1
Le péril Ford (février
1928
)a On a trop dit que notre époque est chaotique. Je crois bien, au
2
buts que sa civilisation poursuit depuis près de
deux
siècles, l’Occidental est saisi d’un étrange malaise. Il soupçonne, p
3
que sa civilisation poursuit depuis près de deux
siècles
, l’Occidental est saisi d’un étrange malaise. Il soupçonne, par éclai
4
egarder autour de nous et d’en croire nos yeux.
I
. L’homme qui a réussi Je prends Henry Ford comme un symbole du mon
5
motive routière. « Depuis l’instant où, enfant de
12
ans, j’aperçus cette machine de route, jusqu’au jour présent, ma gran
6
son rêve, le type unique d’automobile utilitaire »
2.
Dès lors, c’est une suite de chiffres indiquant le progrès de sa prod
7
née. On pourrait ajouter à ces chiffres celui des
milliards
qu’il possède, ou plutôt qu’il gère, mais ce n’est pour lui qu’un rés
8
é comme il est donné à peu d’hommes de le faire :
7000
voitures par jour, et la possibilité d’augmenter encore cette product
9
ave question qu’on puisse poser à notre temps.
II
. M. Ford a ses idées, ou la philosophie de ceux qui n’en veulent pas
10
téresse plus réellement. Il croit qu’il va gagner
5
francs en achetant 5 francs moins chers un objet que, sans cette bais
11
nt. Il croit qu’il va gagner 5 francs en achetant
5
francs moins chers un objet que, sans cette baisse, il n’eût pas ache
12
le intitulé « Le grand paradoxe du monde moderne »
3,
ce qu’il y a de profondément antihumain dans la conception fordienne
13
de sa vie privée. Cette liberté particulière, et
cent
autres pareilles, composent, au total, la grande Liberté idéale et me
14
Réjouissons-nous… Mais, comment expliquer que des
centaines
de milliers de lecteurs, dans une Europe « chrétienne », applaudissen
15
ous… Mais, comment expliquer que des centaines de
milliers
de lecteurs, dans une Europe « chrétienne », applaudissent sans réser
16
ivement le divorce de l’esprit et de l’action.
III
. Le fordisme contre l’Esprit La formidable erreur de la bourgeoisi
17
hoses de l’âme avec une maladresse de barbare.
IV
. « En être » ou ne pas en être Une fois qu’on a compris à quel poi
18
er presque fatalement dans un anarchisme stérile.
1°
Accepter la technique et ses conditions. Dans cette mécanique bien hu
19
immuable comme la mort le restitue au monde vers
5
heures du soir, dans la détresse des dernières sirènes. Au monde, c’e
20
lui a donné une auto pour admirer la nature entre
17
et 19 heures : vraiment, il ne lui manque plus rien — que l’envie. Ma
21
donné une auto pour admirer la nature entre 17 et
19
heures : vraiment, il ne lui manque plus rien — que l’envie. Mauvais
22
ir, les forces mêmes qui nous la firent désirer.
2°
Accepter l’esprit, et ses conditions. Je dis que les êtres encore dou
23
anage d’une sorte de franc-maçonnerie de quelques
centaines
d’individus. Et cette franc-maçonnerie sera bientôt traquée avec la d
24
reste, je pense que c’est une question de foi.
1.
Une enquête faite à Genève a révélé que les livres les plus lus du gr
25
eilleure qualité. Je ne parle pas de l’Amérique.
2.
Victor Cambon, préface à Henry Ford, Ma vie et mon œuvre, Paris, Payo
26
à Henry Ford, Ma vie et mon œuvre, Paris, Payot,
1925.
3. L’Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perc
27
y Ford, Ma vie et mon œuvre, Paris, Payot, 1925.
3.
L’Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perce :
28
n œuvre, Paris, Payot, 1925. 3. L’Illustration,
20
novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perce : « Jugendbewegung » e
29
is, Payot, 1925. 3. L’Illustration, 20 novembre
1926.
4. Ici et là, la révolte perce : « Jugendbewegung » en Allemagne ; s
30
ot, 1925. 3. L’Illustration, 20 novembre 1926.
4.
Ici et là, la révolte perce : « Jugendbewegung » en Allemagne ; surré
31
de, « Le péril Ford », Foi et Vie, Paris, février
1928,
p. 189-202.
32
r un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (
1930
)b c Deux menaces mortelles assiègent notre condition humaine : la
33
me nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)b c
Deux
menaces mortelles assiègent notre condition humaine : la liberté de l
34
qu’en tant que son génie parvient à composer les
deux
périls en une résultante qui est la civilisation. Appelons humanisme
35
libre proprement humain. Ainsi passèrent quelques
siècles
; ainsi passa le xixe . On le laissa installer ses machines : elles a
36
esprit ne comporte pas l’égalité de droit de ces
deux
disciplines. Car la science à peine libérée, demande la tête de la mé
37
de faux dieux — le fascinant éclat de ce vide ?
5.
Je songe à la « psychologie scientifique » et à ce leurre qu’est l’at
38
» et à ce leurre qu’est l’attitude paralléliste.
6.
J’exagère probablement, car la sincérité de ce néo-scientisme tempéré
39
e doute. Mais c’est Stilicon défendant l’Empire.
7.
Or, Bergson, dans un discours prononcé à l’Académie des sciences mora
40
l’Académie des sciences morales et politiques, en
1914,
a posé le problème en termes fort nets. (Cités par M. Brunschvicg dan
41
cience dans la philosophie occidentale, p. 695.)
8.
Les humanités y trouveraient bien leur place : la connaissance des ét
42
manisme nouveau », Cahiers de Foi et Vie , Paris,
1930,
p. 242-245. c. Le texte est précédé de la note suivante : « M. Denis
43
diverses revues suisses et françaises. Il prépare
trois
volumes (Essais, Romans, Voyages). »
44
André Malraux, La Voie royale (février
1931
)d M. André Malraux écrit des livres qu’on n’oublie pas facilement.
45
itulé La Tentation de l’Occident. La Voix royale
9,
est, croyons-nous, le récit des événements qui précédèrent l’aventure
46
urant tout le récit, au travers des aventures des
deux
explorateurs aux prises avec les fièvres de la forêt tropicale, puis
47
’effort désespéré de ces conquérants de désert.
9.
Chez Grasset. 10. La Voie royale n’est que l’introduction à une sér
48
de ces conquérants de désert. 9. Chez Grasset.
10.
La Voie royale n’est que l’introduction à une série de romans intitu
49
ie de romans intitulés Les Puissances du désert.
11.
Le prix Goncourt, dit-on, eût été décerné à M. Malraux s’il n’avait n
50
ux, La Voie royale », Foi et Vie, Paris, février
1931,
p. 78-81.
51
Sécularisme (mars
1931
)e Il nous plaît de faire converser ici les gens les moins faits po
52
neront le ton et les thèmes principaux : J’avais
vingt
ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vi
53
blèmes venus à ma rencontre étaient justement les
deux
objets les plus révoltants de la terre : une église, une prison. » Tr
54
mée. Avec M. Brunschvicg, il pense qu’un homme de
1931
a dépassé ce « stade », qu’il n’est plus permis de nos jours… bref, q
55
uvelle Revue des jeunes publie dans son numéro du
15
février15. M. Marcel analyse trois attitudes typiquement sécularistes
56
ans son numéro du 15 février15. M. Marcel analyse
trois
attitudes typiquement sécularistes : la philosophie des lumières, cel
57
me ordre. Lui est des pieds à la tête un homme de
1930
; et en même temps il se réclame d’un Esprit éternel qui cependant es
58
st déchirant en vérité, le chant d’orgueil que le
siècle
entonne pour annoncer son morne triomphe : « Vous n’avez pas su conju
59
tre, se demande, songeant à l’Europe, s’il y aura
dix
justes dans Sodome. 12. Aden Arabie, chez Rieder, Paris. 13. Mais
60
à l’Europe, s’il y aura dix justes dans Sodome.
12.
Aden Arabie, chez Rieder, Paris. 13. Mais Bouddha, c’est l’Asie. Le
61
Sodome. 12. Aden Arabie, chez Rieder, Paris.
