1 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
1 à jouer l’autruche aux yeux clos, l’avènement de cette organisation toute-puissante n’est plus qu’une question de quelques a
2 utre ici. Il y a une lâcheté, croyons-nous, dans cette complaisance générale à proclamer le désordre du temps. On a peur de
3  Depuis l’instant où, enfant de 12 ans, j’aperçus cette machine de route, jusqu’au jour présent, ma grande et constante ambit
4 es par jour, et la possibilité d’augmenter encore cette production. Ford est le plus puissant industriel du monde ; le plus r
5 ions les plus rationnelles de la production, avec cette netteté et cette décision qu’une passion contenue peut donner à l’hom
6 ionnelles de la production, avec cette netteté et cette décision qu’une passion contenue peut donner à l’homme d’action. Enfi
7 de la production à celui du consommateur. Prenons cette petite phrase qui n’a l’air de rien : « Nul ne contestera que, si l’o
8 achetant 5 francs moins chers un objet que, sans cette baisse, il n’eût pas acheté du tout. Autrement dit, il est trompé par
9 éritables besoins. Car cela va bien plus profond, cette tromperie-là. Elle peut amener, en se généralisant, une sorte de suic
10 de régler à sa guise le détail de sa vie privée. Cette liberté particulière, et cent autres pareilles, composent, au total,
11 l’huile dans les rouages de la vie quotidienne. Cette Liberté idéale réduite au rôle d’huile dans les rouages, n’est-ce pas
12 st-ce pas charmant et prometteur ? Et que dire de cette admirable simplification : « Sur quoi repose la société ? Sur les hom
13 blème moderne. D’ailleurs, les idées générales de cette sorte sont rares dans son livre. En général, il se borne à parler de
14 le cas le plus favorable, « il se passera bien de cette littérature ». Plus tard, « puisqu’elle n’est pas utile, elle est nui
15 stations les plus frappantes de notre régression. Cette perte du sens de l’âme se nomme bon sens américain. On en fait quelqu
16 1° Accepter la technique et ses conditions. Dans cette mécanique bien huilée, au mouvement si régulier qu’il en devient inse
17 choses, bêtes et anges, — le voici devenu sourd à cette harmonie universelle, incapable d’en comprendre les correspondances d
18 rs de l’esprit au point qu’il n’éprouve plus même cette carence ; seulement, peu à peu, il découvre qu’il s’ennuie profondéme
19 sibles, qui gardent, par quelle grâce ? un peu de cette connaissance active de Dieu que nos savants nomment mysticisme et con
20 -maçonnerie de quelques centaines d’individus. Et cette franc-maçonnerie sera bientôt traquée avec la dernière rigueur : avec
2 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
21 s paraissaient devoir transmettre aux générations cette notion d’un équilibre proprement humain. Ainsi passèrent quelques siè
22 de notre volonté et de la grâce, ils échappent à cette fatalité qui est le signe du monde matériel. Je vois l’humanisme nou
23 a poésie, ce sens du Réel. Je vois se composer en cette méthode — peut-être séculairement — ce que la « rationalisation » aur
24 ez que l’on poussera plus avant la dégradation de cette idole qu’est l’Homme pour l’homme. Toute décadence invente un syncrét
3 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
25 uillé, plus inégal aussi à certains égards et qui cette fois ne montre pas l’homme aux prises avec l’humanité civilisée, mais
26 monstrueuse ». Ainsi les incidents pathétiques de cette aventure composent en définitive une méditation sur le destin de l’ho
27  », — l’homme sans Dieu, qui n’attend rien que de cette vie, mais auquel cette vie même, en fin de compte, paraît absurde, pa
28 , qui n’attend rien que de cette vie, mais auquel cette vie même, en fin de compte, paraît absurde, parce qu’il refuse de lui
4 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
29 a solution », je ne puis m’empêcher de penser que cette peinture d’Aden est assez faite pour y contribuer : si grande est en
30 e ne peut être transformé que spirituellement. Et cette révolution-là a l’avantage d’être possible dès maintenant. Mais M. Ni
31 eunes intellectuels : orgueil de la Vie, haine de cette vie-ci, mépris de la religion et ferveur pour des « valeurs nouvelles
