C’est à nous qu’il incombe
392
l se possède dans ses relations actives avec tous
ses
prochains. C’est à nous qu’il incombe aujourd’hui d’opérer cette synt
393
s semaines qu’il va consacrer à prendre mesure de
sa
vie. Il choisit pour cela de l’écrire, de « jouer sa provision de bon
394
vie. Il choisit pour cela de l’écrire, de « jouer
sa
provision de bon air contre du papier noirci », et il rapporte 300 pa
395
il nous livre cet aveu éclaire une bonne part de
son
œuvre. Rien n’est plus redoutable pour notre société que le regard tr
396
d tranquille, apparemment modeste, d’un homme que
son
métier contraint à dissimuler sa vraie force. Car de l’auteur tout co
397
d’un homme que son métier contraint à dissimuler
sa
vraie force. Car de l’auteur tout comme de son modèle légendaire, nou
398
ler sa vraie force. Car de l’auteur tout comme de
son
modèle légendaire, nous voyons bien que « ses ruses sont aussi ses pl
399
de son modèle légendaire, nous voyons bien que «
ses
ruses sont aussi ses plus chères pensées », celles dont l’aveu lui co
400
aire, nous voyons bien que « ses ruses sont aussi
ses
plus chères pensées », celles dont l’aveu lui coûterait ses moyens ma
401
hères pensées », celles dont l’aveu lui coûterait
ses
moyens matériels de vivre, mais dont l’acceptation virile constitue s
402
e vivre, mais dont l’acceptation virile constitue
sa
seule raison d’être. Tout le débat de ce journal revient à cette scan
403
té, entre les deux sens du mot « vivre » : gagner
sa
vie et mériter sa vie ; et peut-être entre les deux sens du mot « gag
404
sens du mot « vivre » : gagner sa vie et mériter
sa
vie ; et peut-être entre les deux sens du mot « gagner » : gagner le
405
ste avec la foi chrétienne, telle qu’il songe que
ses
pères l’ont eue. Nos lecteurs se souviennent des pages sur le journal
406
cre, de cette mesure constamment observée — voilà
sa
ruse— et qui nourrit enfin, comme sans le vouloir, le plus féroce réq
407
ritique de l’État — « Le Tous contre un » — et de
son
emprise sur nos vies. Critique dont la portée directe et l’évidence i
408
s de la seule exactitude d’une enquête menée dans
sa
vie quotidienne par un Français lucide qui veut rester humain. J’aime
409
yant ait su donner à notre position personnaliste
sa
plus solide justification humaine. Henri Petit veut parler pour lui s
410
un peuple de l’état de barbarie, le soutenir dans
sa
splendeur, l’arrêter sur le penchant de sa chute, sont trois opératio
411
r dans sa splendeur, l’arrêter sur le penchant de
sa
chute, sont trois opérations difficiles ; mais la dernière est la plu
412
a longue imbécilité d’un monarque caduc prépare à
son
successeur des maux presque impossibles à réparer. S’il s’agit de li
413
acun de nous dans le cœur duquel ce régime plonge
ses
dernières racines vivantes. Il ne s’agit pas de morale ! Ni de condam
414
eut poser ces questions-là que si l’on sait, pour
son
compte, y répondre. Elles jaillissent d’une passion de construire, d’
415
» des convenances ou du sentiment… Huizinga, dans
son
admirable Déclin du Moyen Âge 62, a là-dessus un passage qui pourrait
416
omaine qu’il aborde, la merveilleuse précision de
son
vocabulaire sauvera Gide du journalisme. Car ce n’est pas l’actualité
417
. Car ce n’est pas l’actualité toute passagère de
son
objet qui fait la faiblesse d’un ouvrage, mais bien l’insuffisance ou
418
oncret, le particulier de cet objet, je veux dire
son
message unique et par là même généralement humain. Gide retrouve la m
419
goethéen de ce terme. Ce n’est pas là, je crois,
sa
pente naturelle ; plutôt l’effet d’une permanente correction que par
420
rupule humain, et par prudence aussi, il oppose à
ses
entraînements. L’âge venant, je me sens moins de curiosité pour les
421
une astuce inexprimables…63 » Mais voici Gide de
son
côté, observant les acheteurs et l’étalage du bazar de Moscou : « Les
422
rait, sans bien connaître Gide, l’avant-propos de
son
petit livre et cette espèce de happy end que figure le dernier paragr
423
es phrases : l’une prononcée par Gide au début de
son
voyage, l’autre écrite au retour en France. Point de départ : « Le so
424
epticisme, lorsque je dis que Paris a, lui aussi,
son
métro. » — Égalité, société sans classes ? « Comment n’être pas choqu
425
foi. Tandis que dissocier la doctrine de Marx de
ses
applications historiques, c’est en définitive critiquer le marxisme l
426
et historiquement valable, elle est comptable de
ses
déviations humaines et historiques. Elle est jugée par ces déviations
427
n ont fait, et par la réussite ou bien l’échec de
ses
prévisions pratiques. Gide le sent-il ? « D’autres plus compétents qu
428
circonstances, l’expérience marxiste eût réussi ?
