1 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
1  chemin de Damas » (comme il dit sans qu’on sache au juste quelle dose d’« humour » il met dans l’expression), c’est la re
2 e 12 ans, j’aperçus cette machine de route, jusqu’ au jour présent, ma grande et constante ambition a été de construire une
3 lus puissant industriel du monde ; le plus riche, au point qu’il peut parler d’égal à égal avec beaucoup d’États ; le plus
4 n ajoute à cela le plaisir qu’on éprouve toujours au récit de succès mirobolants, et le charme un peu facile mais fort goû
5 onomiste. Ford, perfection de l’industriel, offre au monde moderne le premier exemple de son achèvement intégral. Il a att
6 a comparaison. Il est impressionné par la baisse, au point qu’il en oublie que cela ne l’intéresse plus réellement. Il cro
7 roduire peut très bien envahir un cerveau moderne au point d’en exclure toute considération de finalité. Mais cet aveuglem
8 articulière, et cent autres pareilles, composent, au total, la grande Liberté idéale et mettent de l’huile dans les rouage
9 la vie quotidienne. Cette Liberté idéale réduite au rôle d’huile dans les rouages, n’est-ce pas charmant et prometteur ?
10 on attitude ne porte un nom philosophique : c’est au plus pur, au plus naïf matérialiste que nous avons affaire ici. Et se
11 e porte un nom philosophique : c’est au plus pur, au plus naïf matérialiste que nous avons affaire ici. Et ses prétentions
12 ses conditions. Dans cette mécanique bien huilée, au mouvement si régulier qu’il en devient insensible et que la fatigue s
13 et qu’il sent immuable comme la mort le restitue au monde vers 5 heures du soir, dans la détresse des dernières sirènes.
14 du soir, dans la détresse des dernières sirènes. Au monde, c’est-à-dire à une nature dont l’usine lui a fait oublier jusq
15 ence, et à une liberté qu’il s’empresse d’aliéner au profit de plaisirs tarifés, soumis plus subtilement encore que son tr
16 tériel l’a laissé oublier les valeurs de l’esprit au point qu’il n’éprouve plus même cette carence ; seulement, peu à peu,
17 elles que le développement de la technique impose au monde moderne. Ces êtres, d’une espèce de plus en plus rare, qui save
18 en rencontre encore parmi les jeunes gens, jusqu’ au jour où, comme on dit, sans doute par ironie, « la vie les prend ». I
19 rigueur de la nécessité — puisqu’elle est inutile au grand dessein matérialiste de l’Occident. La logique, parlant par la
20 pressante : chercher s’il est possible d’échapper au fatal dilemme. Premiers pas vers la solution : l’existence du dilemme
2 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
21 hénon et le courage de Mucius Scevola. On croyait au progrès, sous n’importe quelle forme. Brusquement, nous voici « gagné
22 on du gentleman. Le rabais est notable. On solde. Au rayon des idéaux de confection voici le Citoyen du Monde, voici le Bo
23 main. Être véritablement homme, c’est avoir accès au divin. Que sert de parler d’humanisme « chrétien » ? L’humanisme est
24 nouvel homme. Tout humanisme véritable conduit «  au seuil » : et qu’irions-nous lui demander de plus, s’il laisse en blan
3 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
25 ut. » Refus des « conditions » de la vie sociale, au profit d’une volonté de puissance dont l’objet demeure assez incertai
26 mystère qui entoure Perken durant tout le récit, au travers des aventures des deux explorateurs aux prises avec les fièvr
27 rêt tropicale, puis avec les sauvages Moïs, donne au personnage un relief étonnant, mais contribue à créer des obscurités
28 ne se sent pas complice de ses secrets desseins. Au reste, le livre s’achève par sa mort, sans qu’on ait pu distinguer ne
29 ts par Rembrandt, et qui permet de les identifier au premier coup d’œil, ce « commun dénominateur » d’expression et de mas
30 dément ressemblant du maître ? Ainsi apparaissent au travers des actions et des discours d’un Garine, d’un Perken, les tra
4 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
31 qui était avant tout un art. La nôtre ayant voix au forum discute autant qu’elle n’invente ou qu’elle ne stylise. On peut
32 ns et les massacres en Chine, les emprisonnements au Tonkin. Et non Bouddha13. — La liberté est un pouvoir réel et une vol
33 ose quelque chose d’assez hideusement provincial, au pire sens du terme. M. Nizan se refuse à montrer aucune compensation 