13.
Mais Bouddha, c’est l’Asie. Les grèves, c’est encore l’Europe. 14. D
62
c’est l’Asie. Les grèves, c’est encore l’Europe.
14.
Dans un article des Nouvelles littéraires du 20 février, inaugurant
63
4. Dans un article des Nouvelles littéraires du
20
février, inaugurant une série d’études sur un nouvel humanisme, à laq
64
e-Bastide publiée par Foi et Vie l’an dernier.
15.
« Remarques sur l’irréligion contemporaine ». e. Rougemont Denis de
65
pte rendu] Sécularisme », Foi et Vie, Paris, mars
1931,
p. 184-189.
66
exposition d’artistes protestants modernes (avril
1931
)f C’est donc qu’il y en a ? avez-vous dit. Depuis le temps qu’on c
67
us reprenions toutes les mesures, tout redevenait
neuf
: les mots « forme », « couleur », « architecture ». Et Dieu avait un
68
rrement au Pays de Montbéliard » grave et serein.
Deux
petits Lotiron font un coin de campagne lumineuse, et le « Douarnenez
69
t religieux qu’annonce cette grande composition :
trois
longues croix dans une lumière dramatique, le corps du Christ déjà pr
70
tholiques, concernant la Vierge et les saints. En
deux
mots, il y a des « sujets catholiques », il n’y a pas de « sujets pro
71
protestants modernes », Foi et Vie, Paris, avril
1931,
p. 274-277.
72
Conférences du comte Keyserling (avril
1931
)g L’auteur du Journal de voyage d’un philosophe, d’Analyse spectra
73
Sagesse de Darmstadt vient de donner au Trocadéro
trois
conférences sur les problèmes fondamentaux de la civilisation moderne
74
re, Keyserling, il faut le reconnaître, a su, par
trois
fois, tenir en haleine une salle énorme en parlant avec sérieux de pr
75
ormance qui vaut d’être enregistrée. Rien de très
neuf
dans cette trilogie philosophique, mais un bel ensemble d’observation
76
s du comte Keyserling », Foi et Vie, Paris, avril
1931,
p. 287-288.
77
an : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai
1931
)h M. Maurice Baring est entré dans l’intimité de milliers de lecte
78
M. Maurice Baring est entré dans l’intimité de
milliers
de lecteurs français avec un livre d’un rare prestige, Daphné Adeane.
79
à Daphné, beaucoup plus long, — il compte plus de
600
pages dans l’édition française — d’un rythme plus inégal aussi, il ne
80
ujourd’hui presque disparue, « roman-fleuve » que
deux
dates limitent : 1851-1914. Ainsi met-il en jeu les deux éléments don
81
parue, « roman-fleuve » que deux dates limitent :
1851-1914.
Ainsi met-il en jeu les deux éléments dont l’antagonisme fait le fond
82
tes limitent : 1851-1914. Ainsi met-il en jeu les
deux
éléments dont l’antagonisme fait le fond de presque toutes les grande
83
ividualité et un milieu social bien défini. À ces
deux
éléments s’en ajoute un troisième qui est moins visible, mais dont la
84
té. Maurice Baring exprime ce troisième sujet par
deux
vers de son ami Hilaire Belloc dont voici la traduction : L’amour de
85
aire comprendre la réalité. Et c’est au cours des
quarante
pages qu’il consacre à la « conversion » au catholicisme de la prince
86
re de notre auteur : « La veille de la Chandeleur
1909,
je fus reçu dans le sein de l’Église catholique… le seul acte de ma v
87
ntes de la Princesse, chargées ici de représenter
deux
églises anglaises. Ces deux respectables ladies, qui ne jouent pas d’
88
es ici de représenter deux églises anglaises. Ces
deux
respectables ladies, qui ne jouent pas d’autre rôle dans l’histoire,
89
Daphné Adeane, dans La Princesse Blanche, ce sont
deux
prêtres19 qui, au moment décisif, viennent apporter ce dur message à
90
rature religieuse. Celui de La Princesse Blanche
20
donne sans aucun doute l’accord le plus profond de l’œuvre de Baring.
91
cette joie « qui surpasse toute connaissance ».
16.
La Princesse Blanche, Stock, éditeur. 17. Qu’on lise, par exemple,
92
». 16. La Princesse Blanche, Stock, éditeur.
17.
Qu’on lise, par exemple, l’admirable Goethe, histoire d’un homme, d’É
93
ge sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.
18.
Il est absurde, voire aux yeux de la foi scandaleux de parler de conv
94
ner cette insuffisance du vocabulaire religieux.
19.
Soulignons qu’un pasteur ne parlerait pas autrement. 20. Pages 495-4
95
ignons qu’un pasteur ne parlerait pas autrement.
20.
Pages 495-499. h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Au sujet d’u
96
un pasteur ne parlerait pas autrement. 20. Pages
495-499.
h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Au sujet d’un grand roman :
97
nche par Maurice Baring », Foi et Vie, Paris, mai
1931,
p. 344-350.
98
Kierkegaard (mai
1931
)i j L’entrée de l’œuvre de Kierkegaard dans le monde intellectuel
99
de tous. Søren Kierkegaard naquit à Copenhague en
1813,
et y mourut en 1855. Voici comment le profond essayiste allemand Rudo
100
gaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut en
1855.
Voici comment le profond essayiste allemand Rudolf Kassner caractéris
101
Kassner caractérise cette existence (Commerce, n°
XII
). Le grand événement de sa vie fut la mort de l’Évêque Mynster qui a
102
ne peut être placé qu’à côté du poète russe. Tous
deux
marchent de pair et aucun autre esprit du siècle ne les dépasse. On
103
us deux marchent de pair et aucun autre esprit du
siècle
ne les dépasse. On peut déplorer qu’une œuvre de cette envergure ait
104
la foi, certainement. Et « l’honneur de Dieu ».
21.
Aux Éditions de la Nouvelle Revue française , chez Fourcade et aux É
105
Denis de, « Kierkegaard », Foi et Vie, Paris, mai
1931,
p. 351-352. j. Texte non signé.
106
Littérature alpestre (juillet
1931
)k Mlle Claire-Éliane Engel, qui a conquis maint sommet du massif d
107
répidité pour entreprendre cette « traversée » de
deux
littératures. Combien d’heures de marche monotone à travers des morai
108
est là, la tranquille et solennelle Puissance aux
mille
aspects, aux mille bruits. » Ce n’est plus l’homme que ces poètes vie
109
le et solennelle Puissance aux mille aspects, aux
mille
bruits. » Ce n’est plus l’homme que ces poètes viennent interroger su
110
Robert de Traz intitula Nietzsche et les hauteurs
23,
et qui, posé en face du tableau franco-anglais, fournit un contraste
111
Montherlant lui-même, récemment, le confessait.)
Deux
chances sont encore offertes aux amateurs de risques authentiques : l
112
ieux » autre chose qu’une intrigue de palaces ?
22.
La Littérature alpestre en France et en Angleterre, aux xviiie et x
113
en France et en Angleterre, aux xviiie et xixe
siècles
. (Librairie Dardel, Chambéry.) 23. Dans Essais et Analyses. (Crès, 1
114
et xixe siècles. (Librairie Dardel, Chambéry.)
23.
Dans Essais et Analyses. (Crès, 1926.) k. Rougemont Denis de, « [Co
115
, Chambéry.) 23. Dans Essais et Analyses. (Crès,
1926.
) k. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Littérature alpestre », Fo
116
ittérature alpestre », Foi et Vie, Paris, juillet
1931,
p. 548-551.
