1 1932, Esprit, articles (1932–1962). On oubliera les juges (novembre 1932)
1 le régime. Quatre gaillards en uniforme, vautrés sur un banc qui la divise par le milieu, fument des cigarettes en taquina
2 cour fait son entrée — maniement d’armes — dépose sur la table sabres et képis, s’assied pour écouter : tout est jugé d’ava
3 sieurs de la Cour accueillaient certaines tirades sur le fameux principe de la liberté de conscience. Cela prenait « dans c
4 Christ. Martin est coupable de l’avoir accepté. » Sur quoi le commissaire du gouvernement croit pouvoir remarquer « que l’o
5 la question de confiance ; et qu’ils l’ont posée sur un plan où nul arrêt de la justice humaine désormais ne saurait l’esq
2 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
6 urtout ce qui l’a permise, prétend encore dominer sur l’Europe, et ne peut maintenir cette apparence de règne qu’en confond
7 son tour un ordre injuste du monde et s’appuyant sur lui, en réalité n’est plus l’Église et n’a plus le droit de parler ;
8 e chrétien » ; et s’il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que celle de la foi. Ce peut être sur une éthiqu
9 out autre force que celle de la foi. Ce peut être sur une éthique de puissance et de service ; ou sur une éthique de bonheu
10 e sur une éthique de puissance et de service ; ou sur une éthique de bonheur ; ou sur un idéal humanitaire ; ou sur un idéa
11 t de service ; ou sur une éthique de bonheur ; ou sur un idéal humanitaire ; ou sur un idéal de sécurité ; ou sur des intér
12 que de bonheur ; ou sur un idéal humanitaire ; ou sur un idéal de sécurité ; ou sur des intérêts plus bassement optimistes
13 al humanitaire ; ou sur un idéal de sécurité ; ou sur des intérêts plus bassement optimistes encore. Toutes ces formules d’
14 quences politiques que si nous posons le problème sur son plan réel. Or, le lieu de sa décision n’est pas le lieu des décis
15 ien », se fondaient toutes, et se fondent encore, sur une conception antichrétienne de la foi. La foi, pour elles, est une
16 auvreté évangélique, et bientôt ne plus vivre que sur les intérêts de cet avoir. Mais si la foi, don de Dieu, et gratuit —
17 n’as pas su t’en apercevoir ! — Toi qui t’assieds sur les hauteurs et qui dis en toi-même : Qui me précipitera jusqu’à terr
18 ordre, pour le chrétien, sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui manifeste la foi, c’est le choix e
19 insi le rôle de l’Église doit-il rester de porter sur le monde un jugement permanent et destructeur ; tandis que la révolut
3 1933, Esprit, articles (1932–1962). Protestants (mars 1933)
20 rotestants qui loin de renier leur foi se fondent sur elle pour attaquer le régime. L’exemple de l’Allemagne est pour le mo
21 illeurs une influence intellectuelle considérable sur le protestantisme de langue allemande. Alors qu’en France l’affirmati
22 ortants de Gogarten, de Brunner et de de Quervain sur la « théologie politique » fait justice de ce reproche et démontre un
23 tes, qui prennent actuellement beaucoup d’ampleur sur le terrain préparé par Ford. Une récente enquête publiée en volume ch
24 ce titre : Témoignages spontanés de travailleurs sur la religion (recueillis par Jerome Davis) se fait l’écho de ces reven
25 dans la vie quotidienne en promulguant des règles sur le dimanche, l’alcool et la moralité, mais qu’elle s’est arrêtée au m
26 on (Amérique). C’est un document de premier ordre sur la « rupture » à laquelle nous travaillons tous ici. 9. Son autobio
4 1933, Esprit, articles (1932–1962). Loisir ou temps vide ? (juillet 1933)
27 ure qui n’est pas celle de la condamnation portée sur notre race. On peut dire que nous en remettons. Fausse dignité du
28 que la condamnation portée à l’origine des temps sur le travail-nécessité frappe toutes les règles de vie que l’homme essa
29 it appeler auprès de lui son peintre. « Peins-moi sur ce rouleau un crabe ». — « Il me faut vingt ans », dit le peintre. Et
30 tence du peintre. Cependant l’artiste se promène. Sur les plages, il vagabonde, il contemple, il apprend, il calcule. Au te
31 qu’un nouvel opium. Ce bourrage de crâne réalisé sur une échelle que Ford n’avait imaginée qu’en rêve, c’est la tentative
5 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
32 ous permît d’évaluer les œuvres et leur influence sur les hommes, je crois bien qu’il faudrait le chercher aujourd’hui dans
33 L’immoralisme qui lui a succédé reste sans prise sur les masses, qu’il abandonne à d’autres influences. Nous voici parvenu
34 e, campé dans sa stature réelle, ouvrant les yeux sur sa misère, portant sur elle un jugement sobre, — l’homme, vu dans l’é
35 e réelle, ouvrant les yeux sur sa misère, portant sur elle un jugement sobre, — l’homme, vu dans l’élan peut-être chancelan
36 temporaine restaurer le pouvoir de la littérature sur les masses, parce qu’elle restaure une conscience commune. Nous voyon
