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e, l’arrière-angoisse. Cette mort en plein combat
dans
l’invisible spirituel, à la veille d’un discours qui devait être un a
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eligieuse. Vous l’éprouverez sans doute comme moi
dans
les salles d’actualités, à considérer le public quand passe le film d
3
ilm des funérailles romaines. Quelque chose vibre
dans
l’obscurité, des régions endormies de la conscience humaine de nouvea
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peut que les temps qui viennent voient s’éveiller
dans
l’âme des masses une grande faim élémentaire trop longtemps refoulée
5
er pourquoi nous sommes ensemble. Il s’est formé,
dans
la cité un sentiment encore diffus de vide social, analogue à celui q
6
t leurs sorciers. Si la faim religieuse s’éveille
dans
ces masses, elles risquent aussi bien de se satisfaire par les moyens
7
mbole. Des masses qui communient avec elles-mêmes
dans
un chant triste ou dans un cri. Or ces religions vagues et violentes
8
mmunient avec elles-mêmes dans un chant triste ou
dans
un cri. Or ces religions vagues et violentes se cherchent pourtant un
9
d’un passé touchant, pour répondre à une religion
dans
sa jeunesse virulente et affamée. Il faut se réduire aux vérités soli
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iforme barbarie — je les vois s’élever rayonnants
dans
la lueur éternisée d’un soir d’été, après l’orage, avant la nuit, dan
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ée d’un soir d’été, après l’orage, avant la nuit,
dans
une gloire déchirante et délicieuse comme les secondes voix de Schuma
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vieux temps, pour nos ancêtres, c’était très loin
dans
le passé, dans la légende, si loin que nul, en vérité, ne l’avait vu.
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ur nos ancêtres, c’était très loin dans le passé,
dans
la légende, si loin que nul, en vérité, ne l’avait vu. Mais déjà, pou
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jourd’hui ? Mais oui, peut-être vivons-nous, ici,
dans
ce Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieux temps européen
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vivre ? Déjà nous éprouvons que le monde a glissé
dans
une ère étrange et brutale, où ces formes de vie, qui sont encore les
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tatures : elles ne tuent pas seulement la liberté
dans
les pays où elles sévissent, mais aussi bien chez les voisins qu’elle
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« réalisme » à sa manière, le charme est détruit
dans
nos vies. Nous sommes pareils à celui qui s’éveille et goûte encore q
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enir… Il faut se lever. Il faut entrer résolument
dans
le grand jour du siècle mécanique, accepter pour un temps sa loi, en
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our un temps sa loi, en préservant, s’il se peut,
dans
nos cœurs, ce droit d’aimer, cette bonté humaine, plus « inutile » qu
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ette. Quoi qu’il en soit, deux choses me frappent
dans
cette enquête : le profond désarroi moral qu’elle avoue et, d’autre p
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rientées. Car la seule direction réelle, elle est
dans
la marche à l’Étoile, dans la marche unanime vers un point qui se tro
22
ction réelle, elle est dans la marche à l’Étoile,
dans
la marche unanime vers un point qui se trouve au-delà de la terre, ég
23
e ne la crois pas de nature sentimentale d’abord.
Dans
toutes ces querelles de ménage que se font les nations d’Europe, il s
24
s ne correspondait pas à des notions bien claires
dans
le cerveau d’un paysan prussien. D’où les malentendus que l’on sait,
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cidément, cela ne prenait pas, cela n’entrait pas
dans
les coutumes germaniques. Alors parut M. Hitler. Il a fallu cinq ou s
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roit des peuples à disposer d’eux-mêmes signifie,
dans
le langage totalitaire ; le droit des peuples les plus forts à dispos
27
sans avoir à tirer un obus. La presse italienne,
dans
son ardeur de néophyte, vend la mèche lorsqu’elle oppose à la violenc
28
parfois subtiles, il n’est pas superflu d’entrer
dans
le détail de quelques-unes de ces transpositions. J’examinerai à cet
29
ger les arguments de deux parties adverses. C’est
dans
ce sens que j’avais essayé d’être « juste » vis-à-vis de l’Allemagne
30
essayé d’être « juste » vis-à-vis de l’Allemagne
dans
un petit ouvrage paru l’automne dernier. Or, voici ce que m’écrit un
31
qu’aux yeux des peuples revendiqués par le Reich
dans
ces termes, ce qui est espace vital pour un nazi risque malheureuseme
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nt nous vivons ! Et notre vie, loin de se replier
dans
la crainte, s’exalte aux approches du péril et s’en nourrit plus qu’o
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ise. S’il est juste et salutaire de la considérer
dans
ce qu’elle a d’unique, dans sa réalité qui nous met, en question, n’o
34
aire de la considérer dans ce qu’elle a d’unique,
dans
sa réalité qui nous met, en question, n’oublions pas que toute réalit
35
le tels que radio, police et presse, introduisent
dans
le monde actuel des possibilités plus radicales d’anéantir la guerre
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même poison, selon la dose, paralyse, ou tonifie.