34 érer toujours le « distingué » et le « conforme » au vrai. Mais n’est-il pas grand temps de dépasser une réaction de vulga
35 abriel Marcel dans une belle conférence prononcée au Foyer des étudiants protestants, et que la Nouvelle Revue des jeunes
36 nt : il y a lieu de s’attrister. Si vous demandez au philosophe de quel droit il pratique cet étrange sectionnement, il au
5 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
37 és de style ? — On s’y serait attendu. Une visite au salon de la rue de Vaugirard nous invite à renoncer à ces clichés. Pa
38 lyrisme de couleurs. Zingg avec un « Enterrement au Pays de Montbéliard » grave et serein. Deux petits Lotiron font un co
6 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
39 ’École de la Sagesse de Darmstadt vient de donner au Trocadéro trois conférences sur les problèmes fondamentaux de la civi
40 incu d’une spiritualité dont il annonce le réveil au sein même du triomphe des machines, Keyserling apparaît comme un type
7 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
41 Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai
42 ns visible, mais dont la présence constante donne au livre toute sa gravité. Maurice Baring exprime ce troisième sujet par
43 umain. Si le rôle de l’art est d’affiner nos âmes au contact de réalités plus pures que celles de la vie courante, on peut
44 re est sans doute de faire sentir et « réaliser » au lecteur le tragique de la durée d’une vie. M. Baring nous fait suivre
45 plus que de faire comprendre la réalité. Et c’est au cours des quarante pages qu’il consacre à la « conversion » au cathol
46 quarante pages qu’il consacre à la « conversion » au catholicisme de la princesse Blanche. Arrêtons-nous un peu à l’examen
47 . Mais le mot conviction ne doit être pris ici qu’ au sens le plus conventionnel. Car à une tante anglaise qui lui exprime
48 La Princesse Blanche, ce sont deux prêtres19 qui, au moment décisif, viennent apporter ce dur message à l’âme de celle qui
49 En voici la conclusion. (C’est Blanche qui parle au père Michaël.) Vous comprenez tout à présent. Je vous demande seulem
50 is pas plus loin. Et c’est ainsi que de ce roman au charme pénétrant et presque trop certain, sourd, comme dit Charles Du
51 là la tristesse que Baring excelle à suggérer, qu’ au deuxième mouvement, au mouvement lent, du Quintette, Schumann a enclo
52 ing excelle à suggérer, qu’au deuxième mouvement, au mouvement lent, du Quintette, Schumann a enclose et embaumée ». « Tri
53 aleux de parler de conversion d’un protestantisme au catholicisme ou l’inverse. On ne se convertit pas à quelque chose. On
54 95-499. h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring », F
8 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
55 ort de l’Évêque Mynster qui avait été très estimé au Danemark et que Kierkegaard lui-même avait aimé et honoré, comme ami
9 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
56 émanent. La montagne est un merveilleux réactif, au contact duquel certains traits de caractères nationaux s’accusent d’u
57 heures et de la vie : l’existence perd sa fièvre au cours des longues heures silencieuses qui s’égrènent une à une dans l
58 boles de l’Éternité ». Du panthéisme d’un Shelley au mysticisme d’un Ruskin, c’est un cantique d’adoration spirituelle que
59 jours ces victoires. » Nous empruntons ces lignes au très bel essai que Robert de Traz intitula Nietzsche et les hauteurs
60 i triomphe, et non plus la « virtu ». L’héroïsme, au vieux sens du mot, ne trouve plus où s’exercer. Et ce n’est guère qu’
61 ne trouve plus où s’exercer. Et ce n’est guère qu’ au plus obscur de certains cœurs, et dans le secret de certains renoncem
10 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
62 , parce que leur dénuement était ce qu’il y avait au monde, de plus proche de sa grandeur. L’existence et l’action de Kaga
63 e. ⁂ L’autobiographie de Toyohiko Kagawa, publiée au Japon sous le titre d’Au-delà de la ligne de la mort, en Amérique, en
64 s négligent volontiers ce qui les rend semblables au commun des mortels ; bref, plus ou moins inconsciemment, ils contribu
65 ultiplicité de notations touchant à la monotonie. Au reste, à mesure qu’on avance, l’on comprend mieux les raisons de la p
66 ponerie d’estampe ! Voici un échantillon du pays, au travers duquel nous emmène Kagawa : Il appuya son front chaud et mal
67 bre pour les suicides, et qu’il avait vu un jour, au théâtre, à Kobé, le drame du suicide de Akaneya et Sankatsu, sa bien-