117
Avant l’Aube, par Kagawa (septembre
1931
)l m Dire de ce livre qu’il ne ressemble à rien serait une louange
118
tion de Kagawa, telles qu’il les raconte dans ces
deux
volumes, témoignent que l’amour chrétien peut encore aujourd’hui péné
119
létariat mondial, ni que nous ignorions que notre
siècle
est celui des meneurs. Mais le rare, c’est qu’un de ces meneurs écriv
120
à l’existence la plus quotidienne d’Eiichi, à ces
mille
petites difficultés précises et humiliantes, à ces moments de doute,
121
ent à être si émouvant. On peut dire que dans ces
deux
gros volumes si nourris, il n’y a pas deux lignes d’allure convention
122
ns ces deux gros volumes si nourris, il n’y a pas
deux
lignes d’allure conventionnelle, deux lignes qui ne traduisent une vé
123
l n’y a pas deux lignes d’allure conventionnelle,
deux
lignes qui ne traduisent une vérité vécue et particulière. Telle est
124
Osaka la nuit ! Il ne comprenait pas pourquoi ces
deux
mots lui semblaient avoir des rapports intimes et atroces. Quel horri
125
isite aux bas-fonds : Eiichi était partagé entre
deux
désirs. L’un était de se sauver au plus vite de cet horrible endroit
126
metière du Temple de Zuigan, quand les prêtres de
douze
temples et Eiichi à leur suite entourèrent le cercueil, il ne put ret
127
pensée à ce sujet. Eiichi se taisait. Une minute,
deux
minutes s’écoulèrent. Quatre ou cinq moineaux sautaient de branche en
128
e taisait. Une minute, deux minutes s’écoulèrent.
Quatre
ou cinq moineaux sautaient de branche en branche sur le camphrier du
129
Une minute, deux minutes s’écoulèrent. Quatre ou
cinq
moineaux sautaient de branche en branche sur le camphrier du jardin,
130
e de dire quoi que ce soit à cet homme en colère.
Trois
, quatre, cinq minutes s’écoulèrent. Le Procureur regardait distraitem
131
re quoi que ce soit à cet homme en colère. Trois,
quatre
, cinq minutes s’écoulèrent. Le Procureur regardait distraitement son
132
que ce soit à cet homme en colère. Trois, quatre,
cinq
minutes s’écoulèrent. Le Procureur regardait distraitement son carnet
133
doigts. Il eut été impossible de dire lequel des
deux
était le juge de l’autre. Eiichi est provisoirement libéré. Les enfa
134
is dans les merveilles du monde. Et voici que, le
14
février, il se décida à faire profession de disciple du Christ. Page
135
milieu des arbres, à côté d’un ruisseau, il passa
trois
heures et demie à lire tout l’Évangile selon saint Matthieu, du premi
136
re humaine, — cela ne saurait être sans fruits.
24.
Ceux qui veulent assimiler christianisme et capitalisme feraient bien
137
wa, Avant l’Aube », Foi et Vie, Paris, septembre
1931,
p. 623-632. m. Une note précise : « Éditions “Je sers”, 1931. »
138
632. m. Une note précise : « Éditions “Je sers”,
1931.
»
139
ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre
1931
)n o La manière est toujours l’indice d’une complaisance, et vite
140
tégorie. (On sait qu’il y a dans le monde moderne
trois
sortes de gens, les pécheurs, les sauvés et les honnêtes gens.) Ensui
141
erce, — et me fait honte d’oublier la grandeur.
25.
Remarquons le tour qu’il adopte : « mais celui qui veut la perdre… »
142
ou le style exquis », Foi et Vie, Paris, octobre
1931,
p. 725-729. o. Une note précise : « Divers (« Caractères. — Un espri
143
Le protestantisme jugé (octobre
1931
)p Parlant récemment, dans un article des Nouvelles littéraires d
144
ruction de l’Invincible Armada la mer devient aux
trois
quarts protestante — et l’est restée (la révocation fit quitter, selo
145
s’étalent à la fois toutes ensemble. Dès l’année
1886,
où il publiait son essai, Frommel donnait ainsi le diagnostic du roma
146
ine : Et l’homme seul répond à l’homme épouvanté
27.
Il nous manque une étude sur les critiques protestants du xixe sièc
147
c leurs sujets) d’une perspicacité prophétique.
26.
Dire de Gide qu’il est un écrivain protestant est une façon de parler
148
aucoup contesteront, Gide sans doute le premier.
27.
Paul Bourget, Les Aveux : Désespoir en Dieu, p. 264. p. Rougemont D
149
protestantisme jugé », Foi et Vie, Paris, octobre
1931,
p. 751-754.
150
Romanciers protestants (janvier
1932
)q Nos gloires nous jugent C’est un fait digne d’intérêt, et q
151
que les grands « succès » littéraires de l’année
1931
soient allés à trois romans d’écrivains protestants : Pierre Bost, Ja
152
ccès » littéraires de l’année 1931 soient allés à
trois
romans d’écrivains protestants : Pierre Bost, Jacques Chardonne et Je
153
— et toute la misère — des protestants sans foi »
31.
Quoi qu’il en fût d’ailleurs de la portée religieuse des trois œuvres
154
’il en fût d’ailleurs de la portée religieuse des
trois
œuvres, l’on se sentait tenté de marquer ici d’une pierre blanche « l
155
isme nous trahit Partons du cas concret de nos
trois
auteurs. Le problème, à vrai dire, les dépasse, mais il n’est pas mau
156
licitement religieux : cela n’a point empêché ces
trois
romans de faire figure, aux yeux de beaucoup, de livres « bien protes
157
p se plaisent à nommer « un caractère protestant »
32.
Et c’est cela qui est grave, — d’autant plus grave que nombre de prot
158
radicalement contraire à notre foi originale. Le
siècle
, hélas, décorait du beau nom de libéralisme l’absence de toute exigen
159
Gide, le désenchanté, le stoïcien, le révolté, —
trois
noms parfaitement représentatifs33. Bilan fort honorable du point de
160
mi. Morne triomphe de l’analyse psychologique. Un
siècle
de ce régime suffit à nous mener à ce trouble gâchis intérieur où Fre
161
lumière de l’observation scientifique. Reflet du
siècle
, le roman bientôt s’affaiblit à force de se compliquer, et tend à se
162
Rembrandt, les sœurs Brontë, Henrik Ibsen et ces
deux
Danois prodigieux, Hans-Christian Andersen et Søren Kierkegaard. (Fée
163
grandeur » comme il est dit au dernier psaume.
28.
Denis Saurat, dans la Nouvelle Revue française et Marsyas. 29. Alber
164
at, dans la Nouvelle Revue française et Marsyas.
29.
Albert Thibaudet, dans Candide. 30. À Mauriac, joignons Roger Martin
165
et Marsyas. 29. Albert Thibaudet, dans Candide.
30.
À Mauriac, joignons Roger Martin du Gard, Montherlant, Bernanos ; à S
166
rlant, Bernanos ; à Schlumberger, André Chamson.
31.
Charles Westphal, dans Le Semeur . 32. Il est entendu, même chez le
167
hamson. 31. Charles Westphal, dans Le Semeur .
32.
Il est entendu, même chez les protestants, qu’un « protestant qui écr
168
malgré tout » révèlent ses origines. Triste jeu.
33.
Représentatifs d’une atmosphère moraliste, quelles que soient les opi
169
ux que j’en ai, mais à ce dont ils ont souffert.
34.
Tout ceci appellerait une foule de nuances. Mais il ne s’agit pas d’é
170
e de nuances. Mais il ne s’agit pas d’édulcorer.
35.
Cf. A.-N. Bertrand, Protestantisme, p. 102, et tout le chapitre sur l
171
Jean de Saussure : À l’École de Calvin, passim.
36.
Cf. dans le dernier numéro de cette revue l’article de E. Hæin, et pa
172
anciers protestants », Foi et Vie, Paris, janvier
1932,
p. 56-63.
173
Goethe, chrétien, païen (avril
1932
)r Imaginez un membre de l’Académie des sciences qui serait aussi d
174
lière que les ennemis du christianisme, depuis un
siècle
, le revendiquent comme leur plus grand païen. Les fragments des Conve
175
e voilà libre à nouveau, écrit Goethe à un ami en
1768,
au sortir d’une grave maladie — ; cette calcination a été très profit
176
ources éternelles ont déversé dans mon cœur. » Et
deux
ans plus tard : « Je suis ce que j’ai toujours été, à ceci près que m
177
éthique, en définitive, apparaît comme fondée sur
deux
des réalités centrales de l’Évangile : le renoncement et la réalisati
178
ertes, hic et nunc, dans la situation du monde de
1932,
en présence du déchaînement orgueilleux et misérable d’une humanité q
179
nt d’être, efficacement. Et qu’il nous y aide !
