1 1932, Esprit, articles (1932–1962). À l’index (Première liste) : Candide (octobre 1932)
1 te est si complète qu’on se sent pris de malaise. Voyons , sommes-nous encore en 1916 ? s’agit-il encore de revanche ? S’agit-i
2 1932, Esprit, articles (1932–1962). On oubliera les juges (novembre 1932)
2 1° L’ensemble de cette oppressante cérémonie fit voir à l’évidence, une fois de plus, que le monde fabriqué pour leur usage
3 aire qu’ils engendrèrent légitimement. Il fallait voir comment ces Messieurs de la Cour accueillaient certaines tirades sur
4 un me demandait, à la sortie : « Avez-vous jamais vu un soldat défensif ? Comment est-ce que c’est fait ? » 7° Certes, l’o
3 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
5 gie se fait servante de la chose publique. Et que voit -on dès lors ? Présentement ? — On voit des Georges Goyau et autres « 
6 ue. Et que voit-on dès lors ? Présentement ? — On voit des Georges Goyau et autres « croyants » décorés, s’indigner de ce qu
7 primauté du Christ et celle de l’Europe 3 ». L’on voit des von Papen, délégués par l’industrie lourde au gouvernement d’une
8 chrétiennes, pour appuyer des décrets-lois. L’on voit des clergymen prier pour le dollar, des évêques asperger des croiseur
9 autre à Berlin pour célébrer le même massacre. On voit une nuée de piétistes et de bigots, demeurer agressifs dans leur volo
10 e-bourgeoise avec les ordres de la foi. Et l’on a vu Babitt. Mais n’allons pas chercher si loin. Ouvrons un journal de Par
11 . Mais j’en ai une autre plus profonde : celle de voir qualifier de « chrétienne » une « idée » qui sert l’injustice établie
12 c ceux qu’il excite à l’attaque du désordre. « On voit maintenant, dit Kierkegaard7, toute l’extraordinaire sottise (s’il fa
4 1933, Esprit, articles (1932–1962). Protestants (mars 1933)
13 de révolutionner ses formes. C’est pourquoi nous voyons aujourd’hui à l’avant-garde du mouvement révolutionnaire, dans tous l
14 e le petit-bourgeois « progressiste », ou bien se voit taxée sans examen de « manœuvre réactionnaire », on est surpris de tr
15 vient à l’appui de la thèse marxiste qui ne veut voir dans les Églises que des institutions de classe. Cette position simpl
16 , André Philip tranche avec netteté, comme on l’a vu plus haut. En dehors des écrits de Philip, on ne trouvera guère d’éch
5 1933, Esprit, articles (1932–1962). Loisir ou temps vide ? (juillet 1933)
17 depuis qu’il a coupé leurs liens vivants. Nous le voyons lourdement se débattre dans une amère contradiction : labeur forcé ou
18 t consécutif, des institutions et des lois, je ne vois rien de plus néfaste que la fameuse législation du travail (c’est-à-d
6 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
19 parcourir toujours plus rageusement ? Nous avons vu plusieurs générations mener cette course épuisante, et s’abattre à la
20 de gauche, pâture des bourgeois snobs. Nous avons vu ce spectacle indécent : le cadavre a mangé ses mouches. Certes, il fa
21 s ou dont elle s’était faite complice. Nous avons vu déjà que le roman bourgeois servait à toutes fins capitalistes. Nous
22 vait à toutes fins capitalistes. Nous risquons de voir , avant peu, cette même littérature « mise au pas » par l’État fascist
23 n eux cette mesure de l’homme, que pourraient-ils voir d’autre, dans le monde où nous sommes, qu’un désordre impensable, app
24 ice. Je dirai donc ce que notre désir invoque. Je vois un grand dessin véhément et humble de Rembrandt, des amas d’ombres gr
25 e, portant sur elle un jugement sobre, — l’homme, vu dans l’élan peut-être chancelant qui le jette à sa vocation. Situatio
26 isme comme une énorme satire à la Swift, quand je vois le comique jaillir à la moindre comparaison de nos coutumes et de nos
27 ui est la négation de tous leurs idéaux. Certains verront peut-être dans l’Ulysse de Joyce une satire de ce genre, minutieuse c