68 ’une discussion vive avec des étudiants chrétiens au sujet d’un de leurs camarades, Eiichi se décide soudain à quitter l’U
69 il décida de vendre ses livres. Mais son retour au foyer provoque des scènes terribles avec son père, riche commerçant q
70 artagé entre deux désirs. L’un était de se sauver au plus vite de cet horrible endroit et de jeter les principes philanthr
71 e, à la fin, pas bien éloigné du vulgaire. » Mais au même moment une autre voix intérieure disait : « La bonté est le sel
72 rientation de sa vie : Il avait vu mourir Sanuki au logement ouvrier, et il ne pensait pas que la mort de son père fût pa
73 Eiichi essaya de garder tout son sang-froid, mais au cimetière du Temple de Zuigan, quand les prêtres de douze temples et
74 décidé de se suicider. Mais un soir qu’il prêche au carrefour, la maladie qui depuis longtemps l’enfiévrait, le terrasse,
75 car il professe avec fanatisme la non-résistance au mal. Bientôt il prend figure de saint parmi le peuple qui le respecte
76 e que tous les hommes sont coupables. Ceci acquit au Procureur toute la sympathie d’Eiichi… Si c’est à des tâches aussi in
77 as à se rendre intéressant à lui-même en poussant au noir le tableau, ou au contraire en s’excitant sur ses belles actions
78 tait ressuscité de l’abîme du désespoir et revenu au monde merveilleux. Il résolut de vivre fermement dans sa sphère actue
79 ici, c’est de voir le reste du chapitre consacré au récit des actes qu’immédiatement Eiichi produit en témoignage de sa c
80 vangile selon saint Matthieu, du premier chapitre au dernier, priant continuellement pour obtenir la grâce de devenir capa
81 mblables, tel est le signe et la mesure certaine. Au cours d’un livre où il se peint, aux prises avec toutes les formes du
11 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
82 s. Tout, ainsi, devient inextricable. Les Lettres au cours desquelles Gide répond à ses critiques sont tout à fait signifi
83 ce n’est pas à moi-même que je m’intéresse, mais au conflit de certaines idées, dont mon âme n’est que le théâtre, et où
84 ient le laisser supposer qu’il écrivit en préface au livre récent d’un jeune aviateur, Antoine de Saint-Exupéry. (Mais par
12 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
85 ience éteinte ne la dirige plus et qu’elle flotte au hasard, sans but et sans attaches, cherchant uniquement à se satisfai
86 imple, c’est qu’elle était peut-être plus chaste. Au temps où le domaine intérieur du recueillement et de l’adoration lui
87 t notre époque est prodigue, ne s’étalaient point au grand jour, il y avait pour elles une autre issue : la prière en port
88 l’expression, loin des oreilles des hommes, jusqu’ au trône de Dieu. Il n’en est plus ainsi maintenant ; l’âme est restée s
89 timent contredit à la pensée, la pensée contredit au sentiment, et, dans leur tumulte intérieur, les forces vives de l’êtr
13 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
90 eurs ils donnent à notre intelligence plus avide, au fond, de formules adroites que de drames vivants. Saint-Saturnin enfi
91 maine et d’une famille dont la mystique se révèle au cours d’un épisode central traité en profondeur — roman-plongée pourr
92 deur — lui fait éviter toute allusion chrétienne, au point qu’en tels endroits où la vraisemblance voudrait que le nom de
93 voudrait que le nom de Dieu fût invoqué (je pense au testament de la mère par exemple), c’est au « sort » que l’on s’en re
94 pense au testament de la mère par exemple), c’est au « sort » que l’on s’en remet, ni plus ni moins que dans un drame anti
95 ès et dans leur épanouissement qu’ils manifestent au jour leurs faussetés et qu’ils se trouvent, aux yeux de l’esprit, le
96 un moralisme tout semblable à celui des athées, —  au lieu qu’il eût fallu du premier coup le dénoncer, comme radicalement
97 de la foi ; soit des œuvres d’édification morale, au sens littéral du terme : tendance stoïcienne ; soit des œuvres de rév
98 libérale prétendit conserver, fut bientôt réduit au rôle d’une censure tatillonne et qui flattait curieusement certaine n
99 t peureuse. Elle « craint » la vérité ; non point au sens de ce verbe qui signifie la révérence, mais comme on craint le r
100 e l’esprit » dont les ravages ne prendront fin qu’ au jour où nous aurons compris que la santé est dans l’humilité de la pr
