1 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
1 Le péril Ford (février 1928 )a On a trop dit que notre époque est chaotique. Je crois bien, au
2 buts que sa civilisation poursuit depuis près de deux siècles, l’Occidental est saisi d’un étrange malaise. Il soupçonne, p
3 egarder autour de nous et d’en croire nos yeux. I . L’homme qui a réussi Je prends Henry Ford comme un symbole du mon
4 motive routière. « Depuis l’instant où, enfant de 12 ans, j’aperçus cette machine de route, jusqu’au jour présent, ma gran
5 son rêve, le type unique d’automobile utilitaire » 2. Dès lors, c’est une suite de chiffres indiquant le progrès de sa prod
6 née. On pourrait ajouter à ces chiffres celui des milliards qu’il possède, ou plutôt qu’il gère, mais ce n’est pour lui qu’un rés
7 é comme il est donné à peu d’hommes de le faire : 7000 voitures par jour, et la possibilité d’augmenter encore cette product
8 ave question qu’on puisse poser à notre temps. II . M. Ford a ses idées, ou la philosophie de ceux qui n’en veulent pas
9 téresse plus réellement. Il croit qu’il va gagner 5 francs en achetant 5 francs moins chers un objet que, sans cette bais
10 nt. Il croit qu’il va gagner 5 francs en achetant 5 francs moins chers un objet que, sans cette baisse, il n’eût pas ache
11 le intitulé « Le grand paradoxe du monde moderne » 3, ce qu’il y a de profondément antihumain dans la conception fordienne
12 de sa vie privée. Cette liberté particulière, et cent autres pareilles, composent, au total, la grande Liberté idéale et me
13 Réjouissons-nous… Mais, comment expliquer que des centaines de milliers de lecteurs, dans une Europe « chrétienne », applaudissen
14 ous… Mais, comment expliquer que des centaines de milliers de lecteurs, dans une Europe « chrétienne », applaudissent sans réser
15 ivement le divorce de l’esprit et de l’action. III . Le fordisme contre l’Esprit La formidable erreur de la bourgeoisi
16 hoses de l’âme avec une maladresse de barbare. IV . « En être » ou ne pas en être Une fois qu’on a compris à quel poi
17 er presque fatalement dans un anarchisme stérile. Accepter la technique et ses conditions. Dans cette mécanique bien hu
18 immuable comme la mort le restitue au monde vers 5 heures du soir, dans la détresse des dernières sirènes. Au monde, c’e
19 lui a donné une auto pour admirer la nature entre 17 et 19 heures : vraiment, il ne lui manque plus rien — que l’envie. Ma
20 donné une auto pour admirer la nature entre 17 et 19 heures : vraiment, il ne lui manque plus rien — que l’envie. Mauvais
21 ir, les forces mêmes qui nous la firent désirer. Accepter l’esprit, et ses conditions. Je dis que les êtres encore dou
22 anage d’une sorte de franc-maçonnerie de quelques centaines d’individus. Et cette franc-maçonnerie sera bientôt traquée avec la d
23 reste, je pense que c’est une question de foi. 1. Une enquête faite à Genève a révélé que les livres les plus lus du gr
24 eilleure qualité. Je ne parle pas de l’Amérique. 2. Victor Cambon, préface à Henry Ford, Ma vie et mon œuvre, Paris, Payo
25 à Henry Ford, Ma vie et mon œuvre, Paris, Payot, 1925. 3. L’Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perc
26 y Ford, Ma vie et mon œuvre, Paris, Payot, 1925. 3. L’Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perce :
27 n œuvre, Paris, Payot, 1925. 3. L’Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perce : « Jugendbewegung » e
28 is, Payot, 1925. 3. L’Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perce : « Jugendbewegung » en Allemagne ; s
29 ot, 1925. 3. L’Illustration, 20 novembre 1926. 4. Ici et là, la révolte perce : « Jugendbewegung » en Allemagne ; surré
30 de, « Le péril Ford », Foi et Vie, Paris, février 1928, p. 189-202.
2 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
31 r un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] ( 1930 )b c Deux menaces mortelles assiègent notre condition humaine : la
32 me nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)b c Deux menaces mortelles assiègent notre condition humaine : la liberté de l
33 qu’en tant que son génie parvient à composer les deux périls en une résultante qui est la civilisation. Appelons humanisme
34 esprit ne comporte pas l’égalité de droit de ces deux disciplines. Car la science à peine libérée, demande la tête de la mé
35 de faux dieux — le fascinant éclat de ce vide ? 5. Je songe à la « psychologie scientifique » et à ce leurre qu’est l’at
36 » et à ce leurre qu’est l’attitude paralléliste. 6. J’exagère probablement, car la sincérité de ce néo-scientisme tempéré
37 e doute. Mais c’est Stilicon défendant l’Empire. 7. Or, Bergson, dans un discours prononcé à l’Académie des sciences mora
38 l’Académie des sciences morales et politiques, en 1914, a posé le problème en termes fort nets. (Cités par M. Brunschvicg dan
39 cience dans la philosophie occidentale, p. 695.) 8. Les humanités y trouveraient bien leur place : la connaissance des ét
40 manisme nouveau », Cahiers de Foi et Vie , Paris, 1930, p. 242-245. c. Le texte est précédé de la note suivante : « M. Denis
41 diverses revues suisses et françaises. Il prépare trois volumes (Essais, Romans, Voyages). »
3 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
42 André Malraux, La Voie royale (février 1931 )d M. André Malraux écrit des livres qu’on n’oublie pas facilement.
43 itulé La Tentation de l’Occident. La Voix royale 9, est, croyons-nous, le récit des événements qui précédèrent l’aventure
44 urant tout le récit, au travers des aventures des deux explorateurs aux prises avec les fièvres de la forêt tropicale, puis
45 ’effort désespéré de ces conquérants de désert. 9. Chez Grasset. 10. La Voie royale n’est que l’introduction à une sér
46 de ces conquérants de désert. 9. Chez Grasset. 10. La Voie royale n’est que l’introduction à une série de romans intitu
47 ie de romans intitulés Les Puissances du désert. 11. Le prix Goncourt, dit-on, eût été décerné à M. Malraux s’il n’avait n
48 ux, La Voie royale  », Foi et Vie, Paris, février 1931, p. 78-81.