37 rtaines vertus négligées. Une nouvelle insistance sur la définition de l’homme. Une nouvelle discipline. Et une nouvelle ai
38 moderne, … lui ouvrir toutes grandes les fenêtres sur la magie de l’aventure, l’entraîner loin de son train-train, etc. tel
6 1934, Esprit, articles (1932–1962). Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)
39 Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)h On ne devrait jamais l
40 e de garçon, reprise par nécessité… Nous arrivons sur la place de mon village. « Je vous dépose ici ? Où voulez-vous ? Tene
41 a fait. h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Sur une nouvelle de Jean Giono », Esprit, Paris, novembre 1934, p. 292-29
7 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
42 istence que celle d’une fatalité abstraite pesant sur la conscience du sujet. Mais dès que l’homme secoue ce sortilège, sor
43 c’est ainsi que l’existence du psychologue repose sur un sophisme qu’il faut qualifier d’inversion pure et simple de l’huma
44 ble à l’homme, et nous sculpte un visage lisible. Sur la scène du monde, où nous avons été placés, dans ce drame qu’il nous
45 ison impersonnelle est incapable de ne pas porter sur le concret, juge en réalité la raison même, déclare sa permanente cri
46 n une action16. (Ce qui confirme nos propositions sur la nature actuelle de la personne). La foi au Christ est proprement c
47 ratie libérale). Le droit de la personne à primer sur l’ensemble demeure indéfendable s’il n’est pas imposé par le fait hum
48 ors le malheur du spiritualisme fut de se replier sur cette liberté pour la chérir dans sa précieuse intégrité. Orgueilleux
49 s mourons où nous pouvons, cet esprit qui dansait sur les eaux primitives, et les lois de mon corps sont celles de la pouss
50 is pas un second. Et pourtant mon espoir est gagé sur une promesse aussi certaine que ma mort et que la mort du temps lui-m
51 du temps lui-même au Jugement. Ni la foi ne court sur son erre, ni l’homme n’est rien devant sa vocation, qu’un doute ; mai
8 1934, Esprit, articles (1932–1962). André Breton, Point du jour (décembre 1934)
52 ières graves confusions commises depuis la guerre sur le mot de révolution. Le public littéraire rendit un très mauvais ser
53 aut ? Son livre s’ouvre par un discours lyrique «  sur le peu de réalité » et se termine par des considérations décousues su
54  » et se termine par des considérations décousues sur quelques résultats récents d’une science entre toutes suspecte, la ps
55 onsable de son acte ? Alors qu’elle ne repose que sur l’espoir du faible : que la vie se fasse « toute seule », que l’homme
9 1935, Esprit, articles (1932–1962). André Rouveyre, Singulier (janvier 1935)
56 lement dépouillés et des essais à coup de griffes sur Gide et Balthazar Gracian. La jeune femme qu’il aime et qu’il entrepr
10 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
57 l’échelle de nos jugements ? La critique se tait sur Edschmid, l’Académie refuse Claudel. État de l’élite française en 193
11 1935, Esprit, articles (1932–1962). Tristan Tzara, Grains et Issues (juin 1935)
58 ais si je crois aussi, avec Arnaud Dandieu (chap. sur la métaphore dans son Proust) que la métaphore est un acte, j’entends
59 te baroque (un rococo jésuite qui n’économise pas sur les volutes !). Mais la pensée se dégage mieux. Quoique toute douleu
60 té actuelle, tout en préparant la culture à venir sur le solide terrain de l’économie psychique, l’on s’attaque à un systèm
61 » ?!) Mais cette affirmation du primat de l’homme sur les dispositifs économiques, ce rappel d’une misère qu’ignorent tous
62 je me méfie de cet « individu », pour des raisons sur lesquelles il est inutile de revenir une fois de plus dans Esprit. q
12 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
63 r qu’elles trahissent un doute infiniment curieux sur la nature et sur le rôle de l’esprit qu’on dit créateur ? Serait-ce d
64 sent un doute infiniment curieux sur la nature et sur le rôle de l’esprit qu’on dit créateur ? Serait-ce donc qu’on ne sait
65 esprit ? Comment le manifester, comment le hisser sur le pavois ? La réponse est simple. L’esprit s’exprime par l’écrit et
66 thèque, ne lui paraît pas moins naturel. Brochant sur ces deux faits une constatation évidente : l’opinion de l’élite ni ce
67 complot si burlesque. Si j’ai quelque peu insisté sur l’anecdote du Palais de l’Esprit, ce n’est point pour me ménager une
68 ssent propres à fixer l’attention de quelques-uns sur une erreur très générale. Erreur métaphysique à l’origine : mais comm
69 oidement calculée à seule fin de donner le change sur leurs véritables desseins, mais c’est toute une éducation culturelle,
70 notre formation scolaire et universitaire repose sur une maxime d’autant plus efficace qu’elle est inavouée et peut-être i
71 tement la doctrine la plus propre à nous aveugler sur la réalité absurde et magnifique, enseignante et désordonnée des gest
