1
veau se sensibilisent… Possibilités ambiguës dont
il
ne faudrait pas trop vite se réjouir. Il se peut que les temps qui vi
2
uës dont il ne faudrait pas trop vite se réjouir.
Il
se peut que les temps qui viennent voient s’éveiller dans l’âme des m
3
s, à nous demander pourquoi nous sommes ensemble.
Il
s’est formé, dans la cité un sentiment encore diffus de vide social,
4
», d’une religion. De n’importe quelle religion.
Il
est temps que le monde chrétien prenne conscience à la fois de cette
5
a fois de cette chance et des risques immenses qu’
elle
ouvre. Car on ne peut plus se le dissimuler : les masses modernes, pr
6
Si la faim religieuse s’éveille dans ces masses,
elles
risquent aussi bien de se satisfaire par les moyens les plus grossier
7
coude pathétique. Ce n’est pas là une hypothèse :
il
suffit de traverser le Rhin pour ressentir, jusqu’au frisson de l’hor
8
que » nationale-socialiste. L’effrayant, c’est qu’
il
n’y en a pas. Il n’y a rien que des masses qui se ressentent comme te
9
ocialiste. L’effrayant, c’est qu’il n’y en a pas.
Il
n’y a rien que des masses qui se ressentent comme telles, à la faveur
10
on spirituelle, d’une espérance ouvrant l’avenir,
elles
ne savent justifier leur existence que par le fait qui rassemble les
11
choses vieilles sont passées », dit saint Paul, «
il
n’y a plus ni Juif ni Grec, et tu es mon frère en la cité nouvelle si
12
met pas que « les choses vieilles sont passées ».
Elle
n’admet pas cette nouvelle naissance, cette conversion à partir de la
13
naissance, cette conversion à partir de laquelle
il
n’y a plus ni Juifs ni Grecs aux yeux de l’esprit. Elle ne demande pa
14
’y a plus ni Juifs ni Grecs aux yeux de l’esprit.
Elle
ne demande pas : que crois-tu ? qu’espères-tu ? mais elle demande seu
15
demande pas : que crois-tu ? qu’espères-tu ? mais
elle
demande seulement : quels sont tes morts ? Religion du sol et du sang
16
entel, c’est encore moins un conflit politique qu’
il
faut chercher à l’origine réelle des persécutions hitlériennes contre
17
ter que l’incroyance et l’inertie. Peut-être vont-
ils
découvrir que l’adversaire fanatisé les défie mieux que le sceptique
18
tique et les ramène mieux à leur vraie force. Car
il
ne suffit plus d’entretenir un vague sentiment religieux, vestige d’u
19
e religion dans sa jeunesse virulente et affamée.
Il
faut se réduire aux vérités solides. À celles qui nourrissent l’espér
20
’espérance, et non la peur ou la haine du voisin.
Il
faut surtout répondre mieux que l’adversaire au problème qu’il tentai
21
ut répondre mieux que l’adversaire au problème qu’
il
tentait de résoudre, à ce problème du vide social, communautaire, qui
22
tre part, en critiquant simplement leurs erreurs.
Il
est facile d’avoir raison de loin ; plus difficile de découvrir une v
23
! Mais les vrais paradis seront toujours perdus :
ils
naissent à l’heure où on les perd. Souvenirs de Salzbourg et de Pragu
24
rté dont nous avions à peine conscience, parce qu’
elle
était notre manière toute naturelle de respirer et de penser, d’aller
25
blent, soit qu’un sursaut nous dresse à résister,
il
faudra changer de rythme et rectifier la tenue, bander tous les resso
26
iliser les cœurs… C’est le crime des dictatures :
elles
ne tuent pas seulement la liberté dans les pays où elles sévissent, m
27
e tuent pas seulement la liberté dans les pays où
elles
sévissent, mais aussi bien chez les voisins qu’elles secouent d’un dé
28
es sévissent, mais aussi bien chez les voisins qu’
elles
secouent d’un défi grossier. La liberté ne peut survivre à de tels ch
29
La liberté ne peut survivre à de tels chocs. Car
elle
est vraiment comme un rêve, un rêve heureux où l’on circule avec aisa
30
dant seulement l’arrière-conscience d’un miracle.
Elle
est encore une œuvre d’art qui n’agit que par l’atmosphère, par le «
31
n’agit que par l’atmosphère, par le « charme » qu’
elle
fait régner. Des lois adroites et humaines ne suffiront jamais à l’as
32
tes et humaines ne suffiront jamais à l’assurer :
il
y faut ce climat sentimental, cette espèce de naturel qui naît d’une
33
uestion l’usurpateur du Hradschin. Et dès lors qu’
il
l’a mis en question, et qu’il nous force au « réalisme » à sa manière
34
hin. Et dès lors qu’il l’a mis en question, et qu’
il
nous force au « réalisme » à sa manière, le charme est détruit dans n
35
ues instants les délices d’un rêve inachevé. Mais
il
sait bien que c’est fini. Brève dispense, le temps d’un peu se souven
36
i. Brève dispense, le temps d’un peu se souvenir…
Il
faut se lever. Il faut entrer résolument dans le grand jour du siècle
37
le temps d’un peu se souvenir… Il faut se lever.