4 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
49 Sécularisme (mars 1931 )e Il nous plaît de faire converser ici les gens les moins faits po
50 neront le ton et les thèmes principaux : J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vi
51 blèmes venus à ma rencontre étaient justement les deux objets les plus révoltants de la terre : une église, une prison. » Tr
52 mée. Avec M. Brunschvicg, il pense qu’un homme de 1931 a dépassé ce « stade », qu’il n’est plus permis de nos jours… bref, q
53 uvelle Revue des jeunes publie dans son numéro du 15 février15. M. Marcel analyse trois attitudes typiquement sécularistes
54 ans son numéro du 15 février15. M. Marcel analyse trois attitudes typiquement sécularistes : la philosophie des lumières, cel
55 me ordre. Lui est des pieds à la tête un homme de 1930  ; et en même temps il se réclame d’un Esprit éternel qui cependant es
56 tre, se demande, songeant à l’Europe, s’il y aura dix justes dans Sodome. 12. Aden Arabie, chez Rieder, Paris. 13. Mais
57 à l’Europe, s’il y aura dix justes dans Sodome. 12. Aden Arabie, chez Rieder, Paris. 13. Mais Bouddha, c’est l’Asie. Le
58 Sodome. 12. Aden Arabie, chez Rieder, Paris. 13. Mais Bouddha, c’est l’Asie. Les grèves, c’est encore l’Europe. 14. D
59 c’est l’Asie. Les grèves, c’est encore l’Europe. 14. Dans un article des Nouvelles littéraires du 20 février, inaugurant
60 4. Dans un article des Nouvelles littéraires du 20 février, inaugurant une série d’études sur un nouvel humanisme, à laq
61 e-Bastide publiée par Foi et Vie l’an dernier. 15. « Remarques sur l’irréligion contemporaine ». e. Rougemont Denis de
62 pte rendu] Sécularisme », Foi et Vie, Paris, mars 1931, p. 184-189.
5 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
63 exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931 )f C’est donc qu’il y en a ? avez-vous dit. Depuis le temps qu’on c
64 us reprenions toutes les mesures, tout redevenait neuf  : les mots « forme », « couleur », « architecture ». Et Dieu avait un
65 rrement au Pays de Montbéliard » grave et serein. Deux petits Lotiron font un coin de campagne lumineuse, et le « Douarnenez
66 t religieux qu’annonce cette grande composition : trois longues croix dans une lumière dramatique, le corps du Christ déjà pr
67 tholiques, concernant la Vierge et les saints. En deux mots, il y a des « sujets catholiques », il n’y a pas de « sujets pro
68 protestants modernes », Foi et Vie, Paris, avril 1931, p. 274-277.
6 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
69 Conférences du comte Keyserling (avril 1931 )g L’auteur du Journal de voyage d’un philosophe, d’Analyse spectra
70 Sagesse de Darmstadt vient de donner au Trocadéro trois conférences sur les problèmes fondamentaux de la civilisation moderne
71 re, Keyserling, il faut le reconnaître, a su, par trois fois, tenir en haleine une salle énorme en parlant avec sérieux de pr
72 ormance qui vaut d’être enregistrée. Rien de très neuf dans cette trilogie philosophique, mais un bel ensemble d’observation
73 s du comte Keyserling », Foi et Vie, Paris, avril 1931, p. 287-288.
7 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
74 an : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931 )h M. Maurice Baring est entré dans l’intimité de milliers de lecte
75 M. Maurice Baring est entré dans l’intimité de milliers de lecteurs français avec un livre d’un rare prestige, Daphné Adeane.
76 à Daphné, beaucoup plus long, — il compte plus de 600 pages dans l’édition française — d’un rythme plus inégal aussi, il ne
77 ujourd’hui presque disparue, « roman-fleuve » que deux dates limitent : 1851-1914. Ainsi met-il en jeu les deux éléments don
78 parue, « roman-fleuve » que deux dates limitent : 1851-1914. Ainsi met-il en jeu les deux éléments dont l’antagonisme fait le fond
79 tes limitent : 1851-1914. Ainsi met-il en jeu les deux éléments dont l’antagonisme fait le fond de presque toutes les grande
80 ividualité et un milieu social bien défini. À ces deux éléments s’en ajoute un troisième qui est moins visible, mais dont la
81 té. Maurice Baring exprime ce troisième sujet par deux vers de son ami Hilaire Belloc dont voici la traduction : L’amour de
82 aire comprendre la réalité. Et c’est au cours des quarante pages qu’il consacre à la « conversion » au catholicisme de la prince
83 re de notre auteur : « La veille de la Chandeleur 1909, je fus reçu dans le sein de l’Église catholique… le seul acte de ma v
84 ntes de la Princesse, chargées ici de représenter deux églises anglaises. Ces deux respectables ladies, qui ne jouent pas d’
85 es ici de représenter deux églises anglaises. Ces deux respectables ladies, qui ne jouent pas d’autre rôle dans l’histoire,
86 Daphné Adeane, dans La Princesse Blanche, ce sont deux prêtres19 qui, au moment décisif, viennent apporter ce dur message à
87 rature religieuse. Celui de La Princesse Blanche 20 donne sans aucun doute l’accord le plus profond de l’œuvre de Baring.
88 cette joie « qui surpasse toute connaissance ». 16. La Princesse Blanche, Stock, éditeur. 17. Qu’on lise, par exemple,
89  ». 16. La Princesse Blanche, Stock, éditeur. 17. Qu’on lise, par exemple, l’admirable Goethe, histoire d’un homme, d’É
90 ge sur lequel nous aurons l’occasion de revenir. 18. Il est absurde, voire aux yeux de la foi scandaleux de parler de conv
91 ner cette insuffisance du vocabulaire religieux. 19. Soulignons qu’un pasteur ne parlerait pas autrement. 20. Pages 495-4
92 ignons qu’un pasteur ne parlerait pas autrement. 20. Pages 495-499. h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Au sujet d’u
93 un pasteur ne parlerait pas autrement. 20. Pages 495-499. h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Au sujet d’un grand roman :
94 nche par Maurice Baring », Foi et Vie, Paris, mai 1931, p. 344-350.
8 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
95 Kierkegaard (mai 1931 )i j L’entrée de l’œuvre de Kierkegaard dans le monde intellectuel
96 de tous. Søren Kierkegaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut en 1855. Voici comment le profond essayiste allemand Rudo
97 gaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut en 1855. Voici comment le profond essayiste allemand Rudolf Kassner caractéris
98 Kassner caractérise cette existence (Commerce, n°  XII ). Le grand événement de sa vie fut la mort de l’Évêque Mynster qui a
99 ne peut être placé qu’à côté du poète russe. Tous deux marchent de pair et aucun autre esprit du siècle ne les dépasse. On
100 la foi, certainement. Et « l’honneur de Dieu ». 21. Aux Éditions de la Nouvelle Revue française , chez Fourcade et aux É
101 Denis de, « Kierkegaard », Foi et Vie, Paris, mai 1931, p. 351-352. j. Texte non signé.
9 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
102 Littérature alpestre (juillet 1931 )k Mlle Claire-Éliane Engel, qui a conquis maint sommet du massif d
103 répidité pour entreprendre cette « traversée » de deux littératures. Combien d’heures de marche monotone à travers des morai
104 est là, la tranquille et solennelle Puissance aux mille aspects, aux mille bruits. » Ce n’est plus l’homme que ces poètes vie
105 le et solennelle Puissance aux mille aspects, aux mille bruits. » Ce n’est plus l’homme que ces poètes viennent interroger su
106 Robert de Traz intitula Nietzsche et les hauteurs 23, et qui, posé en face du tableau franco-anglais, fournit un contraste
107 Montherlant lui-même, récemment, le confessait.) Deux chances sont encore offertes aux amateurs de risques authentiques : l
108 ieux » autre chose qu’une intrigue de palaces ? 22. La Littérature alpestre en France et en Angleterre, aux xviiie et x
109 et xixe siècles. (Librairie Dardel, Chambéry.) 23. Dans Essais et Analyses. (Crès, 1926.) k. Rougemont Denis de, « [Co
110 , Chambéry.) 23. Dans Essais et Analyses. (Crès, 1926. ) k. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Littérature alpestre », Fo
111 ittérature alpestre », Foi et Vie, Paris, juillet 1931, p. 548-551.