72 ressement » des clercs parfaits. Mais c’est jouer sur une impertinence, car le mot « désintéressement » a deux sens tout à
73 ment a l’apparence du sens commun, mais il repose sur une erreur de fait : car l’intellectuel, comme tout autre homme, et p
74 Le soupçon de Renan trahit un doute, et un doute sur la vérité : ce qui est « peut-être triste », insondablement triste, c
75 se désintéressant » non sans un hochement de tête sur la plèbe qui les admire. Et comment cette pauvre plèbe n’aurait-elle
76  » que la pensée peut arriver à reconnaître, mais sur lesquelles elle ne saurait agir. C’est une mythologie de l’impuissanc
77 invendable, exigera des arrhes jamais récupérées sur la très maigre vente et le mépris du directeur commercial. Je suppose
78 maximum. Publiez un article dans un hebdomadaire, sur un sujet littéraire à la mode, et tenant compte de la frivolité du ge
79 dans le monde d’aujourd’hui qui tend à s’établir sur de tout autres bases ? c) à quoi servent les clercs ? quel doit être
80 e chose que d’inviter le grand public à réfléchir sur le rôle de l’esprit, à poser des questions bien simples et bien gross
81 ent la révolution véritable ? Faudrait-il compter sur l’État pour prendre cette initiative ?41 Laissons ce jeu. Les utopi
82 s ». Cette mode, parfois heureuse, repose en fait sur un malentendu. On respecte le technicien et on le pousse dans les con
83 cien et on le pousse dans les conseils de la cité sur la foi du seul nom qu’on lui donne, et en vertu du préjugé praticiste
84 ion des résultats du raisonnement à notre action. Sur le mystère de cette opération magique, peu de lumières dans la psycho
85 olution de l’avenir sera le triomphe de la morale sur la politique » (L’Avenir de la Science). L’évolution de Renan symboli
86 s faire croire que les faits obéissent à des lois sur lesquelles l’esprit ne peut rien. Comme si ce n’était pas justement c
13 1936, Esprit, articles (1932–1962). Francfort, 16 mars 1936 (avril 1936)
87 ais condamner le « fascisme » allemand, et fonder sur cette condamnation une politique européenne, c’est à peu près aussi i
88 et femmes attendaient sous les haut-parleurs. Et sur toutes les places de la ville, depuis le matin, et dans 45 salles où
89 inq, deux cortèges de bannières vinrent se ranger sur les escaliers de la tribune, aux accents du Deutschland über alles ch
90 Des flèches lumineuses gigantesques s’allumèrent sur la voûte, convergeant vers le couloir qui des premières galeries mena
91 — je n’entendais plus que les cris de mes voisins sur un fond de tempête et de battements sourds — avec des gestes de prêtr
14 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
92 Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)t u Die Tiefe muss man verstecken. Wo ? An
93 muz mythologue Toute méthode féconde est basée sur une intuition des faits qu’elle veut appréhender ; dans cette mesure,
94 un pouvoir d’incarnation, vous le lirez toujours sur les traits de sa face. (Encore faut-il avoir des yeux pour voir. Enco
95 . » Toute l’esthétique de Ramuz me paraît centrée sur cette phrase. Son vocabulaire tout d’abord. Cette abondance de noms d
96 que est toujours lié à une chose (ou à une action sur les choses). Utiliser les mots dans leur sens étymologique, c’est tou
97 éducatif. Car il porterait l’attention des hommes sur le concret de l’existence, les détournant de ce fameux « pratique » d
98 . (On pousse les gens au crime en les hypnotisant sur la possession de l’argent et les bienfaits qui en découlent.) Si j’ét
99 sens du rythme : c’est qu’il veut le rythme formé sur la nature des choses qu’il évoque, non point sur les modèles rhétoriq
100 sur la nature des choses qu’il évoque, non point sur les modèles rhétoriques que l’école nous a mis dans la tête. Presque
101 cette seule intention, de concentrer notre vision sur l’objet brut, le sentiment élémentaire. Ainsi les changements de temp
102 tudes et de faits visibles ; l’accent étant porté sur la causalité, et les faits se réduisant peu à peu au rôle de simples
103 tous parlent un même langage, qu’ils l’inscrivent sur le papier ou dans la terre qu’ils travaillent. Tous participent de l’
104 s voici que de toutes parts les signes paraissent sur la terre, les maladies, la famine, la révolte, la guerre et la mortal
105 cassées, de grincements pareils à ceux d’un clou sur un caillou, d’un mélange de toux sèches ou rauques et de coups de pio
106 erdu. ⁂ Il faut citer ici une page des Souvenirs sur Stravinsky qui me paraît d’une importance extrême, non seulement parc
107 lle est la plus clairvoyante que Ramuz ait écrite sur son art, mais aussi parce qu’elle indique, à peu près seule dans son
108 , de sorte que pour finir on est chacun tout seul sur son petit bout de sentier. Et il y a aussi cette malédiction, où on s
109 ontre le dogmatisme abstrait, insista puissamment sur la nécessité de « faire la volonté de Dieu », au lieu de se contenter
