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l’invisible spirituel, à la veille d’un discours
qui
devait être un acte, nous laisse tous en suspens sur le mystère de no
2
as trop vite se réjouir. Il se peut que les temps
qui
viennent voient s’éveiller dans l’âme des masses une grande faim élém
3
n’est pas le phénomène en soi, mais son ampleur,
qui
s’annonce sans précédent. Le siècle des Lumières, puis le siècle indi
4
formes, conventions, cérémonies et lieux communs
qui
étaient les signes extérieurs d’une communion tacite entre les hommes
5
nt encore diffus de vide social, analogue à celui
qui
dut marquer la décadence de l’Empire romain. Mais de ce vide naît un
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est l’affleurement d’un inconscient désir de « ce
qui
lie », d’une religion. De n’importe quelle religion. Il est temps que
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qu’il n’y en a pas. Il n’y a rien que des masses
qui
se ressentent comme telles, à la faveur d’un déploiement théâtral et
8
oiement théâtral et géométrique, autour d’un chef
qui
ne veut être que leur incarnation et leur symbole. Des masses qui com
9
que leur incarnation et leur symbole. Des masses
qui
communient avec elles-mêmes dans un chant triste ou dans un cri. Or c
10
e savent justifier leur existence que par le fait
qui
rassemble les masses : l’origine commune, le passé. Le christianisme
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révolues, sur tout ce que l’on a derrière soi et
qui
ne peut plus être changé : le sang, la race, la tradition, les morts,
12
e sang, la race, la tradition, les morts, tout ce
qui
impose un destin sans recours. Voilà pourquoi cette religion est, au
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es depuis des millénaires, jamais « passées », et
qui
réclament encore du sang, des morts, des cortèges funèbres, des cérém
14
gubres, d’hallucinants sabbats de nègres blancs !
Qui
ne voit qu’une telle religion hait mortellement la foi chrétienne, to
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aussi de menaces. Ère nouvelle pour les chrétiens
qui
pensaient n’avoir plus à redouter que l’incroyance et l’inertie. Peut
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Il faut se réduire aux vérités solides. À celles
qui
nourrissent l’espérance, et non la peur ou la haine du voisin. Il fau
17
dre, à ce problème du vide social, communautaire,
qui
dès maintenant se pose à nous aussi. Car si d’autres y ont mal répond
18
in. » Après Vienne, avec Prague, c’est une Europe
qui
vient de mourir. Europe du sentiment, patrie de nostalgie de tous ceu
19
une ère étrange et brutale, où ces formes de vie,
qui
sont encore les nôtres, ne peuvent plus apprivoiser le destin. Soit q
20
nce d’un miracle. Elle est encore une œuvre d’art
qui
n’agit que par l’atmosphère, par le « charme » qu’elle fait régner. D
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ut ce climat sentimental, cette espèce de naturel
qui
naît d’une entente tacite, d’une confiance, presque d’une insouciance
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étruit dans nos vies. Nous sommes pareils à celui
qui
s’éveille et goûte encore quelques instants les délices d’un rêve ina
23
lui demander sans préambule : « Et vous donc, en
qui
croyez-vous ? De qui suivez-vous les conseils ? » La réponse étonnera
24
éambule : « Et vous donc, en qui croyez-vous ? De
qui
suivez-vous les conseils ? » La réponse étonnerait souvent celui-là m
25
s ? » La réponse étonnerait souvent celui-là même
qui
parviendrait à la donner. Tant il est vrai que bien peu d’entre nous
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ajoutera ou retranchera. C’est un jeu de société
qui
en vaut bien un autre. Je retranche pour ma part les journalistes : i
27
romanciers les directrices de magazines féminins,
qui
tiennent boutique de consultations pour leurs lectrices avides de « b
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impuissance pratique des organes de « direction »
qui
se disputent nos consciences. Sous prétexte de nous libérer de la tut
29
Au lieu d’une discipline, nous avons vingt tyrans
qui
nous poussent à hue et à dia. Au lieu d’un directeur qui nous parle à
30
s poussent à hue et à dia. Au lieu d’un directeur
qui
nous parle à mi-voix, ces appels pathétiques à la radio. Le monde mod
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la radio. Le monde moderne retentit d’En avant !
