1
chemin de Damas » (comme il dit sans qu’on sache
au
juste quelle dose d’« humour » il met dans l’expression), c’est la re
2
e 12 ans, j’aperçus cette machine de route, jusqu’
au
jour présent, ma grande et constante ambition a été de construire une
3
lus puissant industriel du monde ; le plus riche,
au
point qu’il peut parler d’égal à égal avec beaucoup d’États ; le plus
4
n ajoute à cela le plaisir qu’on éprouve toujours
au
récit de succès mirobolants, et le charme un peu facile mais fort goû
5
onomiste. Ford, perfection de l’industriel, offre
au
monde moderne le premier exemple de son achèvement intégral. Il a att
6
a comparaison. Il est impressionné par la baisse,
au
point qu’il en oublie que cela ne l’intéresse plus réellement. Il cro
7
roduire peut très bien envahir un cerveau moderne
au
point d’en exclure toute considération de finalité. Mais cet aveuglem
8
articulière, et cent autres pareilles, composent,
au
total, la grande Liberté idéale et mettent de l’huile dans les rouage
9
la vie quotidienne. Cette Liberté idéale réduite
au
rôle d’huile dans les rouages, n’est-ce pas charmant et prometteur ?
10
on attitude ne porte un nom philosophique : c’est
au
plus pur, au plus naïf matérialiste que nous avons affaire ici. Et se
11
e porte un nom philosophique : c’est au plus pur,
au
plus naïf matérialiste que nous avons affaire ici. Et ses prétentions
12
ses conditions. Dans cette mécanique bien huilée,
au
mouvement si régulier qu’il en devient insensible et que la fatigue s
13
et qu’il sent immuable comme la mort le restitue
au
monde vers 5 heures du soir, dans la détresse des dernières sirènes.
14
du soir, dans la détresse des dernières sirènes.
Au
monde, c’est-à-dire à une nature dont l’usine lui a fait oublier jusq
15
ence, et à une liberté qu’il s’empresse d’aliéner
au
profit de plaisirs tarifés, soumis plus subtilement encore que son tr
16
tériel l’a laissé oublier les valeurs de l’esprit
au
point qu’il n’éprouve plus même cette carence ; seulement, peu à peu,
17
elles que le développement de la technique impose
au
monde moderne. Ces êtres, d’une espèce de plus en plus rare, qui save
18
en rencontre encore parmi les jeunes gens, jusqu’
au
jour où, comme on dit, sans doute par ironie, « la vie les prend ». I
19
rigueur de la nécessité — puisqu’elle est inutile
au
grand dessein matérialiste de l’Occident. La logique, parlant par la
20
pressante : chercher s’il est possible d’échapper
au
fatal dilemme. Premiers pas vers la solution : l’existence du dilemme
21
hénon et le courage de Mucius Scevola. On croyait
au
progrès, sous n’importe quelle forme. Brusquement, nous voici « gagné
22
on du gentleman. Le rabais est notable. On solde.
Au
rayon des idéaux de confection voici le Citoyen du Monde, voici le Bo
23
main. Être véritablement homme, c’est avoir accès
au
divin. Que sert de parler d’humanisme « chrétien » ? L’humanisme est
24
nouvel homme. Tout humanisme véritable conduit «
au
seuil » : et qu’irions-nous lui demander de plus, s’il laisse en blan
25
ut. » Refus des « conditions » de la vie sociale,
au
profit d’une volonté de puissance dont l’objet demeure assez incertai
26
mystère qui entoure Perken durant tout le récit,
au
travers des aventures des deux explorateurs aux prises avec les fièvr
27
rêt tropicale, puis avec les sauvages Moïs, donne
au
personnage un relief étonnant, mais contribue à créer des obscurités
28
ne se sent pas complice de ses secrets desseins.