110 — car tout acte est particulier — pour la porter sur l’intention qui relève du général. Ainsi le moralisme fut une doctrin
111 difie sa forme existante. « La figure a été faite sur la vérité, et la vérité a été reconnue sur la figure » (Pascal, cité
112 faite sur la vérité, et la vérité a été reconnue sur la figure » (Pascal, cité par Ramuz). 44. Comme Ramuz l’a fait dans
113 dans Six Cahiers. t. Rougemont Denis de, « Vues sur C. F. Ramuz », Esprit, Paris, mai 1936, p. 154-168. u. Une note préc
15 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
114 nt sans gravité pratique. (Nous avons dit souvent sur quelle notion bourgeoise et libérale de l’esprit se fonde une pareill
115 évidente. Tous les témoignages que nous possédons sur l’état d’esprit des membres du Parti communiste d’une part, sur la pu
116 sprit des membres du Parti communiste d’une part, sur la puissance de l’inquisition intellectuelle, morale et policière exe
117 en marge du Plan, par anticipation ou régression sur les « décrets culturels » de Staline. Et je ne dis pas, ou pas encore
118 conomiste subsiste encore, officiellement appuyée sur le Plan dont les succès aveuglent la grande masse. Mais elle est réfu
119 est pas la doctrine mais la technique de l’action sur les masses. C’est une mesure partielle, valable pour la seule action
120 rands exemples de civilisations anciennes fondées sur des mesures déterminées, et tirant justement de ces mesures ce que no
121 licité, le Plan s’il n’y a pas un Paradis à venir sur cette terre, le Führer s’il n’y a pas l’Empire populaire. Le signe ir
122 le prépare et représente. Seul, le jugement porté sur cette fin déterminera notre jugement sur cette mesure. Si donc nous v
123 nt porté sur cette fin déterminera notre jugement sur cette mesure. Si donc nous voulons restaurer une civilisation défaite
124 qu’elle se révèle à nous, comme un jugement porté sur cette situation. Je ne crois pas aux voix mystérieuses mais je crois
125 même de nos utopies. La dictature de cette crise sur nos esprits et sur nos corps signifie sans erreur possible que toute
126 s. La dictature de cette crise sur nos esprits et sur nos corps signifie sans erreur possible que toute commune mesure est
127 ier plan quinquennal, alors que la famine régnait sur la Russie ; et l’écrasante majorité en faveur de l’Allemagne hitlérie
128 image du monde, d’une conception du monde fondée sur la raison, l’individu et la science cartésienne. Nous savons aujourd’
129 et relié. Tout jugement politique ou idéologique sur les réponses qu’ils ont tenté de donner — classe ou nation — reste su
130 religions nouvelles nous met au défi de résoudre sur tous les plans le grand dilemme que voici : — ou bien nous perdrons n
131 seuls pouvons créer. Nous ne sommes pas en retard sur les Soviets ou sur l’Allemagne, tout au contraire. Mais si nous ne ma
132 . Nous ne sommes pas en retard sur les Soviets ou sur l’Allemagne, tout au contraire. Mais si nous ne marquons pas notre av
133 extraites figure avant ce paragraphe un chapitre sur la culture nationale-socialiste, dont on montre le parallélisme parad
16 1936, Esprit, articles (1932–1962). Henri Petit, Un homme veut rester vivant (novembre 1936)
134 liste ou de fonctionnaire) ; une longue médiation sur les maîtres d’une génération et le passé de la race qu’ils prolongent
135 l’ont eue. Nos lecteurs se souviennent des pages sur le journalisme, la condition du fonctionnaire et le « moyen de parven
136 ’État — « Le Tous contre un » — et de son emprise sur nos vies. Critique dont la portée directe et l’évidence insupportable
137 upportable naissent non point d’une vue théorique sur quelque régime idéal, mais de la seule exactitude d’une enquête menée
138 veut rester humain. J’aime un peu moins les pages sur Barrès, peut-être à cause du modèle, peut-être aussi à cause de l’inf
139 aussi à cause de l’influence qu’il exerce encore sur Petit : le barrésisme souffre mal une aussi consciencieuse applicatio
140 cieuse application. (Beau chapitre, tout de même, sur la « politique de clocher », où l’auteur s’efforce de sauver les rest
141 ccepte. Aux premières pages j’ai pensé : document sur les déceptions d’une génération. Puis j’ai trouvé ce cri : « Tout me
17 1936, Esprit, articles (1932–1962). Note sur nos notes (novembre 1936)
142 Note sur nos notes (novembre 1936)y Il y a longtemps que Diderot l’a dit :
143 arbarie, le soutenir dans sa splendeur, l’arrêter sur le penchant de sa chute, sont trois opérations difficiles ; mais la d
144 cheminé par des symptômes imperceptibles répandus sur toute la durée fastidieuse d’un long règne. La longue imbécilité d’un
145 encer par refaire et qui suppose le développement sur tous les plans de la révolution personnaliste. Nous ne répétons ces c
146 tre littérature. y. Rougemont Denis de, « Note sur nos notes », Esprit, Paris, novembre 1936, p. 346-347.