101 ns d’espérer. Car si la forme artistique adéquate au libéralisme fut l’analyse d’états d’âme dans le doute, il est permis
102 lon l’immensité de sa grandeur » comme il est dit au dernier psaume. 28. Denis Saurat, dans la Nouvelle Revue française
14 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
103 ne doit éviter. Goethe est une de ces « questions au christianisme » comme dit Barth, une de ces questions qui nous sont p
104 à libre à nouveau, écrit Goethe à un ami en 1768, au sortir d’une grave maladie — ; cette calcination a été très profitabl
105 l de Strasbourg — ne sont pas très fréquents ici. Au début, je m’étais tourné passionnément vers eux ; mais il semble que
106 ive, car elle remonte à Heine. Elle est un mythe, au moyen duquel on peut faire de l’agitation et de la propagande antirel
107 la raison péremptoire qu’il n’y a plus de païen, au sens antique du mot, depuis que la venue du Christ a modifié la natur
108 espèce de sagesse large et optimiste si contraire au scandale chrétien, que gît la faiblesse religieuse de sa position. Ce
15 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
109 ose étrange, et que l’on eût difficilement prévue au lendemain de la guerre, c’est sur la notion — et la pratique — du ser
110 e suite la même chose, sans ajouter aucune clarté au dessein général. Mais celui-ci, par bonheur, est très simple : Il n’
111 phie présente qui dit et croit qu’elle se déroule au profit de l’homme, est-elle dirigée réellement, et non plus en discou
112 ucune raison de ne pas leur donner de réponses ». Au fond, M. Nizan reproche à nos philosophes d’exclure de leurs recherch
113 ret (ce qui n’est encore qu’une formule), l’homme au singulier des philosophes, on sait ce qu’en vaut l’aune : ce n’est qu
114 nstitue un progrès sur la libre-pensée : il force au choix, à la prise de conscience. La révolution menaçante viendra com
16 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
115 ges purement romanesques va en diminuant, et cela au profit d’une littérature qui tient à la fois de l’histoire, de la pol
116 ue sorte plus « actuels », plus directement mêlés au jeu des puissances modernes, que les Français ne le furent jusqu’à ce
117 eois — et c’est peut-être par là qu’il plaît tant au peuple. Le bourgeois qui rentre chez lui après 8 heures de bureau dem
118 littéraires raffinés, était une sorte d’atteinte au « goût » tout court, c’est-à-dire à la mode. Il fallut la petite équi
119 erché avec une telle avidité. « Ce que je préfère au cinéma, ce sont les actualités. » Phrase mille fois entendue. Les jou
120 sant, annonça son intention de « casser les reins au roman », on put croire à un mouvement de mauvaise humeur, voire à une
121 ue le seul grand succès, dans cet ordre, est allé au livre de Céline, Voyage au bout de la nuit, chef-d’œuvre de « documen
122 Mœurs et l’Esprit des nations 41. » Et l’on pense au titre de cet album de photos paru récemment en Allemagne : « Weltgesc
17 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Destin du siècle ou vocation personnelle ? (février 1934)
123 es peuples de toute la terre continuent de croire au Progrès et aux bienfaits de la richesse. Les campagnes se vident ; le
124 contre un « certain esprit simpliste », qui est, au vrai, l’esprit de décision et d’engagement concret dont nous avons le
125 n même temps, il est polythéiste et superstitieux au dernier degré. La grande majorité de nos contemporains ne croit pas e
126 t qu’elle n’y croit pas. Mais elle garde chevillé au cœur le besoin d’obéir à des forces invisibles et de leur rendre un c
127 e la loi seule nous conduit à la liberté. Adhérez au déterminisme de l’histoire, abandonnez votre cher petit moi, fondez v
128 qui a bu boira ! Or, la seule chose intéressante au monde — et je dis intéressante au sens le plus profond du terme, la s
129 se intéressante au monde — et je dis intéressante au sens le plus profond du terme, la seule chose qui intéresse chacune d
130 ividu des libéraux était sans destin, qu’il a cru au destin des autres ; c’est parce qu’il n’avait pas de vocation, qu’il
131 fait acquis, une réalité économique. Nous devons au progrès mécanique que désormais le globe entier apparaisse solidaire
132 e les autres. Votre réaction est disproportionnée au danger. Et d’ailleurs qu’est-ce que cette personne, dont on nous parl
133 use. Elle vit dans le risque et dans la décision, au lieu que l’homme des masses vit dans l’attente, la révolte et l’impui