Sa
croyance est d’ordre mystique, contredite par les faits connus. C’est
429
écheur, et ne peut pas outrepasser les limites de
sa
condition. Qui veut faire l’ange — l’Homme nouveau — appelle la bête,
430
Franco, et Commune, par la voix d’Aragon, exprime
sa
juste indignation. Crime contre la culture. Car c’était le parti comm
431
igure sur le portrait du gentilhomme, fait fête à
ses
nouveaux camarades, les miliciens, qui jouent avec lui avec une infin
432
nne-t-on pas au canari de la duchesse chaque jour
sa
feuille de salade bien verte ? » Si tout cela est fini, c’est à cause
433
vons, nous aussi, caresser un petit chien, donner
sa
feuille de salade verte au canari. Et nous ne sommes pas « communiste
434
ssion que le Français réserve, présentement, sous
son
régime de liberté, à la lecture de Paris-Soir et Paris-Sports, quand
435
onde approche du trois-centième-mille un an après
sa
publication. Et les poètes ne restent pas en arrière : le jeune Gerha
436
e n’en rien laisser paraître. Oui, c’est toujours
sa
fièvre que le romancier moderne nous propose, mais très diversement v
437
re croire que ce n’est pas lui qui agit… Pourtant
ses
personnages ne sont pas plus vrais que lui ; le mieux qu’on puisse at
438
se vanter d’être si faible que de céder à toutes
ses
obsessions ? (Je feindrai d’ignorer qu’elles sont anxieusement souhai
439
loux, si par hasard on les obtient.) Qu’on publie
ses
victoires ou ses défaites mémorables, c’est dans l’ordre. Qu’on attes
440
rd on les obtient.) Qu’on publie ses victoires ou
ses
défaites mémorables, c’est dans l’ordre. Qu’on atteste par une public
441
publication tel acte victorieux de l’homme contre
ses
servitudes naturelles et les illusions qu’elles entraînent : Goethe o
442
nvier 1937)ad Roman d’une jalousie qui se crée
son
objet, par masochisme. Un jeune mari trouble sa femme, et la perd enf
443
son objet, par masochisme. Un jeune mari trouble
sa
femme, et la perd enfin, à force de souffrir d’une infidélité qu’elle
444
ssion pour un héros malade ou mon admiration pour
son
auteur ? Le livre n’est ni passionnant, ni indifférent, habile et sen
445
cynisme de naturaliste puritain en révolte contre
sa
bourgeoisie, Dos Passos le procédé des biographies parallèles, et Fra
446
armer — ceci pour moi lecteur — par le tableau de
sa
déchéance. ae. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Robert Briffau
447
cations qui présenta le mouvement personnaliste à
son
départ, en 1932 (n° de décembre de la NRF). Ce sont ces thèses-là, pr
448
ni : « badaud de la République des Lettres, ayant
sa
place à la terrasse du café de leur commerce, emboîtant le pas à leur
449
leurs musiques militaires, fier des mouvements de
sa
ville… ». Voilà l’anti-Lanson qu’on attendait depuis la guerre. Mais
450
loi qui n’est pas celle de l’objet mais du sujet.
Son
chapitre sur Balzac a de la grandeur, et touche même au délire poétiq
451
que, plus « triomphante ». Voici la conclusion de
son
chapitre sur la Chanson de Béranger : « Elle est la colonne de Juille
452
froid des monstres froids. À part cela, il reste
son
exaltation de la volonté humaine, de l’athéisme et de la force, qui s
453
int, qui est central, l’accord de Nietzsche et de
ses
disciples avec le personnalisme paraît beaucoup plus facile à réalise
454
autre doctrine politique66. Mais pour Bataille et
ses
amis, l’« acéphalité » est aussi une doctrine métaphysique antichréti
455
héenne. Ils permettent en particulier de situer à
sa
place centrale la conception du « retour éternel » et de la volonté d
456
ification de la volonté humaine, qui doit vouloir
son
destin éternel et nécessaire… Enfin, dernier événement nietzschéen :
457
à la communauté unitaire que la personne emprunte
sa
forme et son être. » Les trois derniers mots définissent exactement l
458
uté unitaire que la personne emprunte sa forme et
son
être. » Les trois derniers mots définissent exactement le pseudo-pers
459
, est dit aussi par le vallon des oliviers et par
sa
jeune nudité. Pas une vapeur ne s’élève de l’herbe pauvre des terrass
460
angage innocent et raisonnable ; voilà le monde à
son
contentement ; à la mesure de l’amitié humaine. J’entends un bruit de
461
e, au-dessous. Je vois un chien qui se promène de
son
petit pas élastique sur les restanques étroites, passant de l’une à l
462
d’une accession à la condition générale ! Avouer
ses
superstitions, ce serait avouer ce qu’on a de plus individuel, de plu
463
que homme est irréductible, et que chaque homme a
ses
aveux à faire. Et l’on comprend ainsi, soudain, que l’on est un homme
464
res. 1er mars Si l’on craint d’ordinaire d’avouer
sa
réalité individuelle et ses superstitions, c’est sans doute en vertu
465
t d’ordinaire d’avouer sa réalité individuelle et
ses
superstitions, c’est sans doute en vertu d’une prudence qui est le fo
466
ir compte de la personne, et finalement favoriser
son
développement, mais d’une manière négative, dialectique, ou mieux enc
467
politique de s’opposer à la personne, de limiter
son
expansion, de combattre en définitive le réel que nous incarnons. Tou
468
se de se défendre, c’est l’anarchie qui renonce à
ses
droits. Et si le cadre de l’État paraît demeurer identique, la démora
469
est donc que l’homme se défend de moins en moins.