32 chroniques de Foi et Vie , « résume commodément cette volonté d’émancipation de la civilisation moderne à l’égard de toute
33 liste se substitue inévitablement à l’Esprit — et cette fois nous avons affaire à quelqu’un. Mettons-le en présence du scanda
34 en présence du scandale que constitue à ses yeux cette anomalie : un astronome chrétien. Comment un astronome peut-il croire
35 xsangues. Je pense quant à moi qu’un idéalisme de cette espèce est inévitablement coincé entre une philosophie religieuse con
36 vérité qui menace ». Mais partout ailleurs, qu’en cette commune antipathie, M. Marcel et M. Nizan s’opposent avec une netteté
5 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
37 ement de la peinture à sujet religieux qu’annonce cette grande composition : trois longues croix dans une lumière dramatique,
38 ation. Une remarque encore. Certains critiques de cette exposition se sont demandé non sans ironie où était le calvinisme dan
6 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
39 i vaut d’être enregistrée. Rien de très neuf dans cette trilogie philosophique, mais un bel ensemble d’observations justes et
40 la distribution de ces biens : d’où la technique. Cette prétention des masses, légitime d’ailleurs, a entraîné le renversemen
41 valeurs spirituelles leur primauté : car c’est à cette condition seulement que la vie humaine gardera sa signification. En s
7 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
42 r16, et il nous aide à mieux définir le charme de cette œuvre inoubliable. Antérieur de quelques années à Daphné, beaucoup pl
43 ongtemps contenue. L’intensité des scènes gagne à cette retenue mondaine ce que perd le pittoresque de l’action, encore que l
44 ittoresque de l’action, encore que l’évocation de cette haute société anglaise ne soit pas dépourvue d’un charme qui attirera
45 oire continue, pour notre agrément. Mais surtout, cette vie dénuée d’aventures ou de difficultés extérieures, permet à notre
46 s romans « mondains » de Baring ne manquent pas à cette tâche, et c’est là l’important. Le mérite le plus rare de ce livre es
47 u roman. Mais nous ne croyons pas qu’une œuvre de cette envergure comporte à proprement parler de morale, malgré ce que dit l
48 oquent. Et le tragique qui se dégage lentement de cette longue confusion de plaisirs mondains, d’égoïsmes déçus, d’égoïsmes c
49 ien je m’y ennuie. » Et l’on découvre soudain que cette femme, qui a subi sans les mettre jamais en question les exigences le
50 e s’apercevait que M. Baring, lui-même, manifeste cette tournure d’esprit au cours de ses romans. Le trait satirique, ailleur
51 ait (ni plus ni moins que la majorité des gens de cette sorte, mais est-ce à eux que l’on demande de définir la doctrine ?).
52 ement, à Londres. C’est peut-être à l’endroit de cette œuvre où l’on parle le plus directement de Dieu que Dieu est le plus
53 oi ? Nous laisserons-nous vraiment « tenter » par cette erreur de Baring ? Cherchons plutôt le secret d’une communion que rom
54 les discussions, et qu’en tant d’autres pages de cette belle œuvre, d’une simple indication tranquille et profonde sur l’éta
55 Mais elle ne peut survivre à cet acte suprême, à cette grâce. Aussi notre bonheur humain n’est-il en aucune mesure le signe
56 e trop certain, sourd, comme dit Charles Du Bos «  cette tristesse par-delà la tristesse que Baring excelle à suggérer, qu’au
57 tat de l’âme n’est plus très éloigné peut-être de cette joie qui, elle aussi, est « par-delà », — cette joie « qui surpasse t
58 e cette joie qui, elle aussi, est « par-delà », —  cette joie « qui surpasse toute connaissance ». 16. La Princesse Blanche
59 tit simplement. (Simplement…) — Il faut souligner cette insuffisance du vocabulaire religieux. 19. Soulignons qu’un pasteur
8 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
60 ond essayiste allemand Rudolf Kassner caractérise cette existence (Commerce, n° XII). Le grand événement de sa vie fut la mo
61 ne les dépasse. On peut déplorer qu’une œuvre de cette envergure ait pénétré d’abord en France, sous les espèces du fragment
9 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
62 fallait une sorte d’intrépidité pour entreprendre cette « traversée » de deux littératures. Combien d’heures de marche monoto