Il
faut entrer résolument dans le grand jour du siècle mécanique, accept
38
, accepter pour un temps sa loi, en préservant, s’
il
se peut, dans nos cœurs, ce droit d’aimer, cette bonté humaine, plus
39
aux écrivains et aux sociologues, on voudrait qu’
elle
atteigne aussi le grand public, que l’enquêteur attrape le premier ve
40
celui-là même qui parviendrait à la donner. Tant
il
est vrai que bien peu d’entre nous connaissent leurs maîtres véritabl
41
tre. Je retranche pour ma part les journalistes :
ils
dirigent en partie l’opinion, mais non pas nos actions personnelles.
42
rices avides de « bonheur » à la recette. Quoi qu’
il
en soit, deux choses me frappent dans cette enquête : le profond désa
43
dans cette enquête : le profond désarroi moral qu’
elle
avoue et, d’autre part, la multiplicité, c’est-à-dire l’impuissance p
44
ssion dont nous ne savons plus même distinguer qu’
elle
contredit radicalement notre morale. Au lieu d’une discipline, nous a
45
oderne retentit d’En avant ! qui ne savent pas où
ils
vont. Et toutes ces « directions » désorientées, à courte vue, se neu
46
la grandeur, nous n’avons plus de buts communs ?
Ils
vont nous rendre tout cela en nous rendant une direction de marche. M
47
e marche. Mais ce n’est plus à nos consciences qu’
ils
s’adressent, à nos petites consciences anarchiques pour lesquelles il
48
s petites consciences anarchiques pour lesquelles
ils
n’ont que mépris. Ce qu’ils veulent diriger, ce sont nos lourds insti
49
iques pour lesquelles ils n’ont que mépris. Ce qu’
ils
veulent diriger, ce sont nos lourds instincts, nos peurs, nos haines
50
d’hommes sont heureux d’être « mis au pas ». Faut-
il
choisir entre anarchie et dictature ? Mais l’une et l’autre sont déso
51
sont désorientées. Car la seule direction réelle,
elle
est dans la marche à l’Étoile, dans la marche unanime vers un point q
52
elles de ménage que se font les nations d’Europe,
il
s’agit moins d’humeurs que de lexiques incompatibles. Ainsi du dialog
53
ncompatibles. Ainsi du dialogue France-Allemagne.
Il
fut longtemps l’un des plus malaisés, à cause du pathos jacobin dont
54
de Versailles. Le Reich promettait de comprendre,
il
proclamait la République, il allait essayer, lui aussi, de pratiquer
55
ttait de comprendre, il proclamait la République,
il
allait essayer, lui aussi, de pratiquer les droits de l’homme… Et pui
56
les coutumes germaniques. Alors parut M. Hitler.
Il
a fallu cinq ou six ans pour déchiffrer la clé de son langage. Les ré
57
uvoir dire que le système est assez simple, et qu’
il
consiste à peu près en ceci : reprendre le vocabulaire démocratique,
58
dans son ardeur de néophyte, vend la mèche lorsqu’
elle
oppose à la violence et au bellicisme de Roosevelt le sens du droit e
59
ateurs. Ce n’était donc pas plus malin que cela ?
Il
suffit de poser à la clé : noir égale blanc, et ainsi de suite. Enfin
60
ne tout est affaire de nuances, parfois subtiles,
il
n’est pas superflu d’entrer dans le détail de quelques-unes de ces tr
61
roit de porter une arme et de la garder chez soi.
Il
est donc assez naturel que le congrès de Nuremberg, qui célébra le ré
62
un moyen de protéger des libertés d’ordre civil.
Il
est en soi la liberté, et nulle autre n’est concevable… La justice es
63
: droit du plus fort, donc injustice. Ici encore,
il
suffit de changer le signe. Quant à l’espace vital des dictatures, on
64
ndemain prévisible. Et pourtant le désordre dure.
Il
se confond avec notre vie même, avec la Vie ! Certes, l’anarchie des
65
que notre époque est l’époque même de la Crise. S’
il
est juste et salutaire de la considérer dans ce qu’elle a d’unique, d
66
st juste et salutaire de la considérer dans ce qu’
elle
a d’unique, dans sa réalité qui nous met, en question, n’oublions pas
67
de guerre, au sens moderne de l’expression. Mais
il
n’est pas fait davantage pour vivre en l’état d’illusion qu’on nomme
68
r est toujours « malgré tout », et c’est alors qu’
il
est vraiment le gage d’une vie qui vaille d’être vécue. Les génératio
69
ence plus facile, mais de quel prix spirituel ont-
elles
payé l’illusion du Progrès ? Je songe à la colombe de Kantf qui croya
70
hérents au progrès, la chance d’une grandeur qui,
elle
aussi, pourrait être sans précédent. Comme toute génération sérieusem
71
C’est toujours le même drame que nous vivons, qu’
il
s’agisse de flèches ou d’obus. Car ce qui compte, en fin de compte, c
72
eurs soucis et de leurs plaisirs, mais le sens qu’
ils
découvrent à l’existence, à la faveur de ces vicissitudes acceptées.
73
vivre une vie plus consciente et réelle. Quoi qu’
il
advienne, sachons voir en toutes choses la double possibilité qu’elle
74
ns voir en toutes choses la double possibilité qu’
elles
offrent, le matin et la nuit qui viennent, et qui ne cesseront de ven
75
ur éternel ! Prenons notre régime de vie tendue ;
il
suffit de savoir ce qui compte, et que la Joie ne dépend pas de nos m
76
as une question personnelle, vous voyez bien… » —
il
put s’abandonner avec ivresse aux délices d’une diatribe que chacun s
77
ns des Américains que j’estime le plus pensent qu’
il
existe encore de « bons Allemands ». Dorothy Thompson par exemple, do
78
gements personnels. Prenons la situation telle qu’
elle
s’offre en Allemagne et aujourd’hui, aux yeux de ceux qui doivent en
79
le régime hitlérien, par d’écrasantes majorités ?