18 1936, Esprit, articles (1932–1962). André Gide, Retour de l’URSS (décembre 1936)
147 de la possession particulière, reprennent le pas sur le besoin de camaraderie, de partage et de vie commune. » On ricanait
148 faire un dieu, et pour cela le couche chaque soir sur un lit de braises. « Il supporte l’ardeur des charbons, et cette épre
149 marxisme s’est détourné parce qu’il a fait erreur sur l’homme. La phrase finale de ce livre sur l’URSS, c’est à l’auteur qu
150 erreur sur l’homme. La phrase finale de ce livre sur l’URSS, c’est à l’auteur que nous l’appliquerons : c’est lui, c’est G
19 1937, Esprit, articles (1932–1962). Défense de la culture (janvier 1937)
151 crit Aragon. Et le petit chien du duc, qui figure sur le portrait du gentilhomme, fait fête à ses nouveaux camarades, les m
152 des Allemands ? Un roman historique en 3 volumes sur Paracelse, coûtant 25 marks, soit près de 200 fr., atteint au bout de
20 1937, Esprit, articles (1932–1962). Robert Briffaut, Europe (janvier 1937)
153 trop de discrétion, anticipant d’au moins 20 ans sur un mouvement de sensibilité qui fit naguère quelques ravages dans le
21 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Vaillant-Couturier, Au service de l’Esprit (février 1937)
154 berté. — Il est temps de donner le pas à l’esprit sur les forces de la matière. — Au-dessus de tout, ils placent l’homme. —
155 ume : primauté du spirituel ; primauté de l’homme sur l’économique ; affirmation de la personne comme valeur spirituelle ab
156 . Ensuite parce que les déclarations de l’auteur sur le procès Zinoviev (p. 11), sur « l’indépendance financière absolue »
157 tions de l’auteur sur le procès Zinoviev (p. 11), sur « l’indépendance financière absolue » du Parti (p. 16) — curieusement
158 ni Berlin, ni Moscou ! » — laissent peu de doutes sur la signification orthodoxe, vraiment « dialectique », que l’on donne,
22 1937, Esprit, articles (1932–1962). Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours (mars 1937)
159 : désordre, omissions littéraires, chapitre bâclé sur l’après-guerre, etc., m’apparaît au contraire comme l’un des charmes
160 pas celle de l’objet mais du sujet. Son chapitre sur Balzac a de la grandeur, et touche même au délire poétique : reportez
161 riomphante ». Voici la conclusion de son chapitre sur la Chanson de Béranger : « Elle est la colonne de Juillet de la poési
23 1937, Esprit, articles (1932–1962). Retour de Nietzsche (mai 1937)
162 ermes moins romantiques nous appelons fédération. Sur ce point, qui est central, l’accord de Nietzsche et de ses disciples
163 nt parallèlement à de nombreuses études de revues sur Nietzsche : le Zarathoustra et la Volonté de Puissance 67. Beaucoup m
164 i aime ne font qu’un ». (Les deux sont justes.) ⁂ Sur la contradiction fondamentale qui constitue la tension la plus fécond
165 nnalisme hitlérien. (Voir notre revue des revues, sur les Cahiers franco-allemands.) 67. Zarathoustra en 1 vol., V. P. en
24 1937, Esprit, articles (1932–1962). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (juin 1937)
166 de l’amitié humaine. J’entends un bruit de bêche sur une terrasse invisible, au-dessous. Je vois un chien qui se promène d
167 n chien qui se promène de son petit pas élastique sur les restanques étroites, passant de l’une à l’autre par ces petits es
168 llet. Un fort vent doux passe de grandes caresses sur le pelage d’oliviers de la colline toute proche. Dans l’ouverture de
169 iel gris mouvant, une barre jaune à l’horizon. Et sur le petit toit au-dessous de moi, tout près, soudain je vois un pigeon
170 le soir. Le lendemain, il est là de nouveau, posé sur une tuile ronde. Il y a quelque chose à comprendre… 23 février Au mom
171 iates. D’où l’empire monstrueux qu’elles prennent sur les esprits, et la réalité de cauchemar qu’elles affectent, — dont le
172 à la portée de ces esprits, visibles et lisibles sur ces visages. Presque nécessairement l’entretien institué dans la sall
173 ploitant leur spécialité pour arriver à un succès sur le marché. Combien de nos romanciers devraient être classés dans la c
174 é lunaire incapable d’exalter ce qu’elle découvre sur la face immense de la terre. — Clartés rationnelles : empruntées à l’
175 les. Les oliviers sont plus soyeux et plus moirés sur le vert plus violent des terrasses, la colline plus riche d’ombres et
176 au-dessous de notre chambre, et dans la cour, et sur toutes les terrasses. Avec des cris et des râles presque humains. Ce
177 humains. Ce matin, j’ai trouvé des traces de sang sur le seuil de la remise. Un beau soleil luit sur ce lendemain de batail
178 ng sur le seuil de la remise. Un beau soleil luit sur ce lendemain de bataille. Pendant des heures, la petite chienne Marqu
179 mère du basset Pernod — a trottiné tout gentiment sur les restanques, en faisant tinter son grelot, respectueusement talonn
180 que « atterrant ». La petite chienne est couchée, sur le flanc, haletant doucement, l’arrière-train tuméfié. Autour d’elle
181 l’arrière-train tuméfié. Autour d’elle éparpillés sur une aire de quelques mètres, reposent les mâles repus, pesamment allo
182 it blanc aux pattes fines. Tout cela vautré comme sur une plage mondaine. Après un certain temps, je jette quelques poignée
183 ertain temps, je jette quelques poignées de terre sur tous ces ventres. Ils vont se coucher un peu plus loin. Un ou deux se
184 eux se défilent en silence. « J’ai pris la nature sur le fait. » Vertige de l’animalité. 17 avril Ça n’a pas encore cessé c
185 s mêmes termes, d’ailleurs, à peu de choses près, sur les affiches du « centre » et sur celles de la gauche. (Car la droite
186 de choses près, sur les affiches du « centre » et sur celles de la gauche. (Car la droite n’ose pas dire son nom dans ce ca
187 ure d’un chalet de nécessité pour hommes et dames sur la place principale. Si c’est cela, l’antifascisme, les fascistes doi
188 e dure… Je viens d’aller la voir. Elle a un bâton sur son lit, qu’elle ne veut pas le lâcher, c’est pour lui tenir compagni
189 -vous qu’elle tient sa canne à la main, comme ça, sur la couverture, et elle explique que c’est pour monter « là-haut », po
190 ? On distingue des étoffes noires qui se gonflent sur le brasier… Je me suis réveillé tard. Tandis que je me rase, j’entend
191 st parti. Le bassin est à 50 mètres de la maison, sur une terrasse qu’on ne peut voir d’ici. Je ne comprends pas très bien.