28 », à développer des lieux communs puissants. Nous voyons la Russie contemporaine restaurer le pouvoir de la littérature sur le
29 rce qu’elle restaure une conscience commune. Nous voyons aussi le bourgeois s’émerveiller de ce rajeunissement. Craignons que
7 1934, Esprit, articles (1932–1962). Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)
30 r mon plus beau pot de confitures… Elle voudrait voir aussi Reymont, et Gorki. « Dites, monsieur Gorki, comment avez-vous f
31 passé à côté de moi sans rien dire, sans même me voir , sans me soupçonner. Ils jouaient avec des automobiles, des divans, d
32 ouce main sous mon menton. Ils m’ont dit : — Fais voir tes yeux ! Ils se sont baissés jusqu’à moi. Ils se sont assis à côté
33 sont assis à côté de moi. Ils m’ont dit : — Fais voir où tu as mal, petite fille. — Puis ils m’ont dit : — Je m’appelle Whi
34 trucs-là juste en face l’église du village, vous voyez d’ici ! Et toutes les combines que ça amène, ah ! mais alors, vous sa
8 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
35 que les objets que nous touchons de nos mains et voyons de nos yeux soient du tout plus concrets que l’acte qui consiste à le
36 ts que l’acte qui consiste à les toucher et à les voir . Car un objet que personne n’a vu ni touché appartient à la connaissa
37 cher et à les voir. Car un objet que personne n’a vu ni touché appartient à la connaissance qu’on nomme abstraite, qui est
38 voquer le corps-à-corps avec l’objet. Par où l’on voit que le sujet détient une primauté de fait. Il peut s’éprouver dans l’
39 j’en fais mon objet. Tel étant le sujet, on peut voir qu’il n’est autre que l’homme. Seul, dans tout l’univers connu, l’hom
40 gurants qui n’ont pas de visage ; mais ceux qu’on voit sont les acteurs qui jouent leur rôle d’hommes et qui créent leur des
41 ée par l’étymologie du mot personne, nous pouvons voir d’abord que de l’individu à la personne, la différence est celle du f
42 ui qui regarde à celui qui s’engage. Nous pouvons voir ensuite un premier caractère de la personne immédiatement lié aux con
43 uteur de son propre destin ? C’est ce que l’on ne voit point. C’est ce que nul ne peut voir ni ne verra jamais, cependant qu
44 que l’on ne voit point. C’est ce que nul ne peut voir ni ne verra jamais, cependant que chacun peut voir qu’il existe, en f
45 e voit point. C’est ce que nul ne peut voir ni ne verra jamais, cependant que chacun peut voir qu’il existe, en fait, des per
46 oir ni ne verra jamais, cependant que chacun peut voir qu’il existe, en fait, des personnes ; cependant que chacun peut savo
47 e responsabilité. C’est à bon droit, nous l’avons vu , que nous pouvons attribuer un sens commun, ou plus exactement une ré
48 arés par eux de nous-mêmes et du monde. Nous nous voyons dominés fréquemment par les objets que nous imaginons sans les saisir
49 nné et qui paraît déterminé de soi, puisqu’il est vu précisément comme n’étant pas assujetti à notre action. C’est pourquo
50 le soleil que rien ne peut décrire, mais qui fait voir le monde et chasse nos fantômes, notre devoir n’est pas de revenir ve
51 r est d’éclairer. À la lumière de la personne, on voit paraître la vérité de plusieurs doctrines humaines qui s’entrebattent
52 elles seulement, des fameux jumeaux ennemis qu’on voit partout inséparables : matérialisme et spiritualisme. Voici l’aspect
53 objets, et que tout ce qui est doit pouvoir être vu , être touché, consister sous la main17 ; il a compris que l’homme n’e
54 le esprit cette surprise pure de mon corps qui se voit conduit où rien en lui n’était nécessité d’aller. J’appelle esprit la
55 ’ai peut-être entendu quelque parole, on n’a rien vu qu’un corps en mouvement. C’est parce que Dieu s’est révélé dans un c
56 toujours présente, la parole qu’on n’entend ni ne voit avant de l’avoir obéie dans un instant indescriptible et manifeste. A