63 pareille aventure. Personne même n’avait signalé cette curieuse lacune de notre histoire littéraire : pour nos critiques, le
64 eurs, que l’air y est vif. Il faut être créé pour cette atmosphère, sinon l’on risque beaucoup de prendre froid. La glace est
10 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
65 l nous restait à entrer en contact personnel avec cette œuvre : Avant l’Aube comble cette attente, mais elle en fait naître u
66 personnel avec cette œuvre : Avant l’Aube comble cette attente, mais elle en fait naître une nouvelle. C’est, en effet, sous
67 tique. Espérons qu’une biographie complète suivra cette « genèse » à vrai dire passionnante, et qui nous fait pénétrer dans l
68 sous la pluie. Il renaîtra bientôt à la vie, mais cette fois pour se donner tout entier à la misère des bas-fonds de Kobé. Il
69 ecte, l’exploite et subit l’empire de sa douceur. Cette deuxième partie de l’ouvrage est extraordinaire de vie et de pathétiq
70 amour. ⁂ Avant de tirer les conclusions qu’impose cette œuvre avec l’autorité d’une action, arrêtons-nous quelques instants d
71 Elle concerne la question sociale. Il s’attache à cette expression un « ennui » qui sert à beaucoup de prétexte pour n’y poin
11 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
72 on de soi pareillement tourne en indiscrétion, et cette retenue trop consciente de ses effets n’est plus qu’une impudeur raff
73 es et de malentendus où il semble qu’un esprit de cette classe ne devrait pas supporter qu’on l’engage. Mais qu’est-ce à dire
74 s Gide n’est plus loin du protestantisme que dans cette attitude sereinement contradictoire, où il voit l’essence de sa « réf
75 e le croyait. Mais la question reste de savoir si cette division interne, une fois reconnue, doit être acceptée ou surmontée.
76 amais une perspective poétique ou métaphysique. À cette heure où le monde tourne lentement et formidablement sur ses bases so
77 discrétion. Gide saura-t-il rester un maître pour cette jeunesse qui aimait sa ferveur, mais que le monde de demain va contra
78 ntre… Je lui sais gré particulièrement d’éclairer cette vérité paradoxale, pour moi d’une importance psychologique considérab
12 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
79 Nous sommes certains d’intéresser les lecteurs de cette revue en citant ici quelques passages de l’étude de Frommel. Nous as
13 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
80 re l’avènement d’une littérature nouvelle28, dont cette œuvre serait comme le frontispice (aux beaux noirs et gris profonds).
81 iennent à honneur de compromettre la Réforme avec cette attitude, et de prolonger un malentendu qu’ils jugent peut-être flatt
82 ndu qu’ils jugent peut-être flatteur, ou commode. Cette espèce de stoïcisme moral, dans lequel nous voyons se complaire beauc
83 ce stoïcienne ; soit des œuvres de révolte contre cette morale — tendance nietzschéenne. Tout ceci ne participant que très in
84 ent chrétienne. Or voici que les faits confirment cette vue théorique : Loti, Schlumberger, Gide, le désenchanté, le stoïcien
85 . Or nous n’hésitons plus à rendre responsable de cette carence de la poésie et du rayonnement spirituel notre fameux moralis
86 imisme vis-à-vis de la nature humaine, qui, selon cette vue, serait bonne, ou du moins meilleure, si on la « préservait » du
87 alvin, passim. 36. Cf. dans le dernier numéro de cette revue l’article de E. Hæin, et particulièrement la citation de F. Mün
14 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
88 s ne saurions, surtout dans Foi et Vie , aborder cette question sous l’angle de la curiosité littéraire ou historique. Elle
89 Et nous ne manquons pas de témoignages écrits de cette époque qui permettent d’imaginer ce qu’eût pu être le pendant chrétie
90 un ami en 1768, au sortir d’une grave maladie — ; cette calcination a été très profitable à mon âme… Le Sauveur m’a enfin att
91 la sagesse. » Par quel concours de circonstances cette « sagesse » devint-elle chez Goethe quelque chose qui, en fin de comp
92 s d’un Lavater ou d’un Jacobi. Mais ce « reste », cette connaissance mystique, il ne tardera pas à découvrir qu’on n’y attein
93 plus que ce que la nature visible nous en révèle. Cette attitude s’accuse de plus en plus à mesure que Goethe avance en âge.