Il
doit donc bien y avoir des nazis en Allemagne et même en assez grande
80
oint l’Américain : « Ce que vous dites là, crie-t-
il
, ce ne sont que des mensonges propagés à l’étranger par les Juifs, le
81
pas comme nous. Et c’est un fait fondamental dont
il
convient de tenir compte quand on parle du « problème allemand ». Ils
82
r compte quand on parle du « problème allemand ».
Ils
mentent avec sincérité, et nous mentons avec mauvaise conscience. Qua
83
ons bien que la vérité ne change pas pour si peu.
Elle
subsiste intacte et nous juge. Eux croient, s’ils changent d’avis par
84
lle subsiste intacte et nous juge. Eux croient, s’
ils
changent d’avis par « intérêt vital », que tout a changé dans le mond
85
l’on ressort avec un rhume. La semaine dernière,
il
gelait presque. L’Américain doit conserver sa garde-robe entière et t
86
ennent dès l’enfance — et nul ne s’en étonne — qu’
il
possède un climat tempéré. C’est la France. Ses habitants croient que
87
France. Ses habitants croient que la nature dont
ils
jouissent est le climat normal de l’homme. Ils ont raison, s’ils n’ou
88
nt ils jouissent est le climat normal de l’homme.
Ils
ont raison, s’ils n’oublient pas toutefois que ce climat « normal »,
89
st le climat normal de l’homme. Ils ont raison, s’
ils
n’oublient pas toutefois que ce climat « normal », sur la planète, es
90
xxe siècle comme autant de cas d’exception, dont
il
est stupéfiant qu’ils se produisent si l’on parcourt les statistiques
91
ant de cas d’exception, dont il est stupéfiant qu’
ils
se produisent si l’on parcourt les statistiques. La France au climat
92
hautement improbable. Mais c’est par cela même qu’
elle
se trouve chargée d’une mission universelle. Pendant des siècles, l’h
93
prends le mot puissance au sens de potentiel. Si
elle
doit cesser demain de tirer d’un privilège unique les créations qu’on
94
’un privilège unique les créations qu’on attend d’
elle
dans tous les ordres, que se passera-t-il ? On verra le reste du mond
95
end d’elle dans tous les ordres, que se passera-t-
il
? On verra le reste du monde, et pendant des siècles peut-être, s’eff
96
forme militaire — c’était la guerre tout court —
elle
a moins de chances de renaître et moins d’avenir que les ordres de ch
97
rre n’est plus leur métier. Et que par conséquent
il
n’y aura plus de guerre au sens classique et multimillénaire du mot.
98
Il y aura toujours des guerres ! », nous disaient-
ils
. Sans doute, mais ce ne seront plus les leurs, les « vraies », les hé
99
nds chefs adulés par des effectifs considérables.
Il
faut en prendre son parti : l’ère des militaires a pris fin le 6 août
100
municipal, au titre de la police et des pompiers.
Il
ne faut pas se dissimuler que ce déclassement brusque de la guerre va
101
ue pose au siècle la bipartition d’un seul atome.
Il
en est d’autres, dont nous avons parlé abondamment ces derniers jours
102
ans l’invisible stratosphère… Quant aux voyages ?
Ils
vont mourir aussi, avec la poésie de la durée, de la distance et de l
103
i l’Amérique de mon enfance. Non point la vraie —
il
n’y en a point — mais l’une des vraies — elles le sont presque toutes
104
aie — il n’y en a point — mais l’une des vraies —
elles
le sont presque toutes. Entre les pages de l’exemplaire de Cooper tro
105
tit-fils. Roi du pays et chef de tribu politique,
il
possède la plupart des maisons riveraines, dont celle où je suis, la
106
eraines, dont celle où je suis, la plus vieille :
elle
aura cent ans l’an prochain. Mr T… fut jadis candidat républicain con
107
ur l’élection au poste de gouverneur de cet État.
Il
est tanné comme un Indien, juste juge, roublard, riche et pieux. Sa f
108
s étudiants pauvres et démocrates de New York, qu’
elle
voudrait arracher au « totalitarisme », entendez aux idées communiste
109
totalitarisme », entendez aux idées communistes.
Elle
élève des milliers de poulets dans un domaine qu’elle a nommé le « So
110
élève des milliers de poulets dans un domaine qu’
elle
a nommé le « Sommet du Monde », parce qu’il s’étend sur une colline d
111
qu’elle a nommé le « Sommet du Monde », parce qu’
il
s’étend sur une colline dominant le lac aux cent îles. L’aînée des fi
112
igidité de sa morale, de ses préjugés séculaires.
Il
me semble avoir lu parfois que l’Amérique est un pays sans traditions
113
ageux de l’éternel dernier des Mohicans ! Vaincu,
il
a conquis l’âme des pionniers et gouverne par elle une Amérique secrè
114
il a conquis l’âme des pionniers et gouverne par
elle
une Amérique secrète, qui sent mieux son histoire réelle que ses trop
115
che du nouvel âge, le Moïse de la Terre atomique.