57 tif de l’esse est percipi des idéalistes (on aura vu tout au contraire que l’esse n’existe pour nous que in actu), mais bi
9 1934, Esprit, articles (1932–1962). André Breton, Point du jour (décembre 1934)
58 vait logiquement les conduire cette attitude, fit voir bientôt l’inanité d’une pareille prétention. Que reste-t-il du beau t
59 isme allemand — qu’on est heureux pourtant de les voir découvrir, comme l’étymologie de leur pensée ? Ils ont essayé du marx
10 1935, Esprit, articles (1932–1962). Roger Breuil, Les Uns les Autres (avril 1935)
60 e paysanne. Vivant près d’eux, pour eux, il les a vus tout autrement que ne l’eût fait un « observateur » : non dans leur p
61  naturel » dans tous les sens de ce terme ; je ne vois pas d’écrivain français qui ait jamais su faire vibrer un tel accord
62 upart des thèmes humains auxquels Esprit voudrait voir s’attacher les romanciers de la nouvelle génération : cet appel à la
11 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
63 es peuples de couleur ? Aux dernières pages, nous voyons Bell, le chef du groupe, agoniser dans une tranchée sous les murs d’u
64 eviendront sûrement un matériel incomparable. Car voyez -vous, Bell, rien ne rend aussi dur et aussi ardent que le malheur. Ri
65 . Je n’ai rien dit de l’art d’Edschmid. Je ne lui vois d’analogue que dans les derniers romans de Malraux. Même sens de la f
12 1935, Esprit, articles (1932–1962). Tristan Tzara, Grains et Issues (juin 1935)
66 tion, que l’on retrouve dans la théorie marxiste ( voir Marx : Salaires, prix, profit) figure selon Tzara « l’acte de connais
67 ique qui décharge le sujet de son actualité. 23. Voir toutefois page 297 un essai de réaffirmation de la responsabilité « i
13 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
68 ses grands instituts, organise la découverte, on verra dans ce palais comment, dans la physique, la chimie, la biologie, les
69 n problème, il se trouve mis en question. Il faut voir , en effet, que la situation qui donne lieu à la proposition qu’on vie
70 es fantaisies de commissions. Mais comment ne pas voir qu’elles trahissent un doute infiniment curieux sur la nature et sur
71 t créateur ? Serait-ce donc qu’on ne sait plus le voir dans ses effets ? Mais alors, comment fera-t-on pour le voir « en soi
72 es effets ? Mais alors, comment fera-t-on pour le voir « en soi », dans son temple ? Cela paraît une bien autre gageure.
73 z inactif — ou le salon des arts ménagers. Ils ne voient pas que dès l’instant qu’on sépare l’esprit du « réel », pour le véné
74 livres », et le « réel », une marchandise. Ils ne voient pas que dès l’instant que l’on célèbre un esprit « pur » dans un temp
75 l’esprit n’a pas toujours été si fort que nous le voyons aujourd’hui, quand tout un siècle d’enseignement s’est appliqué à le
76  distinguée », essentiellement inactuelle. Avoir vu que les choses humaines, écrit Renan, sont un à peu près sans sérieux
77 de conclure37, c’est-à-dire de s’engager, où ils voient le sublime de l’esprit ? Ne vient-il pas de dire : « Qu’est-ce que la
78 otidienne… Quant à la carrière du chômage, je lui vois bien des agréments, s’il est vrai que la liberté de penser et d’écrir
79 ission de l’enseignement de l’Exposition de 1937, vu le désarroi général40 ; vu la situation culturelle créée par le décre
80 l’Exposition de 1937, vu le désarroi général40 ; vu la situation culturelle créée par le décret de séparation de l’esprit
81 bourgeoise, visant à faire du clerc un inutile ; vu la situation économique inaugurée par le krach de Wall Street (1930)
82 le krach de Wall Street (1930) et nommée crise ; vu la commercialisation croissante de l’esprit, conditionnée par ladite
83 ante de l’esprit, conditionnée par ladite crise ; vu l’existence de la presse et la puissance de la publicité ; vu le chôm
84 ce de la presse et la puissance de la publicité ; vu le chômage des intellectuels et ses suites politiques inévitables et
