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Une simple question de
mots
(24 avril 1939)d On ne fait pas de révolution sans changer le voca
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tion, de nos jours, c’est d’abord une question de
mots
, une question de slogans, un cas particulier de cette science de l’op
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ites vitales s’accroissent. Que signifie alors le
mot
vital ? Non pas ce qu’un vain puriste pourrait croire, non pas ce qui
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d. Rougemont Denis de, « Une simple question de
mots
», Le Figaro, Paris, 24 avril 1939, p. 1 et 3.
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de la définition légale et objective de quelques
mots
. Responsable est celui qui a tiré le premier. Battu, celui qui touche
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de grande puissance d’invention — et je prends le
mot
puissance au sens de potentiel. Si elle doit cesser demain de tirer d
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de guerre au sens classique et multimillénaire du
mot
. « Il y aura toujours des guerres ! », nous disaient-ils. Sans doute,
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partir » ni de rester, au sens pathétique de ces
mots
. Il s’agit simplement de circuler. Ce n’est pas très facile, pratique
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ngeons de continent comme on part en week-end. Le
mot
partir a donc changé de sens. Il a perdu son aura dramatique. Plus qu
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sera faite « dans un but militaire ». Ces quatre
mots
(et cette faute de français) réduisent au silence toute espèce d’obje
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it d’opposition, et sans lui resteraient de vains
mots
. La liberté de religion. Toute religion vivante s’oppose au train du