Il
passe ainsi chaque jour, vers onze heures du matin. Quand il fait fro
116
nsi chaque jour, vers onze heures du matin. Quand
il
fait froid il porte un manteau noir. Sa chevelure m’indique la direct
117
r, vers onze heures du matin. Quand il fait froid
il
porte un manteau noir. Sa chevelure m’indique la direction du vent, e
118
pect met en fuite ma petite fille. À quoi pense-t-
il
? De ce cerveau est sortie l’équation qui est en train de bouleverser
119
vertes particulières, et aux liaisons humaines qu’
elles
affectent. Comme partout en Amérique — mais dans notre réserve d’inte
120
uvaise conscience les a rendus prudents et sages.
Ils
se sentent accusés sourdement d’avoir causé trois-cent-mille morts et
121
ts et créé une menace planétaire. Aussi défendent-
ils
tous l’idée que la guerre des bombes serait la fin des hommes, et que
122
moyen de l’empêcher est un gouvernement mondial.
Ils
partagent mon avis sur l’inutilité des armées et des flottes de l’air
123
le général Marshall. La bombe atomique, déclare-t-
il
, devant une commission parlementaire, loin de rendre l’armée superflu
124
’est bien l’avis qu’on attendait d’un général. Et
il
illustre sa pensée. « Supposez, dit-il, deux savants, l’un en Allemag
125
énéral. Et il illustre sa pensée. « Supposez, dit-
il
, deux savants, l’un en Allemagne et l’autre à Washington. Chacun pèse
126
e des effectifs plus importants que par le passé.
Il
faut des troupes pour mettre les instruments en position, il faut des
127
troupes pour mettre les instruments en position,
il
faut des troupes pour s’emparer d’une île qui nous servira de base de
128
r d’une île qui nous servira de base de tir. » Et
il
conclut que les conditions fondamentales de la guerre n’ont pas chang
129
ntales de la guerre n’ont pas changé davantage qu’
elles
ne le firent lors de l’invention de la poudre. Mais trois colonnes pl
130
hier par un comité du Sénat. À la question : “Est-
il
vraisemblable qu’un seul raid atomique contre les centres populeux de
131
crains que oui.” » Or ceci tue cela, me semble-t-
il
. Si impertinent qu’il paraisse de critiquer l’avis d’un militaire que
132
ceci tue cela, me semble-t-il. Si impertinent qu’
il
paraisse de critiquer l’avis d’un militaire que le président Truman d
133
es à la conquête d’une île ou des bases ennemies,
il
faudra plusieurs heures, sinon plusieurs jours. Or au moment où ces t
134
le même sort. Imaginons le moral de ces soldats.
Ils
sauront qu’ils ont peu de chances de recevoir des renforts et des mun
135
Imaginons le moral de ces soldats. Ils sauront qu’
ils
ont peu de chances de recevoir des renforts et des munitions de leur
136
munitions de leur pays, plus qu’à moitié détruit.
Ils
verront que la guerre n’a plus de sens humain. D’ailleurs l’île qu’il
137
erre n’a plus de sens humain. D’ailleurs l’île qu’
ils
iront conquérir sera déjà réduite en fine poussière, si l’ennemi n’es
138
terrain. Mais dans le cas d’une guerre atomique,
il
n’est pas sûr, ni même probable, que l’agresseur juge bien utile de v
139
ope. Calculez les distances. Supputez le temps qu’
il
faut à un corps expéditionnaire pour les franchir, et les conditions
140
r les franchir, et les conditions dans lesquelles
il
s’ébranlera. Il a fallu deux ans aux Américains pour débarquer en Eur
141
et les conditions dans lesquelles il s’ébranlera.
Il
a fallu deux ans aux Américains pour débarquer en Europe, et leur pay
142
ys était resté à l’abri des bombardements. Même s’
il
leur faut seulement deux heures la prochaine fois, ils arriveront une
143
eur faut seulement deux heures la prochaine fois,
ils
arriveront une heure trop tard. Il se peut que le général Marshall, q
144
ochaine fois, ils arriveront une heure trop tard.
Il
se peut que le général Marshall, qui a su tout cela mieux que personn
145
ais ce n’est certainement pas pour les raisons qu’
il
donne. Et pourquoi n’en pas donner d’autres, si elles existent ? La g
146
l donne. Et pourquoi n’en pas donner d’autres, si
elles
existent ? La guerre n’a plus d’autres secrets que ceux de l’industri
147
e : — Messieurs les Anglais, tirez les premiers !
il
n’y aurait plus personne pour tirer en second, et retourner le feu, c
148
e on disait naguère. Le général Marshall l’aurait-
il
oublié, lorsqu’il parle tout tranquillement d’« un processus qui se p
149
e. Le général Marshall l’aurait-il oublié, lorsqu’
il
parle tout tranquillement d’« un processus qui se poursuit » ? La dis
150
ssion, comme on dit, reste ouverte. Souhaitons qu’
elle
le reste longtemps. Car il s’agit d’un problème dont la preuve, si el
151
verte. Souhaitons qu’elle le reste longtemps. Car
il
s’agit d’un problème dont la preuve, si elle était jamais administrée
152
s. Car il s’agit d’un problème dont la preuve, si
elle
était jamais administrée, ne pourrait plus intéresser qu’un auditoire
153
menacé d’ennui. Mais en même temps, c’est comme s’
il
s’éveillait d’une longue torpeur stupéfiée. Le temps de réfléchir est
154
ur stupéfiée. Le temps de réfléchir est revenu. S’
il
n’y a rien dans le journal, cherchons dans notre tête. Nous y trouver
155
y trouverons d’abord une grande question : qu’est-
il
donc sorti de cette guerre ? Quelles nouveautés ? Aucune, répondent b
156
ment devient seul détenteur de la bombe atomique,
il
se voit doté du même coup d’une arme proportionnée à l’ampleur de sa
157
, serait démesurée pour un seul peuple, tandis qu’
elle
devient effective à l’échelle planétaire, précisément. Voici donc le
158
ne des nations constituantes : la guerre ne vient-
elle
pas d’éliminer les dictatures impérialistes ? Ces trois nouveautés, c
159
l de la planète nous sont apparues simultanément.