Au
reste, le livre s’achève par sa mort, sans qu’on ait pu distinguer ne
29
ts par Rembrandt, et qui permet de les identifier
au
premier coup d’œil, ce « commun dénominateur » d’expression et de mas
30
dément ressemblant du maître ? Ainsi apparaissent
au
travers des actions et des discours d’un Garine, d’un Perken, les tra
31
qui était avant tout un art. La nôtre ayant voix
au
forum discute autant qu’elle n’invente ou qu’elle ne stylise. On peut
32
ns et les massacres en Chine, les emprisonnements
au
Tonkin. Et non Bouddha13. — La liberté est un pouvoir réel et une vol
33
ose quelque chose d’assez hideusement provincial,
au
pire sens du terme. M. Nizan se refuse à montrer aucune compensation
34
érer toujours le « distingué » et le « conforme »
au
vrai. Mais n’est-il pas grand temps de dépasser une réaction de vulga
35
abriel Marcel dans une belle conférence prononcée
au
Foyer des étudiants protestants, et que la Nouvelle Revue des jeunes
36
nt : il y a lieu de s’attrister. Si vous demandez
au
philosophe de quel droit il pratique cet étrange sectionnement, il au
37
és de style ? — On s’y serait attendu. Une visite
au
salon de la rue de Vaugirard nous invite à renoncer à ces clichés. Pa
38
lyrisme de couleurs. Zingg avec un « Enterrement
au
Pays de Montbéliard » grave et serein. Deux petits Lotiron font un co
39
’École de la Sagesse de Darmstadt vient de donner
au
Trocadéro trois conférences sur les problèmes fondamentaux de la civi
40
incu d’une spiritualité dont il annonce le réveil
au
sein même du triomphe des machines, Keyserling apparaît comme un type
41
Au
sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai
42
ns visible, mais dont la présence constante donne
au
livre toute sa gravité. Maurice Baring exprime ce troisième sujet par
43
umain. Si le rôle de l’art est d’affiner nos âmes
au
contact de réalités plus pures que celles de la vie courante, on peut
44
re est sans doute de faire sentir et « réaliser »
au
lecteur le tragique de la durée d’une vie. M. Baring nous fait suivre
45
plus que de faire comprendre la réalité. Et c’est
au
cours des quarante pages qu’il consacre à la « conversion » au cathol
46
quarante pages qu’il consacre à la « conversion »
au
catholicisme de la princesse Blanche. Arrêtons-nous un peu à l’examen
47
. Mais le mot conviction ne doit être pris ici qu’
au
sens le plus conventionnel. Car à une tante anglaise qui lui exprime
48
La Princesse Blanche, ce sont deux prêtres19 qui,
au
moment décisif, viennent apporter ce dur message à l’âme de celle qui
49
En voici la conclusion. (C’est Blanche qui parle
au
père Michaël.) Vous comprenez tout à présent. Je vous demande seulem
50
is pas plus loin. Et c’est ainsi que de ce roman
au
charme pénétrant et presque trop certain, sourd, comme dit Charles Du
51
là la tristesse que Baring excelle à suggérer, qu’
au
deuxième mouvement, au mouvement lent, du Quintette, Schumann a enclo
52
ing excelle à suggérer, qu’au deuxième mouvement,
au
mouvement lent, du Quintette, Schumann a enclose et embaumée ». « Tri
53
aleux de parler de conversion d’un protestantisme
au
catholicisme ou l’inverse. On ne se convertit pas à quelque chose. On
54
95-499. h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu]
Au
sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring », F
55
ort de l’Évêque Mynster qui avait été très estimé
au
Danemark et que Kierkegaard lui-même avait aimé et honoré, comme ami
56
émanent. La montagne est un merveilleux réactif,
au
contact duquel certains traits de caractères nationaux s’accusent d’u
57
heures et de la vie : l’existence perd sa fièvre
au
cours des longues heures silencieuses qui s’égrènent une à une dans l
58
boles de l’Éternité ». Du panthéisme d’un Shelley
au
mysticisme d’un Ruskin, c’est un cantique d’adoration spirituelle que
59
jours ces victoires. » Nous empruntons ces lignes
au
très bel essai que Robert de Traz intitula Nietzsche et les hauteurs
60
i triomphe, et non plus la « virtu ». L’héroïsme,
au
vieux sens du mot, ne trouve plus où s’exercer. Et ce n’est guère qu’
61
ne trouve plus où s’exercer. Et ce n’est guère qu’
au
plus obscur de certains cœurs, et dans le secret de certains renoncem
62
, parce que leur dénuement était ce qu’il y avait
au
monde, de plus proche de sa grandeur. L’existence et l’action de Kaga
63
e. ⁂ L’autobiographie de Toyohiko Kagawa, publiée
au
Japon sous le titre d’Au-delà de la ligne de la mort, en Amérique, en
64
s négligent volontiers ce qui les rend semblables
au
commun des mortels ; bref, plus ou moins inconsciemment, ils contribu
65
ultiplicité de notations touchant à la monotonie.