10 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
112 Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931 )l m Dire de ce livre qu’il ne ressemble à rien serait une louange
113 tion de Kagawa, telles qu’il les raconte dans ces deux volumes, témoignent que l’amour chrétien peut encore aujourd’hui péné
114 à l’existence la plus quotidienne d’Eiichi, à ces mille petites difficultés précises et humiliantes, à ces moments de doute,
115 ent à être si émouvant. On peut dire que dans ces deux gros volumes si nourris, il n’y a pas deux lignes d’allure convention
116 ns ces deux gros volumes si nourris, il n’y a pas deux lignes d’allure conventionnelle, deux lignes qui ne traduisent une vé
117 l n’y a pas deux lignes d’allure conventionnelle, deux lignes qui ne traduisent une vérité vécue et particulière. Telle est
118 Osaka la nuit ! Il ne comprenait pas pourquoi ces deux mots lui semblaient avoir des rapports intimes et atroces. Quel horri
119 isite aux bas-fonds : Eiichi était partagé entre deux désirs. L’un était de se sauver au plus vite de cet horrible endroit
120 metière du Temple de Zuigan, quand les prêtres de douze temples et Eiichi à leur suite entourèrent le cercueil, il ne put ret
121 pensée à ce sujet. Eiichi se taisait. Une minute, deux minutes s’écoulèrent. Quatre ou cinq moineaux sautaient de branche en
122 e taisait. Une minute, deux minutes s’écoulèrent. Quatre ou cinq moineaux sautaient de branche en branche sur le camphrier du
123 Une minute, deux minutes s’écoulèrent. Quatre ou cinq moineaux sautaient de branche en branche sur le camphrier du jardin,
124 e de dire quoi que ce soit à cet homme en colère. Trois , quatre, cinq minutes s’écoulèrent. Le Procureur regardait distraitem
125 re quoi que ce soit à cet homme en colère. Trois, quatre , cinq minutes s’écoulèrent. Le Procureur regardait distraitement son
126 que ce soit à cet homme en colère. Trois, quatre, cinq minutes s’écoulèrent. Le Procureur regardait distraitement son carnet
127 doigts. Il eut été impossible de dire lequel des deux était le juge de l’autre. Eiichi est provisoirement libéré. Les enfa
128 is dans les merveilles du monde. Et voici que, le 14 février, il se décida à faire profession de disciple du Christ. Page
129 milieu des arbres, à côté d’un ruisseau, il passa trois heures et demie à lire tout l’Évangile selon saint Matthieu, du premi
130 re humaine, — cela ne saurait être sans fruits. 24. Ceux qui veulent assimiler christianisme et capitalisme feraient bien
131 wa, Avant l’Aube  », Foi et Vie, Paris, septembre 1931, p. 623-632. m. Une note précise : « Éditions “Je sers”, 1931. »
132 632. m. Une note précise : « Éditions “Je sers”, 1931.  »
11 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
133 ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931 )n o La manière est toujours l’indice d’une complaisance, et vite
134 tégorie. (On sait qu’il y a dans le monde moderne trois sortes de gens, les pécheurs, les sauvés et les honnêtes gens.) Ensui
135 erce, — et me fait honte d’oublier la grandeur. 25. Remarquons le tour qu’il adopte : « mais celui qui veut la perdre… »
136 ou le style exquis », Foi et Vie, Paris, octobre 1931, p. 725-729. o. Une note précise : « Divers (« Caractères. — Un espri
12 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
137 Le protestantisme jugé (octobre 1931 )p Parlant récemment, dans un article des Nouvelles littéraires d
138 ruction de l’Invincible Armada la mer devient aux trois quarts protestante — et l’est restée (la révocation fit quitter, selo
139 s’étalent à la fois toutes ensemble. Dès l’année 1886, où il publiait son essai, Frommel donnait ainsi le diagnostic du roma
140 ine : Et l’homme seul répond à l’homme épouvanté 27. Il nous manque une étude sur les critiques protestants du xixe sièc
141 c leurs sujets) d’une perspicacité prophétique. 26. Dire de Gide qu’il est un écrivain protestant est une façon de parler
142 aucoup contesteront, Gide sans doute le premier. 27. Paul Bourget, Les Aveux : Désespoir en Dieu, p. 264. p. Rougemont D
143 protestantisme jugé », Foi et Vie, Paris, octobre 1931, p. 751-754.
13 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
144 Romanciers protestants (janvier 1932 )q Nos gloires nous jugent C’est un fait digne d’intérêt, et q
145 que les grands « succès » littéraires de l’année 1931 soient allés à trois romans d’écrivains protestants : Pierre Bost, Ja
146 ccès » littéraires de l’année 1931 soient allés à trois romans d’écrivains protestants : Pierre Bost, Jacques Chardonne et Je
147 — et toute la misère — des protestants sans foi » 31. Quoi qu’il en fût d’ailleurs de la portée religieuse des trois œuvres
148 ’il en fût d’ailleurs de la portée religieuse des trois œuvres, l’on se sentait tenté de marquer ici d’une pierre blanche « l
149 isme nous trahit Partons du cas concret de nos trois auteurs. Le problème, à vrai dire, les dépasse, mais il n’est pas mau
150 licitement religieux : cela n’a point empêché ces trois romans de faire figure, aux yeux de beaucoup, de livres « bien protes
151 p se plaisent à nommer « un caractère protestant » 32. Et c’est cela qui est grave, — d’autant plus grave que nombre de prot
152 Gide, le désenchanté, le stoïcien, le révolté, —  trois noms parfaitement représentatifs33. Bilan fort honorable du point de
153 Rembrandt, les sœurs Brontë, Henrik Ibsen et ces deux Danois prodigieux, Hans-Christian Andersen et Søren Kierkegaard. (Fée
154 grandeur » comme il est dit au dernier psaume. 28. Denis Saurat, dans la Nouvelle Revue française et Marsyas. 29. Alber
155 at, dans la Nouvelle Revue française et Marsyas. 29. Albert Thibaudet, dans Candide. 30. À Mauriac, joignons Roger Martin
156 et Marsyas. 29. Albert Thibaudet, dans Candide. 30. À Mauriac, joignons Roger Martin du Gard, Montherlant, Bernanos ; à S
157 rlant, Bernanos ; à Schlumberger, André Chamson. 31. Charles Westphal, dans Le Semeur . 32. Il est entendu, même chez le
158 hamson. 31. Charles Westphal, dans Le Semeur . 32. Il est entendu, même chez les protestants, qu’un « protestant qui écr
159 malgré tout » révèlent ses origines. Triste jeu. 33. Représentatifs d’une atmosphère moraliste, quelles que soient les opi
160 ux que j’en ai, mais à ce dont ils ont souffert. 34. Tout ceci appellerait une foule de nuances. Mais il ne s’agit pas d’é
161 e de nuances. Mais il ne s’agit pas d’édulcorer. 35. Cf. A.-N. Bertrand, Protestantisme, p. 102, et tout le chapitre sur l
162 Jean de Saussure : À l’École de Calvin, passim. 36. Cf. dans le dernier numéro de cette revue l’article de E. Hæin, et pa
163 anciers protestants », Foi et Vie, Paris, janvier 1932, p. 56-63.