Elles
se proposent à l’esprit avec tant de clarté qu’on est tenté d’y voir
160
est tenté d’y voir l’indication d’une fatalité :
il
n’est pas d’autre voie praticable, la raison nous pousse à la suivre,
161
rend aussi que l’homme est stupide et mauvais, qu’
il
a peur de voir grand, et qu’il préfère en général ses vieux litiges l
162
ide et mauvais, qu’il a peur de voir grand, et qu’
il
préfère en général ses vieux litiges locaux, qu’il appelle intérêts,
163
l préfère en général ses vieux litiges locaux, qu’
il
appelle intérêts, à ses vrais intérêts, qu’il appelle utopies. La gra
164
qu’il appelle intérêts, à ses vrais intérêts, qu’
il
appelle utopies. La grande tâche politique du siècle, dans ces condit
165
ue du siècle, dans ces conditions, paraît claire.
Il
faut d’abord dresser devant les peuples une vision simple des possibi
166
cette solution : tout nous y mène, et tôt ou tard
elle
s’imposera, malgré nous, si ce n’est par notre action. Ensuite, il s’
167
lgré nous, si ce n’est par notre action. Ensuite,
il
s’agit de combattre les obstacles à cette union. Ils sont dans l’étro
168
s’agit de combattre les obstacles à cette union.
Ils
sont dans l’étroitesse de nos esprits, non pas dans la raison, ni dan
169
x l’Obélisque, qui n’est même pas au centre. Faut-
il
vous donner toute la mesure du désespoir qui fond sur moi dès que je
170
urope avait des salons littéraires. À Washington,
ils
sont tous politiques. Celui dont je sors, qui est l’un des mieux cour
171
es ont envisagé l’hypothèse, et sont de l’avis qu’
elle
n’est pas improbable. D’autres, comme moi, pensent qu’on ne fera saut
172
étaient ravies, les hommes pensifs. On eût dit qu’
ils
réfléchissaient. La conversation devint générale. Le savant se montra
173
rgents et concrets. Quel est le sens de la vie si
elle
finit demain ? Qu’est-ce que cette mort de l’homme causée par son gén
174
e par son génie ? Pourquoi l’intelligence conduit-
elle
au suicide, alors qu’elle ne croit pas à la survie, tandis que la foi
175
l’intelligence conduit-elle au suicide, alors qu’
elle
ne croit pas à la survie, tandis que la foi des anciens temps redouta
176
n’inquiètent que superficiellement. À vrai dire,
ils
amusent plus qu’ils n’angoissent. D’ailleurs, l’idée d’un naufrage co
177
perficiellement. À vrai dire, ils amusent plus qu’
ils
n’angoissent. D’ailleurs, l’idée d’un naufrage commun ou d’une explos
178
ession de s’être battu pour l’idéal démocratique.
Ils
m’ont demandé le résultat du dernier match Armée-Marine. Je ne savais
179
nds la question dans les termes où l’on me dit qu’
elle
est posée dans nos pays : Faut-il partir ? (Peut-on partir est une to
180
’on me dit qu’elle est posée dans nos pays : Faut-
il
partir ? (Peut-on partir est une tout autre affaire.) Il se trouve qu
181
ir ? (Peut-on partir est une tout autre affaire.)
Il
se trouve que j’habite, pour quelques semaines encore, du côté où les
182
du côté où les jeunes Européens devraient aller s’
il
s’agissait pour eux de partir. Je vois les avantages de l’Amérique et
183
avantages de l’Amérique et ses défauts, mieux qu’
ils
ne sont en mesure de les imaginer. Cela se discuterait à l’infini. Il
184
de les imaginer. Cela se discuterait à l’infini.
Il
n’est qu’une solution, qui est d’aller voir, et d’essayer le pays com
185
stume. Et je me dis que le problème est mal posé.
Il
ne s’agit ni de « partir » ni de rester, au sens pathétique de ces mo
186
r » ni de rester, au sens pathétique de ces mots.
Il
s’agit simplement de circuler. Ce n’est pas très facile, pratiquement
187
culer à notre guise. Je répondrais sans hésiter :
il
ne s’agit ni de choisir une terre et ses morts contre le globe et ses
188
pratiquement en mesure de le vivre ? Combien sont-
ils
encore du Moyen Âge, ou du bourgeois et lent xixe siècle ! Serait-ce
189
siècle ! Serait-ce manque d’imagination ? Certes,
il
en faut une dose non ordinaire pour se rendre contemporain d’un monde
190
en week-end. Le mot partir a donc changé de sens.
Il
a perdu son aura dramatique. Plus question de couper les ponts, de br
191
re, ne l’aime donc pas de la meilleure manière, s’
il
refuse tout le reste, et la comparaison. Il faut s’ouvrir. Il faut ai
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re, s’il refuse tout le reste, et la comparaison.