Au
reste, à mesure qu’on avance, l’on comprend mieux les raisons de la p
66
ponerie d’estampe ! Voici un échantillon du pays,
au
travers duquel nous emmène Kagawa : Il appuya son front chaud et mal
67
bre pour les suicides, et qu’il avait vu un jour,
au
théâtre, à Kobé, le drame du suicide de Akaneya et Sankatsu, sa bien-
68
’une discussion vive avec des étudiants chrétiens
au
sujet d’un de leurs camarades, Eiichi se décide soudain à quitter l’U
69
il décida de vendre ses livres. Mais son retour
au
foyer provoque des scènes terribles avec son père, riche commerçant q
70
artagé entre deux désirs. L’un était de se sauver
au
plus vite de cet horrible endroit et de jeter les principes philanthr
71
e, à la fin, pas bien éloigné du vulgaire. » Mais
au
même moment une autre voix intérieure disait : « La bonté est le sel
72
rientation de sa vie : Il avait vu mourir Sanuki
au
logement ouvrier, et il ne pensait pas que la mort de son père fût pa
73
Eiichi essaya de garder tout son sang-froid, mais
au
cimetière du Temple de Zuigan, quand les prêtres de douze temples et
74
décidé de se suicider. Mais un soir qu’il prêche
au
carrefour, la maladie qui depuis longtemps l’enfiévrait, le terrasse,
75
car il professe avec fanatisme la non-résistance
au
mal. Bientôt il prend figure de saint parmi le peuple qui le respecte
76
e que tous les hommes sont coupables. Ceci acquit
au
Procureur toute la sympathie d’Eiichi… Si c’est à des tâches aussi in
77
as à se rendre intéressant à lui-même en poussant
au
noir le tableau, ou au contraire en s’excitant sur ses belles actions
78
tait ressuscité de l’abîme du désespoir et revenu
au
monde merveilleux. Il résolut de vivre fermement dans sa sphère actue
79
ici, c’est de voir le reste du chapitre consacré
au
récit des actes qu’immédiatement Eiichi produit en témoignage de sa c
80
vangile selon saint Matthieu, du premier chapitre
au
dernier, priant continuellement pour obtenir la grâce de devenir capa
81
mblables, tel est le signe et la mesure certaine.
Au
cours d’un livre où il se peint, aux prises avec toutes les formes du
82
s. Tout, ainsi, devient inextricable. Les Lettres
au
cours desquelles Gide répond à ses critiques sont tout à fait signifi
83
ce n’est pas à moi-même que je m’intéresse, mais
au
conflit de certaines idées, dont mon âme n’est que le théâtre, et où
84
ient le laisser supposer qu’il écrivit en préface
au
livre récent d’un jeune aviateur, Antoine de Saint-Exupéry. (Mais par
85
ience éteinte ne la dirige plus et qu’elle flotte
au
hasard, sans but et sans attaches, cherchant uniquement à se satisfai
86
imple, c’est qu’elle était peut-être plus chaste.
Au
temps où le domaine intérieur du recueillement et de l’adoration lui
87
t notre époque est prodigue, ne s’étalaient point
au
grand jour, il y avait pour elles une autre issue : la prière en port
88
l’expression, loin des oreilles des hommes, jusqu’
au
trône de Dieu. Il n’en est plus ainsi maintenant ; l’âme est restée s
89
timent contredit à la pensée, la pensée contredit
au
sentiment, et, dans leur tumulte intérieur, les forces vives de l’êtr
90
eurs ils donnent à notre intelligence plus avide,
au
fond, de formules adroites que de drames vivants. Saint-Saturnin enfi
91
maine et d’une famille dont la mystique se révèle
au
cours d’un épisode central traité en profondeur — roman-plongée pourr
92
deur — lui fait éviter toute allusion chrétienne,
au
point qu’en tels endroits où la vraisemblance voudrait que le nom de
93
voudrait que le nom de Dieu fût invoqué (je pense
au
testament de la mère par exemple), c’est au « sort » que l’on s’en re
94
pense au testament de la mère par exemple), c’est
au
« sort » que l’on s’en remet, ni plus ni moins que dans un drame anti
95
ès et dans leur épanouissement qu’ils manifestent
au
jour leurs faussetés et qu’ils se trouvent, aux yeux de l’esprit, le
96
un moralisme tout semblable à celui des athées, —
au
lieu qu’il eût fallu du premier coup le dénoncer, comme radicalement
97
de la foi ; soit des œuvres d’édification morale,
au
sens littéral du terme : tendance stoïcienne ; soit des œuvres de rév
98
libérale prétendit conserver, fut bientôt réduit
au
rôle d’une censure tatillonne et qui flattait curieusement certaine n
99
t peureuse. Elle « craint » la vérité ; non point
au
sens de ce verbe qui signifie la révérence, mais comme on craint le r
100
e l’esprit » dont les ravages ne prendront fin qu’
au
jour où nous aurons compris que la santé est dans l’humilité de la pr
101
ns d’espérer. Car si la forme artistique adéquate
au
libéralisme fut l’analyse d’états d’âme dans le doute, il est permis
102
lon l’immensité de sa grandeur » comme il est dit
au
dernier psaume. 28. Denis Saurat, dans la Nouvelle Revue française
103
ne doit éviter. Goethe est une de ces « questions
au
christianisme » comme dit Barth, une de ces questions qui nous sont p
104
à libre à nouveau, écrit Goethe à un ami en 1768,
au
sortir d’une grave maladie — ; cette calcination a été très profitabl
105
l de Strasbourg — ne sont pas très fréquents ici.