134 éférez l’homme créateur à l’homme qui s’abandonne au destin collectif, mais c’est peut-être votre orgueil qui parle ? Sur
135 eint le mal à sa racine, qui est en nous, qui est au fond de notre désespoir. Les grandes lois historiques et révolutionna
136 ous servir de refuge, de prétextes et d’arguments au service de nos passions, au secours de notre misère matérielle. Mais
137 textes et d’arguments au service de nos passions, au secours de notre misère matérielle. Mais elles ne pénètrent jamais da
138 s laisse maintenant. Nous ne rencontrons personne au monde, avant d’avoir rencontré Dieu. 42. L’Histoire au sens hégéli
139 , avant d’avoir rencontré Dieu. 42. L’Histoire au sens hégélien du mot, c’est-à-dire, plus exactement : l’Évolution. u
18 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)
140 ur le juger il ne faudrait sans doute pas se fier au tirage moyen d’un ouvrage « difficile ». Seul, Bergson, avec ses Deux
141 les théologiens. Le Römerbrief, de Barth, en est au 20e mille. Un Keyserling, un Heidegger, un Karl Jaspers ont, dès long
142  sinon de droit, du moins de fait — dût s’exercer au bénéfice des auteurs réputés « difficiles ». Car les autres s’en pass
143 tte vie. C’est à elle, en particulier, et non pas au marxisme ni au fascisme, à conduire la critique des hérésies morales
144 à elle, en particulier, et non pas au marxisme ni au fascisme, à conduire la critique des hérésies morales que toute la bo
145 sée chrétienne doit rendre n’est un service rendu au monde que si d’abord il est obéissance ? Ce ne sont pas les catastrop
146 de Gabriel Marcel. L’un et l’autre, ils répondent au vœu que j’ai tenté de formuler. Ils s’attaquent à cette « transmutati
147 es valeurs « nobles » qu’il ne cesse de reprocher au christianisme. Voici comment il le décrit : … l’impuissance qui n’us
148 ns déguisées du bourgeois ? ⁂ Comme Max Scheler — au moment du moins où il écrivait L’Homme du ressentiment 47, M. Marcel
149 e de l’espérance, — elles sont inséparables jusqu’ au bout, note M. Marcel, qui m’apparaît ici très « dialectique » — démar
150 e sens bien qu’un aperçu si schématique fait tort au caractère concret de cette méditation. Si son mérite principal est à
151 réduit à un complexe de fonctions ; ses allusions au désordre social ; la corrélation qu’il indique entre l’optimisme du p
152 e de la Morale (Mercure de France). 47. Converti au catholicisme après avoir écrit ses premières œuvres, et devenu l’un d
19 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
153 e ; on proposera en public de l’interdire d’accès au temple ; l’opinion unanime accablera son fol orgueil : n’a-t-il pas é
154 ses ont bien changé. On dirait même qu’elles sont au pire, mais il faut prendre garde de laisser croire à nos contemporain
155 ort bien le conduire à la ruine ou peut-être même au martyre. Ne soyez donc pas si pressés de défendre les « droits » de l
156 omme responsable de son destin. Mais tout cela va au martyre, dans le monde qu’on nous prépare ? Il se peut, si pourtant D
157 s y croient, ceux qui flétrissent le matérialisme au nom des biens qu’ils n’ont pas su défendre ni davantage sacrifier. Il
158 le rire d’un Molière : Molière fait rire la foule au dépens de l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule,
159 mot d’originalité ? Il faut en rapporter le sens au centre même de sa pensée, ou si l’on veut, de son action. Et ce centr
160 ntendus seraient ici possibles ; que l’on écarte, au premier pas, trois mots qui faussent tout : anarchie, romantisme, ind
161 ’est que le monde, dans sa forme déchue, s’oppose au monde tel que Dieu l’a créé, s’oppose à la transformation que veut l’
162 os appels à l’esprit, s’ils ne sont pas ce retour au Réel, ne sont que poursuite du vent, défection ou orgueil fantastique
163 tôt à l’évolution des sociétés), à la révolution, au capital, au jugement de l’opinion publique ; nous croyons au passé, a
164 ution des sociétés), à la révolution, au capital, au jugement de l’opinion publique ; nous croyons au passé, au collectif,
165 au jugement de l’opinion publique ; nous croyons au passé, au collectif, à l’avenir, et tout cela n’est rien que fuite de
166 nt de l’opinion publique ; nous croyons au passé, au collectif, à l’avenir, et tout cela n’est rien que fuite devant notre
167 Christ, un homme oserait-il s’avancer et cracher au visage du Fils de Dieu ? Mais qu’il soit foule, il aura ce « courage 