14 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
164 Goethe, chrétien, païen (avril 1932 )r Imaginez un membre de l’Académie des sciences qui serait aussi d
165 e voilà libre à nouveau, écrit Goethe à un ami en 1768, au sortir d’une grave maladie — ; cette calcination a été très profit
166 ources éternelles ont déversé dans mon cœur. » Et deux ans plus tard : « Je suis ce que j’ai toujours été, à ceci près que m
167 éthique, en définitive, apparaît comme fondée sur deux des réalités centrales de l’Évangile : le renoncement et la réalisati
168 ertes, hic et nunc, dans la situation du monde de 1932, en présence du déchaînement orgueilleux et misérable d’une humanité q
169 nt d’être, efficacement. Et qu’il nous y aide ! 37. Numéro d’hommage à Goethe de la Nouvelle Revue française (mars 1932).
170 age à Goethe de la Nouvelle Revue française (mars 1932 ). r. Rougemont Denis de, « Goethe, chrétien, païen », Foi et Vie, P
171 , chrétien, païen », Foi et Vie, Paris, avril–mai 1932, p. 304-309.
15 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
172 Penser dangereusement (juin 1932 )s « L’esprit désintéressé est mort. » C’en est fait, les clercs on
173 t par suite, dans l’action qu’elle commande à des millions de nos contemporains. Il y a aussi ceux qui se bornent à affirmer la
174 es biens matériels. ⁂ Arrêtons-nous aujourd’hui à deux livres caractéristiques de ce double péril qui menace une génération 
175 ce journal. Le titre : La Crise est dans l’homme 38, s’oppose d’emblée aux thèses des économistes bourgeois ou marxistes,
176 îtres — par l’État bourgeois. Les Chiens de garde 39, tel est le titre de son pamphlet — ce sont les philosophes de la Troi
177 péremptoire, ironique et hargneux. Elles redisent trois ou quatre fois de suite la même chose, sans ajouter aucune clarté au
178 re, ironique et hargneux. Elles redisent trois ou quatre fois de suite la même chose, sans ajouter aucune clarté au dessein gé
179 angile est radicalement dangereux, — salutaire. 38. Aux Éditions de la Revue française, chez Alexis Rédier, Paris 1932.
180 de la Revue française, chez Alexis Rédier, Paris 1932. 39. Chez Rieder, collection « Europe ». 40. Et pourtant, M. Nizan c
181 Revue française, chez Alexis Rédier, Paris 1932. 39. Chez Rieder, collection « Europe ». 40. Et pourtant, M. Nizan cite p
182 s 1932. 39. Chez Rieder, collection « Europe ». 40. Et pourtant, M. Nizan cite pas mal de textes qui prouveraient le cont
183  Penser dangereusement », Foi et Vie, Paris, juin 1932, p. 478-484.
16 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
184  Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933 )t Le lecteur moderne est, paraît-il, un homme pressé, beaucoup plu
185 itaient. Les Allemands vivent « la crise » depuis 1919, et l’atmosphère de crise baigne toutes leurs activités, à un degré bi
186 au peuple. Le bourgeois qui rentre chez lui après 8 heures de bureau demande aux livres une évasion facile hors de la méd
187 éfère au cinéma, ce sont les actualités. » Phrase mille fois entendue. Les journaux se couvrent de photos. La couverture phot
188 lain Gerbault, les aventures d’Henri de Monfreid, cinquante volumes sur l’URSS et sur le Plan de cinq ans, autant sur les formes
189 d, cinquante volumes sur l’URSS et sur le Plan de cinq ans, autant sur les formes américaines de la vie sociale, des albums
190 nouvelle. Nous avons vu paraître, il y a quelque dix ans, les premières Explications de notre temps. Et depuis lors, que d
191 ndications » publié dans la NRF ). Lorsqu’il y a deux ans, Bernard Grasset, dans un article retentissant, annonça son inten
192 Autre signe : les jeunes maisons, fondées depuis deux ans, se spécialisent de plus en plus dans la publication de collectio
193 ignificatif : « Les Mœurs et l’Esprit des nations 41.  » Et l’on pense au titre de cet album de photos paru récemment en All
194 ment. Quand il y va de tous, il y va de chacun. 41. Dont le meilleur volume, à ce jour, est sans doute le recueil d’Essai
195 ous plaît ! », Foi et Vie, Paris, janvier–février 1933, p. 134-139.
17 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Destin du siècle ou vocation personnelle ? (février 1934)
196 stin du siècle ou vocation personnelle ? (février 1934 )u Depuis des années, dans toutes les conférences, dans tous les jo
197 ploitations dont les bénéfices s’engloutissent en deux heures de panique boursière. Les inventeurs se voient refuser des bre
198 nous allons voir que le simple assemblage de ces deux mots, destin et siècle, contient peut-être le secret de tout le mal d
199 héologie, scientifique, bien entendu, et dont les deux disciplines principales sont l’Histoire et la Sociologie. Nous trouv
200 ait que Trotski est un Juif. Voilà, n’est-ce pas, deux points de vue inconciliables et contradictoires ! Sur le plan politiq
201 homme. Il faut bien reconnaître qu’en cette année 1934, l’homme se défend très mal. Et comment se défendrait-il quand il ador
202 le sacrifice et le suicide. L’élan qui jette des millions de nos contemporains dans les destins du siècle, c’est peut-être l’él
203 n jour à quelques amis : « Il paraît qu’il existe deux théories tout à fait opposées concernant l’origine du genre humain. L
204 petits rentiers belges et jeter sur la paille des milliers d’ouvriers annamites. Oui, certes, tout se tient désormais. Mais la s
205 e et vocation ne sont point séparables. Et toutes deux ne sont possibles que dans cet acte unique d’obéissance à l’ordre de
206 ement immédiat. Acte, présence et engagement, ces trois mots définissent la personne, mais aussi ce que Jésus-Christ nous ord
207 ersonne au monde, avant d’avoir rencontré Dieu. 42. L’Histoire au sens hégélien du mot, c’est-à-dire, plus exactement :
208 personnelle ? », Foi et Vie, Paris, février–mars 1934, p. 143-157.