Au
début, je m’étais tourné passionnément vers eux ; mais il semble que
106
ive, car elle remonte à Heine. Elle est un mythe,
au
moyen duquel on peut faire de l’agitation et de la propagande antirel
107
la raison péremptoire qu’il n’y a plus de païen,
au
sens antique du mot, depuis que la venue du Christ a modifié la natur
108
espèce de sagesse large et optimiste si contraire
au
scandale chrétien, que gît la faiblesse religieuse de sa position. Ce
109
ose étrange, et que l’on eût difficilement prévue
au
lendemain de la guerre, c’est sur la notion — et la pratique — du ser
110
e suite la même chose, sans ajouter aucune clarté
au
dessein général. Mais celui-ci, par bonheur, est très simple : Il n’
111
phie présente qui dit et croit qu’elle se déroule
au
profit de l’homme, est-elle dirigée réellement, et non plus en discou
112
ucune raison de ne pas leur donner de réponses ».
Au
fond, M. Nizan reproche à nos philosophes d’exclure de leurs recherch
113
ret (ce qui n’est encore qu’une formule), l’homme
au
singulier des philosophes, on sait ce qu’en vaut l’aune : ce n’est qu
114
nstitue un progrès sur la libre-pensée : il force
au
choix, à la prise de conscience. La révolution menaçante viendra com
115
ges purement romanesques va en diminuant, et cela
au
profit d’une littérature qui tient à la fois de l’histoire, de la pol
116
ue sorte plus « actuels », plus directement mêlés
au
jeu des puissances modernes, que les Français ne le furent jusqu’à ce
117
eois — et c’est peut-être par là qu’il plaît tant
au
peuple. Le bourgeois qui rentre chez lui après 8 heures de bureau dem
118
littéraires raffinés, était une sorte d’atteinte
au
« goût » tout court, c’est-à-dire à la mode. Il fallut la petite équi
119
erché avec une telle avidité. « Ce que je préfère
au
cinéma, ce sont les actualités. » Phrase mille fois entendue. Les jou
120
sant, annonça son intention de « casser les reins
au
roman », on put croire à un mouvement de mauvaise humeur, voire à une
121
ue le seul grand succès, dans cet ordre, est allé
au
livre de Céline, Voyage au bout de la nuit, chef-d’œuvre de « documen
122
Mœurs et l’Esprit des nations 41. » Et l’on pense
au
titre de cet album de photos paru récemment en Allemagne : « Weltgesc
123
es peuples de toute la terre continuent de croire
au
Progrès et aux bienfaits de la richesse. Les campagnes se vident ; le
124
contre un « certain esprit simpliste », qui est,
au
vrai, l’esprit de décision et d’engagement concret dont nous avons le
125
n même temps, il est polythéiste et superstitieux
au
dernier degré. La grande majorité de nos contemporains ne croit pas e
126
t qu’elle n’y croit pas. Mais elle garde chevillé
au
cœur le besoin d’obéir à des forces invisibles et de leur rendre un c
127
e la loi seule nous conduit à la liberté. Adhérez
au
déterminisme de l’histoire, abandonnez votre cher petit moi, fondez v
128
qui a bu boira ! Or, la seule chose intéressante
au
monde — et je dis intéressante au sens le plus profond du terme, la s
129
se intéressante au monde — et je dis intéressante
au
sens le plus profond du terme, la seule chose qui intéresse chacune d
130
ividu des libéraux était sans destin, qu’il a cru
au
destin des autres ; c’est parce qu’il n’avait pas de vocation, qu’il
131
fait acquis, une réalité économique. Nous devons
au
progrès mécanique que désormais le globe entier apparaisse solidaire
132
e les autres. Votre réaction est disproportionnée
au
danger. Et d’ailleurs qu’est-ce que cette personne, dont on nous parl
133
use. Elle vit dans le risque et dans la décision,
au
lieu que l’homme des masses vit dans l’attente, la révolte et l’impui
134
éférez l’homme créateur à l’homme qui s’abandonne
au
destin collectif, mais c’est peut-être votre orgueil qui parle ? Sur
135
eint le mal à sa racine, qui est en nous, qui est
au
fond de notre désespoir. Les grandes lois historiques et révolutionna
136
ous servir de refuge, de prétextes et d’arguments
au
service de nos passions, au secours de notre misère matérielle. Mais
137
textes et d’arguments au service de nos passions,