Dans
l’atmosphère de catastrophes où nous vivons, une profonde ambiguïté s
37
nge à la colombe de Kantf qui croyait voler mieux
dans
le vide… L’homme n’est pas fait pour vivre sans menaces, sans résista
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vigilance. Notre génération trouve, au contraire,
dans
la connaissance du désordre et des périls inhérents au progrès, la ch
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garo, Paris, 7 juin 1939, p. 1 et 3. f. « Kaur »
dans
la version originale imprimée, manifestement une erreur.
40
ar exemple, dont l’influence demeure considérable
dans
la presse de « gauche modérée ». Et d’autres pensent que non, ainsi G
41
ainsi Glenway Wescott, qui vient de le démontrer
dans
un roman intitulé Appartements d’Athènes (l’a-t-on publié en français
42
qui doivent en décider. Une anecdote la résumera.
Dans
une ville allemande occupée par les Américains, un officier chargé du
43
’officier s’étonne, puis se fâche. Ne sait-on pas
dans
le monde entier que le peuple allemand plébiscita cinq fois le régime
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t d’avis par « intérêt vital », que tout a changé
dans
le monde. Les critères mêmes du vrai sont modifiés. Menteur, celui qu
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met à faire le bon apôtre. Nazi, celui qui accuse
dans
la même phrase « les Juifs, les ploutocrates américains, les démocrat
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’arrête. Le business même s’alourdit et s’endort.
Dans
la rue des gens tombent. Le veston sur le bras, on erre dans un bain
47
des gens tombent. Le veston sur le bras, on erre
dans
un bain de vapeur, cherchant les salles réfrigérées où l’on entre le
48
es continents… Notre terre est à peine habitable,
dans
l’ensemble ! Et dans les régions plutôt rares où les conditions natur
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terre est à peine habitable, dans l’ensemble ! Et
dans
les régions plutôt rares où les conditions naturelles tolèrent la sub
50
Les quatre saisons bien distinctes s’y succèdent
dans
un ordre classique. Noël tombe en hiver, non pas en plein été comme d
51
. Noël tombe en hiver, non pas en plein été comme
dans
l’hémisphère sud. Pays qui ne connaît d’autres désastres que ceux qu’
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rivilège unique les créations qu’on attend d’elle
dans
tous les ordres, que se passera-t-il ? On verra le reste du monde, et
53
génie du poker et la cravache, n’ont pas d’emploi
dans
les laboratoires. Les capitaines au grand cœur et les armées en bel a
54
ce déclassement brusque de la guerre va provoquer
dans
le monde entier un sentiment de vague et vaste frustration. (L’Europe
55
ense imaginable — et la circulation sera dégorgée
dans
l’invisible stratosphère… Quant aux voyages ? Ils vont mourir aussi,
56
aucon et du dernier des Mohicans. Rien n’a changé
dans
le paysage depuis Cooper, lequel notait dans sa préface que tout étai
57
angé dans le paysage depuis Cooper, lequel notait
dans
sa préface que tout était resté pareil depuis l’époque des Iroquois e
58
Entre les pages de l’exemplaire de Cooper trouvé
dans
la bibliothèque du salon, une petite carte de visite jaunie porte le
59
s communistes. Elle élève des milliers de poulets
dans
un domaine qu’elle a nommé le « Sommet du Monde », parce qu’il s’éten
60
es deux fils, officiers de marine, se sont battus
dans
le Pacifique. Les disputes politiques, à la table des T…, semblent pa
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est restée communale, patriarcale et paroissiale,
dans
la vraie tradition républicaine que « ces gens » de Washington sont e
62
ntre les préjugés de race » ayant passé cet hiver
dans
l’État, la pancarte porte aujourd’hui : « Nous sommes catholiques et
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néogothique d’Oxford, dernier confort, s’espacent
dans
des parcs dont l’automne encore tiède glorifie le luxe songeur. C’est
64