18 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)
209 Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)v Combien existe-t-il en
210 Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934 )v Combien existe-t-il en France de personnes intelligentes ? Pour
211 un ouvrage « difficile ». Seul, Bergson, avec ses Deux Sources pourrait s’aligner, dans cet ordre, avec un honnête romancier
212 s théologiens. Le Römerbrief, de Barth, en est au 20e mille. Un Keyserling, un Heidegger, un Karl Jaspers ont, dès longtemp
213 éologiens. Le Römerbrief, de Barth, en est au 20e mille . Un Keyserling, un Heidegger, un Karl Jaspers ont, dès longtemps, con
214 ous serviront, pour aujourd’hui, d’introduction à deux essais de philosophes chrétiens : L’Homme du ressentiment, de Max Sch
215 ion et approches concrètes du mystère ontologique 45, de Gabriel Marcel. L’un et l’autre, ils répondent au vœu que j’ai ten
216 t du moins où il écrivait L’Homme du ressentiment 47, M. Marcel est catholique. Sa méditation sur le Mystère ontologique es
217 doute fort étonnés d’apprendre qu’il fallait, en 1934, un courage véritable pour utiliser en philosophie des motifs tels que
218 p : qui suis-je, moi qui questionne sur l’être ? » 49 (p. 264). Le problème devient alors tout autre chose qu’un problème 
219 me disait Nietzsche — qui domine notre société. 43. On trouvera dans les excellents articles d’Henry Corbin, publiés par
220 icles d’Henry Corbin, publiés par Hic et Nunc (n°  1 et 2), le développement de cette thèse : que philosopher ne peut être
221 d’Henry Corbin, publiés par Hic et Nunc (n° 1 et 2 ), le développement de cette thèse : que philosopher ne peut être qu’u
222 philosopher ne peut être qu’une forme de vivre. 44. Librairie Gallimard, collect. Les Essais. Traduit de l’allemand par u
223 es Essais. Traduit de l’allemand par un anonyme. 45. Cet essai constitue la seconde partie d’un volume intitulé le Monde c
224 e Monde cassé. La première partie est un drame en quatre actes qui n’est pas à proprement parler une illustration de l’essai,
225 de la même problématique (Desclée, De Brouwer). 46. Cf. Généalogie de la Morale (Mercure de France). 47. Converti au cat
226 Cf. Généalogie de la Morale (Mercure de France). 47. Converti au catholicisme après avoir écrit ses premières œuvres, et d
227 une série d’erreurs assez grossières sur Luther. 48. L’auteur entend : relativement à la possibilité universelle du désesp
228 hement avec Kierkegaard me paraît s’imposer ici. 49. M. Marcel introduit ici le motif du recueillement, qui lui paraît ess
229 ns la vie du chrétien. v. Rougemont Denis de, «  Deux essais de philosophes chrétiens », Foi et Vie, Paris, mai 1934, p. 41
230 e philosophes chrétiens », Foi et Vie, Paris, mai 1934, p. 415-422.
19 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notice biographique [Kierkegaard] (août 1934)
231 Notice biographique [Kierkegaard] (août 1934 )w Søren Kierkegaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut en 18
232 934)w Søren Kierkegaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut en 1855. Presque toute son œuvre, une vingtaine de volume
233 gaard naquit à Copenhague en 1813, et y mourut en 1855. Presque toute son œuvre, une vingtaine de volumes, à quoi nous pouvon
234 vingtaine de volumes, à quoi nous pouvons ajouter dix-huit volumes de papiers posthumes, fut composée en l’espace de douze année
235 de papiers posthumes, fut composée en l’espace de douze années. Le père de Kierkegaard avait passé son enfance à garder les m
236 as avoir affaire aux banques. Lorsqu’il mourut, à 42 ans, il n’en subsistait rien. L’argent provenait d’une malédiction, p
237 omprendre, le public s’écarta, effrayé. Lorsqu’en 1854 il se mit à attaquer de front, avec une extrême violence, le christia
238 christianisme, en passant par la Maladie mortelle 50 et le Concept d’angoisse, parurent sous divers pseudonymes symbolique
239 La philosophie allemande contemporaine, avec ses deux grands maîtres, Heidegger et Jaspers, procède de sa philosophie de l’
240 ne peut être placé qu’à côté du poète russe. Tous deux marchent de pair, et aucun autre esprit du siècle ne les dépasse.
241 t aucun autre esprit du siècle ne les dépasse. 50. Traduite en français sous le titre de Traité du désespoir. 51. Rudo
242 français sous le titre de Traité du désespoir. 51. Rudolf Kassner, dans Commerce, n° XII. w. Rougemont Denis de, « Not
243 ésespoir. 51. Rudolf Kassner, dans Commerce, n°  XII . w. Rougemont Denis de, « Notice biographique [Kierkegaard] », Foi
244 Kierkegaard] », Foi et Vie, Paris, août–septembre 1934, p. 602-604.
20 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
245 Nécessité de Kierkegaard (août 1934 )x On appelle l’esprit… De quoi se plaint l’intelligence ? Si
246 tous… » Cela se passait à Copenhague, en l’année 1855. Depuis lors, il est vrai, les choses ont bien changé. On dirait même
247 xistence ; et c’est la maladie mortelle (le péché) 54. L’homme naturel a beau dénombrer tout l’horrible, et tout épuiser, le
248 », c’est bien moins dangereux ; tous en seront… «  Deux questions — dit encore Kierkegaard — témoignent de l’esprit : 1) Ce q
249 dit encore Kierkegaard — témoignent de l’esprit : 1 ) Ce qu’on nous prêche, est-ce possible ? 2) Puis-je le faire ? Deux q
250 prit : 1) Ce qu’on nous prêche, est-ce possible ? 2 ) Puis-je le faire ? Deux questions témoignent de l’absence de l’espri
251 s prêche, est-ce possible ? 2) Puis-je le faire ? Deux questions témoignent de l’absence de l’esprit : 1) Est-ce réel ? 2) M
252 x questions témoignent de l’absence de l’esprit : 1 ) Est-ce réel ? 2) Mon voisin Christofersen l’a-t-il fait ? l’a-t-il r
253 gnent de l’absence de l’esprit : 1) Est-ce réel ? 2 ) Mon voisin Christofersen l’a-t-il fait ? l’a-t-il réellement fait ? 
254 ersen l’a-t-il fait ? l’a-t-il réellement fait ? » 55 Nous posons toujours la dernière question. Nous ne croyons pas à l’e
255 es petits et les méprisés”, et personne ne rit ! » 56. C’est alors que paraît le rire de Kierkegaard. Ce n’est pas le rire
256 ici possibles ; que l’on écarte, au premier pas, trois mots qui faussent tout : anarchie, romantisme, individu. Il n’est que
257 main sur Caïus Marius, telle est la vérité. Mais trois ou quatre femmes, dans l’illusion d’être une foule et que personne pe
258 Caïus Marius, telle est la vérité. Mais trois ou quatre femmes, dans l’illusion d’être une foule et que personne peut-être ne
259 mains, mais chaque homme isolé a, dans la règle, deux mains, et lorsqu’il porte ces deux mains sur Marius, ce sont ses main
260 dans la règle, deux mains, et lorsqu’il porte ces deux mains sur Marius, ce sont ses mains, non celles de son voisin et non
261 garder d’insister sur un tel rétablissement. Pour deux raisons, je crois. Qui, d’abord, parmi nous, oserait affirmer que cet
262 tre désespoir témoigne seul de la consolation. 52. Journal, tome X. 53. « Là encore, le clerc moderne est protestant »
263 gne seul de la consolation. 52. Journal, tome X. 53. « Là encore, le clerc moderne est protestant », ajoute M. Benda,
264 seul de la consolation. 52. Journal, tome X. 53. « Là encore, le clerc moderne est protestant », ajoute M. Benda, qui,
265 nts, ne connaît guère que Renouvier, son maître… 54. Jean XI, 4. 55. Stades sur le chemin de la vie. 56. L’instant. 5
266 ît guère que Renouvier, son maître… 54. Jean XI, 4. 55. Stades sur le chemin de la vie. 56. L’instant. 57. Journal.