94 la facilité d’interprétation qu’offre Goethe dans cette espèce de sagesse large et optimiste si contraire au scandale chrétie
15 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Penser dangereusement (juin 1932)
95 pratique) « est protestant ». Mais, d’autre part, cette soif d’action directe et de service peut porter aussi bien, par exemp
96 ité constructive et absolue sur quoi se fonderait cette rénovation. M. Maulnier critique un monde qui selon lui tend à la sup
97 spirituel capable de rendre une force offensive à cette personne humaine. Le choix des sujets abordés dans son livre montre u
98 c grand P, la doctrine officielle de la Sorbonne, cette pensée fabriquée par des bourgeois, pour des bourgeois, destinée à dé
99 nces, en faveur des hommes concrets ? À quoi sert cette philosophie ? Que fait-elle pour les hommes ? Que fait-elle contre eu
100 oigner. Épreuve dangereuse et salutaire, germe de cette « révolution permanente » qui doit être l’état du chrétien vis-à-vis
16 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
101 dans un cercle aussi excité qu’incompétent. De là cette multitude d’écrits, dont le propos général est d’élucider les causes
102 la réalisation même de ses désirs matériels, dans cette énorme aventure qui « règne » sur le monde comme une fièvre, le roman
103 romancier pourrait nous apporter l’équivalent de cette vision directe, exaltante et dépaysante ? Voici le monde en vrac, un
17 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Destin du siècle ou vocation personnelle ? (février 1934)
104 st la chance de notre époque. Je voudrais décrire cette époque, telle qu’elle nous apparaît de ce point de vue, en quelques t
105 ns. Il suffit, pour le faire apparaître, de poser cette simple question : comment un siècle peut-il avoir un destin ? En réal
106 me d’adversaires. Mais il y a d’autres dieux pour cette espèce-là d’incroyants, et ce sont, par exemple, l’opinion publique e
107 ace : voilà peut-être les divinités maîtresses de cette première moitié du siècle. Qu’il s’agisse bien là de dieux, c’est ce
108 logie. Nous trouverons les meilleurs exemples de cette théologie dans les écrits marxistes, plus intelligents et plus logiqu
109 destin de l’homme. Il faut bien reconnaître qu’en cette année 1934, l’homme se défend très mal. Et comment se défendrait-il q
110 roient et savent qu’ils ont été créés par Dieu. » Cette petite histoire ne s’applique pas seulement aux partisans attardés de
111 , avant de poursuivre, dissiper un malentendu que cette description a pu faire naître dans l’esprit de quelques-uns. Je sais
112 pparaisse solidaire d’une même civilisation. Mais cette solidarité, que vaut-elle ? Le premier exemple qui vous vient à l’esp
113 sse. Il me reste à le définir en termes positifs, cette fois. Les dieux, les mythes du siècle, sont tout-puissants sur nous.