au
secours de notre misère matérielle. Mais elles ne pénètrent jamais da
138
s laisse maintenant. Nous ne rencontrons personne
au
monde, avant d’avoir rencontré Dieu. 42. L’Histoire au sens hégéli
139
, avant d’avoir rencontré Dieu. 42. L’Histoire
au
sens hégélien du mot, c’est-à-dire, plus exactement : l’Évolution. u
140
ur le juger il ne faudrait sans doute pas se fier
au
tirage moyen d’un ouvrage « difficile ». Seul, Bergson, avec ses Deux
141
les théologiens. Le Römerbrief, de Barth, en est
au
20e mille. Un Keyserling, un Heidegger, un Karl Jaspers ont, dès long
142
sinon de droit, du moins de fait — dût s’exercer
au
bénéfice des auteurs réputés « difficiles ». Car les autres s’en pass
143
tte vie. C’est à elle, en particulier, et non pas
au
marxisme ni au fascisme, à conduire la critique des hérésies morales
144
à elle, en particulier, et non pas au marxisme ni
au
fascisme, à conduire la critique des hérésies morales que toute la bo
145
sée chrétienne doit rendre n’est un service rendu
au
monde que si d’abord il est obéissance ? Ce ne sont pas les catastrop
146
de Gabriel Marcel. L’un et l’autre, ils répondent
au
vœu que j’ai tenté de formuler. Ils s’attaquent à cette « transmutati
147
es valeurs « nobles » qu’il ne cesse de reprocher
au
christianisme. Voici comment il le décrit : … l’impuissance qui n’us
148
ns déguisées du bourgeois ? ⁂ Comme Max Scheler —
au
moment du moins où il écrivait L’Homme du ressentiment 47, M. Marcel
149
e de l’espérance, — elles sont inséparables jusqu’
au
bout, note M. Marcel, qui m’apparaît ici très « dialectique » — démar
150
e sens bien qu’un aperçu si schématique fait tort
au
caractère concret de cette méditation. Si son mérite principal est à
151
réduit à un complexe de fonctions ; ses allusions
au
désordre social ; la corrélation qu’il indique entre l’optimisme du p
152
e de la Morale (Mercure de France). 47. Converti
au
catholicisme après avoir écrit ses premières œuvres, et devenu l’un d
153
e ; on proposera en public de l’interdire d’accès
au
temple ; l’opinion unanime accablera son fol orgueil : n’a-t-il pas é
154
ses ont bien changé. On dirait même qu’elles sont
au
pire, mais il faut prendre garde de laisser croire à nos contemporain
155
ort bien le conduire à la ruine ou peut-être même
au
martyre. Ne soyez donc pas si pressés de défendre les « droits » de l
156
omme responsable de son destin. Mais tout cela va
au
martyre, dans le monde qu’on nous prépare ? Il se peut, si pourtant D
157
s y croient, ceux qui flétrissent le matérialisme
au
nom des biens qu’ils n’ont pas su défendre ni davantage sacrifier. Il
158
le rire d’un Molière : Molière fait rire la foule
au
dépens de l’extravagant. Mais Kierkegaard rit tout seul de la foule,
159
mot d’originalité ? Il faut en rapporter le sens
au
centre même de sa pensée, ou si l’on veut, de son action. Et ce centr
160
ntendus seraient ici possibles ; que l’on écarte,
au
premier pas, trois mots qui faussent tout : anarchie, romantisme, ind
161
’est que le monde, dans sa forme déchue, s’oppose
au
monde tel que Dieu l’a créé, s’oppose à la transformation que veut l’
162
os appels à l’esprit, s’ils ne sont pas ce retour
au
Réel, ne sont que poursuite du vent, défection ou orgueil fantastique
163
tôt à l’évolution des sociétés), à la révolution,
au
capital, au jugement de l’opinion publique ; nous croyons au passé, a
164
ution des sociétés), à la révolution, au capital,
au
jugement de l’opinion publique ; nous croyons au passé, au collectif,
165
au jugement de l’opinion publique ; nous croyons
au
passé, au collectif, à l’avenir, et tout cela n’est rien que fuite de
166
nt de l’opinion publique ; nous croyons au passé,
au
collectif, à l’avenir, et tout cela n’est rien que fuite devant notre
167
Christ, un homme oserait-il s’avancer et cracher
au
visage du Fils de Dieu ? Mais qu’il soit foule, il aura ce « courage
168
aliste de Kierkegaard consiste à l’avoir dénoncée
au
plus intime de l’existence individuelle. Chaque fois que nous disons
169
encore faut-il se garder d’entendre l’expression