267 uère que Renouvier, son maître… 54. Jean XI, 4. 55. Stades sur le chemin de la vie. 56. L’instant. 57. Journal. 58.
268 ean XI, 4. 55. Stades sur le chemin de la vie. 56. L’instant. 57. Journal. 58. Traité du désespoir, p. 156. 59. Je
269 Stades sur le chemin de la vie. 56. L’instant. 57. Journal. 58. Traité du désespoir, p. 156. 59. Je ne reviendrai pa
270 hemin de la vie. 56. L’instant. 57. Journal. 58. Traité du désespoir, p. 156. 59. Je ne reviendrai pas, ici, sur l’a
271 57. Journal. 58. Traité du désespoir, p. 156. 59. Je ne reviendrai pas, ici, sur l’aspect philosophique de cette opposi
272 s un article de la Revue philosophique (nov.-déc. 1931 ). 60. Journal. 61. Le chemin du paradis, p. 269. C’est moi qui so
273 icle de la Revue philosophique (nov.-déc. 1931). 60. Journal. 61. Le chemin du paradis, p. 269. C’est moi qui souligne.
274 e philosophique (nov.-déc. 1931). 60. Journal. 61. Le chemin du paradis, p. 269. C’est moi qui souligne. 62. Pourquoi
275 emin du paradis, p. 269. C’est moi qui souligne. 62. Pourquoi poser la question à propos d’un cas aussi exceptionnel que l
276 Kierkegaard », Foi et Vie, Paris, août–septembre 1934, p. 605-620.
21 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934)
277 Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934 )y Le meilleur livre de l’année. Je crois bien pouvoir l’affirmer.
278 et qui le dit avec une puissance assez austère. ⁂ Six chômeurs allemands, anciens officiers et sous-officiers pendant la gu
279 d’ailleurs, la crise mondiale l’aura précédé. Les quatre autres atteignent enfin La Paz, capitale de la Bolivie, ville étrange
280 , capitale de la Bolivie, ville étrange, perdue à 4000 mètres d’altitude dans un désert glacé, dominé par d’énormes cimes ne
281 sse de l’Allemagne sur le plan international. Les quatre hommes s’en vont à Buenos Aires, et, là, à bout de ressources, accept
282 sujet de l’œuvre, celui que désigne le titre. Ces six hommes63 ont été chassés de leur pays par une crise qui n’est pas seu
283 i se perdait à soupeser des objets trop petits. 63. Il est curieux de noter que pas une seule femme n’apparaît dans tout
284 s une seule femme n’apparaît dans tout le roman. 64. Je ne sais quel sort le Troisième Reich a réservé à ce livre, qui par
285 mplexe à la fois pour avoir l’agrément officiel. 65. Le parallélisme est vraiment frappant : Malraux, comme Edschmid, a vo
286 . Leurs manières de décrire des combats où, entre deux bandes de mitrailleuses, le héros médite sur son sort, sont presque i
287 allemand  », Foi et Vie, Paris, octobre–novembre 1934, p. 812-817.
22 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
288 Notes en marge de Nietzsche (mars 1935 )z Il vient de paraître au Mercure de France un volumineux choix de
289 que de courts fragments des posthuma nietzschéens 66. Ce qui est certain, c’est qu’un choix tel que celui qu’on vient de no
290 ire. M. Bolle a réparti les fragments traduits en trois rubriques : le philosophe, le moraliste, le politique. Je ne vois pas
291 en comble non historique, parce qu’il nie que les millénaires à venir puissent produire quelque chose qui ne soit pas, dès maintena
292 e chose qui ne soit pas, dès maintenant et depuis 1800 ans, à la disposition de chacun. Si malgré cela, l’époque actuelle es
293 devenue païenne comme elle l’était il y a quelque mille ans. On croirait presque lire du Kierkegaard ! N’est-ce pas Kierkega
294 egaard ! N’est-ce pas Kierkegaard, en effet, qui, cinquante ans avant Nietzsche, partait en guerre contre la philosophie de l’Évo
295 a meilleure, sera plus près de son « salut » dans cent ans qu’elle ne l’est aujourd’hui. Mais que dis-je, cent ans ! Il faut
296 ns qu’elle ne l’est aujourd’hui. Mais que dis-je, cent ans ! Il faut à leur espoir de bien plus formidables chiffres. Ouvrez
297 un jour devant moi que nous avions derrière nous deux milliards d’années, devant nous dix mille milliards d’années. Nous so
298 our devant moi que nous avions derrière nous deux milliards d’années, devant nous dix mille milliards d’années. Nous sommes des e
299 errière nous deux milliards d’années, devant nous dix mille milliards d’années. Nous sommes des enfants de deux ans qui aur
300 ère nous deux milliards d’années, devant nous dix mille milliards d’années. Nous sommes des enfants de deux ans qui auraient
301 us deux milliards d’années, devant nous dix mille milliards d’années. Nous sommes des enfants de deux ans qui auraient encore dix
302 le milliards d’années. Nous sommes des enfants de deux ans qui auraient encore dix mille ans à vivre. L’esprit métaphysique
303 ommes des enfants de deux ans qui auraient encore dix mille ans à vivre. L’esprit métaphysique me souffle : “Et après ?” Ma
304 s des enfants de deux ans qui auraient encore dix mille ans à vivre. L’esprit métaphysique me souffle : “Et après ?” Mais je
305 ortable aux hommes » ? Nietzsche écrivait ceci en 1880. Cinquante-cinq ans plus tard, je serais tenté de dire que les hommes
306 e aux hommes » ? Nietzsche écrivait ceci en 1880. Cinquante-cinq ans plus tard, je serais tenté de dire que les hommes ne supportent p
307 i trop souvent les atteintes. Dans ce même livre, quatre pages plus bas, j’en trouve un autre exemple : Nietzsche croit découv
308 nt par cet aphorisme d’une éblouissante vérité. 66. Onze volumes des œuvres complètes ! 67. Journal d’un homme de 40 an
309 ar cet aphorisme d’une éblouissante vérité. 66. Onze volumes des œuvres complètes ! 67. Journal d’un homme de 40 ans (Gr
310 érité. 66. Onze volumes des œuvres complètes ! 67. Journal d’un homme de 40 ans (Grasset). z. Rougemont Denis de, « N
311 es œuvres complètes ! 67. Journal d’un homme de 40 ans (Grasset). z. Rougemont Denis de, « Notes en marge de Nietzsche
312 en marge de Nietzsche », Foi et Vie, Paris, mars 1935, p. 250-256.
