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nt il ne faudrait pas trop vite se réjouir. Il se
peut
que les temps qui viennent voient s’éveiller dans l’âme des masses un
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et des risques immenses qu’elle ouvre. Car on ne
peut
plus se le dissimuler : les masses modernes, privées de culture spiri
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es, sur tout ce que l’on a derrière soi et qui ne
peut
plus être changé : le sang, la race, la tradition, les morts, tout ce
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egré, intolérante, et plus qu’intolérante : on ne
peut
même pas s’y convertir ! Si l’on n’a pas le même passé, l’on ne pourr
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onvertir ! Si l’on n’a pas le même passé, l’on ne
pourra
jamais y entrer — si l’on n’est pas de sang aryen, par exemple. Car c
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ondu — les communistes et les fascistes — nous ne
pourrons
pas nous en tirer, pour notre part, en critiquant simplement leurs er
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els. Combien de temps encore, combien de semaines
pourrons
-nous goûter ce répit, et sentir que nous prolongeons une existence qu
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ces formes de vie, qui sont encore les nôtres, ne
peuvent
plus apprivoiser le destin. Soit que les tyrans nous accablent, soit
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’elles secouent d’un défi grossier. La liberté ne
peut
survivre à de tels chocs. Car elle est vraiment comme un rêve, un rêv
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pter pour un temps sa loi, en préservant, s’il se
peut
, dans nos cœurs, ce droit d’aimer, cette bonté humaine, plus « inutil
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nements y ont beaucoup aidé. Aujourd’hui je crois
pouvoir
dire que le système est assez simple, et qu’il consiste à peu près en
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oir égale blanc, et ainsi de suite. Enfin l’on va
pouvoir
s’entendre ! Toutefois, comme en pareil domaine tout est affaire de n
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lors le mot vital ? Non pas ce qu’un vain puriste
pourrait
croire, non pas ce qui serait indispensable pour préserver les Allema
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qui obscurcissent l’image du monde chrétien. Quel
pouvait
être l’avenir pour un Allemand de la guerre de Trente Ans ? Pour les
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s établies. La menace de guerre qui pèse sur nous
pourrait
et devrait être le remède à cette paix-là. Tout dépend de l’usage que
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rogrès, la chance d’une grandeur qui, elle aussi,
pourrait
être sans précédent. Comme toute génération sérieusement avertie, par
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une question personnelle, vous voyez bien… » — il
put
s’abandonner avec ivresse aux délices d’une diatribe que chacun sait
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ssion universelle. Pendant des siècles, l’homme a
pu
y consacrer son ingéniosité à faire des arts, des armes et des lois,
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es MacArthur et leurs troupes même motorisées, ne
pourront
plus servir, à l’occasion, que pour le combat de rues, les petites gu
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rlementaire, loin de rendre l’armée superflue, ne
peut
qu’augmenter l’importance des troupes de terre. C’est bien l’avis qu’
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omique contre les centres populeux des États-Unis
puisse
tuer 40 millions d’Américains ?”, le savant a répondu : “Je crains qu
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ussie attaque l’Amérique par la stratosphère. Que
peut
faire l’infanterie américaine ? Attaquer ? Où et quand ? Se défendre
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e fois, ils arriveront une heure trop tard. Il se
peut
que le général Marshall, qui a su tout cela mieux que personne au mon
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t la preuve, si elle était jamais administrée, ne
pourrait
plus intéresser qu’un auditoire brusquement raréfié. k. Rougemont
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inue le danger d’un coup de force opéré contre le
pouvoir
international par une des nations constituantes : la guerre ne vient-
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J’observai que la panique de l’an mille, dont on
pouvait
penser que la Bombe allait renouveler l’hystérie, ne paraissait pas d
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. — Pensez-vous, dit une autre dame, que la Bombe
puisse
faire sauter la terre ? — Cela se discute… Certains de mes collègues
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éenne en général, et française en particulier. Je
pourrais
me contenter de répondre : c’est plutôt vous qui devriez sortir, sous
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’elle est posée dans nos pays : Faut-il partir ? (
Peut
-on partir est une tout autre affaire.) Il se trouve que j’habite, pou
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qui change beaucoup plus vite que Jules Verne n’a
pu
le rêver. C’est cela, et c’est aussi le cauchemar des visas. Si cette
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édie des départs a vécu. Mais ce qui naît, ce qui
peut
naître parmi nous, c’est un amour plus large de l’humain, une concept
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à quoi servent ces barrages de tampons ? Comment
peut
-on les justifier ? Ils n’ont pas arrêté un seul espion, tout en causa
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ent vains les progrès matériels dont notre époque
pourrait
enfin s’enorgueillir. Ils représentent dans l’esprit des modernes la
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ns de Russes. Que se passera-t-il ? Seuls, ils ne
peuvent
attaquer la France. Même forts, même réarmés, même n’ayant rien appri
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ire l’histoire des vingt dernières années, ils ne
peuvent
être plus rien d’autre que la pointe d’une offensive russe, ou d’une
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’elles « évoquent assez bien l’image que ce monde
pourrait
offrir après une conflagration punitive ». Il ajoute qu’elles donnent
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e. De même, l’opposition aux théories du parti au
pouvoir
, chez les totalitaires, se voit qualifiée non point d’opinion minorit
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exigé le veto dans tous les cas où l’unanimité ne
pourrait
pas s’établir à l’ONU. Appelons donc démocratique un régime où l’oppo
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certitude que, si l’on diffère d’opinion avec le
Pouvoir
, on n’en mourra pas. r. Rougemont Denis de, « Le droit d’oppositio
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livre : « C’est une grande folie de croire qu’on
peut
être sage tout seul. » (La Rochefoucauld) Maxime qui n’est pas aussi
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hentiquement suisses que d’autres, mais peut-être
pourrait
-on suggérer que certains le sont davantage… » Personne n’a mieux marq
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Siegfried s’est interdit de suggérer. Influencé,
pourrait
-on croire, par l’objet de sa description, M Siegfried, à propos de la
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s l’Europe aussi sera perdue. Or je crois qu’elle
peut
être sauvée d’une balkanisation presque fatale si elle accepte de s’h
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tés disent : nous serons écrasés si l’on admet un
pouvoir
fédéral. On l’admet, et ces minorités jouent aussitôt un rôle de prem
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et les sceptiques (dont l’espèce est courante) ne
peuvent
pourtant pas nier l’existence de la Suisse. C’est un fait qui réfute
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es rares bonnes nouvelles de notre temps. Et vous
pourrez
y lire dans le concret une histoire qui dément la sagesse proverbiale
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n par erreur ou exagération, ni par rien que l’on
puisse
« expliquer », sophistiquer dialectiquement à l’aide de Marx, ou de L
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nom, pour l’écraser ensuite, une fois qu’on a le
Pouvoir
, en répétant ses vieux mots d’ordre d’unité, d’amélioration de la vie
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s étrangers » que dénonce rageusement Grotewohl ?
Pouvaient
-ils être « en uniforme américain » au milieu du secteur soviétique, c
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e l’ont écrit dans leur panique les communistes ?
Pouvaient
-ils pratiquement n’être pas Russes ou à la solde de Moscou ? On deman
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is rien de tout cela ne sera plus effacé. Rien ne
peut
plus faire que les héros de Berlin soient morts en vain. Aux jours le