1
eil des religions au terme de l’ère rationaliste.
Ce
n’est pas le phénomène en soi, mais son ampleur, qui s’annonce sans p
2
marquer la décadence de l’Empire romain. Mais de
ce
vide naît un appel. Et cet appel à une communauté nouvelle, à une « m
3
c’est l’affleurement d’un inconscient désir de «
ce
qui lie », d’une religion. De n’importe quelle religion. Il est temps
4
ternité charnelle, d’un coude à coude pathétique.
Ce
n’est pas là une hypothèse : il suffit de traverser le Rhin pour ress
5
, fondée sur les seules choses révolues, sur tout
ce
que l’on a derrière soi et qui ne peut plus être changé : le sang, la
6
: le sang, la race, la tradition, les morts, tout
ce
qui impose un destin sans recours. Voilà pourquoi cette religion est
7
le futur éternel, le rachat du péché d’origine ?
Ce
n’est pas un conflit accidentel, c’est encore moins un conflit politi
8
versaire au problème qu’il tentait de résoudre, à
ce
problème du vide social, communautaire, qui dès maintenant se pose à
9
’avait vu. Mais déjà, pour beaucoup d’entre nous,
ce
fut simplement l’avant-guerre, les souvenirs de notre enfance. Et voi
10
rre, les souvenirs de notre enfance. Et voici que
ce
Temps Perdu, tout d’un coup, est encore plus proche : c’est l’an pass
11
l’an passé, c’est avant-hier — peut-être même est-
ce
… aujourd’hui ? Mais oui, peut-être vivons-nous, ici, dans ce Paris de
12
’hui ? Mais oui, peut-être vivons-nous, ici, dans
ce
Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieux temps européen. J
13
encore, combien de semaines pourrons-nous goûter
ce
répit, et sentir que nous prolongeons une existence que nos fils appe
14
aines ne suffiront jamais à l’assurer : il y faut
ce
climat sentimental, cette espèce de naturel qui naît d’une entente ta
15
loi, en préservant, s’il se peut, dans nos cœurs,
ce
droit d’aimer, cette bonté humaine, plus « inutile » que jamais, domi
16
ela en nous rendant une direction de marche. Mais
ce
n’est plus à nos consciences qu’ils s’adressent, à nos petites consci
17
anarchiques pour lesquelles ils n’ont que mépris.
Ce
qu’ils veulent diriger, ce sont nos lourds instincts, nos peurs, nos
18
ils n’ont que mépris. Ce qu’ils veulent diriger,
ce
sont nos lourds instincts, nos peurs, nos haines et nos orgueils puér
19
le sens du droit et le pacifisme des dictateurs.
Ce
n’était donc pas plus malin que cela ? Il suffit de poser à la clé :
20
es arguments de deux parties adverses. C’est dans
ce
sens que j’avais essayé d’être « juste » vis-à-vis de l’Allemagne dan
21
n petit ouvrage paru l’automne dernier. Or, voici
ce
que m’écrit un hitlérien : « Juste, votre livre ne l’est certainement
22
issent. Que signifie alors le mot vital ? Non pas
ce
qu’un vain puriste pourrait croire, non pas ce qui serait indispensab
23
as ce qu’un vain puriste pourrait croire, non pas
ce
qui serait indispensable pour préserver les Allemands de la famine, m
24
ver les Allemands de la famine, mais au contraire
ce
qui est indispensable pour satisfaire et augmenter une « vitalité sûr
25
sère et la famine, mais l’orgueil et la boulimie.
Ce
sont les blés moraves et les pétroles roumains, réserves de guerre. C
26
ves et les pétroles roumains, réserves de guerre.
Ce
qui est vital, c’est donc tout simplement ce qui permettra de faire l
27
rre. Ce qui est vital, c’est donc tout simplement
ce
qui permettra de faire la guerre, c’est-à-dire — traduit en allemand
28
peuples revendiqués par le Reich dans ces termes,
ce
qui est espace vital pour un nazi risque malheureusement de s’appeler
29
S’il est juste et salutaire de la considérer dans
ce
qu’elle a d’unique, dans sa réalité qui nous met, en question, n’oubl
30
vivons, qu’il s’agisse de flèches ou d’obus. Car
ce
qui compte, en fin de compte, ce n’est pas le sort matériel et le bon
31
s ou d’obus. Car ce qui compte, en fin de compte,
ce
n’est pas le sort matériel et le bonheur plus ou moins grand de la ci
32
s les raisons de vivre des hommes qui l’habitent.