37.
Numéro d’hommage à Goethe de la Nouvelle Revue française (mars 1932).
180
age à Goethe de la Nouvelle Revue française (mars
1932
). r. Rougemont Denis de, « Goethe, chrétien, païen », Foi et Vie, P
181
, chrétien, païen », Foi et Vie, Paris, avril–mai
1932,
p. 304-309.
182
Penser dangereusement (juin
1932
)s « L’esprit désintéressé est mort. » C’en est fait, les clercs on
183
t par suite, dans l’action qu’elle commande à des
millions
de nos contemporains. Il y a aussi ceux qui se bornent à affirmer la
184
es biens matériels. ⁂ Arrêtons-nous aujourd’hui à
deux
livres caractéristiques de ce double péril qui menace une génération
185
ce journal. Le titre : La Crise est dans l’homme
38,
s’oppose d’emblée aux thèses des économistes bourgeois ou marxistes,
186
îtres — par l’État bourgeois. Les Chiens de garde
39,
tel est le titre de son pamphlet — ce sont les philosophes de la Troi
187
péremptoire, ironique et hargneux. Elles redisent
trois
ou quatre fois de suite la même chose, sans ajouter aucune clarté au
188
re, ironique et hargneux. Elles redisent trois ou
quatre
fois de suite la même chose, sans ajouter aucune clarté au dessein gé
189
angile est radicalement dangereux, — salutaire.
38.
Aux Éditions de la Revue française, chez Alexis Rédier, Paris 1932.
190
de la Revue française, chez Alexis Rédier, Paris
1932.
39. Chez Rieder, collection « Europe ». 40. Et pourtant, M. Nizan c
191
Revue française, chez Alexis Rédier, Paris 1932.
39.
Chez Rieder, collection « Europe ». 40. Et pourtant, M. Nizan cite p
192
s 1932. 39. Chez Rieder, collection « Europe ».
40.
Et pourtant, M. Nizan cite pas mal de textes qui prouveraient le cont
193
Penser dangereusement », Foi et Vie, Paris, juin
1932,
p. 478-484.
194
Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier
1933
)t Le lecteur moderne est, paraît-il, un homme pressé, beaucoup plu
195
itaient. Les Allemands vivent « la crise » depuis
1919,
et l’atmosphère de crise baigne toutes leurs activités, à un degré bi
196
au peuple. Le bourgeois qui rentre chez lui après
8
heures de bureau demande aux livres une évasion facile hors de la méd
197
éfère au cinéma, ce sont les actualités. » Phrase
mille
fois entendue. Les journaux se couvrent de photos. La couverture phot
198
lain Gerbault, les aventures d’Henri de Monfreid,
cinquante
volumes sur l’URSS et sur le Plan de cinq ans, autant sur les formes
199
d, cinquante volumes sur l’URSS et sur le Plan de
cinq
ans, autant sur les formes américaines de la vie sociale, des albums
200
nouvelle. Nous avons vu paraître, il y a quelque
dix
ans, les premières Explications de notre temps. Et depuis lors, que d
201
ndications » publié dans la NRF ). Lorsqu’il y a
deux
ans, Bernard Grasset, dans un article retentissant, annonça son inten
202
Autre signe : les jeunes maisons, fondées depuis
deux
ans, se spécialisent de plus en plus dans la publication de collectio
203
ignificatif : « Les Mœurs et l’Esprit des nations
41.
» Et l’on pense au titre de cet album de photos paru récemment en All
204
ment. Quand il y va de tous, il y va de chacun.
41.
Dont le meilleur volume, à ce jour, est sans doute le recueil d’Essai
205
ous plaît ! », Foi et Vie, Paris, janvier–février
1933,
p. 134-139.
206
Destin du
siècle
ou vocation personnelle ? (février 1934)u Depuis des années, dans
207
stin du siècle ou vocation personnelle ? (février
1934
)u Depuis des années, dans toutes les conférences, dans tous les jo
208
ploitations dont les bénéfices s’engloutissent en
deux
heures de panique boursière. Les inventeurs se voient refuser des bre
209
’homme, du destin de l’homme en face du destin du
siècle
, tout se simplifie aussitôt ; et si, faisant un pas de plus, nous pos
210
r le mot simple, qui me paraît caractériser notre
siècle
. On dit le contraire un peu partout, je le sais bien. On répète que l
211
le risque est la santé de la pensée. ⁂ Destin du
siècle
! Expression curieuse et bien moderne ! Si nous y regardons de près,
212
nous allons voir que le simple assemblage de ces
deux
mots, destin et siècle, contient peut-être le secret de tout le mal d
213
le simple assemblage de ces deux mots, destin et
siècle
, contient peut-être le secret de tout le mal dont nous souffrons. Il
214
ître, de poser cette simple question : comment un
siècle
peut-il avoir un destin ? En réalité, il n’y a de destin que personne
215
ion. Si l’on admet facilement de nos jours, qu’un
siècle
ait un destin, c’est que l’on a pris l’habitude d’attribuer une sorte
216
collectifs. Je m’explique. Quand nous disons : le
siècle
, le xxe siècle par exemple, nous entendons par là une réalité histor
217
resque tous de nature collective. L’histoire d’un
siècle
, c’est l’histoire des collectivités, c’est l’histoire des peuples, de
218
génies, par exemple. Quand nous disons destin du
siècle
, nous disons destin des nations, destin du prolétariat, destin du cap
219
u capitalisme, destin du machinisme. Le destin du
siècle
, c’est le destin des ismes, qui sont — en fin de compte — des abstrac
220
udes, les intentions secrètes, les destins. Notre
siècle
, en tant que siècle, est athée, totalement athée, et consciemment ath
221
secrètes, les destins. Notre siècle, en tant que
siècle
, est athée, totalement athée, et consciemment athée. Mais, en même te
222
divinités maîtresses de cette première moitié du
siècle
. Qu’il s’agisse bien là de dieux, c’est ce que nous prouvent abondamm
223
héologie, scientifique, bien entendu, et dont les
deux
disciplines principales sont l’Histoire et la Sociologie. Nous trouv
224
ait que Trotski est un Juif. Voilà, n’est-ce pas,
deux
points de vue inconciliables et contradictoires ! Sur le plan politiq
225
inées par notre classe [ou] notre race. Destin du
siècle
contre destin de l’homme. Il faut bien reconnaître qu’en cette année
226
homme. Il faut bien reconnaître qu’en cette année
1934,
l’homme se défend très mal. Et comment se défendrait-il quand il ador
227
le sacrifice et le suicide. L’élan qui jette des
millions
de nos contemporains dans les destins du siècle, c’est peut-être l’él
228
millions de nos contemporains dans les destins du
siècle
, c’est peut-être l’élan d’une fuite devant le destin particulier et l
229
par exemple, sur le développement économique des
siècles
passés, quand ce ne sont pas des statistiques de phrénologues. Ce son
230
n jour à quelques amis : « Il paraît qu’il existe
deux
théories tout à fait opposées concernant l’origine du genre humain. L
231
ux, nous ne saurions pas grand-chose des dieux du
siècle
, et peut-être aurions-nous un peu plus d’attention pour les vrais pro
232
out, il est tout et tous le servent. ⁂ Destin du
siècle
, destin des ismes, dévorants et inhumains. Je voudrais, avant de pour
233
ieux. L’individu, tel que le concevait le dernier
siècle
, l’homme isolé qui cultivait jalousement sa petite vie intérieure, à
234
ôt après la guerre, reparaître le fameux « mal du
siècle
». La jeunesse découvrait avec angoisse qu’elle n’avait plus rien ni
235
petits rentiers belges et jeter sur la paille des
milliers
d’ouvriers annamites. Oui, certes, tout se tient désormais. Mais la s
236
une solidarité catastrophique. Oui, le destin du
siècle
, le destin des ismes, ne nous laisse rien prévoir d’autre qu’un monde
237
urant de solitude. J’ai terminé ma description du
siècle
. Est-elle pessimiste à l’excès ? Ce n’est pas cela qu’il nous importe
238
ue chacun d’entre nous peut prendre. ⁂ Destin du
siècle
ou destin de l’homme ? Loi historique ou acte personnel ? Irresponsab
239
es positifs, cette fois. Les dieux, les mythes du
siècle
, sont tout-puissants sur nous. Dénoncer leurs méfaits, ce n’est pas e
240
e et vocation ne sont point séparables. Et toutes
deux
ne sont possibles que dans cet acte unique d’obéissance à l’ordre de
241
ement immédiat. Acte, présence et engagement, ces
trois
mots définissent la personne, mais aussi ce que Jésus-Christ nous ord
242
e monde. Lui seul suffit à vaincre les destins du
siècle
, lui seul atteint le mal à sa racine, qui est en nous, qui est au fon
243
ersonne au monde, avant d’avoir rencontré Dieu.