Ses
« superstitions » personnelles (son quant-à-soi), vaincues par une cr
470
ins en moins. Ses « superstitions » personnelles (
son
quant-à-soi), vaincues par une crise dont ce n’est pas ici le lieu de
471
mitaient normalement. L’homme cessant de croire à
sa
loi — à ses superstitions incomparables — se met à croire de la même
472
rmalement. L’homme cessant de croire à sa loi — à
ses
superstitions incomparables — se met à croire de la même manière aux
473
uissances mythiques deviennent l’objet anormal de
ses
croyances spontanées et immédiates. D’où l’empire monstrueux qu’elles
474
es paraissent souvent vaines, que la joie de voir
son
public, de s’entretenir avec ces hommes et ces femmes pour qui l’on é
475
idences exagérées ; il s’excite, il s’admire dans
sa
révolte ou son malheur. Mais celui qu’on peut voir, celui qui vous po
476
ées ; il s’excite, il s’admire dans sa révolte ou
son
malheur. Mais celui qu’on peut voir, celui qui vous pose des question
477
omment vous aborder, celui qui vous entraîne dans
sa
chambre ou au café, celui-là peut vous révéler la vraie raison d’une
478
qui ne vaut qu’entre lui et moi, et qui ne prend
son
vrai sens que dans cette rencontre effective. Ce sont de telles renco
479
se prolonge en conversations pendant qu’on remet
son
pardessus ou qu’on rassemble ses papiers. L’auditeur a eu le temps de
480
dant qu’on remet son pardessus ou qu’on rassemble
ses
papiers. L’auditeur a eu le temps de se familiariser avec l’orateur,
481
e voir de près une heure durant. Il a pu corriger
ses
préjugés. Et la première rencontre, sous l’auvent du local que l’on q
482
C’est un homme qui rencontre un autre homme dans
sa
situation concrète et ses habits de tous les jours, sa maladresse et
483
ntre un autre homme dans sa situation concrète et
ses
habits de tous les jours, sa maladresse et son étrangeté. Alors seule
484
tuation concrète et ses habits de tous les jours,
sa
maladresse et son étrangeté. Alors seulement quelque chose peut se pa
485
et ses habits de tous les jours, sa maladresse et
son
étrangeté. Alors seulement quelque chose peut se passer en vérité. Al
486
sser en vérité. Alors seulement, ma pensée trouve
son
point d’attache, découvre sa mesure, sa force ou sa faiblesse, touche
487
t, ma pensée trouve son point d’attache, découvre
sa
mesure, sa force ou sa faiblesse, touche à son terme dans le cœur d’u
488
e trouve son point d’attache, découvre sa mesure,
sa
force ou sa faiblesse, touche à son terme dans le cœur d’un homme. Je
489
point d’attache, découvre sa mesure, sa force ou
sa
faiblesse, touche à son terme dans le cœur d’un homme. Je dois à ces
490
vre sa mesure, sa force ou sa faiblesse, touche à
son
terme dans le cœur d’un homme. Je dois à ces rencontres d’avoir press
491
Cette conclusion est la suivante : le lecteur en
son
particulier — précisons : le lecteur sérieux, personnellement intéres
492
ique des idées non point à l’aide des opinions de
son
journal, mais à l’aide de sa vie concrète. Celui-là seul peut faire s
493
ide des opinions de son journal, mais à l’aide de
sa
vie concrète. Celui-là seul peut faire sentir à l’écrivain ce qui est
494
ù nagent d’énormes bottes de radis rouges. Tout a
son
éclat neuf, sa densité, sa légèreté originelles. Les oliviers sont pl
495
es bottes de radis rouges. Tout a son éclat neuf,
sa
densité, sa légèreté originelles. Les oliviers sont plus soyeux et pl
496
radis rouges. Tout a son éclat neuf, sa densité,
sa
légèreté originelles. Les oliviers sont plus soyeux et plus moirés su
497
nt autre chose. » Et l’on décrit les croyances de
son
groupe en « parlant de la pluie et du beau temps ». (Je dis bien grou
498
t gentiment sur les restanques, en faisant tinter
son
grelot, respectueusement talonnée par un grand flandrin de métis aux
499
ignait. Ensuite une sorte d’épagneul impur a pris
sa
place. Deux ou trois autres mâles faméliques reniflaient la trace de
500
evait la tête, et s’en allait. Un nouveau faisait
son
apparition au haut de la colline. Simard et moi leur avons lancé quel
501
elles de la gauche. (Car la droite n’ose pas dire
son
nom dans ce canton.) Les partis de gauche ont fait liste commune : ce
502
t laissé ignorer : une belle-mère. Nous apprenons
son
existence en même temps que l’imminence de sa mort — et voici qui éve
503
ns son existence en même temps que l’imminence de
sa
mort — et voici qui éveillera peut-être des réflexions fécondes dans
504
re… Je viens d’aller la voir. Elle a un bâton sur
son
lit, qu’elle ne veut pas le lâcher, c’est pour lui tenir compagnie… O
505
cher le pasteur. Je le rencontre comme il sort de
sa
visite. — Elle est curieuse, cette vieille, me dit-il. Figurez-vous q
506
te vieille, me dit-il. Figurez-vous qu’elle tient
sa
canne à la main, comme ça, sur la couverture, et elle explique que c’
507
madame Simard, que j’ai trouvée hier soir devant
son
seuil, entourée de commères qui entretiennent son chagrin décent. Aux
508
son seuil, entourée de commères qui entretiennent
son
chagrin décent. Aux premiers mots que j’ai dits, elle a pleuré, gémi
509
nom de leur mal » et même « du polémiste prenant
son
chien à témoin de la lâcheté des hommes, qu’il exploite ». Ce procès
510
espérance qu’elle proclame et par la confusion de
sa
proclamation. Que « toutes les paroles soient sacrées », c’est la vol
511
nté de réintégration générale de la création dans
son
état d’innocence et de grâce, et il n’y aurait pas de poésie — ni de
512
r le rêveur éveillé — pour le poète — l’action de
son
imagination. Qu’il formule cet espoir ou ce désespoir et ses rapports
513
tion. Qu’il formule cet espoir ou ce désespoir et
ses
rapports avec le monde changeront immédiatement. » Ou encore : « Le p
514
r voulu « redonner à l’homme civilisé la force de
ses
instincts primitifs ». Comme si l’instinct primitif ne poussait pas l
515
inct primitif ne poussait pas l’homme à exploiter
son
semblable, pour peu qu’il en ait la force ! Comme si la civilisation,
516
u. Après quoi, M. Benda apprit à l’assistance que
ses
livres se vendent très bien. Enfin Denis de Rougemont dénonça le soph
517
e de M. Benda, œuvre, en dépit des prétentions de
son
auteur, purement polémique et politique. Ce sophisme consiste à enfer
518
la pensée doit entrer dans l’action, non pas « à
son
service », mais au service de la vérité. Le mot d’incarnation résume
519
e celui qui refuse d’endosser les conséquences de
sa
vérité prouve par là qu’il en a plus de respect que celui qui s’effor