qui
ne savent pas où ils vont. Et toutes ces « directions » désorientées,
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à l’Étoile, dans la marche unanime vers un point
qui
se trouve au-delà de la terre, également lointain de chacun, égalemen
33
un cas particulier de cette science de l’opinion
qui
s’appelle la Publicité. C’est pourquoi la conversation devient parfoi
34
sation devient parfois si difficile entre un pays
qui
a fait une révolution et ses voisins qui en ont fait d’autres, ou qui
35
un pays qui a fait une révolution et ses voisins
qui
en ont fait d’autres, ou qui n’en ont pas fait depuis longtemps. La f
36
ution et ses voisins qui en ont fait d’autres, ou
qui
n’en ont pas fait depuis longtemps. La fameuse « incompréhension » qu
37
’on sait, et les « explications » un peu brutales
qui
aboutirent au compromis boiteux de Versailles. Le Reich promettait de
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ai à cet égard trois termes : liberté et justice,
qui
viennent de notre fonds, et le néologisme espace vital. On ignore tro
39
t donc assez naturel que le congrès de Nuremberg,
qui
célébra le réarmement du Reich, se soit intitulé : Journée de la libe
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ce qu’un vain puriste pourrait croire, non pas ce
qui
serait indispensable pour préserver les Allemands de la famine, mais
41
les Allemands de la famine, mais au contraire ce
qui
est indispensable pour satisfaire et augmenter une « vitalité sûre d’
42
et les pétroles roumains, réserves de guerre. Ce
qui
est vital, c’est donc tout simplement ce qui permettra de faire la gu
43
. Ce qui est vital, c’est donc tout simplement ce
qui
permettra de faire la guerre, c’est-à-dire — traduit en allemand — d’
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ples revendiqués par le Reich dans ces termes, ce
qui
est espace vital pour un nazi risque malheureusement de s’appeler bie
45
dérer dans ce qu’elle a d’unique, dans sa réalité
qui
nous met, en question, n’oublions pas que toute réalité, à toute époq
46
comme une réalité sans précédent, à ceux du moins
qui
osaient la vivre avec lucidité. L’Europe a connu des paniques et des
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es pestes noires, pendant les guerres de religion
qui
obscurcissent l’image du monde chrétien. Quel pouvait être l’avenir p
48
e et des injustices établies. La menace de guerre
qui
pèse sur nous pourrait et devrait être le remède à cette paix-là. Tou
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c’est alors qu’il est vraiment le gage d’une vie
qui
vaille d’être vécue. Les générations d’avant-guerre eurent sans doute
50
usion du Progrès ? Je songe à la colombe de Kantf
qui
croyait voler mieux dans le vide… L’homme n’est pas fait pour vivre s
51
ls inhérents au progrès, la chance d’une grandeur
qui
, elle aussi, pourrait être sans précédent. Comme toute génération sér
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vons, qu’il s’agisse de flèches ou d’obus. Car ce
qui
compte, en fin de compte, ce n’est pas le sort matériel et le bonheur
53
de la cité, mais les raisons de vivre des hommes
qui
l’habitent. Ce n’est pas la somme de leurs soucis et de leurs plaisir
54
possibilité qu’elles offrent, le matin et la nuit
qui
viennent, et qui ne cesseront de venir jusqu’au Jour éternel ! Prenon
55
les offrent, le matin et la nuit qui viennent, et
qui
ne cesseront de venir jusqu’au Jour éternel ! Prenons notre régime de
56
tre régime de vie tendue ; il suffit de savoir ce
qui
compte, et que la Joie ne dépend pas de nos misères. J’y songeais l’a
57
tion chorale, vers la fin : « Il y a l’espérance,
qui
est la plus forte ! Il y a la joie, qui est la plus forte ! Il y a Di
58
spérance, qui est la plus forte ! Il y a la joie,
qui
est la plus forte ! Il y a Dieu ! Il y a Dieu qui est le plus fort !
