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Kierkegaard
(mai 1931)i j L’entrée de l’œuvre de Kierkegaard dans le monde int
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erkegaard (mai 1931)i j L’entrée de l’œuvre de
Kierkegaard
dans le monde intellectuel et religieux français, est un événement qu
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en particulier. Depuis quelques années, le nom de
Kierkegaard
reparaît de loin en loin dans des revues comme Commerce, la Nouvelle
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philosophie religieuses de Strasbourg (Pascal et
Kierkegaard
), et dans la Revue de métaphysique et de morale. Et voici que l’on an
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ster qui avait été très estimé au Danemark et que
Kierkegaard
lui-même avait aimé et honoré, comme ami de son père. Martensen, le s
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é, dont la longue chaîne part des apôtres ». Mais
Kierkegaard
reste soucieux : Mynster est-il vraiment de la lignée des Apôtres, se
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et avides d’avancement ? Les écrits polémiques de
Kierkegaard
, Le Moment et les Attaques contre le christianisme officiel ne peuven
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iel ne peuvent être comparés qu’aux Provinciales.
Kierkegaard
est le Pascal du protestantisme, et il est caractéristique à la fois
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contre le christianisme officiel furent l’acte de
Kierkegaard
. Après cet acte, il mourut. Comme Hamlet. » Et voici comment il faut
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Comme Hamlet. » Et voici comment il faut situer
Kierkegaard
dans notre Panthéon spirituel : Kierkegaard fut le dernier grand pro
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tuer Kierkegaard dans notre Panthéon spirituel :
Kierkegaard
fut le dernier grand protestant. On ne peut le comparer qu’aux grands
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etits à côté de lui. La question essentielle pour
Kierkegaard
était : Comment deviendrai-je chrétien ? Seul un protestant pouvait t
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ait trouver pareille formule. Le héros de la foi,
Kierkegaard
, « l’Isolé », n’a plus rien en lui ni de Faust, ni du Caïn de Byron,
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L’œuvre la plus profonde et la plus originale de
Kierkegaard
est sa Psychologie de l’Angoisse, à laquelle on ne peut trouver d’ana
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ne peut trouver d’analogie que chez Dostoïevski.
Kierkegaard
d’ailleurs ne peut être placé qu’à côté du poète russe. Tous deux mar
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s espèces du fragment le moins caractéristique de
Kierkegaard
: Le Journal du séducteur (Stock éd.). Kierkegaard lui-même avait exp
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ierkegaard : Le Journal du séducteur (Stock éd.).
Kierkegaard
lui-même avait exprimé le souhait formel que l’on n’ouvrît pas par ce
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tre du message de Karl Barth, disciple fervent de
Kierkegaard
, — nous pouvons y attacher la valeur d’un signe. Kierkegaard sera pou
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, — nous pouvons y attacher la valeur d’un signe.
Kierkegaard
sera pour beaucoup d’esprits en quête d’absolus, le maître que fut Ni
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Éditions « Je sers ». i. Rougemont Denis de, «
Kierkegaard
», Foi et Vie, Paris, mai 1931, p. 351-352. j. Texte non signé.
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. Un nom me hante, pendant que j’écris ces mots :
Kierkegaard
, — et c’est Gide qui, l’un des premiers, l’a prononcé en France. Kier
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e qui, l’un des premiers, l’a prononcé en France.
Kierkegaard
, un homme qui ne vous lâche plus. Il a beaucoup parlé de lui-même. Ma
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’impression pénible de se montrer, il arrive chez
Kierkegaard
une chose extraordinaire : soudain c’est lui qui me regarde et qui me
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é universelle du désespoir. Un rapprochement avec
Kierkegaard
me paraît s’imposer ici. 49. M. Marcel introduit ici le motif du rec
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Notice biographique [
Kierkegaard
] (août 1934)w Søren Kierkegaard naquit à Copenhague en 1813, et y
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’empêcha pas de faire fortune. Et c’est ainsi que
Kierkegaard
reçut en héritage de son père, après une sévère éducation piétiste, u
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omplissait sa vocation chrétienne. ⁂ On a comparé
Kierkegaard
à Nietzsche, à Dostoïevski, à Pascal. Lui-même ne s’est jamais compar
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e temps51 a porté sur l’ensemble de ses écrits :
Kierkegaard
fut le dernier grand protestant. On ne peut le comparer qu’aux grands
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etits à côté de lui. La question essentielle pour
Kierkegaard
était : Comment deviendrai-je chrétien ? Seul, un protestant pouvait
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L’œuvre la plus profonde et la plus originale de
Kierkegaard
est son Concept de l’angoisse, auquel on ne peut trouver d’analogie q
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ne peut trouver d’analogie que chez Dostoïevski.
Kierkegaard
, d’ailleurs, ne peut être placé qu’à côté du poète russe. Tous deux m
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. w. Rougemont Denis de, « Notice biographique [
Kierkegaard
] », Foi et Vie, Paris, août–septembre 1934, p. 602-604.