Il
faut s’ouvrir. Il faut aimer. Il faut cesser de trouver cela nigaud,
193
ut le reste, et la comparaison. Il faut s’ouvrir.
Il
faut aimer. Il faut cesser de trouver cela nigaud, et de faire le coq
194
la comparaison. Il faut s’ouvrir. Il faut aimer.
Il
faut cesser de trouver cela nigaud, et de faire le coq de village tou
195
ages de tampons ? Comment peut-on les justifier ?
Ils
n’ont pas arrêté un seul espion, tout en causant la perte de milliers
196
tout en causant la perte de milliers d’innocents.
Ils
rendent vains les progrès matériels dont notre époque pourrait enfin
197
dont notre époque pourrait enfin s’enorgueillir.
Ils
représentent dans l’esprit des modernes la Fatalité imbécile. Pourquo
198
s du problème allemand (30 mai 1946)o p Faut-
il
« les » craindre ? Genève, 29 mai. Débarquant en Europe après ci
199
est-on pas en train d’adopter l’attitude ferme qu’
il
eût fallu prendre, et maintenir en dépit des Anglais, de 1919 à 1938
200
urnal d’Allemagne : attention, c’est très grave,
ils
ne songent qu’à la guerre, toute leur pensée et tous leurs actes y te
201
ute leur pensée et tous leurs actes y tendent, et
ils
sont forts ! — beaucoup trouvaient cela désagréable. Certains allèren
202
ance d’Hitler, au lieu d’en rire et de répéter qu’
il
n’avait pas l’appui des masses prolétariennes. C’était en 1938… Aujou
203
n’avait pas su redouter de la bonne manière quand
il
vivait ? Les grands vivants du jour sont l’URSS et l’Amérique. Voilà
204
sommes payés pour les connaître, ces Allemands !
ils
vont s’armer de nouveau en secret. Ils trouveront des appuis partout,
205
llemands ! ils vont s’armer de nouveau en secret.
Ils
trouveront des appuis partout, comme l’autre fois… » Chat échaudé cra
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raint même l’eau froide. Supposons dans ce cas qu’
il
ait raison. Supposons une Allemagne réarmée, dans ses limites rétréci
207
touchent 200 millions de Russes. Que se passera-t-
il
? Seuls, ils ne peuvent attaquer la France. Même forts, même réarmés,
208
millions de Russes. Que se passera-t-il ? Seuls,
ils
ne peuvent attaquer la France. Même forts, même réarmés, même n’ayant
209
qu’inspire l’histoire des vingt dernières années,
ils
ne peuvent être plus rien d’autre que la pointe d’une offensive russe
210
usse, ou d’une offensive européo-américaine. D’où
il
suit que le problème allemand, considéré sur les plans politique et m
211
er à notre porte. Et rien n’est aussi contagieux.
Il
s’agirait de l’exorciser. Mais l’attitude que je viens de décrire me
212
t le guérir là-bas, et le prévenir ici ? Faut-
il
« les » aider ? La Suisse, dans sa partie alémanique surtout, entr
213
le connaissait par l’intérieur, et l’on savait qu’
il
s’agissait de vie ou de mort, sans compromis imaginable. Je me rappel
214
continentale et responsable du sort effrayant qu’
il
subit par un juste retour. Pour les Suisses, ou du moins pour leur él
215
et physique dont chaque phase a duré quatre ans.
Il
remonte des abris, dans les ruines de ses villes, pour découvrir qu’i
216
dans les ruines de ses villes, pour découvrir qu’
il
n’a plus de gouvernement, qu’il est entièrement occupé par quatre arm
217
pour découvrir qu’il n’a plus de gouvernement, qu’
il
est entièrement occupé par quatre armées étrangères, qu’il a perdu un
218
tièrement occupé par quatre armées étrangères, qu’
il
a perdu un tiers de son territoire à l’Est, qu’il n’a plus de quoi ma
219
il a perdu un tiers de son territoire à l’Est, qu’
il
n’a plus de quoi manger et qu’au surplus, loin qu’on le plaigne, on l
220
Une conception réaliste et prudente Que faut-
il
faire vis-à-vis d’un tel peuple ? Il faut l’aider à redevenir humain.
221
Que faut-il faire vis-à-vis d’un tel peuple ?
Il
faut l’aider à redevenir humain. Il faut premièrement lui expliquer c
222
tel peuple ? Il faut l’aider à redevenir humain.
Il
faut premièrement lui expliquer ce qui s’est passé, et lui montrer co
223
liquer ce qui s’est passé, et lui montrer comment
il
fut complice des crimes qu’il rejette sur Himmler ; ensuite il faut d
224
lui montrer comment il fut complice des crimes qu’
il
rejette sur Himmler ; ensuite il faut détruire son autarcie morale, l
225
ce des crimes qu’il rejette sur Himmler ; ensuite
il
faut détruire son autarcie morale, l’ouvrir aux grands courants de l’
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grands courants de l’Europe et du Monde ; enfin,
il
faut lui proposer un rôle normal, ni tyran ni victime intéressante, d
227
du sang. Le danger allemand aujourd’hui, c’est qu’
il
ne crée au centre de l’Europe un terrain vague, non pas peuplé, mais
228
, à l’illuminisme et au crime. Les Alliés sauront-
ils
choisir entre une politique de camisole de force, propre à créer des
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hitlérienne. Après un long séjour aux États-Unis,
il
revient, avec un œil neuf, regarder l’Europe. Nous lui avons demandé
230
pays natal, plateforme d’observation excellente,
il
nous envoie l’article que nous publions ici. »
231
hance d’en finir avec la terre (30 juin 1946)q
Il
est des lieux où souffle l’esprit de destruction. Herman Melville, gr
232
enchantées d’un archipel du Pacifique, disait qu’
elles
« évoquent assez bien l’image que ce monde pourrait offrir après une
233
urrait offrir après une conflagration punitive ».