59
qui est la plus forte ! Il y a Dieu ! Il y a Dieu
qui
est le plus fort ! » C’était l’invincible évidence, la délivrance, le
60
d’autres pensent que non, ainsi Glenway Wescott,
qui
vient de le démontrer dans un roman intitulé Appartements d’Athènes (
61
fre en Allemagne et aujourd’hui, aux yeux de ceux
qui
doivent en décider. Une anecdote la résumera. Dans une ville allemand
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tères mêmes du vrai sont modifiés. Menteur, celui
qui
s’y réfère encore ; sincère, celui qui se conforme à la nouvelle véri
63
eur, celui qui s’y réfère encore ; sincère, celui
qui
se conforme à la nouvelle vérité germanique, car le droit, leur a-t-o
64
e, car le droit, leur a-t-on enseigné, c’est « ce
qui
sert le peuple allemand ». Plan d’éducation politique pour les nouvel
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objective de quelques mots. Responsable est celui
qui
a tiré le premier. Battu, celui qui touche des deux épaules et se met
66
ble est celui qui a tiré le premier. Battu, celui
qui
touche des deux épaules et se met à faire le bon apôtre. Nazi, celui
67
ules et se met à faire le bon apôtre. Nazi, celui
qui
accuse dans la même phrase « les Juifs, les ploutocrates américains,
68
s, les jardins suspendus jusqu’au trentième étage
qui
se couvrent d’un peuple nu, quêtant un souffle de la mer, un courant
69
’ailleurs désespérée, contre la torpeur écrasante
qui
tombe des arbres et du ciel. Aux régions polaires sans été. Au faux p
70
été. Au faux printemps perpétuel de carte postale
qui
baigne la cuvette californienne et qui explique cette irréalité fade
71
te postale qui baigne la cuvette californienne et
qui
explique cette irréalité fade et flatteuse de tant de films tournés à
72
s, steppes, déserts, pampas, glaciers, et jungles
qui
couvrent neuf dixièmes des continents… Notre terre est à peine habita
73
, de protection, de réaction ou de réfrigération,
qui
laisse peu d’énergie de surcroît. Où trouver un pays qui ne harcèle p
74
sse peu d’énergie de surcroît. Où trouver un pays
qui
ne harcèle pas l’homme, et qui lui laisse le loisir d’être humain, au
75
Où trouver un pays qui ne harcèle pas l’homme, et
qui
lui laisse le loisir d’être humain, au lieu de le forcer sans trêve à
76
as en plein été comme dans l’hémisphère sud. Pays
qui
ne connaît d’autres désastres que ceux qu’organise l’homme lui-même :
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ale victime de la bombe atomique a été la guerre,
qui
en est morte en trois jours. Sous sa forme militaire — c’était la gue
78
le 6 août à Hiroshima. L’arithmétique élémentaire
qui
suffisait à combiner grosso modo des kilomètres, des bataillons, des
79
pitaines au grand cœur et les armées en bel arroi
qui
s’avanceraient avec une mâle vertu au-devant de la bombe atomique, no
80
pour nous et nos enfants, les « grandes parades »
qui
firent le principal de notre Histoire ? Tel est l’un des problèmes ps
81
carte de visite jaunie porte le nom d’un révérend
qui
fut évêque anglican d’Albany. Je connais bien son petit-fils. Roi du
82
Pittsburg sans doute. Qu’on n’oublie pas l’esprit
qui
règne encore sur les forêts et sur les lacs innombrables du continent
83
nniers et gouverne par elle une Amérique secrète,
qui
sent mieux son histoire réelle que ses trop larges ouvertures sur un
84
s, que vivent et pensent quelques-uns des esprits
qui
auront le plus contribué à transformer la condition du siècle. Hier s
85
s petit groupe de mathématiciens et de physiciens
qui
a mis au point la bombe atomique. Tout à l’heure, devant ma fenêtre,
86
pense-t-il ? De ce cerveau est sortie l’équation
qui
est en train de bouleverser le monde. Je me la répète chaque fois que
87
alisme, les autres par l’autorité et les passions
qui
les soutiennent. Voici d’abord l’opinion du chef suprême des forces a
88
où quelqu’un s’empare d’un des boutons : et voilà
qui
suppose une force armée. » Le général Marshall ajoute : « Les gens qu
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armée. » Le général Marshall ajoute : « Les gens
qui
parlent d’une guerre purement technique oublient le fait qu’une parei
90
