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ons endormies de la conscience humaine de nouveau
se
sensibilisent… Possibilités ambiguës dont il ne faudrait pas trop vit
2
ilités ambiguës dont il ne faudrait pas trop vite
se
réjouir. Il se peut que les temps qui viennent voient s’éveiller dans
3
dont il ne faudrait pas trop vite se réjouir. Il
se
peut que les temps qui viennent voient s’éveiller dans l’âme des mass
4
uir. Il se peut que les temps qui viennent voient
s’
éveiller dans l’âme des masses une grande faim élémentaire trop longte
5
st pas le phénomène en soi, mais son ampleur, qui
s’
annonce sans précédent. Le siècle des Lumières, puis le siècle individ
6
à nous demander pourquoi nous sommes ensemble. Il
s’
est formé, dans la cité un sentiment encore diffus de vide social, ana
7
n peu partout, plus simplement : à des raisons de
se
regrouper, c’est l’affleurement d’un inconscient désir de « ce qui li
8
sques immenses qu’elle ouvre. Car on ne peut plus
se
le dissimuler : les masses modernes, privées de culture spirituelle,
9
rs rites et leurs sorciers. Si la faim religieuse
s’
éveille dans ces masses, elles risquent aussi bien de se satisfaire pa
10
lle dans ces masses, elles risquent aussi bien de
se
satisfaire par les moyens les plus grossiers, et par exemple par le s
11
il n’y en a pas. Il n’y a rien que des masses qui
se
ressentent comme telles, à la faveur d’un déploiement théâtral et géo
12
dans un cri. Or ces religions vagues et violentes
se
cherchent pourtant une doctrine. N’étant pas nées d’une création spir
13
nte, et plus qu’intolérante : on ne peut même pas
s’
y convertir ! Si l’on n’a pas le même passé, l’on ne pourra jamais y e
14
s et de celui du Dieu vivant. L’ère des religions
s’
ouvre à nous, chargée de promesses, mais aussi de menaces. Ère nouvell
15
on dans sa jeunesse virulente et affamée. Il faut
se
réduire aux vérités solides. À celles qui nourrissent l’espérance, et
16
du vide social, communautaire, qui dès maintenant
se
pose à nous aussi. Car si d’autres y ont mal répondu — les communiste
17
découvrir une voie meilleure où l’on soit prêt à
se
risquer soi-même. a. Rougemont Denis de, « L’ère des religions »,
18
es nations sous l’uniforme barbarie — je les vois
s’
élever rayonnants dans la lueur éternisée d’un soir d’été, après l’ora
19
ophe. Tout un âge, un climat de musiques, soudain
se
fixe en nos mémoires, s’idéalise. Un « bon vieux temps » de plus, tou
20
mat de musiques, soudain se fixe en nos mémoires,
s’
idéalise. Un « bon vieux temps » de plus, tout près de nous… Le bon vi
21
it dans nos vies. Nous sommes pareils à celui qui
s’
éveille et goûte encore quelques instants les délices d’un rêve inache
22
que c’est fini. Brève dispense, le temps d’un peu
se
souvenir… Il faut se lever. Il faut entrer résolument dans le grand j
23
dispense, le temps d’un peu se souvenir… Il faut
se
lever. Il faut entrer résolument dans le grand jour du siècle mécaniq
24
ue, accepter pour un temps sa loi, en préservant,
s’
il se peut, dans nos cœurs, ce droit d’aimer, cette bonté humaine, plu
25
ccepter pour un temps sa loi, en préservant, s’il
se
peut, dans nos cœurs, ce droit d’aimer, cette bonté humaine, plus « i
26
ais directeurs de conscience, depuis que le monde
s’