192 de leur demander de s’expliquer. Tout cela repose sur un vieux fonds de rites de protection très compliqués dont ils n’arri
193 ée d’une girouette. Derrière la maison de maître, sur le flanc de la montagne, un jardin en terrasses, enclos de très hauts
25 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Éluard, L’Évidence poétique (juin 1937)
194 ui nous apporte la conférence d’Éluard à Londres, sur la poésie surréaliste, résume tout le vrai et tout le faux de ce mouv
195 e faite par tous. Non par un. » On a mis le poète sur un sommet. Mais voici : « Au sommet de tout, comme ailleurs, plus qu’
26 1937, Esprit, articles (1932–1962). M. Benda nous « cherche », mais ne nous trouve pas (juillet 1937)
196 ien. Enfin Denis de Rougemont dénonça le sophisme sur lequel repose l’œuvre de M. Benda, œuvre, en dépit des prétentions de
197 génération des « anciens ». À cette erreur totale sur les faits, M. Benda ajoute une erreur non moins grave d’interprétatio
27 1937, Esprit, articles (1932–1962). Brève introduction à quelques témoignages littéraires (septembre 1937)
198 flexion patiente — mais urgente — s’impose à nous sur ce point comme sur tant d’autres, dans la mesure où le personnalisme
199 mais urgente — s’impose à nous sur ce point comme sur tant d’autres, dans la mesure où le personnalisme entend refaire un o
200 t aux ambitions totalitaires. La littérature agit sur l’époque, c’est évident, mais une littérature donnée, en tant qu’ense
201 t ne saurait porter, avec quelque efficacité, que sur la réalisation concomitante de l’une et de l’autre, de l’une par l’au
202 e année, mais à une réflexion active et créatrice sur les conditions actuelles — et actuantes si j’ose dire — de l’œuvre li
203 s de cet hiver. Romans, nouvelles, poèmes, essais sur le rôle de la littérature ou ses méthodes. Mises au point et illustra
28 1937, Esprit, articles (1932–1962). Martin Lamm, Swedenborg (septembre 1937)
204 illustrations officielles exercent leur sagacité sur l’œuvre d’un illuminé que toutes les académies de son siècle eussent
205 de Swedenborg — dont l’influence fut si profonde sur les meilleurs esprits de la période goethéenne — seraient l’expressio
206 efforcer de ne point porter de jugement de valeur sur la « réalité » des visions de Swedenborg, son expression le trahit à
207 s travaux de Minkowski (en particulier les études sur la métaphore71 que le psychiatre polonais poursuivit en collaboration
208 étonnamment exact. Les spéculations de Swedenborg sur le temps et l’espace « vécu » par les anges relevaient également de l
209 Éditions F. Aubier. 72. Je ne puis m’étendre ici sur les aspects hétérodoxes et orthodoxes de son luthéranisme. Il faudrai
29 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
210 és, comme le dit Cingria, de trouver chaque matin sur leur table un gros bol de café au lait. Qu’on m’entende bien : nous a
211 tion de la Suisse à la Société des Nations repose sur une équivoque que la Déclaration de Londres n’a nullement dissipée, b
212 l’espèce d’exterritorialité dont jouit la Suisse sur le continent, nous le voyons, lui aussi, se transformer d’année en an
213 rves de fond qu’il y ait à faire, et je les fais, sur l’authenticité de ces missions qu’ils proclament à son de trompe, il
214 e s’était acquise à l’étranger reposait justement sur le fait que nous étions seuls à juger dans une perspective européenne
215 abilités comme neutres. Ramuz insiste avec raison sur le fait que nous n’avons pas une culture nationale unifiée, mais des
216 ’à des mélanges bâtards. Notre unité existe, mais sur un plan à la fois plus élevé et plus vaste que celui de « l’unificati
217 Zurich et l’hégémonie passagère de l’École suisse sur la littérature allemande. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur la
218 re allemande. Avec le xixe , la Suisse réapparaît sur la grande scène de l’Europe. De Genève, c’est une autre « école suiss
219 art, je crois, les écrivains n’ont moins d’action sur la vie politique.) Il est clair, et on le dit assez pour que je n’aie
220 ces à venir, mais les bases politiques et morales sur lesquelles nous pouvions compter, et la mission même de la Suisse. To
221 ue très développée à tous les degrés, mais fondée sur une conception de l’homme incroyablement étriquée, devient une espèce
30 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
222 s — la condamnation du mariage. Le jugement porté sur l’adultère, dans l’une et l’autre perspective, caractérise fort bien
223 et des Pères les thèses les plus contradictoires sur la sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté
224 sainteté de la procréation — loi de l’espèce — et sur la sainteté de la virginité — loi de l’esprit. Pour l’Ancien Testamen
225 cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait tout d’abord l