au
sens des romantiques. Je suis sujet, mais il reste à savoir d’où vien
170
a vocation et ses périls… Kierkegaard nous attend
au
réveil. Il nous saisit à ce moment précis où tous les systèmes s’évan
171
le n’est plus cette absurdité révoltante que rien
au
monde ne pourrait permettre d’accepter, quand le martyr reçoit sa mor
172
totale est seule active. Elle est aussi présence
au
monde. Dans ce temps de la masse, où nous vivons, le « solitaire deva
173
éternité vient à lui, il peut réellement et jusqu’
au
bout accepter de vivre hic et nunc, quand la foule est ubiquité et fu
174
de Kierkegaard portent cette dédicace fameuse : «
Au
solitaire que j’appelle avec joie et reconnaissance : mon lecteur. »
175
t personne ne se sent atteint, mais si l’on parle
au
solitaire de son angoisse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse
176
goisse, c’est de la mienne. Kierkegaard s’adresse
au
chrétien, comme au seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’en to
177
mienne. Kierkegaard s’adresse au chrétien, comme
au
seul responsable parmi nous. Il sait bien qu’en tous temps, le malheu
178
c’est-à-dire sans martyrs pour l’enseigner. C’est
au
sel qu’il faut rendre sa saveur, c’est à lui seul que l’on peut repro
179
e quelque chose — quelque chose qui ne plaira pas
au
public habituel des prix Goncourt —, et qui le dit avec une puissance
180
r : un agent provocateur leur offre un engagement
au
Paraguay, qu’ils ont la naïveté d’accepter. Accusés de haute trahison
181
ler se faire tuer ensemble devant Rio de Janeiro,
au
cours d’un combat acharné contre une section des troupes régulières,
182
is leur attachement à la patrie et leur humanité,
au
sens le plus profond. Ce dont ils souffrent, ce n’est pas seulement d
183
la tête haute pour l’Allemagne, et de participer
au
destin qui lui était échu pour un temps. Ce destin qui obligeait l’Al
184
tandis que Bell, le chef du petit groupe, agonise
au
fond d’une tranchée, sous les murs du fort de Capocabana, il a soudai
185
porter, de nos jours, toutes les misères du monde
au
fond de leur exil, ceux-là deviendront sûrement un matériel incompara
186
des rodomontades hitlériennes64. Nous sommes ici
au
nœud tragique de ce problème allemand qui domine l’après-guerre, et d
187
es plus belles peut-être — pourraient s’appliquer
au
destin de n’importe quelle nation, de n’importe quelle communauté. Le
188
ernières phrases de Pillau, n’apparaît-il pas lié
au
seul malheur des hommes ? Et n’est-ce point là le vrai tragique de l’
189
eille, en dépit de ses intentions nationalistes —
au
plus haut sens du mot, je le répète, mais il se peut tout de même que
190
rend bien que je n’oppose pas ici le nationaliste
au
communiste. Je ne partage pas plus les idées racistes d’Edschmid que
191
une grandeur enfin qui nous ramènent puissamment
au
sens de la réalité humaine, au sens de la dégradation humaine, au sen
192
mènent puissamment au sens de la réalité humaine,
au
sens de la dégradation humaine, au sens du péché concret de l’homme.
193
alité humaine, au sens de la dégradation humaine,
au
sens du péché concret de l’homme. Et qui rendent à notre jugement une
194
de Nietzsche (mars 1935)z Il vient de paraître
au
Mercure de France un volumineux choix de sentences, aphorismes et not
195
nous. Nietzsche croit faire un reproche terrible
au
christianisme en le traitant d’agent « non historique ». Il faut croi
196
et trouve malgré tout ces chiffres consolants. »
Au
salut par l’éternité, voici donc opposée une notion beaucoup plus sci
197
gne comme l’enfer même : ne plus pouvoir échapper
au
temps, ne plus pouvoir mourir, ne plus pouvoir renaître ? La contemp
198
r parvenir lui-même à prendre le repas sacré plus
au
sérieux que le menu de sa pension ? « Même pour l’homme le plus pieux
199
té. En quoi l’on pourra dire qu’il ressemble fort
au
croyant, — toutefois, sans le savoir, c’est là le point. Les hommes
200
s rassemblées dans une formule unique qui renvoie
au
fondement même du christianisme : l’opposition du péché et de la foi.