168 aliste de Kierkegaard consiste à l’avoir dénoncée au plus intime de l’existence individuelle. Chaque fois que nous disons
169 encore faut-il se garder d’entendre l’expression au sens des romantiques. Je suis sujet, mais il reste à savoir d’où vien
170 a vocation et ses périls… Kierkegaard nous attend au réveil. Il nous saisit à ce moment précis où tous les systèmes s’évan
171 le n’est plus cette absurdité révoltante que rien au monde ne pourrait permettre d’accepter, quand le martyr reçoit sa mor
172 totale est seule active. Elle est aussi présence au monde. Dans ce temps de la masse, où nous vivons, le « solitaire deva
173 éternité vient à lui, il peut réellement et jusqu’ au bout accepter de vivre hic et nunc, quand la foule est ubiquité et fu
174 de Kierkegaard portent cette dédicace fameuse : «  Au solitaire que j’appelle avec joie et reconnaissance : mon lecteur. »
175 t personne ne se sent atteint, mais si l’on parle au solitaire de son angoisse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse
176 goisse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse au chrétien, comme au seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’en to
177 mienne. Kierkegaard s’adresse au chrétien, comme au seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’en tous temps, le malheu
178 c’est-à-dire sans martyrs pour l’enseigner. C’est au sel qu’il faut rendre sa saveur, c’est à lui seul que l’on peut repro
20 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934)
179 e quelque chose — quelque chose qui ne plaira pas au public habituel des prix Goncourt —, et qui le dit avec une puissance
180 r : un agent provocateur leur offre un engagement au Paraguay, qu’ils ont la naïveté d’accepter. Accusés de haute trahison
181 ler se faire tuer ensemble devant Rio de Janeiro, au cours d’un combat acharné contre une section des troupes régulières,
182 is leur attachement à la patrie et leur humanité, au sens le plus profond. Ce dont ils souffrent, ce n’est pas seulement d
183 la tête haute pour l’Allemagne, et de participer au destin qui lui était échu pour un temps. Ce destin qui obligeait l’Al
184 tandis que Bell, le chef du petit groupe, agonise au fond d’une tranchée, sous les murs du fort de Capocabana, il a soudai
185 porter, de nos jours, toutes les misères du monde au fond de leur exil, ceux-là deviendront sûrement un matériel incompara
186 des rodomontades hitlériennes64. Nous sommes ici au nœud tragique de ce problème allemand qui domine l’après-guerre, et d
187 es plus belles peut-être — pourraient s’appliquer au destin de n’importe quelle nation, de n’importe quelle communauté. Le
188 ernières phrases de Pillau, n’apparaît-il pas lié au seul malheur des hommes ? Et n’est-ce point là le vrai tragique de l’
189 eille, en dépit de ses intentions nationalistes — au plus haut sens du mot, je le répète, mais il se peut tout de même que
190 rend bien que je n’oppose pas ici le nationaliste au communiste. Je ne partage pas plus les idées racistes d’Edschmid que
191 une grandeur enfin qui nous ramènent puissamment au sens de la réalité humaine, au sens de la dégradation humaine, au sen
192 mènent puissamment au sens de la réalité humaine, au sens de la dégradation humaine, au sens du péché concret de l’homme.
193 alité humaine, au sens de la dégradation humaine, au sens du péché concret de l’homme. Et qui rendent à notre jugement une
21 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
194 de Nietzsche (mars 1935)z Il vient de paraître au Mercure de France un volumineux choix de sentences, aphorismes et not
195 nous. Nietzsche croit faire un reproche terrible au christianisme en le traitant d’agent « non historique ». Il faut croi
196 et trouve malgré tout ces chiffres consolants. » Au salut par l’éternité, voici donc opposée une notion beaucoup plus sci
197 gne comme l’enfer même : ne plus pouvoir échapper au temps, ne plus pouvoir mourir, ne plus pouvoir renaître ? La contemp
198 r parvenir lui-même à prendre le repas sacré plus au sérieux que le menu de sa pension ? « Même pour l’homme le plus pieux
199 té. En quoi l’on pourra dire qu’il ressemble fort au croyant, — toutefois, sans le savoir, c’est là le point. Les hommes
200 s rassemblées dans une formule unique qui renvoie au fondement même du christianisme : l’opposition du péché et de la foi.