114 portionnée au danger. Et d’ailleurs qu’est-ce que cette personne, dont on nous parle tant depuis quelques années dans les jeu
115 Bon Samaritain. Et le docteur de la loi découvrit cette vérité que toute sa religion n’avait pas pu lui faire comprendre : le
18 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Deux essais de philosophes chrétiens (mai 1934)
116 re ? Aux critiques d’abord, et, en particulier, à cette espèce nouvelle de critiques qu’on nomme les « courriéristes littérai
117 hari. Cynisme ou naïveté ? Car il est évident que cette phrase, en fait, supprime toute philosophie. Ou bien le primum vivere
118 nt le monde croit vivre et des valeurs qui jugent cette vie. C’est à elle, en particulier, et non pas au marxisme ni au fasci
119 vœu que j’ai tenté de formuler. Ils s’attaquent à cette « transmutation des valeurs » que tout le monde sent nécessaire, mais
120 issance à quelqu’un dont ils disent qu’il ordonne cette soumission : ils l’appellent Dieu). Ce qu’il y a d’inoffensif chez l’
121 y a d’inoffensif chez l’être faible, sa lâcheté, cette lâcheté dont il est riche et qui, chez lui, fait antichambre, et atte
122 ntichambre, et attend à la porte, inévitablement, cette lâcheté se pare ici d’un nom bien sonnant, et s’appelle « patience »,
123 crètes. Est-il besoin de marquer, pour finir, que cette critique de l’esprit bourgeois englobe également le socialisme humani
124 e qu’elle ne s’appartient pas ; c’est à partir de cette reconnaissance qu’elle peut agir, qu’elle peut créer » (p. 297). Je s
125 si schématique fait tort au caractère concret de cette méditation. Si son mérite principal est à mes yeux d’avoir revalorisé
126 par Hic et Nunc (n° 1 et 2), le développement de cette thèse : que philosopher ne peut être qu’une forme de vivre. 44. Libr
19 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notice biographique [Kierkegaard] (août 1934)
127 nt que nul homme ne peut jamais se dire chrétien. Cette position paradoxale a permis les interprétations les plus diverses. E
20 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Nécessité de Kierkegaard (août 1934)
128 , et ce serait aux dépens de l’humain. Au sein de cette crise que l’on dit sans précédent, que fait l’individu pour se défend
129 re à quelque chose qui légitime ce scepticisme ou cette « mesure »… Sinon la foi des uns, fatalement, va triompher de la mauv
130 surde », sur le chemin que Dieu lui montre, seul. Cette primauté de la foi sur les vérités qui font vivre, cette solitude pre
131 rimauté de la foi sur les vérités qui font vivre, cette solitude première devant Dieu, est-ce bien cela que revendiquent les
132 ou pour mieux dire, la découverte, parmi nous, de cette pensée impitoyable. Remède du pire ? Il fallait bien qu’on se sentît
133 sourds à sa voix, comment étouffer le scandale de cette mort qui définit le destin de l’esprit parmi nous ? Si l’Opinion publ
134 nsuite, seulement, la tête se recompose autour de cette angoissante mimique. Le rire de Kierkegaard sur notre temps ! Dans un
135 d a montré « le comique infini ». Il faut risquer cette expression : le rire de la charité chrétienne. « Le christianisme a d
136 nous rendrait tous les autres inexistants ». Mais cette « crainte d’un seul danger » peut-elle encore, sérieusement, caractér
137 , « en haine de l’existence et selon sa misère ». Cette révolte n’est pas fondée dans la transformation effective du monde. E
138 mment lui échapper ? N’est-il pas la voix même de cette Âme du monde, cet Esprit de la Forme qui se croit le Réel et qui pour
139 n d’y exaucer (comment et pourquoi ?) nos désirs. Cette sorte de providence brute tout à fait inintelligible est le simple su
140 providence surnaturelle.61 » Mais qui ne voit que cette Âme du Monde le tient aussi, et jusque dans son scepticisme, lorsque
141 erkegaard sait nous la désigner, dans le refus de cette « catégorie du solitaire », de l’homme qui vit de la Parole seulement
142  ? Le maléfice hégélien, c’est l’objectivité : cette attitude de l’homme qui ne veut plus être sujet de son action, qui l’
143 , c’est de persévérer dans son être agissant : en cette extrémité, le compromis se justifie… Mais si ton moi n’est pas à toi 
144 st plus ton angoisse. Et surtout, elle n’est plus cette absurdité révoltante que rien au monde ne pourrait permettre d’accept
145 s. Qui, d’abord, parmi nous, oserait affirmer que cette « catégorie » lui soit si familière qu’il puisse la considérer, sans
146 cial ». Plusieurs ouvrages de Kierkegaard portent cette dédicace fameuse : « Au solitaire que j’appelle avec joie et reconnai
147 eviendrai pas, ici, sur l’aspect philosophique de cette opposition, que Jean Wahl a remarquablement exposé dans un article de
21 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934)
148 définit comme la fidélité, et de tout sacrifier à cette fidélité. À mesure qu’ils s’éloignent de leur patrie, cette image gra
149 lité. À mesure qu’ils s’éloignent de leur patrie, cette image grandit en eux, prend forme et puissance, et c’est en elle qu’i
150 bientôt l’heure de l’Allemagne ? On sent partout cette interrogation, cette anxieuse espérance, dans le livre d’Edschmid. Et
151 ’Allemagne ? On sent partout cette interrogation, cette anxieuse espérance, dans le livre d’Edschmid. Et l’on découvre, pour
152 l’on veut juger sainement la politique étrange de cette nation. Mais j’ai dit que cette œuvre pourrait s’intituler tout aussi
153 itique étrange de cette nation. Mais j’ai dit que cette œuvre pourrait s’intituler tout aussi bien « La condition humaine ».