est, en partie, détourné de la foi chrétienne ? Cette question, qu’une
27
tre nous connaissent leurs maîtres véritables, ou
s’
en soucient. Meneurs de foules, savants, écrivains, journalistes, méde
28
issance pratique des organes de « direction » qui
se
disputent nos consciences. Sous prétexte de nous libérer de la tutell
29
es ces « directions » désorientées, à courte vue,
se
neutralisent en velléités, petites oscillations nerveuses aux alentou
30
s, et l’heure des Guides. Un Duce, un Führer vont
se
dresser et nous cingler de grosses ironies. Nous avons perdu le sens
31
rche. Mais ce n’est plus à nos consciences qu’ils
s’
adressent, à nos petites consciences anarchiques pour lesquelles ils n
32
cas particulier de cette science de l’opinion qui
s’
appelle la Publicité. C’est pourquoi la conversation devient parfois s
33
d’abord. Dans toutes ces querelles de ménage que
se
font les nations d’Europe, il s’agit moins d’humeurs que de lexiques
34
es de ménage que se font les nations d’Europe, il
s’
agit moins d’humeurs que de lexiques incompatibles. Ainsi du dialogue
35
droits de l’homme… Et puis l’on fut contraint de
se
rendre à l’évidence ; décidément, cela ne prenait pas, cela n’entrait
36
e blanc, et ainsi de suite. Enfin l’on va pouvoir
s’
entendre ! Toutefois, comme en pareil domaine tout est affaire de nuan
37
de Nuremberg, qui célébra le réarmement du Reich,
se
soit intitulé : Journée de la liberté. Précisons : l’armement pour le
38
uoi les notions française et allemande de justice
s’
opposeront pendant plusieurs décades encore. » Effectivement la défin
39
d’elle-même », plus ses nécessités dites vitales
s’
accroissent. Que signifie alors le mot vital ? Non pas ce qu’un vain p
40
pace vital pour un nazi risque malheureusement de
s’
appeler bientôt champ de bataille, ou espace mortel. d. Rougemont D
41
main prévisible. Et pourtant le désordre dure. Il
se
confond avec notre vie même, avec la Vie ! Certes, l’anarchie des mœu
42
a Vie ! Certes, l’anarchie des mœurs et des idées
s’
accroît d’une anxiété de jour en jour plus justifiée, à cause des cris
43
. Et pourtant nous vivons ! Et notre vie, loin de
se
replier dans la crainte, s’exalte aux approches du péril et s’en nour
44
Et notre vie, loin de se replier dans la crainte,
s’
exalte aux approches du péril et s’en nourrit plus qu’on n’oserait l’a
45
ns la crainte, s’exalte aux approches du péril et
s’
en nourrit plus qu’on n’oserait l’avouer. Après tout, nous ne sommes p
46
e que notre époque est l’époque même de la Crise.
S’
il est juste et salutaire de la considérer dans ce qu’elle a d’unique,
47
quasiment désespéré. Seulement, maintenant, cela
se
sait. Voilà la grande et la seule différence. Et voilà notre chance a
48
tastrophes où nous vivons, une profonde ambiguïté
se
manifeste. Tout invite à désespérer ? Mais l’espoir est toujours « ma
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est toujours le même drame que nous vivons, qu’il
s’
agisse de flèches ou d’obus. Car ce qui compte, en fin de compte, ce n
50
on humanité et sa parfaite liberté d’esprit. Puis
s’
étant excepté de la commune sottise, ayant sauvé l’honneur pour ainsi
51
question personnelle, vous voyez bien… » — il put
s’
abandonner avec ivresse aux délices d’une diatribe que chacun sait par
52