201 oduire jusque dans les sermons, et s’y substituer au respect de la vérité, soupçonnée, non sans quelque raison, d’être par
202 le premier chrétien cultivé et spirituel a donné au christianisme sa rhétorique et sa dialectique ; de la sorte, il a emp
203 eux aussi, d’un « spirituel » préalablement « mis au pas » ? Et ne retrouvons-nous pas cette même forme d’esprit sur un au
204 de la justice, science, mystique de la vie, droit au bonheur, etc., l’idée de la toute-puissance et de la liberté de Dieu
22 1937, Foi et Vie, articles (1928–1977). Luther et la liberté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937)
205 tains ont parcouru les Propos de table, présentés au public français comme un ouvrage capital : ils s’étonnent d’y trouver
206 re, revient à celle d’un christianisme qui se met au service de l’humain (j’entends bien de l’humain purifié, « divinisé »
207 raître, après un peu plus de 400 ans : je le vois au centre du débat occidental par excellence, — mais au centre, aussi, d
208 centre du débat occidental par excellence, — mais au centre, aussi, de la Réforme, et de l’effort dogmatique de Luther68.
209 orme, c’est qu’ils ne constituent pas un système, au sens philosophique du mot, mais qu’ils s’impliquent très étroitement
210 bonne logique, de les faire siens puisqu’il croit au mérite des œuvres ; et tous les protestants qui jugent encore que Cal
211 », d’une dialectique sobre et têtue, qui va droit au point décisif, envisage honnêtement les objections, donne à la thèse
212 pectateur.) Ce qui ne manquera pas de faire crier au dogmatisme. Tout se passe ici « à l’intérieur » du christianisme, de
213 s’occupe-t-elle pas, justement, à les découvrir ? Au besoin, à les inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignité consiste à
214 « chair », et cette chair est liée à l’espace et au temps. Comment le temps tuerait-il l’Éternel ? Comment la chair tuera
215 obscure. Il y a une double prédestination : l’une au salut, l’autre à la damnation. Être damné, ne serait-ce pas justement
216 Être damné, ne serait-ce pas justement être rivé au temps sans fin, et refuser l’éternité qui vient nous délivrer du temp
217 rmanente, la seule chose qui change quelque chose au déroulement calculable du temps, quand elle le touche dans l’instant
218 . C’est un mystère que le croyant pressent et vit au seul moment de la prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit le m
219 décision pure. Discuter ne peut nous conduire qu’ au seuil de cette décision. Et nous n’aurons pas dialogué en vain, si no
220 paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est au cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant toute « trad
221 nt que trop portés à corriger et à « humaniser », au risque d’« évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrin
222 hé. Et, à l’inverse, il faut oser descendre jusqu’ au fond de la connaissance du péché pour voir qu’il n’y a de liberté pos
223 à nous obtenir le salut, étant elle-même soumise au mal. Tout le reste est psychologie, littérature et scolastique. Il n’
224 es que peut envisager notre pensée. Pour échapper au nihilisme qui l’étreint, dès lors que « Dieu est mort » ou qu’il l’a
225 qu’on en vient à une épreuve radicale de la vie. Au « tu dois » des chrétiens, qui est prononcé par Dieu, Nietzsche oppos
23 1946, Foi et Vie, articles (1928–1977). Fédéralisme et œcuménisme (octobre 1946)
226 flit idéologique et religieux résultent des mises au pas de plus en plus indiscrètes et des schismes multipliés. Pour réso
227 llente méthode.) Est-il permis d’en appeler aussi au précédent des sept églises d’Asie, possédant chacune leur ange ? Ou à
228 elle-même et à n’admettre plus de recours direct au chef de l’Église, lequel est au ciel à la droite de Dieu, et non pas
229 de recours direct au chef de l’Église, lequel est au ciel à la droite de Dieu, et non pas sur la terre, dans telle ville,
230 ise ou secte n’a jamais nié que son chef réel fût au ciel, mais plusieurs ont agi comme s’il était sur la terre, c’est-à-d
231 leur organisation ou leur doctrine particulière. Au principe d’union transcendant qui assure la permanence de l’Église un
232 organisation romaine, considérée comme nécessaire au salut. Mais je rappellerai les critiques que Karl Barth adressait à l
233 reprises, ce thème de l’harmonie organique opposé au thème de l’unité systématique. Notons qu’il n’entraîne aucunement un