Ce
n’est pas la somme de leurs soucis et de leurs plaisirs, mais le sens
33
notre régime de vie tendue ; il suffit de savoir
ce
qui compte, et que la Joie ne dépend pas de nos misères. J’y songeais
34
depuis 1933. Nous n’en sortirons donc jamais par
ce
biais-là. Abandonnons toute prétention à l’objectivité stellaire, com
35
du groupe allemand — vite désigné — interrompt à
ce
point l’Américain : « Ce que vous dites là, crie-t-il, ce ne sont que
36
e désigné — interrompt à ce point l’Américain : «
Ce
que vous dites là, crie-t-il, ce ne sont que des mensonges propagés à
37
l’Américain : « Ce que vous dites là, crie-t-il,
ce
ne sont que des mensonges propagés à l’étranger par les Juifs, les pl
38
ds », cette histoire vraie pose le vrai problème.
Ce
n’est pas d’hier que je l’ai observé : les Allemands ne mentent pas c
39
ique, car le droit, leur a-t-on enseigné, c’est «
ce
qui sert le peuple allemand ». Plan d’éducation politique pour les no
40
ls ont raison, s’ils n’oublient pas toutefois que
ce
climat « normal », sur la planète, est une exception surprenante. Tou
41
r la planète, est une exception surprenante. Tout
ce
que nos pères considéraient comme simple, typique, évident et « norma
42
e et de rejoindre par les plus coûteux artifices,
ce
climat qu’un Français moyen reçoit à son berceau, cadeau des fées, co
43
guerres ! », nous disaient-ils. Sans doute, mais
ce
ne seront plus les leurs, les « vraies », les héroïques, costumées et
44
et des pompiers. Il ne faut pas se dissimuler que
ce
déclassement brusque de la guerre va provoquer dans le monde entier u
45
sur les traces d’un grand philosophe, découvrira
ce
luxe inouï : la lenteur au sein du silence. i. Rougemont Denis de,
46
eurs, plongeurs bruyants — sonne pour les vêpres.
Ce
lac clair, qu’un jésuite français, au début du xviie siècle, baptisa
47
ets, amers et pleins d’idées nouvelles. La vie de
ce
district est restée communale, patriarcale et paroissiale, dans la vr
48
encore tiède glorifie le luxe songeur. C’est dans
ce
cadre trop parfait, cette ambiance d’innocence, de sports et d’ombres
49
en fuite ma petite fille. À quoi pense-t-il ? De
ce
cerveau est sortie l’équation qui est en train de bouleverser le mond
50
isonner comme un seul homme. Le New York Times de
ce
matin fournit de nouveaux arguments, très puissants mais contradictoi
51
sonne au monde, ait mystérieusement raison ; mais
ce
n’est certainement pas pour les raisons qu’il donne. Et pourquoi n’en
52
es trois sujets dans mes chroniques précédentes.)
Ce
régime, c’est la démocratie, que plus personne qui compte n’ose attaq
53
nt les libertés nationales ou régionales. Mais si
ce
gouvernement devient seul détenteur de la bombe atomique, il se voit
54
, et tôt ou tard elle s’imposera, malgré nous, si
ce
n’est par notre action. Ensuite, il s’agit de combattre les obstacles
55
té plus plaisant à propos de massacres en masses.
Ce
que j’aime, dans le monde, c’est qu’on part quand on veut. À peine so
56
t le sens de la vie si elle finit demain ? Qu’est-
ce
que cette mort de l’homme causée par son génie ? Pourquoi l’intellige
57
ue de ces mots. Il s’agit simplement de circuler.
