1
ionaliste. Ce n’est pas le phénomène en soi, mais
son
ampleur, qui s’annonce sans précédent. Le siècle des Lumières, puis l
2
passé touchant, pour répondre à une religion dans
sa
jeunesse virulente et affamée. Il faut se réduire aux vérités solides
3
secondes voix de Schumann. Un mythe nouveau prend
son
essor au sein même de la catastrophe. Tout un âge, un climat de musiq
4
n question, et qu’il nous force au « réalisme » à
sa
manière, le charme est détruit dans nos vies. Nous sommes pareils à c
5
jour du siècle mécanique, accepter pour un temps
sa
loi, en préservant, s’il se peut, dans nos cœurs, ce droit d’aimer, c
6
nquêteur attrape le premier venu par le revers de
son
veston pour lui demander sans préambule : « Et vous donc, en qui croy
7
directeurs de conscience. Là-dessus, chacun fera
ses
petites observations, ajoutera ou retranchera. C’est un jeu de sociét
8
e d’un mouvement politique n’est pas la vérité de
sa
doctrine, mais l’opportunité de sa propagande. La révolution, de nos
9
s la vérité de sa doctrine, mais l’opportunité de
sa
propagande. La révolution, de nos jours, c’est d’abord une question d
10
ficile entre un pays qui a fait une révolution et
ses
voisins qui en ont fait d’autres, ou qui n’en ont pas fait depuis lon
11
a fallu cinq ou six ans pour déchiffrer la clé de
son
langage. Les récents événements y ont beaucoup aidé. Aujourd’hui je c
12
démocratique, mais changer le signe de chacun de
ses
termes. Exemples : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes signif
13
avoir à tirer un obus. La presse italienne, dans
son
ardeur de néophyte, vend la mèche lorsqu’elle oppose à la violence et
14
dictatures, on n’aura pas été sans remarquer que
sa
qualité la plus frappante est l’élasticité illimitée. Plus la vitalit
15
talité d’un peuple est « sûre d’elle-même », plus
ses
nécessités dites vitales s’accroissent. Que signifie alors le mot vit
16
de la considérer dans ce qu’elle a d’unique, dans
sa
réalité qui nous met, en question, n’oublions pas que toute réalité,
17
les faits ou par les prophètes. Isaïe réveillait
son
peuple par le sublime oracle de Séir : « Sentinelle, que dis-tu de la
18
ifs… » commença le bonhomme antisémite, affirmant
son
humanité et sa parfaite liberté d’esprit. Puis s’étant excepté de la
19
le bonhomme antisémite, affirmant son humanité et
sa
parfaite liberté d’esprit. Puis s’étant excepté de la commune sottise
20
sauvé l’honneur pour ainsi dire, et donné à tout
son
discours un cachet d’objectivité — « Je n’en fais pas une question pe
21
ne voulais pas parler du peuple massacré, mais de
ses
massacreurs. Quelques-uns des Américains que j’estime le plus pensent
22
re, il gelait presque. L’Américain doit conserver
sa
garde-robe entière et tout son équipement d’appareils électriques à c
23
cain doit conserver sa garde-robe entière et tout
son
équipement d’appareils électriques à chauffer, à glacer, à tempérer,
24
un bout à l’autre de l’année. Une bonne partie de
ses
soucis, de ses inventions, de ses dépenses, vont à neutraliser les sa
25
re de l’année. Une bonne partie de ses soucis, de
ses
inventions, de ses dépenses, vont à neutraliser les sautes d’humeur d
26
bonne partie de ses soucis, de ses inventions, de
ses
dépenses, vont à neutraliser les sautes d’humeur d’un climat fantaisi
27
umain, au lieu de le forcer sans trêve à défendre
sa
vie d’animal ? J’en vois un, c’est peut-être le seul. Là, point de ca
28
qu’il possède un climat tempéré. C’est la France.
Ses
habitants croient que la nature dont ils jouissent est le climat norm
29
s statistiques. La France au climat tempéré, avec
son
type d’humains normalement adaptés à une nature jugée normale, est un
30
le. Pendant des siècles, l’homme a pu y consacrer
son
ingéniosité à faire des arts, des armes et des lois, de la politique,
31
rtifices, ce climat qu’un Français moyen reçoit à
son
berceau, cadeau des fées, comme point de départ d’une vie vraiment hu
32
la guerre, qui en est morte en trois jours. Sous
sa
forme militaire — c’était la guerre tout court — elle a moins de chan
33
r des effectifs considérables. Il faut en prendre
son
parti : l’ère des militaires a pris fin le 6 août à Hiroshima. L’arit
34
lac du Saint-Sacrement pour la pureté lustrale de
ses
eaux, se nomme aujourd’hui le Lake George et fut le Horicon de Fenimo
35
dans le paysage depuis Cooper, lequel notait dans
sa
préface que tout était resté pareil depuis l’époque des Iroquois et d
36
qui fut évêque anglican d’Albany. Je connais bien
son
petit-fils. Roi du pays et chef de tribu politique, il possède la plu
37
un Indien, juste juge, roublard, riche et pieux.