42.
L’Histoire au sens hégélien du mot, c’est-à-dire, plus exactement :
244
l’Évolution. u. Rougemont Denis de, « Destin du
siècle
ou vocation personnelle ? », Foi et Vie, Paris, février–mars 1934, p.
245
personnelle ? », Foi et Vie, Paris, février–mars
1934,
p. 143-157.
246
Deux
essais de philosophes chrétiens (mai 1934)v Combien existe-t-il en
247
Deux essais de philosophes chrétiens (mai
1934
)v Combien existe-t-il en France de personnes intelligentes ? Pour
248
un ouvrage « difficile ». Seul, Bergson, avec ses
Deux
Sources pourrait s’aligner, dans cet ordre, avec un honnête romancier
249
s théologiens. Le Römerbrief, de Barth, en est au
20e
mille. Un Keyserling, un Heidegger, un Karl Jaspers ont, dès longtemp
250
éologiens. Le Römerbrief, de Barth, en est au 20e
mille
. Un Keyserling, un Heidegger, un Karl Jaspers ont, dès longtemps, con
251
ous serviront, pour aujourd’hui, d’introduction à
deux
essais de philosophes chrétiens : L’Homme du ressentiment, de Max Sch
252
ion et approches concrètes du mystère ontologique
45,
de Gabriel Marcel. L’un et l’autre, ils répondent au vœu que j’ai ten
253
t du moins où il écrivait L’Homme du ressentiment
47,
M. Marcel est catholique. Sa méditation sur le Mystère ontologique es
254
doute fort étonnés d’apprendre qu’il fallait, en
1934,
un courage véritable pour utiliser en philosophie des motifs tels que
255
p : qui suis-je, moi qui questionne sur l’être ? »
49
(p. 264). Le problème devient alors tout autre chose qu’un problème
256
me disait Nietzsche — qui domine notre société.
43.
On trouvera dans les excellents articles d’Henry Corbin, publiés par
257
icles d’Henry Corbin, publiés par Hic et Nunc (n°
1
et 2), le développement de cette thèse : que philosopher ne peut être
258
d’Henry Corbin, publiés par Hic et Nunc (n° 1 et
2
), le développement de cette thèse : que philosopher ne peut être qu’u
259
philosopher ne peut être qu’une forme de vivre.
44.
Librairie Gallimard, collect. Les Essais. Traduit de l’allemand par u
260
es Essais. Traduit de l’allemand par un anonyme.
45.
Cet essai constitue la seconde partie d’un volume intitulé le Monde c
261
e Monde cassé. La première partie est un drame en
quatre
actes qui n’est pas à proprement parler une illustration de l’essai,
262
de la même problématique (Desclée, De Brouwer).
46.
Cf. Généalogie de la Morale (Mercure de France). 47. Converti au cat
263
Cf. Généalogie de la Morale (Mercure de France).
47.
Converti au catholicisme après avoir écrit ses premières œuvres, et d
264
une série d’erreurs assez grossières sur Luther.
48.
L’auteur entend : relativement à la possibilité universelle du désesp
265
hement avec Kierkegaard me paraît s’imposer ici.
49.
M. Marcel introduit ici le motif du recueillement, qui lui paraît ess
266
ns la vie du chrétien. v. Rougemont Denis de, «
Deux
essais de philosophes chrétiens », Foi et Vie, Paris, mai 1934, p. 41
267
e philosophes chrétiens », Foi et Vie, Paris, mai
1934,
p. 415-422.
268
Notice biographique [Kierkegaard] (août
1934
)w Søren Kierkegaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut en 18
269
934)w Søren Kierkegaard naquit à Copenhague en
1813,
et y mourut en 1855. Presque toute son œuvre, une vingtaine de volume
270
gaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut en
1855.
Presque toute son œuvre, une vingtaine de volumes, à quoi nous pouvon
271
vingtaine de volumes, à quoi nous pouvons ajouter
dix-huit
volumes de papiers posthumes, fut composée en l’espace de douze année
272
de papiers posthumes, fut composée en l’espace de
douze
années. Le père de Kierkegaard avait passé son enfance à garder les m
273
as avoir affaire aux banques. Lorsqu’il mourut, à
42
ans, il n’en subsistait rien. L’argent provenait d’une malédiction, p
274
omprendre, le public s’écarta, effrayé. Lorsqu’en
1854
il se mit à attaquer de front, avec une extrême violence, le christia
275
christianisme, en passant par la Maladie mortelle
50
et le Concept d’angoisse, parurent sous divers pseudonymes symbolique
276
La philosophie allemande contemporaine, avec ses
deux
grands maîtres, Heidegger et Jaspers, procède de sa philosophie de l’
277
ne peut être placé qu’à côté du poète russe. Tous
deux
marchent de pair, et aucun autre esprit du siècle ne les dépasse.
278
s deux marchent de pair, et aucun autre esprit du
siècle
ne les dépasse. 50. Traduite en français sous le titre de Traité d
279
t aucun autre esprit du siècle ne les dépasse.
50.
Traduite en français sous le titre de Traité du désespoir. 51. Rudo
280
français sous le titre de Traité du désespoir.
51.
Rudolf Kassner, dans Commerce, n° XII. w. Rougemont Denis de, « Not
281
ésespoir. 51. Rudolf Kassner, dans Commerce, n°
XII
. w. Rougemont Denis de, « Notice biographique [Kierkegaard] », Foi
282
Kierkegaard] », Foi et Vie, Paris, août–septembre
1934,
p. 602-604.
283
Nécessité de Kierkegaard (août
1934
)x On appelle l’esprit… De quoi se plaint l’intelligence ? Si
284
tous… » Cela se passait à Copenhague, en l’année
1855.
Depuis lors, il est vrai, les choses ont bien changé. On dirait même
285
cin sévère que la santé moins déprimée d’un autre
siècle
avait tué. C’est aussi qu’il est devenu possible de saisir, dans le d
286
un porte le poids du monde et le sombre avenir du
siècle
. On a dépeint ce clerc moderne, accablé par tous les malheurs du temp
287
xistence ; et c’est la maladie mortelle (le péché)
54.
L’homme naturel a beau dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le
288
», c’est bien moins dangereux ; tous en seront… «
Deux
questions — dit encore Kierkegaard — témoignent de l’esprit : 1) Ce q
289
dit encore Kierkegaard — témoignent de l’esprit :
1
) Ce qu’on nous prêche, est-ce possible ? 2) Puis-je le faire ? Deux q
290
prit : 1) Ce qu’on nous prêche, est-ce possible ?
2
) Puis-je le faire ? Deux questions témoignent de l’absence de l’espri
291
s prêche, est-ce possible ? 2) Puis-je le faire ?
Deux
questions témoignent de l’absence de l’esprit : 1) Est-ce réel ? 2) M
292
x questions témoignent de l’absence de l’esprit :
1
) Est-ce réel ? 2) Mon voisin Christofersen l’a-t-il fait ? l’a-t-il r
293
gnent de l’absence de l’esprit : 1) Est-ce réel ?
2
) Mon voisin Christofersen l’a-t-il fait ? l’a-t-il réellement fait ?
294
ersen l’a-t-il fait ? l’a-t-il réellement fait ? »
55
Nous posons toujours la dernière question. Nous ne croyons pas à l’e
295
es petits et les méprisés”, et personne ne rit ! »
56.