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Nécessité de
Kierkegaard
(août 1934)x On appelle l’esprit… De quoi se plaint l’intelli
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on fait profession de défendre ? La biographie de
Kierkegaard
va nous l’apprendre. On commencera par mettre en doute son sérieux :
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ra par mettre en doute son sérieux : « Qui est le
docteur Søren Kierkegaard
? C’est l’homme dépourvu de sérieux », lit-on dans un journal du temp
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’esprit. Qu’est-ce que l’esprit ? « L’esprit, dit
Kierkegaard
, c’est la puissance que le savoir d’un homme exerce sur sa vie.52 » C
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n sait bien où l’on va. À quoi tend la pensée… de
Kierkegaard
? Contre la presse et l’opinion publique, il proteste en faveur de ce
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se peut, si pourtant Dieu le veut. L’exigence de
Kierkegaard
se limite à l’instant du choix, où l’homme s’engage, « en vertu de l’
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ns sa plénitude la primauté de l’acte spirituel :
Kierkegaard
. Le grand mal de l’époque, et la terreur que commencent d’y semer nos
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rquants de l’époque, la vérité des anathèmes dont
Kierkegaard
salua leur naissance. Nous nous tournons vers ce prophète de nos malh
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l’esprit parmi nous ? Si l’Opinion publique a tué
Kierkegaard
, elle n’a pas eu de prise sur les sarcasmes dont il l’a flétrie, plus
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eparaître les traits ironiques du grand visage de
Kierkegaard
, il me vient à l’esprit une image dont le burlesque n’aurait pas dépl
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e autour de cette angoissante mimique. Le rire de
Kierkegaard
sur notre temps ! Dans un monde où règne la masse, règne aussi le sér
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ournal, — mais qui porte l’enfer dans son âme ! —
Kierkegaard
a montré « le comique infini ». Il faut risquer cette expression : le
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ien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de
Kierkegaard
tourne son aiguillon contre le « monde chrétien », celui qui se récla
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x ; tous en seront… « Deux questions — dit encore
Kierkegaard
— témoignent de l’esprit : 1) Ce qu’on nous prêche, est-ce possible ?
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ne rit ! »56. C’est alors que paraît le rire de
Kierkegaard
. Ce n’est pas le rire d’un Molière : Molière fait rire la foule au dé
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it rire la foule au dépens de l’extravagant. Mais
Kierkegaard
rit tout seul de la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de
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igmatique d’un Dostoïevski. Ici tout le visage de
Kierkegaard
se recompose. Et l’on voit que son rire n’est rien que la douleur du
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son ordre ? La loi du Créateur. Le solitaire que
Kierkegaard
appelle, c’est l’homme seul devant son Dieu. Mais comment cela se peu
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nce dans la mesure où sa vocation le dépasse ? Si
Kierkegaard
condamne la foule, ce n’est point qu’il la craigne, ou qu’il craigne
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ce temps. Tout le génie paradoxal et réaliste de
Kierkegaard
consiste à l’avoir dénoncée au plus intime de l’existence individuell
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une théologie de la dégradation. L’opposition de
Kierkegaard
et de Hegel59 trouve ici son sens à la fois le plus profond et le plu
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en affranchir sera d’en revoir l’origine. » Seul,
Kierkegaard
sait nous la désigner, dans le refus de cette « catégorie du solitair
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qui l’abandonne aux lois mythiques de l’histoire.
Kierkegaard
au contraire nous répète : « La subjectivité est la vérité. » La libe
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idéale, je peux rêver ma vocation et ses périls…
Kierkegaard
nous attend au réveil. Il nous saisit à ce moment précis où tous les
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vit en lui. C’est dans ce sens que la formule de
Kierkegaard
est vraie. La sujétion totale est seule active. Elle est aussi présen
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enversant ce rapport il ne resterait à montrer de
Kierkegaard
que sa « catégorie du solitaire » est le seul fondement pratique d’un
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et son risque absolu, ce qu’est la solitude dont
Kierkegaard
a témoigné, il n’apparaît plus nécessaire de réfuter les objections d
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ections du « sens social ». Plusieurs ouvrages de
Kierkegaard
portent cette dédicace fameuse : « Au solitaire que j’appelle avec jo
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elle avec joie et reconnaissance : mon lecteur. »
Kierkegaard
savait bien que lorsqu’on parle à tous ou contre tous, chacun croit q
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au solitaire de son angoisse, c’est de la mienne.
Kierkegaard
s’adresse au chrétien, comme au seul responsable parmi nous. Il sait
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tre « l’impossible » : il faut être le solitaire.
Kierkegaard
peut-il nous aider ? (Un homme pourrait-il nous aider ?). Ou bien seu
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uvons pas tous devenir martyrs ! » Certes, répond
Kierkegaard
, mais il vaudrait mieux dire : « “Moi, je ne le puis pas.” Et s’il es
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réalité. x. Rougemont Denis de, « Nécessité de
Kierkegaard
», Foi et Vie, Paris, août–septembre 1934, p. 605-620.
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a quelque mille ans. On croirait presque lire du
Kierkegaard
! N’est-ce pas Kierkegaard, en effet, qui, cinquante ans avant Nietzs
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oirait presque lire du Kierkegaard ! N’est-ce pas
Kierkegaard
, en effet, qui, cinquante ans avant Nietzsche, partait en guerre cont
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ut une négation de la foi ? Car la foi est, selon
Kierkegaard
, cette opération paradoxale qui nous rend contemporains du Christ inc
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quotidien est plus important que la Sainte-Cène.
Kierkegaard
n’eût pas mieux dit. « Pensées qui blessent — pour édifier » — c’est
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pourquoi tant de bonnes âmes s’indignent lorsque
Kierkegaard
défend avec puissance cette vérité fondamentale. Mais si Nietzsche cr
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out à tout instant. C’est là la santé de la foi.
Kierkegaard
. Une conscience moderne. — Selon Luther, nous n’avons aucune liber