Sa
femme préside, avec un optimisme effervescent le Comité pour les étud
38
de bois blanc de cette contrée, et la rigidité de
sa
morale, de ses préjugés séculaires. Il me semble avoir lu parfois que
39
de cette contrée, et la rigidité de sa morale, de
ses
préjugés séculaires. Il me semble avoir lu parfois que l’Amérique est
40
rne par elle une Amérique secrète, qui sent mieux
son
histoire réelle que ses trop larges ouvertures sur un avenir planétai
41
e secrète, qui sent mieux son histoire réelle que
ses
trop larges ouvertures sur un avenir planétaire. j. Rougemont Deni
42
in. Quand il fait froid il porte un manteau noir.
Sa
chevelure m’indique la direction du vent, et son aspect met en fuite
43
. Sa chevelure m’indique la direction du vent, et
son
aspect met en fuite ma petite fille. À quoi pense-t-il ? De ce cervea
44
eurs — la discussion sur l’avenir de la Bombe bat
son
plein. Bien entendu, l’opinion des savants domine tout. Leur mauvaise
45
avis qu’on attendait d’un général. Et il illustre
sa
pensée. « Supposez, dit-il, deux savants, l’un en Allemagne et l’autr
46
e l’agresseur juge bien utile de venir disputer à
ses
victimes des ruines encore radioactives. De même, si la Russie est at
47
tante qui renouvelait chaque matin depuis six ans
ses
énormes péripéties, l’esprit se sent soudain menacé d’ennui. Mais en
48
même coup d’une arme proportionnée à l’ampleur de
sa
tâche, qui est de faire la police des nations, et d’une arme qui, par
49
a peur de voir grand, et qu’il préfère en général
ses
vieux litiges locaux, qu’il appelle intérêts, à ses vrais intérêts, q
50
s vieux litiges locaux, qu’il appelle intérêts, à
ses
vrais intérêts, qu’il appelle utopies. La grande tâche politique du s
51
attant la terre entre les ruines, pour y chercher
sa
subsistance. — Comme c’est passionnant ! me dit une dame, really, I l
52
? Qu’est-ce que cette mort de l’homme causée par
son
génie ? Pourquoi l’intelligence conduit-elle au suicide, alors qu’ell
53
de partir. Je vois les avantages de l’Amérique et
ses
défauts, mieux qu’ils ne sont en mesure de les imaginer. Cela se disc
54
hésiter : il ne s’agit ni de choisir une terre et
ses
morts contre le globe et ses vivants ; ni de choisir le nomadisme per
55
choisir une terre et ses morts contre le globe et
ses
vivants ; ni de choisir le nomadisme permanent et l’exil par principe
56
. Le mot partir a donc changé de sens. Il a perdu
son
aura dramatique. Plus question de couper les ponts, de brûler ses pén
57
que. Plus question de couper les ponts, de brûler
ses
pénates, et autres rites attestant devant les mânes des ancêtres un c
58
elon l’arithmétique du cœur. Le nomade n’aime pas
sa
terre, n’y revient donc jamais vraiment. Le paysan n’aime que sa terr
59
evient donc jamais vraiment. Le paysan n’aime que
sa
terre, ne l’aime donc pas de la meilleure manière, s’il refuse tout l
60
de rejoindre le siècle, de l’habiter et d’user de
ses
dons. Forçons les gouvernants à nous répondre : à quoi servent ces ba
61
civique de l’Allemand autant qu’à la brutalité de
ses
chefs, se préoccupent, aujourd’hui, de le « guérir » plutôt que de l’
62
i, de le « guérir » plutôt que de l’enfermer dans
sa
misère. Ces deux dernières prises de position, minoritaires sans dout
63
la plus grande puissance militaire du monde, avec
son
armée motorisée, son industrie prête pour la lutte, et ses 80 million
64
nce militaire du monde, avec son armée motorisée,
son
industrie prête pour la lutte, et ses 80 millions d’habitants. Aujour
65
motorisée, son industrie prête pour la lutte, et
ses
80 millions d’habitants. Aujourd’hui le colosse est à terre et deux s
66
ait raison. Supposons une Allemagne réarmée, dans
ses
limites rétrécies entre la France et l’Union soviétique : 50 millions
67
? Faut-il « les » aider ? La Suisse, dans
sa
partie alémanique surtout, entretenait peu d’illusions, jusqu’en 1939
68
achaient la Suisse allemande aux sources vives de
sa
culture et de sa langue. Ce qu’on ne pardonnait pas à Hitler et à Goe
69
e allemande aux sources vives de sa culture et de
sa
langue. Ce qu’on ne pardonnait pas à Hitler et à Goebbels, c’était de
70