85 ses suites politiques inévitables et prochaines ; vu la panique nationaliste dont la culture du dernier siècle est respons
86 nt la culture du dernier siècle est responsable ; vu l’intérêt que présenterait pour l’humanité d’aujourd’hui, sans détrim
87 s sa charge effective, créatrice et régulatrice ; vu les revendications de la jeunesse qui repousse à l’unanimité un spiri
88 démolitions préparatoires. L’important, c’est de voir hic et nunc où peut s’insérer notre action, et comment elle doit s’or
89 de ce monde. Mais ce rappel n’est pas suffisant. Voir les faits n’est pas tout, il faut voir au-delà et plus profond que ne
90 suffisant. Voir les faits n’est pas tout, il faut voir au-delà et plus profond que ne peut voir la foule. Il faut donner un
91 il faut voir au-delà et plus profond que ne peut voir la foule. Il faut donner un sens à sa vision. Oserons-nous dire que c
92 a constitution réelle de la vie », Henri de Man y voit « la conception courante des masses populaires ». (L’Idée socialiste,
93 n quelque sorte de se boucher les yeux pour ne la voir pas, mais de continuer à analyser sans repos ». Cette phrase d’Alain
14 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
94 encore plus simplement : « Si c’était vrai, ça se verrait . » Telle est la loi nouvelle et la réalité d’une ère dominée par ce f
95 je regarde leur visage. « Si c’était vrai, ça se verrait  »… Ainsi la clé de toute création est dans le visage de l’homme. Qu’u
96 s de sa face. (Encore faut-il avoir des yeux pour voir . Encore faut-il en croire ses yeux…) Il n’est d’art que physionomique
97 le lac et les montagnes « viennent » : et on les voit venir ainsi à la rencontre d’un regard qui les invente et les dénombr
98 d’avant le Temps, d’avant la chute dans le Temps, vit « venir à lui » toutes les bêtes : elles s’approchaient pour recevoir
99 apparition, — une image venant à nous. « … on les voit sortir des bois dans le rose du lever du jour et ils sont roses dans
100 user à recomposer le pays autour d’eux44. Et l’on verrait alors que ces bonshommes ne sont point décrits « de l’extérieur » — c
101 nventées par les psychologues, et dans lesquelles vit le bourgeois46. Ce milieu, c’est le peuple ramuzien, peuple créé d’ab
102 nt. Tous participent de l’incarnation du mythe. ⁂ Voyez Les Signes parmi nous. Dans la simplicité de son sujet, ce récit réal
103 ce à soi, le « dévouement à l’objet ». Certes, je vois les défauts de cette forme, et le poncif qu’elle peut instituer ; ces
104 Ramuz des faux poètes, des nominalistes. On croit voir transparaître dans ce passage des Six Cahiers le « négatif », admirab
105 eur façon, tandis que je suis à la mienne. » ⁂ Je vois , j’ai tenté de faire voir comment Ramuz existe à sa façon. Je vois qu
106 uis à la mienne. » ⁂ Je vois, j’ai tenté de faire voir comment Ramuz existe à sa façon. Je vois que son pouvoir est sa prése
107 de faire voir comment Ramuz existe à sa façon. Je vois que son pouvoir est sa présence active au monde (« Toute résistance,
108 stance, dit-il, nous oblige à être présent »). Je vois ce grand exemple d’une volonté tendue vers l’origine d’où procèdent à
109 ’être, l’identité d’une personne en communion, je vois , j’apprends, j’entends la voix d’un homme. N’est-ce pas assez ? Cette
110 eut pas esquiver. Voici le temps où tout homme se voit mis en demeure de déclarer ses origines et ses fins. Voici le temps o
111 faire ». Nous ajoutons : tout ce que l’on fait se voit . L’acte le plus secret, fût-il même un silence, laisse une trace au v
15 1936, Esprit, articles (1932–1962). Culture et commune mesure (novembre 1936)
112 par la crise occidentale et l’isolement où ils se voient  ; séduits par certains résultats matériels et même moraux, et par l’e
113 es écrivains soviétiques l’ont compris. Aussi les voit -on condamner la théorie marxiste originelle qui veut que la culture s