ion, il faut des troupes pour s’emparer d’une île
qui
nous servira de base de tir. » Et il conclut que les conditions fonda
91
e ? Attaquer ? Où et quand ? Se défendre ? Contre
qui
? On dit : « C’est toujours l’infanterie qui termine une campagne en
92
ntre qui ? On dit : « C’est toujours l’infanterie
qui
termine une campagne en occupant le terrain. Mais dans le cas d’une g
93
re trop tard. Il se peut que le général Marshall,
qui
a su tout cela mieux que personne au monde, ait mystérieusement raiso
94
’a plus d’autres secrets que ceux de l’industrie,
qui
sont ceux de la science, qui n’a d’autre désir que de les publier. Je
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ceux de l’industrie, qui sont ceux de la science,
qui
n’a d’autre désir que de les publier. Je maintiens que la guerre est
96
squ’il parle tout tranquillement d’« un processus
qui
se poursuit » ? La discussion, comme on dit, reste ouverte. Souhaiton
97
. Libéré de la pression d’une actualité haletante
qui
renouvelait chaque matin depuis six ans ses énormes péripéties, l’esp
98
Ce régime, c’est la démocratie, que plus personne
qui
compte n’ose attaquer, et dont toutes les puissances dignes du nom se
99
d’une arme proportionnée à l’ampleur de sa tâche,
qui
est de faire la police des nations, et d’une arme qui, par nature, se
100
est de faire la police des nations, et d’une arme
qui
, par nature, serait démesurée pour un seul peuple, tandis qu’elle dev
101
e vision simple des possibilités d’union mondiale
qui
sont ouvertes désormais, et insister sur le caractère inévitable de c
102
on atomique (26 décembre 1945)m Cette capitale
qui
ne fait partie d’aucun des États de l’Union m’a toujours paru peu rée
103
ièrement, cherchant d’un œil anxieux l’Obélisque,
qui
n’est même pas au centre. Faut-il vous donner toute la mesure du dése
104
Faut-il vous donner toute la mesure du désespoir
qui
fond sur moi dès que je suis à Washington ? Je vous avouerai que je m
105
on, ils sont tous politiques. Celui dont je sors,
qui
est l’un des mieux courus, est aussi le plus atomique. Parmi les sous
106
is que la foi des anciens temps redoutait une fin
qui
l’eût pourtant jetée dans l’Éternel ? J’arpentais des avenues intermi
107
bilité de faire sauter la planète. Les événements
qui
dépassent l’imagination — et celui-ci ne saurait être dépassé lui-mêm
108
rais me contenter de répondre : c’est plutôt vous
qui
devriez sortir, sous peine de ne pas comprendre la réalité mondiale.
109
discuterait à l’infini. Il n’est qu’une solution,
qui
est d’aller voir, et d’essayer le pays comme un nouveau costume. Et j
110
ordinaire pour se rendre contemporain d’un monde
qui
change beaucoup plus vite que Jules Verne n’a pu le rêver. C’est cela
111
s a vécu, la tragédie des départs a vécu. Mais ce
qui
naît, ce qui peut naître parmi nous, c’est un amour plus large de l’h
112
tragédie des départs a vécu. Mais ce qui naît, ce
qui
peut naître parmi nous, c’est un amour plus large de l’humain, une co
113
large de l’humain, une conception de la fidélité
qui
ne soit plus exclusive de la curiosité, un accueil plus ferme et plus
114
ession des visas, de ces anachronismes scandaleux
qui
nous empêchent de rejoindre le siècle, de l’habiter et d’user de ses
115
us d’Allemagne mais une question allemande. Et ce
qui
me frappe d’abord, c’est de la trouver posée de manière si contradict
116
… Cependant, je rencontre aussi quelques Français
qui
, avant la guerre refusaient de croire Hitler si dangereux que ça, et
117
fusaient de croire Hitler si dangereux que ça, et
qui
, maintenant que Hitler est abattu, ne pensent qu’à se protéger contre
118
ais avec toute une guerre de retard, une question
qui
n’existe plus ? Ou qui s’est totalement transformée ? Quand je disais
119
re de retard, une question qui n’existe plus ? Ou
qui
s’est totalement transformée ? Quand je disais dans mon Journal d’Al
120
vivants du jour sont l’URSS et l’Amérique. Voilà
qui
modifie radicalement les proportions du conflit séculaire qui opposai
121
radicalement les proportions du conflit séculaire
qui
opposait l’Allemagne et la France. À vrai dire, on ne voit plus de co
122
érons dans cette perspective les craintes de ceux