C’est alors que paraît le rire de Kierkegaard. Ce n’est pas le rire
296
ici possibles ; que l’on écarte, au premier pas,
trois
mots qui faussent tout : anarchie, romantisme, individu. Il n’est que
297
s’oppose à l’Ordre. « Ne vous conformez pas à ce
siècle
présent, mais soyez transformés », dit saint Paul. Le solitaire devan
298
nu. Il n’est pas d’autre « réaction » contre « le
siècle
», pas d’autre révolution créatrice. Et tous nos appels à l’esprit, s
299
, et tout cela n’est que mythologie. Les dieux du
siècle
ont l’existence qu’on leur prête : hélas ! il serait faux de dire qu’
300
main sur Caïus Marius, telle est la vérité. Mais
trois
ou quatre femmes, dans l’illusion d’être une foule et que personne pe
301
Caïus Marius, telle est la vérité. Mais trois ou
quatre
femmes, dans l’illusion d’être une foule et que personne peut-être ne
302
mains, mais chaque homme isolé a, dans la règle,
deux
mains, et lorsqu’il porte ces deux mains sur Marius, ce sont ses main
303
dans la règle, deux mains, et lorsqu’il porte ces
deux
mains sur Marius, ce sont ses mains, non celles de son voisin et non
304
e-t-il pas que le temps court plus vite depuis un
siècle
? C’est que la fuite des hommes devant l’instant présent se précipite
305
garder d’insister sur un tel rétablissement. Pour
deux
raisons, je crois. Qui, d’abord, parmi nous, oserait affirmer que cet
306
ient pas de ce qu’elle est « sans Dieu », car nul
siècle
, comme tel, ne fut jamais chrétien, mais bien plutôt de ce qu’elle es
307
tre désespoir témoigne seul de la consolation.
52.
Journal, tome X. 53. « Là encore, le clerc moderne est protestant »
308
gne seul de la consolation. 52. Journal, tome
X.
53. « Là encore, le clerc moderne est protestant », ajoute M. Benda,
309
seul de la consolation. 52. Journal, tome X.
53.
« Là encore, le clerc moderne est protestant », ajoute M. Benda, qui,
310
nts, ne connaît guère que Renouvier, son maître…
54.
Jean XI, 4. 55. Stades sur le chemin de la vie. 56. L’instant. 5
311
ît guère que Renouvier, son maître… 54. Jean XI,
4.
55. Stades sur le chemin de la vie. 56. L’instant. 57. Journal.
312
uère que Renouvier, son maître… 54. Jean XI, 4.
55.
Stades sur le chemin de la vie. 56. L’instant. 57. Journal. 58.
313
ean XI, 4. 55. Stades sur le chemin de la vie.
56.
L’instant. 57. Journal. 58. Traité du désespoir, p. 156. 59. Je
314
Stades sur le chemin de la vie. 56. L’instant.
57.
Journal. 58. Traité du désespoir, p. 156. 59. Je ne reviendrai pa
315
hemin de la vie. 56. L’instant. 57. Journal.
58.
Traité du désespoir, p. 156. 59. Je ne reviendrai pas, ici, sur l’a
316
57. Journal. 58. Traité du désespoir, p. 156.
59.
Je ne reviendrai pas, ici, sur l’aspect philosophique de cette opposi
317
s un article de la Revue philosophique (nov.-déc.
1931
). 60. Journal. 61. Le chemin du paradis, p. 269. C’est moi qui so
318
icle de la Revue philosophique (nov.-déc. 1931).
60.
Journal. 61. Le chemin du paradis, p. 269. C’est moi qui souligne.
319
e philosophique (nov.-déc. 1931). 60. Journal.
61.
Le chemin du paradis, p. 269. C’est moi qui souligne. 62. Pourquoi
320
emin du paradis, p. 269. C’est moi qui souligne.
62.
Pourquoi poser la question à propos d’un cas aussi exceptionnel que l
321
Kierkegaard », Foi et Vie, Paris, août–septembre
1934,
p. 605-620.
322
Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre
1934
)y Le meilleur livre de l’année. Je crois bien pouvoir l’affirmer.
323
et qui le dit avec une puissance assez austère. ⁂
Six
chômeurs allemands, anciens officiers et sous-officiers pendant la gu
324
d’ailleurs, la crise mondiale l’aura précédé. Les
quatre
autres atteignent enfin La Paz, capitale de la Bolivie, ville étrange
325
, capitale de la Bolivie, ville étrange, perdue à
4000
mètres d’altitude dans un désert glacé, dominé par d’énormes cimes ne
326
sse de l’Allemagne sur le plan international. Les
quatre
hommes s’en vont à Buenos Aires, et, là, à bout de ressources, accept
327
sujet de l’œuvre, celui que désigne le titre. Ces
six
hommes63 ont été chassés de leur pays par une crise qui n’est pas seu
328
i se perdait à soupeser des objets trop petits.
63.
Il est curieux de noter que pas une seule femme n’apparaît dans tout
329
s une seule femme n’apparaît dans tout le roman.
64.
Je ne sais quel sort le Troisième Reich a réservé à ce livre, qui par
330
mplexe à la fois pour avoir l’agrément officiel.
65.
Le parallélisme est vraiment frappant : Malraux, comme Edschmid, a vo
331
. Leurs manières de décrire des combats où, entre
deux
bandes de mitrailleuses, le héros médite sur son sort, sont presque i
332
allemand », Foi et Vie, Paris, octobre–novembre
1934,
p. 812-817.
333
Notes en marge de Nietzsche (mars
1935
)z Il vient de paraître au Mercure de France un volumineux choix de
334
que de courts fragments des posthuma nietzschéens
66.
Ce qui est certain, c’est qu’un choix tel que celui qu’on vient de no
335
ire. M. Bolle a réparti les fragments traduits en
trois
rubriques : le philosophe, le moraliste, le politique. Je ne vois pas
336
en comble non historique, parce qu’il nie que les
millénaires
à venir puissent produire quelque chose qui ne soit pas, dès maintena
337
e chose qui ne soit pas, dès maintenant et depuis
1800
ans, à la disposition de chacun. Si malgré cela, l’époque actuelle es
338
devenue païenne comme elle l’était il y a quelque
mille
ans. On croirait presque lire du Kierkegaard ! N’est-ce pas Kierkega
339
egaard ! N’est-ce pas Kierkegaard, en effet, qui,
cinquante
ans avant Nietzsche, partait en guerre contre la philosophie de l’Évo
340
rné, et qui nie par là même la valeur de tous les
siècles
qui nous séparent apparemment de cet événement éternel. N’est-il pas
341
a meilleure, sera plus près de son « salut » dans
cent
ans qu’elle ne l’est aujourd’hui. Mais que dis-je, cent ans ! Il faut
342
ns qu’elle ne l’est aujourd’hui. Mais que dis-je,
cent
ans ! Il faut à leur espoir de bien plus formidables chiffres. Ouvrez
343
un jour devant moi que nous avions derrière nous
deux
milliards d’années, devant nous dix mille milliards d’années. Nous so
344
our devant moi que nous avions derrière nous deux
milliards
d’années, devant nous dix mille milliards d’années. Nous sommes des e
345
errière nous deux milliards d’années, devant nous
dix
mille milliards d’années. Nous sommes des enfants de deux ans qui aur
346
ère nous deux milliards d’années, devant nous dix
mille
milliards d’années. Nous sommes des enfants de deux ans qui auraient
347
us deux milliards d’années, devant nous dix mille
milliards
d’années. Nous sommes des enfants de deux ans qui auraient encore dix
348
le milliards d’années. Nous sommes des enfants de
deux
ans qui auraient encore dix mille ans à vivre. L’esprit métaphysique
349
ommes des enfants de deux ans qui auraient encore
dix
mille ans à vivre. L’esprit métaphysique me souffle : “Et après ?” Ma
350
s des enfants de deux ans qui auraient encore dix
mille
ans à vivre. L’esprit métaphysique me souffle : “Et après ?” Mais je
351
ortable aux hommes » ? Nietzsche écrivait ceci en
1880.