114 tiques de nos vieillards. Dans cette tâche-là, je vois le seul fondement d’une nouvelle culture européenne… b) Il est faux q
115 ore qu’aujourd’hui, une polémique antichrétienne. Voir David Strauss et L. Feuerbach. 53. De Man, L’Idée socialiste, p. 27
116 vec indignation l’épithète de matérialistes. 57. Voir les discours de Malraux au « congrès pour la défense de la culture »
16 1936, Esprit, articles (1932–1962). Henri Petit, Un homme veut rester vivant (novembre 1936)
117 Journal d’un bourgeois de Paris pour essayer de «  voir  » le xve siècle. Il verra bien plus que des faits : les réactions d’
118 Paris pour essayer de « voir » le xve siècle. Il verra bien plus que des faits : les réactions d’un esprit et d’une âme — le
119 ’auteur tout comme de son modèle légendaire, nous voyons bien que « ses ruses sont aussi ses plus chères pensées », celles don
120 ontraire que vienne l’homme. Chrétien, je ne puis voir dans l’émouvant effort d’Henri Petit pour sauver d’une foi perdue tou
17 1936, Esprit, articles (1932–1962). Erskine Caldwell, Le Petit Arpent du Bon Dieu (novembre 1936)
121 ulois aux conventions de l’amour courtois, et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en opposition avec la conceptio
18 1936, Esprit, articles (1932–1962). André Gide, Retour de l’URSS (décembre 1936)
122 arable à la petite bourgeoisie de chez nous. J’en vois partout les symptômes annonciateurs. » — On pourrait allonger la list
19 1937, Esprit, articles (1932–1962). Défense de la culture (janvier 1937)
123 ur au français. Ce qui est faux. Alors ? Alors on voit que les rapports de la politique, de l’économie de la nation et de la
20 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Vaillant-Couturier, Au service de l’Esprit (février 1937)
124 otre sens de la solidarité ne nous empêche pas de voir — bien au contraire — ce qu’il y a d’humain dans l’attendrissement et
21 1937, Esprit, articles (1932–1962). Retour de Nietzsche (mai 1937)
125 est pas un hasard ni une coïncidence qu’il faut y voir , ni d’ailleurs une relation de cause à effet, mais la relation de deu
126 l’Éternel, première personne de la Trinité, je ne vois plus, pour ma part, dans les déclarations de Bataille que de la litté
127 lan politico-social. Historiquement, l’on ne peut voir dans ce mouvement de pensée que l’annonce d’une réaction violente, pe
128 nt exactement le pseudo-personnalisme hitlérien. ( Voir notre revue des revues, sur les Cahiers franco-allemands.) 67. Zara
22 1937, Esprit, articles (1932–1962). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (juin 1937)
129 es, ni de ces arbres moirés et allègres. Tout est vu du premier regard, doucement compris, approuvé. Une familiarité, une
130 bêche sur une terrasse invisible, au-dessous. Je vois un chien qui se promène de son petit pas élastique sur les restanques
131 t ce mari-là qui aura payé le billet, histoire de voir s’il a la chance. Seulement, avoir la chance, avoir la veine, c’est d
132 tit toit au-dessous de moi, tout près, soudain je vois un pigeon violet immobile. Les plumes du cou sont un peu hérissées pa
133 érissées par le vent. Voici trois jours que je le vois chaque matin. Quand je l’appelle, il donne quelques coups de tête fur
134 ient-il attendre ? Pourquoi feint-il de ne pas me voir  ? Il se tient là des heures, sans bouger, et s’envole d’un coup vers
135 e par la fenêtre, au-dessus du poulailler, elle a vu le pigeon et m’a appelé. — Il a vraiment l’air de vouloir dire quelqu
136 . C’est évidemment absurde, cette histoire. Je le vois bien. Et en même temps, je vois que je mentirais si j’écrivais que je
137 e histoire. Je le vois bien. Et en même temps, je vois que je mentirais si j’écrivais que je n’y crois pas. Superstition ! J
138 l’équilibre s’est stabilisé. Au vrai, chacun peut voir que l’homme d’aujourd’hui se déshumanise rapidement parce qu’il cesse