520
’est guère qu’anachronique. Partisan qui survit à
sa
cause ; et pensée qui refuse de payer. ap. Rougemont Denis de, « M
521
, poèmes, essais sur le rôle de la littérature ou
ses
méthodes. Mises au point et illustrations, — ou « signes » simplement
522
l’œuvre d’un illuminé que toutes les académies de
son
siècle eussent rejeté avec mépris et pitié. Mais la gloire posthume e
523
analyse qu’il nous donne des principaux écrits de
son
compatriote ne prend quelque chaleur qu’aux endroits où il s’agit de
524
s’occupe d’un personnage qui ne semble exciter ni
sa
réprobation ni son enthousiasme. C’est ce que l’on nomme du beau trav
525
onnage qui ne semble exciter ni sa réprobation ni
son
enthousiasme. C’est ce que l’on nomme du beau travail d’universitaire
526
ons personnelles qu’il formule admirablement dans
sa
préface. Morceau brillant, disert, d’une élégance trop aisée, mais no
527
système plus ou moins disparate qu’il a déduit de
ses
visions fameuses. M. Lamm démontre au contraire que ces visions n’ont
528
à lire, quel que soit l’intérêt du sujet, donc à
son
détriment, surtout lorsqu’il s’agit d’un phénomène spirituel et cultu
529
eur sur la « réalité » des visions de Swedenborg,
son
expression le trahit à chaque page, et révèle un parti pris assez bru
530
ant W. James et les psychologues d’avant-guerre —
son
livre est de 1915 — déclare que les visions intérieures de Swedenborg
531
ris comme un effort de l’homme pour se libérer de
sa
personnalité (ou de son individualité) telle qu’elle se trouve donnée
532
l’homme pour se libérer de sa personnalité (ou de
son
individualité) telle qu’elle se trouve donnée à cet homme par sa nais
533
é) telle qu’elle se trouve donnée à cet homme par
sa
naissance, et telle qu’il la développait pour ses fins propres, indiv
534
sa naissance, et telle qu’il la développait pour
ses
fins propres, individuelles, individualistes. « Le moi est anéanti, é
535
la mort mystique”. L’âme ne vit plus désormais de
sa
vie propre, c’est Dieu qui vit et agit en elle. » Il s’agit, au vrai,
536
l’identifie, l’effort de l’homme pour transcender
son
petit personnage individuel ou sociologique, et se mettre au service
537
que chose qui le dépasse, mais où il trouve enfin
sa
plus profonde raison d’être. Or il semble bien que la mystique occide
538
ici sur les aspects hétérodoxes et orthodoxes de
son
luthéranisme. Il faudrait d’abord expliquer qui était Luther, si mal
539
lui donner, qui se trouvent mises en question par
sa
méfiance paysanne. Cela n’est pas sans irriter certains. Pour moi, je
540
général, mais pour ce pays-ci, tel que l’ont fait
sa
nature et sept siècles d’histoire : le point de vue du personnalisme.
541
le traité de Vienne est aussi mal interprété par
ses
garants que par ses soi-disant bénéficiaires. Hors de chez nous, l’on
542
est aussi mal interprété par ses garants que par
ses
soi-disant bénéficiaires. Hors de chez nous, l’on pense généralement
543
ez nous, l’on pense généralement : la Suisse tire
son
épingle du jeu. Neutralité égale prudence, égoïsme, ambitions mesquin
544
ur un petit pays comme le nôtre, la conscience de
sa
raison d’être, et le prestige qui s’y attache. On croit souvent, surt
545
prétendre à jouer un rôle analogue, croit-on que
son
droit à rester neutre soit suffisamment garanti du seul fait qu’elle
546
travail qu’on y donne. Si le propriétaire laisse
ses
terres en friche, et s’enrichit sans rien créer, tout simplement parc
547
il possède des coupons de papier dans une banque,
ses
droits sont ressentis comme des abus. Ils cessent dès lors d’être ass
548
ératif ; et elle ne peut être autre chose, de par
sa
nature même, physique et historique. Gardiens des cols, gardiens de l
549
s, grands Portiers de l’Europe, et mainteneurs de
ses
communes mesures. Qu’on ne voie pas là je ne sais quelle manière d’id
550
ut et doit maintenant revendiquer face à l’Europe
son
droit à la neutralité. Elle n’est réellement intangible que parce qu’
551
incarner, on pourra dire que la Suisse a retrouvé
sa
raison d’être, et d’être neutre. Quoi de plus comique et de plus irri
552
’authenticité de ces missions qu’ils proclament à
son
de trompe, il est clair que leur force est là, et qu’en les admirant,
553
chez nous à l’école de la droite française et de
sa
politique particulière conditionnée par le nationalisme unitaire et a
554
voisinage germanique qui l’a contraint à formuler
sa
différence spécifique ? En France même, quoi de plus français — jusqu
555
vorable. Mais il faudrait savoir l’envisager dans
sa
grandeur, sans crispation de méfiance ou de timidité ; dans une volon
556
erait le péché même d’idolâtrie qui consiste dans
son
principe à adorer les instruments d’un culte, oubliant le dieu qu’il
557
volontiers une Suisse culturelle pluraliste, avec
ses
centres successifs ou parfois même simultanés, offrant un asile provi
558
bigné, et le fameux docteur Paracelse, entraînant
sa
suite turbulente de disciples d’auberge en auberge. C’était la Suisse
559
tuelle de la Renaissance, le microcosme de toutes
ses
grandeurs. Aux xviie et xviiie , l’horizon se resserre un peu, on ne
560
nuer, et qui, je le crois, n’a pas encore réalisé
ses
possibilités extrêmes. Nous avons le goût du moyen, c’est entendu, et
561
pense qu’on n’atteint la grandeur qu’en utilisant
ses
défauts, en s’élevant au point où ils deviennent les conditions d’une
562
bien ce que devrait être une armée consciente de
son
rôle particulier de garde neutre. Mais je ne sens pas cette conscienc
563
e fédérale, ne peut être l’armée d’une classe, de
ses
intérêts, de son ordre. Il n’y aurait aucun avantage à combattre l’es
564
ut être l’armée d’une classe, de ses intérêts, de
son
ordre. Il n’y aurait aucun avantage à combattre l’esprit de caste si
565
rappeler qu’il existe d’autres manières se servir
son
pays et d’illustrer sa cause. Et que c’est faire grand tort à ce patr
566
autres manières se servir son pays et d’illustrer
sa
cause. Et que c’est faire grand tort à ce patriotisme qu’on exalte, q
567
érale. Et un aspect subordonné. Si l’on néglige à
son
profit « le reste », on fait œuvre de mauvais Suisse, car c’est ce «
568
beaux jours de la SDN semblait devoir renouveler
son
rayonnement. Asile ou lieu d’élection d’Européens comme Ferrero ou Th
569
que le groupe de L’Ordre nouveau avait déduit, de
ses
principes fondamentaux, une organisation tout analogue pour l’armée d
570
sujet d’exaltation de la littérature occidentale.
