1 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
1 p d’esprits en quête d’absolus, le maître que fut Nietzsche pour leurs aînés. Il n’est pas sûr que les « religions » y gagnent, m
2 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
2 sonances vraiment altières, celle-là : la voix de Nietzsche . ⁂ Ici, nous changeons de monde. À vrai dire, nous quittons la littér
3 a conquises, physiquement aussi. Toute l’œuvre de Nietzsche est pleine de repères alpestres. « Comme ces vues précises, aiguës, e
4 nes au très bel essai que Robert de Traz intitula Nietzsche et les hauteurs 23, et qui, posé en face du tableau franco-anglais, f
5 ne à la joie… C’est un thème très « protestant ». Nietzsche l’a développé avec une ampleur inégalable : il y trouvait tous les sy
6 r la dureté. Mais l’a-t-il épuisé ? Il y a depuis Nietzsche un style alpestre dans la pensée. Ne pourrait-il pas informer d’autre
3 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
7 it bientôt en révolte, en insolence, en démence : Nietzsche . Ainsi l’atmosphère moraliste a tué les germes de l’imagination créat
4 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
8 notions « correctes » que de notions dynamiques. Nietzsche réclamait une « philosophie à coups de marteau ». Ce peut être le mar
5 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)
9 tudie dans ce petit livre, c’est le phénomène que Nietzsche a baptisé ressentiment. Pour Nietzsche, on s’en souvient46, l’amour c
10 nomène que Nietzsche a baptisé ressentiment. Pour Nietzsche , on s’en souvient46, l’amour chrétien n’est que « la fine fleur du re
11 rancunière de l’esclave opprimé, a trouvé, selon Nietzsche , son expression détournée dans l’affirmation paradoxale que les premi
12 e à grosses gouttes ». Il est facile de dire que Nietzsche exagère ; plus difficile de contester la cruelle pénétration dont tém
13 este à voir si les causes en sont bien celles que Nietzsche allègue. Pour Scheler, les reproches de Nietzsche s’adressent en véri
14 Nietzsche allègue. Pour Scheler, les reproches de Nietzsche s’adressent en vérité à l’humanitarisme, et nullement à l’Évangile. L
15 t à l’Évangile. Le « christianisme » qu’attaquait Nietzsche , c’est, en réalité, la morale bourgeoise. Scheler le démontre avec ma
16 ous revendiquons les fausses valeurs décrites par Nietzsche . Nous ne voulons plus l’acte d’amour personnel — qui est une valeur h
17 nt à la « morale des commerçants » — comme disait Nietzsche — qui domine notre société. 43. On trouvera dans les excellents art
6 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notice biographique [Kierkegaard] (août 1934)
18 vocation chrétienne. ⁂ On a comparé Kierkegaard à Nietzsche , à Dostoïevski, à Pascal. Lui-même ne s’est jamais comparé qu’aux gra
7 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
19 e et comme un jugement de l’homme ; ainsi Pascal, Nietzsche , Dostoïevski. On pourrait en citer quelques autres. Qu’ont-ils donc d
20 fèrent « mourir imperceptiblement », comme disait Nietzsche , et c’est là ce qu’ils appellent leur petit train-train journalier. L
8 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
21 Notes en marge de Nietzsche  (mars 1935)z Il vient de paraître au Mercure de France un volumine
22 phorismes et notes tirés des papiers posthumes de Nietzsche . On ne saurait surestimer l’importance de ces écrits demeurés longtem
23 e d’une œuvre dont les volumes parus du vivant de Nietzsche ne seraient guère que le commentaire. Je ne sais ce qu’il faut penser
24 souvent beaucoup plus directe que celle qu’adopta Nietzsche dans les écrits qu’il fit paraître. On ne saurait trop recommander la
25 s Kierkegaard, en effet, qui, cinquante ans avant Nietzsche , partait en guerre contre la philosophie de l’Évolution selon Hegel,
26 ! — « à la disposition » du moindre d’entre nous. Nietzsche croit faire un reproche terrible au christianisme en le traitant d’ag
27 st admirable ici, c’est la lucidité avec laquelle Nietzsche décèle l’idolâtrie de notre temps, même s’il y participe pour son com
28 ’a pas la mâchoire solide. (Mais je vois bien que Nietzsche voulait dire autre chose…). Même pour l’homme le plus pieux, le déje
29 t dans sa nostalgie d’un christianisme vrai. Mais Nietzsche  ? Est-ce mépris tout simplement ? Ou bien plutôt, dernier défi, secrè
30 ns, cette sentence est grossière, voire naïve, si Nietzsche entendait parler de la foi. La foi, qui donne à l’homme la vision réa
31 avec puissance cette vérité fondamentale. Mais si Nietzsche croit autre chose, s’il croit que la nature est bonne, pourquoi crie-
32 e ! Quelle que soit la justesse des critiques de Nietzsche — et jusque dans leur injustice, car il y a une manière « injuste » d
33 ocure la critique nietzschéenne, je trouve ceci : Nietzsche parle sans autorité. Il a tendance à confondre l’autorité et la viole
34 parle avec autorité, tandis que les critiques de Nietzsche feront toujours l’effet de criailleries. L’intensité de la vie prise
35 itale » ? — « Pensée insupportable aux hommes » ? Nietzsche écrivait ceci en 1880. Cinquante-cinq ans plus tard, je serais tenté
36 étonné de voir un esprit de la trempe de celui de Nietzsche se livrer à d’aussi grossières confusions (pauvreté en esprit, ou esp
37 i régna sur le siècle dernier, et dont l’œuvre de Nietzsche a subi trop souvent les atteintes. Dans ce même livre, quatre pages p
38 re pages plus bas, j’en trouve un autre exemple : Nietzsche croit découvrir que la notion chrétienne du Dieu paternel dérive de l
39 historique ».   Parmi toutes les criailleries de Nietzsche , certaines prennent un accent prophétique : « Des hommes de commandem
40 é. Il est bien significatif que les fragments de Nietzsche sur la religion se terminent par cet aphorisme d’une éblouissante vér
41 et). z. Rougemont Denis de, « Notes en marge de Nietzsche  », Foi et Vie, Paris, mars 1935, p. 250-256.
9 1937, Foi et Vie, articles (1928–1977). Luther et la liberté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937)
42 ou moi. Je dirai : moi. Dussè-je tuer Dieu, comme Nietzsche a proclamé qu’il avait fait. L. — Mais l’homme est « chair », et cet
43 rsaires du christianisme dans les temps modernes, Nietzsche , aboutit à un dilemme qui me paraît correspondre, terme à terme, à ce
44 dois » des chrétiens, qui est prononcé par Dieu, Nietzsche oppose le « je veux » de l’homme divinisé. Puis, à l’existence de Die
45 eraine, demeure entière. La différence, c’est que Nietzsche nous propose d’adorer un Destin muet, tandis que nous adorons une Pro