Ce
n’est pas très facile, pratiquement ? Mais partir, ou rester, ne le s
58
ge, ou du bourgeois et lent xixe siècle ! Serait-
ce
manque d’imagination ? Certes, il en faut une dose non ordinaire pour
59
ages a vécu, la tragédie des départs a vécu. Mais
ce
qui naît, ce qui peut naître parmi nous, c’est un amour plus large de
60
la tragédie des départs a vécu. Mais ce qui naît,
ce
qui peut naître parmi nous, c’est un amour plus large de l’humain, un
61
plus d’Allemagne mais une question allemande. Et
ce
qui me frappe d’abord, c’est de la trouver posée de manière si contra
62
de pitié au-delà. Mais je m’aperçois aussitôt que
ce
contraste n’est si net qu’entre les opinions que l’on publie. Un Gall
63
échaudé craint même l’eau froide. Supposons dans
ce
cas qu’il ait raison. Supposons une Allemagne réarmée, dans ses limit
64
aux sources vives de sa culture et de sa langue.
Ce
qu’on ne pardonnait pas à Hitler et à Goebbels, c’était de dénaturer
65
evenir humain. Il faut premièrement lui expliquer
ce
qui s’est passé, et lui montrer comment il fut complice des crimes qu
66
disait qu’elles « évoquent assez bien l’image que
ce
monde pourrait offrir après une conflagration punitive ». Il ajoute q
67
. Personne ne rit, ne ricane, ou ne hurle. Serait-
ce
qu’au fond de nous-mêmes, à l’insu de nous-mêmes, au tréfonds de notr
68
un propose une méthode, aussi simple que neuve en
ce
domaine : qu’on définisse — et il le fait sur l’heure — les condition
69
eurs. Elle ne rate pas la question nègre. Et, sur
ce
point, elle a beau jeu. Car il faut bien avouer que certains problème
70
ssaire et organique, selon le modèle anglo-saxon.
Ce
caractère suffit à distinguer d’un seul coup d’œil les régimes démocr
71
pose au train du monde. « Ne vous conformez pas à
ce
siècle présent, mais soyez transformés », dit saint Paul. La liberté
72
o et date d’il y a près de cent ans. Aujourd’hui,
ce
qui frappe l’observateur en Suisse, c’est la présence quasi universel
73
ouvrage exemplaire qu’il vient de nous donner sur
ce
pays, La Suisse, démocratie-témoin, André Siegfried s’est posé la que
74
se tient, que tout s’engrène avec nécessité dans
ce
beau mouvement d’horlogerie que compose la fédération de vingt-deux É
75
eux montré pourquoi la politique se confond, chez
ce
peuple insolite, avec une administration bien entendue, dont le seul
76
sque fatale si elle accepte de s’helvétiser. Dans
ce
cas, la Suisse aussi serait sauvée. Le dilemme suisse est donc : miss
77
exportation, n’a pas de valeur universelle. C’est
ce
que pensent encore trop de Suisses, et voilà bien le reproche qu’il f
78
es, le fédéralisme est le contraire d’un système.
Ce
n’est pas une structure abstraite et géométrique, ce n’est pas un pon
79
n’est pas une structure abstraite et géométrique,
ce
n’est pas un poncif à transporter. Mais il ne va pas sans principes,
80
temps que cette idée ait acquis plus de netteté,
ce
sentiment plus d’énergie. » Les adversaires de la fédération du conti
81
istes que l’Europe ait connu depuis 1905 ; depuis
ce
Dimanche Rouge, où le tsar fit tirer sur la foule qui marchait vers l
82
sur la foule qui marchait vers le Palais d’Hiver.
Ce
sont les descendants des ouvriers d’alors, ce sont leurs petits-fils
83
er. Ce sont les descendants des ouvriers d’alors,
ce
sont leurs petits-fils en uniforme, passés aux ordres du Kremlin, qui
84
s. Il était réservé au régime communiste de faire
ce
métier-là au nom des ouvriers — d’ajouter l’imposture au crime. Il ét
85
entir à Berlin, surgissant d’un peuple écrasé. Et
ce
n’est pas l’Europe des marchandages entre nations qui entendent chacu