Son
vocabulaire sera repris par les mystiques orthodoxes. Sa rhétorique,
571
bulaire sera repris par les mystiques orthodoxes.
Sa
rhétorique, d’origine sacrée, transformera peu à peu nos sentiments,
572
immense « mystification » de l’instinct faussant
ses
rythmes naturels, invertissant sa direction, exaltant le « désir de m
573
tinct faussant ses rythmes naturels, invertissant
sa
direction, exaltant le « désir de mort », développera d’importantes c
574
éternel et angoissé avec la créature de chair et
ses
instincts asservissants. L’apparition de la passion d’Amour devait do
575
fait que l’on ignore la signification mystique de
ses
symboles, et que ceux-ci ne paraissent plus révélateurs que d’un myst
576
même temps que les formes sociales dont il tirait
ses
éléments plastiques. Si maintenant il tentait de se recomposer, on pr
577
ur trois groupes de valeurs qui lui fournissaient
ses
« contraintes » — et c’est précisément dans le jeu de ces contraintes
578
e ces contraintes que le mythe de Tristan puisait
ses
moyens d’expression. Or voici que ces contraintes ou se relâchent, ou
579
de l’exorcisme. Mais de nos jours, la dot perd de
son
importance, par suite de l’instabilité économique. Les coutumes rappe
580
s’y ajoute la volonté moderne d’être le maître de
son
bonheur, ou ce qui revient peut-être au même, de sentir de quoi il es
581
nheur que l’on veut sentir, que l’on veut tenir à
sa
merci — au lieu d’y être comme par grâce — se transforme instantanéme
582
« vivant » que la vie normale, plus exaltant que
son
« petit bonheur »… Ou l’ennui résigné, ou la passion : tel est le dil
583
l’extravagante idéalisation de l’attrait sexuel,
sa
transformation en passion. Et c’est de là que nous vient, par la litt
584
ors de soi, dans l’extase. Et de fait, c’est déjà
sa
nostalgie qui le « démeine » — pour parler comme l’auteur du Tristan
585
algie dont il ignore l’origine autant que la fin.
Son
illusion de liberté repose sur cette double ignorance. Le passionné,
586
nce. Le passionné, c’est l’homme qui veut trouver
son
« type de femme » et n’aimer qu’elle. Souvenez-vous du rêve de Nerval
587
souvenirs d’enfance : Blonde, aux yeux noirs, en
ses
habits anciens Que dans une autre existence peut-être J’ai déjà vue,
588
tiques publicitaires. L’homme qui croit désirer «
son
» type de femme se trouve intimement déterminé par des facteurs de mo
589
e femme, il la reconnaît. C’est elle, la femme de
son
désir et de sa plus secrète nostalgie88, l’Iseut du rêve ; elle est m
590
econnaît. C’est elle, la femme de son désir et de
sa
plus secrète nostalgie88, l’Iseut du rêve ; elle est mariée, naturell
591
ouissement de ce Tristan qu’il porte en soi comme
son
génie caché ! Et plus rien ne compte en regard de la révélation mythi
592
n imagine différente la femme que l’on tient dans
ses
bras, on la déguise et on l’éloigne en rêve, on s’acharne à dépayser
593
ieu de l’épée du chevalier, entre le bourgeois et
sa
femme, voici le rêve sournois du mari qui ne peut plus désirer sa fem
594
le rêve sournois du mari qui ne peut plus désirer
sa
femme qu’en l’imaginant sa maîtresse. (Balzac déjà donne la recette d
595
i ne peut plus désirer sa femme qu’en l’imaginant
sa
maîtresse. (Balzac déjà donne la recette dans sa Physiologie du maria
596
sa maîtresse. (Balzac déjà donne la recette dans
sa
Physiologie du mariage.) Une innombrable et écœurante littérature rom
597
train-train des liens légitimes où la femme perd
son
« attrait » parce qu’il n’est plus d’obstacles entre elle et lui. Pit
598
t n’était rien que le symbole du Désir lumineux :
son
au-delà, c’était la mort divinisante, libération des liens terrestres
599
ui que le mythe vient tourmenter sans lui révéler
son
secret, il n’est d’au-delà de la passion que dans une passion nouvell
600
mment déçue. Le mythe décrivait une fatalité dont
ses
victimes ne pouvaient se délivrer qu’en échappant au monde fini. Mais
601
the des amants « ravis » s’est dégradé en perdant
sa
mystique. Le ravissement n’est plus qu’une sensation, — n’aboutit pas
602
is comme une existence incomparable et autonome à
son
côté, une exigence d’amour actif. ⁂ Je n’entends pas ici attaquer la
603
re, sans apporter les éléments d’une révolution à
sa
mesure. En outre, il est frappant de constater que presque tous ces s
604
à concevoir, on craint d’attaquer le lecteur dans
ses
croyances les plus intimes et les plus solidement ancrées. On a peur
605
dictature exactement consciente des conditions de
sa
durée. Staline s’est assigné pour but prochain de refaire des cadres
606
assigné pour but prochain de refaire des cadres à
sa
nation. Car sans cadres, l’économie périclitait, et la « défense nati
607
lisée par le Führer. D’abord on prive la femme de
son
auréole romantique : on la réduit à sa fonction matrimoniale : faire
608
femme de son auréole romantique : on la réduit à
sa
fonction matrimoniale : faire des enfants, puis les élever jusqu’au m
609
goûts » individuels, donc des passions. À chacun
sa
« fiche de mariage ». Alors la science matrimoniale trouvera sa juste
610
mariage ». Alors la science matrimoniale trouvera
sa
juste application dans l’esprit de Lycurgue et de Sparte : on en fera
611
aires et sacrés, qui lui font aujourd’hui défaut.