201
oduire jusque dans les sermons, et s’y substituer
au
respect de la vérité, soupçonnée, non sans quelque raison, d’être par
202
le premier chrétien cultivé et spirituel a donné
au
christianisme sa rhétorique et sa dialectique ; de la sorte, il a emp
203
eux aussi, d’un « spirituel » préalablement « mis
au
pas » ? Et ne retrouvons-nous pas cette même forme d’esprit sur un au
204
de la justice, science, mystique de la vie, droit
au
bonheur, etc., l’idée de la toute-puissance et de la liberté de Dieu
205
tains ont parcouru les Propos de table, présentés
au
public français comme un ouvrage capital : ils s’étonnent d’y trouver
206
re, revient à celle d’un christianisme qui se met
au
service de l’humain (j’entends bien de l’humain purifié, « divinisé »
207
raître, après un peu plus de 400 ans : je le vois
au
centre du débat occidental par excellence, — mais au centre, aussi, d
208
centre du débat occidental par excellence, — mais
au
centre, aussi, de la Réforme, et de l’effort dogmatique de Luther68.
209
orme, c’est qu’ils ne constituent pas un système,
au
sens philosophique du mot, mais qu’ils s’impliquent très étroitement
210
bonne logique, de les faire siens puisqu’il croit
au
mérite des œuvres ; et tous les protestants qui jugent encore que Cal
211
», d’une dialectique sobre et têtue, qui va droit
au
point décisif, envisage honnêtement les objections, donne à la thèse
212
pectateur.) Ce qui ne manquera pas de faire crier
au
dogmatisme. Tout se passe ici « à l’intérieur » du christianisme, de
213
s’occupe-t-elle pas, justement, à les découvrir ?
Au
besoin, à les inventer ? C. M. — Certes, mais ma dignité consiste à
214
« chair », et cette chair est liée à l’espace et
au
temps. Comment le temps tuerait-il l’Éternel ? Comment la chair tuera
215
obscure. Il y a une double prédestination : l’une
au
salut, l’autre à la damnation. Être damné, ne serait-ce pas justement
216
Être damné, ne serait-ce pas justement être rivé
au
temps sans fin, et refuser l’éternité qui vient nous délivrer du temp
217
rmanente, la seule chose qui change quelque chose
au
déroulement calculable du temps, quand elle le touche dans l’instant
218
. C’est un mystère que le croyant pressent et vit
au
seul moment de la prière. « Demandez et l’on vous donnera », dit le m
219
décision pure. Discuter ne peut nous conduire qu’
au
seuil de cette décision. Et nous n’aurons pas dialogué en vain, si no
220
paradoxe que Luther n’a pas inventé, mais qui est
au
cœur même de l’Évangile. L’apôtre Paul l’a formulé avant toute « trad
221
nt que trop portés à corriger et à « humaniser »,
au
risque d’« évacuer la Croix ». Tant qu’on n’a pas envisagé la doctrin
222
hé. Et, à l’inverse, il faut oser descendre jusqu’
au
fond de la connaissance du péché pour voir qu’il n’y a de liberté pos
223
à nous obtenir le salut, étant elle-même soumise
au
mal. Tout le reste est psychologie, littérature et scolastique. Il n’
224
es que peut envisager notre pensée. Pour échapper
au
nihilisme qui l’étreint, dès lors que « Dieu est mort » ou qu’il l’a
225
qu’on en vient à une épreuve radicale de la vie.
Au
« tu dois » des chrétiens, qui est prononcé par Dieu, Nietzsche oppos
226
flit idéologique et religieux résultent des mises
au
pas de plus en plus indiscrètes et des schismes multipliés. Pour réso
227
llente méthode.) Est-il permis d’en appeler aussi
au
précédent des sept églises d’Asie, possédant chacune leur ange ? Ou à
228
elle-même et à n’admettre plus de recours direct
au
chef de l’Église, lequel est au ciel à la droite de Dieu, et non pas
229
de recours direct au chef de l’Église, lequel est
au
ciel à la droite de Dieu, et non pas sur la terre, dans telle ville,
230
ise ou secte n’a jamais nié que son chef réel fût
au
ciel, mais plusieurs ont agi comme s’il était sur la terre, c’est-à-d
231
leur organisation ou leur doctrine particulière.
Au
principe d’union transcendant qui assure la permanence de l’Église un
232
organisation romaine, considérée comme nécessaire
au
salut. Mais je rappellerai les critiques que Karl Barth adressait à l
233
reprises, ce thème de l’harmonie organique opposé
au
thème de l’unité systématique. Notons qu’il n’entraîne aucunement un
234
d’esquisser enveloppent une doctrine de l’homme.