23 1937, Foi et Vie, articles (1928–1977). Luther et la liberté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937)
313 berté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937 )aa Luther inconnu Dire qu’on ignore Luther en France serait e
314 t les revues n’hésitèrent pas lorsqu’il parut (en 1936 ) à louer la mesure et la sérieuse information théologique… Ceci dit,
315 ue luthérienne ou d’histoire de l’Église dans les trois Facultés françaises de théologie protestante. Il n’en reste pas moins
316 aître Luther, c’est ignorer ou méconnaître un des deux ou trois moments décisifs de la tradition fondamentale de l’Occident,
317 ther, c’est ignorer ou méconnaître un des deux ou trois moments décisifs de la tradition fondamentale de l’Occident, c’est s’
318 ction française va paraître, après un peu plus de 400 ans : je le vois au centre du débat occidental par excellence, — mais
319 tre l’individu et le Sort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de le croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir
320 e ? C. M. — J’ai besoin de le croire pour agir. L. — Mais qu’est-ce qu’agir ? Est-ce vraiment toi qui agis ? Ou n’es-tu
321 t, à les découvrir ? Au besoin, à les inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignité consiste à lutter contre de telles force
322 liberté, par un acte de révolte, s’il le faut ! L. — Tu crois donc détenir un tel pouvoir ? C. M. — Il me suffit de vou
323 t ! L. — Tu crois donc détenir un tel pouvoir ? C. M. — Il me suffit de vouloir l’affirmer. L. — Soit, c’est une hypoth
324 r ? C. M. — Il me suffit de vouloir l’affirmer. L. — Soit, c’est une hypothèse de travail… Pour moi, je crois que Dieu c
325 r la croix. Non seulement prévu, mais accompli ! C. M. — Si c’était vrai, je préférerais encore nier ce Dieu qui prétend
326 eu, comme Nietzsche a proclamé qu’il avait fait. L. — Mais l’homme est « chair », et cette chair est liée à l’espace et a
327 er l’éternité qui vient nous délivrer du temps ? C. M. — Mais mon temps est vivant, et plein de nouveauté, de création !
328 ternité immobile, c’est l’image même de la mort. L. — Que savons-nous de l’éternité ? Les philosophes et la raison ne peu
329 (dans un « atome » de temps, comme l’écrit Paul) ( I Cor. 15 : 52) ? Qui t’assure que notre raison, tout attachée à notre
330 n « atome » de temps, comme l’écrit Paul) (I Cor. 15  : 52) ? Qui t’assure que notre raison, tout attachée à notre chair, à
331 tome » de temps, comme l’écrit Paul) (I Cor. 15 : 52 ) ? Qui t’assure que notre raison, tout attachée à notre chair, à notr
332 ouvent, sur cette erreur des plus grossières ? … C. M. — On peut aussi nier l’éternité, et affirmer que seul existe notre
333 e notre temps. Dans ce cas, tu n’as rien prouvé. L. — On ne prouve rien de ce qui est essentiel ; on l’accepte ou on le r
334 produit en vous le vouloir et le faire. » (Phil. 2  : 12-13). C’est parce que Dieu fait tout que nous devons agir, selon
335 duit en vous le vouloir et le faire. » (Phil. 2 : 12-13 ). C’est parce que Dieu fait tout que nous devons agir, selon qu’il no
336 homme possède au moins « un faible libre arbitre » 71, dans les choses du salut. Mais que le Christ ait dû mourir — cet acte
337 t incarnée : « Emmanuel ! » — Dieu avec nous ! 68. À la proposition qu’on lui faisait, en 1537, d’éditer ses œuvres comp
338 s ! 68. À la proposition qu’on lui faisait, en 1537, d’éditer ses œuvres complètes, le réformateur répondit : « Je ne reco
339 ut-être le De servo arbitrio et le Catéchisme. » 69. Luther avertit à chaque fois : « nécessité conditionnelle et nécessit
340  les sophistes », c’est-à-dire les scolastiques. 70. Comme l’anarchiste Bakounine. 71. Modiculum et minimum, écrit Érasm
341 scolastiques. 70. Comme l’anarchiste Bakounine. 71. Modiculum et minimum, écrit Érasme ! 72. Voir Karl Löwith : Nietzsc
342 nine. 71. Modiculum et minimum, écrit Érasme ! 72. Voir Karl Löwith : Nietzsches Philosophie der ewigen Wiederkunft des
343 ophie der ewigen Wiederkunft des Gleichen. Berlin 1935. aa. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Luther et la liberté (À pr
344 du serf arbitre) », Foi et Vie, Paris, mars–avril 1937, p. 221-231.
24 1946, Foi et Vie, articles (1928–1977). Fédéralisme et œcuménisme (octobre 1946)
345 Fédéralisme et œcuménisme (octobre 1946 )ab ac Le mouvement œcuménique ne deviendra réel aux yeux des peupl
346 marquons ensuite que chacun de ces termes opposés deux à deux est également faux en soi, c’est-à-dire à la fois excessif et
347 s ensuite que chacun de ces termes opposés deux à deux est également faux en soi, c’est-à-dire à la fois excessif et incompl
348 nt inconciliables parce que, de la combinaison de deux erreurs, on ne peut faire sortir une vérité, mais seulement une erreu
349 on intermédiaire ou « libérale », à mi-chemin des deux erreurs en lutte. Il faut changer de plan, et retrouver l’attitude ce
350 e plan, et retrouver l’attitude centrale dont ces deux erreurs ne sont que des déviations morbides. Entre la peste et le cho
351 use s’appelle œcuménisme. Nous allons définir ces trois termes en insistant sur leur liaison fondamentale et sur leur nécessa
352 l’application est une politique du fédéralisme. 1. Théologie de l’œcuménisme Écartons d’abord le malentendu que pourr
353 x à faire qu’à fusionner le plus tôt possible. 2. Philosophie de la personne Les positions œcuméniques que nous veno
354 trop esclave. Elle est l’homme intégral, dont les deux autres ne sont que des maladies. Dans le plan humain immanent, il n’y
355 es de cette théologie et de cette philosophie. 3. Politique du fédéralisme Nous en avons assez dit pour qu’il soit d
356 us, tous pour un », est également valable sur ces trois plans. L’œcuménisme exclut l’orthodoxie fermée, créatrice de schismes
357 talitarisme a diaboliquement utilisé et dévié. 4. Mission fédératrice de l’œcuménisme Et maintenant nous voici dans
358 Et maintenant nous voici dans le drame de l’année 194173. Nous constatons que le conflit en cours est insoluble dans son plan.
359 Tout le monde sent ou pressent d’ailleurs que les deux termes de cette alternative sont également improbables, et que les de
360 me ont reçu en Europe des coups mortels, dans les deux camps. Le totalitarisme est un état de guerre, qui ne peut subsister
361 u’elles comprennent qu’elles le doivent. Mais les deux termes ne se confondent-ils pas dans la réalité de la foi ? Certes !