ts personnels. Prenons la situation telle qu’elle
s’
offre en Allemagne et aujourd’hui, aux yeux de ceux qui doivent en déc
53
il réunit cent personnes, au hasard de la rue, et
se
met à les interroger. « Êtes-vous nazis ? » Tous jurent que non. L’of
54
es-vous nazis ? » Tous jurent que non. L’officier
s’
étonne, puis se fâche. Ne sait-on pas dans le monde entier que le peup
55
» Tous jurent que non. L’officier s’étonne, puis
se
fâche. Ne sait-on pas dans le monde entier que le peuple allemand plé
56
Elle subsiste intacte et nous juge. Eux croient,
s’
ils changent d’avis par « intérêt vital », que tout a changé dans le m
57
s mêmes du vrai sont modifiés. Menteur, celui qui
s’
y réfère encore ; sincère, celui qui se conforme à la nouvelle vérité
58
celui qui s’y réfère encore ; sincère, celui qui
se
conforme à la nouvelle vérité germanique, car le droit, leur a-t-on e
59
mier. Battu, celui qui touche des deux épaules et
se
met à faire le bon apôtre. Nazi, celui qui accuse dans la même phrase
60
es jardins suspendus jusqu’au trentième étage qui
se
couvrent d’un peuple nu, quêtant un souffle de la mer, un courant d’a
61
ant d’air de l’East River, quelque soupir… La vie
s’
arrête. Le business même s’alourdit et s’endort. Dans la rue des gens
62
quelque soupir… La vie s’arrête. Le business même
s’
alourdit et s’endort. Dans la rue des gens tombent. Le veston sur le b
63
… La vie s’arrête. Le business même s’alourdit et
s’
endort. Dans la rue des gens tombent. Le veston sur le bras, on erre d
64
dissolvantes. Les quatre saisons bien distinctes
s’
y succèdent dans un ordre classique. Noël tombe en hiver, non pas en p
65
manuels nous apprennent dès l’enfance — et nul ne
s’
en étonne — qu’il possède un climat tempéré. C’est la France. Ses habi
66
est le climat normal de l’homme. Ils ont raison,
s’
ils n’oublient pas toutefois que ce climat « normal », sur la planète,
67
ne, la géométrie d’Euclide, ou le Français moyen,
se
révèle à l’analyse du xxe siècle comme autant de cas d’exception, do
68
de cas d’exception, dont il est stupéfiant qu’ils
se
produisent si l’on parcourt les statistiques. La France au climat tem
69
ons qu’on attend d’elle dans tous les ordres, que
se
passera-t-il ? On verra le reste du monde, et pendant des siècles peu
70
reste du monde, et pendant des siècles peut-être,
s’
efforcer de reproduire et de rejoindre par les plus coûteux artifices,
71
flits vont cesser ; que les forts vont renoncer à
se
montrer forts, ou les faibles à s’agglutiner pour les abattre ; que l
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ont renoncer à se montrer forts, ou les faibles à
s’
agglutiner pour les abattre ; que les classes vont se fondre, les fron
73
gglutiner pour les abattre ; que les classes vont
se
fondre, les frontières s’évanouir, les gangsters de tous ordres modér
74
; que les classes vont se fondre, les frontières
s’
évanouir, les gangsters de tous ordres modérer leurs ardeurs ; que les
75
s. Mais je dis que les militaires n’ont plus qu’à
se
consacrer aux sports. Que la guerre n’est plus leur métier. Et que pa
76
ines au grand cœur et les armées en bel arroi qui
s’
avanceraient avec une mâle vertu au-devant de la bombe atomique, nous
77
itre de la police et des pompiers. Il ne faut pas
se