qui
vont disant : « Ne retombons pas dans les erreurs anciennes ! Nous so
123
ch et Bâle étaient sans doute les villes d’Europe
qui
se sentaient les plus directement menacées, non seulement en vertu de
124
après l’autre les liens traditionnels et naturels
qui
rattachaient la Suisse allemande aux sources vives de sa culture et d
125
ttu comme jamais pays ne le fut ; voici un peuple
qui
se réveille du cauchemar d’un bombardement moral, politique et physiq
126
nir humain. Il faut premièrement lui expliquer ce
qui
s’est passé, et lui montrer comment il fut complice des crimes qu’il
127
rès le « sifflement » d’une bombe « plutonienne »
qui
« réduira malignement en cendres » et en « énormes masses vitrifiées
128
um nageant dans l’Océan. Ou de nuages radioactifs
qui
se promèneraient autour du globe, semant la mort et la consomption le
129
me la dictature, en l’occurrence celle d’un parti
qui
se fût nommé démocratique pour éviter toute confusion. C’était cepend
130
t date d’il y a près de cent ans. Aujourd’hui, ce
qui
frappe l’observateur en Suisse, c’est la présence quasi universelle d
131
lutôt n’y répond que par la bande, la bande rouge
qui
orne le livre : « C’est une grande folie de croire qu’on peut être sa
132
être sage tout seul. » (La Rochefoucauld) Maxime
qui
n’est pas aussi claire qu’il y paraît à première vue. M. Siegfried n’
133
mières et dont le sol est en partie stérile, mais
qui
parvient à exporter près du tiers de sa production, à n’importer que
134
ied est, je crois bien, le seul auteur non suisse
qui
soit allé si loin dans l’analyse des variétés de l’expérience fédéral
135
dérale, sans s’exposer aux démentis amers de ceux
qui
en vivent et qui en chérissent toutes les nuances. Sa prudence est d’
136
poser aux démentis amers de ceux qui en vivent et
qui
en chérissent toutes les nuances. Sa prudence est d’ailleurs égale au
137
ssion. M. Siegfried pense que la sagesse suisse,
qui
est le bon sens fédéraliste, n’est pas objet d’exportation, n’a pas d
138
Européen d’aujourd’hui, que celle des discussions
qui
précédèrent l’adoption de cette charte exemplaire. C’est le microcosm
139
pas nier l’existence de la Suisse. C’est un fait
qui
réfute les meilleurs arguments contre le fédéralisme en soi. Quant à
140
uments contre le fédéralisme en soi. Quant à ceux
qui
militent pour l’union de nos peuples, ils ne sauraient étudier d’asse
141
vous pourrez y lire dans le concret une histoire
qui
dément la sagesse proverbiale : l’histoire d’un peuple heureux. s.
142
la police « populaire » ont tiré sur les ouvriers
qui
avaient osé se rassembler, sans armes, pour proclamer : « Nous ne som
143
Dimanche Rouge, où le tsar fit tirer sur la foule
qui
marchait vers le Palais d’Hiver. Ce sont les descendants des ouvriers
144
s-fils en uniforme, passés aux ordres du Kremlin,
qui
ont tiré sur leurs camarades, les ouvriers sans armes de la Staline-A
145
rque la fin d’une ère : celle du mythe communiste
qui
, pendant trente-six ans, domina la conscience prolétarienne (de Franc
146
monstrueux sophisme. Allez redire, ô philosophes
qui
vantiez la violence ouvrière, substance et force du PC », allez redir
147
des travailleurs ! On savait qu’il était le parti
qui
avait supprimé le droit de grève, sous l’impudent prétexte qu’en régi
148
ussi qu’il était le parti du travail forcé, celui
qui
venait de « réaliser », par les mains de cent-mille esclaves, le cana
149
toutes nos bourgeoisies ont tué des travailleurs
qui
, eux, se révoltaient au nom de la Liberté et de leur dignité d’homme.
150
de haine contre le fascisme et les provocateurs.
Qui
ne voit aujourd’hui quels furent à Berlin-Est ces « provocateurs étra
151
vérité profonde de toute la situation, une vérité
qui
vaut pour tous leurs camarades des pays satellites et de l’URSS, et l
152
n’est pas l’Europe des marchandages entre nations
qui
entendent chacune recevoir le plus et croiraient trahir en donnant. C
153
s et croiraient trahir en donnant. C’est l’Europe
qui
crée son avenir et justifie sa raison d’être par des hommes qui se sa
154
venir et justifie sa raison d’être par des hommes
qui
se sacrifient au service de la Liberté. t. Rougemont Denis de, « “