Sa
dialectique mortelle pourra de nouveau mimer des intrigues épiques ou
612
es épiques ou politiques. Et l’aventure reprendra
son
départ dans une tension incalculablement plus forte que celle qui s’i
613
nfin sur des entretiens de Jésus ressuscité et de
ses
disciples « que les évangélistes et les Actes mentionnent sans les ra
614
ros de ces cahiers. L’extrême droite qui ose dire
son
nom paraît souvent bien proche de la véritable extrême gauche françai
615
’il demande ce soit l’honneur d’être exploité par
ses
propres compatriotes. » Robert Francis, après Bernanos, met en garde
616
s. » Robert Francis, après Bernanos, met en garde
ses
camarades contre « une aventure d’intolérance et d’inquisition où nou
617
uteuil académique au trône, dans la hiérarchie de
ses
vénérations). Une droite qui abandonne Boileau pour Rimbaud, c’est un
618
anifeste à l’égard du Parti national Breton et de
ses
doctrines corporatistes et paternalistes. Au total, ce Manifeste de h
619
uceur de vivre », en a gardé — tout au moins dans
son
style — la sécheresse aiguë, mais non l’exaltation, le cynisme impuis
620
re réplique. — Francis Jammes continue à célébrer
son
autoculte mensuel, cite tous les éloges qu’il reçoit par l’argus ou l
621
n parti pris À l’heure où cet ouvrage touche à
sa
conclusion, il me semble que son dessein le plus secret m’échappe enc
622
ouvrage touche à sa conclusion, il me semble que
son
dessein le plus secret m’échappe encore. L’aveu sera jugé insolite. M
623
. (Au xiie siècle). J’ai cru cerner le secret de
son
mythe. La découverte ne serait pas négligeable. Mais peut-on décrire
624
ssion est justement celui qui choisit d’être dans
son
tort, aux yeux du monde — et dans ce tort majeur, irrévocable, que si
625
n fondamentale de l’homme, qui veut être lui-même
son
dieu93. La passion brûle dans notre cœur sitôt que le serpent au sang
626
serpent au sang-froid — le cynique pur — insinue
sa
promesse éternellement trahie : eritis sicut dei. Infinie naïveté du
627
isante, en lui « prouvant » qu’elle débouche dans
sa
perte ! En lui opposant toutes les raisons de la terre, et les consei
628
tériliser le milieu culturel où la passion plonge
ses
racines, il est probable que l’État s’en chargera, c’est son hygiène.
629
, il est probable que l’État s’en chargera, c’est
son
hygiène. Il y a toutes les raisons de le prévoir, dans une époque où
630
e à l’homme — à un homme déterminé — de connaître
ses
propres désirs et de sonder en vérité ses préférences les plus secrèt
631
nnaître ses propres désirs et de sonder en vérité
ses
préférences les plus secrètes, du moins peut-il connaître ses actions
632
ces les plus secrètes, du moins peut-il connaître
ses
actions, et reconnaître à leurs effets les décisions qu’il a risquées
633
t pour moi seul : on ne se décide jamais que pour
son
compte, et le reste est indiscrétion. Mais je ne pouvais écrire un li
634
ion devait être un amour heureux, un mariage avec
sa
vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement malheur
635
utefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait
sa
femme, et que chaque femme ait son mari… La femme n’a pas autorité su
636
que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait
son
mari… La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le m
637
femme ait son mari… La femme n’a pas autorité sur
son
propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas a
638
i ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur
son
propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez pas l’un de l’autre
639
uiète des choses du monde, des moyens de plaire à
sa
femme. » (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le mariage est vr
640
u point de vue du clerc parfait — si l’on croit à
son
œuvre —, soit du point de vue spirituel pur, pour ceux qui croient. I
641
un troisième essai le rapprochera sensiblement de
son
« bonheur ». Alors que tout nous montre que cent-mille essais ne sera
642
ment sentimental. Choisir une femme pour en faire
son
épouse, ce n’est pas dire à Mademoiselle Untel : « Vous êtes l’idéal
643
é je changerais ! Choisir une femme pour en faire
son
épouse, c’est dire à Mademoiselle Untel : « Je veux vivre avec vous t
644
ait muer en savoir, mais dans un savoir qui exige
sa
réalisation. » Ce n’est pas l’engagement qui est problématique, mais
645
oyez les excuses invoquées par le mari qui trompe
sa
femme ; il dit tantôt : « Cela n’a pas d’importance, cela ne change r
646
ngue de la passion par un refus constant de subir
ses
rêves, par un besoin constant d’agir pour l’être aimé, par une consta
647
) Toute vie, fût-elle la plus déshéritée, détient
sa
chance immédiate de grandeur, et c’est dans la fidélité « absurde » q
648
serait-ce pas simplement celui qui a reconnu dans
sa
femme une Iseut ? Lorsque l’amant de la légende manichéenne a travers
649
que, ce beau prétexte qui s’appelle Iseut, mais à
sa
plus profonde et secrète passion. Le mythe s’empare de l’« instinct d
650
essentiellement spirituel. Se détruire, mépriser
son
bonheur, c’est alors une manière de se sauver et d’accéder à une vie
651
pris pour ce monde », écrivait Novalis songeant à
sa
fiancée perdue. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise ;
652
le mariage, c’est à l’autre d’abord, et non pas à
son
moi d’abord, que celui qui aime voue sa fidélité. Et tandis que la fi
653
on pas à son moi d’abord, que celui qui aime voue
sa
fidélité. Et tandis que la fidélité de Tristan était un perpétuel ref
654
une volonté d’exclure et de nier la création dans
sa
diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’âme, la fidélité des époux
655
la volonté d’accepter l’autre tel qu’il est, dans
son
intime singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut p
656
tre qu’une action. Se contenter de ne pas tromper
sa
femme serait une preuve d’indigence et non d’amour. La fidélité veut
657
ce détour, à travers l’autre, que le moi rejoint
sa
personne — au-delà de son propre bonheur. Ainsi la personne des époux
658
utre, que le moi rejoint sa personne — au-delà de
son
propre bonheur. Ainsi la personne des époux est une mutuelle création
659
de « l’amour-action ». Ce qui niait l’individu et
son
naturel égoïsme, c’est cela qui édifie la personne. À ce terme, on dé
660
Tristan). ⁂ L’amour fidèle de Tristan détruisait
son
bonheur et sa vie pour témoigner en faveur de la Nuit, c’est-à-dire d
661
amour fidèle de Tristan détruisait son bonheur et
sa
vie pour témoigner en faveur de la Nuit, c’est-à-dire du moi glorifié
662
an et d’Iseut c’était l’angoisse d’être deux ; et
son
aboutissement suprême, c’était la chute dans l’illimité, au sein de l
663
’amour chrétien, qui est Agapè, paraît enfin dans
sa
pleine stature : il est l’affirmation de l’être. Et c’est Éros, l’amo
664
étruit. « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais
sa
vie. » ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au
665
fait que nous adorons la vie nous précipite dans
sa
négation. C’est la profonde misère, le désespoir d’Éros, sa servitude
666
n. C’est la profonde misère, le désespoir d’Éros,
sa
servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’en délivre. Agapè
667
mné à croire Éros, c’est-à-dire à se confier dans
son
désir le plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’Éros ne po
668
le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de
sa
religion naturelle. Il peut maintenant espérer autre chose, il sait q
669
l est une autre délivrance. Et voici que l’Éros à
son
tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son destin.