dissimuler que ce déclassement brusque de la guerre va provoquer dans
78
L’Europe sera plus touchée que l’Amérique.) On ne
se
guérit pas facilement de l’ablation à chaud d’une coutume ancestrale,
79
pied du rocher où j’écris. Deux voiles inclinées
se
croisent lentement entre les troncs des pins sur un vert d’eau limpid
80
nt-Sacrement pour la pureté lustrale de ses eaux,
se
nomme aujourd’hui le Lake George et fut le Horicon de Fenimore Cooper
81
’elle a nommé le « Sommet du Monde », parce qu’il
s’
étend sur une colline dominant le lac aux cent îles. L’aînée des fille
82
nt la guerre. Les deux fils, officiers de marine,
se
sont battus dans le Pacifique. Les disputes politiques, à la table de
83
ions, en apparence. On dit le benedicite avant de
s’
asseoir et l’on pose au café des problèmes de roman détective. Les Eur
84
eu plus près de Montréal que de New York. L’hôtel
se
nomme le Sagamore. Un avis discret à l’entrée disait l’an dernier res
85
catholiques et protestants. » Les rives, les îles
s’
ornent de monuments souvent couverts de noms français : morts de Montc
86
e quelque chose d’élémentaire : la possibilité de
se
mettre à l’abri des menaces naturelles et matérielles, d’une sauvager
87
sans traditions ni religion, où toutes les races
se
mêlent, où l’argent seul existe… On voit New York et Chicago, Pittsbu
88
, en style néogothique d’Oxford, dernier confort,
s’
espacent dans des parcs dont l’automne encore tiède glorifie le luxe s
89
se conscience les a rendus prudents et sages. Ils
se
sentent accusés sourdement d’avoir causé trois-cent-mille morts et cr
90
pèse sur un bouton, et une terrifiante explosion
se
produit dans le territoire de l’autre. Le processus se poursuit, jusq
91
oduit dans le territoire de l’autre. Le processus
se
poursuit, jusqu’au jour où quelqu’un s’empare d’un des boutons : et v
92
processus se poursuit, jusqu’au jour où quelqu’un
s’
empare d’un des boutons : et voilà qui suppose une force armée. » Le g
93
instruments en position, il faut des troupes pour
s’
emparer d’une île qui nous servira de base de tir. » Et il conclut que
94
’infanterie américaine ? Attaquer ? Où et quand ?
Se
défendre ? Contre qui ? On dit : « C’est toujours l’infanterie qui te
95
es franchir, et les conditions dans lesquelles il
s’
ébranlera. Il a fallu deux ans aux Américains pour débarquer en Europe
96
pays était resté à l’abri des bombardements. Même
s’
il leur faut seulement deux heures la prochaine fois, ils arriveront u
97
aine fois, ils arriveront une heure trop tard. Il
se
peut que le général Marshall, qui a su tout cela mieux que personne a
98
il parle tout tranquillement d’« un processus qui
se
poursuit » ? La discussion, comme on dit, reste ouverte. Souhaitons q
99
te. Souhaitons qu’elle le reste longtemps. Car il
s’
agit d’un problème dont la preuve, si elle était jamais administrée, n
100
n depuis six ans ses énormes péripéties, l’esprit
se
sent soudain menacé d’ennui. Mais en même temps, c’est comme s’il s’é
101
n menacé d’ennui. Mais en même temps, c’est comme
s’
il s’éveillait d’une longue torpeur stupéfiée. Le temps de réfléchir e
102
acé d’ennui. Mais en même temps, c’est comme s’il
s’
éveillait d’une longue torpeur stupéfiée. Le temps de réfléchir est re
103
peur stupéfiée. Le temps de réfléchir est revenu.