226 t donc transformer radicalement le jugement porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légiti
227 uvait donner lieu qu’à des commentaires édifiants sur le danger de pécher et le remords, devient soudain vertu mystique (da
228 de l’orthodoxie religieuse, mais ne s’appuie plus sur une foi vivante, et dont l’autre dérive d’une hérésie dont l’expressi
229 texte. Une immense littérature paraît chaque mois sur la « crise du mariage ». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune e
230 s. L’institution matrimoniale se fondait en effet sur trois groupes de valeurs qui lui fournissaient ses « contraintes » —
231 leur « bonheur » (nous reviendrons tout à l’heure sur cette notion centrale). Cette dépréciation générale des obstacles in
232 sociales, ne peut plus se fonder, désormais, que sur des déterminations individuelles. C’est-à-dire qu’il repose en fait s
233 individuelles. C’est-à-dire qu’il repose en fait sur une idée individuelle du bonheur, idée que l’on suppose commune aux d
234 t en une absence insupportable. Fonder le mariage sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacité d’
235 nguedoc. Il est clair qu’un tel jugement se fonde sur une équivoque : car l’Amour dont il s’agissait n’était rien d’autre q
236 équat en l’occurrence — de la primauté de l’amour sur l’ordre social établi. Que la passion profane soit une absurdité, une
237 sion, attend de l’amour fatal quelque révélation, sur lui-même ou la vie en général : dernier relent de la mystique primiti
238 autant que la fin. Son illusion de liberté repose sur cette double ignorance. Le passionné, c’est l’homme qui veut trouver
239 osons, comme il est probable, qu’il se fixe enfin sur un type, compromis entre ce qu’il aime et ce que le film le persuade
240 ption, une moindre-vie. À cette lumière que jette sur nos psychologies la connaissance du mythe primitif, le succès du roma
241 nte la gageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion. Certes, il serai
242 sente le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne des menaces évidemment intolérables pou
243 ure et simple du mariage, que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce qu’est l’amour-passion, ni d
244 r plan de cinq ans. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivistes et eugéniques, et d
245 hitlérienne, du fait qu’elle prétendait se fonder sur une base raciste et militaire, devait se donner pour première tâche d
246 dra à n’autoriser plus que les unions contractées sur une base eugénique, selon certains critères statistiques : sociaux, r
247 e à l’amour-passion : l’amour-action. 83. Voir sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du mariage », Études carméli
248 p. 186). Le sacrement catholique reposerait soit sur le récit du miracle de Cana (« simple hypothèse », dit l’auteur) ; so
249 Cana (« simple hypothèse », dit l’auteur) ; soit sur le passage où Jésus proclame que l’homme ne doit pas séparer ce que D
250 e doit pas séparer ce que Dieu a uni ; soit enfin sur des entretiens de Jésus ressuscité et de ses disciples « que les évan
251 nis, s’il faut en croire certains échos de presse sur la vie privée des stars et des magnats de la finance. 87. L’aventure
31 1938, Esprit, articles (1932–1962). Revue des revues (septembre 1938)
252 eau. Pourquoi faut-il qu’elle conclue une enquête sur le capitalisme sur les positions grotesques (économiquement parlant)
253 il qu’elle conclue une enquête sur le capitalisme sur les positions grotesques (économiquement parlant) de M. Coquelle-Vian
32 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
254 la fin de la passion, il n’y a pas une « erreur » sur l’homme ou Dieu — a fortiori pas une erreur « morale » — mais une déc
255 rétion. Mais je ne pouvais écrire un livre entier sur la passion sans achever ma description par ce trait qui enfin la situ
256 aix familiale, vous verrez que cela va, neuf fois sur dix, de l’agitation des petits soins à la criaillerie délirante. Enre
257 its soins à la criaillerie délirante. Enregistrez sur disque, au hasard, un de ces entretiens « paisibles » qui agrémentent
258 que femme ait son mari… La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a p
259 mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez pas l’un de l’a
260 it là mentir et l’on ne peut rien fonder qui dure sur le mensonge. Il n’y a personne au monde qui puisse me combler : à pei
261 e en germe par un calcul forcément inexact. 4. Sur la fidélité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promes
262 ra des plus utile dès que les hommes se régleront sur la raison et l’intérêt : quand ils n’auront plus de passions, quand i
263 engagé, simplement, et que c’est un fait absolu, sur quoi se fonde la personne même des époux. Il faut bien voir que cette