234 d’esquisser enveloppent une doctrine de l’homme. Au conflit qui oppose l’unité et la division dans le plan de l’Église, c
235 lité, droits privés, conscience de soi, succèdent au respect des tabous et à la stricte observance du sacré collectif. Mai
236 se à l’État qu’à la manière dont le vide s’oppose au plein : plus le vide est absolu, plus l’appel est puissant. À bien de
237 s pour mieux accomplir son unification, sa « mise au pas ». C’est avec la poussière des individus que l’État fait son cime
238 terrestre d’abord, ni leur chef : il s’est assis au ciel à la droite de Dieu. Leur ambition non plus n’est pas terrestre 
239 qui lie toutes les régions, il ménage un recours au citoyen contre les abus de pouvoirs locaux. Il cherche la coopération
240 ndicats ouvriers et patronaux, et la substitution au régime capitaliste (centralisateur et individualiste à la fois) d’un
241 trique la collaboration pluraliste et organique ; au couple de frères ennemis que forment l’individu déraciné et la masse
242 atiques de la paix. Elle seule s’oppose à la fois au capitalisme individualiste et au totalitarisme qui en est né. Mais qu
243 oppose à la fois au capitalisme individualiste et au totalitarisme qui en est né. Mais qui peut aujourd’hui proposer cette
244 urope. Or il dit qu’il n’en a pas le temps… Quant au rôle de Staline, il paraît être de profiter de la guerre des autres p
245 e exemple : l’Angleterre et les pays scandinaves, au xvie siècle, ont accompli leur Réforme au sein de l’Église tradition
246 ceders.) Et l’on sait que les réformés de France, au xvie siècle, préconisèrent une organisation fédérative du royaume, c
247 s idéologiques et politiques se sont désintégrées au cours des deux dernières décades. (Les partis socialistes subsistant
248 73. Note de 1946 : Je n’ai pas un mot à changer au diagnostic qui suit. ab. Rougemont Denis de, « Fédéralisme et œcumé
24 1977, Foi et Vie, articles (1928–1977). Pédagogie des catastrophes (avril 1977)
249 ce sens, tout occupés qu’ils sont à se maintenir au pouvoir. Ils voudraient bien agir dans le sens de mon plan, mais s’il
250 us régionaux qu’européens. Leur but est d’accéder au pouvoir existant, d’occuper ses bureaux, de s’asseoir dans ses fauteu
251 ionnent : sa structure leur dicte ses lois. Quant au « grand public » de la droite et aux « masses » de la gauche, catégor
252 en ne se fera, ni ne convaincra, ni ne s’imposera au xxe siècle, en temps utile.   — Mais la Jeunesse ? — Pour autant qu’
253 des rénovations sociales et politiques proposées au long de ces pages, et qui vont des petites communautés à la fédératio
254 ires. La vertu des gouvernements, même s’ils sont au service des marchands d’armes, n’est pas telle qu’ils ne tirent de pa
255 es ? — Des milliers de mouvements sont à l’œuvre. Au premier rang, ceux des écologistes. On leur dispute ce nom, ils assur
256 frir un cadre de vie plaisant », et qui préconise au surplus de « petites cellules urbaines à l’échelle humaine », d’ample
257 itique du pessimisme actif »76, prenant ma devise au Taciturne. Si l’on me suivait, bien sûr, tout irait mieux, ou évitera
258 te à la « crise du pétrole », m’obligeant à jeter au panier, pour cause de confirmation prématurée, une centaine de pages
259 es nucléaires qui vont arranger cela et qu’on dit au surplus tellement propres… Mais comme tout le monde déjà oublie sa pe
260 ’un d’autre l’avait déjà dit, c’était Saint-Just, au cœur de la Révolution : Il faut attendre un mal général assez grand
261 à toute l’Europe, et trente ans pour le propager au monde entier. Mais depuis qu’il sévit, à cause de lui, tout s’accélèr
262 ns vers V, je la vois déjà formulée par Héraclite au siècle d’or de Delphes, de la Pythie et de la naissance des cités gre
263 sens si nous ne sommes plus là, ou ce qui revient au même, si nous sommes encore là mais aliénés, devenus incapables même
264 ême ! Car il arrivera ce que nous sommes : du mal au pire si nous restons aussi mauvais, et quelque bien si nous devenons
265 a plus grande des tentations que le diable dresse au désert devant Jésus. Toute la Bible exalte en revanche « la liberté d
266 ur nous-mêmes : que choisissons-nous réellement ? Au niveau des États-nations tout est joué, tout est perdu. On le sait da
267 ntenant le cri sublime.   De Séir, une voix crie au prophète : — Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? Sentinelle, que dis-