S’
il n’y a rien dans le journal, cherchons dans notre tête. Nous y trouv
104
quer, et dont toutes les puissances dignes du nom
se
réclament aujourd’hui par les bouches officielles. Cette idée, c’est
105
e que toutes les autres jouent dans le même sens,
se
prêtent appui et se renforcent mutuellement. Voici comment. Un gouver
106
res jouent dans le même sens, se prêtent appui et
se
renforcent mutuellement. Voici comment. Un gouvernement mondial court
107
t devient seul détenteur de la bombe atomique, il
se
voit doté du même coup d’une arme proportionnée à l’ampleur de sa tâc
108
a planète nous sont apparues simultanément. Elles
se
proposent à l’esprit avec tant de clarté qu’on est tenté d’y voir l’i
109
solution : tout nous y mène, et tôt ou tard elle
s’
imposera, malgré nous, si ce n’est par notre action. Ensuite, il s’agi
110
é nous, si ce n’est par notre action. Ensuite, il
s’
agit de combattre les obstacles à cette union. Ils sont dans l’étroite
111
ue la Bombe puisse faire sauter la terre ? — Cela
se
discute… Certains de mes collègues ont envisagé l’hypothèse, et sont
112
aient. La conversation devint générale. Le savant
se
montrait plein d’humour. On n’avait jamais été plus plaisant à propos
113
un taxi. Trois militaires, rentrant du Pacifique,
s’
y racontaient le détail de leurs campagnes. Aucun d’eux ne donnait l’i
114
campagnes. Aucun d’eux ne donnait l’impression de
s’
être battu pour l’idéal démocratique. Ils m’ont demandé le résultat du
115
, du côté où les jeunes Européens devraient aller
s’
il s’agissait pour eux de partir. Je vois les avantages de l’Amérique
116
côté où les jeunes Européens devraient aller s’il
s’
agissait pour eux de partir. Je vois les avantages de l’Amérique et se
117
ux qu’ils ne sont en mesure de les imaginer. Cela
se
discuterait à l’infini. Il n’est qu’une solution, qui est d’aller voi
118
Et je me dis que le problème est mal posé. Il ne
s’
agit ni de « partir » ni de rester, au sens pathétique de ces mots. Il
119
ni de rester, au sens pathétique de ces mots. Il
s’
agit simplement de circuler. Ce n’est pas très facile, pratiquement ?
120
à notre guise. Je répondrais sans hésiter : il ne
s’
agit ni de choisir une terre et ses morts contre le globe et ses vivan
121
mpte des réalités que nous avons créées ou laissé
s’
imposer ; de la rapidité des transports, par exemple. Combien d’hommes
122
? Certes, il en faut une dose non ordinaire pour
se
rendre contemporain d’un monde qui change beaucoup plus vite que Jule
123
onde d’après-guerre, le problème partir ou rester
se
résoudrait en termes simples : on verrait vite que c’est un faux dile
124
ânes des ancêtres un choix farouche, irrévocable.
Se
déplacer devient un geste naturel, et partir annonce revenir comme on
125
erre, ne l’aime donc pas de la meilleure manière,
s’
il refuse tout le reste, et la comparaison. Il faut s’ouvrir. Il faut
126
refuse tout le reste, et la comparaison. Il faut
s’
ouvrir. Il faut aimer. Il faut cesser de trouver cela nigaud, et de fa
127
rogrès matériels dont notre époque pourrait enfin
s’
enorgueillir. Ils représentent dans l’esprit des modernes la Fatalité
128
érente. Beaucoup de Français, rentrant de Suisse,
s’
étonnent de voir que chez des neutres on manifeste tant de haine pour
129
haine pour les Allemands. Et beaucoup de Suisses
s’
étonnent de voir des résistants parler avec humanité de leurs bourreau
130
maintenant que Hitler est abattu, ne pensent qu’à
se
protéger contre un réveil allemand. Et des Suisses, dont le sens démo
131
l’Allemand autant qu’à la brutalité de ses chefs,
se
préoccupent, aujourd’hui, de le « guérir » plutôt que de l’enfermer d
132
emand », nombre de journaux parisiens me semblent
s’
occuper principalement du statut de la Ruhr, d’alliances préventives e
133
e retard, une question qui n’existe plus ? Ou qui
s’