Au
conflit qui oppose l’unité et la division dans le plan de l’Église, c
235
lité, droits privés, conscience de soi, succèdent
au
respect des tabous et à la stricte observance du sacré collectif. Mai
236
se à l’État qu’à la manière dont le vide s’oppose
au
plein : plus le vide est absolu, plus l’appel est puissant. À bien de
237
s pour mieux accomplir son unification, sa « mise
au
pas ». C’est avec la poussière des individus que l’État fait son cime
238
terrestre d’abord, ni leur chef : il s’est assis
au
ciel à la droite de Dieu. Leur ambition non plus n’est pas terrestre
239
qui lie toutes les régions, il ménage un recours
au
citoyen contre les abus de pouvoirs locaux. Il cherche la coopération
240
ndicats ouvriers et patronaux, et la substitution
au
régime capitaliste (centralisateur et individualiste à la fois) d’un
241
trique la collaboration pluraliste et organique ;
au
couple de frères ennemis que forment l’individu déraciné et la masse
242
atiques de la paix. Elle seule s’oppose à la fois
au
capitalisme individualiste et au totalitarisme qui en est né. Mais qu
243
oppose à la fois au capitalisme individualiste et
au
totalitarisme qui en est né. Mais qui peut aujourd’hui proposer cette
244
urope. Or il dit qu’il n’en a pas le temps… Quant
au
rôle de Staline, il paraît être de profiter de la guerre des autres p
245
e exemple : l’Angleterre et les pays scandinaves,
au
xvie siècle, ont accompli leur Réforme au sein de l’Église tradition
246
ceders.) Et l’on sait que les réformés de France,
au
xvie siècle, préconisèrent une organisation fédérative du royaume, c
247
s idéologiques et politiques se sont désintégrées
au
cours des deux dernières décades. (Les partis socialistes subsistant
248
73. Note de 1946 : Je n’ai pas un mot à changer
au
diagnostic qui suit. ab. Rougemont Denis de, « Fédéralisme et œcumé
249
ce sens, tout occupés qu’ils sont à se maintenir
au
pouvoir. Ils voudraient bien agir dans le sens de mon plan, mais s’il
250
us régionaux qu’européens. Leur but est d’accéder
au
pouvoir existant, d’occuper ses bureaux, de s’asseoir dans ses fauteu
251
ionnent : sa structure leur dicte ses lois. Quant
au
« grand public » de la droite et aux « masses » de la gauche, catégor
252
en ne se fera, ni ne convaincra, ni ne s’imposera
au
xxe siècle, en temps utile. — Mais la Jeunesse ? — Pour autant qu’
253
des rénovations sociales et politiques proposées
au
long de ces pages, et qui vont des petites communautés à la fédératio
254
ires. La vertu des gouvernements, même s’ils sont
au
service des marchands d’armes, n’est pas telle qu’ils ne tirent de pa
255
es ? — Des milliers de mouvements sont à l’œuvre.
Au
premier rang, ceux des écologistes. On leur dispute ce nom, ils assur
256
frir un cadre de vie plaisant », et qui préconise
au
surplus de « petites cellules urbaines à l’échelle humaine », d’ample
257
itique du pessimisme actif »76, prenant ma devise
au
Taciturne. Si l’on me suivait, bien sûr, tout irait mieux, ou évitera
258
te à la « crise du pétrole », m’obligeant à jeter
au
panier, pour cause de confirmation prématurée, une centaine de pages
259
es nucléaires qui vont arranger cela et qu’on dit
au
surplus tellement propres… Mais comme tout le monde déjà oublie sa pe
260
’un d’autre l’avait déjà dit, c’était Saint-Just,
au
cœur de la Révolution : Il faut attendre un mal général assez grand
261
à toute l’Europe, et trente ans pour le propager
au
monde entier. Mais depuis qu’il sévit, à cause de lui, tout s’accélèr
262
ns vers V, je la vois déjà formulée par Héraclite
au
siècle d’or de Delphes, de la Pythie et de la naissance des cités gre
263
sens si nous ne sommes plus là, ou ce qui revient
au
même, si nous sommes encore là mais aliénés, devenus incapables même
264
ême ! Car il arrivera ce que nous sommes : du mal
au
pire si nous restons aussi mauvais, et quelque bien si nous devenons
265
a plus grande des tentations que le diable dresse
au
désert devant Jésus. Toute la Bible exalte en revanche « la liberté d
266
ur nous-mêmes : que choisissons-nous réellement ?
Au
niveau des États-nations tout est joué, tout est perdu. On le sait da
267
ntenant le cri sublime. De Séir, une voix crie
au
prophète : — Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? Sentinelle, que dis-