Il
ajoute qu’elles donnent à songer « à des choses vivantes et vermeille
234
après une conflagration punitive ». Il ajoute qu’
elles
donnent à songer « à des choses vivantes et vermeilles, malignement r
235
d’une peu croyable précision, de Bikini telle qu’
elle
sera demain, après le « sifflement » d’une bombe « plutonienne » qui
236
ttes. Et tant de gens s’ennuient sur la Terre, qu’
ils
la verraient bien volontiers sauter pour qu’il se passe quelque chose
237
u’ils la verraient bien volontiers sauter pour qu’
il
se passe quelque chose. Mais la troisième raison est la plus remarqua
238
e question grave et malicieuse. Que pense-t-on qu’
il
se produirait si quelque groupe privé faisait savoir au monde qu’il v
239
i quelque groupe privé faisait savoir au monde qu’
il
va se livrer à des expériences de cet ordre, « dans un but » de conna
240
onds de notre inconscient, la guerre nous plaît ?
Il
est clair que nous jurons tous, sans exception, qu’il n’en est rien.
241
st clair que nous jurons tous, sans exception, qu’
il
n’en est rien. À nous en croire, et nous sommes sincères, nous n’aimo
242
La paix ne nous ennuie jamais... Si c’était vrai,
il
n’y aurait pas de guerres. (Je ne parle pas de tel ou tel pays, mais
243
Le droit d’opposition (3 avril 1947)r
Il
s’agissait de « démocratiser » l’Allemagne. On en parlait depuis des
244
le que neuve en ce domaine : qu’on définisse — et
il
le fait sur l’heure — les conditions d’une vraie démocratie, et puis
245
vieux routier de la politique. C’est un général :
il
a gardé le réflexe de désigner nettement l’objectif. Et c’est un Amér
246
ner nettement l’objectif. Et c’est un Américain :
il
se souvient de l’œuf de Colomb. De plus, il voudrait bien que les Rus
247
ain : il se souvient de l’œuf de Colomb. De plus,
il
voudrait bien que les Russes s’expliquent. M. Molotov demande le temp
248
e la théorie de la démocratie et sa pratique, dit-
elle
, il y a souvent d’énormes différences. » Elle marque les différences
249
dit-elle, il y a souvent d’énormes différences. »
Elle
marque les différences qu’on voit en Amérique, mais ne dit rien de ce
250
ais ne dit rien de celles qu’on observe ailleurs.
Elle
ne rate pas la question nègre. Et, sur ce point, elle a beau jeu. Car
251
ne rate pas la question nègre. Et, sur ce point,
elle
a beau jeu. Car il faut bien avouer que certains problèmes collectifs
252
ion nègre. Et, sur ce point, elle a beau jeu. Car
il
faut bien avouer que certains problèmes collectifs, comme celui des N
253
des élections libres et des syndicats libres. Et
il
a conclu en affirmant qu’« une société n’est pas libre tant que ses l
254
ahison. On la punit comme telle et, dans le fait,
elle
est forcée d’agir comme telle. Je sais bien que les Russes n’aiment g
255
n les appelle totalitaires, mais je vois aussi qu’
ils
n’ont jamais eu le sens de l’opposition organique. L’autorité suprême
256
atre Libertés proclamées par Franklin Roosevelt :
elles
supposent toutes le droit d’opposition, et sans lui resteraient de va
257
ormés », dit saint Paul. La liberté de parole. Si
elle
ne consiste qu’à hurler avec les loups, à réciter les slogans officie
258
avec les loups, à réciter les slogans officiels,
elle
est vide. La libération de la misère. Je pense qu’elle s’est rarement
259
est vide. La libération de la misère. Je pense qu’
elle
s’est rarement produite dans les pays où la revendication des miséreu
260
de sabotage. La libération de la crainte, enfin.
Elle
consiste, à mon sens, en premier lieu, dans la certitude que, si l’on
261
et, presque seule dans le monde depuis cent ans,
elle
vit paisiblement. Le miracle est patent. Va-t-il durer ? La Suisse es
262
lle vit paisiblement. Le miracle est patent. Va-t-
il
durer ? La Suisse est-elle une survivance ou bien le signe avant-cour
263
miracle est patent. Va-t-il durer ? La Suisse est-
elle
une survivance ou bien le signe avant-coureur d’un avenir possible de
264
’Europe ? Tout au long de l’ouvrage exemplaire qu’
il
vient de nous donner sur ce pays, La Suisse, démocratie-témoin, André
265
oin, André Siegfried s’est posé la question. Mais
il
s’est gardé d’y répondre, ou plutôt n’y répond que par la bande, la b
266
chefoucauld) Maxime qui n’est pas aussi claire qu’
il
y paraît à première vue. M. Siegfried n’a pas collectionné des impres
267
. Siegfried n’a pas collectionné des impressions.