est totalement transformée ? Quand je disais dans mon Journal d’Allem
134
hui le colosse est à terre et deux super-colosses
se
sont levés, projetant leurs ombres démesurées — l’un de tout près — s
135
issance, mais d’un vaste glacis désolé sur lequel
s’
allonge et se cherchent les deux grandes ombres que j’ai dites. Consid
136
d’un vaste glacis désolé sur lequel s’allonge et
se
cherchent les deux grandes ombres que j’ai dites. Considérons dans ce
137
ayés pour les connaître, ces Allemands ! ils vont
s’
armer de nouveau en secret. Ils trouveront des appuis partout, comme l
138
au plus, que touchent 200 millions de Russes. Que
se
passera-t-il ? Seuls, ils ne peuvent attaquer la France. Même forts,
139
r les plans politique et militaire exclusivement,
se
ramène au problème des relations entre l’URSS et les États-Unis. Mais
140
à notre porte. Et rien n’est aussi contagieux. Il
s’
agirait de l’exorciser. Mais l’attitude que je viens de décrire me par
141
t Bâle étaient sans doute les villes d’Europe qui
se
sentaient les plus directement menacées, non seulement en vertu de la
142
connaissait par l’intérieur, et l’on savait qu’il
s’
agissait de vie ou de mort, sans compromis imaginable. Je me rappelle
143
ale. (Qu’on ne pense pas un instant que la Suisse
s’
est mise à aimer les Allemands !) mais de pitié active, j’entends par
144
alémaniques, la question allemande, aujourd’hui,
se
pose de la manière suivante : Voici un pays abattu comme jamais pays
145
comme jamais pays ne le fut ; voici un peuple qui
se
réveille du cauchemar d’un bombardement moral, politique et physique
146
oin qu’on le plaigne, on l’accuse formellement de
s’
être rendu coupable du crime le plus énorme de l’Histoire. Une conc
147
humain. Il faut premièrement lui expliquer ce qui
s’
est passé, et lui montrer comment il fut complice des crimes qu’il rej
148
re en mesure de reconnaître sa culpabilité, et de
se
guérir de sa névrose. Cette conception me paraît réaliste, et prudent
149
s sombres masses vitrifiées, dont un grand nombre
s’
élèvent à quelque distance du rivage parmi les blancs remous et les br
150
ageant dans l’Océan. Ou de nuages radioactifs qui
se
promèneraient autour du globe, semant la mort et la consomption lente
151
ort en masse, ou la menace d’une mort instantanée
s’
abattant au hasard sur tout un peuple, effraye moins qu’une séance che
152
her de jouer avec les allumettes. Et tant de gens
s’
ennuient sur la Terre, qu’ils la verraient bien volontiers sauter pour
153
ls la verraient bien volontiers sauter pour qu’il
se
passe quelque chose. Mais la troisième raison est la plus remarquable
154
uestion grave et malicieuse. Que pense-t-on qu’il
se
produirait si quelque groupe privé faisait savoir au monde qu’il va s
155
que groupe privé faisait savoir au monde qu’il va
se
livrer à des expériences de cet ordre, « dans un but » de connaissanc
156
Le droit d’opposition (3 avril 1947)r Il
s’
agissait de « démocratiser » l’Allemagne. On en parlait depuis des ann
157
a dictature, en l’occurrence celle d’un parti qui
se
fût nommé démocratique pour éviter toute confusion. C’était cependant
158
nettement l’objectif. Et c’est un Américain : il
se
souvient de l’œuf de Colomb. De plus, il voudrait bien que les Russes
159
Colomb. De plus, il voudrait bien que les Russes
s’
expliquent. M. Molotov demande le temps de réfléchir. Pour occuper l’a
160
hir. Pour occuper l’attente, la presse soviétique
se
livre à d’habiles variations sur un thème prévu : « Entre la théorie
161
collectifs, comme celui des Noirs ou des Koulaks,
se
liquide plus facilement dans une dictature que dans une démocratie… L
162
Constitution américaine). Pendant que M. Molotov
se
prépare à donner sa propre définition de la démocratie, je me permett
163
rniers, en effet, quelle que soit leur idéologie,
se
comportent en réalité comme des Églises. L’opposition aux dogmes d’un