670
Et voici que l’Éros à son tour se voit relevé de
sa
fonction mortelle et délivré de son destin. Dès qu’il cesse d’être un
671
voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de
son
destin. Dès qu’il cesse d’être un dieu, il cesse d’être un démon 97.
672
dieu, il cesse d’être un démon 97. Et il retrouve
sa
juste place, et vivifiante, dans l’économie provisoire de la Création
673
utrement que de faire un dieu de l’Éros : c’était
son
pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus mystérieux, le plu
674
ement : qu’il nous détourne d’obéir. Mais il perd
sa
puissance absolue quand nous cessons de le diviniser. Et c’est ce qu’
675
la plus précise : La femme n’a pas autorité sur
son
propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement le mari n’a pas au
676
ri ; et pareillement le mari n’a pas autorité sur
son
propre corps, mais c’est la femme. (I. Cor. 7.) La femme étant l’éga
677
ée l’égalité de ceux qui s’aiment. Dieu manifeste
son
amour pour l’homme en exigeant que l’homme soit saint comme Dieu est
678
aint comme Dieu est saint. Et l’homme témoigne de
son
amour pour une femme en la traitant comme une personne humaine totale
679
llusoire ou fugitif aspect, projeté peut-être par
sa
seule rêverie. Alors la tentation se dissipe, déconcertée, au lieu de
680
s le cœur d’un homme moderne — du moins perd-elle
son
efficace : ce n’est plus elle qui détermine la personne. En d’autres
681
n’exige pas moins que cet engagement pour révéler
sa
vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au mariage ne peut plus c
682
celui qui veut être trompé, parce qu’il y trouve
son
intérêt ; figures de rhétorique romanesque, et acceptables à ce titre
683
the, naturellement, qui nous le fait croire, avec
son
obsession de l’amour contrarié. Il serait plus vrai de dire avec Bene
684
imer. Le viol et la polygamie privent la femme de
sa
qualité d’égale — en la réduisant à son sexe. L’amour sauvage déperso
685
a femme de sa qualité d’égale — en la réduisant à
son
sexe. L’amour sauvage dépersonnalise les relations humaines. Par cont
686
ouve ainsi qu’il veut d’abord le bien de l’autre.
Son
égoïsme passe par l’autre. On admettra que c’est une révolution série
687
notre Occident. La connaissance de ce conflit, de
ses
origines historiques et psychologiques, de son enjeu spirituel, me pa
688
de ses origines historiques et psychologiques, de
son
enjeu spirituel, me paraît devoir entraîner la révision d’un certain
689
’abord, mais aussi dans celui de la culture et de
sa
philosophie. Au terme de cet essai, il suffira sans doute de dégager
690
e, et puisque le salut est justement d’échapper à
sa
loi démoniaque.104 Faut-il voir à la source de cet aspect le plus ré
691
ns 8), et qui tendrait à restaurer le Cosmos dans
sa
loi primitive, troublée par le péché ? La volonté chrétienne de trans
692
volonté chrétienne de transformer le pécheur dans
son
âme et dans sa conduite a entraîné en Occident l’idée de transformer
693
ne de transformer le pécheur dans son âme et dans
sa
conduite a entraîné en Occident l’idée de transformer le milieu humai
694
ident était chrétien. Si donc l’Europe succombe à
son
mauvais génie, ce sera pour avoir trop longtemps cultivé la religion
695
hristianisé se distingue du mystique oriental par
son
pouvoir d’approfondir l’être créé dans ce qu’il a de particulier. C’e
696
donc de l’incomplet, la prise sur le concret dans
ses
limitations. Le chrétien prend le monde tel qu’il est, et non point t
697
qu’il est, et non point tel qu’il peut le rêver.