139 u’elles paraissent souvent vaines, que la joie de voir son public, de s’entretenir avec ces hommes et ces femmes pour qui l’
140 uis dans une compréhension amicale et directe. Je vois cette abstraction : le Public, s’évanouir et renaître, incarnée à cha
141 sa révolte ou son malheur. Mais celui qu’on peut voir , celui qui vous pose des questions, celui qui vous attend à la sortie
142 rouve soi-même à portée de l’auditeur, où l’on se voit naturellement contraint, ne fût-ce que par la proximité matérielle70,
143 issait peut-être déjà la pensée et qu’il vient de voir de près une heure durant. Il a pu corriger ses préjugés. Et la premiè
144 n ne l’imagine quand on écrit sans l’avoir jamais vu . Il n’est pas arrêté par nos tabous critiques. Il va tout droit à ce
145 esprit : mais l’esprit n’a pas besoin de nous. Il vit sans nous. Nous le retrouverons intact. C’est le lecteur que nous avo
146 es bonnes femmes disaient, au seuil du temple : «  Voyez -vous ça, comme tout est dérangé ! Les autres années, il pleut toujour
147 rd et moi leur avons lancé quelques pierres, pour voir . Ils s’éloignaient un peu, en se retournant à chaque saut, et puis ce
148 échantes, lourdes, baveuses et difformes. Il faut voir les yeux pitoyables de ces grands chiens qui tremblent sous la pluie,
149 ur idyllique de la nature ! Littérateurs, allez-y voir de près ! « Nous savons en effet que jusqu’à ce jour, la création tou
150 ures, ou plutôt c’est avouer qu’on n’a pas su les voir . Aller demander à la Nature la révélation d’une vie saine et délivrée
151 ôté ? — Elle dure, elle dure… Je viens d’aller la voir . Elle a un bâton sur son lit, qu’elle ne veut pas le lâcher, c’est po
152 tres de la maison, sur une terrasse qu’on ne peut voir d’ici. Je ne comprends pas très bien. S’il s’agit de respect, ne vaud
153 e vous, Monsieur, mais il a tort pour la lessive. Voyez -vous ils sont trop orgueilleux ces gens-là ! S’ils avaient eu toute l
154 très hauts murs. À travers la grille ouvragée, on voit une profusion de fleurs violentes et d’orties. L’ensemble est imposan
155 e, le Fils et le Saint-Esprit ne font qu’un. Vous voyez que l’Église est réfutée par l’arithmétique. En effet, prenez l’addit
23 1937, Esprit, articles (1932–1962). Marius Richard, Le Procès (juin 1937)
156 it livre qui sait s’arrêter dès qu’il nous a fait voir le monde pitoyable : sans ajouter à ce qui est, dire ce qui est comme
24 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Éluard, L’Évidence poétique (juin 1937)
157 leurs, plus qu’ailleurs peut-être, pour celui qui voit , le malheur défait et refait sans cesse un monde banal, vulgaire, ins
158 a maxime de l’individualisme rationalo-bourgeois. Voir Léon Bloy (Exégèse des lieux communs). Je pense que la pureté dont pa
25 1937, Esprit, articles (1932–1962). M. Benda nous « cherche », mais ne nous trouve pas (juillet 1937)
159 s étaient « intellectuels », et que les jeunes se voient contraints par la logique des circonstances à se montrer plutôt… « mo
26 1937, Esprit, articles (1932–1962). Brève introduction à quelques témoignages littéraires (septembre 1937)
160 numéro. Dans cette perspective générale, que l’on verra se préciser ou se ramifier de mois en mois, nous avons réuni d’ores e
161 D. de Rougemont, Michel Seuphor, Jean Tardieu. On voit qu’il ne s’agit pas d’une école ; encore moins d’une orthodoxie perso
27 1937, Esprit, articles (1932–1962). Martin Lamm, Swedenborg (septembre 1937)
162 ou contre elle, soit qu’il y ait intérêt à faire voir que les écrits les plus « indifférents » militent toujours bon gré ma
163 e la science dans le mysticisme ». Enfin, l’on ne voit pas du tout en quoi la logomachie particulière à l’époque de M. Lamm
164 Madame Guyon appelle “la mort mystique”. L’âme ne vit plus désormais de sa vie propre, c’est Dieu qui vit et agit en elle. 