164
des Églises. L’opposition aux dogmes d’une Église
s’
est toujours vue qualifiée d’hérésie, et non d’opinion différente. De
165
ories du parti au pouvoir, chez les totalitaires,
se
voit qualifiée non point d’opinion minoritaire, mais de trahison. On
166
dans tous les cas où l’unanimité ne pourrait pas
s’
établir à l’ONU. Appelons donc démocratique un régime où l’opposition
167
régime où l’opposition équivaut à la trahison, et
se
paye tôt ou tard de la vie. Que si l’on estime trop étroites les défi
168
s. La liberté de religion. Toute religion vivante
s’
oppose au train du monde. « Ne vous conformez pas à ce siècle présent,
169
ide. La libération de la misère. Je pense qu’elle
s’
est rarement produite dans les pays où la revendication des miséreux e
170
poussées de fièvre politique… Mais non, la Suisse
s’
obstine et, presque seule dans le monde depuis cent ans, elle vit pais
171
ys, La Suisse, démocratie-témoin, André Siegfried
s’
est posé la question. Mais il s’est gardé d’y répondre, ou plutôt n’y
172
, André Siegfried s’est posé la question. Mais il
s’
est gardé d’y répondre, ou plutôt n’y répond que par la bande, la band
173
iste, neutre et armée… Il nous fait voir que tout
se
tient, que tout s’engrène avec nécessité dans ce beau mouvement d’hor
174
ée… Il nous fait voir que tout se tient, que tout
s’
engrène avec nécessité dans ce beau mouvement d’horlogerie que compose
175
, enfin, un jeu d’institutions dont la complexité
s’
est révélée pratique, parce qu’elle sert les diversités au lieu de pré
176
alyse des variétés de l’expérience fédérale, sans
s’
exposer aux démentis amers de ceux qui en vivent et qui en chérissent
177
. Personne n’a mieux montré pourquoi la politique
se
confond, chez ce peuple insolite, avec une administration bien entend
178
ais en déduire des conclusions qu’André Siegfried
s’
est interdit de suggérer. Influencé, pourrait-on croire, par l’objet d
179
moins fou de renoncer à cette sagesse parce qu’on
se
voit seul à la professer. Voici donc le sage condamné à périr ou à fa
180
e balkanisation presque fatale si elle accepte de
s’
helvétiser. Dans ce cas, la Suisse aussi serait sauvée. Le dilemme sui
181
menaces, les mêmes espoirs, les mêmes objections
s’
y retrouvent. Les cantons disent : nos industries seront ruinées si no
182
d’une commune patrie ne nous est plus étrangère !
s’
écriait l’un des précurseurs de la Constitution de 1848. Et quoi qu’en
183
es adversaires de la fédération du continent (peu
s’
avouent tels) et les sceptiques (dont l’espèce est courante) ne peuven
184
lles européennes, le cri de douleur des faubourgs
s’
est propagé dans les avenues lugubres de Berlin, entre leurs façades s
185
laire » ont tiré sur les ouvriers qui avaient osé
se
rassembler, sans armes, pour proclamer : « Nous ne sommes pas des esc
186
lez redire aux Berlinois que « la classe ouvrière
se
reconnaît dans les épreuves de force que le PC institue en son nom !
187
aliste les ouvriers n’auraient plus l’occasion de
s’
en servir… On savait aussi qu’il était le parti du travail forcé, celu
188
s bourgeoisies ont tué des travailleurs qui, eux,
se
révoltaient au nom de la Liberté et de leur dignité d’homme. C’était
189
a seconde, nous l’avons sous les yeux, consiste à
s’
emparer de la cause ouvrière, à se parer de sa justice et de son nom,
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eux, consiste à s’emparer de la cause ouvrière, à
se
parer de sa justice et de son nom, pour l’écraser ensuite, une fois q
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Brandebourg, le vieux chant populaire socialiste
s’
est fait entendre pour la première fois depuis vingt ans de silence, v
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r et justifie sa raison d’être par des hommes qui
se
sacrifient au service de la Liberté. t. Rougemont Denis de, « “Nou