tre ans. Il remonte des abris, dans les ruines de
ses
villes, pour découvrir qu’il n’a plus de gouvernement, qu’il est enti
71
atre armées étrangères, qu’il a perdu un tiers de
son
territoire à l’Est, qu’il n’a plus de quoi manger et qu’au surplus, l
72
il rejette sur Himmler ; ensuite il faut détruire
son
autarcie morale, l’ouvrir aux grands courants de l’Europe et du Monde
73
cela revient à le mettre en mesure de reconnaître
sa
culpabilité, et de se guérir de sa névrose. Cette conception me paraî
74
de reconnaître sa culpabilité, et de se guérir de
sa
névrose. Cette conception me paraît réaliste, et prudente autant que
75
l neuf, regarder l’Europe. Nous lui avons demandé
ses
impressions sur l’Allemagne d’aujourd’hui. De Suisse, son pays natal,
76
essions sur l’Allemagne d’aujourd’hui. De Suisse,
son
pays natal, plateforme d’observation excellente, il nous envoie l’art
77
continentales. Un physicien de New York a cru de
son
devoir d’avertir son gouvernement que l’évaporation instantanée de di
78
ysicien de New York a cru de son devoir d’avertir
son
gouvernement que l’évaporation instantanée de dizaines de millions de
79
cette apathie plus qu’étrange de l’opinion et de
ses
organes, je distingue au moins trois raisons. La première, c’est que
80
me prévu : « Entre la théorie de la démocratie et
sa
pratique, dit-elle, il y a souvent d’énormes différences. » Elle marq
81
firmant qu’« une société n’est pas libre tant que
ses
loyaux citoyens vivent dans la crainte d’être privés de la vie, de la
82
aine). Pendant que M. Molotov se prépare à donner
sa
propre définition de la démocratie, je me permettrai d’offrir une sug
83
ique un régime où l’opposition est libre de jouer
son
rôle. Appelons ensuite totalitaire un régime où l’opposition équivaut
84
la Suisse (13 octobre 1948)s « Le Suisse trait
sa
vache et vit paisiblement. » La carte postale est de Victor Hugo et d
85
de la statistique comme un champion de tennis de
sa
raquette, élégance et dextérité. Il triomphe tour à tour dans la topo
86
beaucoup plus en fait qu’en doctrine), jalouse de
ses
diversités, unie par le refus de les uniformiser, libérale et discipl
87
le, mais qui parvient à exporter près du tiers de
sa
production, à n’importer que 20 % de sa consommation en calories, vra
88
tiers de sa production, à n’importer que 20 % de
sa
consommation en calories, vrai tour de force technique « à base de cu
89
n vivent et qui en chérissent toutes les nuances.
Sa
prudence est d’ailleurs égale aux périls qu’il affronte à chaque pas,
90
e critique — si c’en est une — que d’avoir résolu
ses
problèmes par des moyens valables pour elle seule. Dans le monde où n
91
er. Influencé, pourrait-on croire, par l’objet de
sa
description, M Siegfried, à propos de la Suisse et de sa réussite féd
92
ription, M Siegfried, à propos de la Suisse et de
sa
réussite fédéraliste, montre autant de méfiance qu’un vrai Bernois po
93
ntique. La Suisse vient de fêter le centenaire de
sa
constitution présente. Je ne sais pas d’histoire plus instructive, po
94
est l’image agrandie de la Suisse à la veille de
sa
fédération. En plus tragique, bien sûr. L’urgence est donc plus grand
95
rannie totalitaire est un crime contre l’homme et
ses
jours, désormais, sont comptés. L’insurrection de toutes les villes d
96
dans les épreuves de force que le PC institue en
son
nom ! » (J.-P. Sartre). Allez redire devant ces morts, en bleus de tr
97
e à s’emparer de la cause ouvrière, à se parer de
sa
justice et de son nom, pour l’écraser ensuite, une fois qu’on a le Po
98
la cause ouvrière, à se parer de sa justice et de
son
nom, pour l’écraser ensuite, une fois qu’on a le Pouvoir, en répétant
99
ensuite, une fois qu’on a le Pouvoir, en répétant
ses
vieux mots d’ordre d’unité, d’amélioration de la vie, de haine contre
100
e communiste est devenue manifeste. Il ne reste à
ses
partisans, dans nos démocraties, qu’à nier les faits. Il leur reste à
101
raient trahir en donnant. C’est l’Europe qui crée
son
avenir et justifie sa raison d’être par des hommes qui se sacrifient
102
t. C’est l’Europe qui crée son avenir et justifie
sa
raison d’être par des hommes qui se sacrifient au service de la Liber