165 t plus désormais de sa vie propre, c’est Dieu qui vit et agit en elle. » Il s’agit, au vrai, de la lutte entre le vieil hom
28 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
166 par curiosité, ou par une sorte de prudence, pour voir venir, et puis vous vous apercevez que ce sont vos réponses elles-mêm
167 ois, est d’exister en fonction de ces voisins. Je vois l’équivoque de la phrase : exister en fonction des voisins, on pourra
168 si le droit, une espèce de droit naturel. Or on a vu des États minuscules, Venise et Berne, les Pays-Bas de Guillaume d’Or
169 té dont jouit la Suisse sur le continent, nous le voyons , lui aussi, se transformer d’année en année. Et nous voyons que lui a
170 i aussi, se transformer d’année en année. Et nous voyons que lui aussi dépend d’un équilibre spirituel74 totalement bouleversé
171 ins étrangères à notre ligne fédérale. Quand nous verrons nos grands journaux se préoccuper de juger ce qui se passe chez nos v
172 ar le nationalisme unitaire et antiallemand, l’on voit une méfiance hostile poindre chez nos intellectuels à l’endroit de ce
173 et xviiie , l’horizon se resserre un peu, on ne voit guère que Berne et le « grand Haller », et ce premier cosmopolite : B
174 isse, une assez belle culture européenne77. Je ne vois pas pourquoi nous douterions d’une tradition que tout nous pousse à c
175 elles soient pour nous une défense suffisante. Je vois bien qu’elles sont nécessaires. Mais je vois aussi qu’avec la cinquan
176 . Je vois bien qu’elles sont nécessaires. Mais je vois aussi qu’avec la cinquantième partie de l’argent consacré à leur acqu
177 estinée, et notre chance unique de grandeur. ⁂ Je vois ce que l’on peut m’objecter : « Vous attribuez des justifications par
178 des possibilités d’imaginer, donc d’innover et de voir grand. ⁂ Je résumerai tout ce qui précède en une seule phrase : Nous
29 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
179 rend méprisable. Mais Tristan, s’il enlève Iseut, vit un roman, et se rend admirable… Ce qui était « faute » et ne pouvait
180 sé ni d’avenir, ni de déchirements voluptueux. Il vit toujours dans l’immédiat, il n’a jamais le temps d’aimer — d’attendre
181 ce qu’il faudrait tout d’abord s’accepter, ils ne voient de toutes parts que choses à envier, qualités dont ils se sentent pri
182 e victime du mythe profané. Mais il fallait faire voir , par quelques traits, comment cette passion développe un certain nomb
183 peu ont assez soif pour boire le philtre, et j’en vois moins encore être élus par le sort pour succomber au tourment exempla
184 n faveur du mariage : selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture occidentale, et le fondement solide
185 ntale guérirait tout). Van de Velde ou Hirschfeld voient le remède dans une connaissance plus exacte et largement vulgarisée d
186 moniales et du mythe de l’amour mortel. Déjà l’on voyait affleurer le fond de désespoir et d’anarchie intime que suppose toute
187 pposée à l’amour-passion : l’amour-action. 83. Voir sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du mariage », Études car
30 1938, Esprit, articles (1932–1962). Revue des revues (septembre 1938)
188 ement de conservatisme littéraire (comme l’a fait voir la toute récente substitution du fauteuil académique au trône, dans l
31 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
189 existence. 2. Critique du mariage Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable, il m’apparaît e
190 arassé, se retremper dans la paix familiale, vous verrez que cela va, neuf fois sur dix, de l’agitation des petits soins à la
191 ou comme une abstention prudente… Ou encore ils y voient l’effet d’une impuissance à vivre largement, d’un goût mesquin pour l
192 ’est pas sérieux, on le tourne de tous les côtés. Voyez les excuses invoquées par le mari qui trompe sa femme ; il dit tantôt
193 se fonde la personne même des époux. Il faut bien voir que cette fidélité est à contre-courant des valeurs aujourd’hui vénér
194 Mais l’homme qui croit à la révélation de l’Agapè voit soudain le cercle s’ouvrir : il est délivré par la foi de sa religion