264 d’agir pour l’être aimé, par une constante prise sur le réel, qu’elle cherche à dominer, non pas à fuir. Je dis qu’une tel
265 teur. C’est ici-bas que notre sort se joue. C’est sur la terre qu’il faut aimer et recevoir le pardon. L’homme naturel ne
266 le mariage. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré de « cultiver » les illusions de la passion,
267 ère la plus précise : La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement le mari n’a pa
268 e mari ; et pareillement le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. (I. Cor. 7.) La femme étant l
269 le signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros. Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’égalité de ce
270 paradoxes de l’Occident Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale
271 ager le principe de correction que nos recherches sur la passion peuvent établir. ⁂ Les Orientaux caractérisent l’Europe pa
272 on du différent, et donc de l’incomplet, la prise sur le concret dans ses limitations. Le chrétien prend le monde tel qu’il
273 ), retrouve le sens d’une fidélité gagée au moins sur des institutions solides, à la mesure de la personne. Il se peut que
274 te toutefois que le mariage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ici, simplement, d’un fait d
33 1939, Esprit, articles (1932–1962). D’une critique stérile (mai 1939)
275 r ensuite un régime personnaliste ; mais de créer sur place des foyers communautaires. 24. C’est un but essentiellement féd
276 ’un pouvoir impuissant, mais d’exercer le pouvoir sur place, à l’échelle des réalités que l’on maîtrise. 26. Si peu que ce
34 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
277 r Davenson, Votre article brillant, méditerranéen sur mon Amour et l’Occident , par sa forme même d’apostrophe amicale et
278 étiquette, un livre de théologie morale, et c’est sur ce terrain que je puis le défendre. Malgré toute mon horreur de Kant,
279 dire que si je n’avais pas rêvé (et un peu plus…) sur l’aventure de Rudel, si j’étais insensible à cette éloquence passionn
280 Or, c’est à cela seulement que je veux renoncer. Sur ce point seul porte ma décision. Tout le reste, dans la perspective d
281 sition : catholique et platonisant, vous insistez sur la nécessité d’englober toute réalité dans une synthèse transcendante
282 te, de tout sauver. Protestant, j’insiste d’abord sur la nécessité de distinguer l’élément décisif, ce qui sauve. Vous me r
283 ts allemands me contait qu’après 5 ans de travail sur les troubadours, à Francfort, il avait tenu à faire deux semestres à
284 se un problème délicat. Par contre, le paragraphe sur Dante et Ibn Arabi, que vous jugez sommaire, ne prétendait qu’à signa
35 1946, Esprit, articles (1932–1962). « Un divorce entre le christianisme et le monde ? » (août-septembre 1946)
285 elle et le monde, c’est qu’on se trompe à la fois sur la fonction de l’Église et sur la nature du monde. Le fait que leur i
286 e trompe à la fois sur la fonction de l’Église et sur la nature du monde. Le fait que leur incompatibilité se voit mieux au
287 imagine pas saint Paul proposant un questionnaire sur le fossé entre le christianisme et le monde romain ; ni les stalinien
288 tué « massivement en dehors d’eux », c’est-à-dire sur des bases capitalistes, nationalistes et libérales, avec quelques emp
289 be. Rougemont répond ici à une enquête d’Esprit sur le thème « Monde chrétien, monde moderne ». Le texte est précédé du c
36 1946, Esprit, articles (1932–1962). Épilogue (novembre 1946)
290 uvent brutaux, au cours d’enquêtes rétrospectives sur l’administration de ces agences. Peu importe : le travail était fait.
291 erriot, que nous respectons. Et cessez de répéter sur notre compte des sottises pittoresques ou méprisantes. Nous sommes ad
292 les lèvres, comme si l’on venait de leur marcher sur le pied. Ils ont les cheveux noirs, attention. Mais dans trois de leu
293 de mes articles trop favorables ou trop critiques sur l’Amérique ! Car le contraire, chaque fois, peut aussi être vrai. Car
294 récèdent. L’Amérique a les reins solides. Elle a, sur tout autre pays que je connaisse, l’avantage d’accueillir les critiqu
295 8. bg. L’article clôt un numéro spécial d’Esprit sur le thème de « L’homme américain ». bh. Il s’agit de Vivre en Amériq
37 1948, Esprit, articles (1932–1962). Thèses du fédéralisme (novembre 1948)
296 ’ouvrent d’abord les unes aux autres, suppriment, sur tous les plans, frontières et visas, renonçant au dogme meurtrier de
297 ts ici dans le cadre d’un numéro spécial d’Esprit sur le thème « Les deux visages du fédéralisme européen ».
38 1962, Esprit, articles (1932–1962). Lettre à Jean-Marie Domenach, à propos de « Sartre et l’Europe » (mai 1962)
298 iste du tiers-monde, l’heure n’est pas de cracher sur nos valeurs, mais de les prendre nous-mêmes au sérieux et d’en tirer