Cinquante-cinq ans plus tard, je serais tenté de dire que les hommes
352
e aux hommes » ? Nietzsche écrivait ceci en 1880.
Cinquante-cinq
ans plus tard, je serais tenté de dire que les hommes ne supportent p
353
onnêteté du positivisme primaire qui régna sur le
siècle
dernier, et dont l’œuvre de Nietzsche a subi trop souvent les atteint
354
i trop souvent les atteintes. Dans ce même livre,
quatre
pages plus bas, j’en trouve un autre exemple : Nietzsche croit découv
355
nt par cet aphorisme d’une éblouissante vérité.
66.
Onze volumes des œuvres complètes ! 67. Journal d’un homme de 40 an
356
ar cet aphorisme d’une éblouissante vérité. 66.
Onze
volumes des œuvres complètes ! 67. Journal d’un homme de 40 ans (Gr
357
érité. 66. Onze volumes des œuvres complètes !
67.
Journal d’un homme de 40 ans (Grasset). z. Rougemont Denis de, « N
358
es œuvres complètes ! 67. Journal d’un homme de
40
ans (Grasset). z. Rougemont Denis de, « Notes en marge de Nietzsche
359
en marge de Nietzsche », Foi et Vie, Paris, mars
1935,
p. 250-256.
360
berté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril
1937
)aa Luther inconnu Dire qu’on ignore Luther en France serait e
361
t les revues n’hésitèrent pas lorsqu’il parut (en
1936
) à louer la mesure et la sérieuse information théologique… Ceci dit,
362
ue luthérienne ou d’histoire de l’Église dans les
trois
Facultés françaises de théologie protestante. Il n’en reste pas moins
363
aître Luther, c’est ignorer ou méconnaître un des
deux
ou trois moments décisifs de la tradition fondamentale de l’Occident,
364
ther, c’est ignorer ou méconnaître un des deux ou
trois
moments décisifs de la tradition fondamentale de l’Occident, c’est s’
365
ction française va paraître, après un peu plus de
400
ans : je le vois au centre du débat occidental par excellence, — mais
366
rasme et son armée de grands docteurs de tous les
siècles
pour soutenir le libre arbitre religieux, c’est-à-dire le pouvoir qu’
367
tre l’individu et le Sort, cette idole païenne ?
C.
M. — J’ai besoin de le croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir
368
e ? C. M. — J’ai besoin de le croire pour agir.
L.
— Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment toi qui agis ? Ou n’es-tu
369
t, à les découvrir ? Au besoin, à les inventer ?
C.
M. — Certes, mais ma dignité consiste à lutter contre de telles force
370
liberté, par un acte de révolte, s’il le faut !
L.
— Tu crois donc détenir un tel pouvoir ? C. M. — Il me suffit de vou
371
t ! L. — Tu crois donc détenir un tel pouvoir ?
C.
M. — Il me suffit de vouloir l’affirmer. L. — Soit, c’est une hypoth
372
r ? C. M. — Il me suffit de vouloir l’affirmer.
L.
— Soit, c’est une hypothèse de travail… Pour moi, je crois que Dieu c
373
r la croix. Non seulement prévu, mais accompli !
C.
M. — Si c’était vrai, je préférerais encore nier ce Dieu qui prétend
374
eu, comme Nietzsche a proclamé qu’il avait fait.
L.
— Mais l’homme est « chair », et cette chair est liée à l’espace et a
375
er l’éternité qui vient nous délivrer du temps ?
C.
M. — Mais mon temps est vivant, et plein de nouveauté, de création !
376
ternité immobile, c’est l’image même de la mort.
L.
— Que savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et la raison ne peu
377
(dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul) (
I
Cor. 15 : 52) ? Qui t’assure que notre raison, tout attachée à notre
378
n « atome » de temps, comme l’écrit Paul) (I Cor.
15
: 52) ? Qui t’assure que notre raison, tout attachée à notre chair, à
379
tome » de temps, comme l’écrit Paul) (I Cor. 15 :
52
) ? Qui t’assure que notre raison, tout attachée à notre chair, à notr
380
ouvent, sur cette erreur des plus grossières ? …
C.
M. — On peut aussi nier l’éternité, et affirmer que seul existe notre
381
e notre temps. Dans ce cas, tu n’as rien prouvé.
L.
— On ne prouve rien de ce qui est essentiel ; on l’accepte ou on le r
382
n ecclésiastique », et tous les Pères et tous les
siècles
dont se réclame Érasme n’y changeront rien : « Travaillez à votre sal
383
produit en vous le vouloir et le faire. » (Phil.
2
: 12-13). C’est parce que Dieu fait tout que nous devons agir, selon
384
duit en vous le vouloir et le faire. » (Phil. 2 :
12-13
). C’est parce que Dieu fait tout que nous devons agir, selon qu’il no
385
homme possède au moins « un faible libre arbitre »
71,
dans les choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir — cet acte
386
t incarnée : « Emmanuel ! » — Dieu avec nous !
68.
À la proposition qu’on lui faisait, en 1537, d’éditer ses œuvres comp
387
s ! 68. À la proposition qu’on lui faisait, en
1537,
d’éditer ses œuvres complètes, le réformateur répondit : « Je ne reco
388
ut-être le De servo arbitrio et le Catéchisme. »
69.
Luther avertit à chaque fois : « nécessité conditionnelle et nécessit
389
les sophistes », c’est-à-dire les scolastiques.
70.
Comme l’anarchiste Bakounine. 71. Modiculum et minimum, écrit Érasm
390
scolastiques. 70. Comme l’anarchiste Bakounine.
71.
Modiculum et minimum, écrit Érasme ! 72. Voir Karl Löwith : Nietzsc
391
nine. 71. Modiculum et minimum, écrit Érasme !
72.
Voir Karl Löwith : Nietzsches Philosophie der ewigen Wiederkunft des
392
ophie der ewigen Wiederkunft des Gleichen. Berlin
1935.
aa. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Luther et la liberté (À pr
393
du serf arbitre) », Foi et Vie, Paris, mars–avril
1937,
p. 221-231.
394
Fédéralisme et œcuménisme (octobre
1946
)ab ac Le mouvement œcuménique ne deviendra réel aux yeux des peupl
395
marquons ensuite que chacun de ces termes opposés
deux
à deux est également faux en soi, c’est-à-dire à la fois excessif et
396
s ensuite que chacun de ces termes opposés deux à
deux
est également faux en soi, c’est-à-dire à la fois excessif et incompl
397
nt inconciliables parce que, de la combinaison de
deux
erreurs, on ne peut faire sortir une vérité, mais seulement une erreu
398
on intermédiaire ou « libérale », à mi-chemin des
deux
erreurs en lutte. Il faut changer de plan, et retrouver l’attitude ce
399
e plan, et retrouver l’attitude centrale dont ces
deux
erreurs ne sont que des déviations morbides. Entre la peste et le cho
400
use s’appelle œcuménisme. Nous allons définir ces
trois
termes en insistant sur leur liaison fondamentale et sur leur nécessa
401
l’application est une politique du fédéralisme.
1.
Théologie de l’œcuménisme Écartons d’abord le malentendu que pourr
402
x à faire qu’à fusionner le plus tôt possible.
2.
Philosophie de la personne Les positions œcuméniques que nous veno
403
pecter les vocations individuelles. La liberté du
siècle
présent se réclame du slogan utopique : à chacun sa chance. Mais la l
404
trop esclave. Elle est l’homme intégral, dont les
deux
autres ne sont que des maladies. Dans le plan humain immanent, il n’y
405
es de cette théologie et de cette philosophie.
3.
Politique du fédéralisme Nous en avons assez dit pour qu’il soit d
406
us, tous pour un », est également valable sur ces
trois
plans. L’œcuménisme exclut l’orthodoxie fermée, créatrice de schismes
407
talitarisme a diaboliquement utilisé et dévié.
4.
Mission fédératrice de l’œcuménisme Et maintenant nous voici dans
408
Et maintenant nous voici dans le drame de l’année
194173.
Nous constatons que le conflit en cours est insoluble dans son plan.