195 tre délivrance. Et voici que l’Éros à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son destin. Dès qu’il ce
196 sychologiques. Notre analyse du mythe nous a fait voir pourquoi l’on aime croire à la fatalité, qui est l’alibi de la culpab
197 de Don Juan. Toute la littérature nous engage à y voir la preuve d’une très puissante nature sensuelle. Don Juan, l’homme de
198 érale, et sexuellement localisée, que le corps se voit porté à ces brusques écarts, comparables aux calembours qui obsèdent
199 nce qu’elle donne aux forces passionnelles. Ils y voient l’héritage du christianisme et le secret de notre dynamisme. Et il es
200 ement d’échapper à sa loi démoniaque.104 Faut-il voir à la source de cet aspect le plus réel de l’activisme européen une so
201 al moteur de la recherche mécanique : on l’a bien vu depuis 1915. Mais cette union tout à fait monstrueuse des forces de m
202 nstatations tout objectives auxquelles je me suis vu conduit ne sont pas suffisantes en soi. Elles commandent certaines dé
203 éissance. Et le désir de la plus haute passion se voit alors comblé sans cesse dans l’acte même d’obéir, en sorte qu’il n’es
204 courant, de « préjugé », de « parti imité ». 97. Voir le remarquable essai de R. de Pury : « Éros et Agapè », dans le recue
205 embre 1938, p. 231-256. ay. Une note précise : «  Voir Esprit, septembre : « La passion contre le mariage ». Ces deux essai
32 1938, Esprit, articles (1932–1962). Suite à « La passion contre le mariage » (décembre 1938)
206 on lui, hypothétiques. Pour l’objet de mon essai ( voir la phrase qui porte le renvoi en note) c’était le seul point à marque
207 t aujourd’hui précise assez ma position : on a pu voir les motifs que j’avais de ne point en appeler à Lawrence pour appuyer
33 1939, Esprit, articles (1932–1962). D’une critique stérile (mai 1939)
208 s à nous dire aujourd’hui : « Vous avez très bien vu pourquoi nous ne ferions rien. Mais dites-nous maintenant pourquoi vo
34 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
209 histoire » et que je ne suis pas un historien. Je vois bien que vous non plus ne voulez pas l’être comme tant d’autres le fu
210 ’humain, et comme à travers lui, pour le Cosmos. ( Voir Romains 8). Vous estimerez peut-être que j’abuse en transportant à ce
211 me demander pourquoi vous y tenez tant. Je crois voir la réponse dans votre conclusion. Et force m’est alors de reconnaître
35 1946, Esprit, articles (1932–1962). « Un divorce entre le christianisme et le monde ? » (août-septembre 1946)
212 le monde ? » (août-septembre 1946)bd be Je ne vois pas le divorce en question. Pour qu’il y ait divorce, il faut qu’il y
213 ure du monde. Le fait que leur incompatibilité se voit mieux aujourd’hui qu’au Moyen Âge peut inquiéter : d’où votre enquête
36 1946, Esprit, articles (1932–1962). Épilogue (novembre 1946)
214 ous sommes adultes. Comment un Américain moyen voit le Monde — Quels sont, se dit-il, les pays qui marchent le mieux e
215 onheur, ce sont là mes trois idéaux. Et je ne les vois réalisés qu’en Amérique. Comment l’Europe peut aider l’Amérique
216 souffre d’une grave incohérence interne. Mais je vois bien que je n’ai pas su la faire sentir autant que je la sens et peut
217 i recule devant son acte propre : donner un sens, voir au-delà, relier les moyens aux fins. La volonté de prendre conscienc
218 mais sérieuse d’apprendre et de s’améliorer. J’y vois la marque de sa force. Qui n’a pas lu les éreintements de l’esprit am
37 1948, Esprit, articles (1932–1962). Thèses du fédéralisme (novembre 1948)
219 dence, ou la déplore mais sans faire mieux. Je ne vois plus, pour tenir vitalement aux conceptions et aux coutumes européenn
220 vre des voies nouvelles. Seul il peut surmonter — voyez la Suisse — les vieux conflits de races, de langues et de religions s
38 1962, Esprit, articles (1932–1962). Lettre à Jean-Marie Domenach, à propos de « Sartre et l’Europe » (mai 1962)
221 e qu’à la France, et quand il pense France, il ne voit que le drame algérien. » Les deux phrases semblent dire la même chose
222 vous, que je répondais à Sartre. Allons donc ! Je vois bien qu’il vous est nécessaire d’un peu me calomnier d’abord pour cou