Son
activité « créatrice » consiste alors à retrouver en profondeur toute
698
aurait être la pure et simple négation de l’un de
ses
termes. Je l’ai dit et j’y insiste encore : condamner la passion en p
699
à le seul progrès concevable est dans la crise de
sa
sécurité, c’est-à-dire dans le drame passionnel. Mais au-delà de la p
700
vint pour Kierkegaard le point de départ de toute
sa
réflexion, fut la rupture de ses fiançailles avec Régine. La cause in
701
e départ de toute sa réflexion, fut la rupture de
ses
fiançailles avec Régine. La cause intime de cette rupture nous demeur
702
’homme fini et pécheur ne saurait entretenir avec
son
Dieu, — qui est l’Éternel et le Saint— que des relations d’amour mort
703
crée tout ex nihilo » et celui que Dieu élit par
son
amour, « il commence par le réduire à néant ». Du point de vue du mon
704
que soit l’ordre où elle se manifeste — ne trouve
son
au-delà réel et son salut que par cette action d’obéissance qui est l
705
elle se manifeste — ne trouve son au-delà réel et
son
salut que par cette action d’obéissance qui est la vie de fidélité. V
706
ssaisir » le monde fini que dans la conscience de
sa
perte, infiniment féconde pour son génie ; il ne recouvra pas Régine,
707
a conscience de sa perte, infiniment féconde pour
son
génie ; il ne recouvra pas Régine, mais ne cessa jamais de l’aimer et
708
ne cessa jamais de l’aimer et de lui dédier toute
son
œuvre. Et c’est peut-être que cette œuvre était le lieu de sa fidélit
709
c’est peut-être que cette œuvre était le lieu de
sa
fidélité la plus réelle. Pourquoi chercher ailleurs que dans la vocat
710
cation vraiment unique du Solitaire, le secret de
son
échec humain ? D’autres reçoivent une autre vocation, épousent Régine
711
ples et totales pour qu’un discours vienne mettre
ses
délais entre la question qu’elles nous posent et la réponse de notre
712
mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de
son
amour avec une sorte d’indifférence quasi divine. Elle est au-delà du
713
mme un déchirement ; elle ne désire plus rien que
son
amour ne veuille, elle est une avec lui dans la dualité, qui n’est pl
714
e par la rencontre d’un autre, par l’admission de
sa
vie étrangère, de sa personne à tout jamais distincte, mais qui offre
715
un autre, par l’admission de sa vie étrangère, de
sa
personne à tout jamais distincte, mais qui offre une alliance sans fi
716
ce qui ne change pas comme nous, révèle peu à peu
son
mystère : c’est qu’au-delà de la tragédie, il y a de nouveau le bonhe
717
oyances courantes, nées du mythe de Tristan et de
son
négatif donjuanesque. Mais cette « raison » est tout à fait inefficac
718
est admirablement défini par ce petit livre, dans
ses
données actuelles, psychologiques. 103. À partir de cette règle comm
719
qui « fait question », selon M. Lavaud, mais bien
son
fondement biblique. À propos de la lettre de Miatlev. — Non, je ne «
720
ouvement ait péché par défaut de radicalisme dans
sa
critique négative. Mon expérience des groupes et des congrès personn
721
s au niveau de l’opinion. 10. Ceux qui doutent de
son
efficace sont victimes de l’optique des partis. 11. Ceux qui demanden
722
devant la véritable puissance de l’homme, qui est
sa
responsabilité personnelle. 16. Les partis sont mauvais non point par
723
’un parti, c’est la somme des abdications de tous
ses
membres. 18. Lorsqu’un parti — comme ils le désirent tous plus ou moi
724
les citoyens. 19. Tout parti est totalitaire dans
son
essence, et préfigure l’État totalitaire, brutal et stérilisant. 20.
725
excluent, chacun prétendant « tout » régler selon
son
idéologie. Partis qui veulent se faire aussi grands que le tout. 21.
726
méditerranéen sur mon Amour et l’Occident , par
sa
forme même d’apostrophe amicale et ironique, provoque et engage un di
727
urtois !… dites-vous. Mais voilà, je le « vide de
sa
riche, émouvante réalité humaine », Et vous citez la légende de Rudel
728
ier amour, c’est le désir, c’est l’amour sensuel,
sa
fièvre et son bonheur, un « aspect éternel du cœur humain » — si vous
729
est le désir, c’est l’amour sensuel, sa fièvre et
son
bonheur, un « aspect éternel du cœur humain » — si vous voulez… (Mais
730
l’Éros et qui, loin de le sublimer, lui redonnera
sa
juste place dans l’humain. Ma thèse centrale présentée de la sorte —
731
nde (Constantin et la suite) c’est qu’elle trahit
son
état. Quand on croit le fossé comblé entre elle et le monde, c’est qu
732
nationalisé » (ou plus exactement étatisé) toute
son
industrie et tout son commerce, sans dépense de salive patriotique, p
733
s exactement étatisé) toute son industrie et tout
son
commerce, sans dépense de salive patriotique, pour des raisons bien é
734
tique nécessairement improvisée, puisqu’il a reçu
ses
pouvoirs au moment même où il devait en faire un usage maximum, de to
735
ppose que le nouveau venu, encore tout étourdi de
sa
puissance, et qui ne sait pas où l’on cache les dossiers, doit juger
736
avec émotion le renvoi de l’ingénieur en chef et
son
remplacement à la dernière seconde soit par un antifasciste convaincu
737
uoi nous adorons la France comme une femme ! Pour
sa
grâce et pour ses faiblesses de grande coquette blessée, peut-être. M
738
la France comme une femme ! Pour sa grâce et pour
ses
faiblesses de grande coquette blessée, peut-être. Mais aussi pour une
739
s de la marine de guerre, et comme pour démontrer
sa
force à toute épreuve, les expériences de Bikini ? C’était un clair a
740
mérique. Cinq choses témoignent de l’esprit et de
sa
présence active dans une culture. Les meilleurs d’entre nous les ont
741
ger des libertés réelles. Le sens de l’échec, de
sa
nécessité métaphysique et de sa valeur d’enseignement spirituel. La c
742
ns de l’échec, de sa nécessité métaphysique et de
sa
valeur d’enseignement spirituel. La croyance exclusive et la réussite
743
en nous ni autour d’elle. Un peuple, s’il éduque
son
sens des formes, cesse d’imiter et se met à créer. La réduction du f
744
c’est une timidité de l’esprit qui recule devant
son
acte propre : donner un sens, voir au-delà, relier les moyens aux fin
745
pprendre et de s’améliorer. J’y vois la marque de
sa
force. Qui n’a pas lu les éreintements de l’esprit américain auxquels
746
s à tenir activement le parti de cette Europe, de
ses
complexités vitales, de sa culture. Une analyse sociologique assez gr
747
i de cette Europe, de ses complexités vitales, de
sa
culture. Une analyse sociologique assez grossière suffit à révéler da
748
ifs d’entre nous ont émigré. La bourgeoisie, dans
son
ensemble, se contente d’un double refus de la Russie et de l’Amérique
749
pour ce faire, a besoin de l’Europe, j’entends de
son
esprit critique autant que de son sens inventif. […] La fédération eu
750
e, j’entends de son esprit critique autant que de
son
sens inventif. […] La fédération européenne ne sera pas l’œuvre des g
751
ments de douanes » et du « foie gras » : c’est en
son
nom, dites-vous, que je répondais à Sartre. Allons donc ! Je vois bie
752
ui-même ce qui était, effectivement, un aspect de
son
article. Pour le reste, il se peut que son texte m’ait “servi”, comme
753
ect de son article. Pour le reste, il se peut que
son
texte m’ait “servi”, comme il dit. Après quinze ans de métier, je res
754
tuce. Je me contente donc d’assurer Rougemont que
son
article m’a agacé et m’a mis en colère, d’où l’interprétation polémiq