409
Tout le monde sent ou pressent d’ailleurs que les
deux
termes de cette alternative sont également improbables, et que les de
410
me ont reçu en Europe des coups mortels, dans les
deux
camps. Le totalitarisme est un état de guerre, qui ne peut subsister
411
u’elles comprennent qu’elles le doivent. Mais les
deux
termes ne se confondent-ils pas dans la réalité de la foi ? Certes !
412
rtifier des espérances ou à nourrir des volontés.
1.
L’histoire du monde christianisé nous montre que les structures ecclé
413
structures politiques d’une nation. J’indiquerai
trois
groupes d’exemples de cette précédence des facteurs religieux. Voilà
414
l’État formaient un tout, et constituaient à eux
deux
le Pouvoir. Renverser l’un, c’était donc fatalement s’attaquer à l’au
415
xemples. Je ne les indique ici que pour montrer :
1°
que la connaissance intime des processus religieux dans un pays donné
416
us politiques qui s’y manifesteront tôt ou tard ;
2°
que l’action, que le mouvement œcuménique peut et doit exercer sur ce
417
nde nécessairement tout effort fédératif sérieux.
2.
La théologie de l’œcuménisme, et la philosophie de la personne qu’ell
418
temps un indiscutable dynamisme révolutionnaire.
3.
L’organisation du Conseil œcuménique se trouve être de fait la seule
419
s et politiques se sont désintégrées au cours des
deux
dernières décades. (Les partis socialistes subsistant dans les pays o
420
aine, et, n’hésitons pas à le dire, une vocation.
4.
La renaissance liturgique qui va de pair, dans toutes les Églises, av
421
de l’antinomie individu isolé-masse militarisée.
5.
La théologie de l’œcuménisme, la philosophie de la personne et la pol
422
uement, de ce que nous avons exposé aux chapitres
1-3.
Le mouvement œcuménique est donc seul en mesure de préparer la réconc
423
temps qu’elle ré-axe les vérités égarées dans les
deux
camps. (N’oublions pas que l’on combat, de part et d’autre, sans gran
424
universelle, qu’il doit affronter maintenant.
73.
Note de 1946 : Je n’ai pas un mot à changer au diagnostic qui suit.
425
, qu’il doit affronter maintenant. 73. Note de
1946
: Je n’ai pas un mot à changer au diagnostic qui suit. ab. Rougemon
426
cuménisme », Foi et Vie, Paris, septembre–octobre
1946,
p. 621-639. ac. Il s’agit d’une traduction en français de « Ecumenic
427
icity and federalism », Christendom, New York, n°
2,
printemps 1941, p. 219-233.
428
eralism », Christendom, New York, n° 2, printemps
1941,
p. 219-233.
429
Pédagogie des catastrophes (avril
1977
)ad ae Tout ne fut pas toujours de notre faute. Ils souffraient de
430
à bien pourquoi plusieurs hommes politiques, dont
quatre
ou cinq du premier rang, en Amérique du Nord comme en Europe de l’Oue
431
rquoi plusieurs hommes politiques, dont quatre ou
cinq
du premier rang, en Amérique du Nord comme en Europe de l’Ouest, se v
432
tique, je la vois partagée dans sa majorité entre
deux
attitudes : — opportunisme à très court terme (trouver un job) et sou
433
pe, ni de régions, ni de la création d’un pouvoir
neuf
, mais très souvent, presque toujours de « pollution », notez cela !
434
uel Berl « peuvent en avoir marre tout d’un coup »
74.
Déjà s’opère en toutes classes sociales et toutes classes d’âge la mo
435
s chevaux de retour des partis grâce aux quelques
centaines
de voix qui font toute la différence. Déjà, un régime scandinave vien
436
régime scandinave vient de se voir renversé après
trente
ans de pouvoir, parce qu’il s’obstinait à confondre progrès social et
437
onc des mouvements, des signes favorables ? — Des
milliers
de mouvements sont à l’œuvre. Au premier rang, ceux des écologistes.
438
t défaut aux mouvements personnalistes des années
1930,
puis aux fédéralistes européens ou mondialistes de l’après-guerre. Je
439
permettent une communication mondiale : dans les
deux
cas on échappe aux contrôles de l’État-nation, dont les monopoles cla
440
s unités intelligibles » ; des politologues comme
C.
N. Parkinson (de la loi du même nom), pour qui l’Europe de demain ne
441
e que si elle se recompose sur la base de quelque
140
régions autonomes, dont il dresse la carte. Je vois des architectes c
442
baines à l’échelle humaine », d’ampleur limitée à
50
000 habitants75 ; enfin des futurologues comme Hermann Kahn, qui voit
443
nes à l’échelle humaine », d’ampleur limitée à 50
000
habitants75 ; enfin des futurologues comme Hermann Kahn, qui voit nos
444
spoir fou qu’ils deviennent raisonnables dans les
dix
ou quinze ans prochains — et nous n’avons guère plus de temps pour dé
445
ou qu’ils deviennent raisonnables dans les dix ou
quinze
ans prochains — et nous n’avons guère plus de temps pour décider de l
446
sous le titre de « politique du pessimisme actif »
76,
prenant ma devise au Taciturne. Si l’on me suivait, bien sûr, tout ir
447
de la TV française, dans l’après-midi lumineux du
24
août 1973, et donnais pour exemple la crise énergétique, industrielle
448
française, dans l’après-midi lumineux du 24 août
1973,
et donnais pour exemple la crise énergétique, industrielle et monétai
449
a crise énergétique, industrielle et monétaire où
cinq
ou six émirs de droit divin, un roi madré et un dictateur fou pouvaie
450
énergétique, industrielle et monétaire où cinq ou
six
émirs de droit divin, un roi madré et un dictateur fou pouvaient nous
451
anier, pour cause de confirmation prématurée, une
centaine
de pages destinées à ce livre, et dont le ton prophétique eût paru pl
452
mencer trop tôt » : tout va trop vite. Il a fallu
cinq
siècles exactement (1300-1800) pour préparer l’État-nation, moins d’u
453
r trop tôt » : tout va trop vite. Il a fallu cinq
siècles
exactement (1300-1800) pour préparer l’État-nation, moins d’un siècle
454
va trop vite. Il a fallu cinq siècles exactement (
1300-1800
) pour préparer l’État-nation, moins d’un siècle pour en imposer le mo
455
300-1800) pour préparer l’État-nation, moins d’un
siècle
pour en imposer le modèle à toute l’Europe, et trente ans pour le pro
456
le pour en imposer le modèle à toute l’Europe, et
trente
ans pour le propager au monde entier. Mais depuis qu’il sévit, à caus
457
ni A ni B, mais incite à trouver des chemins vers
V
, je la vois déjà formulée par Héraclite au siècle d’or de Delphes, de
458
vers V, je la vois déjà formulée par Héraclite au
siècle
d’or de Delphes, de la Pythie et de la naissance des cités grecques :
459
u de se demander : « Que puis-je faire ? » À ces
deux
questions, curieusement, il n’est qu’une seule réponse possible et c’
460
r, interrogez ! Convertissez-vous et revenez !
74.
Interview à la TV française, avril 1973. 75. Constantin Doxiadis, «
461
venez ! 74. Interview à la TV française, avril
1973.
75. Constantin Doxiadis, « Œcumenopolis ou la forêt dans la ville »,
462
74. Interview à la TV française, avril 1973.
75.
Constantin Doxiadis, « Œcumenopolis ou la forêt dans la ville », Pre
463
ou la forêt dans la ville », Preuves , Paris, n°
8,
1971. 76. Politique de la personne , Paris, 1934. ad. Rougemont
464
la forêt dans la ville », Preuves , Paris, n° 8,
1971.
76. Politique de la personne , Paris, 1934. ad. Rougemont Denis
465
t dans la ville », Preuves , Paris, n° 8, 1971.
76.
Politique de la personne , Paris, 1934. ad. Rougemont Denis de, «
466
8, 1971. 76. Politique de la personne , Paris,
1934.
ad. Rougemont Denis de, « Pédagogie des catastrophes », Foi et Vie,
467
ogie des catastrophes », Foi et Vie, Paris, avril
1977,
p. 145-155. ae. Une note précise : « Ces quelques pages forment la c