omne encore tiède glorifie le luxe songeur. C’est
dans
ce cadre trop parfait, cette ambiance d’innocence, de sports et d’omb
65
elles affectent. Comme partout en Amérique — mais
dans
notre réserve d’intellectuels avec plus de compétence qu’ailleurs — l
66
n bouton, et une terrifiante explosion se produit
dans
le territoire de l’autre. Le processus se poursuit, jusqu’au jour où
67
si le docteur Oppenheimer a raison. Mettons-nous
dans
la situation. Pour transporter l’infanterie et les chars nécessaires
68
termine une campagne en occupant le terrain. Mais
dans
le cas d’une guerre atomique, il n’est pas sûr, ni même probable, que
69
éditionnaire pour les franchir, et les conditions
dans
lesquelles il s’ébranlera. Il a fallu deux ans aux Américains pour dé
70
Le temps de réfléchir est revenu. S’il n’y a rien
dans
le journal, cherchons dans notre tête. Nous y trouverons d’abord une
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evenu. S’il n’y a rien dans le journal, cherchons
dans
notre tête. Nous y trouverons d’abord une grande question : qu’est-il
72
rme. (Je n’ai guère parlé que de ces trois sujets
dans
mes chroniques précédentes.) Ce régime, c’est la démocratie, que plus
73
fois plus puissante que toutes les autres jouent
dans
le même sens, se prêtent appui et se renforcent mutuellement. Voici c
74
lle utopies. La grande tâche politique du siècle,
dans
ces conditions, paraît claire. Il faut d’abord dresser devant les peu
75
e combattre les obstacles à cette union. Ils sont
dans
l’étroitesse de nos esprits, non pas dans la raison, ni dans les fait
76
ls sont dans l’étroitesse de nos esprits, non pas
dans
la raison, ni dans les faits. Au premier rang, on ne manquera pas de
77
itesse de nos esprits, non pas dans la raison, ni
dans
les faits. Au premier rang, on ne manquera pas de désigner le nationa
78
Washington ? Je vous avouerai que je m’y réfugie
dans
les salons. L’Europe avait des salons littéraires. À Washington, ils
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t à propos de massacres en masses. Ce que j’aime,
dans
le monde, c’est qu’on part quand on veut. À peine sorti, je me suis m
80
lle. Tous les problèmes derniers nous sont posés,
dans
des termes urgents et concrets. Quel est le sens de la vie si elle fi
81
temps redoutait une fin qui l’eût pourtant jetée
dans
l’Éternel ? J’arpentais des avenues interminables, sillonnées de taxi
82
taxis bondés. Je me disais : on discute gentiment
dans
les salons la possibilité de faire sauter la planète. Les événements
83
tat parlent tant… J’ai fini par trouver une place
dans
un taxi. Trois militaires, rentrant du Pacifique, s’y racontaient le
84
tupides n’y inviteraient. Je reprends la question
dans
les termes où l’on me dit qu’elle est posée dans nos pays : Faut-il p
85
dans les termes où l’on me dit qu’elle est posée
dans
nos pays : Faut-il partir ? (Peut-on partir est une tout autre affair
86
e pourrait enfin s’enorgueillir. Ils représentent
dans
l’esprit des modernes la Fatalité imbécile. Pourquoi donc les accepto
87
rd’hui, de le « guérir » plutôt que de l’enfermer
dans
sa misère. Ces deux dernières prises de position, minoritaires sans d
88
u moins semble-t-on leur accorder le premier rang
dans
un ordre d’urgence. Et soudain je me demande non sans angoisse : n’es
89
ui s’est totalement transformée ? Quand je disais
dans
mon Journal d’Allemagne : attention, c’est très grave, ils ne songe
90
s deux grandes ombres que j’ai dites. Considérons
dans
cette perspective les craintes de ceux qui vont disant : « Ne retombo
91
ntes de ceux qui vont disant : « Ne retombons pas
dans
les erreurs anciennes ! Nous sommes payés pour les connaître, ces All
92
Chat échaudé craint même l’eau froide. Supposons
dans
ce cas qu’il ait raison. Supposons une Allemagne réarmée, dans ses li
93
u’il ait raison. Supposons une Allemagne réarmée,
dans
ses limites rétrécies entre la France et l’Union soviétique : 50 mill
94
ublie, à trop parler Ruhr, garanties, réarmement.