22 1935, Foi et Vie, articles (1928–1977). Notes en marge de Nietzsche (mars 1935)
154 sens critique, de certitudes théologiques, et de cette liberté spirituelle que confère la connaissance vivante de « la seule
155 . Et pour les autres, qu’importe qu’ils perdent à cette lecture des « certitudes » mal centrées, purement traditionnelles, ja
156 on de la foi ? Car la foi est, selon Kierkegaard, cette opération paradoxale qui nous rend contemporains du Christ incarné, e
157 dernier livre de M. Guéhenno67, vous y trouverez cette confession ahurissante : « Un grand savant, M. Langevin, expliqua un
158 tise, il se défend. Et pourtant, je puis donner à cette sentence une adhésion assez méfiante. Il est trop clair qu’on peut in
159 u-delà. Parfaitement valable pour les religions, cette sentence est grossière, voire naïve, si Nietzsche entendait parler de
160 our l’amour de la justice ? Ou de s’écrier, comme cette jeune fille : J’aime Schopenhauer, parce que grand-père l’a connu et
161 dignent lorsque Kierkegaard défend avec puissance cette vérité fondamentale. Mais si Nietzsche croit autre chose, s’il croit
162 ranler nos fondements. Si j’essaie de m’expliquer cette espèce de déception que me procure la critique nietzschéenne, je trou
163 de « l’intensité » de la vie ? Ne voyons-nous pas cette mystique de « l’intensité prise comme but », c’est-à-dire cette mysti
164 de « l’intensité prise comme but », c’est-à-dire cette mystique de la vie prise comme but de la vie, et même de la religion,
165 lement « mis au pas » ? Et ne retrouvons-nous pas cette même forme d’esprit sur un autre plan, dans le communisme russe ? On
23 1937, Foi et Vie, articles (1928–1977). Luther et la liberté (À propos du Traité du serf arbitre) (avril 1937)
166 her ? Un moine qui a voulu se marier. » J’extrais cette déclaration du livre d’un critique littéraire connu, dont les revues
167 Traité du serf arbitre C’est sans doute dans cette perspective que le lecteur peu familiarisé avec la pensée luthérienne
168 don gratuit et œuvre de Dieu seul ; opposition de cette justice de Dieu à la justice des hommes et de leurs œuvres ; oppositi
169 s l’autre, et vice versa.) Mais une fois reconnue cette maîtrise, qu’on attendait d’ailleurs du chef d’un grand mouvement (co
170 ’embarrasser69. Ensuite, ce refus total, ou mieux cette négligence tranquille de toute espèce de considération psychologique.