362 rtifier des espérances ou à nourrir des volontés. 1. L’histoire du monde christianisé nous montre que les structures ecclé
363 structures politiques d’une nation. J’indiquerai trois groupes d’exemples de cette précédence des facteurs religieux. Voilà
364 l’État formaient un tout, et constituaient à eux deux le Pouvoir. Renverser l’un, c’était donc fatalement s’attaquer à l’au
365 xemples. Je ne les indique ici que pour montrer : que la connaissance intime des processus religieux dans un pays donné
366 us politiques qui s’y manifesteront tôt ou tard ; que l’action, que le mouvement œcuménique peut et doit exercer sur ce
367 nde nécessairement tout effort fédératif sérieux. 2. La théologie de l’œcuménisme, et la philosophie de la personne qu’ell
368 temps un indiscutable dynamisme révolutionnaire. 3. L’organisation du Conseil œcuménique se trouve être de fait la seule
369 s et politiques se sont désintégrées au cours des deux dernières décades. (Les partis socialistes subsistant dans les pays o
370 aine, et, n’hésitons pas à le dire, une vocation. 4. La renaissance liturgique qui va de pair, dans toutes les Églises, av
371 de l’antinomie individu isolé-masse militarisée. 5. La théologie de l’œcuménisme, la philosophie de la personne et la pol
372 uement, de ce que nous avons exposé aux chapitres 1-3. Le mouvement œcuménique est donc seul en mesure de préparer la réconc
373 temps qu’elle ré-axe les vérités égarées dans les deux camps. (N’oublions pas que l’on combat, de part et d’autre, sans gran
374 universelle, qu’il doit affronter maintenant. 73. Note de 1946 : Je n’ai pas un mot à changer au diagnostic qui suit.
375 , qu’il doit affronter maintenant. 73. Note de 1946  : Je n’ai pas un mot à changer au diagnostic qui suit. ab. Rougemon
376 cuménisme », Foi et Vie, Paris, septembre–octobre 1946, p. 621-639. ac. Il s’agit d’une traduction en français de « Ecumenic
377 icity and federalism », Christendom, New York, n°  2, printemps 1941, p. 219-233.
378 eralism », Christendom, New York, n° 2, printemps 1941, p. 219-233.
25 1977, Foi et Vie, articles (1928–1977). Pédagogie des catastrophes (avril 1977)
379 Pédagogie des catastrophes (avril 1977 )ad ae Tout ne fut pas toujours de notre faute. Ils souffraient de
380 à bien pourquoi plusieurs hommes politiques, dont quatre ou cinq du premier rang, en Amérique du Nord comme en Europe de l’Oue
381 rquoi plusieurs hommes politiques, dont quatre ou cinq du premier rang, en Amérique du Nord comme en Europe de l’Ouest, se v
382 tique, je la vois partagée dans sa majorité entre deux attitudes : — opportunisme à très court terme (trouver un job) et sou
383 pe, ni de régions, ni de la création d’un pouvoir neuf , mais très souvent, presque toujours de « pollution », notez cela !  
384 uel Berl « peuvent en avoir marre tout d’un coup » 74. Déjà s’opère en toutes classes sociales et toutes classes d’âge la mo
385 s chevaux de retour des partis grâce aux quelques centaines de voix qui font toute la différence. Déjà, un régime scandinave vien
386 régime scandinave vient de se voir renversé après trente ans de pouvoir, parce qu’il s’obstinait à confondre progrès social et
387 onc des mouvements, des signes favorables ? — Des milliers de mouvements sont à l’œuvre. Au premier rang, ceux des écologistes.
388 t défaut aux mouvements personnalistes des années 1930, puis aux fédéralistes européens ou mondialistes de l’après-guerre. Je
389 permettent une communication mondiale : dans les deux cas on échappe aux contrôles de l’État-nation, dont les monopoles cla
390 s unités intelligibles » ; des politologues comme C. N. Parkinson (de la loi du même nom), pour qui l’Europe de demain ne
391 e que si elle se recompose sur la base de quelque 140 régions autonomes, dont il dresse la carte. Je vois des architectes c
392 baines à l’échelle humaine », d’ampleur limitée à 50  000 habitants75 ; enfin des futurologues comme Hermann Kahn, qui voit
393 nes à l’échelle humaine », d’ampleur limitée à 50  000 habitants75 ; enfin des futurologues comme Hermann Kahn, qui voit nos
394 spoir fou qu’ils deviennent raisonnables dans les dix ou quinze ans prochains — et nous n’avons guère plus de temps pour dé
395 ou qu’ils deviennent raisonnables dans les dix ou quinze ans prochains — et nous n’avons guère plus de temps pour décider de l
396 sous le titre de « politique du pessimisme actif » 76, prenant ma devise au Taciturne. Si l’on me suivait, bien sûr, tout ir
397 de la TV française, dans l’après-midi lumineux du 24 août 1973, et donnais pour exemple la crise énergétique, industrielle
398 française, dans l’après-midi lumineux du 24 août 1973, et donnais pour exemple la crise énergétique, industrielle et monétai
399 a crise énergétique, industrielle et monétaire où cinq ou six émirs de droit divin, un roi madré et un dictateur fou pouvaie
400 énergétique, industrielle et monétaire où cinq ou six émirs de droit divin, un roi madré et un dictateur fou pouvaient nous
401 anier, pour cause de confirmation prématurée, une centaine de pages destinées à ce livre, et dont le ton prophétique eût paru pl
402 mencer trop tôt » : tout va trop vite. Il a fallu cinq siècles exactement (1300-1800) pour préparer l’État-nation, moins d’u
403 va trop vite. Il a fallu cinq siècles exactement ( 1300-1800 ) pour préparer l’État-nation, moins d’un siècle pour en imposer le mo
404 le pour en imposer le modèle à toute l’Europe, et trente ans pour le propager au monde entier. Mais depuis qu’il sévit, à caus
405 ni A ni B, mais incite à trouver des chemins vers V , je la vois déjà formulée par Héraclite au siècle d’or de Delphes, de
406 u de se demander : « Que puis-je faire ? » À ces deux questions, curieusement, il n’est qu’une seule réponse possible et c’
407 r, interrogez ! Convertissez-vous et revenez ! 74. Interview à la TV française, avril 1973. 75. Constantin Doxiadis, « 
408 venez ! 74. Interview à la TV française, avril 1973. 75. Constantin Doxiadis, « Œcumenopolis ou la forêt dans la ville »,
409 74. Interview à la TV française, avril 1973. 75. Constantin Doxiadis, « Œcumenopolis ou la forêt dans la ville », Pre
410 ou la forêt dans la ville », Preuves , Paris, n°  8, 1971. 76. Politique de la personne , Paris, 1934. ad. Rougemont
411 la forêt dans la ville », Preuves , Paris, n° 8, 1971. 76. Politique de la personne , Paris, 1934. ad. Rougemont Denis
412 t dans la ville », Preuves , Paris, n° 8, 1971. 76. Politique de la personne , Paris, 1934. ad. Rougemont Denis de, «
413 8, 1971. 76. Politique de la personne , Paris, 1934. ad. Rougemont Denis de, « Pédagogie des catastrophes », Foi et Vie,
414 ogie des catastrophes », Foi et Vie, Paris, avril 1977, p. 145-155. ae. Une note précise : « Ces quelques pages forment la c