Dans
l’état où menace de la laisser un politique de répression négative et
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r ici ? Faut-il « les » aider ? La Suisse,
dans
sa partie alémanique surtout, entretenait peu d’illusions, jusqu’en 1
96
ciale que je m’attirais en parlant le hochdeutsch
dans
les magasins de Berne : on me répondait en français, et tant pis pour
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crois les nombreux articles que je viens de lire
dans
les revues et les journaux alémaniques, la question allemande, aujour
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ue phase a duré quatre ans. Il remonte des abris,
dans
les ruines de ses villes, pour découvrir qu’il n’a plus de gouverneme
99
un rôle normal, ni tyran ni victime intéressante,
dans
la communauté européenne. Tout cela revient à le mettre en mesure de
100
rai danger allemand, en l’an 1946, ne réside plus
dans
un état-major, dans un parti, dans une doctrine de conquête, ou dans
101
en l’an 1946, ne réside plus dans un état-major,
dans
un parti, dans une doctrine de conquête, ou dans une religion du sang
102
ne réside plus dans un état-major, dans un parti,
dans
une doctrine de conquête, ou dans une religion du sang. Le danger all
103
dans un parti, dans une doctrine de conquête, ou
dans
une religion du sang. Le danger allemand aujourd’hui, c’est qu’il ne
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une incertitude. Non seulement nous ne savons pas
dans
quelles voies nous engagent ces expériences — celle de demain et cell
105
ée pour la fin du mois —, mais encore nous sommes
dans
un doute entretenu par nombre de savants quant à leurs effets immédia
106
d’une contamination des atomes d’uranium nageant
dans
l’Océan. Ou de nuages radioactifs qui se promèneraient autour du glob
107
du globe, semant la mort et la consomption lente
dans
les pays les plus lointains, aveuglant les avions, affolant les bouss
108
lenché en retour un raz-de-marée de protestations
dans
le monde entier, c’est qu’on affirme que l’opération sera faite « dan
109
c’est qu’on affirme que l’opération sera faite «
dans
un but militaire ». Ces quatre mots (et cette faute de français) rédu
110
il va se livrer à des expériences de cet ordre, «
dans
un but » de connaissance pure, de poésie, de philosophie, ou de lucre
111
Noirs ou des Koulaks, se liquide plus facilement
dans
une dictature que dans une démocratie… Le secrétaire d’État Marshall
112
se liquide plus facilement dans une dictature que
dans
une démocratie… Le secrétaire d’État Marshall a proposé une sorte de
113
est pas libre tant que ses loyaux citoyens vivent
dans
la crainte d’être privés de la vie, de la prospérité et de la poursui
114
re, mais de trahison. On la punit comme telle et,
dans
le fait, elle est forcée d’agir comme telle. Je sais bien que les Rus
115
. L’autorité suprême de leur Église ne réside pas
dans
la majorité, mais bien dans l’unanimité (le sobornots). C’est au nom
116
Église ne réside pas dans la majorité, mais bien
dans
l’unanimité (le sobornots). C’est au nom d’une doctrine semblable que
117
trine semblable que les Soviets ont exigé le veto
dans
tous les cas où l’unanimité ne pourrait pas s’établir à l’ONU. Appelo
118
misère. Je pense qu’elle s’est rarement produite
dans
les pays où la revendication des miséreux est étouffée comme subversi
119
nfin. Elle consiste, à mon sens, en premier lieu,
dans
la certitude que, si l’on diffère d’opinion avec le Pouvoir, on n’en
120
… Mais non, la Suisse s’obstine et, presque seule
dans
le monde depuis cent ans, elle vit paisiblement. Le miracle est paten
121
e, élégance et dextérité. Il triomphe tour à tour
dans
la topographie politique et dans la géographie morale, dans l’analyse
122
mphe tour à tour dans la topographie politique et
dans
la géographie morale, dans l’analyse économique et dans la synthèse e
123
pographie politique et dans la géographie morale,
dans
l’analyse économique et dans la synthèse en une formule. Il nous mont
124
a géographie morale, dans l’analyse économique et
dans
la synthèse en une formule. Il nous montre la Suisse telle qu’elle es
125
tout se tient, que tout s’engrène avec nécessité
dans
ce beau mouvement d’horlogerie que compose la fédération de vingt-deu
126
, le seul auteur non suisse qui soit allé si loin
dans
l’analyse des variétés de l’expérience fédérale, sans s’exposer aux d
127
roblèmes par des moyens valables pour elle seule.
Dans
le monde où nous vivons, semble-t-il dire, n’est-il pas fou d’être au
128
n presque fatale si elle accepte de s’helvétiser.
Dans
ce cas, la Suisse aussi serait sauvée. Le dilemme suisse est donc : m
129
nouvelles de notre temps. Et vous pourrez y lire
dans
le concret une histoire qui dément la sagesse proverbiale : l’histoir
130
es, le cri de douleur des faubourgs s’est propagé
dans
les avenues lugubres de Berlin, entre leurs façades sur le vide, les
131
la foule ouvrière. Cette phrase qu’on n’a pas lue
dans
la presse communiste, nos enfants la liront dans leurs livres d’histo
132
dans la presse communiste, nos enfants la liront
dans
leurs livres d’histoire. Cette phrase a été dite, une fois pour toute
133
toutes les villes de la zone Est, bien qu’écrasée
dans
le sang, marque la fin d’une ère : celle du mythe communiste qui, pen
134
x Berlinois que « la classe ouvrière se reconnaît
dans
les épreuves de force que le PC institue en son nom ! » (J.-P. Sartre
135
u milieu du secteur soviétique, comme l’ont écrit
dans
leur panique les communistes ? Pouvaient-ils pratiquement n’être pas
136
t devenue manifeste. Il ne reste à ses partisans,
dans
nos démocraties, qu’à nier les faits. Il leur reste à nier ceci : dev