171 difficile à concevoir, pour qu’on puisse écarter cette objection par un simple rappel de l’ordre dans lequel le Traité fut p
172 exemple ; ou encore entre l’individu et le Sort, cette idole païenne ? C. M. — J’ai besoin de le croire pour agir. L. — Ma
173 avait fait. L. — Mais l’homme est « chair », et cette chair est liée à l’espace et au temps. Comment le temps tuerait-il l’
174 fatalisme » ne reposent pas, le plus souvent, sur cette erreur des plus grossières ? … C. M. — On peut aussi nier l’éternité
175 re. Discuter ne peut nous conduire qu’au seuil de cette décision. Et nous n’aurons pas dialogué en vain, si nous avons pu dég
176 us par l’Esprit et attestée par l’Écriture, — or, cette Parole est Christ lui-même, — il me paraît que l’opinion de Luther n’
177 l n’en reste pas moins qu’aux yeux de la raison —  cette folle comme le répète Luther —, ce que nous nommons ici un paradoxe d
178 et joyeuse à la fatalité inéluctable. C’est dans cette volonté de reconnaître notre totale irresponsabilité, qu’il croit tro
24 1946, Foi et Vie, articles (1928–1977). Fédéralisme et œcuménisme (octobre 1946)
179 et il le doit, il faut qu’il reconnaisse d’abord cette loi fondamentale de l’action. En d’autres termes, il faut que son act
180 qu’il existe un effort œcuménique. Nous supposons cette doctrine, dès lors que nous prononçons : « Je crois la sainte Église
181 avec la foi dans l’union des chrétiens en Christ, cette foi pouvant être connotée par le rejet de l’hérésie unitaire. Certes,
182 ble, assurée et définitive. Car c’est précisément cette utopie qui a produit les schismes et les oppositions que le mouvement
183 mais à leurs membres les plus fidèles. Toutefois, cette méthode n’est compatible qu’avec des orthodoxies que j’appellerai ouv
184  » sur elle-même. D’où les schismes nombreux, dès cette époque, dans les Églises calvinistes. Une Église qui prétend se suffi
185  » le cœur ! Il doit être un vrai poumon, et dans cette mesure même, il aidera le cœur à être un bon cœur. Notons aussi que l
186 l’État fait son ciment. Mais cet État centralisé, cette unité rigide et trop contrôlée écrase bientôt toutes les initiatives
187 : à chacun sa vocation. Nous avons retrouvé, dans cette doctrine de l’homme, les mêmes structures que dans la doctrine de l’É
188 elopper maintenant les implications politiques de cette théologie et de cette philosophie. 3. Politique du fédéralisme
189 implications politiques de cette théologie et de cette philosophie. 3. Politique du fédéralisme Nous en avons assez di
190 roisième culturel ou politique, ou professionnel. Cette pluralité d’appartenances — qui trouverait son équivalent dans l’œcum
191 he la coopération organique de ses membres et non cette caricature de l’ordre qu’est l’unité dans l’uniformité. Au lieu de pé
192 ent ou pressent d’ailleurs que les deux termes de cette alternative sont également improbables, et que les destructions en co
193 qui en est né. Mais qui peut aujourd’hui proposer cette réponse ? Le rôle d’Hitler est de détruire. Il détruit les contradict
194 erre des autres pour consolider l’autarcie russe… Cette carence générale des chefs, des doctrines et des partis est un appel
195 pparente où se voient aujourd’hui les Églises, si cette foi seule demeure, elle sera suffisante. Aussi bien, certaines raison
196 nation. J’indiquerai trois groupes d’exemples de cette précédence des facteurs religieux. Voilà le premier. A-t-on remarqué
197 rs donc que la foi s’est affaiblie dans ces pays, cette carence ne s’y est pas traduite par l’éclosion d’une anti-religion to
198 auté humaine fondée dans la communion des saints. Cette communauté ne se révélera pas dans des congrès, mais se manifestera d
25 1977, Foi et Vie, articles (1928–1977). Pédagogie des catastrophes (avril 1977)
199 e qui sait ce qu’elle se doit. Plus grave encore, cette civilisation ne peut produire nulle garantie de sécurité égale ou sup
200 quelle il pourrait durer, c’est qu’il existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contrair
201 prits à désirer, vouloir, préparer d’autres fins. Cette dialectique qui ne prévoit ni A ni B, mais incite à trouver des chemi
202 er plus de saveur et plus de sens. C’est pourquoi cette génération ne recevra pas d’autre oracle que celui d’Isaïe à Séir, c’