Il
raisonne sur l’irréfutable. Il joue de la statistique comme un champi
268
é des impressions. Il raisonne sur l’irréfutable.
Il
joue de la statistique comme un champion de tennis de sa raquette, él
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de tennis de sa raquette, élégance et dextérité.
Il
triomphe tour à tour dans la topographie politique et dans la géograp
270
se économique et dans la synthèse en une formule.
Il
nous montre la Suisse telle qu’elle est : prospère, mécanisée, démocr
271
en une formule. Il nous montre la Suisse telle qu’
elle
est : prospère, mécanisée, démocrate à l’extrême (beaucoup plus en fa
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traditionnelle et progressiste, neutre et armée…
Il
nous fait voir que tout se tient, que tout s’engrène avec nécessité d
273
, de trois ou quatre langues d’importance inégale
elles
aussi. (Et tout cela n’est rien encore, car les frontières de ces Éta
274
ent presque jamais : calculez les combinaisons !)
Il
nous décrit un pays que la Nature a privé de matières premières et do
275
de culture », c’est-à-dire de science appliquée.
Il
nous fait suivre, enfin, un jeu d’institutions dont la complexité s’e
276
nt la complexité s’est révélée pratique, parce qu’
elle
sert les diversités au lieu de prétendre à les réduire. M. Siegfried
277
s. Sa prudence est d’ailleurs égale aux périls qu’
il
affronte à chaque pas, écoutez-le : « Je me garderai bien de dire que
278
résolu ses problèmes par des moyens valables pour
elle
seule. Dans le monde où nous vivons, semble-t-il dire, n’est-il pas f
279
lle seule. Dans le monde où nous vivons, semble-t-
il
dire, n’est-il pas fou d’être aussi sage ? On en revient à la maxime
280
le monde où nous vivons, semble-t-il dire, n’est-
il
pas fou d’être aussi sage ? On en revient à la maxime du moraliste. J
281
nce qu’un vrai Bernois pour la généralisation. Qu’
il
me permette ici de jouer le rôle du Français. Il est fou d’être sage
282
’il me permette ici de jouer le rôle du Français.
Il
est fou d’être sage tout seul, mais non moins fou de renoncer à cette
283
. Mais l’Europe aussi sera perdue. Or je crois qu’
elle
peut être sauvée d’une balkanisation presque fatale si elle accepte d
284
être sauvée d’une balkanisation presque fatale si
elle
accepte de s’helvétiser. Dans ce cas, la Suisse aussi serait sauvée.
285
ore trop de Suisses, et voilà bien le reproche qu’
il
faut leur faire si l’on admire leur solution. Certes, le fédéralisme
286
rique, ce n’est pas un poncif à transporter. Mais
il
ne va pas sans principes, et ceux-ci m’apparaissent susceptibles d’êt
287
à ceux qui militent pour l’union de nos peuples,
ils
ne sauraient étudier d’assez près cette expérience de laboratoire, po
288
c un succès indéniable. Aux uns comme aux autres,
il
faut dire : lisez de toute urgence l’ouvrage d’André Siegfried. Vous
289
sommes pas des esclaves ! » (25 juin 1953)t «
Ils
ont tiré ! Ils tirent sur les ouvriers ! » Le vieux cri de douleur de
290
esclaves ! » (25 juin 1953)t « Ils ont tiré !
Ils
tirent sur les ouvriers ! » Le vieux cri de douleur des villes europé
291
e. Cette phrase a été dite, une fois pour toutes.
Elle
n’est pas mensongère, elle est gagée sur des centaines de morts et de
292
une fois pour toutes. Elle n’est pas mensongère,
elle
est gagée sur des centaines de morts et de blessés. Étant dite, et de
293
ue le parti communiste a forcément raison, puisqu’
il
est le parti des travailleurs ! On savait qu’il était le parti qui av
294
u’il est le parti des travailleurs ! On savait qu’
il
était le parti qui avait supprimé le droit de grève, sous l’impudent
295
lus l’occasion de s’en servir… On savait aussi qu’
il
était le parti du travail forcé, celui qui venait de « réaliser », pa
296
’homme. C’était ignoble, et nous voyons bien pis.
Il
était réservé au régime communiste de faire ce métier-là au nom des o
297
om des ouvriers — d’ajouter l’imposture au crime.
Il
était réservé au régime communiste d’aggraver d’un contrôle policier
298
exigeaient de telles normes, ou trois fois plus,
ils
le faisaient au nom de leurs intérêts ou de valeurs couvrant ces inté
299
s » que dénonce rageusement Grotewohl ? Pouvaient-
ils
être « en uniforme américain » au milieu du secteur soviétique, comme
300
rit dans leur panique les communistes ? Pouvaient-
ils
pratiquement n’être pas Russes ou à la solde de Moscou ? On demande a
301
u ? On demande aux ouvriers de les dénoncer. Mais
ils
l’ont fait avec éclat le 17 juin ! En criant : « Nous ne sommes pas d
302
eu. L’imposture communiste est devenue manifeste.
Il
ne reste à ses partisans, dans nos démocraties, qu’à nier les faits.
303
isans, dans nos démocraties, qu’à nier les faits.
Il
leur reste à nier ceci : devant la porte de Brandebourg, le vieux cha
304
ain. Aux jours les plus découragés de l’Occident,
ils
ont fait renaître l’espoir. Le sursaut de l’Europe nouvelle, on vient